6.1.3- Mesures
envisagées pour la phase d'exploitation
L'impact potentiel provient de la gestion des lixiviats. Avant
d'avancer dans les mesures il est nécessaire d'analyser les solutions de
gestion des lixiviats, depuis la génération jusqu'à
l'élimination.
6.1.3.1-- Gestion des
lixiviats
La gestion des lixiviats consiste à drainer les
lixiviats se trouvant en fond de casier et les évacuer dans un bassin de
traitement.
Une partie de lixiviats produits au niveau de la
décharge sera engagée lors du procédé de la
digestion anaérobie (méthanisation) de la fraction organique des
déchets qui se transformera en biogaz (CH4 et CO2). Cependant, la partie
restante des lixiviats migrera vers le fond des casiers et sera drainée
et acheminée vers deux bassins de stockage désignés
à ces fins.
Un drain périphérique en PEHD sera
installé au pied de la digue à l'intérieur du casier. Les
surfaces alimentant le drain auront une pente de 2.5 % afin de faciliter
l'écoulement gravitaire des lixiviats vers la conduite principale. Le
système de collecte de lixiviats sera équipé d'un
réseau de tuyaux perforés, raccordés entre eux par soudure
ou par manchons. Les drains perforés seront raccordés à
une station de pompage placée à l'extérieur du casier. A
partir de cette station, une pompe prendra en charge le refoulement des
lixiviats vers les bassins de traitement. Cette pompe sera submersible et
assurera un débit de 2 l/s.
Les collecteurs et équipements du système de
collecte des lixiviats devront être étanches, stables et
résistants à la rupture. Des drains en PEHD DN 250 fixés
entre eux sont prévus. La classe de résistance mécanique
minimale est PN16.
Les collecteurs des lixiviats seront posés sur un lit
de sable préparé en conséquence dans un creux de la couche
d'étanchéité. L'angle d'appui sera de 120 degrés.
Ils seront recouverts par du gravier filtrant 25/40 (teneur en carbonate de
calcium < 30 % du poids) jusqu'à 40 cm au-dessus de leur
génératrice supérieure.
Quantité des lixiviats
générés par la décharge de kolongo
Il ressort du bilan hydrique :
Mois
|
Pluviométrie moyenne (mm)
|
Evaporation (mm)
|
Ruissellement (coef ruisselement sol argil sableux =
0,1 à 0,7) ici C= 0,2 hypot défavorable
|
Stockage
|
Volume d'eau m3/mois
|
Volume journalier
|
Janv
|
18,87
|
88
|
3,774
|
-72,904
|
|
|
Fév
|
30,015
|
100
|
6,003
|
-75,988
|
|
|
Mars
|
98,51
|
125
|
19,702
|
-46,192
|
|
|
Avril
|
129,15
|
130
|
25,83
|
-26,68
|
|
|
Mai
|
165,45
|
120
|
33,09
|
12,36
|
400,464
|
13,349
|
Juin
|
159,05
|
100
|
31,81
|
27,24
|
882,576
|
29,419
|
Juil
|
198,75
|
88
|
39,75
|
71
|
2300,4
|
76,68
|
Août
|
220,4
|
94
|
44,08
|
82,32
|
2667,168
|
88,906
|
Sept
|
199,35
|
96
|
39,87
|
63,48
|
2056,752
|
68,558
|
Oct
|
204,5
|
100
|
40,9
|
63,6
|
2060,64
|
68,688
|
Nov
|
75,55
|
96
|
15,11
|
-35,56
|
|
|
Déc
|
28,25
|
92
|
5,65
|
-69,4
|
|
|
C'est entre mai et octobre que le bilan hydrique est positif
avec pointe en août de 89 mm/j si on néglige la capacité au
champ (volume d'eau emmagasiné dans la masse d'ordures enfouies et dans
les couches de sols de recouvrement).
En considérant la capacité au champ on aura
à extraire au plus 70 m3/j au mois d'août et bien moins les autres
mois.
Variantes de gestion des lixiviats
Compte tenu de la faible durée d'exploitation de la
décharge (3 ans) et les faibles quantités de déchets
à enfouir, le volume des lixiviats à gérer sera alors
réduit. Dans ce cas, deux variantes de gestion des lixiviats sont
étudiées :
- Variante L1 : Cette consiste
simplement en un prétraitement et une recirculation des effluents dans
les cellules. Le prétraitement consiste en un déshuilage puis
recirculation des effluents dans les cellules d'enfouissement. Ainsi, en
période de bilan hydrique négatif (novembre à avril),
profiter de l'évapotranspiration pour éliminer l'effluent
naturellement (évapotranspiration).
- Variante L2 : Il s'agit d'un
procédé biologique par lagunage pour l'élimination de la
pollution biologique (matières organiques putrescibles), suivi d'un
plateau absorbant planté de roseaux hydrophiles permettant
d'éliminer par absorption, à travers les racines des macrophytes
plantés, la pollution minérale (azote, phosphore) et les
métaux lourds Le dispositif d'épuration in situ suivant peut
être adopté :
- 2 bassins en série permettant un temps de
séjour minimal de 3 jours chacun (3*70= 210 m3). Ces bassins doivent
avoir des dimensions telles que les courts-circuits hydrauliques seront
limités (longueur = 3 fois largeur). Ainsi il est proposé. Les
bassins auront donc les dimensions suivantes : 3 m de largeur, 9 m de longueur
et 1,5 m de profondeur
- Le plateau absorbant peut avoir les mêmes dimensions
que les bassins en amont
Comparaison entre les variantes et
choix
Variante
|
Avantage
|
Inconvénient
|
Cout
|
Variante 1 : Déshuilage et recirculation
|
· Peut d'espace utilisé
|
· Impact sonore causé par le bruit du fonctionnement
des pompes
|
Etanchéité du bassin :
|
· Réduction des odeurs nauséabondes
|
· Nécessité d'un entretien continu des
équipements
|
20 000 000 F CFA
|
· Pas de prolifération d'insectes en l'absence d'une
surface d'eau polluée dans la décharge
|
· Formation de lixiviat très chargé en
polluants après 3 ans
|
Unité de prétraitement :
|
20 000 000 F CFA
|
pompe et conduites :
|
30 000 000 F CFA
|
Total : 70.000000 F CFA
|
Variante 2 : Lagunage et plateau absorbant
|
· Excellent abattement de la pollution organique avec des
rendements s supérieurs à 90%
|
· Emprise au sol plus élevée que la variante
1
|
2 bassins en série
|
· Absorption de l'azote et du phosphore donc pas de risque
d'eutrophisation
|
· Nécessité d'une exploitation
régulière, faucardage périodique, désherbage manuel
avant la prédominance des roseaux
|
(3x9x1,5m) + 1 plateau
|
· Elimination des micros polluants par les racines des
plantes
|
planté de roseaux
|
· Elimination de l'eau épurée par
évapotranspiration
|
hydrophiles (3x9x1,5m)
|
Cout : 5 000 000 F CFA
|
Conclusion
Il s'avère que le traitement biologique des lixiviats,
est le plus avantageux du point de vue technico-économique que du point
de vue environnemental.
|
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