1.3. Méthode et Analyses effectuées
? Méthode
Développement et définition du modèle
NPPEN à partir du modèle MRPP (Mielke et al., 1981;
Beaugrand & Helaouët, 2008) et choix d'une distance adaptée
(Mahalanobis, 1936) (Fig. II.3).
? Analyse 1
Une comparaison graphique entre les performances du
modèle basé sur la distance généralisée de
Mahalanobis et la distance de corde a été réalisée.
Dans le 1er cas, les deux paramètres environnementaux fictifs
utilisés étaient non-corrélés; dans le
2e cas, ils étaient très fortement
corrélés.
? Analyse 2
À partir des données brutes d'observation et
d'homogénéisation, les préférendums de la morue de
l'Atlantique ont été estimés pour chacun des
paramètres.
? Analyse 3
Le modèle est utilisé pour caractériser
la niche écologique potentielle de la morue de l'Atlantique comme une
fonction des paramètres SST, bathymétrie et SSS. Par la suite, la
conformité à la niche potentielle estimée, des enveloppes
environnementales, passées, présentes et futures de l'Atlantique
Nord (basées elles aussi sur SST, bathymétrie et SSS), a
été testée. A partir de ce test, des projections de la
distribution spatiale de cette espèce sur ces enveloppes ont
été réalisées.
1.4. Principaux résultats obtenus
? Analyse 1
Dans le cas de descripteurs environnementaux
non-corrélés, les résultats du modèle basé
sur des distances différentes (distance de Mahalanobis et distance de
corde) sont équivalents. Par contre, dans le cas de facteurs
environnementaux très corrélés, le modèle NPPEN
basé sur la distance de Mahalanobis est plus performant pour produire
une distribution spatiale potentielle proche de la distribution spatiale
réelle (Fig. II.4)
? Analyse 2
La morue de l'Atlantique est une espèce subarctique qui
est présente pour des SST se situant entre 2 et 17 °C, avec une
fréquence maximale d'observations proche de 8°C. Ce poisson
préfère les eaux des régions néritiques. Sa
bathymétrie de prédilection se situe vers ?200 m et il est
rarement observé quand celle-ci est inférieure à ?800 m.
En accord avec la nature euryhaline de l'espèce, les exigences de la
morue en terme de SST s'étalent entre les valeurs 7 et 36, avec un mode
observé vers 34.
? Analyse 3
Le modèle NPPEN permet, à partir des
données d'observations, de reconstruire une niche potentielle qui se
rapproche de la forme Gaussienne attendue (Fig. II.6). Cette niche potentielle,
correctement estimée, permet d'obtenir une cartographie de la
distribution spatiale de la morue de l'Atlantique très proche de celle
connue (Fig. II.7). Toutefois, l'estimation de la présence de
l'espèce, en bordure de niche, semble sous-estimée.
L'évolution passée de la répartition
spatiale de la morue de l'Atlantique, estimée par le modèle,
retranscrit bien les modifications réellement observées depuis
les années 1960 : une baisse de la probabilité de
présence en limite sud de la répartition de l'espèce et
une augmentation de la probabilité de présence en limite nord de
cette répartition (Fig. II.7). L'évolution future, et à
long terme, de la répartition spatiale de Gadus morhua,
modélisée suivant différents scénarios, montre, un
potentiel déplacement horizontal général vers le nord des
populations de ce poisson. L'intensité et l'incertitude de ce
déplacement sont fonctions de l'intensité et de l'incertitude des
scénarios utilisés (Figs. II.8 et II.9).
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