UNIVERSITE DE BOURGOGNE
UFR STAPS
Centre d'Expertise de la Performance
Gilles Cometti
Mémoire pour l'obtention du
Diplôme Universitaire de Préparation Physique
Présenté par
Dr. ZERZOURI Saïd
THEME DE RECHERCHE
L'impact de deux types d'échauffements
`'classique et russe''
sur la performance sportive
Sous la direction de Cometti Carole
2014-2015
REMERCIEMENTS
A Madame Carole Cometti
Je vous remercie de vos encouragements, votre confiance, votre
patience, vos conseils et votre disponibilité tout au long de
l'année. Je vous suis reconnaissant.
A Monsieur Jacques Duchateau
Je vous remercie d'avoir également répondu
à mes questions, de m'avoir guidé et orienté dans la
partie expérimentale.
A mes collègues de l'école ARRG de
Bruxelles
Votre aide, votre écoute, votre soutien
m'étaient précieux pour la réalisation de ce travail. Je
remercie beaucoup le professeur de soudure qui m'a fabriqué l'appareil
de détente Mr Mohamed Rzin ainsi que Messieurs Rachid Timassi et
Abdelali Albouch les professeurs des maths pour leurs soutiens et leurs
encouragements lors de l'étude statistique.
Aux élèves de l'AARG
Je tiens aussi à remercier tous les
élèves qui ont accepté de participer aux
différentes phases expérimentales dans des conditions parfois
difficiles et qui étaient présent tout au long de
l'expérimentation.
Sommaire
I- Introduction :
5
II- Définitions :
6
1- Différents types
d'échauffements :
6
1-1- Echauffement passif :
6
1-2- L'échauffement actif :
6
1-2-a- L'échauffement
actif Général :
7
1-2-b- L'échauffement actif
spécifique:
7
III- Les effets physiologiques de
l'échauffement actif :
8
1- les effets dus à « l'effet
température ».
8
1-a- La diminution de la viscosité
(échauffement et diminution des risques d'accidents) :
8
1-b- La diminution de la raideur
musculaire :
9
1-c- L'augmentation de conduction
nerveuse :
9
1-d- Augmentation de la dégradation des
phosphates à haute énergie (ATP, PC) :
10
1-e- Modification de la courbe
vitesse-force :
10
1-f- Augmentation de la
thermorégulation :
10
2- Les effets indépendants de la
température :
11
2-a- Elévation du niveau de consommation
d'O2 :
11
2-b- Le phénomène de
potentiation :
11
IV- l'échauffement et les deux
niveaux de la température :
12
1- Niveau central :
12
2- Niveau musculaire :
13
3- Comment élever la T°m ?
14
4- L'échauffement russe :
15
V- Méthodologie :
16
1- Les buts de la recherche :
16
2- Les hypothèses :
16
3- Délimitation des terrains
d'étude :
16
3-a- Le choix de la population :
17
3-b- Le choix des lieux :
17
VI- Méthode expérimentale et
techniques utilisées :
19
1- Définir les trois types
d'échauffement utilisés :
19
1-a- Echauffement russe :
19
1-b- Echauffement classique :
19
1-c- Echauffement X :
19
2- Les instruments de la recherche :
19
2-a- Les instruments de mesure :
20
2-b- Justification du choix des épreuves
d'effort :
20
2-b-1- L'épreuve de course de vitesse de 20
mètres en ligne droite :
20
2-b-2- L'épreuve du saut vertical (le
CMJ) :
20
2-b-2-a- Validité :
21
2-b-2-b- Fidélité :
21
3- Déroulement des épreuves
21
3-a- Déroulement des tests physiques
21
VII- Résultats, analyses et
interprétations :
23
1- Etude statistique :
23
2- La première épreuve
expérimentale : Test de 20m sprint rectiligne
23
2-a- Analyse et interprétation des
résultats :
28
2-b- Conclusion 1 :
29
3- La deuxième épreuve
expérimentale : Test de détente (CMJ)
30
3-a- Analyse et interprétation des
résultats :
35
3-b- Conclusion 2 :
35
VIII- Discussion
générale :
36
IX- Conclusion générale et
perspectives :
39
Bibliographie :
41
Annexes
46
I- Introduction :
La préparation du sportif à la
compétition nécessite de la part du préparateur, un appui
sur l'apport de la science. Les différentes facettes de
l'entrainement doivent s'appuyer sur un ensemble de connaissances
dérivé de l'observation, de l'étude, de
l'expérimentation et de la recherche, visant à établir et
systématiser faits, principes et méthodes, pour aboutir à
des procédures ayant une base factuelle.
Ces deux dernières décennies, la recherche
scientifique dans le domaine sportif a révolutionné le monde de
l'entrainement et en particulier la préparation physique qui est
restée longtemps abandonné au profit de la technique et de la
tactique du jeu.
Avant, les entraineurs se basaient beaucoup plus sur leurs
expériences personnelles et sur le rituel, dans certaines situations on
se posait beaucoup de questions mais on n'avait aucune réponse et
depuis peu les scientifiques ont pris la situation en mains et essayent de
collaborer avec des hommes de terrain afin de minimiser l'effet du hasard
et de répondre à des questions restées longtemps sans
réponse. Parmi les thèmes de recherche les plus
controversés dans le monde sportif d'aujourd'hui, nous citons la partie
introductive de la pratique sportive que tout le monde appelle
«l'échauffement». Ce thème a fait l'objet de recherche
de certains chercheurs sportifs, ces vingt dernières années dans
le but de vérifier des hypothèses, de remédier à
quelques problèmes, de trouver les meilleures procédures et enfin
pour une meilleure performance sportive. Toutes ces recherches ou la plupart
confirment l'utilité de l'échauffement pour la pratique sportive
et ses bienfaits pour la performance sportive et la santé du
pratiquant.
En nous basant sur ces recherches, nous allons étudier
l'efficacité ou l'effet de deux types d'échauffement sur la
performance sportive, l'échauffement classique et
l'échauffement russe, sur deux épreuves différentes :
une épreuve de course de vitesse sur 20m et une autre épreuve de
la détente verticale et toutes ces expériences se font sur des
jeunes élèves d'une école de la communauté
française de Bruxelles. Nous voulons voir si l'un des deux types
d'échauffement présente des avantages pour une distance
très courte et rapide telle que le 20m et un mouvement très
explosif et brusque tel que le saut vertical ; des gestes qu'on retrouve
souvent dans les sports collectifs comme le football, ou contrairement à
certaines études les deux types d'échauffement ne
présentent aucun avantage à l'une ou l'autre épreuve
sportive. En tant que préparateur physique et vue les moyens dont nous
disposons, ce qui nous intéresse sur le terrain et c'est ce que nous
cherchons à savoir c'est l'impact de tel ou tel type
d'échauffement sur la performance et non pas sur la température.
L'élévation de cette dernière est nécessaire
puisque la majorité des chercheurs le confirme et c'est un moyen et non
un but en soi.
La partie théorique
II- Définitions :
L'échauffement comprend toutes les mesures qui
permettent d'obtenir un état optimal de préparation
psycho-physique et motrice (kinesthésie) avant un entrainement ou
une compétition, en plus de jouer un rôle important dans la
prévention des blessures (Weineck J. 1990).
1-
Différents types d'échauffements :
Dans la littérature nous distinguons différentes
techniques ou modes d'échauffements, les plus connues sont :
l'échauffement passifs, actif, général et
spécifique.
1-1-
Echauffement passif :
La majorité des auteurs (Vrijens J., 1991 ;
De Vries H.A., 1959 ; Weineck J., 1990 ; etc...) considèrent
que se faire masser ou prendre une douche chaude constituent des
échauffements passifs. Selon Cometti G. et coll. (2006),
l'échauffement passif consiste à faire monter passivement la
température musculaire par des contraintes extérieures
(Douches chaudes, bains chauds,...)
Plusieurs chercheurs ont étudiés l'effet de
l'augmentation passivement de la température musculaire sur la
performance sportive nous citons De Vries H.A. (1959) qui a effectué sa
recherche sur des nageurs et qui met en doute la valeur et le rendement du
message comme technique d'échauffement. Au cours de cette étude,
le rendement du massage et celui d'autres techniques furent comparées.
Aucune influence favorable sur les prestations ne fut relevée. Prendre
une douche chaude selon le même chercheur n'a pas plus
d'efficacité d'après son expérience faite sur les
prestations des nageurs. Pour Vrijens J. (1991), ces deux techniques ont pour
seul effet d'élever la température corporelle sans activer le
système cardio-vasculaire.
Gray S. et Nimmo M. (2001) ont comparé l'effet de
l'échauffement actif et l'échauffement passif sur 2 groupes de
population pour voir l'effet de chacun sur un effort mixte. Leurs
résultats ne montrent aucune différence entre les deux
modalités en ce qui concerne la performance jusqu'à
l'épuisement. La seule différence trouvée entre les 2
modalités réside dans une moindre production de lactate au
cours de l'effort de 30 secondes pour le groupe « échauffement
actif ».
1-2-
L'échauffement actif :
Dans l'échauffement actif, le sportif se base
sur l'exécution d'exercices physiques ou mouvements de
façon répétée. Nous distinguons deux types
d'échauffements actifs :
- Général
- Spécifique
1-2-a- L'échauffement
actif Général :
C'est ce que Pilardeau P. (1987) surnomme la phase
non spécifique et qui la définit comme étant une phase
progressive en intensité. L'amplitude des mouvements
exécutés, la vitesse de course, les forces appliquées aux
muscles doivent augmenter par palier en respectant les séquences mises
en place lors de l'entrainement. Les points importants de
cette séquence d'échauffement sont l'augmentation de la
température des muscles et de « noyau central» ainsi que
la mise en train et la préparation du système cardiopulmonaire
pour la performance (Weineck J. 1990). La mise en action, par le travail des
grands groupes musculaires, amène une grande augmentation de la
production de chaleur. Selon Stoboy H. (1972), 15-20 min de course
relativement lente augmente la température centrale à
38,5°C. Cette élévation de la température
générale, dont l'optimum se situe entre 38,5°C et 39°C
(Israel S., 1977) est déterminante pour un certain nombre de
paramètres de l'organisme.
En atteignant selon Israel S. (1977), une température
optimale, toutes les capacités de performance motrice des
réactions physiologique déterminantes s'effectuent avec une
efficacité maximale.
1-2-b- L'échauffement actif spécifique:
Il reprend tous les mouvements pratiqués pendant
l'activité et insiste sur les masses musculaires soumises à des
tensions considérables. Ce type d'échauffement est
particulièrement important pour le réveil du
système neurologique (Pilardeau P., 1987). Selon Weineck J. (1990),
il doit succéder à l'échauffement actif
général pour préparer spécifiquement la discipline
sportive. Dans les sports basés essentiellement sur les coordinations,
la répétition de gestes techniques est au 1er plan.
Dans l'échauffement à la gymnastique, à la course, les
mouvements spécifiques permettent de rafraîchir les automatismes
et de les adapter aux conditions du moment.
Donc nous pouvons retenir de toutes ces études que
« seul » l'échauffement actif appelé parfois,
échauffement dynamique, classique, traditionnel, etc provoque : une
augmentation de la température centrale, la vasodilatation des
artères irriguant les muscles et la peau, une augmentation de
l'apport d'oxygène, une stimulation du système nerveux, etc...
d'où son importance sur le plan psychologique et surtout physiologique
avant une séance sportive importante.
III- Les effets physiologiques de l'échauffement
actif :
L'échauffement, comme nous venons de la dire, provoque
un certains nombres d'adaptation physiologiques que la majorité des
chercheurs jugent important pour la performance sportive. Ces adaptations
peuvent être scindées en deux parties ou groupes selon Bishop
D. (2003a) :
-Les effets directement dus à l'élévation
de température.
-Les facteurs qui ne dépendent pas de la
température.
Diminution de la viscosité musculaire
Diminution de la raideur musculaire
Effets dus à la T° Augmentation de conduction
nerveuse
Augmentation de la dégradation des phosphates
Effets physiologiques à haute énergie (ATP,
PC)
de l'échauffement Modification de la courbe
vitesse-force
Augmentation de la thermorégulation
Elévation du niveau de consommation d'O2
Effets indépendants de la T° Le
phénomène de « potentiation »
Les effets physiologiques de l'échauffement
d'après Bishop D. (2003a)
1-
les effets dus à « l'effet température ».
1-a-
La diminution de la viscosité (échauffement et diminution des
risques d'accidents) :
Selon Cometti G. et coll. (2006), l'augmentation de la
température musculaire diminue la viscosité dans les muscles et
les articulations, ce qui diminue les adhérences et donc les risques
éventuels de ruptures de fibres. On observe donc une diminution des
résistances passives des articulations et une meilleure fluidité
articulaire. Selon Weineck .J (1990), l'augmentation de la température
du corps permet de prévenir les blessures. L'échauffement actif
général diminue la résistance élastique et la
viscosité (les frottements internes). La musculature, les tendons
et les ligaments deviennent ainsi plus élastiques et plus
étirables. Les risques de déchirures et le danger de blessures
durant la pratique sportive sont d'autant diminués. Dellal A. (2008)
confirme cette conclusion mais il dit que les résultats sont très
contradictoires à ce sujet. Witvrouw E. et coll. (2004) ont
relaté que l'échauffement ne permettait pas de réduire le
risque de lésions musculaires tandis que la revue de littérature
de Parkkari J. et coll. (2001) indiquait le contraire.
1-b- La diminution de la raideur musculaire :
Dans ce cas nous trouvons des chercheurs qui parlent de
l'effet de l'échauffement actif sur l'augmentation de la
température et par conséquent sur l'élasticité
tendineuse et musculaire Pilardeau P. (1987), Dellal A. (2008), Vrijens J.
(1991) et nous avons ceux qui ont constaté une diminution de la raideur
musculaire et articulaire (Buchthal F. et coll., 1944; Wright V. et Johns RJ.,
1961 ; Proske U. et coll., 1993) et selon ces derniers une
élévation de la température musculaire entraine la rupture
des ponts stables myosine qui est la cause principale de la
diminution de la raideur (Cometti G.et coll., 2006).
1-c- L'augmentation de conduction nerveuse :
Tous les processus liés au déclenchement d'une
excitation comme la chronaxie, l'augmentation du potentiel d'action ainsi que
la rapidité de production de la performance, s'effectuent plus
rapidement avec l'augmentation de la température. L'augmentation de
l'excitabilité du système nerveux central amène une
amélioration de la vitesse de réaction et de contraction (Weineck
J., 1990) : une élévation de la température
corporelle de 2°C augmente la vitesse de contraction musculaire de 20%
(Hill, 1956).
Selon Weineck J (1990), les récepteurs sensitifs
améliorent leur capacité de sensation, avec
l'élévation de la température des tissus.
La hausse de température va élever
l'excitabilité du muscle (Ranatunga WK., 1980) et améliorer la
vitesse de raccourcissement des fibres musculaires (Ranatunga WK., 1984).
D'autres auteurs tels que Karvonen J. (1992) montre qu'une augmentation de
la température musculaire (T° m) augmente la vitesse de
transmission des influx et ceci particulièrement pour des efforts
intenses. Une élévation de la température musculaire
(T° m) entraine une augmentation de la vitesse maximale de
raccourcissement (Vmax : 2,6% par degré) et de la puissance
maximale (5,1% par degré) mesurée avec un dynamomètre pour
la force des mains (Binkhorst RA. et coll., 1977).
Bennett AF. (1984) et Stewart D. et coll. (2003) ont eux aussi
confirmé à l'aide d'expériences que l'échauffement
entraine une augmentation de la T°m qui entraine à son tour une
meilleure vitesse de conduction.
1-d- Augmentation de la dégradation des phosphates
à haute énergie (ATP, PC) :
Grace à l'élévation de la
température, l'activité des enzymes et des processus biologiques
est à son niveau optimal. Il y a enfin une accélération du
transport vers les muscles de l'oxygène contenu dans
l'hémoglobine (Vrijens J., 1991 ; Weineck J., 1990 ; ...). La
vitesse du métabolisme augmente en fonction de la règle RVT
(Réaction-Vitesse-Température) avec l'augmentation de la
température : avec une augmentation de 1 degré, le
métabolisme augmente de 13% (Lullies 1973).
L'augmentation de la température augmente le taux
d'activité de l'ATPase (Barany M., 1967 ; Stein RB. et coll., 1982)
ce qui accélère le cycle des ponts acto-myosine (Bergh U. et
Ekblom B., 1979). Ceci améliore la vitesse de raccourcissement au niveau
du sarcomère et modifie la courbe force-vitesse (Bennett AF., 1984)
entrainant une augmentation des performances de force dynamique.
L'échauffement selon Cometti G. et coll. (2006), augmente la
glycogénolyse, la glycolyse et la dégradation des phosphates
à haute énergie (ATP et PC) pendant l'exercice (Febbraio MA. et
coll., 1996).
Bishop D. (2003a) montre que le taux de resynthèse
anaérobie de l'ATP est influencé par la température
musculaire et il a constaté que ce taux de resynthèse marque une
augmentation très nette quand la T°m passe de 35°C à
40°C.
1-e- Modification de la courbe vitesse-force :
D'après Dellal A. (2008), une hausse de la
température corporelle de 2°C va permettre d'augmenter la vitesse
de contraction musculaire de 20% (Ranatunga WK., 1984). D'autres études
(Binkhorst RA. et coll., 1981 ; Ranatunga WK. et coll., 1987 ;
Asmussen E. et coll., 1976 ; Bergh U. et Ekblom B., 1979) n'ont
trouvé presque aucun effet de la température musculaire sur la
force maximale, par contre ils ont constaté l'influence de
l'élévation de la température musculaire sur la puissance
et la force aux vitesses rapides. L'échauffement a donc une influence
plus marquée sur les performances impliquant une vitesse
d'exécution élevée (Cometti G. et coll., 2006).
1-f- Augmentation de la thermorégulation :
L'élévation de la température musculaire
impose à l'organisme de stoker de la chaleur. Hors cette capacité
est limitée. Au cours d'efforts de longue durée la
quantité de chaleur va augmenter et l'organisme risque de ne plus
pouvoir encaisser l'augmentation de la température pour éviter
l'hyperthermie qui est un facteur limitant pour la performance. Pour les
efforts longs, il est donc déconseillé de trop élever la
température musculaire et centrale (Cometti G. et coll., 2006).
2-
Les effets indépendants de la température :
2-a- Elévation du niveau de consommation
d'O2 :
Weineck J. (1990) explique ce facteur en disant que dans les
disciplines sportives où le système cardiopulmonaire est facteur
limitant de la performance, l'échauffement actif général
active les principaux facteurs de la performance, en élevant les
débits cardiaque et respiratoire tout comme le volume sanguin en
circulation.
L'échauffement a pour but de réduire au minimum
le délai d'ajustement, c'est-à-dire d'amener les grandeurs
cardiopulmonaires et hémodynamiques de la performance à un niveau
de départ suffisant pour permettre la mise en route des
mécanismes de régulation de manière coordonnée.
Selon Cometti G. et coll. (2006), avec un échauffement
approprié, on fait monter la consommation d'O2 et on peut alors
commencer la compétition avec une participation plus
élevée des mécanismes aérobies. Par ailleurs les
réserves anaérobies utilisées au début de
l'exercice vont pouvoir en grande partie se reconstituer pendant les minutes
qui séparent la fin de l'échauffement du début de la
compétition. L'athlète va donc économiser de
l'énergie anaérobie qu'il va pouvoir utiliser en fin d'effort
(Bishop D., 2003a). Ceci nécessite le respect d'une condition : le
temps entre la fin de l'échauffement et le début de la
compétition ne doit pas dépasser 5 minutes, sous peine de voir le
niveau de consommation d'O2 baisser et l'effet bénéfique
disparaitre, car dans ce cas l'effort produit pour élever la
consommation d'O2 n'aura servi qu'à dépenser de l'énergie
pour rien.
L'efficacité de cette procédure
d'échauffement est attestée par des études qui montrent
une plus grande contribution des processus aérobies (Gollnick PD. et
coll., 1973 ; Stewart IB. et Sleivert CG. 1998) ou une moindre dette
d'oxygène (Andzel WD. 1982, Cutin et coll., 1976 ; Di Prampero PE.
et coll., 1970).
2-b- Le phénomène de potentiation :
Selon Cometti G. et coll. (2006), la physiologie classique
évoque depuis longtemps la « Post Activation
Potentiation » (PAP). C'est lorsqu'on provoque une secousse
musculaire et que l'on impose une contraction maximale isométrique au
même muscle on observe que la nouvelle secousse qui suit est
supérieure à la première, on améliore donc son
potentiel par la contraction isométrique. On parle donc d'une
potentiation postérieure (post) à une activation (contraction
maximale).
La potentiation peut également résulter
d'efforts de différents types :
- Contraction maximale (isométrique ou non)
- Actions dynamiques diverses mais intenses : sprints,
sauts, actions spécifiques à l'activité.
- Electrostimulation avec programmes appropriés.
IV- l'échauffement et les deux niveaux de la
température :
Nous allons nous intéresser particulièrement
à l'objectif primordial de l'échauffement actif qui se
résume dans l'augmentation de la température et ceci à
deux niveaux : niveau musculaire et niveau central.
1-
Niveau central :
Pour Joch W. et Uckert S. (2001) une augmentation de la
température corporelle de 2° permet une plus grande
efficacité des réactions chimiques de l'organisme. Cette
élévation s'obtient avec un enchainement d'exercices dont
l'intensité augmente progressivement durant 20 minutes (Cometti G. et
coll., 2006).
En 1945 Asmussen E. et Böje O. ont démontré
qu'il existe une différence entre la température centrale et
musculaire et que l'élévation de la température centrale
par un échauffement (mesurée par la prise de la
température rectale) ne signifie pas automatiquement une augmentation de
la température musculaire. Comme le démontre leur figure 144, la
température musculaire n'augmente pas de la même façon que
la température corporelle. Pour ces auteurs, lors de
l'échauffement, il se fait une redistribution du volume sanguin (qui est
avant tout mobilisé au dépens de la chaîne
estomac-intestins), vers les muscles spécifiques concernés. Les
muscles soumis à l'effort vont ainsi accroitre leur vascularisation,
être approvisionné en oxygène et en substrats
énergétiques, et atteindre une température optimale de
travail (Weineck J., 1990).
2-
Niveau musculaire :
Selon Cometti G. et coll. (2006), pendant longtemps on a pris
en compte uniquement l'aspect central de l'augmentation de la
température au cours de l'échauffement. Mastérovoï
(un chercheur russe) a été un des premiers à insister sur
l'importance de la température musculaire. Le but de la mise en action
est d'augmenter la vascularisation des groupes musculaires concernés.
Bishop D. (2003a) montre l'évolution de la
température musculaire et de la température centrale à la
suite d'un exercice physique. On constate, d'après la figure ci-dessous,
que l'évolution de la T°m est relativement rapide (3 à 5
minutes suffisent), c'est elle qui joue le rôle le plus important dans la
performance sportive. La T°c augmente quand la T°m la
dépasse.
L'évolution de la T°m et la température
rectale d'après Bishop
Suite à ses travaux nous le sportif doit-il chercher
à élever la température centrale pour augmenter sa
température musculaire par un échauffement actif classique ou
doit-il chercher le moyen efficace pour augmenter la température
musculaire.
3-
Comment élever la T°m ?
Selon Masterovoï L. (1964) la température
musculaire dépend de la vascularisation, il faut donc augmenter la
circulation dans le muscle pour faire monter la température.
Masterovoï constate que seules des contractions avec un minimum
d'amplitude et d'intensité sont en mesure de faire jouer au muscle le
rôle de pompe par une contraction qui chasse le sang et un
relâchement marqué. Cela s'obtient lorsqu'on effectue des
contractions localisées sur des mouvements analytiques avec une
résistance minimale (20 à 50%). L'étude russe montre par
ailleurs que certaines situations classiques utilisées à
l'échauffement ne jouent pas réellement ce rôle.
Augmentation de la température musculaire
Augmentation de la vascularisation
MUSCLE
=
« pompe »
Contraction
Relâchement
La logique de l'élévation de la T°m de
Masterovoï L.
Pour cet auteur, les exercices qui posent problème lors
de l'échauffement et qu'il faut éviter sont :
- Le footing très lent : d'après son
étude, il constate que l'élévation de la T°m des
jambes après le footing est faible (de 0,2° à 1,6°) il
observe même chez certains athlètes aucune augmentation pour les
ischio-jambiers et même parfois une baisse de la T°m. il l'explique
par le fait que les quadriceps et les triceps effectuent des actions
quasi-isométriques avec très peu de raccourcissement. Les
ischio-jambiers ne sont pratiquement pas sollicités. En effet la
faiblesse de l'amplitude de la foulée dans le footing lent supprime la
phase frénatrice de blocage de la cuisse et de la jambe en avant qui
constitue l'activité majeure des ischio-jambiers.
- Le travail en fréquence : dus à des
contractions très brèves et très violentes tels que les
skippings ne permettent pas un effet circulatoire. Masterovoï
prétend même que ce type d'action déclenche des
réflexes vasoconstricteurs.
- Les mouvements rapides : font le même effet que
travail en fréquence.
- Les étirements : pour cet auteur, les
étirements sont en mesure d'élever la T°m de 0,4°, ce
qui est très faible pour une technique à qui on prête une
vertu d'échauffement. D'autres chercheurs (Alter MJ. 1996 ; Wiemann
K. et Klee A. 2000) montrent l'effet inverse que provoque un étirement
en particulier isométrique au niveau musculaire.
Quand on analyse ce qui se fait habituellement lors de
l'échauffement classique (course lente, étirements, exercices de
fréquence et des accélérations) et leur effet de non
facilitateurs d'irrigation ou vascularisation musculaire et le raisonnement de
Masterovoï L., on se demande les types d'exercices permettant une bonne
vascularisation musculaire et qui peuvent remplacer ceux de la méthode
classique qu'on juge inefficaces.
4-
L'échauffement russe :
Selon Cometti G. et coll. (2006), Masterovoï L. (1964)
à la suite de la critique et du constat d'inefficacité de
l'échauffement classique propose un protocole qui porte aujourd'hui le
nom « d'échauffement russe ». Il fallait trouver une
procédure qui améliore la vascularisation. Il s'agissait
d'effectuer des exercices de force suivis d'étirements. On passe alors
en revue la musculature des jambes. Chaque situation est
répétée une à deux séries de 10
répétitions. Aujourd'hui avec les connaissances nouvelles sur les
effets négatifs des étirements (qui n'étaient pas connus
à l'époque de Masterovoï) on supprime les étirements
des extenseurs et on les minimise pour les fléchisseurs des jambes.
V- Méthodologie :
1-
Les buts de la recherche :
Le discours sur l'impact de l'échauffement sur la
performance suscite un grand débat.
D'après les quelques recherches les plus
récentes (Bishop D., 2003) le sportif doit rentrer en compétition
avec le maximum de ses réserves énergétiques et avec une
température optimale avoisinant 39° afin d'être efficace lors
des prestations sportive (le cas d'un match de football). Un
échauffement dynamique mais très économique par rapport
à l'échauffement traditionnel où les sportifs devaient
courir de façon progressive pendant 20 à 30 min suivit des
exercices dynamiques de plus en plus intenses avec, dans la plupart des cas,
peu de récupération entre les exercices, un rituel dont
certains sportifs ont difficile à modifier ou à s'en passer.
Depuis quelques années, la recherche scientifique dans
le domaine sportif s'intéresse de plus en plus à
l'amélioration de la performance sportive et en particulier à
tous les facteurs pouvant l'influencer directement ou indirectement. Parmi ces
facteurs nous trouvons la partie qui précède la
compétition ou la pratique sportive et qu'on appelle
l'échauffement.
L'objet de ce travail est de comparer l'effet de deux types
d'échauffements actifs sur la performance sportive en particulier sur
des exercices très intenses tels que le sprint sur 20m et la
détente verticale (CMJ). Enfin comparer les résultats de ces deux
types d'échauffements aux résultats réalisés avec
un groupe contrôle.
2-
Les hypothèses :
Compte tenu des réflexions qui précédent,
nous pouvons formuler les hypothèses suivantes concernent le rapport
entre l'échauffement et la performance sportive :
1- L'échauffement russe est moins efficace
immédiatement avant les exercices intenses et de courte durée
comme le 20m que l'échauffement classique.
2- L'échauffement russe est moins efficace
immédiatement avant des mouvements explosifs comme le saut vertical
(CMJ) que l'échauffement classique.
3-
Délimitation des terrains d'étude :
Toute étude entreprise et réalisée
à titre individuel, impose des choix méthodologiques qui obligent
l'étudiant à évaluer dans certaines limites qui ne sont
jamais les conditions idéales souhaitées.
Certes, ces choix sont orientés par l'objet même
de l'étude et par les hypothèses posées, mais la
précision d'une recherche et sa réussite dépendent aussi
des moyens matériels et institutionnels (accès aux lieux de
l'étude, accès à la population d'étude,
l'utilisation du matériel...).
3-a- Le choix de la population :
Ce choix dépend du milieu dans lequel je
travaille, l'école. Dans cette institution, je travaille avec des jeunes
de 15 à 22 ans et c'est pour cette raison de disponibilité et de
facilité que j'ai choisi ces jeunes adolescents tous de sexe masculin.
Une population très variable de point de vue leur niveau de pratique
sportive, nous avons ceux qui ne pratiquent le sport qu'à l'école
et nous avons des sportifs confirmés en particulier des athlètes
et footballeurs. Une population très hétérogène au
niveau scolaire certains sont en 4ème, d'autres en
5ème et quelques-uns en 6ème
année de type général, technique et professionnel.
Composition de l'échantillon pour le test
de 20m
|
Groupe 1
|
Groupe 2
|
Groupe Control
|
Nombre
|
16
|
15
|
16
|
Age moyen (en année) #177;
Ecart-type
|
18,25 #177; 1,65
|
17,8 #177; 1,42
|
16,37 #177; 1,36
|
Poids moyen (en kg) #177;
Ecart-type
|
65,06 #177; 10,13
|
68,6 #177; 11,36
|
63,12 #177; 20,79
|
Taille moyenne (en cm) #177;
Ecart-type
|
173,43 #177; 6,44
|
176,6 #177; 6,84
|
174,75 #177; 8,26
|
Composition de l'échantillon pour le test
CMJ
|
Groupe 1
|
Groupe 2
|
Groupe Control
|
Nombre
|
14
|
12
|
14
|
Age moyen (en année) #177;
Ecart-type
|
18,78 #177; 1,12
|
19,08 #177; 1,37
|
17,64 #177; 1,44
|
Poids moyen (en Kg) #177;
Ecart-type
|
72,21 #177; 8,02
|
70,5 #177; 10,54
|
71,84 #177; 19,06
|
Taille moyenne (en cm) #177;
Ecart-type
|
178 #177; 6,12
|
175,41 #177; 5,72
|
177,14 #177; 9,15
|
3-b- Le choix des lieux :
Compte tenu de la problématique nous avons opté
pour la réalisation de ces expériences dans le milieu
scolaire : l'école. A l'école nous disposons d'un nombre
assez important d'élèves nous permettant de réaliser nos
expériences, des heures de pratiques régulières pour
respecter l'ordre et l'heure de passage des épreuves physique. Nous
disposons aussi et surtout d'une salle omnisport nous permettant de faire nos
épreuves physiques dans un milieu fermé pour éviter que
d'autres facteurs que nous ne pouvons pas contrôler influencent les
résultats comme le vent et la chaleur. Cette salle est chauffée
quotidiennement à 17- 18°. Mais vue sa grandeur, nous avons
dû choisir d'élaborer ces tests avec les élèves sur
des distances très courtes comme la course de 20m au lieu d'une distance
de 30m, et nous avons choisi le test CMJ pour ne pas occuper la salle tout le
temps puisque je partage cet espace avec trois autres professeurs.
Partie expérimentale
VI- Méthode expérimentale et techniques
utilisées :
1-
Définir les trois types
d'échauffement utilisés :
Dans cette étude expérimentale nous avons
utilisé trois types d'échauffements dont deux pour une
comparaison et un troisième que nous avons nommé
échauffement X a servi comme échauffement de contrôle et
que nous allons détaillé ci-dessous. Nous tenons juste
à préciser que dans les trois types d'échauffements nous
n'avons fait aucun exercice d'étirement :
1-a- Echauffement russe :
Conçu au départ par son auteur Masterovoï
en 1964 dans le but de remédier à l'inefficacité de
l'échauffement classique. C'était un protocole composé
d'une phase de contraction musculaire concentrique relâchement suivi
d'une phase d'étirement. Malheureusement sa dernière phase
(étirement) a été montrée quelques années
plus tard comme une phase inefficace pour un échauffement performant et
on l'a remplacé par une phase de contraction excentrique afin de
préparer les muscles à des actions de freinage violant comme
c'est le cas lors d'une course de vitesse ou un saut vertical CMJ où on
a une phase de freinage après flexion des jambes suivie d'une extension
vers le haut. Chaque situation est répétée une
série de 10 répétitions. Sa durée est plus ou moins
20 minutes. Je porte à votre connaissance que j'ai organisé deux
séances d'apprentissage de cet échauffement.
1-b- Echauffement classique :
L'échauffement que nous avons appelé classique
ou traditionnel est composé de deux parties ; une partie
générale d'une durée de 15 minutes à base de course
lente (nous n'avons pas contrôlé la vitesse du rythme) suivi
de + ou - 5 minutes d'une partie spécifique à base de
skippings, tape-fesses et pour terminer nous clôturons par des
accélérations.
1-c- Echauffement X :
L'échauffement que nous avons appelé
« l'échauffement X » est composé d'une seule
partie de 10 minutes de course lente sans aucun autre exercice.
2-
Les instruments de la recherche :
Il s'agit ici de trouver des indications susceptibles de
servir de système de preuves aux hypothèses posées. En
tenant compte de l'ensemble des variables, nous avons utilisé deux types
d'instruments dans la présente étude.
2-a- Les instruments de mesure :
Nous avons choisi d'utiliser deux types d'instruments ou
épreuves physiques de terrain qui mesurent des qualités physiques
différentes ; le test de 20 mètres de vitesse et le test
Contremouvement jump (CMJ) de la détente verticale. En se
référant à la littérature nous avons
sélectionné des épreuves valides et fiables et accessibles
selon les infrastructures et moyens dont nous disposons.
2-b- Justification du choix des épreuves
d'effort :
Plusieurs épreuves physiques, issues des diverses
recherches permettent d'évaluer ces deux qualités physiques
telles que la vitesse sur une courte distance et la détente verticale.
Ces épreuves ont été retenues car ce sont des
épreuves de terrain qi ne présentent aucun risque pour les
élèves, elles permettent avec le matériel le plus simple
d'évaluer ces deux compétences physiques des
élèves, elles ne demandent pas un apprentissage au
préalable pour passer le test, elles sont faciles à
réaliser, à interpréter leurs résultats et
adaptées à la population testée.
2-b-1- L'épreuve de course de vitesse de 20
mètres en ligne droite :
Dans le cas le plus simple il s'agit de chronométrer le
sportif sur distance de 20 mètres en ligne droite, le chronomètre
étant déclenché manuellement au moment où le
sportif décolle sa pied arrière du sol et il est
arrêté bien sûr en franchissant à la ligne
d'arrivée.
Ce test est le plus répondu dans les sports collectifs,
il est révélateur de l'aptitude à imposer une force
importante dans un temps très court. Il est considéré
comme une épreuve mesurant la vitesse (Cometti G. 1989 ; Fox E. L.
et Mathews D.K., 1980).
Nous sommes conscients que le moyen choisi pour mesurer cette
épreuve n'est pas l'idéal mais nous ne disposons d'aucun autre
matériel plus efficace.
2-b-2- L'épreuve du saut vertical (le CMJ) :
L'épreuve prévoit un saut à partir d'une
position bien droite avec les mains sur les hanches, et avec une action libre
de contre-mouvement (plier les jambes et enchainer par une réaction
rapide en poussant). La performance de cette épreuve correspond à
la différence des hauteurs atteintes sans sauter (position debout, droit
pieds à plat au sol) et les hauteurs atteintes lors du saut. Pour cette
épreuve nous avons fabriqué un appareil qui ressemble à
celui d'Abalakov : une pièce métallique à laquelle
nous avons accroché un ruban de 3 mètres avec un système
d'arrêt du déroulement du ruban une fois le sportif atteint la
hauteur maximale (voir annexe 1).
Avant de commencer la phase expérimentale, nous avons
due mesurer le degré de fidélité de cet appareil.
2-b-2-a-
Validité :
Selon Leger L. et coll. (1984), un test est valide lorsqu'il
mesure bien ce qu'il est censé mesurer. Ainsi l'appareil que nous avons
fabriqué mesure bien la détente verticale. Donc nous pouvons dire
que ce test est valide pour la mesure de la détente verticale.
2-b-2-b- Fidélité :
Selon Leger L. et coll. (1984), un test est fidèle
lorsque, exécuté à deux occasions, il donne les
mêmes résultats. C'est ainsi qu'on parle de constance ou de
stabilité dans la mesure. C'est ainsi que nous avons
étudié l'indice de fidélité de cet appareil sur une
population de 31 élèves de 18 à 22 ans tous des
garçons. Nous avons fait passer à notre population le test de
détente verticale CMJ bras et une semaine après nous leur avons
passé le même test en utilisant le même échauffement
et dans les mêmes conditions, même lieu, même jour de la
semaine et même heure de la journée. Nous avons rassemblé
les résultats et nous avons étudié le coefficient de
corrélation entre le test1 et le test2 et nous avons eu une excellente
corrélation (r = 0,9778). Donc notre test est fidèle pour tester
la détente verticale (voire les résultats du test 1 et test 2 en
annexe 2).
3-
Déroulement des épreuves
Dans le cadre de cette étude nous avons divisé
la phase expérimentale en deux parties :
Une phase réservée uniquement au
déroulement du test de vitesse de 20 mètres et une autre phase
réservée uniquement au déroulement du test CMJ de
détente verticale.
3-a- Déroulement des tests physiques
Nous avons pris trois groupes pour chaque épreuve
physique et dans le but d'éliminer le facteur ordre de passage nous
avons procédé comme suite :
- lors de la première semaine nous avons
commencé par le test de vitesse de 20 mètres. Nous avons eu trois
groupes ; le groupe1 (GT1) a fait l'échauffement classique pour
courir les 20m, le groupe2 (GT2) a fait l'échauffement russe pour courir
les 20m et enfin le groupe control (GTC) a fait un échauffement qu'on a
nommé X et a couru les 20m.
- lors de la deuxième semaine pour le test de vitesse
des 20 mètres, le G1 a fait l'échauffement russe pour courir les
20m, le G2 a fait l'échauffement classique pour courir les 20m et enfin
le GC a fait son échauffement X et a couru le 20m.
|
Groupe 1
|
Groupe 2
|
Groupe control
|
Semaine 1
|
Echauf. Class. + 20m
|
Echauf. Russe + 20m
|
Echauf. X + 20m
|
Semaine 2
|
Echauf. Russe + 20m
|
Echauf. Class. + 20m
|
Echauf. X + 20m
|
- la troisième semaine était
réservée au premier passage du CMJ. Pour ce test nous avons aussi
pris trois groupes ; le groupe1 (GD1) a effectué
l'échauffement classique avant de sauter, le groupe2 (GD2) a
effectué l'échauffement russe puis il a sauté et enfin le
groupe control (GDC) a effectué l'échauffement X et il a
sauté.
- La quatrième semaine nous avons pris les groupes dans
le même ordre le GD1 a fait l'échauffement russe et il a
sauté, le GD2 a effectué l'échauffement classique avant de
sauter et enfin le GDC a effectué son échauffement X et il a
sauté.
|
Groupe 1
|
Groupe 2
|
Groupe control
|
Semaine 3
|
Echauf. Class. + CMJ
|
Echauf. Russe + CMJ
|
Echauf. X + CMJ
|
Semaine 4
|
Echauf. Russe + CMJ
|
Echauf. Class. + CMJ
|
Echauf. X + CMJ
|
Chaque élève devait faire trois essais, en
faisant un essai pour tout le monde et le deuxième aussi pour tous et
enfin le troisième, dans le même ordre de passage. Lors du recueil
des résultats nous avons utilisé la moyenne des trois essais
comme performance individuelle.
VII- Résultats, analyses et
interprétations :
1-
Etude statistique :
L'étude statistique de cette recherche consiste
à l'étude de la différence entre les variables par le
biais du test « t de student ». Nous avons essayé de
calculer le P value à fin de voir la différence entre les
résultats des deux variables pour le même groupe.
2-
La première épreuve expérimentale : Test de 20m
sprint rectiligne
Le groupe 1
Sujets
|
Test1 Ec. Classique
Série 1 (en sec)
|
Test2 Ec. Russe
Série 2 (en sec)
|
Sujet 1
|
3,126
|
3,416
|
Sujet 2
|
3,43
|
3,58
|
Sujet 3
|
3,45
|
3,786
|
Sujet 4
|
3,196
|
3,253
|
Sujet 5
|
3,233
|
3,386
|
Sujet 6
|
3,476
|
3,726
|
Sujet 7
|
3,436
|
3,556
|
Sujet 8
|
3,36
|
3,463
|
Sujet 9
|
3,336
|
3,383
|
Sujet 10
|
3,273
|
3,323
|
Sujet 11
|
3,676
|
3,98
|
Sujet 12
|
3,51
|
3,49
|
Sujet 13
|
3,456
|
3,376
|
Sujet 14
|
3,29
|
3,506
|
Sujet 15
|
3,426
|
3,576
|
Sujet 16
|
3,22
|
3,256
|
Moyenne
|
3,368
|
3,503
|
Ecart-type
|
0,14
|
0,196
|
Nous constatons que le groupe GT1 qui a commencé la
première semaine avec l'échauffement classique (foncée)
succédé par l'épreuve des 20m suivi la semaine
après par l'échauffement russe (claire) puis l'épreuve des
20m présente des meilleurs résultats la première semaine
en faisant l'échauffement classique et le 20m et la différence
est hautement significatif entre les résultats des 20m après un
échauffement classique et russe (P = 0,00041 < 0,0).
D'après nos calculs nous constatons que
l'échauffement russe provoque une perte de 4% de la performance lors
d'un exercice intense de vitesse maximale sur 20m.
Le groupe 2
Sujets
|
Test1 Ech. Russe
Série 1 (en sec)
|
Test2 Ech. Classique
Série 2 (en sec)
|
Sujet 1
|
3,325
|
3,255
|
Sujet 2
|
3,375
|
3,23
|
Sujet 3
|
3,25
|
2,985
|
Sujet 4
|
3,19
|
2,97
|
Sujet 5
|
3,16
|
2,92
|
Sujet 6
|
3,795
|
3,48
|
Sujet 7
|
3,325
|
3,245
|
Sujet 8
|
3,17
|
3,095
|
Sujet 9
|
3,46
|
3,23
|
Sujet 10
|
3,595
|
3,44
|
Sujet 11
|
3,455
|
3,165
|
Sujet 12
|
3,62
|
3,44
|
Sujet 13
|
3,555
|
3,215
|
Sujet 14
|
3,275
|
3,125
|
Sujet 15
|
3,34
|
3,32
|
Moyenne
|
3,392
|
3,207
|
Ecart-type
|
0,185
|
0,171
|
Nous avons constaté que le groupe GT2 qui a
effectué l'épreuve des 20m ; la première semaine
après un échauffement russe (foncée) et la seconde semaine
après un échauffement classique (claire) présente des
meilleurs résultats sur cette épreuve de 20m la seconde semaine
c'est-à-dire après un échauffement classique et la
différence entre les résultats des deux épreuves est
hautement significative en faveur de l'échauffement classique (P =
0,0000034 < 0,01).
Nous avons aussi constaté que les sujets perdent
presque 5% lors d'exercices de vitesse maximale sur 20m juste après un
échauffement russe.
Le groupe Control
Sujets
|
Test1 Ech. X
Série 1(en sec)
|
Test2 Ech. X
Série 2 (en sec)
|
Sujet 1
|
3,83
|
3,85
|
Sujet 2
|
3,546
|
3,55
|
Sujet 3
|
3,43
|
3,39
|
Sujet 4
|
3,483
|
3,455
|
Sujet 5
|
3,626
|
3,62
|
Sujet 6
|
3,783
|
3,74
|
Sujet 7
|
3,433
|
3,375
|
Sujet 8
|
3,37
|
3,32
|
Sujet 9
|
3,243
|
3,25
|
Sujet 10
|
3,306
|
3,36
|
Sujet 11
|
3,49
|
3,455
|
Sujet 12
|
3,37
|
3,36
|
Sujet 13
|
3,893
|
3,85
|
Sujet 14
|
3,81
|
3,805
|
Sujet 15
|
3,626
|
3,685
|
Sujet 16
|
3,356
|
3,375
|
Moyenne
|
3,537
|
3,527
|
Ecart-type
|
0,203
|
0,202
|
Nous constatons que le groupe contrôle GTC qui a
effectué l'épreuve des 20m la première et la
deuxième semaine sans changer son échauffement présente
presque les mêmes résultats dans les deux tests, même si
quelques élèves n'ont pas réalisé les mêmes
temps entre la 1ère et la 2ème semaine nous
avons trouvé que cette petite différence n'est pas significative
et nous remarquons que les deux courbes bleue et rouge sont presque confondues
(P = 0,70 > 0,05).
2-a- Analyse et interprétation des
résultats :
Quelques soit l'ordre de passage de l'épreuve de sprint
de 20m linéaire, en commençant par l'échauffement russe ou
par l'échauffement classique c'est toujours ce dernier qui donne des
meilleurs résultats sur des courtes distances de 20m à
intensité élevée. Nous n'avons constaté, durant
cette même période de test, aucune différence chez le
groupe contrôle qui n'a rien changé dans son mode
d'échauffement ce qui nous mène à dire que les
différences que nous avons enregistré chez les deux groupes GT1
et GT2 sont dues au changement du mode de s'échauffer. Cette
différence des résultats est surement due à des facteurs
physiologiques et non pas psychologiques. Nous savons d'après certains
auteurs que l'échauffement russe permet d'augmenter plus rapidement la
température musculaire qui est le facteur clés de
l'échauffement en général et pour exécuter un
sprint en particulier, malheureusement les performances réalisées
par les mêmes sujets après un échauffement qui vise
directement les muscles concernés sont moins bonnes, les sujets perdent
entre 4 et 5% de leur performance ce qui représente beaucoup pour un
sprinteur qui réalise 10'' sur 100m et qui risque de faire après
un échauffement russe 10''4/100. Nous savons aussi que cet
échauffement se compose d'une partie où les sujets
réalisent des contractions musculaire en concentriques suivie d'une
phase d'exercices excentriques juste avant d'exécuter l'épreuve
de sprint de 20m. Nous savons aussi que pour faire un course de vitesse avec un
rendement maximal le sujet doit être dans un état de fraicheur
alors que les exercices excentriques, d'après plusieurs chercheurs
(Cometti G. et coll., 2006 ; Dellal A., 2008 ; Weineck J.,
1990 ; etc), provoquent une fatigue accrue au niveau musculaire. Duchateau
J., et coll. (2002) ont trouvé une diminution de 4% de la force maximale
lors de la réalisation d'un exercice intermittent.
2-b- Conclusion 1 :
Nous pouvons conclure que notre première
hypothèse est vérifiée et que l'échauffement
classique de plus ou moins 20min composé d'une partie
générale et d'une autre spécifique est plus efficace pour
les courses de vitesse rectiligne de 20m et que l'échauffement russe
immédiatement avant une compétition risque de nuire à la
rentabilité du sportif et peut lui faire perdre 4 à 5% de sa
performance maximale.
3-
La deuxième épreuve expérimentale : Test de
détente (CMJ)
Le groupe 1
Sujets
|
Test1 Ec. Classique
Série 1 (en cm)
|
Test2 Ec. Russe
Série 2 (en cm)
|
Sujet 1
|
41
|
32
|
Sujet 2
|
39,5
|
36,5
|
Sujet 3
|
42,5
|
34,5
|
Sujet 4
|
35
|
34
|
Sujet 5
|
52
|
45
|
Sujet 6
|
51
|
46,5
|
Sujet 7
|
47,5
|
44
|
Sujet 8
|
41,5
|
37,5
|
Sujet 9
|
48,5
|
42,5
|
Sujet 10
|
41
|
34,5
|
Sujet 11
|
48
|
43,5
|
Sujet 12
|
44
|
39
|
Moyenne
|
44,291
|
39,125
|
Ecart-type
|
5,118
|
4,977
|
Nous constatons que le groupe GD1 qui a commencé la
troisième semaine avec l'échauffement classique (foncée)
succédé par l'épreuve du CMJ suivi la semaine après
par l'échauffement russe (claire) puis l'épreuve du CMJ
présente des meilleurs résultats la première semaine en
faisant l'échauffement classique et le CMJ et la différence est
hautement significatif entre les résultats des deux tests du CMJ
après un échauffement classique et russe (P = 0,0000023 <
0,01).
Nous constatons que le sujet perd à peu près
11% de sa performance lors d'un exercice explosif réalisé
immédiatement après un échauffement russe.
Le groupe 2
Sujets
|
Test1 Ech. Russe
Série 1 (en cm)
|
Test2 Ech. Classique
Série 2 (en cm)
|
Sujet 1
|
39
|
42,5
|
Sujet 2
|
30
|
31
|
Sujet 3
|
38
|
43,5
|
Sujet 4
|
38
|
42,5
|
Sujet 5
|
43
|
50,5
|
Sujet 6
|
40
|
47
|
Sujet 7
|
51
|
55,5
|
Sujet 8
|
42,5
|
50,5
|
Sujet 9
|
48,5
|
52,5
|
Sujet 10
|
38
|
41
|
Sujet 11
|
40
|
42
|
Sujet 12
|
41
|
44,5
|
Sujet 13
|
39,5
|
42
|
Sujet 14
|
30,5
|
35,5
|
Moyenne
|
39,928
|
44,321
|
Ecart-type
|
5,635
|
6,562
|
Nous constatons que le groupe GD2 qui a effectué
l'épreuve du CMJ ; la troisième semaine après un
échauffement russe (foncée) et la quatrième semaine
après un échauffement classique (claire) présente des
meilleurs résultats sur cette épreuve du CMJ la quatrième
semaine c'est-à-dire après un échauffement classique et la
différence entre les résultats des deux épreuves est
hautement significative et est en faveur de l'échauffement classique (P
= 0,0000068 < 0,01).
Nous constatons que les sujets ont perdu presque 10% de leur
performance maximale lors d'un saut vertical (CMJ) après un
échauffement russe.
Le groupe Control
Sujets
|
Test1 Ech. X
Série 1 (en cm)
|
Test2 Ech. X
Série 2 (en cm)
|
Sujet 1
|
40,5
|
40
|
Sujet 2
|
43
|
43
|
Sujet 3
|
34
|
35
|
Sujet 4
|
40
|
39
|
Sujet 5
|
30
|
30,5
|
Sujet 6
|
40,5
|
41
|
Sujet 7
|
30,5
|
30
|
Sujet 8
|
31,5
|
31
|
Sujet 9
|
28,5
|
29,5
|
Sujet 10
|
45
|
45
|
Sujet 11
|
36
|
37
|
Sujet 12
|
35
|
34,5
|
Sujet 13
|
30,5
|
31,5
|
Sujet 14
|
33
|
33
|
Moyenne
|
35,571
|
35,714
|
Ecart-type
|
5,341
|
5,157
|
Nous constatons que le groupe contrôle GDC qui a
effectué l'épreuve du CMJ la troisième et la
quatrième semaine sans changer son échauffement présente
presque les mêmes résultats dans les deux tests, même si
quelques élèves n'ont pas réalisé les mêmes
performances entre la 3ème et la 4ème
semaine nous avons trouvé que cette petite différence n'est pas
significative et nous remarquons que les deux courbes bleue et rouge sont
presque confondues (P = 0,45 > 0,05).
3-a- Analyse et interprétation des
résultats :
D'après les résultats nous constatons une
baisse significative de la performance lors des exercices explosifs tel que le
saut vertical (CMJ) immédiatement après un échauffement
russe alors que les performances des mêmes sujets après un
échauffement classique léger sont meilleurs et pour
éliminer de soupçonner l'effet d'autres facteurs comme l'ordre de
passage, la croissance, l'apprentissage, etc, nous constatons que le groupe
contrôle n'a presque pas eu de changement dans sa performance du saut
vertical. Donc puisque quand on garde le même type d'échauffement
on ne change pas de performance et quand on le change la performance change
elle aussi et ceci dans les mêmes conditions et pour les mêmes
sujets on déduit que ce changement est du à la méthode ou
type d'échauffement utilisé. Une perte calculée à
plus ou moins 10 à 11% entre les deux méthodes
d'échauffement. Une différence qui risque de défavoriser
un joueur sur son adversaire lors d'un saut vertical pour toucher le ballon.
3-b- Conclusion 2 :
Puisque quand on ne modifie pas la méthode
d'échauffement la performance reste presque identique et quand on la
change la performance immédiate change, nous pouvons conclure que ce
changement affecte immédiatement la performance sportive comme le saut
vertical (CMJ) et que l'échauffement russe immédiatement avant
une compétition où le sujet doit réaliser des geste
sportifs explosifs est à éviter.
VIII- Discussion générale :
Nous avons essayé de comparer l'efficacité de
deux méthodes d'échauffement dynamique ou actif sur une
population de jeunes élèves d'une école de Bruxelles. Et
pour cela nous avons avancé deux hypothèses qui stipulent que
l'échauffement classique est meilleur immédiatement avant des
exercices intenses de courte durée ou explosifs que nous avons
vérifiés sur le terrain par le biais des expériences et
avec des moyens classiques comme le chronomètre manuel et le
mètre.
Nous savons tous que plusieurs facteurs influencent les
résultats d'un échauffement comme : l'intensité,
la durée, la température ambiante, etc. Lors de notre
expérience nous avons tenu compte de ces facteurs sauf un seul
lié à la nature des deux méthodes d'échauffement,
il s'agit du facteur intensité.
D'une part et d'après plusieurs chercheurs nous savons
que des exercices de force épuisants produisent une fatigue au niveau
musculaire. Cette fatigue se caractérise par une impossibilité de
maintenir la force maximale, la diminution de la précision du mouvement
... cette fatigue peut être locale ou générale, elle peut
être due aussi à un épuisement des réserves
énergétiques (Pilardeau P., 1987). Selon Weineck J. (1990), il
n'est pas possible d'obtenir une vitesse maximale en état de fatigue,
car les processus de guidage du système nerveux sont affectés et
voient leur capacité de coordination, nécessaire au
développement de la vitesse, diminuer sensiblement. Une baisse des
réserves musculaires d'ATP, après un effort épuisant,
conduit inexorablement à une diminution de la mobilité. En raison
de cette diminution d'ATP, les ponts d'actine et de myosine dans les
sarcomères ne peuvent plus se libérer aussi rapidement que dans
des conditions de repos. Cette diminution d'ATP est le résultat d'un
manque de récupération. Comme disait Cometti C. (2012), il existe
un lien fort entre la fatigue et la récupération. Cette
dernière est différente selon le type et la durée de
l'effort physique ou l'exercice. Pour un exercice, selon le même auteur,
composé de 5 séries de 10 répétitions, l'amplitude
de la récupération de la force est significativement
supérieure à 15 minutes après l'exercice. En revanche pour
ces types d'exercices, les sujets n'ont pas récupéré leur
capacité de force maximale, 30 minutes après l'arrêt de
l'effort (Walker et coll., 2012). D'autres chercheurs ont montré que la
récupération de la force maximale est différente selon la
durée et les caractéristiques de l'exercice (Baker AJ., et coll.,
1993 ; Vøllestad NK. et coll., 1997 ; Linnamo V. et coll.,
1998). Le processus de récupération est très complexe, il
est plus long après un exercice prolongé (15 à 20 minutes
de contractions concentriques intermittentes) qui ressemble un peu à la
forme de l'échauffement russe. La diminution de la force maximale de
plus de 50% observée suite à la répétition de ces
contractions maximales peut nécessiter une récupération
supérieure à 1 heure voire 48 heures pour une séance
réalisée à 100% de la force maximale volontaire. Ces
délais sont différents, selon Cometti C. (2012), en fonction de
la nature de la fatigue induite. Ce processus de récupération
à la suite d'un exercice intense et fatiguant passe par deux phases
principales dont la première est liée à la
resynthèse de la phosphocréatine qui met plus ou moins 5 min pour
une resynthèse totale des phosphagènes et la seconde phase
correspond à la restauration des paramètres en relation directe
avec les mécanismes de la contraction musculaire (le couplage
excitation-contraction ; CEC). Ce processus beaucoup plus long, peut aller
jusqu'à plusieurs jours (Miller et coll., 1987 ; Linnamo V. et
coll., 1998). Il s'agit généralement de la réparation des
dommages structuraux et/ou des facteurs non métaboliques (Sahlin K. et
Seger JY., 1995). D'autres chercheurs ont constaté exactement les
mêmes effets de la fatigue sur la performance sportive (Horita T. et
coll., 1996 et Nicola et coll., 1991). Ce dernier a constaté que la
fatigue chez les débutants, comme c'est le cas de la majorité de
nos sujets, présente une diminution de la tolérance à
l'étirement, des flexions plus grandes et un travail plus important dans
la poussée donc le sujet met plus de temps pour agir dans ses actions et
il déduit que la fatigue est défavorable aux exercices
pliomètriques comme le cas d'une course de vitesse de 20m ou le CMJ.
Bishop D., (2003b) conclut que l'échauffement actif agit de
façon positive et favorable sur la performance intense et
inférieure à 10sec à condition que le protocole
d'échauffement ne soit pas très intense et permet une
récupération suffisante afin de ne pas débuter l'exercice
avec une diminution des phosphates à haute énergie.
D'autre part la majorité des chercheurs confirment que
les exercices de type excentriques sont épuisants et très long
à récupérer, ils entraînent des lésions
profondes dans le muscle et c'est pour cette raison qu'il ne faut pas
l'utiliser lors de la période de compétition (Cometti G. et
coll., 1999). Dellal A. et coll. (2008), évoquent les
inconvénients des exercices excentriques tels que la destruction d'un
grand nombre de fibres musculaires. Certains auteurs relatent même que ce
type d'exercices excentriques provoquerait des micro-déchirures qui
seraient à l'origine des courbatures (Schwane J.A. et coll., 1987).
Proske U. et Morgan DL. (2001) ont noté que ce type de travail
entrainait une altération structurale et fonctionnelle des muscles
utilisés. Les sollicitations excentriques génèrent
principalement une fatigue au niveau du matériel contractile (Kay D., et
coll., 2001 ; Babault N. et coll., 2006). Ce travail entraine des
courbatures 12h à 48h à la suite de l'exercice (Coudreuse JM., et
coll., 2007 et Talag T., 1973).
Les courbatures suite à un effort excentrique (Talag
T., 1973)
Il faut donc faire très attention, d'après
Dellal A. et coll. (2008), à la récupération
inhérente à ce type de travail et c'est pourquoi, on l'utilise
très rarement en période de compétition. Ce type de
travail doit être placé dans des périodes assez
éloignées de la période de compétition.
Et nous savons tous que l'échauffement russe est
composé de deux phases, une phase d'exercices concentriques puis une
deuxième avec laquelle on termine composée d'exercices
excentriques et c'est ces derniers qui, à notre avis, nuisent à
la performance puisqu'ils se retrouvent à la fin d'un
échauffement intense et fatiguant et qui entraînent une baisse de
la performance sur des exercices de vitesse rectiligne de courte distance et
des exercices explosifs ce qui peut justifier nos résultats. Il est
vrais que nous n'avons pas le matériel nécessaire ni les
compétences pour évaluer la température musculaire ou
interne afin de vérifier l'effet de chaque méthode
d'échauffement sur la température et ce n'est pas notre but non
plus. Notre objectif en tant que préparateur physique est de voir
laquelle des méthodes de préparation pour tel ou tel exercice est
la plus efficace et c'est ce que nous avons essayé de vérifier
par le moyen du matériel dont nous disposons.
IX- Conclusion générale et
perspectives :
Pour les sportifs toute séance d'entrainement commence
par un échauffement qui est considéré par la
majorité des scientifiques comme une phase nécessaire à la
bonne réalisation sportive. Son influence sur la performance sportive
est un sujet très controversée. Même si certains
réfutent les avantages physiologiques que pourraient apporter
l'échauffement au sportif la majorité le croient très
avantageux.
L'échauffement est un rituel nécessaire quoique
les raisons pour lesquelles on l'utilise sont très variées. En
conséquence les méthodes employées, sa durée et son
intensité sont aussi très multiples.
D'une manière générale,
l'échauffement influence directement la performance sportive de
l'athlète. Son but principal est d'élever la température
musculaire et centrale et nous avons vu dans la première partie tous les
effets du à l'augmentation de la température dans l'organisme du
sujet. Malheureusement une augmentation excessive de la température
centrale ou musculaire peut avoir des effets négatifs sur la
performance. Une augmentation de la température musculaire peut
être accompagnée d'une fatigue musculaire ce qui défavorise
la performance sportive immédiatement après. Nous avons vu
d'après la littérature que l'échauffement russe permet
d'augmenter la température musculaire malheureusement ses exercices
excentriques à la fin de la préparation, mettent le sujet dans un
état de fatigue causant une baisse de 4 à 5% de la performance
lors de la réalisation immédiate d'une course de vitesse
rectiligne sur 20m et de 10 à 11% lors d'un saut vertical comme le
CMJ.
Dans notre recherche nous avons essayé de voir s'il y a
un lien direct entre la nature de l'échauffement et la performance sur
des gestes sportifs très intenses et très courts et nous avons
trouvé que la nature de l'échauffement peut influencer
positivement ou négativement la performance de l'athlète. Nous
avons répondu aux deux hypothèses puisque nous avons conclu que
l'échauffement classique présente des avantages pour le sportif
s'il doit exécuter un geste sportif immédiatement après,
par contre s'il s'agit d'une simple séance d'entrainement où
l'entraineur vise à préparer ses muscles à des exercices
de musculation ou autres et il préfère l'échauffement
russe ceci reste un choix de l'entraineur selon les objectifs
escomptés.
Les résultats de notre étude sont très
encourageants cependant, ils ne permettent pas la généralisation
des conclusions sur la base de ces données obtenues vue notre population
très réduite et avec un matériel classique. Il serait donc
très utile de vérifier nos résultats auprès d'une
population plus importante et très hétérogène de
point de vue âge, sexe, niveau de pratique, spécialité,
etc. en utilisant des appareils de mesure professionnels et plus valides que
ceux que nous avons utilisé dans cette étude. Il est aussi
intéressant de mesurer le degré de fatigue musculaire avec des
instruments scientifiques fiables afin de vérifier l'origine exacte de
la baisse de la performance.
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Annexes
Annexe 1 :
Annexe 2 : test et retest pour vérifier la
fidélité de l'appareil
Sujets
|
Test 1
|
Test 2
|
Sujet 1
|
37
|
40
|
Sujet 2
|
47
|
47
|
Sujet 3
|
52
|
54
|
Sujet 4
|
52
|
54
|
Sujet 5
|
49
|
49
|
Sujet 6
|
51
|
52
|
Sujet 7
|
39
|
40
|
Sujet 8
|
47
|
48
|
Sujet 9
|
44
|
44
|
Sujet 10
|
48
|
48
|
Sujet 11
|
64
|
64
|
Sujet 12
|
53
|
49
|
Sujet 13
|
53
|
53
|
Sujet 14
|
66
|
68
|
Sujet 15
|
61
|
60
|
Sujet 16
|
41
|
43
|
Sujet 17
|
40
|
41
|
Sujet 18
|
51
|
55
|
Sujet 19
|
64
|
63
|
Sujet 20
|
56
|
59
|
Sujet 21
|
58
|
59
|
Sujet 22
|
51
|
51
|
Sujet 23
|
55
|
59
|
Sujet 24
|
41
|
40
|
Sujet 25
|
51
|
50
|
Sujet 26
|
50
|
48
|
Sujet 27
|
36
|
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