MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
-------------------------------------
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
-------------------------------------
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET DE LA
FORMATION PROFESSIONNELLE
-------------------------------------
TASK FORCE SECTORIELLE
MINISTERE D'ETAT, MINISTERE DU PLAN ET DU
DEVELOPPEMENT
-------------------------------------
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE STATISTIQUE ET D'ECONOMIE
APPLIQUEE
EVALUATION ECONOMIQUE DES POLITIQUES DE
L'EDUCATION : environnement macro-économique, allocation et
répartition des ressources au niveau du secteur
éducation/formation
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION
THEME
Septembre 2012
Présenté et soutenu par :
N'CHO Assi Jean-Claude
Élève Ingénieur des Travaux
Statistiques
Sous la direction de :
M. SILUE Zié
Spécialiste en Economie de l'Education
TASK FORCE SECTORIELLE
« L'ENSEA n'entend donner aucune approbation
ni improbation aux opinions émises dans cemémoire. Ces opinions
doivent être considérées comme propres à leurs
auteurs. »
Dédicace
A
Mon défunt pèreAssi
N'CHO
Ma très chère mère
Mékapeu Louise OUEÏ
Mes oncles, tantes, frères, soeurs et
amis
Sommaire
DÉDICACE
III
SOMMAIRE
IV
AVANT-PROPOS
V
REMERCIEMENTS
VI
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL
VII
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
VIII
LISTE DES ILLUSTRATIONS
IX
LISTE DES TABLEAUX
IX
LISTE DES GRAPHIQUES
IX
LISTE DES FIGURES
X
RÉSUMÉ
XI
ABSTRACT
XII
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : NOTION D'EVALUATION ET DE
POLITIQUE DE L'EDUCATION
3
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE
11
CHAPITRE III : ETAT DU SECTEUR EDUCATION
IVOIRIEN
17
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE ET DONNEES
26
CHAPITRE V : EVALUATION ECONOMIQUE DES
POLITIQUES EDUCATIVES
29
CHAPITRE VI : SIMULATION DES ALLOCATIONS DE
RESSOURCES
46
RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
52
ANNEXES
XIV
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
XXXIII
TABLE DES MATIÈRES
XXXVII
Avant-propos
L'École Nationale Supérieure de Statistique et
d'Économie Appliquée (ENSEA) est une école qui a pour
vocation la formation des cadres et agents statisticiens des pays francophones
d'Afrique subsaharienne et, depuis bientôt trois ans, d'un certain nombre
de pays anglophones et ce dans le cadre de la coopération sud-sud. Elle
compte en son sein cinq cycles qui sont :
- Ingénieurs Statisticiens Économistes (ISE)
- DESS Analyse Statistique Appliquée au
Développement (DESS - ASAD)
- Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS)
- Adjoints Techniques de la Statistique (AD)
- Agents Techniques de la Statistique (AT)
Le recrutement pour chacun des cycles de formation se fait par
voie de concours.
La formation des Ingénieurs des Travaux Statistiques
(ITS) se déroule sur deux (2) années et s'achève par un
stage d'application. Celui-ci est obligatoire et vise principalement la mise en
pratique de volets importants des enseignements théoriques qui leur ont
été dispensés. Aussi, ce stage leur permet de
s'imprégner du milieu professionnel, et de se rendre compte des
difficultés réelles qui ne facilitenttoujours pas
l'applicationstricto sensu des outils statistiques et d'analyse
économique mis à leur disposition durant leur formation.
Pour notre part, nous avons effectué ce stage de
formation, du 4juin au 31août 2012, à la Task Force Sectorielle du
secteur Education/Formation de Côte d'Ivoire.
Le présent mémoire dont le thème est
« Evaluation économique des politiques de
l'éducation : environnement macro-économique, allocation et
répartition des ressources au niveau du secteur
éducation/formation » a été
réalisé dans le cadre de ce stage.
Remerciements
A
vant tout propos, nous tenons à rendre grâce
à Dieu pour tous les bienfaits dans notre vie, et
particulièrement pour son soutien sans lequel nous n'aurions pas pu
surmonter les difficultés de la formation d'ITS.
Permettez-nous de rappeler le conseil déterminant que
nous a prodigué notre oncle lorsque nous devions choisir notre domaine
d'étude après le Baccalauréat. La mise en pratique de ces
conseils nous donnent aujourd'hui de voir nos rêves devenir
réalité. Nous tenons, pour cela, à exprimer toute notre
reconnaissance envers M. Florent YAPO.
Nous voulons remercier les personnes qui nous ont soutenus
tout au long de cette éprouvante formation à l'ENSEA. Nous
voulons citer notre parrain affectueusement appelé Tonton Maturin, notre
oncle au Canada Guy AMEDEE, notre tante Lucie MEHO, nos jeunes oncles Jonathan
et Timothéeet notre père désormais André VEH.
Puis , nous tenons à remercier tout le personnel de la
TASK FORCE SECTORIELLE, en particulier le Coordonnateur M. BINEY John Francis
et notre maître de stage M. SILUE Zié et Mme BONEL Marie Louise
pour l'encadrement qu'ils nous ont accordé malgré leur emploi du
temps chargé.
Par ailleurs, nos remerciements vont spécialement
à l'endroit de M. KOFFI N'Guessan, Directeur de l'ENSEA et de M. KOUAKOU
Jean-Arnaud, Directeur des études AT/AD/ITS qui ont toujours fait des
mains et des pieds pour nous assurer une formation de qualité dans les
meilleures conditions.
Nous voulons également exprimer notre reconnaissance au
Dr SIKA Lazare et au Professeur BELLO Toyidi, pour leur apport et orientation
lors de la rédaction de ce mémoire.
Nous remercions nos collègues stagiaires Mlle YEDESS
Larissa, M. AMON Denis et M. EBROTTIE Etienne pour leurs encouragements tout au
long de notre stage.
Pour finir, nous souhaitons manifester notre gratitude
à l'endroit de tous nos amis et connaissances qui nous ont soutenus de
près ou de loin tout au long de notre formation.
Présentation de la structure d'accueil
La Task Force Sectorielle a été
créée le 14 Janvier 2010 par arrêté
interministériel des trois ministres du Secteur
Education/Formation :
§ Le Ministère de l'Education Nationale
§ Le Ministère de l'Enseignement Technique et de
la Formation Professionnelle
§ Le Ministère de l'Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique
Les missions qui lui sont assignées sont :
§ La coordination et la planification sectorielles ;
§ La synthèse et le suivi de l'état
d'avancement des programmes du secteur ;
§ La préparation des dossiers de requête en
vue de la mobilisation de ressources nécessaires au secteur.
La Task Force Sectorielle est dirigée par un
Coordonnateur issu d'un sous-secteur qui est assisté de deux
Coordonnateurs Adjoints issus des deux autres sous-secteurs. Ceux-ci
nommés par un arrêté interministériel.
Outre, le Coordonnateur et les Coordonnateurs Adjoints, elle
est composéedes trois Directeurs de la planification du secteur et de
six personnes ressources désignées par les Ministres du
secteur.
Sigles et abréviations
D : Contrat de Désendettement et de
Développement
EPN : Etablissements Publics Nationaux
ETFP : Enseignement Technique et Formation
Professionnelle
INS : Institut National de Statistique de Côte
d'Ivoire
LMD : Licence Master Doctorat
MEF : Ministère de l'Economie et des Finances
MEN : Ministère de l'Education Nationale
MESRS : Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique
METFP : Ministère de l'Enseignement Technique et de la
Formation Professionnelle
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PASEF : Programme d'Appui au Secteur de l'Education et de la
Formation
PND : Plan National de Développement
PNDEF : Plan National de Développement du secteur
Éducation/Formation
PPTE : Pays Pauvre Très Endetté
R&D : Recherche et Développement
SIGFP : Système Intégré de Gestion des
Finances Publiques
Liste des illustrations
Liste des tableaux
Tableau 1 : Principaux agrégats
macroéconomiques et recettes de l'Etat
3
Tableau 2 : Evolution des dépenses de
l'Etat pour le secteur Education
30
Tableau 3 : Répartition des
dépenses courantes par nature et par niveau (2012)
33
Tableau 4 : Dépense publique unitaire
par niveau d'enseignement, 2010
39
Tableau 5 : EVS, Dépenses courantes
d'éducation en % du PIB et coefficient d'efficience ; Pays d'Afrique
subsaharienne, année 2011 ou proche
41
Tableau 6 : Hypothèses de couverture
des différents segments de l'enseignement
47
Tableau 7 : Ressources anticipées pour
l'éducation
48
Tableau 8: Récapitulatif des dépenses
courantes en 2020 selon les divers scénarios
49
Tableau 9 : Evolution des dépenses par
ordre d'enseignement
xvii
Tableau 10 : Evolution des dépenses par
Ministère
xix
Tableau 11 : Hypothèses et
résultats du modèle de simulation
xxi
Tableau 12 : Dépenses en capital par
niveau et type d'études selon les divers scénarios
xxiv
Liste des graphiques
Graphique 1 : Evolution du PIB à prix
courants et prix constants (base 2012) de 1990 à 2012 (en milliards
Fcfa)
3
Graphique 2 : Evolution du ratio recettes
nationales courantes /PIB de 1990 à 2012
23
Graphique 3 : Dépenses publiques
courantes d'éducation par jeune de 6-15 ans (en Fcfa de 2012)
1990-2012
31
Graphique 4 : Evolution de la priorité
de l'Etat pour l'éducation au sein des dépenses courantes de
l'Etat (hors dettes) 1990-2012
31
Graphique 5 : Evolution du PIB alloué
au secteur Education (1990-2012)
32
Graphique 6 : Répartition de la masse
salariale du secteur par Ministère (2012)
35
Graphique 7 : Répartition des
dépenses courantes hors salaires du secteur par Ministère
(2012)
36
Graphique 8 : Répartition des
dépenses d'investissement du secteur par Ministère (2012)
37
Graphique 9 : Dépenses publiques
d'éducation (% PIB) et EVS, Comparaison, année 2011 ou proche
43
Graphique 10 : Coefficient d'efficience
(année EVS pour 1% de PIB) par pays, année 2011 ou proche
44
Liste des figures
Figure 1 : Organisation du système
éducatif ivoirien
3
Figure 2 : Organisation du men
xiv
Figure 3 : Organigramme du METFP
xv
Figure 4 : Organigramme du MESRS
xvi
Résumé
Depuis plus d'une vingtaine d'années, la Côte
d'Ivoire connait un cadrage macroéconomique défavorable avec des
conséquences non négligeables sur son système
éducatif. Avec la crise économique des années 1980, la
crise politico-militaire de 2002 et, plus récemment, la crise
post-électorale de décembre 2010 à avril 2011, le
système éducatif ivoirien n'a cessé de se
dégrader.
Le présent mémoire a pour objectif, d'une part,
d'évaluer économiquement les politiques de l'éducation
dans leur environnement macroéconomique et, d'autre part, de proposer
une politique éducative à l'horizon 2020 à travers un
modèle de simulation des allocations de ressources au niveau de ce
secteur.
L'évaluation économique a été
conduite à partir d'une analyse économique des finances publiques
depuis 1990, ensuite,d'une analyse des ressources allouées au secteur
par ordre d'enseignement, puis, d'une analyse économique de chaque ordre
de scolarisation par nature des dépenses, et enfin, d'une analyse des
coûts unitaires de formation. Une comparaison d'efficience du
système éducatif ivoirien a aussi été faite avec
quelques pays de la région.
Il ressort des analyses que le système éducatif
ivoirien a connu un environnement macroéconomique défavorable et
une gestion non optimale qui a compromis l'atteinte des objectifs
d'éducation initialement fixés par les autorités
politiques. Cependant, l'espoir d'un redressement de cette situation demeure au
prix du suivi d'un ensemble de mode de gestion et d'organisation.
Abstract
For over twenty years, Côte d'Ivoire is experiencing a
macroeconomic framework with adverse consequences on its educational system.
With the economic crisis of the 80s, the political and military crisis of 2002
and, more recently, the post electoral crisis from December 2010 to April 2011,
the Ivorian education system has continued to deteriorate.
This thesis aims firstly, to evaluate economic policies of
education in their macroeconomic environment and, secondly, to provide an
educational policy in 2020 through a simulation model resource allocations in
this sector.
The economic evaluation was conducted from an economic
analysis of public finances since 1990, then an analysis of the resources
allocated to the sector by level of education, then, an economic analysis of
each level of schooling by nature of the expenditure, and finally an analysis
of unit costs of training. A comparison of efficiency of Ivorian education
system has also been established with some countries in the region.
The analysis shows that the Ivorian education system has
experienced an unfavorable macroeconomic environment and a management that is
not optimal compromise the achievement of educational goals initially set by
the political authorities. However, the hope of remedying this situation the
price of house followed by a set of mode management and organization.
INTRODUCTION
« Il nous faut en
tout lieu des écoles pour nos filles et nos garçons afin que
l'homme devienne capable d'exercer convenablement sa profession et la femme de
diriger son ménage et d'élever chrétiennement ses
enfants. »
LUTHER (1524)1(*)
On ne peut dissocier la politique de l'éducation de la
politique économique d'un Etat.
Lalittératureéconomiqueadepuislongtempsreconnuquelaqualitédu
facteurtravailjoueunrôleessentieldansleprocessusdecroissance.Les
économistesclassiques(Smith,1776 ;Ricardo,1817 ;Malthus,1920 ;etc.)ont
misenévidencel'importancedelaqualitédelamain-d'oeuvredansla
compétitivitéetlacroissanceéconomiqueàlongterme.Depuis
le milieu des années quatre-vingt, les travaux de recherche sur les
théoriesdelacroissanceendogène (Lucas, 1988) ont montré
l'importance de l'éducation en tant que capital humain dans la
croissance économique. Malheureusement, à ce jour, plusieurs pays
notamment d'Afrique subsaharienne et d'Asie, ont des niveaux d'instruction
encore très faibles si bien que malgré les richesses naturelles,
ces pays demeurent pauvres. C'est le cas de la Côte d'Ivoire, pays
d'Afrique occidentale qui compte environ 63% de sa population, d'âge
compris entre 15 et 45 ans, souffrant d'un déficit en matière
d'alphabétisation2(*).
Dès son indépendance en 1960, la Côte
d'Ivoire a placé l'éducation nationale au rang des
priorités et affiché une volonté politique de 100% de
scolarisation. Pour ce faire, les autorités politiques ont
réservé chaque année, environ 44% du budget national au
secteur éducation/formation (Bihetal.2003) jusqu'en 1990 où
l'environnement économique défavorable a conduit à une
réorientation des politiques publiques. Plusieurs efforts ont
été entrepris depuis lors pour préserver la qualité
et le niveau de l'enseignement ivoirien jusqu'à ce que le pays entre
dans une période d'instabilité socio-politique. Du premier coup
d'Etat (en décembre 1999) à la crise post-électorale(de
novembre 2010 à avril 2011), plusieurs établissements scolaires
ont été fermés et d'importants matériels et
infrastructures scolaires ont été profondément
endommagés. De plus, la baisse observée depuis 1990 de la
proportion budgétaire allouée à l'éducation (de 36%
en 1990 à 25% en 20073(*))et le retrait progressif des bailleurs de fonds du
système éducatif ivoirien ont empiré la situation et ont
fortement dégradé le système éducatif.
Ces situations ont, sans nul doute, eu des impacts sur la
scolarisation et le niveau de l'éducation ivoirienne. Il convient dans
de telles circonstances, de s'interroger sur les conséquences de
l'environnement macro-économique sur le système éducatif,
et surtout, sur la pertinence de l'orientation des politiques de
l'éducationau regard des objectifs de développement du pays.
Quelles ont été les conséquences de
l'environnementéconomiquesurles politiques de l'éducation de 1990
à 2012 ?
Les politiques d'éducation depuis 1990 ont-elles
été efficaces et/ou efficientes ?
Quelles stratégies depolitique
éducativepourraientêtre mises en oeuvre en vue d'une
amélioration significative et soutenue des indicateurs du niveau et de
la qualité de l'éducation ivoirienne ?
Cette étude a donc pour objectif d'évaluer
économiquement les politiques de l'éducation ivoirienne depuis
1990 et de proposer des pistes d'amélioration de la politique
éducativeà moyen terme.
De façon spécifique, il s'agira de
réaliser une :
· analyse économique des finances publiques de
1990 à 2012 ;
· analyse des ressources allouées au secteur par
ordre d'enseignement ;
· analyse économique de chaque ordre de
scolarisation (par nature des dépenses) ;
· analyse des coûts unitaires de
formation ;
· simulation des allocations des ressources à
l'horizon 2020.
Nous soutenons les objectifs cités ci-dessus en
émettant les hypothèses suivantes :
H1 : L'environnement macro-économique de ces deux
dernières décennies a conduit à une dégradation de
l'environnement scolaire ivoirien.
H2 : L'atteinte del'achèvement universel du cycle
primaire est envisageable d'ici 2020.
Lasuitedecetteétudeeststructuréeendeuxparties
contenant chacune trois chapitres. La première fait une approche
théorique et conceptuelle des notions d'évaluation et de
politique d'éducation. La seconde partie présente le cadre
méthodologique, les résultats de l'étudeet leurs
interprétations.
CHAPITRE I : NOTION D'EVALUATION ET DE POLITIQUE DE
L'EDUCATION
Pour mieux cerner les contours de notre sujet d'étude,
nous tenterons dans cette partie d'en définir les mots clés. Nous
présenterons la notion d'évaluation de manière
générale avant de donner une approche de la notion de politique
de l'éducation.
I. NOTION D'EVALUATION
L'évaluation en tant que nouvel outil d'aide à
la décision publique est apparue aux États-Unis dans les
années 1960 avant de se développer au Royaume-Uni, dans les pays
scandinaves puis dans les autres démocraties occidentales vingt ans plus
tard. Fortement liée à la rationalisation de l'action publique,
l'évaluation vise à déterminer dans quelle mesure une
politique publique a atteint les objectifs qui lui sont assignés, et
produit les impacts escomptés auprès des publics
concernés.
1. Approche définitionnelle
La conception de l'évaluation fait l'objet
d'âpres débats car la définition peut différer selon
les contextes institutionnels dans lesquels elles'exerce.C'estavanttout un mode
de questionnement, une démarche d'analyse de l'action
publique.Elles'attacheàexpliciterlamiseenoeuvrede l'action publique,
sous ses différentes formes, et les relations entre les objectifs, les
moyens et les résultats de cette action. C'est un outil de connaissance
au service de l'action.
Il existe de nombreuses définitions de la notion
d'évaluation. Une définition avait été
proposée dans un rapport du Plan de1985 (rapport Deleau) :
évaluer une politique, c'est "reconnaître et mesurer ses
effetspropres". Cette définition ne présuppose pas
l'existence d'objectifs, mais elle
négligelefaitqueleseffetsd'unepolitiquesontengénéralextrêmementnombreux,complexesethétérogènes:ilsnesontpasidentifiablessansunegrilledelecturepréalable
et sont, qui plus est, rarement mesurables. Elle a cependant le mérite
demettre l'accent sur la notion d'"effets propres" : ce que l'on
attend de l'évaluation, cen'est pas seulement de constater si des
objectifs ont été atteints, mais de chercher
àidentifierl'ensembledeseffetsd'unepolitiqueetdefairelapartentreleseffetsimputables
à l'action publique considérée et l'influence de facteurs
exogènes.
LadéfinitiondurapportViveret(1989),enrevanche,metl'accentsurladimensionnormative
del'évaluation:"évaluerunepolitique,c'estformerunjugement sur
sa valeur". Le terme d'évaluation contient le mot "valeur", et il
est aisédeconstaterquedesvaleursde référence sont à
l'arrière-plandelaplupartdesévaluations. La décision
d'évaluer est toujours liée à la volonté
d'argumenter sur laréussite ou le bien-fondé d'une action. Reste
que la décision finale sur la poursuiteou la réforme d'une
politique publique est toujours un acte politique.L'évaluation ne peut
qu'y contribuer, dans des conditions et des limites qui doiventêtre
soigneusement précisées.
D'autresdéfinitionssoulignentladimensioninstrumentale,utilitairedel'évaluation,quin'apparaîtquedemanièreimplicitedanslesdéfinitionsprécédemmentcitées.PourFreemanetRossi
(1993),parexemple,l'évaluationdoitsepréoccuperde"l'utilité,delamiseenoeuvre,del'efficacitéetdel'efficiencedesmesures
qui ont pour but d'améliorer le sort des membres de la
société".
Le décret du 18 novembre 1998 (France) donne une
définition plus complète de cette notion.
L'évaluation d'une politique publique consiste à
comparer ses résultats aux moyens qu'elle met en oeuvre, qu'ils soient
juridiques, administratifs ou financiers, et aux objectifs initialement
fixés. Elle se distingue du contrôle et du travail d'inspection en
ce qu'elle doit aboutir à un jugement partagé sur
l'efficacité de cette politique et non à la simple
vérification du respect de normes administratives ou techniques.
|
Cette définition insiste à juste titre
surlefaitqueles résultats
delapolitiquedoiventêtreappréciésenréférenceà
ses moyens de mise en oeuvre et sesobjectifs. Il faut pour cela qu'ils aient
été formulés de manière suffisamment
préciseet opératoire pour être confrontés à
l'observation empirique de la réalité sociale,
oudumoinsqu'ilspuissentêtrereconstituéset/ouinterprétésdanscetteperspective.
On retiendra de cette brève discussion que
l'évaluation est une activité à la fois, et enproportions
diverses, cognitive, normative et instrumentale.
2. Caractéristiques
Touteslesdéfinitionsdel'évaluationconvergentautourdutriptyque«
Objectifs,moyens,résultats ».Ainsi,l'évaluation permet
d'apprécier si une politique publique est :
· Efficiente : elle évalue le
rapport entre les moyens mis en oeuvre et les résultats de l'action
publique. Les ressources financières mobilisées par la politique
ont-elles été bien utilisés ? Les résultats de
la politique sont-ils à la mesure des sommes
dépensées ?
· Efficace : elle mesure les
résultats obtenus au regard des objectifs.
Dansquellemesureleseffetspropresdelapolitiquesont-ilsconformes à ses
objectifs ? Elle met en évidence les rapports de causalité entre
les objectifs, implicites et explicites, et les effets réels des actions
publiques.
· Cohérente :les
différents objectifs sont-ils cohérents entre eux ? Les moyens
juridiques, humains et financiers mis en placesont-ils adaptés à
ces objectifs ?La cohérence interne vise l'adéquation entre les
objectifs assignés à une politique et les moyens qui lui sont
alloués. La cohérence externe désigne l'adéquation
entre l'action évaluée et d'autres politiques.
· Pertinente :
unepolitiquesejustifietrèsgénéralementparl'identificationd'un
"problème de société" auquel les pouvoirs publics se
sentent tenus de faire face. Une politique sera dite pertinente si ses
objectifs explicites sont adaptés à la nature du (des)
problème(s) qu'elle est censée résoudre ou prendre en
charge. La question de lapertinence est la plus délicate et la plus
"politique" que l'évaluation ait à examiner. Il s'agit de
l'adéquation entre les objectifs explicites d'une politique et les
besoins ou les problèmes qu'elle est supposée résoudre.
· Durable : une politique publique est
sensée produire des effets durables et soutenables pour la
collectivité. Elle doit prendre en compte les principes du
développement durable, c'est-à-dire, tenir compte des aspects
écologiques, sociaux et économiques.
L'évaluation peut être
prospective, c'est-à-dire ex ante
à l'élaboration du programme.Elle intervient, ainsi, en aval de
la mise en oeuvre du projet, au moment de la conception d'un programme. Elle
peut être rapprochée de l'étude d'impact car elle a pour
objectif d'évaluer a priori les effets. Cette méthode permet de
:
ü Formuler un diagnostic de départ,
ü Prévoir l'adéquation aux besoins du
programme envisagé,
ü
Définirlesréférentielsetlesoutilsdemesurequipermettrontd'apprécierledegréde
réalisation des objectifs.
L'évaluation peut être
concomitante, c'est-à-dire in
itinéraireou parallèle à
l'action. Ce type d'évaluation est effectué tout au long
du déroulement d'une politique, d'un programme, d'une action.Elle
apporte un diagnostic d'étape sur les premières phases de
réalisation d'un programme, est en liaison étroite avec le
dispositif de pilotage de l'action et permet de définir les
réorientations nécessaires pour une réussite optimale.
L'évaluation à
mi-parcourspermet, quant à elle, de réorienter
l'action.Elle peut être mise en oeuvre pour vérifier, au milieu du
cycle du projet, si les besoins sont toujours présents, si la gestion du
programme se déroule comme prévu ou nécessite une
amélioration et pour analyser éventuellement les premiers effets
du programme.
Enfin, l'évaluation peut être
rétrospective, c'est-à-dire ex
post, récapitulative ou
finale. Elle sert, dans ce cas, à mesurer les impacts
globaux d'un programme étudié jusqu'à son
achèvement mais il est rare que lapolitique publique soit totalement
achevée. Il s'agit souvent de la clôture d'une étape de la
politique définie. Lecaractère rétrospectif est plus ou
moins affirmé selon la période de temps nécessaire pour
apprécier la politiqueévaluée.
3. Avantage de l'évaluation
Les évaluations remplissent une pluralité de
fonctions : cognitive, normative et instrumentale.
Premièrement, l'évaluation a une dimension
cognitive car, elle donne aux acteurs des éléments de
connaissance sur les actions publiques auxquelles ils participent. Ainsi, elle
permet de comprendre et d'éclairer le processus de mise en oeuvre et
d'obtention de ces effets.
Deuxièmement, l'évaluation a une finalité
normative. Elle vise à formuler un jugement de valeur sur les politiques
publiques analysées. Elle aide les responsables politiques à
porter un jugement sur les réussites et échecs des interventions
reposant sur des données empiriques et des critères explicites,
ainsi qu'une analyse étayée.
Troisièmement, l'évaluation a une
finalité instrumentale.
Ellepermetdemesurer,oudumoinsd'apprécierleplusobjectivementpossible,leseffetsd'unepolitique
publique sur la collectivité. Elle permet ainsi de mieux maîtriser
l'action et de l'adapter à la gestion.
La question des finalités renvoie à la question
du commanditaire ou du destinataire. Il peut s'agir de l'exécutif,de
l'assemblée délibérante, des agents de la
collectivité, de l'opinion publique, des usagers, des utilisateurs
desservices publics ou contribuables, ou bien encore du législateur.
En relation avec ses missions, les apports de
l'évaluation sont multiples pour les collectivités qui la mettent
enplace. L'évaluation permet ainsi de :
· Rendre des comptes aux responsables politiques et aux
citoyens sur la manière dont une politique a étémise en
oeuvre et sur les résultats qu'elle a obtenu et ainsi permettre
d'éviter les fautes ;
·
Améliorerlagestiondesservicesetrépartirplusrationnellementlesressourceshumainesetfinancières
entre différentes actions ;
·
Aideràunebonneidentificationdesbesoinsetpréparerlesdécisionsconcernantlapoursuite,l'arrêt
ou la réorientation d'une politique ;
· Contribuer à la formation et à la
motivation des agents publics et de leurs partenairesen aidant
àcomprendre les processus auxquels ils participent.
4. Précautions
Dansunpremiertemps,ilconvientdepointerlesdifférencesquiexistententrel'évaluation
et d'autres processus qui lui sont associés.
La distinction s'opère entre
l'évaluation, lebilan,
l'analyse ou diagnosticde
situation,l'audit et le
contrôleadministratif.
Lebilan,commesouventl'évaluation,sesitueenavaldessituations,maisils'enéloigne
sur deux points : il dresse face à face les acquis positifs et
négatifs, et il estune lecture momentanée et non
récapitulative.
L'analyse ou diagnostic de situation
s'opère toujours a priori, et ne fait pas
référenceàunenormeexplicite,visantàmettreenévidencel'implicite.Commel'évaluation,elle
se base sur un travail de collecte de données, mais la dimension
temporelle n'estpas la même.
L'auditpeutinterveniràtouteslesphasesd'uneaction,maisonfaitappelàcetteméthode
quand on observe ou pressent un dysfonctionnement. Il établit un
rapportdeconformitéentrelasituationexistanteetlasituationderéférence,etémetdespropositions
pour réajuster l'action.
L'évaluationdoitaussisedistinguerdescontrôles,quivérifientlaconformitédesactionspubliquesetquipeuventdébouchersurdessanctions.Leprocessusévaluatif,
au contraire, exige un travail en collaboration avec les acteurs, et
souffriraitd'unsentimentdeméfiancedeleurpart. L'évaluation
estcomplémentaireducontrôleinterneetducontrôleexternecartousdeuxs'attachentàmesurerl'économie,l'efficienceetl'efficacitédelapolitiquemenée.
Elle
vientcompléterleursanalysesenexplicitantlesraisonsdusuccèsoudel'échec,
enidentifiantleseffets,enmettantàjourlesmécanismesdel'action
publique.
II. NOTION DE
POLITIQUE DE L'EDUCATION
Il convient, avant d'appréhender la notion de politique
de l'éducation, d'établir la distinction entre
« politique publique » et « action
publique ». Le terme de « politique publique »
désigneun ensemble de « programmes » eux-mêmes
constitués d'un ensemble d'« actions publiques »
(mesuresou dispositifs). Une « politique publique » est
donc un ensemble d'« actions publiques ».
La politique de l'éducation fait partie des politiques
publiques d'un Etat. L'éducation, réalité institutionnelle
est un domaine politique parce qu'il est question d'une organisation collective
réglée par des statuts et des lois et matérialisée
par des institutions et des règles, des décrets, des
règlements, des programmes et des instructions qui les
régissent.
1. Approche définitionnelle
Dans son ouvrageDictionnaire suisse de politique
sociale, J.-P. Fragnière et R. Girod donnent une approche
définitionnelle de la notion de politique de
l'éducation : « En règle
générale, ce terme recouvre l'action de l'État en tant
qu'ordonnateur d'un système d'enseignement ou de formation
(générale et professionnelle) formalisé et organisé
et en tant que prestataire de services éducatifs par le biais des
écoles publiques.(...)Plus globalement, la politique de
l'éducation est d'abord une politique d'orientation de la connaissance
et de la culture légitime(...) La politique de l'éducation est
ensuite une politique de distribution des savoirs, savoir-faire et
savoir-être. ». Cette approche met l'accent dans un
premier temps, sur l'auteur de la politique éducative et ensuite,
présente les deux grandes lignes de la politique que sont l'orientation
de la connaissance et de la culture légitime et la distribution des
savoirs.
ROBO (1996) tente d'expliquercette notion dans son Essai
« Les politiques éducatives et l'éducation
nationale » par la définition de chaque terme clé.
Une politique :
- "Enoncé général ou énoncé
de principes indiquant la ligne de conduite adoptée par un organisme
privé ou public, dans un secteur donné, pour la gestion de ses
affaires."
- "Ensemble des ambitions, des principes et des objectifs
fournissant la base de la planification détaillée et de l'action
effective, constituant le guide de la prise de décision."4(*)
L'éducation : "Ensemble de
valeurs, de concepts, de savoirs, et de pratiques dont l'objet est le
développement de l'être humain et de la
société".5(*)
De fait, il conclut que la politique
éducative désignera la détermination de
finalités, puis d'objectifs, l'octroi des moyens, l'évaluation
des résultats par rapport aux objectifs.
Pour notre part, la politique de l'éducation peut
être définie comme l'ensemble des dispositions juridiques,
institutionnelles, organisationnelles, stratégiques, matérielles
et financières mises en place en vue d'atteindre des objectifs
d'éducation et de formation. La politique éducative est
impulsée et contrôlée par la hiérarchie. Son
application exige, des citoyens en général et des maîtres
et administrateurs en particulier, l'obéissance aux lois et
règlements.
2. Caractéristiques
La vision globale de la politique de l'éducation est
donnée par le chef de l'Etat avant de se matérialiser
progressivement au niveau des ministères en charge de
l'éducation, des directions, ainsi de suite jusqu'au plus bas de
l'échelle administrative.
Il existe trois (3) niveaux de mise en oeuvre de la politique
éducative :
· l'accès à l'éducation ;
· la qualité de l'éducation ;
· la gouvernance du système éducatif.
Au niveau de l'accès à
l'éducation, la politique éducative vise non seulement
à permettre aux populations d'âge scolarisable de
bénéficier des services d'éducation de base
indépendamment de leur niveau de revenu, de leur genre ou de leur milieu
de résidence, mais aussi à contrôler les flux entre les
différents ordres d'enseignement afin d'assurer une adéquation
entre l'offre et la demande d'éducation.
La politique éducative s'attèle, ensuite,
à assurer à la population une éducation de
qualité à travers une amélioration
régulière des contenus d'enseignements et de formations, des
conditions d'enseignement et de la qualité des formations des
enseignants.
Enfin, l'élément central de la politique
éducative qui est la gouvernance se charge de la
gestion de ressources matérielles, humaines et financièresdu
système.
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE
Dans ce chapitre, il s'agira, d'une part, de montrer
l'importance de l'éducation pour le développement à
travers les théories économiques, et d'autre part de
présenter les études menées afin d'améliorer la
gestion et la planification des systèmes éducatifs.
I. REVUE THEORIQUE
La prise en compte, dans les années 1960, du capital
humain dans l'analyse économique a constitué une avancée
importante. Des auteurs comme Pigalle (1994) et Rajhi (1996) ont proposé
des extensions du modèle de Lucas (1988)
danslebutd'accroîtrelepouvoirexplicatifdelarelationentrelecapital
humainetlacroissance,enmettantnotammentl'accentsurl'environnement
institutionneldel'économie.SelonPigalle(1994),l'hypothèseselonlaquellele
potentield'accumulationducapitalhumain(ä)estexogènepeutêtrecritiquée.
Pourdépassercettelimite,ilconsidèrequeädépenddutauxd'encadrement.
L'introduction de ce dernier permet notamment de prendre en compte le besoin de
personnelpourassurerlaformationdesindividus.Onmontrequeletauxde croissance est
influencé par le taux d'encadrement. Ce dernier influe notamment
surl'écartquipeutexisterentrelesentieroptimaletlesentierd'équilibrede
l'économie.Leplanificateurcentralpeutdéterminerletauxd'encadrementqui
maximise la croissance qu'il soit optimal ou d'équilibre. L'augmentation
du taux d'encadrementpeutfavoriserl'accumulationdeconnaissancesenaccroissantla
productivité du secteur éducatif. Cependant, elle réduit
le nombre de travailleurs
disponiblespourlaproductiondebienfinal.L'encadrementpeutainsiagir
négativement sur la croissance. Cet effet négatif peut être
réduit au maximum en choisissant le taux d'encadrement optimal (Pigalle,
1994, p. 271). En effet, le taux de croissance est une fonction croissante du
taux d'encadrement jusqu'à la valeur
optimaledecedernier.Ildécroîtensuitesiletauxd'encadrementcontinueà
augmenter.
Dans le modèle de Rajhi (1996), le capital humain
génère des externalités
danslesecteurproductif,d'unepartetdanslesecteuréducatif,d'autrepart.
L'hypothèsecentraledecemodèleestquelatechnologieéducativedel'agent
individuel est différente de celle du planificateur social qui est
linéaire.
Lacontributionducapitalhumainàlacroissancepasseégalementparle
progrès technique. Le capital humain constitue en effet une ressource
essentielle dans le secteur de la rechercheet développement (R&D)
autorisant l'émergence
denouveauxproduits.Lalittératurerécentesurlacroissancedonnentainsiun
nouveléclairagesurlarelationentrelecapitalhumainetlacroissance,en
proposant des modèles de croissance basée sur la R&D (Romer,
1990 ; Grossman
etHelpman,1990).Ilsmettentnotammentenévidencel'importanceducapital
humainallouéàl'activitéderecherchedansleprocessusd'innovationetla
croissance économique. Pissarides (1997) a proposé un
développement du modèle de Romer (1990) prenant en compte
l'importance du processus d'imitation. Selon
cetteapproche,lecapitalhumainpermetl'augmentationsoutenuedela production des
pays moins développés à travers le développement
technologique. Il mérite d'être relevé ici que
l'expérience des pays émergents d'Asie semble en
cohérenceaveclesenseignementsdecetteapproche.L'existenced'une
importantequantitédetravailqualifiéapermisdefavoriserlechangement
technologique qui a contribué à son tour à la croissance
économique de ces pays
parl'intermédiairedel'imitationoul'innovation.Nouspouvonsillustrerl'effet
du capital humain sur la croissance par le canaldu progrès technique par
le cas des économies comme la Corée du Sud et Taiwan.
L'amélioration de la structure de leurs exportations au travers d'une
stratégie de remontée des filières a
nécessité une main-d'oeuvre qualifiée.6(*)
En somme, la théorie du capital humain montre
l'importance de l'éducation dans la croissance économique d'un
pays. Il est donc indéniable qu'une politique éducative bien
élaborée soit un tremplin pour la croissance économique
d'un pays. Cette élaboration passe nécessairement par une bonne
gestion et planification des ressources et dépenses du secteur.
La planification dans le secteur de l'éducation est
ainsi un enjeu de premier plan pour l'atteinte des objectifs de politiques
éducatives. A cet effet, plusieurs modèles de simulation de
l'éducation existent depuis le milieu des années 1980, notamment
en liaison avec le développement de l'informatique individuelle et des
tableurs en particulier.Nombre de ces modèles de simulation
(développés par la Banque Mondiale, l'Unesco, ..) et leurs
dérivés sont très détaillés et sont, dans
une large mesure, des instruments de planification des stratégies de
développement sectoriel.Il existe, en effet, de nombreuses façons
de financer et d'organiser l'éducation :
- arbitrages budgétaires pour l'éducation au
sein des ressources publiques ;
- répartition des ressources entre les
différents niveaux et types d'éducation ;
- arbitrage entre quantité et qualité dans
chacun des niveaux d'enseignement ;
- choix des modes d'organisation des services éducatifs
lorsque le volume des ressources par élève a été
déterminé
- etc.
Le modèle de simulation financière est
utilisé dans un but de simulation d'options alternatives de politiques
éducatives et toutes les combinaisons possibles ne sont pas
équivalentes du point de vue financier. Le modèle de simulation
financière tient compte des caractéristiques
démographiques, économiques et des scolarisations du pays pour
lequelest élaboré.
II. REVUE
EMPIRIQUE
Elément fondamental dans le pilotage de politique
éducative, l'allocation des ressources (matérielles,
financières et humaines) au niveau de ce secteur a des impacts
considérables sur l'accès et la qualité de
l'éducation. Qu'il s'agisse d'allocation intersectorielle ou
d'allocation intra sectorielle, les implications en termes de performance sur
un système éducatif national sont très significatives.
Plusieurs études ont tenté de montrer l'impact de politiques
éducatives sur les scolarisations.
Dans sa thèse SIKA (2011) s'intéresse à
la pertinence de la répartition des ressources entre écoles
primaires. Il tente de savoir comment se fait la répartition des
ressources entre écoles : cette répartition tient-elle
compte de l'équité ou de l'optimalité et permet-elle aux
écoles primaires d'atteindre des résultats efficients ? Pour
apporter une réponse à ces interrogations, l'auteur analyse,
d'une part, l'influence des dotations en ressources sur l'efficacité des
écoles primaires en Côte d'Ivoire sur la base d'une enquête
sur les compétences réalisée par le Ministère de
l'Education Nationale et d'autre part, examine l'impact du conflit
militaro-politique de septembre 2002 sur la demande d'éducation en
s'appuyant sur les données des enquêtes MICS-2000 et 2006.Pour se
faire, il utilise le score d'efficacité des écoles comme variable
dépendante dans un modèle Tobit. Il estime le modèle dans
un premier temps par la méthode du critère de performances
moyennes, et par suite, par la méthode du double critère de
performance moyenne et d'équité.
Les résultats obtenus montrent que le nombre
d'années d'expérience du directeur en tant que directeur de
l'école dans laquelle il exerce au moment de l'enquête, a un effet
significatif et positif au seuil de 5 % au CP2 dès les premières
années d'expérience, mais l'effet devient négatif aussi
bien au CP2 qu'au CE2 lorsque le directeur acquiert plus d'expérience
dans l'école. La formation continue du directeur pour la gestion de
l'école a un effet significatif au seuil de 5%, positif au CP2 mais
négatif sur les élèves du CE2. Par contre, la
première visite de l'inspecteur a un effet significatif et positif sur
les performances des élèves de CE2 au seuil de 10 %. Les
performances des élèves du CP2 s'améliorent lorsque
l'inspecteur répète les visites dans les classes tenues par les
maîtres du CP2. Ses résultats mettent également en exergue
le fait que, relativement aux enseignantes, leurs homologues de sexe masculin
ont un effet significatif et positif uniquement sur les performances des
élèves du CE2 au seuil de 1%. De plus, les performances des
élèves s'améliorent dans les classes du CE2 lorsque
l'enseignant est titulaire d'un diplôme académique
supérieur ou que le nombre d'années d'expériences de
l'enseignant dans la tenue de sa classe s'accroît.
A la suite des résultats obtenus, SIKA propose des
recommandations ciblées vers les décideurs de la politique
éducative et vers les parents d'élèves. Quelques-unes
d'entre elles sont :
- Partager les charges inhérentes à la
création et au fonctionnement de l'école, de même que les
responsabilités de gestion, au moment précis où le pays
s'est engagé dans un vaste processus de reconstruction ;
- Développer des mesures incitatives pour les
enseignants ;
- Veiller à l'équité dans l'allocation
des ressources faites aux écoles ;
Il apparait clairement au vu de ces recommandations que le
système éducatif ivoirien a besoin d'un bon nombre de
réformes. Un diagnostic détaillé et couvrant tous les
niveaux du système éducatif national a été
opéré entre novembre 2007 et avril 2009, conduisant à
l'élaboration du « Rapport d'Etat du Système
Educatif National » (RESEN). Ce rapport, publié en
2011 par la Banque Internationale pour la Reconstruction et le
Développement et la Banque Mondiale, est le
résultat d'une étroite collaboration entre la Banque Mondiale et
le Gouvernement de Côte d'Ivoire, avec la contribution du Pôle de
Dakar (UNESCO-BREDA). Ce diagnostic a permis un état des lieux
détaillé du système éducatif ivoirien du point de
vue :
i) des ressources qu'il mobilise ;
ii) des modalités concrètes de son
fonctionnement aux différents niveaux d'enseignement et les
différents types d'études ;
iii) des résultats qu'il obtient.
Ce diagnostic a permis à la fois d'évaluer le
niveau d'efficience et d'équité du système (et de ses
différentes composantes) et de cerner l'origine des difficultés
rencontrées. Il fait d'abord état du fait que le pays a connu un
contexte macroéconomique difficile d'abord dans les années 1990,
période de l'ajustement structurel, ensuite dans la période
récente. Mais dans ce contexte difficile, il apparait que les
contraintes intersectorielles ont aussi eu comme conséquence une
diminution de la priorité budgétaire pour l'éducation;
très élevée dans la première moitié des
années 1990 (de l'ordre de 35 % des dépenses courantes
affectées à l'éducation), cette priorité a
baissé de manière significative pour atteindre 25 % en 2007. La
combinaison d`un contexte macroéconomique défavorable et d'une
priorité budgétaire moindre pour l'éducation,
ajoutée à l'impact de la croissance démographique, a
conduit à ce que le volume de ressources publiques par jeune de 6 -15
ans (un indicateur des possibilités du système à offrir
des services éducatifs à sa population) baisse pratiquement de
moitié en termes réels entre les années 1990 et 2007.
Cette baisse a conduit à une augmentation du financement privé
des services éducatifs, qui est estimé représenter plus ou
moins la moitié des dépenses publiques pour le secteur.
A la suite du RESEN, un travail de recherche a réuni
les trois ministères en charge du secteur (Ministère de
l'Education Nationale, Ministère de l'Enseignement Technique et de la
Formation Professionnelle, Ministère de l'Enseignement Supérieur)
autour d'un modèle de simulation. Ce travail a permis d'arrêter
les grandes orientations d'un scénario de développement qui doit
permettre à la Côte d'Ivoire d'approcher la scolarisation primaire
universelle à l'horizon 2020 d'une manière soutenable. Ces
orientations ont été identifiées lors d'un atelier
à Paris en mai 2009, auquel participaient des délégations
des trois ministères, chaque délégation étant
conduite par le Directeur de Cabinet du Ministre, et quelques partenaires
techniques et financiers (AFD, UNESCO, UNICEF, Banque Mondiale).Le
scénario retenu a fait l'objet d'une description détaillée
dans une « note de cadrage » de juin 2009,
puis d'une « lettre de politique
sectorielle ». La lettre de politique sectorielle a
été adoptée formellement par le Conseil des Ministres du 3
juin 2010. Elle définit les bases d'une politique d'éducation et
de formation nouvelle et ambitieuse. La vision du Secteur à travers la
lettre de politique éducative se fonde sur
laStratégiedeRéductiondelaPauvreté(SRP),lesObjectifsduMillénairepourle
Développement(OMD),laConventionsurlesDroitsdel'Enfant(CDE)etlesobjectifsde
l'Education Pour Tous (EPT). Cette vision de moyen terme (horizon 2020) se veut
être une vision qui soit une réponse efficace d'une part, aux
difficultés identifiées dans le diagnostic et d'autre part, au
double enjeu i) d'une progression significative vers l'objectif
d'achèvement universel d'un cycle primaire de qualité et ii) de
la définition d'une structure et d'une qualité des scolarisations
aux différents niveaux et types d'études qui corresponde aux
besoins du développement économique et social du pays.
A la suite de la lettre de politique sectorielle, un Plan
d'Actions à Moyen Terme (PAMT) du secteur Education/Formation a
été élaboré. Ce document constitue la traduction
opérationnelle des
orientationscontenuesdanslalettredepolitiquedusecteur.Décrivantlesactivitésà
entreprendre dans les trois prochaines années, ce plan
budgétisé est conforme au scénario d'expansion retenu pour
fonder les bases solides et saines d'un développement à long
terme tel qu'envisagé dans le cadre du plan décennal
(2010-2020).
Dans le but de mettre à la disposition des trois
ministères, en charge de la gestion du secteur de l'éducation, un
outil opérationnel adapté aux besoins de projection et de gestion
de chaque sous-secteur de l'Éducation/Formation dans la perspective du
futur programme sectoriel, un« Cadre de dépenses
à Moyen Terme »a été
élaboré parchaque ministère.
Tous ces documents permettent aujourd'hui à l'Etat
ivoirien de formuler des requêtes crédibles auprès de
bailleurs de fonds internationaux, afin d'avoir accès à des
financements extérieurs en vue d'une relance, du secteur éducatif
en particulier et de l'économie ivoirienne en général.
CHAPITRE III : ETAT DU SECTEUR EDUCATION IVOIRIEN
Dans ce chapitre, nous présentons les
caractéristiques organisationnelles du système éducatif
ivoirien et faisons un état des lieux des scolarisations, de
l'environnement macroéconomique et des ressources affectées au
secteur éducation/formation ivoirien.
I. CARACTERISTIQUES DU SYSTEME EDUCATIF
IVOIRIEN
Lesystèmeéducatifsecomposededeuxtypesd'enseignementquisontd'unepart,
l'enseignementgénéraletd'autrepart,l'enseignementtechniqueetlaformation
professionnelle.Laloin°95-695du7septembre1995relativeàl'enseignement
disposequel'enseignementgénéralcomprendtroisdegrés:(i)ledegréde
l'enseignementpréscolaireetprimaire;(ii)ledegrédel'enseignementsecondaire
général et (iii) le degré de l'enseignement
supérieur. L'enseignement technique et la formation professionnelle
débutent au secondaire. La politique de l'éducation ivoirienne
est ainsi conduite à travers différents ministères. Chaque
ordre d'enseignement correspond plus ou moins à un ministère
autonome :
· le Ministère de l'Education
Nationale (MEN) s'occupe de l'ensemble des niveaux de l'enseignement
généralprimaire et secondaire ainsi que du préscolaire et
de l'enseignement non formel ;
· leMinistère de l'Enseignement Technique
et de la Formation Professionnelle(METFP) a en charge les formations
techniques et professionnelles de niveaux secondaires ;
· le Ministère de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) est
chargé de l'application de la politique du gouvernement en
matière d'enseignement supérieur et de recherche scientifique.
Certaines filières de formation professionnelle sont
gérées par différents autres ministères techniques
(Ministère de l'Agriculture, Ministère de la fonction publique,
Ministère des Eaux et Forêts, Ministère du plan et du
développement...).
Depuis la date du 14 Janvier 2010, un arrêté
interministériel, portant création d'un comité de
coordination et de suivi (« Task Force ») de la
préparation du PlanSectoriel Education/Formation (PSEF) et de la
requête ivoirienne au fonds catalytique de l'IMOA-EPT, a
été signé.Une Task Force pour le secteur
Education/Formation a été créé avec comme
missions : i)la coordination et planification sectorielles, ii) la
synthèse et le suivi de l'état d'avancement des programmes du
secteur et iii)la préparation des dossiers de requête en vue de la
mobilisation de ressources.
La figure 1 nous donne un aperçu schématique de
l'organisation de système éducatif ivoirien.
Figure 1: Organisation du système
éducatif ivoirien
Source : MEN/Côte d'Ivoire.
Intéressons-nous à présent aux
caractéristiques de chaque niveau d'enseignement.
1. Préscolaire, primaire et
enseignement secondaire général
Le MEN est chargé de l'élaboration et de la mise
en oeuvre des politiques éducatives à ces niveaux d'enseignement
en vue d'assurer à la population une éducation de base pour un
minimum d'épanouissement social.
L'enseignement préscolaire est
l'étape éducative dispensée par les établissements
ouverts aux enfants âgés de 3 à 5 ans et couvre trois
sections (petite section, moyenne section et grande section).L'on
dénombrait en 2008/2009, 1 069 écoles préscolaires
dont 689 publics et 380 privées7(*).Le cycle primaire dure 6
années. Il est sanctionné par le Certificat d'Etudes Primaires
Elémentaires (CEPE). L'âge officiel de fréquentation
concerne les enfants de 6-11 ans.Le premier cycle de
l'enseignement secondaire a une durée théorique
de 4 années et est sanctionné par le Brevet d'Etude du Premier
Cycle (BEPC). Il concerne la population d'âge 12-15 ans. L'accès
à ce cycle est conditionné par le succès au concours
d'entrée en sixième.Le deuxième cycle de
l'enseignement secondairese fait en trois années et est
sanctionné par le baccalauréat. Il concerne la population
d'âge 16-18 ans. Pour l'année scolaire 2008/2009, on compte 829
établissements d'enseignement secondaire (1er et
2nd cycle) dont 261 au public et 568 au privé8(*).
Le MEN est structuré suivant le plan
présenté dans l'organigramme de la figure 2 (voir Annexes A).
2. Enseignement technique et formation
professionnelle
La mission du METFP est double : d'une part, de
répondre aux besoins en formation des populations pour leur insertion
durable dans la vie active et favoriser leur promotion socio professionnelleet,
d'autre part, de satisfaire les besoins en personnels qualifiés des
entreprises
pouraméliorerleurperformanceetleurcompétitivité.Ace titre,
il contribue (i) au développement des ressources humaines ; (ii)
à la promotion sociale et professionnelle ; (iii) à la
réalisation des objectifs de croissance économique ; (iv)
à la réduction de la pauvreté et du chômage.
Les établissements de l'ETFP sont au nombre de 265 dont
205 privés et 60 publics en 2009-20109(*).Sur l'ensemble du sous-secteur ETFP, on distingue
trois secteurs (agricole, industriel et tertiaire) se subdivisant en corps de
métier et filières de formation.
Pour l'exercice de ses attributions, le METFP dispose, outre
le cabinet, de servicesrattachés, de structures sous tutelle, d'un
secrétariat général, de directions centrales, de services
extérieurs et d'établissements de formation. L'organisation du
METFP se présente comme l'indique la figue 3 (voir Annexe A).
3. L'enseignement supérieur
Le dispositif d'enseignement supérieur est
essentiellement sous la tutelle du Ministère
del'EnseignementSupérieuretdelaRechercheScientifique
(MESRS).Pourl'exercicedesesattributions,le MESRS dispose outre le Cabinet, des
organes de concertations et de régulation définis par la loi
relative à l'enseignement et la recherche scientifique, des services
rattachés au cabinet, des directions générales et des
directions centrales,qu'il est chargé d'organiser par
arrêté (voir figure 4 en Annexes A).
Lesystèmed'enseignementsupérieurivoiriencomprendactuellementdeuxtypesdestructures :les
universités et les grandes écoles. En 2008-2009,
ondénombrait21 Universités dont 3 Universités publiques et
18 Universités privées. Concernant les Grandes écoles, on
en dénombrait 194 dont 38 publiques et 156 privées. Selon
l'Annuaire de l'enseignement supérieur 2008-2009, seulement 3 Grandes
écoles publiques sont sous tutelle du MESRS ; les 35 autres Grandes
écoles sont rattachées à des Ministères
techniques.
II. ENVIRONNEMENT
MACROECONOMIQUEET ETAT DES LIEUX DU SYSTEME EDUCATIF IVOIRIEN
Après sa description, faisons un état des lieux
de l'environnement du système éducatif ivoirien dans une
perspective d'analyse économique. Cet état des lieux s'inspire
essentiellement des résultats du dernier RESEN et du PND 2012-2015.
1. Contexte macroéconomique et
évolution des recettes de l'Etat
La Côte-d'Ivoire a connu au cours des dernières
années une crise sociopolitique qui a significativement perturbé
le fonctionnement du pays et déséquilibré les fondements
des principaux secteurs de la société.
Graphique
1 : Evolution du PIB à prix courants et prix constants
(base 2012) de 1990 à 2012 (en milliards Fcfa)
Source : INS, MEF, nos calculs
Le PIB a connu une croissance substantielle sur la
période allant de 1990 à 2012 en passant de 2 939 milliards de
Fcfa en 1990 à 11 699 milliards de Fcfa en 2012 (croissance moyenne de
l'ordre de 7%) en termes nominaux. En faisant une analyse en termes
réels, la réalité est toute autre avec une
évolution de 9 054 milliards de Fcfa en 1990 à 11 699 milliards
en 2012. Sur la base de cette estimation en termes réels, le taux moyen
de croissance entre 1990 et 2012 n'est que de 1,2% par an.
Tableau 1 :
Principaux agrégats macroéconomiques et recettes de l'Etat
Années
|
Produit Intérieur Brut
|
Population
|
PIB/Tête (000 Fcfa)
|
Source nationale, Revenus courants
|
Source extérieure, investissement
|
Prix courants
|
Prix constants
|
(milliers)
|
Prix courants
|
Prix constants de 2012
|
(milliards CFA)
|
(milliards Fcfa de 2012)
|
Totaux prix courants
|
Par habitants en 000Fcfa de 2012
|
En % du PIB
|
1990
|
2 939
|
9 054
|
11 602,7
|
253,3
|
780,3
|
630,8
|
167,484
|
21,5%
|
32,7
|
1991
|
2 960
|
9 153
|
12 017,4
|
246,3
|
761,6
|
576,9
|
148,442
|
19,5%
|
53,5
|
1992
|
2 952
|
9 255
|
12 447,0
|
237,2
|
743,5
|
594,4
|
149,713
|
20,1%
|
42,9
|
1993
|
3 128
|
9 231
|
12 891,9
|
242,6
|
716,0
|
517,9
|
118,546
|
16,6%
|
46,4
|
1994
|
4 616
|
8 483
|
13 352,7
|
345,7
|
635,3
|
846,9
|
116,559
|
18,3%
|
97,5
|
1995
|
5 491
|
8 891
|
13 830,0
|
397,0
|
642,9
|
1 103,3
|
129,176
|
20,1%
|
121,5
|
1996
|
6 210
|
9 513
|
14 324,4
|
433,5
|
664,1
|
1 256,6
|
134,386
|
20,2%
|
139
|
1997
|
6 842
|
10 004
|
14 836,4
|
461,2
|
674,3
|
1 348,3
|
132,873
|
19,7%
|
130,7
|
1998
|
7 541
|
10 373
|
15 366,7
|
490,7
|
675,1
|
1 396,6
|
125,020
|
18,5%
|
151,1
|
1999
|
7 731
|
10 602
|
15 847,1
|
487,8
|
669,0
|
1 270,0
|
109,898
|
16,4%
|
124,8
|
2000
|
7 417
|
10 353
|
16 342,5
|
453,8
|
633,5
|
1 240,8
|
105,984
|
16,7%
|
105,3
|
2001
|
7 730
|
10 270
|
16 853,4
|
458,7
|
609,4
|
1 334,0
|
105,164
|
17,3%
|
59,3
|
2002
|
8 006
|
9 966
|
17 380,3
|
460,6
|
573,4
|
1 432,6
|
102,603
|
17,9%
|
111,2
|
2003
|
7 984
|
10 422
|
17 923,6
|
445,4
|
581,5
|
1 347,4
|
98,133
|
16,9%
|
89,1
|
2004
|
8 178
|
11 030
|
18 484,0
|
442,4
|
596,7
|
1 431,6
|
104,463
|
17,5%
|
106,4
|
2005
|
8 621
|
11 060
|
19 061,8
|
452,3
|
580,2
|
1 471,5
|
99,035
|
17,1%
|
101,6
|
2006
|
9 177
|
10 173
|
19 657,7
|
466,8
|
517,5
|
1 672,1
|
94,295
|
18,2%
|
68,1
|
2007
|
9 496
|
10 439
|
20 173,5
|
470,7
|
517,5
|
1 847,6
|
100,685
|
19,5%
|
85,8
|
2008
|
10 425
|
11 873
|
20 702,8
|
503,6
|
573,5
|
2 050,0
|
112,778
|
19,7%
|
56,9
|
2009
|
10 881
|
12 068
|
21 246,0
|
512,1
|
568,0
|
2 171,0
|
113,330
|
20,0%
|
84,5
|
2010
|
11 367
|
12 088
|
21 803,4
|
521,3
|
554,4
|
2 505,7
|
122,214
|
22,0%
|
103,4
|
2011
|
10 833
|
11 298
|
22 375,5
|
484,1
|
504,9
|
2 251,8
|
104,963
|
20,8%
|
437
|
2012
|
11 699
|
11 699
|
22 962,6
|
509,5
|
509,5
|
2 568,2
|
111,843
|
22,0%
|
130,9
|
Source : INS, MEF, nos calculs
Le rythme de croissance du PIB en termes réels est
inférieur à celui de la population sur la période (taux de
croissance annuel moyen de la population entre 1990 et 2012 estimé
à 3,2%). Il en résulte une baisse du PIB par habitant en termes
réels d'un peu plus de 34% sur la période (780 337 Fcfa par
habitant en 1990 contre 509 498 Fcfa en 2012).
Sur la période1990-2012, la part des recettes publiques
courantes nationales relativement au PIB a connu une évolution en dent
de scie marquéepar une forte baisse dans la première
période observée et une tendance à la hausse à
partir de 2000 jusqu'à atteindre 22% en 2010.
Graphique 2 :
Evolution du ratio recettes nationales courantes /PIB de 1990 à
2012
Source : Nos calculs
Ces difficultés globales ne peuvent qu'avoir eu des
conséquences négatives sur les ressources publiques du secteur et
sur son fonctionnement.
2. Diagnostic du système
éducatif
Après l'adoptiondela loi n°95-695 du 7 septembre
1995relativeàl'enseignement,
laCôted'Ivoireaélaboréen1997, lePNDEF1998-2010.Lamiseen
oeuvre de ce plan a été contrariée par les crises
successives qu'a connues le pays. En effet, les résultats obtenus se
sont avérés insuffisants et en deçà des objectifs
visés parlePNDEFselonleRESEN réalisé en 2007. De plus, ce
rapport révèle que le système éducatif reste
confronté à des difficultés de
plusieursordresquiportentnotammentsur(i)lafaiblessedel'accessibilitéetde
l'encadrement, (ii) la gestion non satisfaisante des ressources et (iii) les
contraintes budgétaires.
Au niveau de l'accessibilité et de la
participation,le Taux Net de Scolarisation (TNS) dans
lepréscolaireestde13%enmilieuurbainetde1%enmilieururalselon les
donnéesdel'ENV2008.Cetaux,dansleprimaire,estpasséde56,5%en2002à
56,1%en2008avec58,8% chez les garçonscontre53,1% chez les
filles.Enmilieu rural, il est de 49,8% et 68,2% en milieu urbain. L'indice de
parité entre les sexes est de 0,88. En 2008, seulement 21% des enfants
en âge officiel d'aller à l'école ont eu accès aux
classes de CP1. Quant au secondaire, le TNS est de 26,6% avec 30,3% pour les
garçons et 22,6% pour les filles. Le rapport filles/garçons est
de 0,64. Selon le PND 2012-2015, le taux net de scolarisation demeure donc
faible dans le préscolaire, le primaire et le
secondaire.Cettefaiblesseestessentiellementliéeauniveauélevédesfraisde
scolarité,aumauvaisétatdesinfrastructureséducativesetàl'insuffisancedes
capacités d'accueil inégalement réparties sur le
territoire national. Particulièrement
pourlepréscolaire,cefaibletauxestégalementdû
à :(i)laméconnaissancede l'importance de l'éducation
préscolaire par certaines couches de la population ; (ii) la faible
couverturedu territoirenationalen infrastructurespréscolaires et ;(iii)
la double tutelle ministérielle.
Entermesdecapacitéd'accueil,auniveauduprimaire,lenombredeclassesest
passéde49954en2005/2006pouruntotalde2111975élèvesà64315en
2010/2011 dont 8 942 au privé pour un effectif de 2 730 503
élèves. Le ratio élèves
parclasses'estmaintenuàenviron43surlamêmepériode.Cependant,ceratio
cache une inégale répartition de la population scolaire dans les
structures d'accueil.
Eneffet,alorsquedanscertainesrégions,desclassesontuneffectifd'élèves
largementen-deçàdeceratio,dansd'autres,lesclassessontsurchargées
entraînantparfoislerecoursausystèmedeladoublevacation.Pourtant,ce
système ne permet pas de faire respecter les 32 heures hebdomadaires
théoriques de cours et rend difficile l'achèvement des programmes
scolaires. Dans l'enseignement secondaire, la capacité d'accueil est
passée de 679
établissementsdont469privésen2005/2006à1
084en2010-2011dont786au
privé.Celarévèlelaprédominanceduprivéavecunepartde73%des
établissements. Quant à l'effectif des élèves dans
le secondaire, il est passé de 755 432
dont37%defillesen2005/2006à999707avec39%defilles en 2010/2011; soitun
accroissement global de 32%. Cependant, le niveau d'accroissement des
infrastructures publiques ne suit pas celui des effectifs entraînant
ainsiune surcharge des classes dans certains établissements.
Par ailleurs, la crise post-électorale
de décembre 2010 a accentué le déficit de l'offre
d'éducation. En effet, sur les 13 688établissements
recensés en juillet 2011 par le
SecrétariatTechniquePermanentduDSRP,154étaientfermésdont14du
préscolaire,137duprimaireet3dusecondairegénéral.Larépartitionspatiale
faisaitapparaîtreque91%decesétablissementsfermésétaientlocalisésdansle
districtdesMontagnes.Cesfermeturesétaientessentiellementduesaucontexte
sécuritaireinstableselonlerapport« Back-to-school
»dusystèmedesNations
Uniesréaliséenfinjuin2011.D'autresévaluationsconduitesparlecluster
éducationontrelevé224casd'attaquescontrelesécoles,soitenviron67500
enfants qui n'ont pu aller à l'école.
Enmatièred'alphabétisation,plusieursstructuresexistentnotammentlecomité
nationald'alphabétisation,leserviceautonomed'alphabétisationetleFonds
national d'appui à l'alphabétisation. Cependant, la proportion
d'analphabètes dans la population reste élevée avec un
taux de 60%.
Au total, les défis majeurs de ce sous-secteur
concernent : (i) le développement de l'enseignement préscolaire ;
(ii) l'accroissement de l'offre de l'éducation primaire et secondaire;
(iii) l'amélioration de la qualité des services éducatifs
; (iv) la réduction des disparités; (v)la lutte contre
l'analphabétisme.
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE ET DONNEES
I. METHODOLOGIE DE L'EVALUATION
ECONOMIQUE
L'évaluation économique consistera à
comparer,tout en considérant les objectifs initialement fixés,
les résultats du système éducatif aux moyens
économiques mis en oeuvre.
Les résultats de la politique éducative dont
nous nous servirons proviennent essentiellement des RESEN et annuaires
statistiques des différents niveaux d'enseignement.
Quant aux moyens économiques mis en oeuvre, nous les
obtiendrons,dans la limite de la disponibilité des informations,
à partir de l'analyse du financement public de l'éducation.
L'Etat étant le principal financeur de l'éducation, l'analyse
sera axée, premièrement, sur l'évolution des finances
publiques de 1990 à ce jour, c'est-à-dire sur l'évolution
des dépenses publiques de l'Etat et ceux en faveur du secteur de
l'éducation. Dans un second temps, notre analyse portera sur
l'évolution des ressources allouées au secteur par ordre
d'enseignement et, pour chaque ordre, par nature des dépenses. Puis,
nous nous pencherons sur la question des coûts de formations.
Afin d'évaluer l'efficience de la politique
d'éducation ivoirienne, nous réaliserons une comparaison de son
efficience quantitative de dépenses publiques en éducationavec
celle de quelques pays d'Afrique subsaharienne (pays dont les données
disponibles sont relativement récentes).
L'horizon temporel choisi pour cette évaluation part de
1990 à 2012, car c'est à partir des années 1990 que la
proportion budgétaire allouée à l'éducation
commença à chuter depuis l'indépendance de la Côte
d'Ivoire.
Plusieurs indicateurs statistiques seront utilisés lors
de cette évaluation. Les détails sur leur mode de calcul sont
donnés en annexe D.
Les données proviennent de diverses sources au rang
desquelles figurent les projections et estimations de l'INS, du MEF et des
trois ministères en charge de l'éducation en Côte d'Ivoire.
Les bases de données obtenues sur le site internet de l'Institut de
Statistiques de l'UNESCO (stats.uis.unesco.org) et celui de la Banque Mondiale
(donnees.banquemondiale.org).
II. METHODOLOGIE DE LA
SIMULATION
Après notre évaluation, nous tenterons
d'instruire une politique éducative permettant d'atteindre ou, à
défaut, d'approcher l'objectif de scolarisation primaire universelle
dans le moyen terme. Il importe donc de mesurer les implications en
matière de coûts de différentes options de politique
éducative. À cet effet, la construction d'un modèle de
simulation financière est d'une utilité incontournable pour
instruire les décisions de politiques éducatives en
référence aux ressources susceptibles d'être
mobilisées.
L'avantage du modèle de simulation financière
est qu'il peut aisément calculer un nombre infini de combinaisons
d'options. On s'attachera ici à un nombre limité de simulations
destinées à illustrer les arbitrages les plus importants,
à cerner le champ des différentes options possibles, à
pointer les choix politiques qui sont prometteurs et qui méritent
à ce titre une étude plus approfondie et à quantifier le
déficit de financement induit par chaque scénario
politique.Cependant, le modèle de simulation présente
l'inconvénient d'une part, de ne pas faire apparaître de
façon très transparente les leviers effectifs de la politique
éducative et d'autre part, d'incorporer un nombre important de
coefficients techniques qui sont caractérisés à la fois
par une incertitude sur leur valeur numérique et une importance
significative sur les résultats obtenus.
Le modèle de simulation que nous utiliserons est celui
développé par le Pôle de Dakar et utilisé pour la
Note de cadrage de la politique éducative de Côte
d'Ivoire de juin 2009. Il comprend trois (3) blocs : i) un bloc de
ressources fiscales, ii) un bloc de dépenses courantes et iii) un bloc
de dépenses en capital, l'idée étant de confronter les
ressources disponibles et les dépenses associées aux politiques
éducatives caractérisées au sein des deux blocs de
dépenses. Le modèle est élaboré sous le tableur
Excel et est constitué par plusieurs feuillesde calculs Excel prenant en
compte les paramètres du système éducatif pour lequel il
est élaboré. Les simulations de dépenses pour
l'éducation seront réalisées pour différents
scénarios. Nous nous contenterons, pour notre part, de quatre (4)
scénarios (comme réalisé dans la Note de cadrage de la
politique éducative de Côte d'Ivoire).
L'année de référence retenue pour notre
simulation est l'année 2012, car elle constitue une année de
relance économique après la décennie de crise
(irrégularité de fonctionnement du système
éducatif) qu'a connue la Côte d'Ivoire.Outre les sources de
données précitées dans la méthodologie de
l'évaluation économique, nous exploiterons les données
obtenues des différents ministères en charge du système
éducatif national (MEN, METFP, MESRS) et des finances publiques
(MEF).L'année 2020 est prise comme horizon de l'analyse car la mise en
application des politiques prennent du temps avant de produire des
résultatstangibles dans le secteur de l'éducation. Aussi, cette
année constitue l'horizon choisi par le gouvernement ivoirien pour faire
de la Côte d'Ivoire un pays émergent.
CHAPITRE V : EVALUATION ECONOMIQUE DES POLITIQUES
EDUCATIVES
I. ANALYSE ECONOMIQUE DE FINANCES
PUBLIQUES DE 1990 A 2012
Dans les années 1990, la plupart des pays d'Afrique
Subsaharienne dont la Côte d'Ivoire ont été
confrontés à de nombreuses contraintes financières pour
couvrir leurs charges récurrentes devenues au fil des années non
soutenables. Des restrictions préconisées par la Banque Mondiale
et le Fonds Monétaire International ont permis de réduire le
déficit de manière considérable, non sans nuire gravement
au financement public en faveur du secteur Education10(*). En effet, entre 1991 et 1995,
le montant des dépenses publiques courantes pour l'éducation en
pourcentage du PIB passe de 6,9 à 3,9 %, une diminution
considérable sur une période aussi brève, comme on peut le
voir dans la partie droite du tableau 2.
En analysant les dépenses publiques courantes
d'éducation, on note une augmentation en valeurs nominales de 1990
à 2012, de 220,6 milliards de Fcfa à 563,2 milliards de Fcfa
(soit un facteur de 2,6). L'évolution est moins favorable en termes
constants (Fcfa de l'année 2012) puisqu'une baisse significative est
observée. Celle-ci est spécialement forte entre 1990 et 1995,
passant de 679,6milliards en 1990 à 344,2milliards en 1995 (une baisse
de près de 50%). Après cette année difficile, les
dépenses publiques d'éducation augmentent progressivement pour
atteindre 563,2 milliards en 2012.
Tableau 2 :
Evolution des dépenses de l'Etat pour le secteur Education
Années
|
Dépenses de l'Etat (en milliards de
FCA)
|
Dépenses publiques
d'éducation
|
Dépenses courantes éducation
|
Dépenses totales éducation
|
Courantes
|
Invest
|
Totales
|
% Dep cour hors dette
|
% PIB
|
Partdep d'Educ dans le budget (%)
|
Part dep l'Educ dans le PIB (%)
|
Courantes hors dette
|
Service de la dette
|
Capital
|
Totales
|
Valeur courante
|
Valeur constante 2012
|
/Pop 6-15 ans (const. 2012)
|
Nat+ Bail
|
1990
|
619,9
|
288,4
|
74,7
|
983,0
|
220,6
|
679,6
|
162 188
|
3,0
|
223,6
|
35,6
|
7,5
|
22,7
|
7,6
|
1991
|
563,6
|
323,1
|
87,1
|
973,8
|
203,8
|
630,2
|
141 710
|
3,0
|
206,8
|
36,2
|
6,9
|
21,2
|
7,0
|
1992
|
545,1
|
307,7
|
89,5
|
942,3
|
198,6
|
622,6
|
127 346
|
1,5
|
200,1
|
36,4
|
6,7
|
21,2
|
6,8
|
1993
|
537,2
|
255,9
|
90,8
|
883,9
|
199,9
|
589,9
|
120 046
|
3,5
|
203,4
|
37,2
|
6,4
|
23,0
|
6,5
|
1994
|
619,5
|
334,2
|
195,0
|
1148,7
|
207,5
|
381,3
|
90 573
|
13,5
|
221,0
|
33,5
|
4,5
|
19,2
|
4,8
|
1995
|
719,3
|
343,2
|
280,1
|
1342,6
|
212,6
|
344,2
|
82 795
|
23,6
|
236,2
|
29,6
|
3,9
|
17,6
|
4,3
|
1996
|
771,1
|
322,2
|
304,0
|
1397,3
|
231,4
|
354,5
|
83 665
|
20,5
|
251,9
|
30,0
|
3,7
|
18,0
|
4,1
|
1997
|
838,4
|
303,2
|
372,3
|
1513,9
|
250,3
|
366,0
|
83 479
|
27,2
|
277,5
|
29,9
|
3,7
|
18,3
|
4,1
|
1998
|
857,5
|
286,3
|
455,9
|
1599,7
|
264,3
|
363,6
|
81 037
|
16,6
|
280,9
|
30,8
|
3,5
|
17,6
|
3,7
|
1999
|
887,7
|
298,6
|
327,6
|
1513,9
|
278,2
|
381,5
|
84 968
|
34,0
|
312,2
|
31,3
|
3,6
|
20,6
|
4,0
|
2000
|
840,5
|
308,1
|
209,6
|
1358,2
|
272,4
|
380,2
|
79 678
|
10,2
|
282,6
|
32,4
|
3,7
|
20,8
|
3,8
|
2001
|
894,3
|
259,7
|
143,3
|
1297,3
|
287,6
|
382,1
|
79 169
|
13,4
|
301,0
|
32,2
|
3,7
|
23,2
|
3,9
|
2002
|
1056,1
|
244,9
|
257,1
|
1558,1
|
331,6
|
412,8
|
87 120
|
20,2
|
351,8
|
31,4
|
4,1
|
22,6
|
4,4
|
2003
|
1170,8
|
231,4
|
213,1
|
1615,3
|
334,9
|
437,2
|
83 865
|
18,3
|
353,2
|
28,6
|
4,2
|
21,9
|
4,4
|
2004
|
1223,4
|
181,4
|
228,2
|
1633,0
|
336,5
|
453,9
|
81 894
|
24,2
|
360,7
|
27,5
|
4,1
|
22,1
|
4,4
|
2005
|
1280,9
|
177,5
|
235,3
|
1693,7
|
352,2
|
451,8
|
81 270
|
17,5
|
369,7
|
27,5
|
4,1
|
21,8
|
4,3
|
2006
|
1426,2
|
131,9
|
279,4
|
1837,5
|
360,9
|
400,1
|
79 934
|
21,8
|
382,7
|
25,3
|
3,9
|
20,8
|
4,2
|
2007
|
1522,0
|
138,8
|
271,2
|
1932,0
|
392,0
|
430,9
|
83 593
|
27,3
|
419,3
|
25,8
|
4,1
|
21,7
|
4,4
|
2008
|
1559,3
|
435,9
|
318,9
|
2314,1
|
434,1
|
494,4
|
102 135
|
33,8
|
467,9
|
27,8
|
4,2
|
20,2
|
4,5
|
2009
|
1829,6
|
308,5
|
395,8
|
2533,9
|
448,2
|
497,1
|
101 893
|
52,6
|
500,8
|
24,5
|
4,1
|
19,8
|
4,6
|
2010
|
1921,5
|
581,8
|
420,4
|
2923,7
|
511,3
|
543,7
|
109 070
|
49,0
|
560,3
|
26,6
|
4,5
|
19,2
|
4,9
|
2011
|
1918,9
|
791,5
|
340,1
|
3050,5
|
467,1
|
487,2
|
95 471
|
34,3
|
501,4
|
24,3
|
4,3
|
16,4
|
4,6
|
2012
|
2 049,9
|
460,4
|
649,3
|
3 159,5
|
563,2
|
563,2
|
107 613
|
56,6
|
619,8
|
27,5
|
4,8
|
19,6
|
5,3
|
Source : RESEN (1990-2007), MEF (2008-2012), nos
calculs
Cette évolution relativement défavorable des
dépenses publiques courantes d'éducation est accentuée
d'avantage lorsqu'on la rapporte à la population qu'elle devrait
potentiellement couvrir.
Graphique
3 : Dépenses publiques courantes d'éducation par
jeune de 6-15 ans (en Fcfa de 2012) 1990-2012
Source : RESEN (1990-2007), MEF (2008-2012), nos
calculs
Graphique
4 : Evolution de la priorité de l'Etat pour
l'éducation au sein des dépenses courantes de l'Etat (hors
dettes) 1990-2012
Source : RESEN (1990-2007), MEF (2008-2012), nos
calculs
En analysant l'évolution de la priorité
budgétaire accordée à l'éducation, l'on remarque
que la situation peu favorable du financement public de l'éducation
tient en partie au fait que le secteur fait aujourd'hui l'objet d'une
priorité intersectorielle beaucoup moins importante qu'elle ne
l'était au début des années 1990. Pour identifier cet
aspect, le graphique 5 utilise le rapport entre les dépenses publiques
courantes pour le secteur et les dépenses publiques globales courantes
de l'Etat hors service de la dette.
Cette statistique se situait au-delà de 35 % au
début des années 1990, un niveau qui plaçait la
Côte-d'Ivoire parmi les pays du monde qui donnaient la plus forte
priorité à son secteur de l'éducation. Mais la valeur
numérique de cette statistique a significativement baissé depuis
cette période, comme on peut l'observer dans le graphique 5, pour se
situer à 27,5 % en 2012.
L'analyse de la part du PIB allouée à
l'éducation fait ressortir le même constat. Cette statistique
était de 7,6% en 1990 et a baissé jusqu'à atteindre en
1998 la valeur de 3,7%. A partir de 2000, elle a oscillé entre 4 et
5,5%. Cette statistique confirme l'augmentation à un rythme moins rapide
des ressources allouées à l'éducation comparativement
à celui du PIB.
Graphique
5 : Evolution du PIB alloué au secteur Education
(1990-2012)
Source : RESEN (1990-2007), MEF (2008-2012), nos
calculs
II. ANALYSE DES
RESSOURCES ALLOUEES AU SECTEUR PAR ORDRE D'ENSEIGNEMENT
Sur la base des données du tableau ci-dessous
découlant du budget de l'année 2012, nous examinerons la
distribution des dépenses courantes du système éducatif
ivoirien.
Pour l'année 2012 et sur l'ensemble du système,
les dépenses de personnel mobilisent en moyenne 75,7% des
dépenses courantes totales contre 20,6% pour le fonctionnement (biens et
services et transferts), et 3,7% pour les dépenses sociales (aides et
bourses aux élèves et aux étudiants et les oeuvres
sociales).
Tableau 3 :
Répartition des dépenses courantes par nature et par niveau
(2012)
|
Personnel
|
Fonctionnement
|
Subventions et transferts
|
Sociales
|
Total
|
Préscolaire (%)
|
92,0
|
5,8
|
2,1
|
0,0
|
100
|
Primaire (%)
|
91,7
|
4,5
|
2,3
|
1,5
|
100
|
Collège (%)
|
79,9
|
6,3
|
13,3
|
0,5
|
100
|
Lycée (%)
|
81,2
|
6,6
|
11,8
|
0,4
|
100
|
Technique et formation professionnelle
|
58,0
|
18,9
|
13,4
|
9,7
|
100
|
Supérieur (%)
|
37,9
|
7,4
|
42,8
|
11,9
|
100
|
Alphabétisation (%)
|
59,5
|
40,5
|
0,0
|
0,0
|
100
|
Total (%)
|
75,7
|
6,7
|
13,9
|
3,7
|
100
|
Source :MEN ; METFP ;
MESRS ; MEF ; nos calculs
On note de grandes disparités dans cette structure
moyenne, selon l'ordre d'enseignement observé.
Au niveau de l'enseignement primaire, les
dépenses de personnels comptent pour 92% de la dépense courante
totale avec près de 20%11(*) pour le personnel d'appui, très
majoritairement situé dans des services d'appui pédagogiques et
administratifs aux niveaux central et déconcentré. Cette
importance des dépenses de personnel évince les autres
dépenses courantes. Les structures centrales,
déconcentrées et établissements scolaires, dont
l'activité est vitale pour l'ensemble du secteur, travaillent dans des
conditions matérielles très dégradées, voire
critiques.Des activités importantes telles que la formation continue des
enseignants, l'évaluation des acquis des élèves et le
pilotage administratif demandent à être prises en compte
davantage.
Dans l'enseignement secondaire général,
la distribution des dépenses courantes fait apparaitre pour le personnel
près de 80% du total. Ensuite suivent les subventions aux
établissements privés qui comptent pour près de 12% des
dépenses courantes totales. Le fonctionnement des services et
établissements du secondaire est assuré à hauteur de
seulement 6 à 7% et les dépenses sociales moins de 1%. On note
dans cet ordre d'enseignement un faible niveau des dépenses de
fonctionnement, moins de 7% de la dépense courante. Avec des telles
allocations, il est difficile de fonctionner correctement.Un autre aspect
à souligner concerne le volume des subventions aux établissements
privés. Cette situation de partenariat entre les acteurs publics et les
privés résulte des contraintes financières grandissantes
de l'Etat à satisfaire la demande éducative sans cesse
croissante. Au fur et à mesure que le temps passe, le règlement
de ces subventions constitue un problème pour l'Etat. Avec un passif de
près de 45 milliards en 2006 réglé en partie par l'Union
Européenne, l'Etat consacre en moyenne plus de 15 milliards chaque
année au secondaire général.
Dans l'enseignement technique et la formation
professionnelle, la distribution des dépenses est un peu plus
équilibrée. Les dépenses de personnel représentent
58 % (contre 92% et 80% respectivement auprimaire et au secondaire
général). Les dépenses de fonctionnement ont une part
beaucoup plus importante que dans les cycles généraux (19% contre
6% dans le général). Ceci se justifie par le fait que la
formation à ce niveau nécessite des matériels d'oeuvre,
avec pour conséquence directe : des coûts unitaires de
formation beaucoup plus importants.
Dans l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique, les dépenses de personnel comptent pour 37,9% des
dépenses courantes pour le sous-secteur. C'est le seul ordre
d'enseignement où la masse salariale est inférieure aux
dépenses hors salaires (62,1% du total). A l'intérieur de ces
dépenses, les subventions aux universités et grandes
écoles dans le privé absorbent plus du tiers, les dépenses
sociales, un peu plus du quart, laissant une faible portion au fonctionnement
des services centraux. On constate que les dépenses du privé, les
dépenses sociales grèvent considérablement le budget de
l'enseignement supérieur au détriment des dépenses de
fonctionnement.
III. ANALYSE ECONOMIQUE DE CHAQUE ORDRE DE SCOLARISATION(PAR
NATURE DES DEPENSES)
1. Les dépenses de personnel
Cette partie se consacre à l'analyse des
dépenses publiques d'éducation du point de vue de leur
répartition entre les différents sous-secteurs, et de leur
distribution fonctionnelle au sein de chacun d'eux. L'analyse porte sur une
décomposition de l'année 2012, année retenue dans le cadre
de cette analyse économique.
La répartition de la masse salariale en 2012 selon les
données fournies par la Direction de la Solde est
présentée dans le graphique ci-dessous.
Graphique 6 :
Répartition de la masse salariale du secteur par
Ministère (2012)
Source : MEN/ METFP/ MESRS / MEF/
nos calculs
On constateque près de 86% des ressources
allouées au personnel du secteur reviennent au MEN. Ce Ministère
comprenait en 2010 un effectif de 77 157 personnes dont plus de 60%
à l'enseignement primaire. Le Ministère de l'Enseignement
Supérieur et celui de l'Enseignement Technique et de la Formation
Professionnelle suivent avec respectivement avec 9,4% et 5% de la masse
salariale du secteur. Notons qu'au niveau de ces deux Ministères, il y a
des EPN qui reçoivent des subventions de la part de l'Etat, certains
agents sont directement rémunérés à partir de ces
différents appuis. La plupart des subventions d'exploitations ont pu
être retracées et ont été reversées au niveau
des dépenses de personnel des différents Ministères. Les
Ministères de l'Enseignement Supérieur et de l'Enseignement
Technique comprenaient en 2010, respectivement 3588 et 2332 personnes.
2. Les dépenses hors salaires
Les dépenses hors salaires sont composées des
dépenses de biens et services et des subventions et transferts. Les
achats de biens et services représentent essentiellement le
fonctionnement des services centraux, décentralisés ainsi que le
fonctionnement des établissements scolaires, techniques et
universitaires publics au niveau des différents Ministères du
secteur. Les subventions et transferts concernent les subventions
allouées aux établissements scolaires et universitaires ainsi que
les dépenses sociales et bourses à l'étranger. La
répartition par Ministère est fournie par le graphique
ci-dessous.
Graphique
7 : Répartition des dépenses courantes hors
salaires du secteur par Ministère (2012)
Source : MEN/ METFP/ MESRS / MEF/
nos calculs
D'après le graphique ci-dessus le MESRS absorbe
près de 50% des dépenses hors salaires. Le MEN vient en seconde
position avec environ 37% de ces dépenses. Ces dépenses sont
consacrées généralement aux subventions et transferts, qui
sont coûteux au niveau du supérieur (on le verra par la suite).
3. Les dépenses en capital
Au niveau des dépenses en capital, le MEN concentre
plus de 60% des crédits tandis que le METFP n'en reçoit que
3%.
Graphique
8 :Répartition des dépenses d'investissement du
secteur par Ministère (2012)
Source : MEN/ METFP/ MESRS / MEF/
nos calculs
Suite à la loi sur la décentralisation en 2003,
les collectivités décentralisées ont la
responsabilité des constructions scolaires.A ce jour, il est difficile
de faire le bilan des différentes constructions réalisées
vu que ces collectivitésdécentralisées ne rendent pas
compte au MEN. Les conférences budgétaires relatives à ces
collectivités sont directement pilotées par la tutelle, le
Ministère de l'Intérieur.
IV. ANALYSE DES
COÛTS UNITAIRES DE FORMATION
Dans cette partie les coûts unitaires qui sont
calculés ne prennent en compte que le secteur public. Cet indicateur
s'obtient à partir des dépenses de personnel et des
dépenses courantes hors salaires (hors subventions aux
établissements privés) et du nombre d'élèves
scolarisés, par ordres d'enseignement.
En Côte d'Ivoire comme dans la plupart des pays
africains, les dépenses unitaires d'éducation augmentent
fortement de l'enseignement primaire à l'enseignement supérieur.
Cette tendance peut s'expliquer par les principaux facteurs de dépense,
en particulier le lieu et les modalités de l'enseignement.
L'enseignement continue d'être dispensé
essentiellement dans les écoles et universités traditionnelles
où l'organisation, les programmes de cours, les méthodes
pédagogiques et la gestion sont pratiquement les mêmes. Ces
caractéristiques communes aux systèmes éducatifs
expliquent sans doute ce schéma d'évolution similaire.
1. Coûts dans l'enseignement
primaire
Lecoût annuel moyen dans l'enseignement primaire est
passé de 7890 Fcfa en 1960 à 85700 Fcfaen 2007 puis à
99743 Fcfa en 2010 (prix courants). Cette hausse de 16% par rapport à
celle de 2007, calculée en prix courants résulte presque
uniquement des revalorisations des salaires et du recrutement de
bénévoles dans les zones CNO.
2. Coûts dans l'enseignement
secondaire
Lecoût moyen dans l'enseignement secondaire varie
considérablement selon qu'on soit au collège ou au
lycée.Cette grande dispersion des coûts dans l'enseignement
secondaire est imputable aux différences de rapports
élèves/divisions pédagogiques (ce rapport est de 65 au
premier cycle et de 47 au second cycle). En plus de ces facteurs, les
émoluments des enseignants ont subi une revalorisation de leur indice de
salaire (jusqu'à 20%).Les coûts unitaires au niveau du premier et
du second cycle sont respectivement de 192 614 Fcfa et de 396 748
Fcfa.
3. Coûts dans les autres ordres
d'enseignement
Selon qu'on soit dans l'enseignement Technique ou dans
l'enseignement professionnel, les coûts varient fortement. Il faut noter
que ces écoles recrutent des effectifs assez réduits d'où
d'importantes déséconomies d'échelle. Ainsi le coût
unitaire dans cet ordre d'enseignement était de 1 183 598 Fcfa
en 2010.
En ce qui concerne l'enseignement supérieur, les
formations dispensées dans les universités coûtent 5 fois
moins cher que celles dispensées dans les grandes écoles dont les
effectifs représentent moins de 10% des étudiants du public. A
l'université, les formations les plus coûteuses sont celles des
formations scientifiques, les formations dans les disciplines sociales et
littéraires se font en moyenne au mêmecoût que la formation
dans les lycées.
Les formations les plus coûteuses à
l'université concernent les sciences médicales. Les formations
les plus coûteuses concernent les grandes écoles publiques (plus
de 3000 000 Fcfa en moyenne). De même qu'un étudiant
scolarisé à l'étranger qui coûte près de
7 000 000 Fcfa. En moyenne un étudiant du public coûte
environ 670 000 Fcfa.
4. Dépenses unitaires
d'éducation en fonction du PIB/habitant
Diviser les dépenses unitaires d'éducation par
le PIB par habitant permet de comparer les dépenses d'éducation
par élève /étudiant à la richesse relative du
pays.Comme la scolarisation est généralisée dans les
niveaux inférieurs, les dépenses unitaires de ces niveaux,
exprimées en pourcentage du PIB par habitant montrent le volume de
ressources que les pays consacrent aux jeunes par rapport à leur
capacité financière. Aux niveaux supérieurs
d'enseignement, cet indicateur est influencé à la fois par les
ressources nationales, les dépenses et les taux de scolarisation.
Dans l'enseignement technique ou dans certaines
filières de l'enseignement supérieur par exemple, cette mesure
peut afficher des valeurs assez élevées si une part relativement
importantede leur richesse est consacrée aux études avec un
nombre restreint d'individus.
Tableau 4 :
Dépense publique unitaire par niveau d'enseignement, 2010
Niveau d'étude
|
coût unitaire (CU)
|
% PIB/tête
|
Multiple du CU du primaire
|
Préscolaire
|
249 071
|
47,8
|
2,5
|
Primaire
|
99 743
|
19,1
|
1,0
|
Collège
|
192 614
|
36,9
|
1,9
|
Lycée
|
396 748
|
76,1
|
4,0
|
Technique
|
1 183 598
|
227,0
|
11,9
|
Supérieur
|
670 057
|
128,5
|
6,7
|
Source : calcul à partir des données
du SIGFIP et des projections à partir du modèle de simulation
sectoriel
En moyenne, les dépenses publiques unitaires
d'éducation représentent une part dans le PIB/habitant
égale à 47,8% dans le préscolaire, à 19,1% dans le
primaire, à 36,9% dans le premier cycle du secondaire
général, à 76,1% dans le second cycle du secondaire
général, à 227% dans l'enseignement technique et la
formation professionnelle et 128,5% dans l'enseignement supérieur.
Au niveau de l'enseignement technique, ce niveau
élevé de dépense ne profite qu'à une petite
proportion d'individus, car leur effectif ne représente que 1% des
effectifs scolarisés, tous niveaux d'enseignements confondus.
La situation est la même dans l'enseignement
supérieur notamment pour les filières scientifiques telles que la
médecine qui coûtent plus de 5 fois le PIB/habitant ainsi que
certaines filières scientifiques et techniques dans les grandes
écoles publiques (Mines et Géologie, Agronomie, Travaux
Publics,Statistique ...).
V. COMPARAISON DES EFFICIENCES
QUANTITATIVES DE LA DEPENSE PUBLIQUE EN EDUCATION ENTRES QUELQUES PAYS
D'AFRIQUE SUBSAHARIENNE
D'une façon générale, la notion
d'efficience fait appel à la relation entre ressources utilisées
et résultats obtenus. Dans ce contexte, est efficiente une structure qui
obtient le maximum de résultats compte tenu des ressources
mobilisées pour la faire fonctionner. Cette présentation est de
nature normative, et c'est pourquoi on lui préfère souvent une
forme atténuée, mais plus opérationnelle, fondée
sur une approche comparative.12(*)
Dansledomainedel'éducationàunniveaumacroousystémique,onchercheà
mettre en regard une mesure agrégée de la couverture quantitative
du système avec le volume des ressources mobilisées. Concernant
la couverture quantitative, il est d'usage
d'estimerlenombremoyend'annéesd'étudesd'unegénérationdejeunesdupays
(espérance de vie scolaire ou EVS). Pour les ressources, on utilise de
façon courante la dépense publique d'éducation en
proportion du PIB du pays. On peut ainsi comparer le système
éducatif d'un pays donné à celui d'autres pays et ainsi,
appréhender sa performance relative sur ce plan à d'autres
pays.
1. Espérance de vie scolaire
(EVS) ou durée moyenne de scolarisation
Le tableau 5 (colonne 3) donne la valeur de l'Espérance
de Vie Scolaire pour un échantillon de pays de la région. Les
dernières données scolaires disponibles indiquent que l'EVS varie
sur une plage allant de 4,9 années au Niger à 11,4 années
au Ghana pour une valeur moyenne de 9 années. En Côte d'Ivoire,
l'espérance de vie scolaire est estimée à 5,5
années, il se situe donc très en dessous de la moyenne de
l'échantillon de pays considérés.
Tableau 5 : EVS,
Dépenses courantes d'éducation en % du PIB et coefficient
d'efficience ; Pays d'Afrique subsaharienne, année 2011 ou
proche
Pays
|
Dépenses publiques courantes d'éducation
en % du PIB
|
Espérance de vie scolaire
(années)
|
Coefficient d'efficience (année EVS / %
PIB)
|
Côte d'Ivoire
|
4,6
|
5,5
|
1,19
|
République centrafricaine
|
1,2
|
6,8
|
5,70
|
Guinée
|
2,4
|
8,8
|
3,62
|
Ouganda
|
3,2
|
11,1
|
3,49
|
Madagascar
|
3,2
|
10,4
|
3,26
|
Cameroun
|
3,5
|
10,9
|
3,12
|
Niger
|
3,8
|
4,9
|
1,28
|
Burkina Faso
|
4,0
|
6,9
|
1,72
|
Mauritanie
|
4,3
|
8,1
|
1,86
|
Togo
|
4,5
|
10,6
|
2,38
|
Mali
|
4,5
|
7,5
|
1,68
|
Bénin
|
4,5
|
6,8
|
1,51
|
Malawi
|
4,6
|
10,4
|
2,24
|
Éthiopie (l')
|
4,7
|
8,7
|
1,85
|
Gambie
|
5,0
|
8,7
|
1,75
|
Rwanda
|
5,0
|
10,9
|
2,19
|
Ghana
|
5,5
|
11,4
|
2,07
|
République-Unie de Tanzanie
|
6,2
|
5,9
|
0,95
|
Kenya
|
6,7
|
11,1
|
1,66
|
Burundi
|
9,2
|
11,3
|
1,23
|
Moyenne des 19 pays
|
4,5
|
9,0
|
2,3
|
Source : Base de données de l'Institut de
statistique de l'UNESCO, Nos calculs
2. Mesure de l'efficience quantitative
de la dépense publique en éducation
Face à cette couverture quantitative globale des
systèmes (EVS), très variable entre les pays, une
variabilité forte est aussi constatée au plan des ressources
publiques mobilisées. Elles varient en effet de 1,2% en
République Centrafricaine à 9,2% du PIB au Burundi pour une
moyenne de 4,5% pour les pays comparateurs. La Côte d'Ivoire (4,6% du
PIB) mobilise un volume relatif de ressources presqu'égal à la
moyenne de l'échantillon des pays pris ici comme comparateurs.
Après avoir examiné l'indicateur de couverture
quantitative globale et celui de la mobilisation des ressources pour
l'éducation, on peut maintenant aborder la question de l'efficience.
Pourcefaire,deuxméthodescomplémentaires peuvent permettre de
l'approcher :
i) Enmettant en regard de façon graphique l'indicateur
de couverture globale et le volume des ressources publiques mobilisées
par le système ;
ii) En calculantlerapportentre l'espérancedeviescolaire
et lesdépenses
publiquescourantesallouéesausecteurenpourcentageduPIB.Onidentifieainsiun
coefficient d'efficience qui correspond à un nombre moyen
d'années de scolarisation pour 1 % du PIB alloué au
fonctionnement du secteur.
Le graphique 10 montre la position des différents pays
pris en compte dans le tableau 5.Nous pouvons remarquer que les points du
graphique sont plus ou moins éloignés les uns des autres
traduisant la forte dispersion du volume relatif des ressources publiques
mobilisées et de la couverture globale du système éducatif
des différents pays.La corrélation entre les dépenses
publiques courantes d'éducation en % du PIB et l'EVS est faible, car le
coefficient de corrélation est de 0,2. Des pays qui mobilisent des
volumes relatifs comparablesde ressources publiques pour leur système
éducatif (exemple du Niger et du Cameroun), offrent des niveaux
très différents de couverture scolaire (4,9 années pour le
Niger contre 10,9 pour le Cameroun).
Graphique 9 :
Dépenses publiques d'éducation (% PIB) et EVS, Comparaison,
année 2011 ou proche
Source : Base de données de l'Institut de
statistique de l'UNESCO, nos calculs
Concernant la situation de la Côte d'Ivoire, une
première observation est que les paramètres sont tels que le
pays(i) mobilise presque le même volume de ressources publiques que la
moyenne de l'échantillon des pays comparateurs (4,6% du PIB), et (ii)
génère une couverture quantitative très inférieure
à la moyenne des pays comparateurs (5,5 années contre 9
années). On a donc tendance à conclure que l'efficience dans
l'utilisation des ressources publiques est sans doute plutôt faible en
Côte d'Ivoire. Elle est plus faible que celle du Malawi dont le volume de
ressources publiques est le même que celui de la Côte d'Ivoire (4,6
% du PIB) mais dont l'EVS est beaucoup plus élevé (10,4
années) que celle de la Côte d'Ivoire (5,5 années). Des
pays comme la République Centrafricaine, la Guinée, l'Ouganda, le
Madagascar, le Cameroun, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Togo, le Mali ou le
Bénin dépensent moins (parfois beaucoup moins) de ressources
publiques pour l'éducation par rapport à la Côte d'Ivoire
et ont pourtant un système d'éducation qui offre un volume plus
(voire beaucoup plus) grand de couverture scolaire à leurs
populations.
Au-delà de l'approche graphique, une manière
d'identifier le degré d'efficience dans un pays donné consiste
à calculer le rapport entre la durée moyenne de scolarisation et
le pourcentage du PIB alloué au secteur (tableau 4, colonne 4). Ce
rapport indique le nombre d'années de scolarisation qu'un pays
réussit à offrir à sa population en dépensant 1 %
de son PIB en éducation. Plus cette statistique est
élevée, plus le pays est efficient dans l'usage des ressources
publiques allouées à l'éducation.
Graphique 10 :
Coefficient d'efficience (année EVS pour 1% de PIB) par pays,
année 2011 ou proche
Source : Base de données de l'Institut de
statistique de l'UNESCO, nos calculs
Avec cette méthode, l'indicateur d'efficience
s'établit à 1,19 en Côte d'Ivoire, contre une valeur
moyenne de 2,3 pour les 19 pays de l'échantillon
considérés, classant ainsi la Côte d'ivoire en
avant-dernière position parmi les pays considérés. Comme
on peut le voir sur le graphique ci-dessus, la Côte d'Ivoire est le pays
le moins efficient, devant la Tanzanie, dans l'usage des ressources publiques
allouées à l'éducation, parmi les pays
considérés dans notre échantillon.
Il conviendrait donc que la Côte d'Ivoire augmente son
indicateur d'efficience de 48% pour rejoindre le niveau moyen d'efficience des
pays comparateurs.
Une telle situation d'efficience devrait amener les politiques
éducatives à une meilleure gestion et planification du
système, plus précisément au niveau des ressources
allouées au secteur. En vue de faire une proposition concrète,
nousexaminerons à présents des options qui pourraient être
envisagées pour une meilleure gestion des ressources du système
éducatif ivoirien.
CHAPITRE VI : SIMULATION DES ALLOCATIONS DE
RESSOURCES
La construction d'un modèle de simulation
financière est d'une utilité incontournable pour l'instruction
des décisions de politique éducative en référence
aux ressources susceptibles d'être mobilisées, l'idée
étant de savoir si la vision à moyen terme du pays pour son
système éducatif est compatible aux ressources disponibles.
Nous examinerons en premier lieu le volume des ressources
publiques qui pourraient être mobilisées d'ici l'année
2020, puis nous évaluerons les implications en dépenses de
quelques options de politique éducative.
I. HYPOTHESES DE LA SIMULATION
Pour l'émission des hypothèses de notre
modèle de simulation financière, nous nous inspirerons des
hypothèses du modèle de simulation du Cadre de politique
éducative sectorielle de la Côte d'Ivoire pour l'horizon 2020
de mai 2009.
1. Hypothèses du bloc
ressources
Les ressources publiques anticipées pour le secteur
dépendent i) de l'évolution du cadre macro-économique
global (du PIB du pays et des recettes de l'Etat) et ii) de la part des
ressources affectées à l'éducation.
Le cadre macro-économique global retenu dans ce
modèle de simulation s'appuie sur les hypothèses utilisées
par les macro-économistes nationaux et internationauxdans les documents
de référence. Ces hypothèses sont:
· une croissance annuelle réelle du PIB de 4,6 %
en moyenne sur la période 2012-2020.
· des recettes domestiques fiscales et non fiscales (hors
dons) stabilisées à 21% du PIB à l'horizon 2020.
Alors que ces derniers éléments sont
exogènes pour la politique éducative, la valeur de la part des
dépenses courantes d'éducation en proportion des recettes
domestiques de l'Etat en 2020 est une variable de décision dans le
modèle; cette statistique est estimée à 19,6% en 2012 et
les hypothèses instrumentales retenues pour l'année 2020
sont :
i) une augmentation relativement modérée
à 23 %;
ii) une augmentation plus conséquente à 26
%.13(*)
2. Hypothèses du bloc
dépenses
Nous nous donnons d'étudier quatre (4) Scénarios
de Scolarisation (SS-1 ; SS-2 ; SS-3 ; SS-4) qui correspondent
chacun à des options différentes de priorité dans la
politique éducative. Du scénario SS-1 au scénario SS-4,
l'on part d'une vision optimiste qui envisage une fourchette haute (en
quantité et en qualité) et qui ne se soucie, au préalable,
ni de soutenabilité budgétaire, ni de faisabilité
logistique, pour aboutir à un scénario SS-4 se fondant sur un
progrès vers une soutenabilité budgétaire.
Le tableau ci-dessous présente les principales
hypothèses que nous postulons dans notre modèle, lesquelles
diffèrent d'un scénario à un autre.
Le tableau ci-dessousdonneles détails des
paramètres caractéristiques de l'organisation et des
dépenses courantes dans les différents scénarios
considérés.
Tableau 6 :
Hypothèses de couverture des différents segments de
l'enseignement
Eléments de politique
générale
|
Cible 2020
|
Préscolaire
|
SS-1
|
SS-2
|
SS-3
|
SS-4
|
Ressources publiques courantes pour PE en% dépenses
publiques d'éducation
|
5
|
5
|
5
|
5
|
|
|
|
|
|
[0-3] % Couverture
|
35
|
30
|
30
|
25
|
[0-3] % Couverture dans le milieu urbain
|
35
|
30
|
30
|
30
|
[4-5] % Couverture
|
35
|
30
|
30
|
25
|
[4-5] % Effectifs dans le système préscolaire
formel urbain
|
35
|
30
|
30
|
30
|
[4-5] % Effectifs dans le système préscolaire
formel financé de façon privée
|
30
|
25
|
35
|
35
|
|
|
|
|
|
Primaire
|
|
|
|
|
Taux d'achèvement (%)
|
100
|
81
|
81
|
81
|
|
|
|
|
|
Secondaire 1er cycle
|
|
|
|
|
Taux de transition CM2-6ème (%)
|
100
|
100
|
100
|
70
|
Taux d'accès en 6ème (%)
|
96
|
78
|
78
|
55
|
Taux de survie dans le cycle (%)
|
90
|
90
|
90
|
90
|
Taux d'accès en 3ème (%)
|
86,12
|
70,50
|
70,50
|
49,35
|
Proportion de redoublants (%)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Secondaire 2nd cycle
|
|
|
|
|
Taux de transition 3ème-2nde
|
59,9
|
59,9
|
30,0
|
40,0
|
Taux d'accès en 2nde
|
48,4
|
40,1
|
20,1
|
19,3
|
Taux de survie dans le cycle
|
81%
|
81%
|
81%
|
81%
|
Taux d'accès en Terminale
|
39,2
|
32,5
|
16,3
|
15,6
|
Proportion de redoublants
|
10%
|
10%
|
10%
|
10%
|
|
|
|
|
|
Enseignement technique et formation
professionnelle
|
|
|
|
|
% de fin de primaire qui ne poursuivent pas dans l'ESG admis
en ETFP
|
40
|
40
|
40
|
20
|
Concernant les dépenses en capital, les
hypothèses retenues sont les suivantes :
· Coût de construction d'une salle de classe
équipée, y compris le coût des aménagements
périphériques (sanitaires ou pédagogiques)
Primaire : 10 millions Fcfa
Collège : 12 millions Fcfa
Lycée : 14 millions Fcfa
· Les dépenses en capital pour les services
d'appui sont évaluées à 10 % des dépenses annuelles
en capital au niveau des établissements
· Les dépenses de réhabilitation ne sont
pas prises en compte ici, car selon les programmes éducatifs en cours,
ces travaux devraient être réalisés d'ici fin 2012.
II. RESULTATS DE LA
SIMULATION
1. Résultats du bloc
ressources
Le tableau ci-après, présente l'estimation des
ressources publiques qui pourraient être mobilisées pour le
secteur à l'horizon de l'année 2020 selon les hypothèses
instrumentales proposées ci-dessus.
Tableau 7 : Ressources anticipées
pour l'éducation
|
2012
|
2020
|
PIB (en milliards de Fcfa*)
|
11 699,4
|
16 765
|
Taux de croissance annuel du PIB (%)
|
|
4,6
|
Ressources fiscales et non fiscales (hors dons) en % du PIB
|
22,0
|
21,0
|
Ressources fiscales et non fiscales hors dons (en milliards de
Fcfa*)
|
2 568,2
|
3 582
|
Dépenses courantes d'éducation en % des recettes
hors dons
|
21,9
|
23,0
|
26,0
|
Dépenses courantes d'éducation (en
milliards de Fcfa*)
|
563,2
|
824
|
931
|
Source : Nos calculs
*Fcfa de 2012
2. Résultats du bloc
dépenses
Le tableau ci-après, propose une récapitulation
des dépenses courantes anticipées en 2020 selon les
différents scénarios considérés.
Tableau 8:
Récapitulatif des dépenses courantes en 2020 selon les
divers scénarios
|
2012
|
Dépenses en 2020 (millions Fcfa de
2012)
|
Millions Fcfa
|
%
|
SS-1
|
SS-2
|
SS-3
|
SS-4
|
Petite enfance
|
9 183
|
1,6
|
61 770
|
59 938
|
52 933
|
45 224
|
Alphabétisation
|
1 460
|
0,3
|
20 986
|
24 635
|
28 269
|
17 011
|
Enseignement primaire
|
235 161
|
41,4
|
473 416
|
374 970
|
374 970
|
373 461
|
Enseignement secondaire 1er cycle
|
111 611
|
19,6
|
603 978
|
503 050
|
503 050
|
180 898
|
Enseignement secondaire 2eme cycle
|
61 556
|
10,8
|
359 255
|
302 232
|
151 013
|
85 958
|
EFTP 1er cycle
|
5 504
|
1,0
|
12426
|
10586
|
9759
|
3784
|
EFTP 2nd cycle
|
32 608
|
5,7
|
95000
|
73494
|
66721
|
47654
|
Formation instituteurs
|
4 810
|
0,8
|
11 716
|
8 974
|
8 974
|
9 445
|
Enseignement supérieur
|
106 116
|
18,7
|
252 743
|
206 777
|
158 118
|
149 036
|
Dépenses courantes du secteur
|
568 009
|
100
|
1 879 574
|
1 555 682
|
1 344 833
|
903 025
|
Source : Nos calculs
En dehors des dépenses courantes, le modèle de
simulation prévoit les dépenses en capital compte tenu des
besoins suscités par les ambitions de politique
éducative.
Les estimations des dépenses en capital par niveaux et
types d'études (ceux pour lesquelles des estimations sont aujourd'hui
possibles), selon les scénarios décrits
précédemment, sont données dans le tableau 12 en annexe
C.
III. ANALYSE DES RESULTATS DE LA SIMULATION
Sur la base des résultats du modèle de
simulation, on peut considérer que les ressources publiques pour le
secteur de l'éducation et de la formation pourraient, à l'horizon
de l'année 2020, s'inscrire dans une fourchette comprise entre 824
milliards de Fcfa (de 2012) considérés comme une estimation
basse, et 931 milliards de Fcfa, considérés comme une estimation
haute.
Analyse du scénario SS-1
Au plan des dépenses, le montant pour l'ensemble du
secteur, des dépenses courantes en 2012, est de 568 009 millions de
Fcfa. Compte tenu de l'ambition forte exprimée à travers des
hypothèses très optimistes, le montant, projeté à
l'horizon 2020, des dépenses courantes s'élève à 1
879 574 millions de Fcfa. Cette projection donne des dépenses trop
élevés (égales à plus de trois (3) fois celles
constatées en 2012). Ce chiffre est surtout trop élevé au
vu des ressources mobilisables d'ici 2020. En effet, un tel scénario
créera un déficit de plus de 950 milliard de Fcfa de 2012, ce qui
est insupportable pour les finances ivoiriennes. Il serait donc invraisemblable
d'atteindre l'achèvementuniversel du cycle primaire à l'horizon
2020. Il convient donc de tourner le regard vers d'autres options relativement
soutenables par les capacités nationales.
Analyse du scénario SS-2
Ce scénario cible uniquement des changements concernant
l'enseignement primaire. Les ajustements concernent en premier lieu la
couverture anticipée du système à l'horizon de
l'année 2020, en ramenant, pour des raisons de réalisme,
l'objectif du taux d'accès à90 % et celui du taux de
rétention en cours de cycle à la même valeur. Ces
dispositions ont pour conséquences la réduction des
dépenses courantes à partir de celle du niveau secondaire car
cette réduction du taux d'achèvement entraine une
réduction des effectifs des cycles post primaire.
Ainsi, l'estimation du montant de dépenses courantes du
secteur, pour ce scénario,nous donne 1 555 682 millions de Fcfa de 2012,
réduisant les estimations du scénario 1 de plus de 320 milliard.
Cependant, la soutenabilité financière par les finances publiques
demeure à un niveau trop bas.
Analyse du scénario SS-3
Contrairement au SS-2, le SS-3 anticipe un remodelage
significatif de la partie haute (second cycle secondaire général
et technique et enseignement supérieur), notamment pour assurer son
homogénéité et son efficience en relation avec les
perspectives d'emploi dans le secteur moderne de l'économie
nationale.
En considérant tous ces restructurations, le montant
des dépenses courantes du secteur s'élève à 1 344
833 millions de Fcfa de 2012 (contre 1 555 682 millions au SS-2) à
l'horizon 2020.
Une progression assez marquée vers la
soutenabilité est observée, toute fois, des choix
complémentaires et des économies additionnelles sont
nécessaires pour y parvenir.
Analyse du scénario SS-4
La stratégie est maintenant que la partie haute du
système doit être protégée et qu'il ne serait pas
pertinent de vouloir y faire des économies additionnelles.
L'on aboutit, compte tenu des hypothèses, à un
montant de 903 025 millions de Fcfa comme dépenses courantes en 2020, un
chiffre proche des perspectives plausibles pour la mobilisation des ressources
publiques pour le secteur.
Analyse des dépenses en
capital
Le premier constat est que les besoins en capital
décroisent de SS-1 à SS-4. Un autre constat est que ces besoins,
mêmes limités au primaire, au secondaire général,
à la petite enfance et à l'alphabétisation, et surtout
limités dans le scénario 4 (qui est le seul à passer le
test de la soutenabilité financière) s'avèrent
relativement importants.
Dans la mesure où les chiffres des dépenses
courantes sont susceptibles d'«épuiser» les
possibilités de mobilisation des ressources publiques nationales, cela
signifie que le pays devrait se tourner vers les sources de financement
extérieur pour assurer le financement de la plus grande partie de ces
dépenses en capital.
CONCLUSIONET RECOMMANDATIONS
En somme, le système éducatif ivoirien a
évolué depuis 1990 dans un environnement défavorable
à son développement, allant des effets de la crise
économique des années 1980 à la crise socio-politique de
la dernière décennie. Si l'arbitrage intersectoriel a ralenti
l'atteinte des objectifs initiaux de politiques éducatives, l'arbitrage
intra sectoriel a réduit l'efficacité et l'efficience du
système éducatif. La simulation des allocations de ressources au
niveau du secteur a montré les limites de la vision que le
système éducatif pourrait se donner à l'horizon 2020 et
tout porte à croire que l'atteinte de l'achèvement universel du
cycle primaire est loin de portée. Cependant, des espoirs peuvent
être muris pour une progression significative vers l'achèvement
universel du cycle primaire. Cela ne sera possible que sous réserve du
suivi d'un certain nombre de réformes et de mode de financement
favorables à une meilleure gestion du secteur. Les scénarios 3 et
4 sont à approfondir pour en identifier les actions clés à
mettre en place.
Avec l'atteinte du point de décision en Mai 2009 et
plus récemment (juin 2012) celle du point d'achèvement de
l'initiative PPTE, la Côte d'Ivoire prend un nouveau départ dans
sa stratégie de développement. C'est une excellente occasion pour
le secteur Education/Formation ivoirien de redresser les failles de son
système et accélérer la réalisation des OMD. Ainsi,
les recommandations que nous formulons sont les suivantes :
- restructurer les allocations par nature de ressources du
secteur en privilégiant les dépenses de fonctionnement ;
- définir des critères d'allocation de
ressources au niveau des dépenses de fonctionnement en vue d'assurer la
transparence dans la gestion financière du secteur ;
- réduire substantiellement les subventions au
privé par la construction d'établissements scolaires (notamment
au secondaire général) ;
- approfondir le SS-4 qui s'avère être une
situation soutenable pour l'économie ivoirienne en vue d'une meilleure
anticipation des ressources du secteur et d'une amélioration
significative des indicateurs de scolarisation.
ANNEXES
Annexe A : Organisations ministérielles
Figure 2 :
Organisation du men
Source : MEN Côte d'Ivoire
Figure 3 : Organigramme du METFP
Source : METFP Côte d'Ivoire
Figure 4 : Organigramme du MESRS
Source : MESRS Côte d'Ivoire
Annexe B : Tableaux
des indicateurs économiques
Tableau 9 :
Evolution des dépenses par ordre d'enseignement
Niveaux
|
Nature des dépenses
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
|
|
|
|
|
|
Enseignement préscolaire
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
6 361 497 065
|
7 412 231 564
|
6 519 788 105
|
8 450 273 517
|
Dépenses de biens et services
|
523 548 549
|
480 979 714
|
342 127 750
|
535 805 783
|
Subventions et transferts
|
305 258 232
|
329 794 318
|
306 156 108
|
196 941 613
|
Total dépenses courantes
|
7 190 303 846
|
8 223 005 596
|
7 168 071 963
|
9 183 020 913
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
791 718 610
|
509 974 036
|
217 805 358
|
261 053 483
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
323 186 425
|
367 520 341
|
159 441 572
|
109 441 572
|
Total dépenses d'investissement
|
1 114 905 035
|
877 494 376
|
377 246 931
|
370 495 056
|
Dépenses totales
|
8 305 208 881
|
9 100 499 973
|
7 545 318 893
|
9 553 515 968
|
|
|
|
|
|
|
Enseignement primaire
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
159 028 987 697
|
185 669 306 371
|
166 417 605 992
|
215 693 250 476
|
Dépenses de biens et services
|
12 858 926 371
|
12 049 439 110
|
10 229 103 860
|
10 624 209 274
|
Subventions et transferts
|
11 607 890 952
|
12 899 271 066
|
5 166 726 387
|
8 843 774 809
|
Total dépenses courantes
|
183 495 805 020
|
210 618 016 547
|
181 813 436 240
|
235 161 234 560
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
18 476 075 952
|
12 053 477 728
|
5 908 086 932
|
9 609 779 848
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
9 690 588 859
|
9 648 686 736
|
2 827 828 224
|
1 877 828 224
|
Total dépenses d'investissement
|
28 166 664 812
|
21 702 164 465
|
8 735 915 156
|
11 487 608 073
|
Dépenses totales
|
211 662 469 832
|
232 320 181 011
|
190 549 351 396
|
246 648 842 632
|
|
|
|
|
|
|
Enseignement secondaire premier cycle
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
68 276 202 474
|
73 650 484 060
|
68 801 096 958
|
89 172 850 137
|
Dépenses de biens et services
|
7 065 688 665
|
7 492 324 783
|
5 194 033 662
|
6 981 473 253
|
Subventions et transferts
|
12 887 911 732
|
14 895 889 358
|
15 486 461 646
|
15 456 462 100
|
Total dépenses courantes
|
88 229 802 871
|
96 038 698 200
|
89 481 592 266
|
111 610 785 490
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
7 149 369 752
|
5 280 941 355
|
3 724 951 575
|
4 936 419 516
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
2 478 780 604
|
3 260 227 850
|
173 566 979
|
173 566 979
|
Total dépenses d'investissement
|
9 628 150 356
|
8 541 169 205
|
3 898 518 554
|
5 109 986 495
|
Dépenses totales
|
97 857 953 227
|
104 579 867 405
|
93 380 110 820
|
116 720 771 985
|
|
|
|
|
|
|
Enseignement secondaire second cycle
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
42 778 135 797
|
46 204 648 101
|
38 549 582 173
|
49 963 972 465
|
Dépenses de biens et services
|
3 873 978 391
|
4 153 811 920
|
2 993 351 570
|
4 078 168 088
|
Subventions et transferts
|
7 035 997 248
|
8 114 652 758
|
7 311 954 705
|
7 513 954 900
|
Total dépenses courantes
|
53 688 111 436
|
58 473 112 780
|
48 854 888 449
|
61 556 095 454
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
3 849 660 636
|
2 843 583 807
|
1 626 079 995
|
2 167 504 030
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
1 334 728 017
|
1 755 507 304
|
128 775 501
|
128 775 501
|
Total dépenses d'investissement
|
5 184 388 653
|
4 599 091 110
|
1 754 855 496
|
2 296 279 531
|
Dépenses totales
|
58 872 500 089
|
63 072 203 890
|
50 609 743 945
|
63 852 374 984
|
|
|
|
|
|
|
Enseignement Technique et Formation
Professionnelle
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
19 894 302 785
|
22 501 569 490
|
18 712 734 271
|
22 100 774 659
|
Dépenses de biens et services
|
4 151 499 319
|
4 934 832 768
|
7 514 354 496
|
7 194 002 255
|
Subventions et transferts
|
3 509 675 789
|
13 122 296 716
|
9 876 264 387
|
8 817 590 529
|
Total dépenses courantes
|
27 555 477 893
|
40 558 698 974
|
36 103 353 154
|
38 112 367 443
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
1 588 841 207
|
4 502 624 937
|
5 543 364 226
|
2 744 965 310
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
70 124 576
|
3 032 077 255
|
0
|
0
|
Total dépenses d'investissement
|
1 658 965 783
|
7 534 702 192
|
5 543 364 226
|
2 744 965 310
|
Dépenses totales
|
29 214 443 676
|
48 093 401 166
|
41 646 717 380
|
40 857 332 753
|
|
|
|
|
|
|
Enseignement Supérieur et Recherche
Scientifique
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
33 548 865 776
|
34 153 848 579
|
33 510 496 167
|
40 269 012 829
|
Dépenses de biens et services
|
6 852 099 745
|
7 846 463 381
|
10 092 997 562
|
7 853 934 268
|
Subventions et transferts
|
46 747 059 292
|
54 404 464 986
|
58 943 270 926
|
57 993 798 458
|
Total dépenses courantes
|
87 148 024 813
|
96 404 776 946
|
102 546 764 655
|
106 116 745 555
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
6 430 305 912
|
5 302 687 725
|
13 977 176 339
|
34 609 547 820
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
|
|
|
|
Total dépenses d'investissement
|
6 430 305 912
|
5 302 687 725
|
13 977 176 339
|
34 609 547 820
|
Dépenses totales
|
93 578 330 725
|
101 707 464 671
|
116 523 940 994
|
140 726 293 375
|
|
|
|
|
|
|
Alphabétisation
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
654 861 938
|
748 201 954
|
670 142 249
|
868 568 919
|
Dépenses de biens et services
|
27 751 551
|
34 892 771
|
352 715 499
|
591 371 197
|
Subventions et transferts
|
219 961 824
|
175 627 796
|
96 583 762
|
0
|
Total dépenses courantes
|
902 575 313
|
958 722 520
|
1 119 441 510
|
1 459 940 115
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
27 715 761
|
13 730 953
|
20 340 846
|
66 217 455
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
428 143 968
|
391 996 915
|
11 197 870
|
11 197 870
|
Total dépenses d'investissement
|
455 859 728
|
405 727 868
|
31 538 716
|
77 415 325
|
Dépenses totales
|
1 358 435 041
|
1 364 450 389
|
1 150 980 226
|
1 537 355 440
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
Dépenses de Fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
330 542 853 532
|
370 340 290 118
|
333 181 445 915
|
426 518 703 002
|
Dépenses de biens et services
|
35 353 492 591
|
36 992 744 447
|
36 718 684 399
|
37 858 964 118
|
Subventions et transferts
|
82 313 755 069
|
103 941 996 998
|
97 187 417 922
|
98 822 522 409
|
Total dépenses courantes
|
448 210 101 192
|
511 275 031 563
|
467 087 548 236
|
563 200 189 529
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
38 313 687 829
|
30 507 020 541
|
31 017 805 271
|
54 395 487 463
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
14 325 552 450
|
18 456 016 401
|
3 300 810 146
|
2 300 810 146
|
Dépenses totales
|
500 849 341 471
|
560 238 068 505
|
501 406 163 653
|
619 896 487 138
|
Source SIGFIP, nos calculs
Tableau 10 :
Evolution des dépenses par Ministère
Ministères
|
Nature des dépenses
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
MEN
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
277 099 684 972
|
313 684 872 049
|
280 958 215 477
|
364 148 915 514
|
Dépenses de biens et services
|
24 349 893 527
|
24 211 448 298
|
19 111 332 341
|
22 811 027 595
|
Subventions et transferts
|
32 057 019 988
|
36 415 235 296
|
28 367 882 609
|
32 011 133 422
|
Total dépenses courantes
|
333 506 598 487
|
374 311 555 643
|
328 437 430 427
|
418 971 076 531
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
30 294 540 710
|
20 701 707 879
|
11 497 264 706
|
17 040 974 333
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
14 255 427 874
|
15 423 939 146
|
3 300 810 146
|
2 300 810 146
|
Total dépenses d'investissement
|
44 549 968 584
|
36 125 647 025
|
14 798 074 852
|
19 341 784 479
|
Dépenses totales
|
378 056 567 071
|
410 437 202 668
|
343 235 505 279
|
438 312 861 010
|
|
|
|
|
|
|
METFP
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
19 894 302 785
|
22 501 569 490
|
18 712 734 271
|
22 100 774 659
|
Dépenses de biens et services
|
4 151 499 319
|
4 934 832 768
|
7 514 354 496
|
7 194 002 255
|
Subventions et transferts
|
3 509 675 789
|
13 122 296 716
|
9 876 264 387
|
8 817 590 529
|
Total dépenses courantes
|
27 555 477 893
|
40 558 698 974
|
36 103 353 154
|
38 112 367 443
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
1 588 841 207
|
4 502 624 937
|
5 543 364 226
|
2 744 965 310
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
70 124 576
|
3 032 077 255
|
0
|
0
|
Total dépenses d'investissement
|
1 658 965 783
|
7 534 702 192
|
5 543 364 226
|
2 744 965 310
|
Dépenses totales
|
29 214 443 676
|
48 093 401 166
|
41 646 717 380
|
40 857 332 753
|
|
|
|
|
|
|
MESRS
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
33 548 865 776
|
34 153 848 579
|
33 510 496 167
|
40 269 012 829
|
Dépenses de biens et services
|
6 852 099 745
|
7 846 463 381
|
10 092 997 562
|
7 853 934 268
|
Subventions et transferts
|
46 747 059 292
|
54 404 464 986
|
58 943 270 926
|
57 993 798 458
|
Total dépenses courantes
|
87 148 024 813
|
96 404 776 946
|
102 546 764 655
|
106 116 745 555
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
6 430 305 912
|
5 302 687 725
|
13 977 176 339
|
34 609 547 820
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
|
|
|
|
Total dépenses d'investissement
|
6 430 305 912
|
5 302 687 725
|
13 977 176 339
|
34 609 547 820
|
Dépenses totales
|
93 578 330 725
|
101 707 464 671
|
116 523 940 994
|
140 726 293 375
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
Dépenses de fonctionnement
|
|
|
|
|
Dépenses de Personnel
|
330 542 853 532
|
370 340 290 118
|
333 181 445 915
|
426 518 703 002
|
Dépenses de biens et services
|
35 353 492 591
|
36 992 744 447
|
36 718 684 399
|
37 858 964 118
|
Subventions et transferts
|
82 313 755 069
|
103 941 996 998
|
97 187 417 922
|
98 822 522 409
|
Total dépenses courantes
|
448 210 101 192
|
511 275 031 563
|
467 087 548 236
|
563 200 189 529
|
Dépenses d'investissement
|
|
|
|
|
Dép d'investissement- part nationale
|
38 313 687 829
|
30 507 020 541
|
31 017 805 271
|
54 395 487 463
|
Dépenses d'investissement- part PTF
|
14 325 552 450
|
18 456 016 401
|
3 300 810 146
|
2 300 810 146
|
Total dépenses d'investissement
|
52 639 240 279
|
48 963 036 942
|
34 318 615 417
|
56 696 297 609
|
Dépenses totales
|
500 849 341 471
|
560 238 068 505
|
501 406 163 653
|
619 896 487 138
|
Source : SIGFIP, nos calculs
Annexe C :
Résultats du modèle de simulation
Tableau 11 :
Hypothèses et résultats du modèle de
simulation
Paramètres et principaux
indicateurs
|
Situation en 2012
|
Situation en 2020
|
Scénario 1
|
Scénario 2
|
Scénario 3
|
Scénario 4
|
Petite enfance
|
|
|
|
|
|
Pour les 0-3 ans
|
|
|
|
|
|
% de couverture
|
10
|
35,0%
|
30,0%
|
30,0%
|
25,0%
|
Nombre d'enfants de 0 - 3 ans couverts
|
-
|
1 286 828
|
1 102 996
|
1 102 996
|
919 163
|
Pour les 4-5 ans
|
|
|
|
|
|
% de couverture
|
16%
|
35,0%
|
30,0%
|
30,0%
|
25,0%
|
% effectif en Urbain
|
|
65,0%
|
70,0%
|
70,0%
|
70,0%
|
% effectif en Rural
|
|
35,0%
|
30,0%
|
30,0%
|
30,0%
|
Nombre d'enfants de 4 - 5 ans couverts
|
110 125
|
567 038
|
486 033
|
486 033
|
405 027
|
Coût unitaire des services (PIB/hab)*
|
|
|
|
|
|
Pour les 0-3 ans
|
|
|
|
|
|
Urbain
|
0,06
|
0,06
|
0,07
|
0,06
|
0,06
|
Rural
|
0,04
|
0,04
|
0,05
|
0,04
|
0,04
|
Pour les 4-5 ans
|
|
|
|
|
|
Urbain
|
0,16
|
0,13
|
0,16
|
0,13
|
0,16
|
Rural
|
0,05
|
0,05
|
0,06
|
0,05
|
0,05
|
Dépenses courantes de la petite
enfance*
|
15 340
|
61 770
|
59 938
|
52 933
|
45 224
|
Primaire
|
|
|
|
|
|
Taux d'achèvement (%)
|
57
|
100
|
81
|
81
|
81
|
Proportion de redoublants (%)
|
10
|
10
|
10
|
10
|
10
|
Nombre total d'élèves (milliers)
|
2 530
|
4 710
|
4 027
|
4 027
|
4 027
|
% d'élèves dans le privé
|
10
|
7
|
7
|
7
|
7
|
Nombre d'élèves du public (en milliers)
|
2 270
|
4 404
|
3 766
|
3 766
|
3 766
|
Rapport élèves-maîtres (public)
|
40
|
40
|
45
|
45
|
45
|
Nombre d'enseignants (public)
|
56 041
|
110 106
|
83 680
|
83 680
|
83 680
|
% de recrutement d'IA
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
% IA qui devient IO après 5 ans
|
755
|
1 275
|
647
|
647
|
1 102
|
% de promotion des I.O. au collège
|
0
|
-
|
-
|
-
|
30,0%
|
Nombre d'I.O
|
27 893
|
42 518
|
35 752
|
35 752
|
21 505
|
Nombre d'I.A.
|
24 372
|
61 211
|
43 885
|
43 885
|
56 667
|
Appui enseignants en zones difficiles
|
|
|
|
|
|
Proportion d'enseignants en zone difficile
|
0
|
10%
|
10%
|
10%
|
10%
|
Montant prime (% Coût moyen enseignants)
|
0
|
30%
|
30%
|
30%
|
30%
|
Salaire moyen d'un enseignant (PIB/hab)
|
4,78
|
4,57
|
4,68
|
4,68
|
4,28
|
Dépenses hors salaires enseignants (en % des dép.
totales)
|
31%
|
34%
|
34%
|
34%
|
34%
|
% du CU pour stimulation de la demande (cantine)
|
2%
|
3%
|
3%
|
3%
|
3%
|
Dépense par élève public (PIB/hab)
|
0,18
|
18%
|
16%
|
16%
|
16%
|
Subvention au privé (en millions de FCFA)
|
4 886
|
7 110
|
6 179
|
6 179
|
6 079
|
Dépenses courantes du primaire*
|
210 513
|
473 416
|
374 970
|
374 970
|
373 461
|
Secondaire 1er cycle
|
|
|
|
|
|
Taux de transition CM2-6ème
|
73,27
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
70,00
|
Taux d'accès en 6ème
|
39%
|
96%
|
78%
|
78%
|
55%
|
Taux de survie dans le cycle
|
95%
|
90%
|
90%
|
90%
|
90%
|
Taux d'accès en 3ème (%)
|
37,50
|
86,12
|
70,50
|
70,50
|
49,35
|
Proportion de redoublants
|
10%
|
10%
|
10%
|
10%
|
10%
|
Nombre total d'élèves (milliers)
|
726
|
2 161
|
1 769
|
1 769
|
1 239
|
% d'élèves dans le privé
|
32%
|
15%
|
15%
|
15%
|
22%
|
Nombre d'élèves dans le public (en milliers)
|
492
|
1 837
|
1 504
|
1 504
|
966
|
Nombre moyen d'élèves par division
pédagogique
|
63
|
45
|
45
|
45
|
55
|
Rapport élèves-maîtres (public)
|
48
|
29
|
29
|
29
|
54
|
Nombre d'enseignants dans le public
|
10 204
|
62 647
|
51 283
|
51 283
|
17 747
|
Service effectif hebdo. d'un enseignant (heures)
|
19
|
18
|
18
|
18
|
24
|
Recrutement des enseignants
|
|
|
|
|
|
% des CAPCM
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Salaire moyen d'un enseignant (PIB/hab)
|
8,87
|
8,55
|
8,56
|
8,56
|
8,66
|
Dépenses hors salaires enseignants (en % des dép.
totales)
|
40%
|
45%
|
45%
|
45%
|
45%
|
Coût unitaire public (PIB/hab)
|
0,31
|
0,53
|
0,53
|
0,53
|
0,29
|
Subvention des élèves orientés dans le
privé
|
14 200
|
26 235
|
21 827
|
21 827
|
15 033
|
Dépenses courantes du 1er cycle
général*
|
90 803
|
603 978
|
503 050
|
503 050
|
180 898
|
Secondaire 2nd cycle
|
|
|
|
|
|
Taux de transition 3ème-2nde
|
51,7
|
59,9
|
59,9
|
30,0
|
40,0
|
Taux d'accès en 2nde
|
18,6
|
48,4
|
40,1
|
20,1
|
19,3
|
Taux de survie dans le cycle
|
82%
|
81%
|
81%
|
81%
|
81%
|
Taux d'accès en Terminale
|
15,2
|
39,2
|
32,5
|
16,3
|
15,6
|
Proportion de redoublants
|
13%
|
10%
|
10%
|
10%
|
10%
|
Nombre total d'élèves (milliers)
|
225
|
693
|
573
|
287
|
276
|
% d'élèves dans le privé
|
46%
|
20%
|
20%
|
20%
|
46%
|
Nombre d'élèves dans le public (en milliers)
|
121
|
554
|
459
|
230
|
149
|
Nombre moyen d'élèves par division
pédagogique
|
47
|
40
|
40
|
40
|
45
|
Nombre d'enseignants dans le public
|
5 904
|
31 341
|
25 953
|
12 998
|
7 495
|
Service effectif hebdo. d'un enseignant (heures)
|
14
|
14
|
14
|
14
|
14
|
Recrutement des enseignants
|
|
|
|
|
|
% des CAPES
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Salaire moyen d'un enseignant (PIB/hab)
|
10,4
|
10,5
|
10,5
|
10,5
|
10,4
|
Dépenses hors salaires enseignants (en % des dép.
totales)
|
40%
|
45%
|
45%
|
45%
|
45%
|
Dépenses sociales(bourses et aides, millions FCFA)
|
270
|
978
|
823
|
412
|
390
|
Coût unitaire public (PIB par tête)
|
0,85
|
1,08
|
1,08
|
1,08
|
0,96
|
Subvention des élèves orientés dans le
privé (en millions)
|
995
|
3 601
|
3 030
|
1 518
|
1 435
|
Dépenses courantes du 2nd cycle
général *
|
53 004
|
359 255
|
302 232
|
151 013
|
85 958
|
Enseignement technique et formation
professionnelle
|
|
|
|
|
|
% de fin de primaire qui ne poursuivent pas dans l'ESG admis en
ETFP
|
19,1%
|
40%
|
40%
|
40%
|
20%
|
Nombre d'élèves en flux au cycle 1
|
12 262
|
24 106
|
24 106
|
24 106
|
12 053
|
Coût unitaire (en PIB/hbt)
|
0,00
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
% de fin de collège qui ne poursuivent pas dans l'ESG
admis en ETFP
|
23%
|
40%
|
40%
|
40%
|
30%
|
Nombre d'élèves en flux au cycle 2
|
25 555
|
92 356
|
92 356
|
92 356
|
69 267
|
Coût unitaire (en PIB/hbt)
|
0,00
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
Dépenses courantes ETFP*
|
26 490
|
107 426
|
84 080
|
76 480
|
51 437
|
Alphabétisation
|
|
|
|
|
|
% Proportion cible d'analphabètes en 2020
|
|
40%
|
35%
|
30%
|
30%
|
Nombre moyen d'apprenants par an entre 2010 et 2020
|
|
181 364
|
250 874
|
321 247
|
321 247
|
Coût unitaire (en PIB/hbt)
|
|
0,177
|
0,147
|
0,130
|
0,080
|
Dépenses courantes
alphabétisation*
|
11 308
|
20 986
|
24 635
|
28 269
|
17 011
|
Enseignement supérieur et recherche
|
|
|
|
|
|
Nombre d'étudiants
|
156 329
|
328 586
|
218 903
|
177 947
|
177 947
|
Public Présentiel
|
72 030
|
177 897
|
97 002
|
68 108
|
68 108
|
Droit-Lettres-Economie
|
49 197
|
129 897
|
59 002
|
41 108
|
41 108
|
Sciences &médecine
|
22 833
|
48 000
|
38 000
|
27 000
|
27 000
|
Ecoles
|
6 768
|
12 603
|
9 095
|
7 805
|
7 805
|
Public Distance
|
3 077
|
4 000
|
4 000
|
8 000
|
8 000
|
Privé
|
65 634
|
100 448
|
86 129
|
75 450
|
75 450
|
Coût unitaire
|
|
|
|
|
|
Public Présentielle
|
0,89
|
0,76
|
1,34
|
1,22
|
1,10
|
Droit-Lettres-Economie
|
0,47
|
0,41
|
0,76
|
0,66
|
0,56
|
Sciences &médecine
|
1,80
|
1,70
|
2,23
|
2,07
|
1,92
|
Ecoles
|
3,93
|
4,14
|
4,14
|
4,11
|
3,61
|
Public Distance (en % du coût présentiel)
|
16%
|
14%
|
26%
|
23%
|
20%
|
Privé (Subvention))
|
0,71
|
0,75
|
0,75
|
0,75
|
0,70
|
Dépenses courantes Pédagogiques
|
46 679
|
114 005
|
105 150
|
73 056
|
65 388
|
Appui à la formation des enseignants
|
359
|
2 280
|
2 103
|
1 461
|
1 308
|
Appui à la recherche
|
539
|
3 420
|
3 154
|
2 192
|
1 962
|
Dépenses sociales
|
22 973
|
73 599
|
49 513
|
40 249
|
40 249
|
Dépenses courantes enseignement supérieur
et recherche*
|
103 511
|
252 743
|
206 777
|
158 118
|
149 036
|
Dépenses courantes totales du
secteur
|
510 969
|
1 879 574
|
1 555 682
|
1 344 833
|
903 025
|
Source : Nos calculs
*(en millions de FCFA 2007)
Tableau 12 : Répartition ex-post
des dépenses par ordre d'enseignement
Ordre d'enseignement
|
Situation en 2012 (%)
|
Situation en 2020 (%)
|
Scénario 1
|
Scénario 2
|
Scénario 3
|
Scénario 4
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses courantes de la petite enfance*
|
3
|
12
|
12
|
10
|
9
|
Dépenses courantes du primaire*
|
41
|
93
|
73
|
73
|
73
|
Dépenses courantes du 1er cycle général*
|
18
|
118
|
98
|
98
|
35
|
Dépenses courantes du 2nd cycle général *
|
10
|
70
|
59
|
30
|
17
|
Dépenses courantes ETFP*
|
5
|
21
|
16
|
15
|
10
|
Dépenses courantes alphabétisation*
|
2
|
4
|
5
|
6
|
3
|
Dépenses courantes enseignement supérieur et
recherche*
|
20
|
49
|
40
|
31
|
29
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses courantes totales du secteur
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : Nos calculs
Tableau 13 :
Dépenses en capital par niveau et type d'études selon
les divers scénarios
Scénario 1
|
Moyenne annuelle (millions Fcfa 2012)
|
2013-2016
|
2017-2020
|
Petite Enfance
|
2 933
|
3 439
|
Primaire
|
76 440
|
67 990
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
76 440
|
67 990
|
Secondaire Général 1
|
32 672
|
60 610
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
32 672
|
60 610
|
Secondaire Général 2
|
10 549
|
18 325
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
10 549
|
18 325
|
Alpha
|
7 059
|
7 022
|
Total
|
129 654
|
157 385
|
|
|
Scénario 2
|
Moyenne annuelle (millions Fcfa 2012)
|
2013-2016
|
2017-2020
|
Petite Enfance
|
2 933
|
3 439
|
Primaire
|
57 204
|
52 078
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
57 204
|
52 078
|
Secondaire Général 1
|
25 944
|
46 778
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
25 944
|
46 778
|
Secondaire Général 2
|
8 183
|
14 012
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
8 183
|
14 012
|
Alpha
|
7 059
|
7 022
|
Total
|
101 322
|
123 328
|
|
|
Scénario 3
|
Moyenne annuelle (millions Fcfa 2012)
|
2013-2016
|
2017-2020
|
Petite Enfance
|
2 933
|
3 439
|
Primaire
|
57 204
|
52 078
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
57 204
|
52 078
|
Secondaire Général 1
|
25 944
|
46 778
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
25 944
|
46 778
|
Secondaire Général 2
|
1 852
|
1 848
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
1 852
|
1 848
|
Alpha
|
7 059
|
7 022
|
Total
|
94 992
|
111 163
|
|
|
Scénario 4
|
Moyenne annuelle (millions Fcfa 2012)
|
2013-2016
|
2017-2020
|
Petite Enfance
|
1 601
|
1 916
|
Primaire
|
57 204
|
52 078
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
57 204
|
52 078
|
Secondaire Général 1
|
11 156
|
14 894
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
11 156
|
14 894
|
Secondaire Général 2
|
1 054
|
1 361
|
Réhabilitation
|
0
|
0
|
Expansion
|
1 054
|
1 361
|
Alpha
|
4 062
|
4 046
|
Total
|
75 077
|
74 294
|
Source : Nos calculs
Annexe
D :Définition et mode de calcul de quelques indicateurs
statistiques
Références bibliographiques
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ROGER BAMSSIE (2012). Compléments de cours de
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Un guide d'approche pour une plani?cation axée sur les résultats,
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Techniques, 58 p.
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Dakar+7, EPT, l'urgence de politiques sectorielles intégrées, 52
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- REPUBLIQUE FRANCAISE (2003). Formulaire atelier simulation, 4 p.
SITES INTERNET
www.banquemondiale.org
www.donnees.banquemondiale.org
www.poledakar.org
www.stats.uis.unesco.org
www.unesco.org
Table des matières
DÉDICACE
III
SOMMAIRE
IV
AVANT-PROPOS
V
REMERCIEMENTS
VI
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL
VII
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
VIII
LISTE DES ILLUSTRATIONS
IX
LISTE DES TABLEAUX
IX
LISTE DES GRAPHIQUES
IX
LISTE DES FIGURES
X
RÉSUMÉ
XI
ABSTRACT
XII
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : NOTION D'EVALUATION ET DE
POLITIQUE DE L'EDUCATION
3
I. NOTION D'EVALUATION
3
1. Approche définitionnelle
3
2. Caractéristiques
4
3. Avantage de l'évaluation
6
4. Précautions
7
II. NOTION DE POLITIQUE DE
L'EDUCATION
8
1. Approche définitionnelle
8
2. Caractéristiques
9
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE
11
I. REVUE THEORIQUE
11
II. REVUE EMPIRIQUE
13
CHAPITRE III : ETAT DU SECTEUR EDUCATION
IVOIRIEN
17
I. CARACTERISTIQUES DU SYSTEME
EDUCATIF IVOIRIEN
17
1. Préscolaire, primaire et
enseignement secondaire général
19
2. Enseignement technique et formation
professionnelle
19
3. L'enseignement supérieur
20
II. ENVIRONNEMENT
MACROECONOMIQUE ET ETAT DES LIEUX DU SYSTEME EDUCATIF IVOIRIEN
20
1. Contexte macroéconomique et
évolution des recettes de l'Etat
21
2. Diagnostic du système
éducatif
23
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE ET DONNEES
26
I. METHODOLOGIE DE L'EVALUATION
ECONOMIQUE
26
II. METHODOLOGIE DE LA
SIMULATION
27
CHAPITRE V : EVALUATION ECONOMIQUE DES
POLITIQUES EDUCATIVES
29
I. ANALYSE ECONOMIQUE DE
FINANCES PUBLIQUES DE 1990 A 2012
29
II. ANALYSE DES RESSOURCES
ALLOUEES AU SECTEUR PAR ORDRE D'ENSEIGNEMENT
33
III. ANALYSE ECONOMIQUE DE
CHAQUE ORDRE DE SCOLARISATION (PAR NATURE DES DEPENSES)
35
1. Les dépenses de personnel
35
2. Les dépenses hors salaires
36
3. Les dépenses en capital
37
IV. ANALYSE DES COÛTS
UNITAIRES DE FORMATION
37
1. Coûts dans l'enseignement
primaire
38
2. Coûts dans l'enseignement
secondaire
38
3. Coûts dans les autres ordres
d'enseignement
38
4. Dépenses unitaires
d'éducation en fonction du PIB/habitant
39
V. COMPARAISON DES EFFICIENCES
QUANTITATIVES DE LA DEPENSE PUBLIQUE EN EDUCATION ENTRES QUELQUES PAYS
D'AFRIQUE SUBSAHARIENNE
40
1. Espérance de vie scolaire (EVS) ou
durée moyenne de scolarisation
40
2. Mesure de l'efficience quantitative de la
dépense publique en éducation
41
CHAPITRE VI : SIMULATION DES ALLOCATIONS DE
RESSOURCES
46
I. HYPOTHESES DE LA
SIMULATION
46
1. Hypothèses du bloc ressources
46
2. Hypothèses du bloc
dépenses
47
II. RESULTATS DE LA
SIMULATION
48
1. Résultats du bloc ressources
48
2. Résultats du bloc
dépenses
49
III. ANALYSE DES RESULTATS DE
LA SIMULATION
49
RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
52
ANNEXES
XIV
Annexe A : Organisations
ministérielles
xiv
Annexe B : Tableaux des indicateurs
économiques
xvii
Annexe C : Résultats du
modèle de simulation
xxi
Annexe D : Définition et mode de
calcul de quelques indicateurs statistiques
xxvi
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
XXXIII
TABLE DES MATIÈRES
XXXVII
* 1 Cité par Patrick
ROBO dans son Essai « Les politiques éducatives et
l'éducation nationale », 1996
* 2 Résultat du MICS
2006
* 3 RESEN 2009
* 4Dictionnaire actuel de
l'éducation, Québec, Guérin, 1993
* 5Dictionnaire actuel de
l'éducation, Québec, Guérin, 1993
* 6Bustelo (1994) a mis en
lumière cette amélioration.
* 7 Annuaire statistique de
préscolaire 2008/2009
* 8 Annuaire statistique de
préscolaire 2008/2009
* 9 DEPS/METFP Côte
d'Ivoire, Données statistiques de 2004-2010
* 10Au début des
années 1990, face à la persistance de la crise, les salaires des
enseignants recrutés étaient pratiquement réduits de
moitié, sans avancement à la fonction publique, d'où le
phénomène de« salaires à deux
vitesses »entreles enseignants dit
« décrochés » et ceux
« raccrochés » frappés par les mesures de
restriction budgétaire.
* 11 Il s'agit d'une
proportion pour l'année 2007 tirée du RESEN 2009
* 12 Selon cette conception,
on ne pose pas qu'une structure serait efficiente mais on s'intéresse au
point de savoir si, pour un montant donné de ressources, on trouve
d'autres structures qui produisent plus/moins de résultats.
* 13Document de travail,
Cadre de politique éducative sectorielle de la Côte d'Ivoire pour
l'horizon 2020, République de Côte d'Ivoire, mai 2009.