3.3- DESCRIPTION DE
L'ENVIRONNEMENT NATUREL
La ville de Bangui (Capitale de la République
Centrafricaine (RCA)) se situe sur la rive droite du cours d'eau de l'Oubangui.
Elle est bordée sur le flanc Est, par les collines de Gbazabangui, au
Sud par le fleuve Oubangui, au Nord et à l'Ouest par la commune de
Bimbo.
Située entre 18° 32' et 18°36' de longitude
Est, et entre 4°22' et 4°26' de latitude Nord, la ville de Bangui
couvre une superficie d'environ 6 600 hectares. Elle est totalement
installée dans la plaine de l'Oubangui et de la M'poko, exposant une
bonne partie de ses quartiers aux risques d'inondation pendant les saisons
pluvieuses. Aujourd'hui, la ville se développe de plus en plus vers
l'Ouest sur la plaine de M'poko, limitée par l'aéroport
international M'poko. On observe ce développement le long des routes de
Damara et Boali au Nord de Bangui et également en amont des rapides de
l'Oubangui vers Landja. Figure ci6essus : plan de situation de
la zone.
D'un point de vue administratif, la ville de Bangui est
divisée en 8 arrondissements. Notre site d'étude est situé
à Kolongo dans le 6ème arrondissement qui est limité au
Sud par le fleuve Oubangui et à l'Ouest par la Commune de Bimbo.
Figure 10 : Photos du site de la décharge finale
de Kolongo
3.3.1- Faune et la flore
Le Ministère de l'Environnement et de l'Ecologie ainsi
que toutes les parties prenantes du 6ème Arrondissement ont pris part
à cette étude.
La végétation centrafricaine est répartie
globalement du sud au nord en fonction du climat La savane recouvre la majeure
partie du territoire et la forêt dense est limitée aux
régions du sud-ouest et du sud-est du pays. Boulvert (1986) estime que
la forêt centrafricaine couvre 92 500 km² soit 15 % du territoire
national, dont 27 000 km² exploitables pour les productions de bois
d'oeuvre se trouvent dans l'ouest, tandis qu'au sud-est il s'agit d'un ensemble
constitué de forêts denses humides, de forêts sèches
et de galeries forestières couvrant 38 200 km² dans la zone
guinéenne et 6 500 km2 dans la zone soudanienne.
Situé dans la partie sud-ouest de la ville de Bangui,
lesite de la décharge se trouve au sud du 6ème Arrondissement. Ce
dernier est limité au Nord par le 3ème Arrondissement, au Sud par
la rivière Oubangui, à l'Est par le 2ème Arrondissement et
à l'Ouest par la Commune de Bimbo.
Ecosystèmes terrestres
La faune sauvage a disparu sous la pression anthropique pour
laisser la place d'une part à la petite faune composée de
certaines espèces d'oiseaux, des serpents, des criquets, des rongeurs
(rats, souris) et autres reptiles, et d'autre part aux animaux domestiques tels
que volailles, porcins, caprins, ovins.
On distingue deux types de végétation dans la
ville de Bangui, la forêt qui se situe sur la colline de Bas-Oubangui au
Sud et la savane qui est la résultante de l'action anthropique
(défrichements, feux de brousse...).
Comme pour toute la ville de Bangui, le 6ème
Arrondissement était une zone de forêt renfermant des essences
telles que le Limba ou Fraké (Terminalia superba), le Fromager
(Ceiba pentadra), etc. Cependant, l'explosion démographique a
transformé cette végétation naturelle en une
végétation constituée essences d'arbres exotiques
(Terminalia ivorensis) et fruitiers tels que les manguiers
(Manguifera indica), les corossoliers, les palmiers à huile
(Elaïs guinesis), les cocotiers, les agrumes, etc. Ces arbres
servent parfois d'ombrage dans chaque concession de même qu'ils
constituent un apport en énergie pour l'homme.
La présence des espèces exotiques envahissantes
d'origine végétale constitue une menace pour les habitats et les
moyens d'existence des communautés de la zone. Parmi ces espèces,
on retrouve le Chromolaena odorata (Bara BOKASSA), Lantana camara
(Latana), etc.
Du point de vue institutionnel, il n'existe pas un cadre pour
le suivi des plantes.
On note aussi la présence de certaines plantes
ornementales plantées ou germées de manière
spontanée.
Ecosystèmes aquatiques
La flore aquatique de l'Oubangui comporte, à ce jour,
environ 149 espèces végétales organisées en 35
associations regroupant les espèces aquatiques, semi-aquatiques et
celles des forêts ripicoles (PNUD, 2010). Les espèces
caractéristiques de cette végétation sont les Lemna
aequinotialis, Wolffiela welwitshii, Spinodela polyrrhizza, Salvinia
nymphellula, Azolla nilotica, etc.
Les espèces flottantes sont entre autres,
l'Eicchornia crassipes (figure 15.a) ou la jacinthe d'eau, le
Salvinia molesta (figure 15.b) et la Pistia stratioites ou
laitue d'eau (figure 15.c), qui sont des plantes aquatiques envahissantes.
La faune aquatique de la zone d'étude est celle de la
rivière Oubangui. On compte 206 espèces de poissons (PNUD,
2010).
A partir des observations et entretiens avec les
pêcheurs de la rivière Oubangui et marchants de poissons sur le
marché Km5, on a pu identifier de nombreuses espèces de poissons.
Le tableau 7 présente les principales espèces commerciales.
Tableau 5 : Liste de quelques espèces commerciales de
la rivière Oubangui
N° d'ordre
|
Espèce (Nom Scienifique)
|
Nom Sango
|
Niveau de pression sur écologie
|
1
|
Alestes sp.
|
Mokobé
|
+
|
2
|
Auchenoglanis occidentalis
|
Mototo
|
++
|
3
|
Chrysichtyssp.
|
Kamba
|
+
|
4
|
Citharinus gibbosus
|
Mayanga
|
++
|
5
|
Citharinus sp.
|
Mboto
|
+++
|
6
|
Clarias sp.
|
Ngoro
|
++
|
7
|
Distichodus sp.
|
Késsé
|
+
|
8
|
Heterobranchus longifilis
|
Ngoro
|
++
|
9
|
Hydrocynus forskhalii
|
Mbenga
|
+++
|
10
|
Hydrocynus goliath
|
Mbenga
|
+++
|
11
|
Hypopotamurus sp
|
Kpété
|
++
|
12
|
Labeo lineatus
|
Sela
|
++
|
13
|
Labeo sp
|
Mayélélé
|
0
|
14
|
Lates niloticus
|
Capitaine
|
+++
|
15
|
Marcusenius cyprinoides
|
Kpété
|
+
|
16
|
Mastacembelus sp
|
Tinga
|
+
|
17
|
Mormyrops deliciosus
|
Moboyo
|
+
|
18
|
Mormyrops sp
|
Mbongo
|
++
|
19
|
Schilbe sp
|
Ilembé
|
0
|
20
|
Synodontis acanthomias
|
Oumbou
|
++
|
21
|
Synodontis alberti
|
Kokolo
|
+
|
22
|
Synodontis decorus
|
Kokolo
|
+
|
23
|
Synodontis sp
|
Kokolo
|
+
|
Source : Enquête de terrain, mai 2010
Niveau de pression : 0 = Faible ; + = Moyen ; ++ = Fort ;
+++ = Très fort
Toutes ces espèces subissent des pressions
d'exploitation irrationnelles, faute d'une stratégie nationale en
matière de pêche.
Au niveau du site de la décharge de Kolongo, sur une
superficie de 3,6 ha, la végétation est essentiellement sauvage,
présentée par des espèces comme : Ceiba pentadra,
Terminalia superba, Chromolaena odorata et Lantana camara. Ces
espèces constituent une menace pour les habitats et les moyens
d'existence des communautés de la zone.
En outre, ces végétations sont fixées sur
des tas d'ordures décomposés et enfouis ce qui pourra engendrer
des problèmes sanitaires chez la population (impact indirect), une fois
les herbes sont consommées par les animaux domestiques de la zone. Leur
destruction lors de l'aménagement de la décharge ne peut avoir
qu'un impact positif sur les habitats de la zone.
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