3. MÉTHODES ET OUTILS DE COLLECTES
DES DONNÉES
La qualité des résultats dépend
également des outils de collectes utilisés. Il importe donc de
les utiliser judicieusement afin de réduire au maximum les biais.
Carnet de terrain
Le carnet de terrain occupe une place de choix dans la
collecte de données en anthropologie. Ainsi plusieurs notes ont
été prises dans la présente recherche pour nous servir
d'aide mémoire et de repère. Elles ont permis de saisir le plus
tôt possible des évènements, des propos d'acteurs sociaux,
des observations afin de recueillir le plus fidèlement et le plus
précisément possible des données de terrain, fugaces,
inattendues ou qui ne pouvaient être recueillies par d'autres techniques
(enregistrements audiométriques ou photographies). Lorsque certains
informateurs ne se sentaient pas naturels avec la présence de
l'enregistreur, des notes ont été prises durant et parfois
après l'entretien. Les séances d'observations ont
également été notées pendant l'observation ou
immédiatement après. Les observations faites portaient
principalement sur des interactions entre les maraichers, ou entre les
maraichers et les clients. Enfin, le carnet de terrain servait également
à noter les codes d'enregistrements associés à chaque nom
d'enquêté.
Observations directes et
participantes
Nous avons passé trois mois sur le site à faire
l'immersion, à observer sans véritablement commencer à
administrer le guide. Ceci nous a permis de gagner la confiance et l'empathie
que tout chercheur doit rechercher dans une relation ethnographique.
L'observation directe a été utilisée
à plusieurs reprises dans le cadre de la présente recherche. En
tout, nous avons observé les maraichers et d'autres acteurs sociaux sur
le site pendant plus de 150 heures, que ce soit pour l'organisation de leur
travail, les interactions entre eux d'une part, les clients ou les vendeurs de
pesticides d'autre part. Nous avons attaché une attention
particulière aux moments de préparations des pesticides,
notamment sur les dosages recommandés et ceux faits par les maraichers.
Nous avons également observé l'épandage des pesticides
lors des traitements préventifs et curatifs. L'aspect physique des
plants induisant le traitement a été visualisé.
L'investigation menée auprès des vendeurs de
pesticides nous a permis d'observer, de noter et de décrire les
interactions entre les maraichers et les vendeurs, la façon des
maraichers d'exposer leurs problèmes et les réponses
apportées par les vendeurs.
L'observation qui a généré à la
fois le plus d'informations et demandé le plus d'investissement, est
l'observation participante. Nous avons en effet participé aux
activités de maraichage tels que le labour, le semis, le
désherbage, ou encore l'arrosage. Celle-ci a consisté à
nous rendre tous les deux jours chez un maraicher et à passer environ 3
heures à travailler avec lui. Nous avons ainsi réalisé
plus de 400 heures d'observations participantes. C'est au cours de ces
activités que les discussions ont été intenses. Compte
tenu du nombre important de maraichers sur le site, c'était quasi
impossible de mener les activités de maraichage avec tous les
maraichers. L'équation difficile à résoudre était
de décider avec qui travailler pour ne pas faire des jaloux et des
mécontents. Notre manière d'agir afin d'intensifier notre
présence sur le site fut chaque jour de passer saluer le maximum de
personnes et de discuter quelques minutes au moins avec tous les maraichers
croisés dans la journée même lorsqu'ils n'étaient
pas programmés pour un entretien ou une séance d'observation ce
jour là.
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