3.2.2- Profils
socioéconomique des populations de a zone
Les populations du 6ème arrondissement,
composées en majorité des jeunes, sont actives dans les secteurs
agricoles, de bois de chauffe, de commerce, de pêche, de briqueterie,
d'artisanat et d'autres activités comme l'exploitation et la vente des
gravillons et sable destinés aux constructions.
Il est à noter que la ville de Bangui est
coincée entre la forêt de Bas-Oubangui à l'Est,
l'aéroport à l'Ouest. Elle ne peut s'étendre que vers le
Sud-Ouest et par conséquent le 6ème Arrondissement et plus
particulièrement la zone où s'implante la décharge de
Kolongo.
3.2.3 Economie locale et
dynamisme des activités économiques
Malgré le potentiel naturel très important,
réseau hydrographique (Oubangui et M'boko) dense, massif forestier
important, ressources minières immenses, le pays enregistre des
indicateurs économiques et sociaux très inquiétants. En
effet, le PIB par habitant est passé d'une moyenne de US$ 280 sur la
période 1980-85 à US$ 260 sur la période de 1995-2001 et
l'indice de développement humain (IDH) a chuté de 5 % entre 1990
et 2003. L'incidence de la pauvreté s'est accrue, avec
particulièrement une forte concentration des pauvres en milieu rural et
dans certains quartiers de la ville de Bangui. Cette situation s'explique en
partie par les événements qu'a vécus la RCA durant ces
dernières années.
Le taux d'activités est le rapport de l'effectif de la
population active de 6 ans et plus à celui de la population totale de 6
ans et plus. Le taux spécifique d'activité restreint la mesure de
la participation à l'activité économique aux personnes
âgées de 15 ans et plus, population censée effectivement
travailler.
D'après une comparaison faite
précédemment qui présente le niveau des indicateurs
à Bangui selon le sexe à l'ensemble du territoire national, la
participation économique à Bangui est inférieure à
celle observée au niveau national 46,1 % et ceci, quel que soit le sexe
et le niveau des indicateurs retenus. On constate que les écarts sont
plus importants lorsqu'on se fixe du côté des femmes avec comme
exemple 33,9 % du taux brut d'activité que du côté des
hommes qui ont 58 % du taux net d'activité.
Les résultats du RGPH03 montrent que la population
active à Bangui est de l'ordre de 176 244 personnes soit 28,3% de la
population de Bangui. Cette population active serait plus concentrée
dans les 3e, 5e, 4e, 8e Arrondissement. Les hommes sont largement dominants
dans presque tous les arrondissements.
La répartition des actifs par groupe d'âges
quinquennal nous montre que les personnes âgées de 25 à 29
ans sont plus nombreuses avec 17,3%. Elles sont suivies des tranches
d'âges 30-34 ans et 20-24 ans. D'une manière spatiale, on constate
que le 5ème Arrondissement vient en tête dans la même
tranche d'âges (25-29 ans) avec 18,3% suivi des 2ème, 3ème,
6ème et 8ème Arrondissements.
Les principales activités économiques de la
région de Bangui reposent sur les entreprises commerciales tant dans le
secteur formel que dans le secteur informel. Mais le secteur informel occupe
une place importante dans les activités économiques de la ville
de Bangui. La carrière et le maraîchage font leur remontée
dans les activités économiques.
Cependant, il faut rappeler que les évènements
militaro-politiques, qui sont survenus dans le pays et particulièrement
à Bangui, ont ébranlé les tissus économiques
(industriel et commercial) dont les conséquences sont :
- la perte d'emploi pour les travailleurs,
- l'absence de performance de l'économie urbaine,
- les braquages fréquents dans la ville.
Agriculture, élevage, pêche
Le secteur primaire (l'agriculture, l'élevage, la
pêche et autres) occupe une place moins importante dans les
activités économiques de la ville de Bangui.
Agriculture
L'agriculture dans la ville de Bangui est quasi inexistante
par manque d'espace. Une partie de la population pratique l'agriculture mais en
dehors de la ville dans la commune de Bimbo sur les axes Bangui-Boali,
Bangui-Damara, Bangui-Mbaïki et Bangui-Landja.
Toutefois, les cultures maraîchères sont
pratiquées dans presque tous les quartiers de Bangui, à
côté des maisons, aux abords des cours d'eau et dans les
périphéries de la ville.
C'est une culture d'autosubsistance essentiellement pour
satisfaire les besoins des familles et tout surplus est liquidé sur les
marchés ou aux bords des routes des quartiers de Bangui.
Elevage
L'élevage dans la ville de Bangui est pratiqué
d'une manière traditionnelle. Il concerne seulement les caprins, des
porcins et des volailles élevés à l'espace libre.
L'élevage moderne en enclos des porcs et des volailles commence à
se développer peu à peu dans la ville de Bangui mais reste encore
très faible. Les produits d'élevage traditionnel servent à
l'autoconsommation des ménages et ceux d'élevage moderne sont
destinés à la vente.
Les animaux élevés errent dans les quartiers
pour chercher leur nourriture essentiellement dans les décharges
sauvages et organisées, causant ainsi des problèmes dans les
quartiers.
Pêche
Comme souligné plus haut, les activités de la
pêche, comme l'agriculture et l'élevage, sont moins
pratiquées dans la ville de Bangui par défaut des rivières
et cours d'eau. En effet, la pêche est pratiquée seulement dans le
fleuve Oubangui et concerne seulement certaines ethnies, notamment les Yakomas,
Banziris, les Ngbougou et les Ngbakas qui sont des originaires des anciens
villages riverains du fleuve Oubangui.
La pêche est pratiquée d'une manière
rudimentaire en pirogue aux filets, à la ligne et aux nasses. Peu de
produits de pêche (de gros et des petits poissons) sont vendus sur les
marchés locaux de Bangui, la majorité est destinée
à la consommation des ménages. Mais la production reste faible
à cause du manque d'équipements performants pour la capture,
l'écoulement et la conservation des poissons.
Le commerce
L'activité commerciale concerne toutes les formes
d'échanges de services et de biens. Elle se pratique sous
différentes formes dans presque tous les arrondissements de Bangui. Les
types de commerce se diffèrent selon les secteurs. On distingue le
secteur formel et le secteur informel. Le secteur formel concerne les
entreprises qui emploient un certain nombre de personnes (au moins cinq), qui
tiennent leur comptabilité et qui sont déclarées dans le
Registre de Commerce. Le secteur informel concerne toutes les activités
non déclarées opérantes dans l'échange des produits
agricoles et les autres produits industrialisés venants de toute
destination.
Le secteur formel
Contrôlé par l'Etat, le secteur formel est
pratiqué pour la plupart par des étrangers et n'est pas
développé. Il est très insuffisant en République
Centrafricaine de manière générale et à Bangui en
particulier. Il concerne plusieurs domaines à savoir le commerce
général, le transport et les prestations de services. On compte
au total 160 entreprises en 2006 et 120 en 2007 à Bangui. Avant les
crises militaro-politiques de 1996-1997, on comptait environ 400 entreprises.
Ces crises sont à l'origine de la disparition ou la fermeture de
certaines entreprises, et par conséquent du chômage.
Le secteur informel
Il s'agit du petit commerce qui échappe au
contrôle de l'Etat, notamment au service des impôts. Ce secteur est
très développé dans toute la ville de Bangui. Le secteur
informel est pratiqué en majorité par les jeunes (hommes et
femmes) qu'on appelle généralement des Boubanguérés
(casseurs de prix) ou petits vendeurs à la sauvette. Ils sont dans
presque tous les marchés de Bangui, dans les quartiers, dans les rues et
vendent toutes sortes d'articles d'habillement, roduits vivriers, produits
alimentaires, les boissons locales et étrangères, les produits
pharmaceutiques, etc.
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