I.2. QUESTION DE RECHERCHE ET
JUSTIFICATION DU TRAVAIL
Devant une
situation où la quasi-totalité de financement des
activités de lutte contre le VIH/Sida est extérieure, le
problème majeur qui se pose est celui de la pérennisation.
Qu'adviendra de ces activités après le retrait des bailleurs de
fonds ?
Considérant la part du
budget de l'Etat congolais alloué au secteur de la Santé publique
soit 2,5% en 2008, il y a lieu de comprendre une absence de volonté
politique d'augmenter les dépenses de secteur de santé comme
cela se fait pour les dépenses dans le secteur de la
sécurité et de la défense, et cela ne peut qu'aggraver la
situation (7).
Une pérennisation
effective et efficace sous-entend l'implication de la communauté locale
organisée par sa participation dans le financement des soins de
santé en général et de lutte contre le VIH/Sida en
particulier.
Ceci nous pousse à
formuler nos questions de recherche de cette façon :
1. « La mobilisation de la communauté
peut-elle générer des ressources financières capable de
pérenniser la prise en charge des PVV ? »
2. « Quelle est la proportion de la
communauté qui accepte de financer les soins de santé des PVV en
cotisant à une caisse communautaire ? Et à quelle
hauteur ? »
3. « Pourquoi les autres n'accepteraient pas
de financer ? »
4. « Quelles sont les motivations de
financer ou de ne pas financer les soins de santé des
PVV ? »
5. « Qu'est-ce qui différencient ceux
qui acceptent de financer de ceux qui n'acceptent
pas ? »
L'intérêt pour ce
travail est d'informer les décideurs politiques, les prestataires de
soins de santé et les agents de santé communautaires sur la part
que peut générer la communauté locale pour financer la
prise en charge des PVV lorsqu'elle est mobilisée. Ce qui permettra
à la longue de se servir d'une base pour la création d'un
comité locale de mobilisation des fonds pour la lutte contre le
VIH/Sida.
Ainsi donc, l'approche de
financement par la communauté locale pour la prise en charge des PVV
peut être additive au financement extérieur, mais aussi elle
prépare une relève des activités après le retrait
des bailleurs des fonds. Il est à noter que la participation
communautaire ou mieux l'engagement communautaire pour le développement
sanitaire est une approche d'actualité pour tout projet qui se veut
durable.
Bon nombre des pays en
développement qui se sont associés aux objectifs de la
déclaration d'Alma-Ata estiment qu'il est désormais difficile de
mobiliser les ressources nécessaires pour financer les
médicaments, les produits de base, les agents de santé et les
autres éléments indispensables des services de prestation des
soins de santé primaires (SSP). Parmi les facteurs qui ont
contribués à ce problème figurent les demandes politiques
concurrentielles face à la pénurie des ressources, la
récession mondiale, l'insuffisance des devises et la réticence de
la part des bailleurs de fonds à continuer à financer les
coûts sanitaires récurrents.
Vu l'importance capitale du
financement dans la prestation des soins de santé, ainsi que
l'insuffisance des connaissances relatives au financement communautaire, le
financement communautaire est considéré à ce jour comme un
domaine prioritaire de recherche opérationnelle.
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