Université
Catholique d'Afrique Centrale
INSTITUT CATHOLIQUE DE
YAOUNDÉ
Faculté de Sciences Sociales et de
Gestion
LA PRISE EN COMPTE DE LA NORME DANS LES PROCESSUS DE PRODUCTION
ET DE L'ASSURANCE QUALITE DES EXPLOITATIONS AVICOLES AU CAMEROUN:
LE CAS DU COMPLEXE AVICOLE DE MVOG-BETSI
MEMOIRE PRESENTE ET SOUTENU PUBLIQUEMENT EN VUE
DE
L'OBTENTION DU MASTER DEVELOPPEMENT ET MANAGEMENT
DES PROJETS EN
AFRIQUE
Par
Gaston ASSONTIA DJOUDJI
Ingénieur Zootechnicien
Sous la direction de
Professeur Marie Thérèse
MENGUE
Sociologue
Décembre 2012
SOMMAIRE
SOMMAIRE
1
REMERCIEMENTS
4
LISTE DES TABLEAUX
5
LISTE DES FIGURES
5
SIGLES ET ABREVIATIONS
6
RESUME
7
ABSTRACT
8
INTRODUCTION GENERALE
9
I. CONTEXTE DE L'ETUDE
11
II. OBJET DE L'ÉTUDE
14
III. DELIMITATION DU SUJET
15
IV. INTERET DE L'ETUDE
17
V. DEFINITION DES CONCEPTS
19
VI. REVUE DE LITTERATURE
25
VII. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
32
VIII. PROBLEMATIQUE
33
IX. HYPOTHESES
33
X. PROCESSUS METHOLOGIQUE
34
XI. DIFFICULTES RENCONTREES
37
CHAPITRE I :
PRESENTATION DU COMPLEXE AVICOLE DE MVOG-BETSI (CAM)
38
INTRODUCTION
39
A.HISTORIQUE
39
B. Vision- Objectifs - Missions
40
C. Stratégie - Perspectives
43
D. ORGANISATION DU CAM
44
CONCLUSION PARTIELLE
52
CHAPITRE II : ETAT DES
LIEUX DES NORMES AU CAMEROUN : LES BPF/BPH ET L'ASSURANCE QUALITE
53
INTRODUCTION
54
2.1. CADRE JURIDIQUE
54
2.2. LES INSTITUTIONS IMPLIQUEES
61
2.3. LES BPF/BPH ET L'ASSURANCE QUALITE DANS
LA FILIERE AVICOLE
65
CONCLUSION PARTIELLE
67
CHAPITRE III : BPF/BPH
COMME VECTEURS DE LA QUALITE
68
INTRODUCTION
69
3.1 ETAT DES LIEUX (EVALUATION) DES BONNES
PRATIQUES DE PRODUCTION ET D'HYGIENE AU CAM
69
3.2. EXAMEN DES BONNES PRATIQUES AU COMPLEXE
AVICOLE DE MVOG-BETSI
74
3.3. PRATIQUES DE GESTION POUR ASSURER UN
NIVEAU SATISFAISANT ET ACCEPTABLE DES BPF/BPH
86
CONCLUSION PARTIELLE
91
CONCLUSION GENERALE
92
BIBLIOGRAPHIE
96
ANNEXES
101
A Mon Epouse et à Mes Enfants
REMERCIEMENTS
Nous tenons à exprimer notre gratitude au Professeur
Marie-Thérèse MENGUE pour son soutien. Elle a bien voulu diriger
notre travail de recherche. Nous la remercie pour sa disponibilité, ses
conseils, son appui constant tout au long de notre travail et les
améliorations qu'elle a apportées.
Nous remercions également le Docteur Blaise MANI pour
ses précieux conseils et orientations.
A tous les membres de la communauté de
l'Université Catholique d'Afrique Centrale, au personnel du Complexe
Avicole de Mvog-Betsi, aux enquêteurs et enquêtés qu'ils
trouvent ici toute notre reconnaissance.
LISTE DES TABLEAUX
--
Tableau1 : Capacité de production du
CAM.........................................................35
'
Tableau2 : Table des
scores.............................................................................45
Tableau 3: Guide d'évaluation du
système de BPH/BPF : au
Couvoir............................73
Tableau 4 : Guide d'évaluation du système
de BPH/BPF : à la
provenderie....................74
Tableau 5 : Guide d'évaluation du système
de BPH/BPF : à l'élevage...........
...............76
Tableau 6 : Comparaison des dispositifs
de gestion du CAM......................................77
LISTE DES FIGURES
Figure1 : Organigramme du
CAM........................................ ............................53
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACDIC : Association Citoyenne de Défense des
Droits des Consommateurs
AFNOR : Agence française de la normalisation
ANAES : Agence Nationale d'Accréditation et
d'Evaluation en Santé en France
ANOR : Agence des Normes et de la
Qualité du Cameroun
APE : Accords de Partenariat Economique
BIT : Bureau International du Travail
BPF/P : Bonnes Pratiques de Fabrication/Production
BPH : Bonnes Pratiques d'Hygiène
CAM : Complexe Avicole de Mvog Betsi
CEI : Commission électronique internationale
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire
d'Afrique Centrale
CEN : Comité européen de normalisation
CIPV : Convention Internationale de la Protection des
Végétaux
ECOFIN : Conseil pour les Affaires Économiques et
Financières, ou Conseil ECOFIN de l'Union Européenne rassemblant
les ministres des finances des États membres
EU : Union Européenne
HACCP: Hazard Analysis of Critical Control Point
IAE : Inspection avant expédition
INRA : Institut National de Recherche de Paris
ISO: International Organization for
Standardization
MINIMIDT : Ministère de l'Industrie, des Mines
et du Développement Technologique
OIE : Office International des Epizooties
OIT : Organisation Internationale du Travail
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
ONDAPB : Office National de Développement de
l'Aviculture et du Petit Bétail
ORAN : Organisation Régionale Africaine de
Normalisation
OTC : Obstacles Techniques au Commerce
PEA : Petites Entreprises Agro-alimentaires
SI : Système International d'unités
SPS : Accord sur l'application des mesures sanitaires et
phytosanitaires
UEMOA : Union économique et monétaire
ouest-africaine
W3C: World Wide Web Consortium
RESUME
Qu'il s'agisse des crises de grande ampleur ou des incidents
locaux rapidement portés sur la place publique, les crises sanitaires
des années 2000 (Grippe Aviaire, poulets congelés, etc.) ont
entaché la crédibilité de la filière volaille, bien
au-delà des acteurs initialement concernés. Ils ont permis de
vérifier, de reconsidérer, les éléments du
dispositif de garantie de qualité, mais aussi de montrer
l'intérêt du principe de l'autocontrôle responsabilisant le
producteur, les services de l'Etat étant chargés d'une mission de
contrôle de deuxième niveau et de conseil. C'est l'esprit de la
nouvelle approche de respect de bonnes pratiques de production et de bonnes
pratiques d'hygiène qui a gouverné notre problématique
à savoir comment la prise en compte de la norme participe-elle des
processus de production et de l'assurance-qualité dans les exploitations
avicoles. Une étude qualitative et quantitative ayant pour objet le
Complexe Avicole de Mvog-Betsi à permis de ressortir les trois
conclusions suivantes : D'abord, les référentiels existent,
mais ils ne sont pas suffisamment implémentés et le niveau de
non-conformité est inacceptable au CAM et ne contribuent pas comme outil
de compétitivité; ensuite, l'approche purement commerciale n'est
pas seulement réductible au marché, c'est aussi avant tout une
communauté d'hommes et de femmes qui y travaillent suivant des normes de
bonnes pratiques de production pour assurer la qualité ; enfin, le
vide juridique en matière de normes d'application obligatoires connues
en matière de production et de sécurisation sanitaires des
denrées d'origine animale au Cameroun. Cette étude contribue
à mettre en exergue la responsabilité des éleveurs dans le
choix, de développer et adopter les Bonnes Pratiques de Fabrication et
les Bonnes Pratiques d'Hygiène de reproducteurs de volaille. Au sens de
la réglementation, ces éleveurs deviennent à cet effet
juridiquement responsables de la qualité sanitaire du produit qu'ils
mettent sur le marché. Ils doivent à cet égard être
en mesure de démontrer qu'un système de gestion des dangers
transmissibles par la viande est mis en place dans leur exploitation.
Il s'agit aussi de créer la Charte des Bonnes Pratiques
d'Elevage avicole qui, vise à les accompagner dans l'amélioration
de leurs pratiques, notamment de la traçabilité et leur
professionnalisme au grand public. De plus, ce travail de recherche propose ce
qui pourrait être des normes d'application obligatoire en la
matière au Cameroun. Il ouvre par la même occasion, le champ vers
d'autres structures d'exploitation afin d'en faire une étude comparative
en prélude au renforcement des capacités de celles-ci en
matière de BPF/BPH/HACCP.
Mots-clés : Norme - Qualité
- Processus de production- Assurance qualité - Exploitation avicole -
Complexe Avicole de Mvog-Betsi - Cameroun.
I.
ABSTRACT
INTRODUCTION GENERALE
Les échanges nationaux et internationaux de
denrées alimentaires et les déplacements transfrontaliers des
personnes sont en augmentation ces deux dernières décennies dans
le monde, apportant des avantages économiques importants. Mais cela ne
garantit pas la salubrité, ni la conformité, que ces
denrées soient produites localement, importées ou
exportées. Aujourd'hui, les impératifs de qualité dominent
les marchés1(*). Les
produits, les processus de production, les managements des systèmes de
production et les structures prennent de plus en plus en compte les normes et
la qualité comme des valeurs marchandes. Aussi, de nombreuses
entreprises agro-alimentaires cherchent à asseoir leurs avantages
compétitifs sur la qualité de leurs produits. Le public est en
droit d'attendre que les denrées qu'il consomme soient sans danger et
propre à la consommation.
Au Cameroun, à l'instar des autres pays d'Afrique
subsaharienne, les habitudes alimentaires ont considérablement
évolué. Les comportements alimentaires sont devenus un sujet
permanent d'intérêt, de préoccupations, voire
d'inquiétudes, tant pour le grand public que pour les pouvoirs publics.
Les régimes alimentaires changent en fonction de la localisation urbaine
ou rurale du consommateur. Les urbains cherchent à consommer plus de
viande et de produits faciles à l'emploi (riz, pâtes, pain), ce
qui modifie le contenu de la demande2(*). De même, en fonction des revenus,
l'alimentation tend à se diversifier, et la part des protéines
animales tend à augmenter3(*). Sur le plan sanitaire, l'origine des volailles
présentées sur le marché est inconnue dans la
majorité de cas. L'utilisation incontrôlée d'antibiotiques
expose les consommateurs aux résidus de ces substances. Les abattages
clandestins ont cours dans l'ensemble du territoire. Cette situation
amène la nécessité d'un contrôle plus rigoureux des
produits et d'un accompagnement des producteurs pour comprendre et appliquer
les bonnes pratiques. Les supermarchés des pays industrialisés
importent par ailleurs des légumes camerounais en contrôlant de
plus en plus le processus de production. Ceci afin de s'assurer de la
qualité hygiénique ou sanitaire, de la qualité
nutritionnelle, de la certification biologique, de la
traçabilité, de la qualité organoleptique et du respect
des normes sociales et environnementales de production de ces légumes.
Les entreprises agro-alimentaires, pour rester compétitives se doivent
de s'inscrire dans la démarche qualité, souscrivant ainsi la fin
des modes d'organisation traditionnelle. Cette notion conduit de nos jours,
l'ensemble des acteurs de l'entreprise à agir dans un souci constant de
qualité et de rentabilité, où la définition des
besoins se fait désormais avant même que ceux-ci se
manifestent.
Cette situation occulte bien celle des entreprises de la
filière avicole où l'absence de cadre logique des exploitations
limite son expansion. Après la normalisation de la qualité des
produits (certification produit), puis la normalisation des
procédés (assurance-qualité) qui prennent en compte les
bonnes pratiques d'hygiène (BPH), les bonnes pratiques de fabrication
(BPF) et HACCP4(*) etc. On
assiste désormais à la normalisation des méthodes de
management par la qualité au travers des normes de la série ISO
90005(*) et 220006(*). Cette mobilité normative
ne manque pas de susciter des interrogations chez le chercheur quant à
l'absolue nécessité et la modernité de ces outils de
gestion. Outre la prise en compte de la dimension institutionnelle de la norme
et de son caractère construit, en la considérant comme un
objet-frontière entre marché et entreprise, sa mise en exergue
permet de dépasser la compréhension de l'existence de plusieurs
référentiels par un simple recours à une approche
contingente.
II. CONTEXTE DE L'ETUDE
La présente étude s'inscrit dans un contexte
où la sécurité sanitaire des denrées alimentaires
est une priorité de santé universellement reconnue. Elle requiert
une approche globale qui va de la fourche à la fourchette en assurant la
qualité. Plus que les conditions locales de production, de
transformation et de distribution qui ne sont d'ailleurs guère
satisfaisantes, c'est avant tout les problèmes émergents survenus
au cours des deux dernières décennies au niveau international qui
ont suscité l'intérêt que nous portons aujourd'hui sur la
prise en compte de la norme dans le processus de production et de l'assurance
qualité dans les exploitations avicoles, en d'autres termes sur la
sécurité sanitaire et la qualité des aliments pour
bétail.
Bien avant que le lait irradié ne soit signalé
sur les Côtes Ouest africaines après la catastrophe
nucléaire de Tchernobyl7(*), les Camerounais suivaient avec une attention
particulière, la polémique dans les pays
développés, au sujet de l'utilisation en productions animales des
substances stimulatrices de la croissance chez les animaux de boucherie
(androgènes, antibiotiques, hormones de croissance) et des risques
liés à la consommation des viandes fournies par les animaux
traités par le sujet humain. La crise de la dioxine a fait chuter, en
son temps les importations de viande de volailles de près de 80%, en
même temps que certains médias étrangers tiraient la
sonnette d'alarme sur la présence au port de Douala, d'une cargaison
contaminée de salmonelles. Les diverses notifications, par les pays du
Nord, des cas d'Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) ou maladie de
la vache folle8(*), de
grippe aviaire9(*) et de
fièvre hémorragique du porc dans certains pays asiatiques, ont
accru la peur de consommer de la viande importée. La controverse autour
de l'utilisation des OGM en agriculture produit les mêmes effets. Dans la
sous région Afrique Centrale, les flambées
épidémiques des fièvres d'Ebola et de Marburg ont
détourné une grande partie de la population de la consommation de
la viande de singe pourtant bien appréciée.
Au demeurant, le consommateur camerounais, a un sentiment
d'éloignement et de répugnance par rapport aux médias et
Organisations Non Gouvernementales chargés de la défense de ses
intérêts, qui ne transcrivent pas toujours les faits avec la
rigueur scientifique souhaitée, répandent l'alarme au sein d'une
population saturée d'informations écrites, parlées et
visuelles sur les risques liés à la consommation de la viande
importée. La population perd de vue que les conditions locales de
production, de transformation et de distribution sont loin d'être
sécurisantes. Or, ce qui fait un choc pour le consommateur fait
problème pour le législateur et l'administrateur.
L'enchevêtrement entre la norme et la règle de droit constitue
dès lors un enjeu fort. La gestion du problème et la prise des
décisions sont sans nul doute influencées par ce
phénomène d'aversion et le corollaire est patent: l'Etat consacre
ses efforts sur l'aspect productif au détriment de la qualité,
par souci de satisfaire la demande, quand même le Cameroun exporte les
crevettes vers l'UE et la viande de toutes les catégories dans la
sous-région CEMAC.
D'abord développée pour rendre compatible les
objets de la communication10(*), la pratique de la norme s'est
généralisée au cours du vingtième
siècle11(*). Elle
touche aujourd'hui la plupart des domaines d'activités
économiques, des nouvelles technologies de l'information et de la
communication au management de la qualité ; de service et la liste
n'est pas exhaustive. Comme le fait observer Angel Gurria, « Il
n'est plus à démontrer que la norme est un outil de pointe au
service des entreprises, des gouvernements et de la
société »12(*).
Le document de stratégie de normalisation 2008-2015
élaboré par le Ministère de l'Industrie, des Mines et du
Développement Technologique (MINIMIDT)13(*) a planifié les activités de
normalisation susceptibles de contribuer efficacement à la mise à
niveau des entreprises et à la compétitivité de
l'économie camerounaise, afin de répondre favorablement aux
préoccupations relatives au développement économique et
social du Cameroun. « La normalisation dans le cadre d'enjeux
économiques et stratégiques est une nécessité
constante »14(*). Il y a en effet une importance purement
économique, pour une entreprise ou un Etat, à s'inscrire dans une
norme voire à en être l'instigateur. Cette dernière est
alors établie par des organisations spécialisées,
associations de professionnels ou organismes officiels de normalisation, tels
l'AFNOR, l'ISO, le CEN15(*) ou l'ANOR16(*). Enjeu majeur pour la collectivité,
« elle constitue aujourd'hui un outil incontournable de dialogue
entre les fabricants, leurs clients et les autres
partenaires »17(*). Au Cameroun, « La mondialisation des
économies et la stratégie d'ouverture du marché sur
l'extérieur nécessitent impérativement la mise en place
d'une politique en faveur de la compétitivité de
l'économie »18(*). La normalisation constitue ainsi un
élément essentiel de cette politique. « C'est un
outil commercial permettant une meilleure connaissance de l'état de
l'art et des pratiques des marchés »19(*). Barry Sandrine20(*) fait remarquer que son
importance est universellement reconnue et elle se situe maintenant au coeur
des dernières théories managériales. A l'heure actuelle,
poursuit-elle, la globalisation des démarches de la qualité
semble accompagner la mondialisation de l'économie comme en
témoigne l'audience des normes internationales, notamment les normes
« ISO 9000 ». Selon le MINIMIDT, « la normalisation est
une référence incontestable de la qualité à travers
la certification de conformité aux normes, aussi bien celles relatives
aux caractéristiques des produits que celles décrivant les
systèmes de management. La normalisation participe ainsi
diversement tant à la reconquête du marché intérieur
qu'au développement des exportations et, de ce fait, favorise
indirectement l'emploi»21(*).
Les successions de crises ont aussi ébranlé la
confiance des consommateurs dans la qualité et la fiabilité des
aliments mis sur le marché au point de modifier les habitudes
alimentaires et de susciter un sentiment «d'insécurité
alimentaire » relayé par les
médias. En fait, ces crises alimentaires ont donc
montré que confiance, sécurité et qualité sont les
maîtres-mots de ce nouveau contrat social à trouver autour de la
production et de la consommation22(*). En même temps, ces crises alimentaires ont
légitimé la remise en cause des postulats politiques et
économiques qui ont régi le monde pendant ces dernières
décennies. Elles révèlent aussi un autre
phénomène propre à notre époque, qui est l'effet de
masse sur la santé des consommateurs, conséquence d'une
uniformisation des procédés de fabrication cumulés
à des situations quasi-monopolistiques sur le marché. Et les
tentatives ponctuelles de redéploiement stratégique notées
pour développer l'agriculture se trouvent confrontées à la
réalité des crises économique et financière. Le
cadre juridique23(*) et
réglementaire24(*)
de la normalisation, quant à lui repose au Cameroun, sur les accords
internationaux, sous-régionaux, de lois et instruments qui la
régissent.
Il en résulte donc, à la suite de cette
présentation du contexte, que la maîtrise des normes reste et
représente un enjeu économique considérable.
Malheureusement, les événements décrits plus haut mettent
en exergue les difficultés à surmonter quant à la
normalisation et la qualité. L'ANOR a certes publié
« le management de la qualité-ligne directrices pour la
qualité en management des projets comme l'un des
« produits homologué» »25(*) mais, ce produit ne prend pas
en compte les exploitations avicoles. De plus, son application n'est pas encore
obligatoire.
III. OBJET DE
L'ÉTUDE
Le présent travail de recherche porte sur la prise en
compte des référentiels dans les processus de production et de
l'assurance qualité dans les exploitations avicoles. En d'autres termes,
Il s'agit de voir comment l'usage des documents de référence
(BPF, BPH, HACCP...) participent de l'enchainement des activités pour
garantir la satisfaction des exigences des produits et des usagers, avec la
logique de management des entreprises, sur la sécurité sanitaire
et la qualité des aliments d'origine avicole.
IV. DELIMITATION DU SUJET
La délimitation de notre sujet se fait sous un triple
plan : spatial, temporel et matériel.
1. A. Délimitation
spatiale
Le Complexe Avicole de Mvog-Betsi (CAM) est le cadre spatial
retenu pour notre étude. Ce choix est justifié par sa
localisation géographique au siège des institutions du Cameroun,
sa clientèle répartie à travers le Cameroun et l'Afrique
Centrale, par son activité à savoir, la production des poussins
d'un jour et de l'aliment pour le bétail. L'activité qui est
menée ici a une importance capitale dans l'économie du Cameroun.
En effet, l'élevage s'impose actuellement comme une valeur sûre de
l'économie camerounaise. « Il participe ainsi à
près de 165 milliards de francs CFA à la formation du Produit
Intérieur Brut et procure des revenus à peu près 30 %
de la population rurale »26(*). De plus, « l'élevage
représente 16% du PIB agricole »27(*). Par ailleurs, les
activités menées au CAM participent de la sécurité
agro-alimentaire des consommateurs, d'où la maîtrise des processus
de production et de l'assurance qualité dans une démarche globale
indispensable. Enfin, le CAM, est la première structure du secteur,
née des cendres d'une société étatique en
l'occurrence, l'Office National de Développement de l'Aviculture et du
Petit Bétail (ONDAPB).
B.
Délimitation temporelle
Cette étude couvre la période allant de 2004
à 2010. La borne chronologique de 2004 se justifie, parce qu'elle
correspond au lancement de la campagne de promotion de la filière
avicole camerounaise menacée par les importations massives et
incontrôlés des
« découpes »28(*) des poulets de chair
congelés par l'Association Citoyenne de Défense des Droits des
Consommateurs(ACDIC). Au demeurant, « ce ne sont pas les morceaux
de choix qui inondent les étals et les marmites des Camerounais :
ce sont les parties interdites de commercialisation sur les marchés
occidentaux, qui sont récupérées et écoulées
à des prix imbattables »29(*). Ceci a davantage contribué à
fragiliser ce secteur avicole non concerné par la recherche diagnostique
évaluative, en matière de norme et de qualité. Cette
période est aussi marquée par la création de
l'Interprofession avicole du Cameroun (IPAVIC). L'arrêté du 16
mars 200630(*), vient
confirmer la présence de l'Influenza Aviaire Hautement Pathogène
(grippe aviaire) dans la province de l'Extrême-Nord. Dans les
exploitations, la psychose de la grippe aviaire a entrainé, le
licenciement partiel et même la fermeture totale de la structure.
Même si elle a par ailleurs suscité la consommation des produits
des exploitations avicoles. Au CAM, cette période est marquée par
des licenciements. L'année 2010 quant à elle, est marquée
par une reprise des activités et l'entrée importante de nouveaux
acteurs comme les producteurs d'aliments et producteurs de poussins
(accouveurs) d'un jour dans la filière ; le maintien de la mesure
de suppression des importations de découpes et de poulets
congelés par l'Etat camerounais ; le début de la mise en
oeuvre du plan national de relance de l'investissement compétitif dans
la filière avicole avec l'attribution effective des fonds à
certains accouveurs pour le repeuplement des fermes parentales ; la
perspective de voir naître des chaînes d'abattage industrielles de
poulets. Ces nouvelles entrées ne se sont pas toujours faites dans le
sens de l'amélioration du processus de production, ni même celui
de l'assurance de la qualité des produits ou des services.
2. C. Délimitation
matérielle
Il s'agit de décliner les paradigmes scientifiques dans
lesquels notre travail s'inscrit. Pour ce faire, notre étude s'inscrit
dans le champ de la sociologie du développement, ce qui aura pour socle
De la division du travail social d'Emile Durkheim. En effet, à
la lumière de cet ouvrage, il est question d'interroger
l'organisation/structuration du Complexe Avicole de Mvog-Betsi. Il s'agit aussi
de savoir si la solidarité organique par opposition à la
solidarité mécanique (qui s'appuie sur l'organisation des
tâches au sein du CAM) est mise en exergue ou alors si la division du
travail n'est qu'un phénomène purement économique. Cette
étude s'appuiera aussi sur le management des entreprises31(*). Ce dernier outil nous
permettra de mieux décrypter les enjeux des normes dans les processus de
production et de l'assurance qualité dans une exploitation avicole. De
plus, l'homme restant au centre du développement de cette exploitation,
l'anthropologie de développement sera également convoquée
pour comprendre les interactions entre les différents acteurs
(employés/employeurs).
V.
INTERET DE L'ETUDE
Ce travail est une contribution à la recherche action
pour trouver de nouvelles ressources à valoriser et soutenir certaines
pratiques existantes dans les exploitations avicoles. C'est en ce sens que
cette étude revêt un intérêt pluriel
c'est-à-dire scientifique et social.
A.
Intérêt scientifique
Durkheim a écrit « nous estimons que nos
recherches ne méritent pas une heure de peine si elles ne devaient avoir
qu'un intérêt spéculatif »32(*). C'est à partir de
cette position que notre thème de recherche trouve une justification
dans le fait qu'il permet de mettre en exergue les nouveaux outils de
management des exploitations avicoles comme résultat d'un construit
social. De fait, il contribue non seulement à faire avancer les
connaissances en matière des bonnes pratiques de fabrication et
d'hygiène dans le domaine du management des entreprises avicoles mais
encore il ouvre des pistes de recherche sur ces entités
économiques. Notre étude porte un ensemble
d'éléments pertinents à savoir les BPF et les BPH qui
contribuent au débat scientifique sur ces outils que sont la norme et la
qualité comme objets-frontières entre l'entreprise et le
marché. Ces éléments vont servir de base pour la mise sur
pied des règles et des valeurs dans la gestion des fermes avicoles. Il
s'agit entre autre de la normalisation des bonnes pratiques et du
système de management. Cette recherche, puise son originalité
dans la primauté du champ d'action et servira aussi de
référence pour mener la réflexion dans d'autres contextes,
dans d'autres types de production animale. En définitive, elle anime les
débats scientifiques sur la normalisation en matière
d'élevage et de santé des consommateurs.
B.
Intérêt social
L'intérêt social de ce travail réside dans
la mise en place des mécanismes d'appropriation par les
différents acteurs impliqués, des instruments de la norme dans le
processus de la production et de l'assurance-qualité des productions
avicoles. Cette appropriation inciterait les exploitants à entamer des
programmes de formation dans le but de développer l'aspect
managérial de ces outils, et aussi vers une démarche
qualité à terme des exploitations avicoles. L'investigation
menée dans le cadre de cette étude relève donc du domaine
de la recherche en sciences sociales et du développement en tant que
discipline qui participe au développement intégral des individus
et de la société. Le cadre de la présente recherche, nous
amène à nous y intéresser et à penser que la
transversalité des règles de la qualité dans les domaines
avicoles constitue un intérêt sociétal. Le présent
travail de recherche permet de proposer des stratégies pour la mise en
place de bonnes pratiques de fabrication /production et de l'hygiène des
productions des fermes. Dans l'optique de susciter chez les différents
acteurs un enjeu socio-économique qui doit impulser une politique et une
détermination pour opérer du changement en vue d'instaurer un
niveau de vie socialement et économiquement productif pour les
populations. La promotion des concepts de la norme et de la qualité au
travers des bonnes pratiques, contribue à l'instauration d'une
démarche qualité des produits avicoles. En mettant en
évidence les normes dans le cadre de cette recherche, cela doit non
seulement améliorer la qualité des produits, des processus et du
système ; mais aussi de jeter les bases d'une
certification/accréditation dans les structures avicoles dans le
contexte africain en général et au Cameroun en particulier. En
dernière analyse, ce travail contribuera à une assise et à
la cohésion sociale du/des promoteur(s) dans le processus de la
responsabilité sociale.
C.
Intérêt personnel
Il s'agit ici, pour nous d'exprimer notre motivation, notre
convenance dans le traitement du présent thème. Cette recherche
nous a permis de confronter nos connaissances en matière de productions
animales avec les réalités et les enjeux des normes dans le
processus de production, dans les perspectives de l'assurance qualité.
Il s'agit aussi de se rendre compte de l'aptitude du manager à
être opérationnel dans un contexte où la
professionnalisation des enseignements permet d'amortir la coupure entre
l'Université et le monde de l'emploi, entre la culture académique
et la culture technico- professionnelle de l'entreprise.
En somme, la recherche comme activité de
production-création de connaissances, est aussi une manière de
voir, de considérer un objet et de le connaître. Dans le
présent cas, cette manière de regarder et de connaître est
d'autant plus importante que les innovations concernant cet objet même,
peuvent affecter en retour la manière de le regarder. C'est cette
dimension réflexive et mouvante de la recherche qui justifie tout
particulièrement la nécessité d'en renouveler
périodiquement les conceptions, les méthodes et les techniques.
Il s'agit en tant que professionnel, de produire des savoirs utiles aussi bien
pour la compréhension que pour la transformation des situations que
vivent les acteurs de ce secteur économique en développant des
relations dialectiques entre expérience et connaissance du travail.
Enfin, il est question de recevoir l'onction scientifique et de transformer ce
thème en un projet qui viserait à renforcer les aptitudes des
opérateurs de la filière avicole en matière de bonnes
pratiques d'hygiène, de bonnes pratiques de production afin de garantir
la sécurité sanitaire des denrées d'origine animale.
VI. DEFINITION DES CONCEPTS
La circonscription de ce travail ne peut se faire
indépendamment de définition d'un certain nombre de concepts qui
contribuent à faciliter sa compréhension. Les concepts sont
polysémiques et pluridimensionnels, il est important et
nécessaire pour notre étude de les opérationnaliser.
A. La Norme
Le concept de norme est ambigu et pluridimensionnel puisqu'il
se décline différemment suivant les contextes. La norme n'est pas
nécessairement une loi ni un commandement, elle peut être un
idéal, sans aucun caractère d'obligation. Cependant, la norme a
aussi un réel pouvoir. Il n'est pas rare qu'une norme serve de base pour
l'élaboration d'un projet de loi. En d'autres termes, certaines lois
s'appuient sur des normes, notamment pour réglementer les
échanges industriels, ou encore pour garantir la qualité des
produits et une certaine sécurité d'utilisation. Elle devient
alors source de droit.
Le domaine
juridique conçoit la norme comme une règle ou une loi, un
règlement édicté par des corps spécialisés
et considérés comme référents dans un pays. Les
normes juridiques définissent par-là même un ensemble de
comportements repertoriés dans divers recueils de lois, codes civil et
pénal entre autres. Cependant, elles diffèrent de part leurs
natures des normes sociales. C'est un « principe ou modèle
de conduite propre à un groupe social ou à une
société »33(*). Cette norme sociale, par la pression qu'elle exerce
devient coutume. Il s'inscrit parfois une règle de droit (dit droit
coutumier). Dans ce cas, la norme sociale devient une norme juridique. Cette
notion de norme sociale non issue de la gestation sociétale est
relativisée toutefois par Durkheim pour qui le droit
« n'est autre chose que cette organisation sociale ; la
légalité est fondée sur la normalité, la
norme juridique est respectée si elle émane de la norme
sociale »34(*).Chez ce dernier, « la norme
sociale prescrit les comportements conforme à la morale sociale.
C'est un fait social»35(*). Selon lui, c'est « toute
manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur
l'individu une contrainte extérieure ; ou bien encore, qui est
générale dans l'étendue d'une société
donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses
manifestations individuelles »36(*). Les normes sociales sont généralement
un vecteur d'influence et d'unification en ceci qu'elles autorisent des
jugements de valeurs, certes subjectifs et non pertinents, mais surtout
insidieux à l'égard de l'individu qui ne les respecte pas et l'on
parle de déviance. Yves Wolmark37(*), pense que, sur le plan de la réglementation,
la norme est définie par des textes, lois, décrets, circulaires
qui s'imposent aux professionnels concernés. Sous un autre plan,
lorsqu'on se réfère aux unités de mesure,
« une norme désigne un ensemble de spécifications
décrivant un objet, un être ou une manière
d'opérer »38(*). Il en résulte donc un principe servant de
règle et de référence technique. Une norme n'est donc pas
obligatoire, son adhésion est un acte volontaire. Certaines sont rendues
obligatoires par un texte réglementaire ou décret de loi.
Des organismes sont alors chargés de créer et de
faire respecter ces normes tels que le W3C39(*) pour les normes internet, ou encore
l'International Organization for Standardization qui définit les
fameuses normes ISO. L'ensemble de ces normes forment des standards assurant la
diffusion et l'interopérabilité des matériels et
technologies. Leur contrôle est généralement
justifié par l'obtention d'une certification. La définition de la
norme donnée par David, cité par Bertil Sylvander
à savoir « Un standard est un ensemble de
spécifications techniques, auquel adhère un producteur, soit
tacitement, soit au terme d'un processus formel de standardisation volontaire,
soit dans le respect d'une décision publique »40(*), est, on le voit,
très générale mais elle a le mérite de soulever de
nombreuses questions. Par contre, Selon l'ISO et la Commission Electronique
Internationale (CEI)41(*),
la norme est un « document établi par consensus et
approuvé par un organisme reconnu, qui fournit, pour des usages communs
et répétés, des règles, des lignes directrices ou
des caractéristiques, pour des activités ou leurs
résultats garantissant un niveau d'ordre optimal dans un contexte
donné»42(*).
La norme est donc un document de référence sur un sujet
donné. Elle indique l'état de la science, de la technologie et
des savoir-faire au moment de la rédaction. Ainsi, pour être
considérée comme une norme, tout document doit remplir deux
conditions majeures à savoir, les moyens et méthodes
décrits doivent être reproductibles en utilisant et en respectant
les conditions qui sont indiqués d'une part ; elle doit avoir
reçu la reconnaissance de tous d'autre part.
Au regard de ce qui précède, nous proposons la
définition selon laquelle la norme est un ensemble
d'éléments ou de documents de référence
écrite ou non accessible au public, établissant une règle
du jeu évolutive, concernant des lignes directrices ou des
spécifications techniques, dont l'observation n'est pas
obligatoire ; élaborée par d'entités reconnues, dans
un cadre faisant intervenir l'accord de toutes les parties concernées,
destinée à une application répétitive et continue,
et visant l'avantage optimal de la communauté prise dans son ensemble.
Cette définition ne serait pas complète si nous omettions cet
élément fondamental qui permet de reconnaître que l'on a
bien affaire à une norme : les méthodes décrites ou les
moyens préconisés sont reproductibles dans les conditions que la
norme décrit.
B. La Qualité
Juran définit la qualité comme «
l'aptitude [d'un produit] à l'usage»43(*) auquel l'utilisateur destine
le produit. C. Hersan élargit la définition. Pour lui, un produit
est de qualité s' « il satisfait les exigences du
client en termes de caractéristiques techniques, de délais et de
coûts »44(*). Ces trois éléments constituent la
qualité « c'est-à-dire, la conformité aux
besoins »45(*).
La définition officielle apportée par
l'International Organization for Standardization notamment à travers
« ISO 8402 », se veut plus générale. En
effet, la qualité est l'«ensemble des caractéristiques
d'une entité qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des
besoins exprimés ou implicites»46(*). Il est également
précisé que ces besoins « peuvent inclure [...] des
aspects de performance, de facilité d'emploi, [...] de
sécurité, des aspects relatifs à l'environnement, des
aspects économiques...»47(*). Cette dernière définition fait
intervenir la notion de besoin implicite qui ne doit pas être
négligée par l'industriel, par exemple la gestion de la
qualité au cours de la réalisation du produit. On remarquera que,
dans ces dernières définitions, la qualité est
située par rapport à l'utilisateur, lequel, le plus souvent,
n'est pas unique ; en effet, un même produit peut avoir
« plusieurs utilisateurs simultanés : [...] par
exemple de(s) fruits qui peuvent être destinés à la
conserve, à la confiturerie, ou à la vente en frais - ou
plusieurs utilisateurs successifs, comme dans le cas de l'animal
d'élevage dont les utilisateurs seront l'abattoir, le grossiste, le
boucher, l'industriel, et le consommateur. Le consommateur n'est en fait que
l'utilisateur final, à la fois le plus difficile à
connaître et le plus important dans la mesure où le produit lui
est finalement destiné. [...] La qualité se définit donc
par rapport à une attente précise du consommateur et à
diverses contraintes des autres opérateurs»48(*).
Au regard des définitions précédentes,
nous résumons que la qualité c'est aussi, connaître les
attentes des clients dans chaque segment visé par l'entreprise ;
obtenir la satisfaction des clients comme critère minimal ; obtenir
l'enchantement des clients comme idéal en combinant une qualité
du produit avec une qualité des processus pour les
clients ; ajouter des caractéristiques spéciales qui
augmentent le plaisir du client. Ainsi, nous adoptons comme définition
celle proposée par ISO 8402 et reprise par Mathieu S.et al, à
savoir que c'est « l'ensemble des caractéristiques d'une
entité qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des
besoins exprimés ou implicites »49(*). Mais seulement, la
qualité est un critère subjectif et non quantifiable. Il peut
paraître important de pouvoir se situer sur une échelle de valeur
bien qu'elle soit attribuée. Différentes cotations des
critères sont utilisables. On ne saurait donc juxtaposer les
définitions sans tenir compte des domaines. La qualité
conçue pour les entreprises industrielles et commerciales est loin
d'être applicable de façon simple à un hôpital. Par
exemple, la position du malade ne peut se réduire à celle du
client d'une entreprise, la production et l'efficacité du système
de santé sont difficilement quantifiables ; l'art médical ne
pourrait être assimilé à une technique exacte.
« Les définitions fluctuantes de la qualité
expliquent cette recherche permanente de critères, de
référentiels et de modèles qui donnent à la
qualité « une emprunte et un cadre »»50(*). Seulement, une approche
agro-alimentaire permettrait, de dire avec Alpha Arlène et al, que les
normes de qualité des produits agro-alimentaires sont
« les normes qui recouvrent l'ensemble des
dimensions de la qualité : la qualité sanitaire, mais aussi
organoleptique ou sensorielle, la qualité technique (calibre,
granulométrie, couleur, etc.), nutritionnelle, ainsi que la
maîtrise et la gestion de la qualité (conditionnement,
traçabilité, méthode de la maîtrise des points
critiques [Hazard Analysis of Critical Control Point - HACCP],
étiquetage, etc.) »51(*).
En dernière analyse, nous retenons que la
qualité est l'aptitude d'un ensemble de caractéristiques
intrinsèques à satisfaire les exigences.
C. L'Assurance qualité
Par ailleurs, faisant suite aux multiples significations de la
qualité52(*), il
n'est pas superfétatoire de se poser les questions suivante :
quelle serait notre réaction si, pour un produit, l'on n'est pas
livré à temps53(*) ? Ou si le produit était non consommable
ou encore si l'analyse de laboratoire était fausse ? C'est à
travers ces questions que l'on peut définir l'assurance de la
qualité couramment appelée assurance qualité. En effet,
elle est créée par des clients exigeants qui veulent être
certains, avant même d'avoir passé une commande ou signé un
contrat, qu'ils ont toutes les chances d'obtenir d'une part ce qu'ils veulent
et quand ils veulent et au prix convenu d'autre part. C'est sur ces trois
principes en fait que repose la qualité. Elle est aussi
créée par l'ouvrier qui recherche la fierté dans son
travail, alors que le directeur d'entreprise cherche à réaliser
la production demandée. Elle est également produite par
l'ingénieur qui veut respecter des spécifications et enfin par le
responsable marketing qui veut honorer les exigences des clients.
Ce qu'il faut en retenir est que l'assurance qualité
est un large concept qui couvre tout ce qui peut, individuellement ou
collectivement, influencer la qualité d'un produit. « Elle
représente l'ensemble des mesures prises pour s'assurer que les produits
fabriqués sont de la qualité requise pour l'usage auquel ils sont
destinés »54(*). En d'autres termes, elle est
« l'ensemble des actions préétablies et
systématiques nécessaires pour donner la confiance
appropriée en ce qu'un produit ou service satisfera aux exigences
données relative à la qualité »55(*). Il s'agit d'une
assurance du résultat escompté. C'est aussi bien une
vérification du résultat prévu qu'une démarche
préventive des dysfonctionnements éventuels. L'assurance
qualité comprend donc les bonnes pratiques de fabrication (BPF) mais
également d'autres éléments qui y sont
précisés. Il ne faut cependant pas confondre le contrôle et
la qualité, même si entre les deux la frontière n'est pas
étanche. L'OMS, quant à elle, définit les bonnes pratiques
de fabrication (BPF) comme : « un des éléments de
l'assurance de la qualité ; elles garantissent que les produits sont
fabriqués et contrôlés de façon uniforme et selon
des normes de qualité adaptées à leur utilisation et
spécifiées dans l'autorisation de mise sur le marché
»56(*), Par
conséquent, « l'assurance de la qualité
signifie non seulement que le produit répond aux spécifications
définitives, mais aussi qu'il a été obtenu par les
mêmes méthodes et dans les mêmes conditions chaque fois
qu'il est fabriqué »57(*). ISO 9000 : 2005(F), quant à lui, par
contre définit l'assurance de la qualité comme la
« partie du management de la qualité visant à
donner confiance en ce que les exigences pour la qualité seront
satisfaites »58(*). Ce même document définit le management
de la qualité comme étant un ensemble
d' « activités coordonnées permettant
d'orienter et de contrôler un organisme en matière de
qualité »59(*). Les deux définitions mises ensemble, nous
font dire que l'assurance qualité est la conjugaison des
activités coordonnées permettant d'orienter et de contrôler
un ensemble d'installation avec des responsabilités, pouvoirs et
relation afin de donner confiance en ce que les caractéristiques
intrinsèques corroborent avec satisfaction des usagers
D. Le Processus de production
Le processus est la
« représentation de la façon d'accomplir une
tâche. Il peut s'agir d'un ensemble de tâches
réalisées par un groupe d'individus, ou des instructions à
une machine, ou une combinaison des deux»60(*). La définition
de processus comprend tous les parcours admissibles, ce qui s'appelle justement
un circuit : en contexte d'affaires, il arrive que certains des processus les
plus englobant correspondent à des circuits. Dans ces cas particuliers,
définition de processus et définition de circuit coïncident.
Dans la plupart des cas, un circuit comprend plusieurs processus ou
sous-processus. C'est aussi, une « succession
d'événements dans le temps ou conjonction d'activités
réalisées avec des moyens et des règles en vue d'un
résultat»61(*).
En définitive, nous retenons que le processus de
production est un enchaînement d'activités ayant pour objet de
transformer une entité (matières premières, informations,
patients, produits semi-finis) en produits ou services intermédiaires ou
finis.
E. L'Exploitation avicole
L'unité d'analyse ou unité statistique de
recensement dans les statistiques agricoles est l'exploitation destinée
à la production agricole, animale ou forestière. Chombart de
Lauwe propose la définition suivante reprise par le Mémento
de l'Agronome : « l'exploitation agricole est une unité
économique dans laquelle l'agriculteur pratique un système de
production en vue d'augmenter son profit. Le système de production est
la combinaison des productions et des facteurs de production (terre, travail,
capital d'exploitation) dans l'exploitation agricole.»62(*).
Selon le programme de recensement mondial de l'agriculture,
« une exploitation agricole est une unité
économique de production agricole soumise à une direction unique
et comprenant tous les animaux qui s'y trouvent et toute la terre
utilisée, entièrement ou en partie, pour la production agricole,
indépendamment du titre de possession, du mode juridique ou de la
taille. La direction unique peut être exercée par un particulier,
par un ménage, conjointement par deux ou plusieurs particuliers ou
ménages, par un clan ou une tribu ou par une personne morale telle que
société, entreprise collective, coopérative ou organisme
d'état. L'exploitation peut contenir un ou plusieurs blocs,
situés dans une ou plusieurs régions distinctes ou dans une ou
plusieurs régions territoriales ou administratives, à condition
qu'ils partagent les mêmes moyens de production tels que main-d'oeuvre,
bâtiments agricoles, machines ou animaux de trait utilisés sur
l'exploitation. »63(*)
En dernière analyse, c'est sur la base des
définitions proposées par les précédents auteurs
que nous proposons cette définition hybride d'une exploitation
avicole à savoir une unité économique soumise
à une direction unique et comprenant animaux et/ou terre utilisée
entièrement ou partiellement pour la production avicole,
indépendamment du titre de possession, du mode d'exploitation. Le
présent travail de recherche revient sur cette conception de
l'exploitation avicole.
VII. REVUE DE LITTERATURE
La littérature renferme plusieurs études
relatives aux concepts définis dans la partie définition des
concepts. L'objectif ici est de discuter des travaux des auteurs qui en ont
fait leurs champs d'action. Il nous importe donc de revoir sur le plan
général quel entendement soutient ces concepts.
Ce qu'il est convenu d'appeler la norme ou la
normalisation est un phénomène extrêmement composite, tant
par sa genèse et sa définition que par ses effets. Bertil
Sylvander, souligne qu' « il met en jeu des
éléments aussi divers que la compétitivité des
entreprises, leurs capacités de coordination, leurs marges d'innovation,
les contraintes sociétales qu'elles subissent, les structures et
évolutions de marchés dans lesquelles elles
s'insèrent »64(*). On comprend aisément que ces questions soient
particulièrement prégnantes au niveau de la concurrence
internationale généralisée. Normaliser est devenu une
activité fondamentalement internationale et les politiques de
normalisation ont mis en relation une multitude d'acteurs, lesquels se
recrutent dans les secteurs publics et privés. Il apparaît donc
clair pour François-Xavier Dudouet, et al que « si l'on
veut pouvoir tenir de bout en bout l'analyse des politiques de normalisation et
de leurs effets, la chaîne est longue et appelle des collaborations
nationales et internationales, tout autant que des comparaisons entre les
objets appréhendés par ces politiques »65(*). Les sociologues
français ont pour l'instant principalement appréhendé les
effets sur l'organisation du travail, de l'adoption de normes de qualité
et de la certification ISO en la matière66(*). Seulement, s'ils s'accordent
généralement aujourd'hui sur la nécessité de mieux
comprendre les pratiques de négociation et de production des normes, peu
d'entre eux en ont fait un véritable objet d'étude, sinon dans un
cadre national. La compréhension des politiques internationales de
normalisation reste alors un immense chantier.
Quel peut être l'effet de ce genre de travail
sociologique sur des analyses de projets avicoles en termes d'évaluation
? Bertil Sylvander, pour sa part, pense que « la
normalisation met en jeu des dynamiques contradictoires et situées, dans
le cadre général de la globalisation des économies, qui
peuvent rendre difficile à résoudre le problème de
l'opportunité de son adoption par l'acteur »67(*). Pourtant, pour comprendre les
difficultés de notre réflexion, nous avons introduit le concept
de norme dans la pluralité de ses emplois. Une seconde distinction dans
la norme mérite cependant d'être abordée pour parfaire
la compréhension du problème. Il s'agit des
différences top-down et bottom-up dans
l'émergence et l'institution des normes68(*). Cette distinction permet d'apprécier la
qualité d'une loi qui doit être établie par un corps dit
compétent, puis imposée à l'ensemble d'autorités de
ce corps, ou au contraire être créée, diffusée et
modifiée comme coutume, fondue dans la masse, avant de s'imposer comme
partie intégrante et finalement non réfléchie de la
normalité.
Dans la première approche, dite top-down, B.
Steigler, dénonce les normes créées parfois ex
nihilo par un ensemble de personnes, puis faite appliquée par
décret. Ces normes peuvent être de type technique, juridique,
social ou autre. Elles constituent un modèle, une norme, une loi
auxquels la plupart doit se conformer, suite à la décision d'un
petit nombre. Les normes sociales édictées par cette voie ont
existé de tout temps, à l'image des dix commandants, des codes
civil et pénal. Elles marquent selon Lapierre les
« rapports de commandement/obéissance fondés sur la
conscience collective du fait que l'existence sociale est impossible à
l'espèce humaine si des règles de conduite ne sont pas reconnues
et respectées, si la coopération à des activités
communes n'est pas dirigée conformément à des objectifs
communs »69(*). La clairvoyance de ce groupe restreint de
personnes leur donne t-elle le droit absolu ? Durkheim relativise en
affirmant que le droit « n'est autre chose que cette organisation
sociale ; la légalité est fondée sur la
normalité, la norme juridique est respectée si elle
émane de la norme sociale »70(*). En fait ce que Durkheim voudrait signifier ici,
est ce que B. Steigler a appelé bottom-up, qui constitue la
deuxième approche. Elle fait appel aux coutumes ou habitudes, issues du
plus grand nombre et s'étant par la suite imposées comme des
normes à l'exemple des règles de bienséance, des
règles de politesse, de galanterie, ou toutes autres normes non
écrites. Ces dernières s'établissent dans le temps.
Outre ces précédentes distinctions, deux autres
visions sont ici, mises en exergue et défendues par Emile Durkheim et
Max Weber. Ces visions sont certes contradictoires mais surtout
complémentaires à propos des normes sociales. Le premier postulat
proposé par Durkheim, présente et soutient une idée
déterministe et holiste de la société. Pour lui,
« la première règle et la plus importante est de
considérer les faits sociaux comme des choses [...] qui
consistent en des manières d'agir, de penser et sentir,
extérieures à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir
de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui »71(*). Plus
concrètement, les individus deviennent des vecteurs passifs composant la
société. Celle-ci, par ses normes sociales, exerce une contrainte
coercitive sur l'individu qui intègre alors ces normes comme naturelles
et légitimes. D'une façon plus générale, il
n'existe pas de libre arbitre. Si la norme sociale évolue, c'est par
l'influence de la société en tant que corps unique et non pas
comme des actions des individus le composant. En ce sens, agir selon la norme
est une décision issue de l'individu qui la suit, mais
déterminée par la société en tant que cause
extérieure qui agit comme pression sur l'individu.
La seconde approche, dite interactionniste, est issue
principalement de la vision Wébérienne de la construction des
normes dans la société. Max Weber, présente des
idéaux-types, « c'est-à-dire comme reconstruction
stylisée d'une réalité dont l'observateur a isolé
les traits les plus significatifs »72(*). Ces idéaux-type
peuvent être assimilés à des classes abstraites, mais
possédant des propriétés propres. Chez Weber, la
société pourrait être vue comme une classe abstraite. Elle
possède des propriétés, des
« lois » et des
« méthodes ». Elle est composée
d'objet réel, par exemple « Homme et
Femme » que nous regrouperont sous l'appellation
« Individu ».
A la lumière de cette nouvelle distinction sur les
normes sociales, nous pouvons d'ores et déjà comprendre que des
agents autonomes non humains ne seront capables que de rééditions
des normes qui seront les leurs.
Au demeurant, pour analyser la normalisation,
François-Xavier Dudouet affirme que « trois entrées
principales ont été jusqu'ici proposées : l'entrée
par les dynamiques compétitives, l'entrée par les normes, et
l'entrée par les acteurs régulateurs »73(*). Ce que Dudouet tente de
faire saisir à travers l'entrée par les dynamiques
compétitives, est qu'ici, les normes ou standards techniques s'imposent
par le marché, par les avantages compétitifs qu'ils procurent aux
entreprises innovatrices. L'on comprend bien pourquoi, l'intervention publique
n'est bien souvent justifiée, conformément aux théories du
public choice, que dans la mesure où elle soutient des
investissements qui produisent des externalités positives sur le
marché. En prenant l'exemple du marché des voitures d'occasion,
nous voulons corroborer avec cet auteur, que l'incertitude sur la
qualité a des incidences importantes sur les comportements de vente et
d'achat. L'individu qui vend une voiture d'occasion a plus intérêt
à le faire, s'il est peu ou moyennement satisfait de sa qualité.
Dans le cas contraire, il en demandera un bon prix et n'hésitera pas
à la retirer du marché, s'il ne trouve pas acquéreur
à ce prix, de sorte qu'il l'usera jusqu'au bout. L'acheteur qui se base
sur le prix en essayant de le tirer au plus bas a donc beaucoup plus de chance
d'acheter une « voiture pourrie », et il aura donc aussi tendance
à se méfier d'un prix bas s'il recherche la qualité. C'est
pourquoi, dans une hypothèse d'exigence de qualité, le bien qui
aura le plus de chance d'être échangé est le bien de
qualité moyenne à un prix moyen. Il n'y a donc pas
d'équilibre du marché par les prix. Seulement, ceci n'est valable
que pour les produits non périssables.
La réflexion qui est menée sur la
hiérarchie des normes tourne autour du statut de la norme technique dans
l'arsenal juridique du droit positif74(*). Il se dégage que le développement des
normes techniques a métamorphosé ces dernières en une
source de droit. Ce qui a suscité chez Marie-Anne Frison, cité
par Dudouet un questionnement, à savoir « si l'on
n'assiste pas à un envahissement du « droit » par la
« norme ». »75(*). Cette interrogation est centrale car elle met
en exergue l'épineuse question des origines des normes et de leur
légitimité à organiser la vie des citoyens, notamment sur
le plan sanitaire, sécuritaire et environnemental. Un
élément de réponse est donné par Catherine
Dhérent, pour qui l'humanité se sert de normes depuis des
millénaires. Elle s'inspire d'Albert Batik qui a son tour cite le Code
d'Hammurabi, « il y a plus de 4000 ans, étaient
formulées des instructions pour la fabrication d'une brique avec les
spécifications sur les composantes de celle-ci. Les instructions que
Dieu donne à Noé dans la Bible pour construire l'Arche d'alliance
en est un autre exemple »76(*). En fait, le problème principal soulevé
par les normes techniques du point de vue juridique est qu'elles sont souvent
produites par un petit nombre d'acteurs privés ou semi privés qui
ne peuvent légitimement décider au nom de l'intérêt
général. Le problème se pose de la même
manière, quoique dans une moindre ampleur, au sein d'un secteur
d'activités considéré. Une norme peut avoir pour effet de
retirer du marché certains produits au « risque d'assurer le
diktat de quelques grandes sociétés
industrielles » ou de réguler les prix de la communication
téléphonique. Cette tâche qui incombe à l'Etat doit
servir de relai à travers la répression des fraudes, le soutien
des promoteurs. De même, comme le disait Durkheim, « tout n'est
pas contractuel dans le contrat »77(*). En d'autres termes, tout n'est pas strictement
conventionnel dans la normalisation technique.
En dernière analyse, et contrairement aux juristes, en
ce qui concerne l'entrée par les acteurs régulateurs. Doudouet,
et al. estiment qu'il ne s'agit pas de discuter de la légitimité
des normes techniques ou de la typologie des normes. Ils citent les chercheurs
du SCORE, qui ont travaillé à comprendre le processus de
construction des normes techniques par l'existence d'une structure
faîtière internationale, source de coordination sociale. Cette
approche par la structure faîtière s'appuie sur les contextes
nationaux de régulation qui ont le mérite de faciliter les
comparaisons et aussi la difficulté de conjuguer
l'interpénétration des sphères publiques et
privées, au regard des individus qui la composent. Mais seulement,
à la suite de Doudouet, nous remarquons qu'il est difficile à
première vue de savoir si les agences de normalisation, très
souvent hybrides, aussi bien dans leur nature que dans leur composition,
relèvent de l'association privée ou d'une administration
publique. Même si cette perception reste insuffisante, il n'en demeure
pas moins qu'au coeur des processus d'internationalisation de la production, il
y a confusion entre ce qui relève de l'intérêt public et
privé.
Au de-là des normes techniques, on note
l'élargissement vers d'autres horizons avec l'intégration de
normes environnementales ou relevant du domaine de l'hygiène et de la
sécurité, sans parler des nouvelles normes relatives à la
responsabilité sociale des organisations78(*). En fait, si les experts connaissent
approximativement le coût d'une opération de certification, J.F.
Soutenain et P. Farcet, cités par F. Coulomb évoquent un
coût moyen de 100000 Euros79(*). Toutefois, à ces frais sont exclus les
coûts ultérieurs de visite et de renouvellement de la
certification. Ceci ne manque pas de susciter une question quant à la
retombée financière réelle au niveau de l'entreprise. En
d'autres termes, que gagne une entreprise dans un processus de
normalisation? F. Coulomb pense que « globalement les sources
sont peu nombreuses et reflètent des pratiques encore fragiles et
très variables; un constat qui s'explique par la difficulté
de produire des chiffres dans ce domaine»80(*). En fait, ce qu'il voudrait
mettre en exergue ici, c'est l'évaluation du coût de la
non-qualité pour une entreprise donnée.
A l'OMC, l'on milite vers une inclusion des normes sociales.
En effet, pour Tancrède Voituriez, l'OMC « organise la
libéralisation du commerce des biens et des services sur la base de la
réciprocité, de la transparence et de la non-discrimination.
Qu'elles soient permanentes ou provisoires, des règles d'exemption, des
clauses de sauvegardes existent, qui permettent à un pays de se
soustraire à l'obligation de réduction de ses protections aux
frontières » 81(*).
A la suite de cet auteur, il est important de savoir pourquoi
il ne faut pas adjoindre à cette liste le respect des normes sociales
fondamentales édictées par l'Organisation internationale du
travail (OIT) et son secrétariat permanent, le Bureau international du
travail (BIT). Un pays pourrait alors refuser les importations en provenance
d'un autre pays, au motif que ce dernier ne respecte pas les engagements
souscrits en matière de normes sociales auprès de l'OIT.
De même, avec ISO, où l'on s'oriente vers
l'introduction des critères sociaux dans la future norme en «NF en
15838 ». Il s'agit pour les auteurs d'une socialisation des normes
afin qu'elles aient un caractère plus humain. Seulement, cette norme se
limite aux conseillers clients dans le domaine des services. La production
n'est pas concernée et pourtant en l'intégrant, elle devrait
s'inscrire dans une boucle d'amélioration continue.
Plus concrètement, l'élaboration des normes de
qualité entendues au sens large en terme de comment la qualité
sanitaire, organoleptique, technique et les signes de qualité ;
peut être un élément déterminant de
l'amélioration de la compétitivité des filières
agro-alimentaires et du développement. Les normes sont souvent
traitées du point de vue de l'accès des produits agroalimentaires
du Sud aux marchés des pays du Nord. Le niveau des normes est alors la
plupart du temps considéré comme une barrière non
tarifaire qui peut être fortement contraignante pour les
opérateurs à l'exportation. Mais cela n'est pas toujours le cas
et dépend notamment de l'appui que peuvent recevoir les
opérateurs pour se mettre à niveau. Par ailleurs, les enjeux de
normes de qualité concernent aussi les produits agroalimentaires
consommés et échangés sur les marchés nationaux et
régionaux du Sud82(*). Où sont donc passé l'OMC et ses
normes ? « Depuis une quinzaine d'années, la
thématique de la qualité a vu se développer de nombreuses
recherches dans les diverses disciplines des sciences sociales et des sciences
humaines, sans oublier l'histoire et le domaine du droit»83(*). Ces recherches ont nourri et
balisé les travaux réalisés sur la qualité des
produits agroalimentaires et on citera notamment ceux de l'Institut National de
Recherche de Paris (INRA).
Au-delà des différences d'approche, c'est autour
de l'hypothèse d'une « économie de la
qualité »84(*) initiée par le sociologue L. Karpik, que
convergent ces travaux : la qualité des produits est une donnée
incertaine pour les acteurs concernés par leur production, par leur
commercialisation ou leur achat. Louis Lagrange et Egizio Valceschini
identifient les facteurs déterminants du déclenchement de cette
dynamique de la qualité dans le secteur agroalimentaire. Ils soulignent
les défis récents qui sont apparus autour des questions de
santé et d'environnement. Dans tous les domaines, « les
recherches devront permettre de mieux comprendre les facteurs qui induisent des
modèles de production de la qualité différents suivant les
pays, afin de légitimer l'intérêt du maintien de certaines
spécificités et de développer des modèles de
portée universelle »85(*). Les auteurs montrent que la recherche a permis de
mieux comprendre et d'expliquer les processus de qualification des produits de
terroir ou d'origine, et des produits sous signes officiels de qualité
et nous noterons ici en terme d'illustration le label rouge, l'agriculture
biologique pour ne citer que ceux-ci. Ils ne considèrent plus les
produits comme « des ensembles stables, mais qui se forment et
se modifient tout au long du processus (technique et social) qui va de la
sphère de la production jusqu'à leur
consommation »86(*) comme le relèvent Barrey Sandrine et
Valceschini Egizio87(*).
Les travaux de De Sainte Marie & al sur le
« Brocciu Corse »88(*) sont ici emblématiques. Ces travaux ont tout
autant cherché à rendre compte de la qualification sur les
marchés du travail89(*) ainsi que celle sur le marché des produits.
« La description de l'histoire des
produits »90(*) contribue à la compréhension des
dynamiques d'innovation et d'échange. C. Musselin et C. Paradeise ont
rappelé que l'étude de la qualification pouvait désigner
deux ordres de réalité : « l'état de ce qui
est qualifié (les qualités acquises, intrinsèques d'un
travailleur) ; les processus qui conduisent à qualifier un être
(par exemple un travailleur) ou un dispositif (par exemple un poste de
travail)»91(*).
Cette idée que la qualité se construit a
été largement développée par les sociologues,
souvent associés à des technologues, à des
géographes ou à des ethnologues92(*). Certains chercheurs ont aussi montré que
leurs travaux ont permis de comprendre les dispositifs d'information et de
segmentation des consommateurs, les formes de coordination dans les
filières et les modes d'intervention de l'État.
VIII. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
L'objectif principal assigné à cette recherche
est d'analyser comment l'enchaînement des activités et l'ensemble
des mesures préétablies et systématiques agissent comme
des construits dans le contexte de multifonctionnalités93(*) d'une exploitation avicole.
Les objectifs spécifiques qui s'y déclinent
sont :
ü interroger et analyser les mécanismes de Bonnes
Pratiques de Fabrication/Production (BPF/P) et de Bonnes Pratiques
d'Hygiène (BPH) mis en place au Complexe Avicole de Mvog-Betsi ;
ü analyser la capacité managériale et
d'appropriation des BPF/BPH qui garantissent la confiance appropriée en
ce qu'un produit ou service satisfera aux exigences données relatives
à la qualité;
ü questionner la satisfaction aux exigences des
consommateurs et sa participation à la responsabilité sociale de
l'entreprise avicole;
ü questionner l'élaboration des
référentiels normatifs dans la modification de la vision
simpliste de la construction de la qualité vis à vis des
consommateurs.
IX. PROBLEMATIQUE
Les auteurs sus-évoqués ont montré que le
débat autour de la norme ou de la démarche qualité n'a pas
manqué de se développer considérablement en sciences
humaines et de gestion. Les différents acteurs en ont fait un objet, pas
obligatoire mais indispensable. Pour les non partisans, c'est un diktat qui ne
saurait gouverner car il inhibe le côté créatif de l'homme.
Il apparaît donc que la cristallisation des référentiels
normatifs (BPP/F, BPH et HACCP) dans les exploitations met en lumière le
caractère co-construit des normes qualitatives. Cette dimension à
la fois intérieure et extérieure à l'entreprise
nécessite que l'on repense le cadre théorique des travaux
concernant la gestion de la qualité, qui pour l'essentiel s'en tiennent
à une vision interne. Aussi, posons-nous la question de savoir comment
la prise en compte de la norme participe-elle du processus de production et de
l'assurance-qualité dans les exploitations avicoles. Autrement dit,
comment envisager la qualité comme un objet-frontière entre
l'exploitation et le marché.
X.
HYPOTHESES
L'analyse du problème posé passe par les
hypothèses suivantes :
HYPOTHESE PRINCIPALE
La conduite d'élevage avicole est tributaire de la
prise en compte des bonnes pratiques de production pour garantir la
satisfaction des exigences.
Hypothèses secondaires
Elles se formulent comme suit :
- L'amélioration des connaissances sur la norme
contribue à une prise en compte des processus et du management du
système dans une exploitation avicole par les acteurs ;
- La promotion des pratiques et règles et
l'adhésion aux besoins des consommateurs dans les exploitations
avicoles, renforce la compétitivité des productions ;
- La qualité d'un poussin d'un jour et de l'aliment
pour volaille garantit la santé des consommateurs.
XI. PROCESSUS METHOLOGIQUE
Il s'agit ici de préciser notre démarche dans la
collecte et l'analyse des données. Ces investigations sont
déterminées par les paradigmes de recherche et les objectifs que
nous nous sommes assignés dans le cadre du présent travail.
A. Grille d'analyse des
données
Le mode d'investigation choisi est l'approche mixte94(*) qui combine à la fois
l'approche quantitative simple95(*) et l'approche qualitative.
Pour la première citée, elle repose sur un
corpus théorique qui nous a permis de poser les hypothèses. Elle
nous permettra de relier les observations recueillies à un
système de notation numérique (tableau 1 des scores). Les
résultats seront décomposés en éléments et
des seuils numériques seront attribués pour indiquer
l'acceptabilité ou non à une norme (BPF/H).
Tableau 1: Table des scores
Réponses
|
Commentaires
|
Scores
|
SA
|
Le niveau d'application de l'exigence est satisfaisant
|
4
|
AC
|
Le niveau d'application de l'exigence est acceptable
|
3
|
NA
|
Le niveau d'application de l'exigence est non acceptable
|
2
|
AB
|
Le niveau d'application de l'exigence est absent
|
1
|
SO
|
Le niveau d'application de l'exigence est sans objet
|
0
|
(ASSONTIA, 2012)
Ce type d'approche est particulièrement
approprié pour l'audit de conformité; le score qui est obtenu de
ce type d'approche est une expression numérique relative de la
non-conformité. La découverte de non-conformités en termes
de différence de poids conduirait à une évaluation des
risques et de leur sévérité.
Pour la deuxième approche, elle repose sur des faits
afin de fournir des données de contenu et non des données
chiffrées.
Pour l'analyse de ces données, nous prendrons appui sur
l'approche individualiste qui tend à mettre en exergue ou à
privilégier les intérêts et la valeur d'un individu par
rapport à ceux du groupe et l'approche holiste. En effet, cette
dernière offre une façon innovatrice de prendre des
décisions. Elle permet aussi de s'assurer que les actions mises de
l'avant par une entreprise seront durables à long terme. Seulement,
entre les deux approches, l'analyse stratégique, comme démarche
théorique de recherche, élaborée par Michel Crozier et
Erhard Friedberg, au cours des années 1970 et au début des
années 1990, nous permettra de comprendre les relations entre les
acteurs interdépendants. .
L'analyse stratégique est une théorie centrale
en sociologie des organisations. Les auteurs proposent un modèle qui
s'articule autour de la compréhension des relations entre acteurs
interdépendants. Ceci dans l'optique de comprendre le fonctionnement des
organisations. Les acteurs précités conseillent d'analyser une
organisation en se penchant sur les rapports de «pouvoir, de
l'influence, du marchandage et du calcul »96(*) ; des relations qui
structurent cette organisation et rendent les comportements des acteurs
intelligibles. On constate alors que l'issue des « jeux »
est imprévisible car les acteurs s'écartent souvent de
manière significative du rôle qu'ils doivent jouer. Cela contribue
même à enfreindre les règles qui témoignent de
l'existence des relations de pouvoir entre plusieurs acteurs et aussi des
failles dans les règles lesquelles sont liées aux
défaillances techniques, aux pressions économiques qui
empêchent le déroulement des objectifs de l'organisation. Par
ailleurs, les acteurs peuvent avoir intérêt à masquer leurs
véritables objectifs, afin de conserver une certaine capacité de
négocier. Un comportement imprévisible réduit le pouvoir
de celui qui édicte les règles et cherche à les faire
appliquer. Qui plus est, même si le régulateur cherche à
accroître le nombre de règles pour canaliser le comportement des
acteurs, il peut engendrer un effet pervers en faisant dévier les
motivations des acteurs de leur but initial.
Pour ce qui est de notre étude, ce modèle nous
permettra de définir et d'analyser les stratégies
développées par les acteurs en exploitation avicole (au complexe
avicole), les implications des différents acteurs pour construire une
capacité collective propre. Ce que Crozier M., et Friedberg E. appellent
un système d'action concret qui « est un
ensemble humain structuré qui coordonne les actions de ses participants
par des mécanismes de jeux relativement stables et qui maintien sa
structure, c'est-à-dire la stabilité des ces jeux et les rapports
entre ceux-ci, par des mécanismes de régulation qui constituent
d'autres jeux »97(*).
Toutefois, pour comprendre les différentes
articulations de notre étude, nous allons ajouter au raisonnement
stratégique, le raisonnement systémique. Car, le premier part de
l'acteur pour découvrir le système, le second tente de mettre en
évidence l'ordre qui émane du système.
B. Présentation du terrain
d'étude
L'étude de notre thème, qui est la prise en
compte de la norme dans le processus de production et de l'assurance
qualité des exploitations avicoles, est rendue possible au travers d'une
contribution exclusivement professionnelle ; à savoir la structure
hôte et objet de notre recherche et l'administration en charge de la
normalisation au Cameroun.
C. Technique de collecte des
données
Une pré-enquête exploratoire, des enquêtes,
l'observation-directe/participante, les entretiens, l'exploration documentaire
seront utilisés pour la collecte des données de terrain.
§ La recherche documentaire nous permet d'explorer les
documents disponibles, à l'ANOR, sur la question par les
différentes recherches antérieures. Il est également
question de prendre connaissance des différents points et angles
d'analyse abordés jusque-là, de connaître les
différentes méthodes utilisées, les lieux et contexte dans
lesquels ces études ont été menées, mais
également les perspectives envisagées. Les documents officiels
sur les bonnes pratiques de production et la qualité au Cameroun seront
explorés.
§ Pour ce qui est de l'enquête, elle se fera au
moyen de la check-list, qui nous permettra de vérifier
méthodiquement le niveau d'application des BPF/H et d'analyser la
pertinence des bonnes pratiques de production et d'hygiène dans les
exploitations avicoles et aussi le niveau de maîtrise de
l'activité.
§ Il s'agit aussi, à travers les entretiens
semi-directs, d'avoir les informations utiles et nécessaires. Ils sont
adressés aux ouvriers et agents.
§ L'observation-directe doublée de l'observation
participante, renforce le fait que nous soyons non pas seulement témoin
mais aussi co-acteur des résultats. En effet, comme personnel de cette
structure, nous sommes obligés d'observer une distance
épistémologique sans nier, pour autant, notre implication lors du
travail de recherche : un regard de chercheur pour justifier de la
scientificité des résultats. Dans cet exercice assez
délicat, « il est plus facile de mentir à un
enquêteur, que de dissimuler ce que l'on est à un
observateur »98(*) . Il s'agira de « participer aux
activités quotidiennes [...] ne pas poser trop de questions, mais
au contraire écouter»99(*).
D. Technique d'analyse
L'analyse des données consistera à examiner le
comportement des acteurs, la pertinence de leurs discours. Ainsi, la
triangulation entre le produit, le processus et le système de management
sera étudié. Un accent sera mis sur les différents
thèmes abordés dans les rapports, les audits et les
évaluations au cas où ils auraient été
commandités.
E. Présentation de
l'échantillon
Notre échantillon est représenté par la
liste en annexe 5. Les personnes rencontrées se recrutent à la
fois au Complexe Avicole de Mvog-Betsi, au MINEPIA, au MINIMIDT, à
l'ANOR et parmi la trentaine d'éleveurs qui ont bien voulu donner leur
avis sur la démarche qualité.
XII. DIFFICULTES RENCONTREES
Selon Fassin Didier, « La question de la juste
distance par rapport à l'objet a toujours été cruciale
pour les sciences sociales »100(*). Pour lui en
effet, une recherche ou un chercheur se trouve plus ou moins explicitement
autour de cette ambivalence. Le présent travail de recherche ne s'est
pas fait sans obstacles. Les difficultés majeures rencontrées
sont effectivement liées à la distanciation
épistémologique du chercheur vis-à-vis de l'objet de
recherche dans le cadre d'une recherche impliquée, une observation
participante qui doit avoir un degré de scientificité. En effet,
il s'agissait pour nous de prendre des distances critiques sans nier pour
autant, notre implication (appartenance à l'objet étudié,
le CAM), notre engagement militant dans le cadre de la recherche en sciences
sociales et humaines. Aussi avons-nous utilisé pour l'écriture,
le « nous » ; ce qui nous a permis de nous
dégager d'une grande fusion et de prendre une distance
nécessaire.
CHAPITRE I : PRESENTATION DU COMPLEXE AVICOLE DE
MVOG-BETSI (CAM)
XIII. INTRODUCTION
Au-delà d'une présentation classique d'une
entreprise, le présent chapitre jette un regard
épistémologique et critique sur le management du Complexe Avicole
de Mvog-Betsi comme entreprise/exploitation avicole et ses
particularités, ses outils de gestion. Son histoire nous permet
d'observer son itinéraire afin de l'appréhender comme lieu de
mémoire. Le tryptique structurant Vision/Missions/Valeurs (ou
objectifs) aide à définir le cadre futur désirable de
cette entreprise. La stratégie et les perspectives nous permettent de
mettre en exergue la combinaison des facteurs de production tels qu'ils sont
déployés au CAM et leur finalité et enfin l'organisation
qui est la passerelle pour analyser et comprendre l'enchevêtrement des
règles et la dimension lieu d'action collective qui est le CAM au sens
sociologue du terme.
A.HISTORIQUE
Le Complexe Avicole de Mvog-Betsi (CAM), dont le siège
se trouve au quartier dont il porte le nom, est situé à l'Ouest
de Yaoundé et est né à la suite de la privatisation de
l'Office National de Développement de l'Aviculture et du Petit
Bétail (ONDAPB)101(*). Ce dernier était chargé d'appliquer
la nouvelle politique du Gouvernement en matière de productions
animales. Une politique qui bénéficie du soutien financier de la
Banque Africaine de Développement (BAD).
Les objectifs assignés à l'ONDAPB étaient
la production de 4.000.000 poussins d'un jour et de 30.000 tonnes d'aliments
par an. Cet organisme a vite connu une audience auprès du monde rural
mais, malheureusement, sa période de prospérité n'allait
pas être longue car son financement qui dépendait
étroitement des subventions des pouvoir publics était devenu rare
en raison de la crise économique, au point de compromettre totalement sa
mission et finalement d'arrêter sa production en 1990.
A l'instar des autres entreprises de l'état qui
dépendaient étroitement de son financement, l'ONDAPB est mise en
vente le 03 octobre 1990. En 1991, une offre de soumission est
déposée et un protocole d'accord signé entre les
différentes parties en juillet 1992, puis, la convention de cession des
actifs de l'ONDAPB est ratifiée, consacrant ainsi la naissance du CAM,
le 23 février 1995. Les activités ont effectivement
démarré en octobre 1996.
Nous retenons de cette présentation que, bien que
l'histoire et le management n'aillent pas ensemble, le manager tire de cet
historique que les problèmes conjoncturels sont à l'origine de la
liquidation du défunt ONDAPB.
B.
Vision- Objectifs - Missions
a) Vision
Au CAM, l'ambition est de dépasser la vision
restrictive qui consiste à servir le marché uniquement en
poussins d'un jour de haut rendement et d'intégrer les consommateurs de
poulets de chair, et de rester l'un des leaders du marché local.
Cette vision fournit au CAM ses grandes orientations. Elle est
certainement le premier pas à franchir lorsqu'on veut se structurer et
assurer son plein succès. Ainsi, elle devient irrésistible
lorsqu'elle attire la passion. Elle crée une émulation chez les
employés. C'est le miroir qui réfléchit l'image du
personnel employé. Seulement, à la question de savoir (à
un ouvrier avicole) s'il est informé de la vision du CAM ; la
réponse par la négative fait état d'une vision qui n'est
pas partagée par tous. Ici, elle est plus un mythe qu'une
réalité. Il serait donc question pour le manager de signaler
l'avenir et de susciter l'adhésion des employés, car c'est une
responsabilité qui pèse sur lui. En plus, la vision de l'avenir
est la manifestation la plus réussie de l'imagination créative et
le moteur principal des actions humaines. C'est la capacité de voir
au-delà de notre réalité présente, de créer,
d'inventer, de devenir ce que nous ne sommes pas encore. Enfin, une vision est
mobilisatrice et est toujours liée aux autres et définir sa
mission ainsi que la leur communiquer donne un sens à leur
engagement.
b) Objectifs102(*)
Ils se déclinent dans les cinq priorités de
2010.
(i) Objectifs généraux
· Poursuivre la restauration de l'autonomie
financière de l'entreprise ;
· Restructurer les comptes d'engagement pour regagner la
confiance de tous les partenaires tant sociaux que commerciaux ;
· Optimiser les capacités de production
installées ;
· Concrétiser la phase de diversification de
ses activités;
· Assurer la maîtrise des coûts de production
en vue de l'amélioration de la compétitivité de
l'entreprise et la conquête des parts de marché plus
subséquentes.
(ii) Objectifs
spécifiques
Il convient de distinguer les objectifs stratégiques et
les objectifs opérationnels.
- S'agissant des objectifs stratégiques, il
s'agit :
· D'augmenter la production ;
· D'être doté d'une unité
d'abattage
· De mobiliser des fonds extérieurs
nécessaires au plan de diversification.
- En ce qui concerne les objectifs opérationnels, il
est question de :
· Parachever les mesures de renforcement de la
gouvernance ;
· Renforcer l'encadrement technique ;
· Poursuivre la dynamisation du réseau commercial
et les fonctions « ventes et marketing » au sein de
l'entreprise ;
· Assurer une meilleure information comptable de
manière à permettre des analyses précises ;
· Mettre en place un système de gestion analytique
et budgétaire.
c) Missions
Elles se déclinent comme suit :
- Produire les poussins d'un jour (chair et ponte) ;
- Produire de l'aliment pour volaille ;
- Elever les poulets de chair ;
- Faire de l'abattage de poulets de chair et vendre du poulet
frais conditionné sur le marché local.
Peter Drucker observait déjà en 1973 que
« la plus importante raison de frustration et d'échecs
dans les entreprises provient d'une réflexion insuffisante de la raison
d'être de l'entreprise, de sa mission »103(*). Cette réflexion est
toujours d'actualité et beaucoup trop d'entreprises négligent le
pouvoir et la portée d'une mission d'entreprise bien formulée. Au
CAM, la définition de la mission met en exergue sa raison d'être,
l'aspiration suprême qu'elle tente continuellement d'atteindre. Il est
apparaît que si la vision de cette structure peut être
amenée à changer, ses missions restent identiques.
La référence faite à la
littérature de management, nous amène à prospecter une
entreprise où la mission est un outil lié à la
stratégie, où la mission définit le métier et le
marché dans lequel le CAM cherche à se profiler. C'est ce regard
commercial qui sert d'empreinte à la définition de la
stratégie de cette dernière, afin de répondre à la
question: quel est notre métier et quels sont nos marchés?
Dès lors, la mission n'est pas ce « ciment
culturel » qui permet à cette entreprise d'agir en tant
qu'unité collective où les normes doivent être à la
base de la manière dont les employés se comportent, collaborent
entre eux et poursuivent les buts de l'exploitation. Vu sous ce paradigme, les
employés percevront et interpréteront des
événements de la même manière et parleront un
« langage commun » et il règnera une synergie de
groupe et d'équipe. En somme, la vision fait appel autant à un
certain recul qu'à une créativité mêlée de
clairvoyance. Enfin elle se doit d'être orientée vers
l'action.
Les missions de cette entreprise ainsi formulées
traduisent son intention stratégique. Elles fournissent des
éléments qui interrogent notre curiosité sur sa dimension
humaine et qui masquent mal le désir de satisfaire aux exigences des
différents groupes d'intérêt104(*). Nonobstant cela, il existe
un intérêt supérieur au CAM qui recherche un idéal
supérieur105(*)
et qui aspire à un modèle d'entreprise qui soit durable. Une
durabilité qui devrait impliquer toutes les parties prenantes,
suffisamment motivées. En se remémorant les travaux de
Maslow106(*) ainsi que
ceux de Herzberg107(*),
on peut penser que ce soit cette dernière forme de
« raison d'être » (l'intérêt
supérieur) qui soit la plus efficace pour mobiliser les collaborateurs,
plutôt qu'une raison qui soit axée sur les intérêts
égoïstes d'un ou de plusieurs groupes d'intérêt. Mais
seulement, la réalité est que la strate supérieure de la
hiérarchie élabore les missions de l'entreprise et la strate
inférieure exécute, au mépris des nouvelles tendances
où il est question de formaliser la mission sous une forme qui permette
à chaque collaborateur d'en prendre connaissance, de la comprendre, et
de s'en imprégner. Ceci, pour éviter tout gaspillage de
performance résultant d'une mauvaise mobilisation des ressources de
l'entreprise. En d'autres termes, La mission contribue à la mobilisation
en orientant les efforts individuels vers une finalité commune qui
transcende les intérêts proprement personnels. Sur ce point,
Campbell et Yeung108(*)
en 1991, repris par Michel Tremblay109(*) et al. en 2005, ont observé
que l'engagement et l'enthousiasme des employés se
révèlent plus forts lorsque ceux-ci acquièrent un
attachement à l'égard de la mission. On peut donc en conclure que
la mission mobilise par son pouvoir de rassemblement et d'orientation des
actions.
C. Stratégie -
Perspectives
a) Stratégie110(*)
Pour satisfaire à sa vision du marché de la
volaille, le CAM entend contrôler toute la filière d'une part en
produisant les poussins d'un jour ponte et chair, et d'autre part en pratiquant
l'élevage de poulets de chair et en construisant un abattoir pour servir
un poulet frais sur le marché.
La stratégie telle que présentée ne met
pas suffisamment en exergue l'environnement qui est le sien. Il s'agit en effet
de passer en revue ses forces, ses faiblesses, les opportunités
qu'offrent la filière et le potentiel du marché. Ainsi, la
stratégie déployée par le CAM s'apparente à
« la formation de la stratégie comme étant un
processus délibéré et préalable à l'action
organisationnelle »111(*), contrairement à celle
« émergent et simultané à
l'action »112(*). En somme, la démarche stratégique ou
la construction d'une stratégie viserait la prise en compte de la
dynamique qui anime les phénomènes sociaux et principalement les
éléments qui constituent ces phénomènes. Elle est
le résultat des interactions entre la structure et son environnement,
d'où son émergence.
b) Perspectives113(*)
Les années de Grippe Aviaire (2006, 2007 et 2008) ont
vu les capacités du CAM fortement entamées. Depuis 2008, la
société a entrepris le redressement de son activité avec
l'entrée de nouveaux investisseurs. Depuis lors, l'activité est
restée croissante avec un résultat positif en 2009.
L'entrée de CENAINVEST coïncide avec le programme de relance
2008-2012 et dont le programme s'articule autour de :
· L'extension des bâtiments de production de la
ferme parentale ;
· La diversification de l'activité avec
l'introduction de l'activité d'abattage et de la vente du poulet
conditionné sur le marché local ;
· L'ouverture de nouveaux sites de production pour
l'élevage de poulets de chair : 04 sites doivent voir le jour
jusqu'à la fin 2012.
Les perspectives sont louables en ce sens qu'elles visent
à amenuiser la pénurie en poussins de chair d'un jour et en
poulets de chair. Elles résultent de l'interaction entre le CAM et son
contexte socioéconomique. Seulement, lorsque nous interrogeons cette
structure114(*) son
système dans son biotope, il nous semble que des actions
supplémentaires sont à mener.
c) Capacité de production/activités
menées par le CAM
Les installations du Complexe Avicole de Mvog-Betsi occupent
une superficie de 24 hectares et sont composées de :
Tableau 2 : Capacité de production du
CAM
Section
|
Eléments
|
Capacité
|
Poussinière
|
04 bâtiments
|
7 800 poussins en démarrage
|
Production115(*)
|
17 bâtiments
|
40 000 sujets environ
|
Couvoir116(*)
|
04 éclosoirs
|
134 400 oeufs à couver
|
Provenderie117(*)
|
02 lignes118(*)de production
|
576 tonnes par semaine
|
- Un magasin de stockage d'une capacité de
5 000 m² ;
- Des ateliers d'entretien ;
- Des bâtiments administratifs.
|
(ASSONTIA, 2012)
D. ORGANISATION DU CAM
Il faut noter qu'en matière d'organisation ou de
structure des entreprises, on enregistre une évolution importante. En
effet, les premiers théoriciens (Taylor, Fayol, Weber etc.) ont
cherché à définir l'organisation idéale. Leurs
successeurs ont davantage mis l'accent sur les facteurs internes ou externes
à l'entreprise qui déterminaient le choix d'une structure.
a) Structure et gouvernance
Dans cette partie, Il s'agit pour nous de mettre en
lumière, la structure (structuration) et la gouvernance, telles que
perçues et vécues au CAM et d'en faire une analyse.
(i) Structure
Dans le cadre du présent travail, la structure fait
référence ici aux modalités (règles) d'agencement
(d'organisation) et d'articulation des différentes composantes de
l'entreprise. Elle détermine de manière formelle les modes
principaux de division de travail entre unité, de même que les
mécanismes de collaboration et de coordination assurant la
cohérence globale. Pour compléter notre compréhension,
nous empruntons la définition de Henry Mintzberg pour qui la structure
d'une organisation est simplement « la somme totale des moyens
employés pour diviser le travail en tâches distinctes et pour
ensuite assurer la coordination nécessaire entre ces
tâches »119(*). Une structure est avant tout un système
d'actions humaines, par conséquent, Alain Desreumaux peut définir
la structure comme « un ensemble de dispositifs, permettant de
répartir, coordonner et contrôler les activités et
d'orienter le comportement des hommes dans le cadre des activités de
l'entreprise »120(*). Il faut donc une différenciation suffisante
des tâches et une intégration adéquate de ces
dernières dans l'orientation globale voulue par la direction du cette
exploitation avicole.
Le Complexe Avicole de Mvog-Betsi (CAM) est une
Société Anonyme (SA) à actionnariat, composé de
personnes physiques et de personnes morales. L'équipe managériale
est constituée de représentants du Conseil d'Administration, de
la Direction Générale et éventuellement du Comité
de Management, soit environ soixante personnes. Le CAM comprend les postes de
responsabilité des gestionnaires et du personnel, assortir des
rôles et des missions. Cette configuration a été
entérinée par le Conseil d'Administration. La répartition
des tâches et des responsabilités, les mécanismes de
coordination, les règles et les procédures plus ou moins
formalisées permettent de caractériser le Complexe Avicole de
Mvog-Betsi. Ainsi, son architecture générale est
représentée par l'organigramme:
1. De La Direction
Générale
La Direction Générale du CAM.SA est
placée sous l'autorité d'un Directeur Général
nommé par le Conseil d'Administration dans les conditions fixées
par les statuts.
Le Directeur Général assure sous sa
responsabilité, la Direction Générale de la
société, et jouit à cet égard des pouvoirs les plus
étendus dans les limites fixées par les statuts et le Conseil
d'Administration.
A ce titre, il :
- assure la gestion technique et administrative du CAM.SA.;
- représente la société dans les tous
actes de sa vie civile et en Justice ;
- coordonne l'ensemble des activités de la
société avec les pouvoirs à lui conférés par
le Président du Conseil ;
- prépare le budget, les états financiers
annuels et les rapports d'activités de la
société ;
- veille à la cohérence de la politique du
personnel et de la politique des salaires ;
- prend en cas d'urgence toute mesure conservatoire
nécessaire à la bonne marche de la société,
à charge pour lui de rendre compte au Conseil d'Administration.
La Direction Générale comprend des services
opérationnels.
2. Des services relevant de l'autorité de
la Direction Générale
La Direction Générale du CAM.SA
comprend :
- les services rattachés;
- Les services centraux ;
- Les services extérieurs.
i. Des services Rattachés
Sont rattachés à la Direction
Générale:
- Le secrétariat du Directeur Général;
- La Division du Contrôle de Gestion.
§ Du Secrétariat de
Direction
Placé sous la responsabilité d'une Assistante de
Direction, le secrétariat du Directeur Général est
chargé :
- de l'accueil ;
- de la réception et du dépouillement du
courrier ainsi que sa transmission au Directeur Général ;
- de l'expédition des plis et correspondances
adressés aux tiers ;
- de la transmission aux structures opérationnelles, du
courrier traité par le Directeur Général ;
- de la gestion des communications téléphoniques
et de la télécopie ;
- de la conservation des archives ;
- de tous les autres travaux qui peuvent lui être
confiés par le Directeur Général.
§ De la Division du contrôle de gestion
et d'audit
Placé sous l'autorité d'un chef de Division, la
Division du contrôle de gestion et d'audit est chargée :
- de la recherche des performances les meilleures dans tous
les compartiments de l'entreprise
- du contrôle interne
- de l'élaboration des tableaux de bord;
- du reporting ;
- de toutes les autres tâches qui peuvent lui être
confiées par le Directeur Général.
ii. Des services opérationnels
centraux
Les services centraux comprennent :
- La Direction des Ressources;
- La Division Technique;
- La Division Commerciale et Marketing
- La Division Administration et Finances.
§ De La Direction des
Ressources
Placée sous l'autorité d'un Directeur, la
Direction des Ressources a des missions de coordination de l'activité
opérationnelle de tous les services opérationnels du CAM.SA
notamment :
· La Division technique
· La division commerciale
· La division Administration et Finances
· Les services extérieurs.
La Direction des Ressources est aussi chargée de tout
dossier qui peut lui être confié soit par le Conseil, soit par le
Directeur Général.
Le Directeur des Ressources peut être assisté
d'un Directeur Adjoint des Ressources.
Dans l'éventualité d'un Directeur adjoint,
celui-ci est chargé d'assister le Directeur des Ressources dans toutes
les tâches que ce dernier peut lui confier.
Le Directeur des Ressources rend compte au Directeur
Général ; le Directeur Adjoint rend compte au Directeur des
Ressources
§ De la Division Technique
Placée sous l'autorité d'un chef de Division, la
Division Technique est chargée :
- De la gestion technique des fermes d'élevage de la
société;
- De la gestion technique du couvoir;
- De la maintenance des équipements et
bâtiments;
- De la gestion de la provenderie;
- Des interventions auprès des clients en collaboration
avec la Division commerciale et Marketing.
§ De la Division Commerciale et
Marketing
Placée sous l'autorité d'un chef de division, la
Division Commerciale et Marketing est chargée :
- De la préparation et de la mise en oeuvre des plans
marketing et commerciaux de la société;
- Du développement durable des ventes;
- De l'amélioration de l'image de marque de la
société;
- De la prospection;
- De la facturation ;
- Du recouvrement des créances;
- Du service commercial après vente;
- Du suivi de l'exécution des contrats signés
avec les clients;
- De la gestion commerciale des dossiers clients.
§ De la Division Administration et
Finances
Placée sous l'autorité d'un Chef de Division, la
Division Administration et Finances est chargée :
- De la gestion des ressources humaines;
- Des approvisionnements ;
- Des affaires juridiques;
- De la tenue de la comptabilité générale
et de la comptabilité analytique;
- De la fiscalité.
- De la gestion de la trésorerie notamment les tenues
de la caisse et des comptes des comptes bancaires;
- De la préparation des états de reporting en
liaison avec la Division du contrôle de gestion et de l'Audit.
§ Des services
extérieurs
Font partie des services extérieurs:
- Les Agences régionales;
- Les Antennes.
D'autres services extérieurs peuvent être
créés en cas de besoin sur décision du Conseil
d'Administration. Les attributions et compétences desdits services sont
alors fixées par un acte particulier.
L'organisation particulière de chaque service
extérieur est fixée par un texte particulier.
Les chefs d'Agence, les Chefs d'Antenne, rendent directement
compte, chacun en ce qui le concerne, au Directeur des Ressources.
Toutefois, tout service extérieur entretient des
relations fonctionnelles avec les services centraux dans ses domaines de
compétence respectifs.
§ Dispositions finales
- Le rang de chef de service non spécifié dans
la présente note est fonction de l'importance dudit service et est
précisé dans l'acte de nomination du responsable
concerné ;
- Le Directeur Général peut, en cas de
nécessité, prendre toute mesure conservatoire et en rendre compte
au Conseil d'Administration.
En fait, au regard de ce qui précède, les
organes ou services opérationnels ou encore d'exploitation participent
directement à l'activité productive et commerciale du CAM alors
que les services fonctionnels assurent le soutien aux organes
opérationnels. Cette participation illustre le type de relation
entretenue par les différents services ou encore la division de
l'entreprise. La lecture de l'organigramme qui une représentation
schématisée de ces organes leurs liaisons, fait état d'une
relation hiérarchique. Seulement, tout ceci n'est que de la figuration
formelle et statique du CAM, car cet organigramme n'est que le reflet partiel
de l'organisation réelle. Lorsque nous interrogeons la division au sens
du CAM et la comparons à la structure divisionnelle telle que
perçue par Pierre Morin, cité par François COULOMB,
où « avec la structure divisionnelle, chaque
division devient une sorte d'entreprise »121(*) ; il en ressort que le
CAM n'est pas au bout de ces peines. Le mode de spécialisation du CAM
apparaît à la lecture de cet organigramme. On voit
immédiatement qu'il s'agit d'un découpage des activités
par grande fonction. Face à ce choix du mode et de
spécialisation, le problème de coordination pour préserver
la cohérence de l'ensemble se pose. Inspirée du principe de
l'unité de commandement cher à Fayol, la coordination par
hiérarchie est le modèle mis en oeuvre au CAM. Elle
s'opère grâce à des dispositifs tels que les
réunions périodiques et les documents internes. Ici, le haut
niveau de formalisation se traduit par une abondante production de
règles, définissant ce qui est acceptable ou inacceptable de la
part des employés ; et de procédures, précisant les
séquences d'étapes à respecter dans l'exécution des
tâches et la manière de traiter les problèmes.
Dans la vision quotidienne du CAM, une grande emprise de la
coordination hiérarchique met en exergue une structure mécaniste
qui se caractérise par sa lourdeur (nombre important de niveaux
hiérarchiques), sa lenteur (prise de décision ralentie par la
circulation le long de la ligne hiérarchique) son inertie et sa
rigidité (le respect des règles laisse peu d'initiative à
ses employés) et cette état de fait ne manque pas de susciter des
conflits d'autorité et d'intérêt ce qui plonge la structure
dans une arène où la recherche du rendement cède la place
au laxisme, au népotisme, au vol, au manque de motivation.
iii. Gouvernance
La signification du mot gouvernance est très variable.
Son utilisation courante dans les documents du CAM permet-elle alors de se
donner à l'air du temps tout en se heurtant aux notions si peu
gratifiantes pour l'opinion publique ? La gouvernance au sens commun
renvoie à la gouvernance en tant que mode particulier de gestion,
d'administration et de management. A ce niveau, le CAM n'est pas explicite
quant à sa gouvernance. Au CAM, pour ce qui est de la gouvernance, la
participation des employés à travers les résultats, la
consultation des salariés ou même à travers la
participation à la décision stratégique font défaut
et entrave la bonne marche de cette entreprise.
L'une des causes de cette « distanciation
grandissante observée entre les différents acteurs de
l'entreprise tient au fait que le modèle de gouvernance actionnarial,
devenu le cadre de référence en la matière, est
fondé sur le principe de « souveraineté actionnariale »
et axé sur la création de valeur pour les actionnaires
(considérés comme les seules parties prenantes à supporter
un risque entrepreneurial) »122(*). Alors que, « la participation aux
résultats et la participation aux décisions dans les grandes
instances (conseil d'administration et conseil de surveillance) peuvent aussi
se traduire par des gains de productivité»123(*)
Sur le plan des ressources humaines, afin d'assurer les
compétences internes en fonction de l'évolution de
l'environnement réglementaire et légal et des besoins clients, il
faut remarquer que les employés du CAM ne bénéficient pas
des formations de recyclage124(*), ni externe, ni même interne pour la diffusion
de connaissances complémentaires. Dans une telle situation nous ne
saurons parler de la sécurité, des méthodes de travail, de
la réglementation et d'autres consignes qui devraient être des
conducteurs.
L'organigramme (fig.1) hiérarchique, nominatif et
disponible dans l'Entreprise auprès de la Direction est l'un de ceux qui
existe et qui n'est guère mise à jour. Les définitions de
fonctions ou les fiches de poste ne sont pas rédigées par
l'utilisateur concerné, ni même vérifiées par le
Responsable Qualité125(*) avant d'être approuvées par la
Direction Générale.
.
Assemblée Générale
Figure1 : Organigramme du CAM
Agence Bafoussam
Approvisionnements
Comptabilité
Caisse
Elevage
Maintenance
Couvoir
Provenderie
Sécurité
Division commerciale & marketing (Chef
Division)
Division Administration
& Finances
(Chef Division)
Service après-vente
Service Ventes & livraisons
Division Technique
(Chef Division)
Assistante Direction / courrier
Division Contrôle de gestion
Comité de management
Département des Resources
(Chef Dépt des
Ressources)
(Chef de Dépt Adjoint)
Assemblée Générale
Direction Générale
Conseil d'Administration
Conseil d'Administration
Direction Générale
Assemblée Générale
Département des Resources
(Chef Dépt des
Ressources)
(Chef de Dépt Adjoint)
Comité de management
Assistante Direction / courrier
Division commerciale & marketing (Chef
Division)
Service Ventes & livraisons
Service après-vente
Sécurité
Provenderie
Couvoir
Maintenance
Elevage
Caisse
Conseil d'Administration
Direction Générale
Assemblée Générale
Département des Resources
(Chef Dépt des
Ressources)
(Chef de Dépt Adjoint)
Comité de management
Assistante Direction / courrier
Division commerciale & marketing (Chef
Division)
Service Ventes & livraisons
Service après-vente
Sécurité
Conseil d'Administration
Direction Générale
Assemblée Générale
Département des Resources
(Chef Dépt des
Ressources)
(Chef de Dépt Adjoint)
Comité de management
Assistante Direction / courrier
Division commerciale & marketing (Chef
Division)
Conseil d'Administration
Direction Générale
Assemblée Générale
Département des Resources
(Chef Dépt des
Ressources)
(Chef de Dépt Adjoint)
Comité de management
Assistante Direction / courrier
Division commerciale & marketing (Chef
Division)
Service Ventes & livraisons
Service après-vente
Sécurité
Provenderie
Couvoir
Maintenance
Elevage
Caisse
Division Contrôle de gestion
Division Technique
(Chef Division)
Division Administration
& Finances
(Chef Division)
Comptabilité
Approvisionnements
Agence Douala
Conseil d'Administration
Direction Générale
Département des Resources
(Chef Dépt des
Ressources)
(Chef de Dépt Adjoint)
Comité de management
(Source : CAM, 2010)
XIV. CONCLUSION
PARTIELLE
Ce premier chapitre nous a permis de définir une
approche managériale d'une exploitation avicole en l'occurrence le CAM.
Loin d'être une entité à part, elle est une structure
ancrée dans un système régie par ses normes et processus
de production. Nous avons montré que cette structure est dotée
d'un ensemble outils de gestion. Cependant, l'approche purement commerciale est
critiquable comme l'est l'absence d'un Responsable Qualité126(*). La vision, par contre, est
le point d'ancrage des collaborateurs et définir la mission ainsi que la
leur communiquer donne un sens à leur engagement. Ce processus fait
naître en eux un désir de collaboration pour un projet collectif
commun et insuffle à l'entreprise un nouveau dynamisme provenant de la
base. L'entreprise n'est pas seulement réductible au marché,
c'est aussi avant tout une collectivité d'hommes et de femmes qui y
oeuvrent suivant des normes/règles de bonnes pratiques de production
pour assurer la qualité.
Dès lors nous devons introduire la dimension
étatique de la norme. Cette dimension sera au centre des propos que nous
développerons dans les chapitres suivants. En effet, dans le chapitre 2,
nous présentons l'état des lieux des normes au Cameroun, et au
chapitre 3, nous analyserons les résultats et ensuite des
recommandations.
CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DES NORMES AU
CAMEROUN : LES BPF/BPH ET L'ASSURANCE QUALITE
XV.
INTRODUCTION
Les crises sanitaires majeures des années 1990
(encéphalopathie spongiforme bovine127(*)(ESB), Dioxines, etc.) et des années 2000
(Grippe Aviaire, poulets congelés, etc.) ont conduit à un
renforcement des réglementations nationales et internationales visant la
sécurisation sanitaire de l'offre alimentaire sur les marchés des
produits carnés. La régulation de ces marchés s'est
manifestée notamment à travers un encadrement plus strict des
conditions de production, de transformation et de commercialisation, et un
renforcement des instruments juridiques associés au principe de
responsabilité des opérateurs des filières. On a alors
assisté à l'émergence d'un nombre considérable de
normes, réglementations publiques et standards privés
énonçant les conditions minimales pour que l'activité
d'élevage et agroalimentaire débouche sur une offre de produits
sains et sûrs pour la santé des consommateurs.
Au Cameroun, ce cadre juridique et réglementaire de la
normalisation, repose sur les accords internationaux, sous-régionaux et
des lois et instruments qui la régissent.
2.1. CADRE JURIDIQUE
Le cadre juridique et réglementaire de la normalisation
au Cameroun, se compose de lois et instruments qui régissent cette
activité. Il s'agit essentiellement des accords et règlements
internationaux, sous-régionaux ainsi que des lois et règlements
internes dont les effets ne sont pas encore suffisamment perceptibles et
visibles sur le terrain.
A.
Les Accords internationaux
i) L'accord sur l'application des mesures sanitaires et
phytosanitaires (SPS) de l'OMC : Conclu à Marrakech en 1994,
l'accord SPS ou accord sur l'application des mesures sanitaires et
phytosanitaires constitue l'un des accords les plus sensibles de l'OMC. Il
détermine les conditions dans lesquelles les pays membres de l'OMC
peuvent adopter et mettre en oeuvre des mesures sanitaires (santé
animale, sécurité sanitaire des aliments) ou phytosanitaires
(protection des végétaux) ayant une incidence directe ou
indirecte sur le commerce international.
L'Accord SPS128(*) entre en vigueur le 01 janvier 1995. Il
précise les nouvelles règles qui régissent les pratiques
commerciales au niveau international. Il indique quels sont les droits et
obligations des Membres de l'OMC qui souhaitent mettre en oeuvre des actions de
restriction des importations dans le but de protéger la vie ou la
santé des personnes, des animaux et des végétaux. L'objet
décliné dans cet accord est « l'encadrement des
réglementations concernant l'innocuité des produits alimentaires,
ainsi que la protection de la santé des animaux et la
préservation des végétaux conserve la même
philosophie »129(*). Il autorise ainsi les Etats à prendre des
mesures pour protéger la santé et la vie des personnes et des
animaux et préserver les végétaux moyennant le respect des
règles strictes. Du fait que les Etats invoquent la
sécurité des produits pour ériger des mesures sanitaires
et phytosanitaires, l'objectif dissimulé ou inavoué est
d'entraver le commerce. « Les mesures SPS de par leur
complexité constituent des instruments protectionnistes
particulièrement efficaces»130(*). A titre illustratif, l'article 5§7 dispose
que, dans le cadre de l'évaluation des risques et la
détermination du niveau approprié de protection sanitaire ou
phytosanitaire:
« Dans les cas où les preuves
scientifiques pertinentes seront insuffisantes, un Membre pourra provisoirement
adopter des mesures sanitaires ou phytosanitaires sur la base des
renseignements pertinents disponibles, y compris ceux qui émanent des
organisations internationales compétentes ainsi que ceux qui
découlent des mesures sanitaires ou phytosanitaires appliquées
par d'autres Membres. Dans de telles circonstances, les Membres s'efforceront
d'obtenir les renseignements additionnels nécessaires pour
procéder à une évaluation plus objective du risque et
examineront en conséquence la mesure sanitaire ou phytosanitaire dans un
délai raisonnable »131(*)
L'architecture de cet article illustre l'importance des
preuves scientifiques or dans un contexte où les enjeux sont
multiformes, la scientificité de ces preuves devient
problématique. Théoriquement, l'Accord SPS a pour but d'encadrer
l'adoption par les Etats des mesures sanitaires et phytosanitaires prises pour
assurer la sécurité alimentaire de leurs produits132(*). Mais seulement, sur le plan
pratique, ce même texte empêche les Etats de les adopter. Nous
avons par exemple, l'interdiction par l'UE de la mise sur le marché de
la viande traitée aux hormones qui a été jugée
contraire à cet Accord International, tout comme les textes japonais
empêchant l'importation sur son sol de produits susceptibles d'abriter
des carpocapses133(*).
De même, les Accords commerciaux signés entre l'UE et les ACP sont
différemment appréciés par les acteurs et jugés
contraires aux normes des Accords OMC/SPS par les non signataires. De plus, la
rigueur scientifique aux fins de légitimer l'Accord s'arme d'un ensemble
de règles (qui sont des conditions draconiennes) qui s'apparente plus au
protectionnisme alors que l'objectif de ce texte international est plus de
luter contre le protectionnisme, que la possibilité pour les Etats de
protéger leurs ressortissants pour des raisons de sécurité
alimentaires.
Trois autres organisations internationales sont reconnues par
l'accord SPS à savoir :
- le Codex Alimentarius, qui élabore des normes,
directives, codes d'usage et recommandations concernant notamment
l'innocuité des produits alimentaires. Dans une vision simpliste, du
champ de blé au moulin à la boulangerie, au supermarché et
au bar en évitant la contamination à chaque étape, le
Codex réunit les pays pour définir un système de normes
alimentaires fondé sur des données scientifiques et sur la
confiance. Les aliments arrivent ainsi frais sans risques pour les
consommateurs, des aliments sûr et savoureux pour tous. En son article 1
(a), il est précisé l'un des objets du programme mixte FAO/OMS
sur les normes alimentaires à savoir « protéger la
santé des consommateurs et assurer des pratiques loyales dans le
commerce alimentaires »134(*)et en son article 1 du Règlement
Intérieur, il est stipulé que « Peuvent devenir
Membres de la Commission mixte FAO/OMS du Codex Alimentarius, tous les
États Membres et Membres associés de la FAO et/ou de
l'OMS »135(*). Ce qui signifie en d'autres termes que
l'adhésion n'est pas obligatoire. Seulement, pour toute personne
physique ou morale qui en devient membre, l'application devient obligatoire.
- l'Office International des Epizooties (OIE), est une
organisation intergouvernementale qui élabore des normes, directives, et
recommandations concernant les maladies animales, y compris celles
transmissibles à l'homme (zoonoses). Les objectifs de l'OIE sont mis en
oeuvre en fonction de principes déontologiques. Il n'est pas un
organisme qui vise à faire respecter les lois. Il s'appuie plutôt
sur une sorte de code de déontologie des autorités officielles
responsables de la certification du bétail et des produits
d'élevage destinés à être commercialisés. Le
respect des règles et des principes de l'OIE par les pays membres et
non-membre de l'OMC est donc volontaire.
Cependant, pour ceux des pays membres de ces deux organismes,
les normes de l'OIE ont renforcé l'assise juridique des membres de l'OMC
dans l'Accord SPS. Il faut remarquer ici que lorsqu'un membre appartient aussi
bien à l'OIE qu'à l'OMC, il se doit de respecter les engagements
de l'OMC, notamment l'Accord SPS. De plus, du fait que, pour l'Accord OMC/SPS,
l'OIE est le principal organe de référence technique en
matière de réglementation zoosanitaire du commerce du
bétail et des produits d'élevage, certaines normes et
réglementations élaborées par l'OIE tendent à
devenir obligatoires pour les membres de l'OMC. En d'autres termes, un pays
exportateur qui agit en conformité avec les normes de l'OIE a un pays
membre de l'OMC n'a pas le droit de refuser l'importation de bétail et
de produits d'élevage d'un autre membre de l'OMC sous prétexte de
garanties zoosanitaires insuffisantes. La seule exception correspond au cas
où le pays importateur démontre scientifiquement qu'il est
nécessaire d'imposer des conditions zoosanitaires plus contraignantes
que celles définies par l'OIE, ou encore lorsque le pays exportateur
n'offre pas le niveau de protection jugé nécessaire par le pays
importateur. Mais seulement, pour ce qui est du document technique de
référence à savoir le code zoosanitaire, il est moins
clair quand il s'agit de l'apparition d'un foyer d'une nouvelle maladie
susceptible d'avoir des répercussions graves sur la santé
publique ou sur l'économie de la production animale. Il est important de
noter que le Code est surtout centré sur le cas des biens faisant
l'objet d'échanges dans le cadre du commerce international. Si on prend
l'exemple de la maladie de Newcastle, les normes utilisées par un pays
pour se déclarer indemne de cette maladie diffèrent ainsi selon
que les oiseaux affectés sont sauvages ou domestiques.
Au demeurant, les actions de l'OIE sont axées sur trois
points clés qui sont en fait ses rôles, à savoir :
1. « d'informer les Etats de l'apparition et de
l'évolution des maladies animales et des moyens de lutter contre, de
coordonner les études consacrées à la surveillance et au
contrôle de ces mêmes maladies et d'harmoniser les
réglementations afin de faciliter le commerce des animaux et des
produits d'origine animale.
2. Le rôle d'harmonisation des
réglementations passe par la publication du Code zoosanitaire
international et du Manuel des normes pour les tests de diagnostic et les
vaccins consacrsé aux animaux terrestres, et leurs équivalents
consacrés aux animaux aquatiques.
3. Le Code zoosanitaire international définit les
normes de santé animale que tous les Membres de l'OMC sont tenus de
respecter. L'Accord SPS stipule qu'un pays importateur n'a le droit de demander
l'application de normes plus contraignantes que celles de l'OIE que si les
conditions supplémentaires sont scientifiquement
justifiées »136(*).
- la convention internationale de la protection des
végétaux (CIPV), qui élabore des normes internationales
concernant la santé végétale. Il faut noter que les normes
définies par ces organisations ne sont toutefois pas obligatoires.
ii) L'Accord sur les Obstacles Techniques au Commerce
(OTC137(*)) de
l'OMC :
Ces dernières années, le nombre de
règlements techniques et de normes adoptés par les pays a
très sensiblement augmenté. Cette politique de
réglementation accrue peut être considérée comme
étant le résultat de l'élévation des niveaux de vie
à l'échelle mondiale, qui a dopé la demande des
consommateurs en produits sûrs et de haute qualité et des
problèmes croissants de pollution de l'eau, de l'air et du sol qui ont
incité les sociétés modernes à rechercher des
produits respectueux de l'environnement.
Bien qu'il soit difficile d'établir les liens de
causalité étanche, les prescriptions techniques entraînent
assurément des coûts importants pour les producteurs et les
exportateurs. D'une manière générale, ces coûts sont
afférents à la traduction des règlements étrangers,
au recrutement d'experts techniques pour expliquer la réglementation
étrangère, et à l'ajustement des installations de
production pour faire face à ces prescriptions. En outre, il faut
prouver que le produit exporté satisfait effectivement aux
règlements étrangers. Les coûts élevés que
cela entraîne peuvent décourager les fabricants d'essayer de
vendre à l'étranger. En l'absence de disciplines internationales,
il existe un risque que les règlements techniques et les normes ne
soient adoptés et appliqués qu'à la seule fin de
protéger les industries nationales.
Dès lors, l'Accord sur les obstacles techniques au
commerce (OTC) vise à faire en sorte que les règlements
techniques, les normes et les procédures d'évaluation de la
conformité ne créent pas d'obstacles non nécessaires au
commerce, tout en reconnaissant qu'il ne faudrait pas empêcher un pays de
prendre les mesures nécessaires pour assurer la qualité de ses
exportations, ou la protection de la santé et de la vie des personnes et
des animaux, la préservation des végétaux, la protection
de l'environnement, ou la prévention de pratiques de nature à
induire en erreur, entre autres, les niveaux qu'il considère
appropriés.
iii) L'accord sur l'inspection avant expédition
(IAE) de l'OMC :
C'est une pratique qui consiste à recourir à des
sociétés privées pour vérifier les détails
de l'expédition, tels que le prix, la quantité et la
qualité des marchandises commandées à l'étranger.
Ce système a pour objet de protéger les intérêts
financiers nationaux (empêcher la fuite des capitaux et la fraude
commerciale, ainsi que le non-paiement des droits de douane, par exemple) et de
compenser les carences des structures administratives. Dans le cas des
importations de faible valeur qui ne sont pas inspectées, les
importateurs ont l'assurance que les marchandises qu'ils recevront seront
conformes aux conditions du contrat. Toutefois, comme c'est avec les
gouvernements que les sociétés d'IAE sont liées
contractuellement, les importateurs n'ont aucun recours contre celles-ci s'ils
constatent en fin de compte que les marchandises importées ne sont pas
conformes.
iv) Les Accords intérimaires de Partenariat
Economique (APE) avec l'Union Européenne(EU).
L'Accord de Partenariat Economique (APE) est l'ossature
commerciale de l'Accord de Cotonou. Il fait suite à un constat conjoint
que les préférences non réciproques de Lomé n'ont
pas été suffisantes et qu'il fallait aller au-delà. L'APE
est donc le miroir d'un désir commun de créer une nouvelle
collaboration entre l'Europe et les différentes régions ACP, dont
l'Afrique centrale. Ce partenariat économique renforcé vise
à mettre le commerce au service du développement. Au Cameroun,
l'accord prévoit des engagements de l'UE et de ses États membres
en vue d'aider le pays à améliorer sa
compétitivité, de même que des mesures destinées
à aider les exportateurs à satisfaire aux normes d'importation de
l'UE (Accord SPS (mesures sanitaires et phytosanitaires)). En outre, il inclut
une coopération sur la mise en place de procédures
douanières plus efficaces, ainsi que sur l'ajustement fiscal, afin de
garantir que la suppression des droits de douanes ne déstabilisera pas
les finances publiques.
B.
Les Accords sous-régionaux
Les Accords et règlementations sous régionaux
qui ont pour socle la Charte des Investissements de la CEMAC138(*), constituent aujourd'hui un
cadre général commun regroupant l'ensemble des dispositions
destinées à améliorer l'environnement des affaires des
économies des pays membres.
- Son article 10, prévoit la mise en oeuvre
d'une réglementation communautaire sur la concurrence et la protection
des consommateurs, pour assurer le libre jeu de la concurrence, comme moyen
d'accroître la productivité et garantir aux consommateurs un
meilleur rapport qualité/prix ;
- L'article 13, envisage la mise en place d'un
système régional et de systèmes nationaux de
normalisation, de métrologie et de certification, en phase avec le
système international notamment l'ISO et l'Organisation Régionale
Africaine de Normalisation (ORAN) ;
- L'article 32, engage les Etats membres à
mettre en oeuvre toutes ces dispositions dans le délai le plus court et,
au plus tard dans les cinq ans.
- Cette Charte constitue donc le mécanisme de
facilitation pour l'élaboration d'un code CEMAC de la normalisation et
de la qualité qui pourra prévoir les dispositions pour la
création d'une Agence CEMAC de Normalisation et de la Qualité.
C.
Lois et règlements
L'accès à des aliments sains, dans lesquels le
consommateur a confiance et qui lui apportent les nutriments nécessaires
fait partie des besoins fondamentaux de la personne. L'Etat a le devoir de
s'assurer que ce besoin est couvert. La production de denrées
alimentaires saines et de bonne qualité est une condition
nécessaire au développement harmonieux et durable de
l'agriculture nationale et du commerce intérieur et international des
aliments. Aussi, des approches nouvelles et différentes du
contrôle des aliments et de la protection des consommateurs
s'avèrent-elles, dès lors, nécessaires pour traiter
publiquement les problèmes alimentaires. La réponse au Cameroun
s'est faite à travers la promulgation d'un ensemble de lois et de
règlements concernant les produits alimentaires et en mettant en place
des institutions et organismes officiels afin d'administrer les
activités de contrôle des aliments.
Ainsi, les différents lois et règlements
internes susceptibles de régir les activités de la normalisation
et de la qualité au Cameroun, afin d'avoir une meilleure
traçabilité en la matière sont les suivants :
- Les lois et règlements relatifs à la
Normalisation sont la loi n°96/11 du 05 août
1996139(*) relative
à la normalisation. Elle rentre dans le cadre de la stratégie de
l'élaboration et du suivi des données de référence
en conformité avec l'international. Cette loi précise le
système national de normalisation, la marque nationale et le
contrôle de qualité et les infrastructures et sanctions y
afférentes.
- Le décret n°2009/296 du 17 septembre
2009, portant création, organisation et fonctionnement de l'Agence
des Normes et de Qualité (ANOR).
§ Son article 4 prévoit comme mission la
contribution « à l'élaboration et à la mise
en oeuvre de la politique du gouvernement dans le domaine de la normalisation
et de la qualité au Cameroun »140(*).
Ce décret définit aussi les aspects
managériaux et organisationnels, administratifs et financiers de
l'ANOR.
Et le décret n°2010-035 du 04 février
2010, portant nomination des membres du Conseil d'Administration de
l'Agence des Normes et de la Qualité. Il met en exergue les personnes et
l'administration à laquelle ils appartiennent. Seulement, le fait
marquant de ce décret est l'absence du MINEPIA qui, dans le
décret n°2012-382 du 12 septembre 2012, portant organisation du
Ministère de l'Elevage, des pêches et des industries animales
stipule que le MINEPIA est chargé de « [...]
l'élaboration de la réglementation et du suivi des normes,
ainsi que de leur application en matière d'élevage, de
pêche, d'industries animales et halieutiques.
[...] »141(*)
- Les lois et règlements relatifs à la
métrologie légale : le texte disponible à ce
jour se limite à la loi n°2004/002 du 21/04/2004, régissant
la Métrologie Légale au Cameroun, qui ne dispose pas encore de
décret d'application. Cette loi couvre le système légal
d'unités de mesure conformément au Système International
d'unités (SI), le contrôle légal et les frais
afférents, des infractions, des sanctions et transactions.
- La loi n°90/031 du 10 Août 1990
régissant l'activité commerciale au Cameroun : Elle
définit le cadre de l'exercice d'une activité commerciale de la
protection des consommateurs et de la constatation des infractions et
sanctions au Cameroun. Cette loi nécessite aujourd'hui d'être
réactualisée pour prendre en compte le nouvel environnement
mondial en matière de commerce, de normalisation et de contrôle de
la qualité.
2.2. LES INSTITUTIONS IMPLIQUEES
Le cadre législatif et légal ainsi
présenté, contribue de la mise en oeuvre d'une véritable
politique de promotion de la normalisation. Cette dernière
nécessite l'implication d'un certain nombre d'institutions, aussi bien
du secteur public que du secteur privé.
- La loi n°2002/004 du 19/04/2002, portant charte des
investissements au Cameroun prévoyait la création d'une
Agence des Normes et de la Qualité. L'agence existe et l'une de ses
missions est de recenser et de coordonner les travaux de normalisation, de
formation des experts, et de promotion de la normalisation.
A. Le Ministère de l'Industrie,
des Mines et du Développement Technologique (MINIMIDT)
§ Le décret n°2005/260 du
15/07/2005, portant organisation du Ministère de l'Industrie, des
Mines et du Développement Technologique (MINIMIDT) a fait de la Cellule
de la Normalisation et de la Qualité (CNQ) de l'ancien MINDIC, une
Division de la Normalisation et de la Qualité (DNQ).
§ Le décret n°2012/432 du
01/10/2012142(*)
vient abroger le précédent. Celui-ci stipule que le
MINIMIDT est chargée de plusieurs missions.
En son article 1(1), il est précisé que
le MINIMIDT est chargé :
§ de la promotion et de la défense d'un label de
qualité pour les produits destinés au marché local et
à l'exportation, en liaison avec les administrations
concernées ;
§ du suivi des normes et de la qualité, en liaison
avec les administrations concernées.
En son article 1(4) il exerce la tutelle sur
les sociétés publique et parapubliques intervenant dans son
secteur de compétence comme l'ANOR143(*) et bien d'autres.
Il ressort du décret de création que les
missions de l'Agence, en liaison avec les administrations et organismes publics
et privés concernés sont de contribuer à
l'élaboration et à la mise en oeuvre de la politique du
gouvernement dans le domaine de la normalisation et de la qualité au
Cameroun. A ce titre, elle est chargée notamment :
§ De l'élaboration et de l'homologation des
normes ;
§ De la certification et de la conformité des
normes ;
§ De la promotion des normes et de la démarche
qualité auprès des administrations publiques, parapubliques et
des organisations du secteur privé ;
§ Du suivi de la coopération avec les organismes
internationaux et les comités spécialisés dans les
domaines de la qualité des produits et services et le respect des
normes ;
§ De la conduite des études relatives à la
normalisation et de l'élaboration des propositions de mesures visant
à améliorer la qualité des produits et services et le
respect des normes et la qualité ;
§ De toute autre mission qui pourrait lui être
confiée par le Gouvernement, dans le domaine des normes et de la
qualité.
La Division de la Normalisation et de la Qualité (DNQ)
devenue la Division du Développement de la Qualité au profit du
récent décret est chargée entre autres,
Selon son article 62(1) :
§ de la coordination des politiques, stratégies et
programmes en matière de normalisation et de la qualité, en
liaison avec les administrations et organismes concernés ;
§ de la définition des priorités du
gouvernement en matière d'élaboration et d'application des
normes, en liaison avec les administration et organismes
concernés ;
§ de l'élaboration et l'application de la
réglementation relative aux normes et à la qualité, en
liaison avec les administrations et organismes concernés ;
§ du suivi de la mise en oeuvre des accords et
traités internationaux relatifs à la normalisation et à la
qualité, en liaison avec les administrations et organismes
concernés ;
§ de l'agrément des organismes privés de
contrôle qualité et de certification, ainsi que des bureaux de
normalisation ;
§ du développement des programmes et projets de
partenariat public-privé en matière de promotion de la
qualité.
La Division est en outre chargée,
Selon son article 63 (1):
§ des activités de promotion et de
développement des infrastructures de soutien au système national
de normalisation en liaison avec les administration et organismes
concernés ;
§ de l'initiative des mécanismes, des outils et
des stratégies appropriés pour le financement de la normalisation
et de la qualité.
Son article 64(1) quant à lui stipule entre
autres missions :
§ Les activités d'élaboration et de suivi
du respect de la réglementation relative aux normes et à la
qualité, en liaison avec les administrations et organismes
concernés ;
§ L'instruction des dossiers et de la préparation
des actes relatifs aux agréments des organismes privés de
certification, de contrôle qualité et des essais, ainsi que des
bureaux de normalisation.
Il n'apparaît, à notre sens, aucune
ambiguïté des rôles entre le MINIMIDT et l'Agence.
Outre le MINIMIDT, plusieurs autres administrations sont
impliquées dans le développement des activités de
normalisation. Pour les besoins de la cause, nous ne présenterons ici
que les administrations ou organismes dont nous disposons du décret
d'organisation et qui sont directement liées à notre objet
d'étude à savoir:
B. Le Ministère du Commerce
(MINCOMMERCE)144(*)
Le MINCOMMERCE est responsable de l'élaboration et de
la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement dans le domaine du Commerce.
Outre ces missions régaliennes, il est
chargé entre autres:
§ de la promotion et de la défense d'un label de
qualité pour les produits destinés au marché local et
à l'exportation ;
§ du suivi de l'application des normes en matière
d'importation, en liaison avec les administrations concernées ;
§ du suivi de l'élaboration et de l'application
des normes, des instruments de mesure et de contrôle de qualité en
liaison avec les administrations concernées ;
§ du suivi de l'élaboration ou de l'homologation
des normes de présentation, de conservation et de distribution des
produits de grande consommation et du respect de ces normes par les
opérateurs économiques en relation avec les Administrations
concernées ;
A ce titre, il assure le rôle de
« gendarme » du Gouvernement en la matière. Il
exerce la tutelle technique sur :
§ la Mission de Régulation des Approvisionnements
des Produits de grande consommation (MIRAP) ;
§ la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures
(CSPH) ;
§ l'Office National du Cacao et du Café (ONCC).
Pour compléter ces missions assignées au
MINCOMMERCE, nous ne manquerons pas d'énoncer d'évoquer la
loi-cadre n°2011/012 du 06 mai portant protection du Consommateur au
Cameroun. Laquelle fixe le cadre général de la protection des
consommateurs.
C. Le Ministère de l'Elevage, des
Pêches et des Industries animales (MINEPIA)
A la faveur du décret n°2012/382 du 12 septembre
2012, le MINEPIA est chargé entre autres de l'élaboration de la
réglementation et du suivi des normes, ainsi que leur application en
matière d'élevage, de pêche, d'industries animales et
halieutiques.
Selon son article 27(1), le MINEPIA à travers
sa direction du développement des productions et des industries
animales, est chargé de la détermination et du suivi de
l'application des normes et labels de qualité, en liaison avec les
administrations concernées.
Il est précisé à l'article 28(1)
que, le MINEPIA est chargé de la promotion et du suivi des
labels de qualité en matière des produits d'élevage, en
liaison avec les administrations concernées.
L'article 30, indique entre autres missions :
§ le suivi et le contrôle technique des entreprises
d'élevage d petit bétail, de la volaille et de la
cuniculture ;
§ la promotion et le suivi des labels de qualité
en matière de produits d'élevage du petit bétail, de la
volaille et des lapins, en liaison avec les administrations
concernées ;
§ le suivi de la traçabilité des produits
d'élevage du petit bétail, de la volaille et des lapins.
Son article 61(1), charge le MINEPIA du
contrôle, de l'application et de la promotion des normes de
qualité en matière de santé publique
vétérinaire.
A l'article 64, le service du contrôle de la
qualité et de la certification vétérinaire est
chargé entre autres :
§ de la certification de la qualité sanitaire des
denrées alimentaires d'origine animale et halieutique et des intrants
d'élevage, en liaison avec les administrations
concernées ;
§ de la vulgarisation de la documentation scientifique et
technique en matière de contrôle de la qualité et de la
certification vétérinaire.
A l'article 70(1), la Sous-direction de
l'alimentation animale est chargée entre autre de l'élaboration
de la réglementation et du suivi des normes, ainsi que de leur
application en matière des aliments composés, en liaison avec les
administrations concernées.
Enfin, en l'article 71, le service de l'alimentation
animale et des normes de qualité des aliments pour animaux est
chargé entre autres :
§ du suivi de l'application de la réglementation
et des normes sur la qualité des aliments composés pour
animaux ;
§ du suivi et du contrôle des industries de
l'alimentation animale ;
§ du suivi de l'application de la réglementation
et des normes en matière de la fabrication industrielle et artisanale
des aliments destinés à l'alimentation animale.
Les partenaires au Développement
- Les agences internationales comme l'ONUDI, la FAO, l'OMS,
l'ISO, etc.
- Les cabinets d'expertise technique et d'audit
qualité ;
- Le Conseil National de la Normalisation. Il définit
les grandes orientations des activités de normalisation et assure le
suivi de ces activités. Sa mission porte sur la facilitation de la mise
en oeuvre de Plans et Programmes de normalisation, de suivi et
d'évaluation.
2.3. LES BPF/BPH ET L'ASSURANCE QUALITE DANS LA FILIERE
AVICOLE
Au Cameroun, la sécurité sanitaire des
denrées alimentaires est une priorité de santé publique.
Elle requiert une approche intégrale qui va de la production à la
consommation. Les Bonnes Pratiques de Fabrication ou de Production (BPF/P),
mieux encore les bonnes pratiques d'élevage et les Bonnes Pratiques
d'Hygiène (BPH) sont des outils de normes alimentaires qui, lorsqu'ils
sont mis en pratique visent à assurer la sécurité
sanitaire des denrées d'origine animale et selon la FAO et l'OIE en
2009, « doivent prendre en
compte les aspects socio-économiques, zoosanitaires et environnementaux
de manière cohérente »145(*).
L'application de normes alimentaires destinées aux
échanges commerciaux et à la protection des consommateurs incombe
dès lors à des acteurs qui sont en charge de leur
implémentation. Ce sont les administrations publiques (à travers
leurs missions régaliennes), privées (en tant que
opérateurs économiques) et la société civile
à travers les organisations de défense des droits des
consommateurs. Ces organisations de consommateurs peuvent jouer un rôle
important en représentant ces derniers dans le développement
d'une politique nationale de contrôle des aliments, et en portant leurs
préoccupations à l'attention des décideurs et de
l'industrie. Il va s'en dire que les mesures de protection des consommateurs
n'ont cessé d'évoluer et de se développer offrant une
meilleure protection, et abordant toujours mieux des problèmes d'un
niveau de complexité croissant, liés à la qualité
et à l'innocuité des aliments et aux pratiques commerciales.
Seulement, ce tryptique, en l'état actuel des choses au
Cameroun n'est pas encore opérationnel. En effet, au MINEPIA, nous
notons qu'il n'existe pas de code ou de norme de bonnes pratiques
d'élevage visant à assurer la sécurité sanitaire
des produits d'élevage. A l'ANOR, « le Comité
Technique (CT20) élevage et reproduction animale est en cours de
création et sera opérationnel en 2013 »146(*).
Que ce soit le contrôle officiel des aliments, les
bonnes pratiques de production, les bonnes pratiques d'hygiène qui ont
tous pour corollaire l'assurance qualité, la normalisation requiert un
engagement et des ressources. Pour obtenir cet engagement et ces ressources, il
est essentiel d'élaborer une politique pertinente quant à ce qui
doit être atteint, comment cela sera fait, qui le fera, et dans quels
délais. L'élaboration d'une politique nationale est une
activité d'intérêt national qui devrait par
conséquent engager tous les secteurs impliqués par la
qualité et l'innocuité des aliments. Il appartiendra certainement
à ce CT 20 d'en définir avec les administrations et les
organismes concernées, les contours et d'en rendre publiques les
décisions.
Mais en attendant, il existe un « vide
juridique » au Cameroun en matière de BPF/BPH. Le
Cameroun est pourtant membre de l'OMS/FAO et signataire de plusieurs Accords
internationaux. Le CODEX ALIMENTARIUS, document conjoint OMS/FAO
serait celui de référence en matière de BPF/BPH dans notre
pays. Les travaux de ce CT 20 porteront certainement sur l'examen du cadre
juridique, sur le type de denrées alimentaires d'origine animale
produites pour le marché domestique et pour l'exportation, sur les
méthodes de transformation, les conditions et usages en vigueur, et sur
les pratiques de stockage, de transport et de manutention. Il serait en outre
utile, d'une part de savoir quels sont les risques pour la santé,
provoqués par les aliments d'origine animale, par leur transformation et
par les pratiques de stockage et de manutention et, d'autre part de disposer
d'informations sur les précédentes147(*) infections alimentaires ou
sur les dommages et maladies qui leur sont rattachés, ainsi que sur les
causes qui leur ont été attribuées. Il est enfin essentiel
de connaître tous les facteurs culturels, sociaux, religieux148(*), économiques ou
autres, qui pourraient avoir un impact sur la qualité et
l'innocuité des aliments et sur les activités nécessaires
au bon fonctionnement d'un système de contrôle des aliments.
Le « vide juridique » constaté est
corrigé en partie par le récent Décret n°2012/382 du
12 septembre 2012. En effet, le MINEPIA est chargé entre autre de
l'élaboration de la réglementation et du suivi des normes, ainsi
que leur application en matière d'élevage, de pêche,
d'industries animales et halieutiques. Une lecture intelligente de ce
Décret fait état de ce que nous pouvons considérer comme
une omission ou non, l'absence d'un service de contrôle de qualité
et de certification des produits d'élevage au MINEPIA. Lequel
s'occuperait entre autres missions de la mise sur pied des normes de production
dans les exploitations avicoles désireuses de s'inscrire dans la
démarche qualité.
XVI. CONCLUSION
PARTIELLE
Les réglementations générales
édictées dans le cadre de la législation engagent la
contribution de tous les secteurs concernés. Elles sont
spécifiques, claires, explicites et rédigées dans un
langage courant pour qu'elles puissent être comprises par des
non-techniciens en la matière. Il est des cas où les
administrations édictent des réglementations dont le contenu est
sensible. Dans d'autres cas, elles doivent établir clairement les
conditions, limites et autres restrictions. C'est une bonne stratégie
que de faire suivre la parution de toute réglementation par la diffusion
de matériel d'information conçu afin de fournir des explications
et de répondre par anticipation aux questions. Au regard des textes et
réglementations en vigueur au Cameroun, qu'est ce qu'il en est des
principaux acteurs en l'occurrence les exploitants avicoles (ici le CAM) ?
En d'autres termes à quel niveau ou degré les BPH/BPF sont mis en
application ou pas ? Ces questionnements épistémologiques
constituent l'objet du chapitre III.
CHAPITRE III : BPF/BPH COMME
VECTEURS DE LA QUALITE
XVII. INTRODUCTION
Les différentes activités du CAM que
sont la production d'OAC (à travers l'élevage des poules
reproductrices), de poussins d'un jour en passant par la production d'aliments
pour bétail constituent un substrat pour une mise en oeuvre des bonnes
pratiques de production, d'hygiène et de l'assurance qualité.
Dès lors, il convient d'évaluer leur état des lieux dans
cette exploitation avicole, ensuite une analyse des outils de normalisation et
enfin proposer des recommandations.
3.1 ETAT DES LIEUX
(EVALUATION) DES BONNES PRATIQUES DE PRODUCTION ET D'HYGIENE AU CAM
Le CAM ne dispose pas à proprement parler d'une
politique de norme149(*)
et de qualité150(*) et ceci malgré la bonne compréhension
de son importance. « Les ouvriers à chaque niveau
s'approprient des notions élémentaires que nous
leur donnons dans le cadre de l'exercice job au quotidien»151(*). Il s'agit là en fait
des notions sur le processus de fabrication d'aliments et de production des
poussins d'un jour. C'est une préoccupation qui n'apparaît pas
encore prioritaire pour le management de cette entreprise. Ceci se
reflète sur le management des processus, « il n'y a
pas d'accord avec qui que ce soit pour faire le minimum qu'il
faut »152(*), par conséquent, il n'existe pas de cahier de
charge en la matière. Comme entrave à sa mise en oeuvre,
« la qualité des ressources humaines, la bonne
compréhension de l'intérêt manque aux ouvriers et les
coûts sur le plan économico-financier»153(*). Au niveau institutionnel,
« le MINEPIA envoyait un service pour la certification des
produits, mais depuis un bon bout de temps, il ne passe plus et nous assurons
cela nous même à travers nos
techniciens »154(*). Ces propos font allusion au certificat sanitaire
que les agents de ce ministère adressaient à l'endroit de
l'accouveur pour attester que les poussins mis sur le marché
étaient indemnes de certaines maladies comme la pullorose, la
maladie de Mareck. La qualité de l'aliment ne faisait pas partie des
produits à contrôler.
A. Evaluation du système
de BPH/BPP au couvoir : Processus de production de poussins d'un jour
et assurance qualité
Les entretiens, les rapports et documents disponibles,
montrent formellement que le management par processus n'est guère
intégré dans le management du CAM. Les processus actuels n'ont
pas fait l'objet d'une identification spécifique dans l'optique
d'assurer leur management.
Au sens de la présente étude, le couvoir
représente le local où se fait l'incubation155(*) des oeufs non pas par des
poules couveuses, mais par des incubateurs. Les BPH/BPP au couvoir
revêtent une importance capitale dans le processus de production des
poussins d'un jour. Ceci justifie à dessein leur évaluation.
Notre étude porte sur le niveau d'application de chaque critère
d'appréciation et la priorité de sa mise en application par le
système managérial du CAM. Le couvoir peut être une source
de contamination par une variété de micro-organismes pendant
l'incubation / éclosion s'il y a une mauvaise gestion des
procédures d'entretien et de désinfection. Une hygiène
irréprochable s'avère nécessaire si les interventions
telles que la vaccination in ovo, le désonglage, l'épointage du
bec sont effectués au couvoir.
Le tableau1 inventorie les scores enregistrés par le
couvoir en fonction des différents critères
d'appréciation. Il en ressort que les critères
d'appréciation, prie globalement sont de 56,66% très en
deçà du minimum requis pour ce type d'activité soit 70%.
Ce qui signifie que le niveau d'application des bonnes pratiques
d'hygiène est inacceptable. L'évaluation du couvoir quant
à elle est insatisfaisante et le niveau de
non-conformité est inacceptable, soit inférieur à
70%. Cependant, prise individuellement, des actions particulières sont
à conduire dans l'ensemble du dispositif du couvoir156(*) et singulièrement sur
l'hygiène corporelle des agents, ensuite la formation du personnel du
couvoir, l'information des consommateurs157(*)... (résultat enquête terrain). Enfin,
l'entretien et l'assainissement du couvoir et le poussin issu du couvoir sont
les chapitres sur lesquels les attentions seront portées.
Le couvoir joue un rôle très important dans la
stratégie d'élimination des zoonoses.
Tableau 3: Guide d'évaluation du
système de BPH/BPF au couvoir
Critères d'appréciation
|
Score obtenu
|
Score max ou total
|
% individuel
|
Minimum(%) acceptable pour le type
d'entreprise
|
Production primaire158(*)
|
11
|
16
|
68
|
70
|
Établissement: Conception et installation
|
46
|
64
|
71
|
Contrôle des Opérations
|
42
|
60
|
70
|
Etablissement : Entretien et assainissement
|
25
|
44
|
57
|
Etablissement: Hygiène Corporelle
|
9
|
20
|
45
|
Transport
|
10
|
12
|
83
|
Information sur les produits et vigilance des consommateurs
|
9
|
16
|
56
|
Formation
|
8
|
16
|
50
|
TOTAL
|
143
|
248
|
|
Pourcentage obtenu
|
57,66%
|
Évaluation du couvoir
|
Score
|
Supérieur
|
>223
|
Excellent
|
198-220
|
Satisfaisant
|
173-196
|
Insatisfaisant
|
143<173
|
Classement du couvoir
|
Score
|
Non-conformité très mineure / négligeable
|
>90% maximum
|
Non-conformité mineure
|
80-89% maximum
|
Niveau Minimum de non-conformité acceptable
|
70-79% maximum
|
Niveau de non-conformité inacceptable
|
57,66%<70%
|
(ASSONTIA, 2012)
B.
Evaluation du système de BPH/BPP à la provenderie :
Processus de production d'aliments et assurance qualité
La provenderie est la fabrication ou le commerce de provende,
mélange alimentaire destiné aux animaux d'élevage. On
appellera provendier un acteur travaillant dans ce secteur économique
spécifique. Elle est l'une des principales sources de contamination en
élevage avicole. L'évaluation viserait ainsi à faciliter
la tâche des différents acteurs en amont de la chaîne
alimentaire afin d'assurer l'innocuité des denrées
alimentaires.
Le tableau 3 présente les résultats de
l'évaluation de la provenderie en matière de BPH/BPF. Il
apparaît, à l'instar de la section couvoir, que la provenderie a
obtenu un score de 90 sur un maximum à pourvoir de 240. Il est nettement
inférieur au minimum requis pour l'activité d'où une
évaluation insatisfaisante au regard des
différents critères d'appréciation dont cette section a
fait l'objet. Un pourcentage global de 37,5%, inscrit la provenderie au
niveau de non-conformité inacceptable.
Un regard singulier laisse apparaître que pour les
critères comme l'hygiène corporelle, l'entretien et
assainissement, tout comme le contrôle des opérations, la
provenderie a enregistré des scores médiocres soit 20%, 20% et
25% respectivement. Ils sont suivis par les critères de formation et de
transport soit 31% et 41%. La conception et l'installation, l'information des
consommateurs quant à eux ont donné des scores modestes soit
respectivement 54% et 62%.
(ASSONTIA, 2012)
Tableau 4 : Guide d'évaluation du
système de BPH/BPF à la provenderie
Critères d'appréciation
|
Score obtenu
|
Score max ou total
|
% individuel
|
Minimum(%) acceptable pour le type
d'entreprise
|
Production Primaire159(*)
|
9
|
16
|
56
|
70
|
ÉTABLISSEMENT: Conception et
installations
|
35
|
64
|
54
|
Contrôle des Opérations
|
14
|
56
|
25
|
ÉTABLISSEMENT: Entretien et Assainissement
|
8
|
40
|
20
|
ETABLISSEMENT: Hygiène Corporelle
|
4
|
20
|
20
|
Transport
|
5
|
12
|
41
|
Information sur les produits et vigilance des
consommateurs
|
10
|
16
|
62
|
Formation
|
5
|
16
|
31
|
TOTAL
|
90
|
240
|
|
|
Pourcentage obtenu
|
|
|
37,5%
|
|
Évaluation de la provenderie
|
Score
|
Supérieur
|
>216
|
Excellent
|
192-213
|
Satisfaisant
|
168-189
|
Insatisfaisant
|
90<168
|
Classement de la provenderie
|
Score
|
Non-conformité très mineure /
négligeable
|
>90% maximum
|
Non-conformité mineure
|
80-89% maximum
|
Niveau Minimum de non-conformité acceptable
|
70-79% maximum
|
Niveau de non-conformité inacceptable
|
37,5%<70%
|
C. Evaluation du système de BPH/BPP à
l'élevage : Processus de production d'oeufs à couver (OAC)
et assurance qualité
L'aviculture industrielle de production est devenue si
spécialisée que certains éleveurs n'exercent que des
tâches précises, comme le nourrissage, l'élevage de
reproducteurs, la production d'oeufs pour la consommation, l'incubation pour
produire des poussins d'un jour160(*).
Dans le contexte de la présente recherche,
l'élevage est considéré comme l'action ou
l'activité qui consiste pour une personne physique ou morale à
entretenir, à veiller au développement et à la
reproduction des animaux. L'élevage consiste soit à élever
des animaux de la même espèce en vu d'une exploitation quelconque,
ou soit à élever des animaux d'espèces différentes.
L'élevage est un moyen pour perpétuer l'espèce animale, et
dans le sens de la présente étude, il s'agit de reproducteurs en
vue de produire les oeufs à couver (OAC) destinés à
produire les poussins d'un jour.
A la lecture du tableau 3 sur les données quantitatives
qui ont permis d'évaluer l'élevage en matière de BPH/BPF,
il apparaît, comme avec les autres secteurs (couvoir et provenderie), que
l'évaluation de ce dernier donne un score de 145, inférieur au
168 requis pour être satisfaisant d'où l'idée que
l'évaluation de l'élevage est insatisfaisante.
Son classement, avec un pourcentage obtenu de 60,41%, n'est pas suffisant pour
atteindre le minimum consacré à ce type d'activité. Ceci
fait dire que le niveau de non-conformité de l'élevage
est inacceptable. Par ailleurs, les pourcentages enregistrés
individuellement montrent que seul le critère production primaire (ici
les OAC), donne un résultat appréciable (87,5%) suivi de
l'entretien et de l'assainissement (70%). Un mauvais résultat est obtenu
au critère transport (25%).
Tableau 5 : Evaluation du système de
BPH/BPF à l'élevage
Critères d'appréciation
|
Score obtenu
|
Score max ou total
|
% individuel
|
Minimum(%) acceptable pour le type
d'entreprise
|
Production Primaire161(*)
|
14
|
16
|
87
|
70
|
ÉTABLISSEMENT: Conception et installations
|
42
|
64
|
65
|
Contrôle des Opérations
|
34
|
56
|
60
|
ÉTABLISSEMENT: Entretien et Assainissement
|
28
|
40
|
70
|
ETABLISSEMENT: Hygiène Corporelle
|
8
|
20
|
40
|
Transport
|
3
|
12
|
25
|
Information sur les produits et vigilance des consommateurs
|
8
|
16
|
50
|
Formation
|
8
|
16
|
50
|
TOTAL
|
145
|
240
|
|
Pourcentage obtenu
|
60,41%
|
Évaluation de l'élevage
|
Score
|
Supérieur
|
>216
|
Excellent
|
192-213
|
Satisfaisant
|
168-189
|
Insatisfaisant
|
145<168
|
Classement de l'élevage
|
Score
|
Non-conformité très mineure /
négligeable
|
>90% maximum
|
Non-conformité mineure
|
80-89% maximum
|
Niveau Minimum de non-conformité acceptable
|
70-79% maximum
|
Niveau de non-conformité inacceptable
|
60,41%<70%
|
(ASSONTIA, 2012)
3.2. EXAMEN DES BONNES PRATIQUES AU COMPLEXE AVICOLE DE
MVOG-BETSI
Pour les besoins de cette analyse/discussion, nous allons
diviser notre travail en diverses articulations qui couvriront l'élevage
de reproduction, le couvoir, l'usine d'aliments. Comme nous l'avons
déjà indiqué, les efforts les plus importants doivent
être consentis au niveau de l'élevage de reproduction. Avant, une
mise au point s'avère nécessaire.
A.
Mise au point/Etat des lieux
Le fonctionnement actuel du CAM s'appuie sur des processus
empiriques dont les plus perceptibles sont :
· Le processus de réalisation ;
· Le processus de production et ses
sous-processus ;
· Le processus d'approvisionnement en matières
premières ;
· Le processus de commercialisation.
De fait, leur maîtrise pose de multiples
problèmes mis en évidence par la description des processus
identifiés. Cette description a permis de mettre en évidence les
dispositions prises pour assurer la gestion des processus empiriques du CAM. La
comparaison des dispositions mises en place pour assurer la gestion des
processus empiriques avec les dispositions pour assurer la maîtrise de la
gestion des processus, permet de mettre en évidence les besoins actuels
pour assurer la maîtrise des processus du CAM
La comparaison entre ces dispositions de gestion du processus
empirique de réalisation du CAM et celles d'un processus maitrisé
(voir tableau 4) permettent de mettre en exergue les faiblesses du processus de
réalisation empirique.
Tableau 6 : Comparaison entre dispositifs de
gestion processus maîtrisé et le dispositif de gestion du
processus de réalisation empirique du CAM.
Dispositifs de gestion processus
maîtrisé
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Dispositifs de gestion processus empirique de
réalisation du CAM
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Finalité du processus définie
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Finalité du processus non définie
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Nom du pilote du processus défini
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Pas de Pilote du processus
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Indicateurs du processus choisis
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Pas d'indicateur du processus empirique
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Objectif de performance annuel du processus
arrêtés
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Pas d'objectif de performance annuelle du processus empirique
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Les donnes d'entrée et de sortie du processus
précisés sur un document
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Entrées et sorties du processus définies de
manière empirique
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Activités du processus documentées
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Activités du processus définies de manière
verbale
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Les ressources du processus documentés
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Aucune documentation du processus
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Référence de procédures
associées au processus
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Aucune procédure associée au processus
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Exigences clientes associés connues et prises en
compte
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Exigences du client inconnues et processus
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Principales exigences de l'entreprise pour le processus
connues
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Aucune exigence du processus définie
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Principales exigences légales &
réglementaires connues et respectées
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Exigences légales et réglementaires non
identifiées
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Principales exigences de biosécurité
à surveiller pour le processus connues
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Pas d'exigence de biosécurité à surveiller
dans le processus empirique
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Méthodes d'appréhension de la satisfaction
des clients définies et preuves d'application disponibles
|
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Méthodes de gestion des plaintes et
réclamations des clients définies et preuves
d'application
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Méthode non disponible
|
(ASSONTIA, 2012)
Méthodes de gestion et suivi des commandes clients
définies et preuves d'application disponibles
Ce tableau permet de dégager les faiblesses majeures
(colonne gauche du tableau 6) du dispositif de gestion du processus de
réalisation du CAM, et par la même occasion, les besoins pour
assurer la maîtrise du processus de réalisation du CAM.
B. Le
processus de production des poussins : le couvoir
Les résultats enregistrés par cette section sont
insatisfaisants et le niveau de non-conformité
est inacceptable. Ceci montre avec quel degré de
sécurité le poussin d'un jour est-il produit ? La section
sur l'hygiène corporelle apparaît comme le critère
d'appréciation où des actions particulières sont à
mener. En effet, compte tenu de la spécificité du CAM (production
de poussins d'un jour), le couvoir est l'un des points centraux de toute
l'exploitation. Comme tous les poussins passent par cet endroit, il est le lieu
par excellence où les agents pathogènes peuvent se transmettre et
atteindre les fermes des éleveurs clients du CAM. En plus des
véhicules ou autres équipements, le personnel est l'une des
principales portes d'entrée de ces agents pathogènes. Ainsi, le
personnel doit respecter un niveau élevé de propreté
personnelle et porter des tenues adaptées et propres, assurant si cela
est nécessaire, sa protection. Aucune personne atteinte d'une maladie
susceptible d'être transmise aux poussins ou souffrant, par exemple, de
plaies infectées, d'infections ou de lésions cutanées ou
de diarrhée ne doit être autorisée à manipuler les
OAC ou les poussins d'un jour ni même à pénétrer
dans une zone de manipulation de ces derniers. Il est par conséquent
imposé une douche à l'entrée et à la sortie du
couvoir à tout le personnel et aux visiteurs, à défaut
d'enfiler un survêtement sur leurs vêtements et chaussures.
Par ailleurs, les mauvais résultats de cette section ne
s'expliquent pas intégralement par l'hygiène corporelle. La
formation du personnel représente aussi un point névralgique donc
l'amélioration à travers les recyclages, contribuerait à
apporter une compétence complémentaire spécialisée
en élevage avicole ainsi qu'une expérience terrain. Ainsi, un
personnel instruit du fait de l'absence de formation professionnelle en
aviculture est compensée par plusieurs années d'expérience
au sein de l'exploitation avicole. Pour une section aussi sensible que le
couvoir, comment expliquer la présence de personnels non
formés ? Il faut dans ce cas, remonter au mode de recrutement. Ici,
le mode de recrutement classique par appel à candidature officiel
cède la place à d'autres considérations qui sont d'ordre
tribalo-ethnique, et aux calculs idéologico-stratégiques pour
satisfaire « un haut placé qui faciliterait nos
intérêts ».
(a) La communication au CAM
A côté des critères sus
évoqués, l'information insuffisante des consommateurs illustre de
façon tangible une communication insuffisante entre le CAM et ses
clients. L'on assiste à une sorte de « cache-cache »
entre les deux acteurs. Il s'agira de déconstruire cet état de
fait et de ne pas s'embrigader dans le discours rhétorique
« nous avons de bons poussins, nous produisons des aliments de
qualité, ils se vendent seuls ». Nous pensons que ce type
de langage témoigne d'une myopie visionnaire et met la structure dans
une posture d'attentisme à l'image des « sables
mouvants » pour les financiers.
De fait, la communication témoigne de l'existence de la
structure. Par conséquent, il faut donner aux clients les informations
technico pratiques utiles et nécessaires sur les sujets dont ils auront
la charge, les performances, et les techniques d'élevage avec en bonne
place les bonnes pratiques d'élevage à mettre en place. Le faire,
nécessite du personnel qualifié et rompu à la tâche
afin de rompre avec les discours de déconstruction. Il s'agit
là d'une communication extravertie.
En interne, entre les différents services ou sections,
elle s'adosse sur la notion de pouvoir, des sphères d'influence, des
zones d'incertitude selon le modèle crozierien. A titre
d'illustration, le service ou la section d'élevage n'est pas
informé des plaintes des clients au sujet de la qualité des
poussins à eux livrés par le service commercial. La section
couvoir qui ne communique pas au service d'élevage les résultats
des éclosions. Il en est de même de la provenderie qui ne partage
pas les informations avec l'élevage, de l'état par exemple des
matières premières disponibles et utilisées. La section
élevage à son tour garde toutes les informations pour son compte.
Cet état de fait apparaît comme une caractéristique de ce
type de structure. Autre fait, est la qualité de la communication.
Quelles sont les informations et données véhiculées ?
Comment se sont-elles ? D'où le problème de la
qualité de l'information.
Au regard des faits observés, ce
« jeu » est parfois bien entretenu à dessein par les
différents acteurs pour avoir une marge de manoeuvre les uns sur les
autres et satisfaire leurs égos. Ils transforment ainsi la structure en
une « arène »162(*) où la rumeur est dès lors l'outil de
communication approprié. Tout ou presque y passe, les bonnes comme les
mauvaises nouvelles. Ici, les bonnes informations circulent rapidement, et les
mauvaises encore plus vite. Dans cette société, les rumeurs sont
extrêmement fiables. Cette situation résulte du mode
managérial. Christian Le Moënne formule qu'elle
« résulte certainement de cette perte de repères
des dirigeants d'entreprise confronté à des problèmes
qu'ils ne savaient ni bien analysés, ni bien résoudre, et qui
étaient finalement assez extérieurs à ce qui constituait
jusque-là le coeur de leur culture »163(*). La qualité ici
n'est pas une préoccupation des acteurs ou du moins constitue sa zone
d'incertitude et donne un sens à son pouvoir. Aussi, le CAM devient-il
comme « le royaume des relations de pouvoir, de l'influence, du
marchandage et du calcul »164(*) et comme « un construit humain qui n'a
pas de sens en dehors des rapports et de ses membres »165(*)
Pourtant, l'interaction par opposition à un
cloisonnement entre les services apporterait des informations et données
utiles pour une bonne cohésion d'ensemble. Mais pourquoi ce
cloisonnement alors que la qualité et la communication sont des
processus transversaux ? En effet, cette transversalité nous permet
de comprendre et de rapprocher deux pratiques au CAM qui sont effectives. Les
cadres ou responsables de section ne se relayent pas assez souvent les
informations. Par volonté manifeste ou par absence de règles,
dans l'un ou l'autre cas, l'acteur cherchera à les enfreindre dans sa
zone d'incertitude166(*). Pratiquement, le personnel s'adapte localement aux
relations de pouvoir dans lesquelles chacun est pris. C'est à travers
ces relations qu'il perçoit l'environnement et en fonction d'elles qu'il
règle sa conduite. C'est cette dormance dans l'application des
règles qui serait à l'origine des vols de poussins au couvoir et
des OAC et de reproducteurs à la ferme. Ainsi, les différentes
stratégies en présence s'organisent en
« jeu »167(*).
Dans cette organisation, la qualité n'est pas
considérée comme un devoir et c'est pourquoi les employés
y échappent et la communication devient par conséquent orpheline
de toute bienveillance. Nous disons qu'il faut communiquer pour exister.
Un autre aspect qui pourrait justifier ce résultat
insatisfaisant et une évaluation de la conformité inacceptable,
c'est le manque de motivation du personnel. En parler ici, n'est aucunement le
seul problème de cette section, celui-ci est transversal.
(b) Les supports de personnel
Parmi ces supports, il y a les salaires (« c'est
ce qui justifie le fait que tous les volaillers sortent de chez
eux»168(*)) et
le statut du personnel. Un personnel qui s'estime mal payé, n'a pas
forcément envie de « faire plaisir à la
direction », en arborant un sourire forcé. Cela ne veut
pas nécessairement dire qu'il ne rend pas service aux clients ! Il
arrive même que ces mêmes ouvriers avicoles offrent leurs services
pendant leurs jours de repos à ces exploitants avicoles afin
« d'arrondir les fins du mois ».
C. Le
processus de production des aliments : la provenderie
Les résultats de l'évaluation des bonnes
pratiques de production d'aliments sont insatisfaisants et le
niveau de non-conformité est inacceptable. Ce qui
revient à se poser la question une fois de plus, de savoir quel
degré de sécurité l'aliment est produit dans ces
conditions là. Ici, une approche individuelle des critères
d'appréciation nous fait constater que le contrôle des
opérations présente le score le plus bas à savoir 25%. Des
actions à mener en priorité consistent en la maîtrise des
dangers liés aux aliments, aux aspects clés des systèmes
de contrôle, aux exigences concernant les matières
premières, l'eau, et les autres procédures.
Le contrôle des opérations seul ne justifie pas
ce résultat insatisfaisant, et un niveau de
non-conformité inacceptable par rapport aux BPF et BPH
et par conséquent n'assure pas la qualité des aliments produits.
Cela a cependant permis de déceler des dysfonctionnements dont les
principaux sont de plusieurs ordres :
i) Au niveau du processus de
réalisation
· Compétences du personnel
inadéquates : dans le cadre de cette étude, nous assimilons
la compétence à la formation (31%) ;
· Conditions d'hygiène ;
· Faible intégration des exigences de
biosécurité ;
· Délais de livraison aléatoire ;
· Demande des clients pas entièrement
satisfaite.
· Satisfaction de la clientèle moyenne à
faible.
En effet, il avait été demandé aux
clients, pris au hasard, de se prononcer dans le cadre de la démarche
qualité et à la suite de leurs achats. Les résultats de
l'enquête menée auprès de ces derniers (30) font
état de 63%169(*)
de clients satisfaits par les produits170(*) CAM, 23% insatisfaits et 13% seulement sont
très satisfaits. Ces résultats viennent corroborer ceux obtenus
en 2010171(*).
ii) Au niveau du Processus d'achats et
d'approvisionnement empirique
· Pénurie de matières premières et
principalement le maïs et le soja;
· Délais approvisionnement non
maitrisés ;
· Marché de matières premières non
maîtrisé.
iii) Au niveau du processus empirique de production
· Sous-utilisation de machines destinées à
la production des aliments et observation des arrêts ;
· Alimentation inadéquates des sujets ;
· Pertes au niveau du couvoir (50% de pertes
signalées en décembre 2011) ;
· Quantité des aliments à produire non
maîtrisée ;
· Quantité des poussins à produire non
maitrisée ;
· Qualité des poussins produits non
définie.
Ces dysfonctionnements constituent des menaces
sérieuses pour la compétitivité du CAM.
D.Le
processus de production des oeufs à couver (OAC) : l'élevage
de reproducteurs
Avec quel degré de sécurité l'OAC est-il
produit ? Cette question récurrente fait suite aux entretiens et
aux observations participantes qui ont permis de mettre en évidence les
dysfonctionnements:
· Une maintenance déficitaire des
équipements;
· Les conditions d'hygiène (hygiène
corporelle du personnel ouvrier avicole).
Il est question ici, de limiter l'apport de micro-organismes
par le personnel et le matériel afin de minimiser tout risque de
contamination. Comme nous l'avons déjà indiqué, les
efforts les plus importants doivent être consentis au niveau de
l'élevage de reproduction. Le personnel, tout comme l'animal, peut
être contaminé par des micro-organismes (exemple : salmonelles)
sans développer la maladie associée. Cette situation de «
porteur sain » se traduit par la présence de micro-organismes
pathogènes (pouvant provoquer une maladie) dans le système
digestif du patient. Ainsi ne seront pas admis en zone d'élevage, tout
ouvrier ou visiteur souffrant de maladies infectieuses, ayant des plaies
infectées, ou souffrant d'infections cutanées, de
diarrhée, s'il existe un risque de contamination directe ou indirecte
pour la volaille. De même, il est requis chez les volaillers une grande
propreté par exemple prendre une douche à l'entrée et
à la sortie de l'élevage. Ils sont suffisamment
sensibilisés pour la cause. Seulement sur le terrain, ces mesures ne
sont pas toujours respectées : les tenues vestimentaires des
ouvriers sont mal tenues, les vestiaires aussi, les visiteurs et même les
agents des autres services ont accès à la zone d'élevage
dans des tenues inappropriées.
Comme le définit l'OMS dans son article premier de la
constitution, repris par Sandrin-Berthon et al. « La
santé est un état complet de bien-être physique, mental et
social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité »172(*). Par cette définition, et les travaux de
Vigarello Georges dans le propre et le sale, l'hygiène du corps
depuis le Moyen Age173(*), la santé est celle de l'homme dans son
intégrité (en tant qu'être humain), dans son
écologie socioéconomique et environnemental. Vue sous ce
paradigme, la santé devient une construction sociale qui
n'échappe pas à ses règles et ses normes. Vigarello
Georges fait du corps sa principale préoccupation. Il présente
les normes et les pratiques destinées à l'entretenir ainsi que
l'évolution de ses représentations, des pratiques physiques et de
l'hygiène. Ce dernier nous invite par ailleurs dans le monde de la
propreté. Il apparaît dans le propre et le sale que
toutes les sociétés opèrent un partage entre ce qui est
propre et ce qui est sale. Au CAM, les conditions d'hygiène mieux encore
l'hygiène corporelle des ouvriers avicoles doivent être prises ici
comme une norme sociétale.
· La faible intégration des exigences de
biosécurité : En effet, un programme de
biosécurité vise à réduire les conséquences
et les risques liés à l'introduction d'agents pathogènes
transmissibles bien définis. « Les meilleures pratiques de
gestion, qui permettent d'atteindre ces objectifs, sont bien connues. Les
programmes de biosécurité les plus efficaces sont
également les plus onéreux à mettre en
oeuvre »174(*). Tout ceci requière donc d'importants
investissements et une motivation inébranlable de la part des
gestionnaires du CAM. En réalité, les programmes les plus
complets sont, la plupart du temps, uniquement appliqués dans les
élevages de reproducteurs. Le coût d'un programme de
biosécurité doit se justifier par les risques d'infection,
l'impact de la maladie sur les coûts de production et la
crédibilité du produit fini sur les marchés nationaux ou
internationaux. La mise en oeuvre d'un programme de biosécurité
doit porter ses fruits et être rentable. Aussi, un exploitant avicole
peut-il débuter son activité avec des poussins issus du CAM,
exempts de tout agent pathogène spécifique et à son tour
il lui « suffit » d'installer ces sujets dans un
environnement non contaminé. Une tâche ardue mais
réalisable.
Le lieu d'implantation des élevages de reproduction
revêt une importance primordiale. Aujourd'hui, le CAM se trouve
entouré d'une forte concentration de population à la fois humaine
et d'autres espèces d'élevage. De même, la proximité
avec le jardin zoo botanique augmente fortement les risques d'échec de
tout programme de biosécurité. Il se développe alors une
sorte d'interaction entre les différentes entités (l'exploitation
et son voisinage). Un voisinage cosmopolite qui exerce une pression
territoriale et spatiale sur le site d'élevage.
· Compétences175(*) inadéquates du personnel. Dans le cadre de
cette étude, la formation (50%) est notre critère
d'appréciation.
Dans le Traité des sciences et des techniques de la
Formation, coordonné par Philippe Carré et Pierre Caspar, Sandra
Bélier propose cette définition de la compétence :
« la compétence permet d'agir et/ou de résoudre des
problèmes professionnels de manière satisfaisante dans un
contexte particulier, en mobilisant diverses capacités de manière
intégrée »176(*). Pour Samurçay R. et
Pastré Pierre,
« la compétence, en tant que rapport du
sujet aux situations de travail, est ce qui explique la performance
observée en décrivant l'organisation de connaissances construites
dans et pour le travail. Les compétences sont donc :
o finalisées : on est compétent pour une
classe de tâches déterminées
o opérationnelles : il s'agit de connaissances
mobilisables et mobilisées dans l'action et efficaces pour cette
action
o apprises, soit à travers des formations
explicites, soit par l'exercice d'une activité.
o elles peuvent être aussi bien explicites que
tacites : le sujet n'est pas toujours en mesure d'expliciter les connaissances
opérationnelles qu'il met en oeuvre dans l'action »177(*).
La définition ainsi proposée par ces auteurs
corrobore à dessein la situation des ouvriers avicoles178(*) du CAM où l'on a un
conglomérat de savoirs d'origine divers et de compétences quasi
variées.
Ceci ne manque pas de susciter des conflits de
compétence et même d'autorité. Les ouvriers avicoles sont
l'objet de plusieurs « donneurs d'ordre », lesquels sont le
plus souvent contradictoires. L'élevage devient ainsi une espèce
« champ » au sens Bourdieu du terme où chaque acteur
veut dicter sa suprématie parfois à des fins inavouées.
Dans ce paradigme, la hiérarchie prend du plomb dans l'aile et la
qualité du travail est ainsi affectée. Les compétences
sont ainsi cloisonnées dans une espèce de « cul de
sac ». Au-delà des ces « luttes », des
stratégies sont mises en places avec le recrutement « d'homme
blanc » pour manager le CAM. Mais seulement, il ne faut pas se
retrouver dans la situation syndrome du patron
« blanc ». Acception, qui pense que ce dernier a
la solution à nos problèmes ou même est la source de nos
malheurs. À bien des égards, il faut décloisonner ce
discours obscurantiste.
Certes, il pourrait y avoir de la connaissance derrière
le recrutement d'expatriés. En réalité, la
dépendance financière du CAM envers les subsides des
bailleurs/actionnaires (bailleurs) est réelle et demeure la face
cachée de « l'iceberg ». Dés lors, il faut
« accepter » que cette structure devienne la morgue des
« experts » occidentaux, car les limites de ces deniers
exaspèrent les cadres nationaux. Ceci implique aussi l'acceptation des
dilemmes éthiques qui reposent sur la différence de race. Le
manager doit ainsi opérer une hybridation des règles pour faire
face aux aspects tels que l'assiduité au travail, les conflits
d'intérêt, la corruption, le vol, la discrimination, le salaire
minimal, la sécurité au travail et les droits des travailleurs.
Pour comprendre les enjeux, il faut se référer à Olivier
de Sardan, pour qui, ces cadres « sont également experts
en double langage ; les manoeuvres, les intrigues, les luttes
d'influences, les accaparements, les rhétoriques et les manipulations
viennent de tous les côtés [...] ; et tous disposent de
marges de manoeuvres sans jamais être réduits à
n'être simplement que les agents ou les
victimes... »179(*).
Nous sommes convaincus que la compétence seule ne
suffit pas pour contrebalancer les mauvais résultats enregistrés.
C'est à la direction d'implémenter une stratégie
organisationnelle pour la gérer. Le CAM tirerait le meilleur parti de ce
que les ouvriers, les cadres savent bien faire ; leurs compétences
étant leurs seules forces. De plus, elle doit avoir de la
considération par ses compétences fondamentales à
savoir sa main d'oeuvre, ses installations et ses résultats
financiers qui sont en fait ses ressources uniques pour formuler sa
stratégie. Car, elles reflètent la connaissance collective de
cette dernière dans sa manière de coordonner les
différents processus.
Il serait tout aussi injuste que nous fassions l'amalgame et
que nous ne puissions séparer le bon du moins bon. En regardant sous le
prisme de l'enchainement des logiques sociales, « où les
faits sociaux de développement ont la particularité de produire
de nombreuses interactions, et de plus, les interactions entre les acteurs
appartenant à des univers très variés, relevant de statuts
différents, dotés de ressources hétérogènes,
et poursuivant des stratégies distinctes... »180(*), des actions sont
déjà engagées pour réduire ou éliminer les
dysfonctionnements annoncées plus haut. Entre autre les investissements
en équipements, le renflouement de la trésorerie,
l'agrandissement du couvoir et le rééquipement des
bâtiments d'élevage. Les investissements engagés ou
envisagées dans la maîtrise des processus sont limités et
non pas perceptibles. Il est envisagé la formation du personnel, la mise
en place de l'approche processus (qui intègre les aspects
socioéconomiques et environnementaux) pour améliorer la gestion
des activités.
Le discours qui précède nous a permis de
comprendre les stratégies déployées à la fois par
l'administration et les agents. Pour compléter ce tableau analytique,
afin de mieux comprendre comment l'administration du CAM et son personnel
coordonnent leurs activités pour améliorer les performances de
cette dernière, tout en comprenant les rouages des différents
acteurs sur la scène du Complexe Avicole de Mvog-Betsi.
Alors que nous parlons de l'état des lieux ou de
diagnostics en matière de BPF/BPH et assurance qualité au CAM,
les sociologues mettent en exergue le système d'acteurs. La sociologie
des organisations décline ce concept en « analyse
systémique et analyse stratégique »181(*). Il en résulte que
l'analyse systémique consiste donc à considérer le CAM
comme une organisation dans son environnement et à comprendre avec M.
Crozier que la frontière n'est pas étanche. L'appréhension
de la complexité du complexe avicole de Mvog-Betsi viendrait de la
spécificité de l'activité qui meuble le
système à savoir le contexte socio économique,
sociopolitique et le culturel.
Dans sa quête perpétuelle d'une meilleure
compréhension de l'environnement dans lequel il évolue,
l'administration du CAM est amenée à devoir trouver des
réponses aux questions fondamentales des clients et du personnel qui
sont appelées à devenir elles-mêmes de plus en plus
complexes. Dans ces conditions, la nécessité de développer
de nouveaux moyens, de nouvelles stratégies, de se saisir de cette
réalité apparaît comme fondamentale, et le
développement de la systémique comme évident.
Ce travail de recherche a pour objet le CAM, exemple
emprunté à l'étude de cas d'une exploitation avicole
parentale industrielle. Nous administrons la preuve qu'un effet macroscopique
n'est intelligible que si on le ramène à la rationalité
d'actions individuelles engagées en fonction, d'une part, des ressources
cognitives des individus, d'autre part des champs d'action créées
par le CAM. Ainsi, des résultats insuffisants d'application des
référentiels et d'un niveau de non-conformité inacceptable
que nous avons montré tout au long de cette étude sont
causés d'une part par la puissance de la faiblesse de la prise en compte
des référentiels, et d'autre part par l'ensemble des
décisions individuelles. Il s'agit de comprendre comment la
médiation d'actions individuelles (effet microscopique) a affaiblie le
système macroscopique CAM.
Cette analyse est rendue possible en invoquant la Division
du travail de Durkheim. Ici, l'auteur emploie de préférence,
à la notion d'individualisme, celle d'égoïsme. Mot qu'il ne
faut pas toujours entendre au sen moral, signifie pour Durkheim l'importance de
l'autonomie que l'individu a dans le choix de ces actes. Ainsi, au CAM
l'égoïsme se déploie dans le choix des fournisseurs et
autres prestataires de service. L'égoïsme apparaît ici en
corrélation avec le choix physique du prestataire, en fonction des
commissions qu'il va fournir, la disponibilité et la qualité du
produit livré. Mais le développement de l'égoïsme
n'est pas seulement au niveau de la relation fournisseur-client, il l'est
davantage marqué entre les cadres et les ouvriers. Les deuxièmes
se plaignent que les premiers prennent des décisions qui sont à
leurs avantages, qui ne prennent pas en compte leurs conditions humaines. Les
individus issus de l'un et l'autre groupe sont très peu solidaires. Il
se développe une solidarité de type
« mécanique » au sens durkheimien du terme entre les
individus d'un même groupe. Cette situation est liée au poids
monétaire des uns et des autres facilitant ainsi le développement
de l'individualisme. A côté de cette solidarité
« mécanique », nous notons une forme
d'individualisme calquée sous le couvert de l'ethnie. En effet, les
« nordistes » et les « autres » forment
des groupes de solidarité. Au demeurant, le CAM n'est pas une
société immunisée contre les croyances et les mythes
collectifs. Elle n'est pas non plus placée sous un couvercle assurant
l'intégration sans heurt de l'individu en son sein182(*).
Le regard porté sur le système CAM ne saurait
occulter la contribution des individus qui le constitue. En effet, ces
individus sont les éléments du système et ont chacun une
responsabilité dans l'obtention de ce résultat
insatisfaisant, et un niveau de non-conformité
inacceptable par rapport aux BPF et BPH. En outre, notre acception est
aussi de tordre le cou aux interprétations défaitistes qui
voudraient considérer l'individualisme ou l'égoïsme (selon
Durkheim) comme une tare. De plus, il ne signe pas le glas de la
solidarité183(*).
Les solidarités se structurent différemment au CAM comme nous
l'avons vu, elles se construisent autour des objectifs temporels, il appartient
ainsi à l'administration d'entrevoir une adaptation rude à long
terme qui engage toutes les sensibilités dans un paradigme qu'il soit
individualiste ou égoïste.
Une fois notre action concrète trouvée, il est
question de faire un saut qualitatif vers un plan d'action, une
référentialisation des pratiques. Lequel est résumé
en recommandations en 3.3 et en conclusion générale qui passent
par la mis en exergue d'une vision partagée du CAM.
3.3. PRATIQUES184(*) DE GESTION POUR ASSURER UN NIVEAU SATISFAISANT ET
ACCEPTABLE DES BPF/BPH
Il s'agit dans cette partie, pour nous de faire des
recommandations d'application obligatoire afin de garantir la
sécurité des denrées d'origine animale. La
particularité est qu'elles ne concernent pas exclusivement les fermes
parentales avec ou sans couvoir mais aussi, doivent être
respectées dans les exploitations et fermes de production du poulet de
chair et des oeufs de table.
La responsabilité primaire de veiller à la
qualité et à la sécurité des aliments pour animaux
mis sur le marché incombe aux différents opérateurs
intervenant dans les étapes successives de la chaine alimentaire.
Au
MINEPIA et autres Administrations et organismes concernées
· Rendre d'application obligatoire les BPF/BPH en
concertation avec le MINIMIDT/ANOR ;
· Adopter des règlements de zonage qui excluraient
l'élevage de volailles dans certaines régions qui pourraient
être classées comme terres cultivables ou prairies.
· Sensibiliser les éleveurs de l'existence des
BPF/BPH/HACCP.
A la
Société Civile et Organisations Interprofessionnelles
· Toute détention de la volaille (exploitation)
doit être adressée ou toute détention de volailles doit
demander une autorisation auprès de l'interprofession et non pas au
MINEPIA ou à toute autre administration. Cette interprofession est
censée disposer de la cartographie des exploitants avicoles.
· Toute exploitation sanitaire comptant au moins 200
têtes de volailles doit remplir les conditions relatives à la
qualification sanitaire (un sas d'hygiène, l'interdiction de
détenir d'autres volailles ou des oiseaux d'ornement, la lutte contre la
vermine, des exigences au niveau du nettoyage et de la désinfection, le
contrôle d'éventuelles contaminations par des agents de
transmission zoonotiques (examens de laboratoire avant abattage) etc.
Au
Complexe Avicole de MVOG-BETSI
Les recommandations à l'endroit du CAM se
résument en ces points. Il est à noter que bon nombre de ces
recommandations seront appliquées aux élevages ne
reproducteurs.
1. Elevage de
reproducteurs
a) Conception et installations de la structure
· Le lieu d'implantation des élevages de
reproduction revêt une importance capitale. Il faut isoler physiquement
les élevages de reproduction en les installant à une distance
d'un minimum 50 kilomètres des zones de concentration de populations de
volailles de chair, de poules pondeuses et d'élevages de particuliers.
Aujourd'hui, l'emplacement du CAM est envahi par les populations (il devrait se
délocaliser) qui mènent des activités d'élevage. La
proximité étroite de ces « autres types » de volailles
augmente fortement les risques d'échec du meilleur des programmes de
biosécurité. Il s'avère nécessaire, pour le CAM,
d'acquérir de grandes étendues de terres.
· Les bâtiments doivent être construits en
matériaux résistants pouvant être facilement et
efficacement nettoyés et désinfectés. L'état
d'entretien des bâtiments doit empêcher l'accès des oiseaux
sauvages et des animaux nuisibles.
· Les bâtiments doivent disposer d'un nombre
limité de points d'entrée, qui doivent rester fermés et
verrouillés pour éviter les entrées
indésirables.
· La ferme d'élevages de reproduction devrait
être clôturée et située à l'écart des
voies publiques.
· Les bâtiments annexes tels que les locaux de
stockage, les toilettes, etc. doivent être construits et entretenus selon
les mêmes normes que les poulaillers ;
· Les camions assurant l'approvisionnement et la
maintenance des exploitations de volailles devraient entrer par un portail
surveillé et passer par un bac de désinfection. Un
désinfectant devrait être vaporisé sur la partie
supérieure du véhicule.
· Toute personne voulant accéder à la zone
du poulailler devrait obligatoirement suivre une procédure stricte qui
consisterait à passer dans une pièce pour se changer, puis sous
une douche, et enfin, dans une pièce aseptiser, équipée de
casiers, où tout travailleur et visiteur recevrait des vêtements
propres à enfiler.
· Un poulailler doit comprendre un sol en béton
à l'épreuve des ravages des rongeurs, des murs et portes qui se
nettoient facilement.
· D'autres installations nécessaires dans une
ferme d'élevage sont un sas de passage pour la décontamination
des oeufs, des installations de stockage et des installations pour
l'élimination des volailles mortes.
b) Contrôle des Opérations et les autres
critères d'appréciation
Ce contrôle des opérations concerne toutes les
sections. Nous inscrivons à dessein les autres critères
d'appréciation.
· faire connaître par les exploitants et les faire
respecter les obligations légales en matière des productions
animales.
· tenir des registres d'élevage, du couvoir, de
l'unité de production des aliments etc. afin d'assurer la
traçabilité des productions (OAC, aliments, poussins d'un
jour etc.).
· identifier les élevages, les animaux et faire
les cartes géographiques des élevages.
· mettre en place un dispositif de
biosécurité efficace et d'hygiène qui prévient les
maladies ;
· faire preuve d'une bonne maîtrise des
médicaments vétérinaires afin de minimiser les
résidus dans les denrées alimentaires;
· former les praticiens sur les BPF/BPH en
matière de sécurité des denrées d'origine
animale.
· maîtriser les origines des matières
premières ;
· prendre en compte les dangers biologiques, physiques et
chimiques liés à la conduite d'élevage, à la
production des aliments, aux principes de marche en avant dans le couvoir.
· faire preuve d'une maîtrise de la chaîne
alimentaire.
· pouvoir justifier à tout moment l'acquisition,
la détention et l'administration des médicaments
vétérinaires soumis à la prescription médicale.
· mettre en place en amont et en aval des dispositifs de
suivi des impacts environnementaux liés aux activités
d'élevage.
2. Au couvoir
· respecter le principe d'agencement dans le
couvoir à savoir en zone « propre »,
« transfert » et zone « sale ».
· rendre opérationnel le principe de marche en
avant.
· utiliser une salle d'éclosion par jour (rupture
sanitaire).
· maîtriser la ventilation statique ou
dynamique.
· mettre en place un plan rigoureux des sols, parois et
plafond.
· assurer un ravitaillement continue en qualité et
en quantité de l'eau.
· maintenir les salles de désinfection et de
stockage des OAC et le sas sanitaire propres et non poussiéreux.
· assurer le ramassage et la qualité (exclure tous
les OAC pondus au sol, il en est de même des oeufs
légèrement souillés) des OAC au moins une fois par
jour.
· assurer la continuité des conditions de stockage
lors du transport.
· assurer une bonne désinfection avec des produits
homologués des OAC au couvoir.
· assurer un bon nettoyage et la désinfection des
salles, des machines et du matériel suivant un ordre bien défini
(le rangement, le nettoyage et la désinfection).
· assurer la formation du personnel sur le plan
sanitaire.
· maintenir une traçabilité et la
séparation physique des lots.
3. A la
provenderie
L'utilisation conforme d'aliments sûrs pour animaux et
de bonne qualité est un gage d'une production animale de qualité.
Ce qui augure de la consommation de denrées saines. Et pour cela il
faut :
· former les employés suivant un programme
adopté à leur activité ;
· mettre en place un protocole strict d'hygiène du
personnel, des visiteurs et des fournisseurs qui se rendent à
l'usine ;
· le provendier et/ou toute personne en service ou en
visite doit porter des vêtements de protection adéquats mis
à sa disposition ;
· mettre en place une bonne politique et des objectifs
qui montrent clairement la traçabilité des produits ;
· disposer d'un manuel de production qui intègre
le processus de production vis-à-vis de la qualité et qui couvre
les exigences des Bonnes Pratiques ;
· disposer d'une structure organisationnelle, clairement
définie et documentée, garantissant l'efficacité des
tâches requises et détaillant les responsabilités et les
liens hiérarchiques des équipes, en particulier celles dont les
activités affectent la sécurité alimentaire, la
conformité réglementaire et la qualité ;
· vérifier à intervalles réguliers
l'organisation de son système de gestion de la qualité afin de
s'assurer de la pérennité de sa pertinence et de son
efficacité ;
· disposer d'un système de documentation ;
· disposer de l'historique/archivage de son
exploitation qui garantit de la sécurité alimentaire;
· mettre en place une procédure appropriée
pour informer les autorités compétentes au cas où un
aliment présenterait un risque sérieux pour la santé
humaine, animale ou pour l'environnement ;
· définir et maîtriser les points critiques
du processus185(*) de
fabrication et établir un plan de contrôle de la qualité.
· disposer d'une vignette qui renseigne du produit sur
les emballages.
· L'éleveur doit veiller à ce qu'aucun
produit issu des animaux traités n'entre dans la chaîne
alimentaire avant l'expiration du délai d'attente, afin de limiter les
risques liés à l'éventuelle présence de
résidus dans les denrées d'origine animale.
· Disposer d'un système d'audit interne.
· Mettre en place (ou solliciter) dans la mesure du
possible le plan HACCP.
· Rendre visibles (traçabilité) toutes les
activités menées dans l'exploitation aux autorités
compétentes et aux consommateurs.
· Concevoir un plan d'implantation et d'exploitation
conforme aux exigences des BP.
· Concevoir et préparer les aliments pour animaux
suivant les exigences des BPF/BPH ;
· Etablir un contrat avec les fournisseurs et surveiller
la qualité de leurs prestations ;
· Produire suivant les normes ;
· S'assurer que les véhicules qui transportent les
aliments sont conformes à l'activité ; il en est de
même du stockage pour éviter toute contamination.
CONCLUSION PARTIELLE
Les BPF, les BPH sont des outils, vecteurs directeurs du
processus de production constitutif du système de management de la
qualité. Au CAM, il n'existe pas encore. Il faut le construire. Comme
les besoins financiers sont des sables mouvants, il faudra des moyens
importants et du temps. La logique dans laquelle s'inscrit la démarche
qualité doit dépasser, dans cette perspective, la logique
quantitative qui aurait été celle du taylorisme. Elle inaugure
une éthique du consensus fondée sur une culture commune dans
l'entreprise. La qualité via les BPF et les BPH, c'est ce qui peut
donner un nouveau sens au travail, notamment à celui des
exécutants, et former une valeur transversale qui dépasse les
clivages hiérarchiques et organisationnels. Arborer les tenues des
Bonnes Pratiques aurait donc comme conséquence importante
d'améliorer en même temps la qualité de ceux qui
produisent, en leur permettant de réaliser des aspirations
« naturelles » vers l'excellence, et ainsi de
promouvoir un meilleur climat social. On tente ainsi de donner prise sur le
présent. Aussi, un plan de renforcement de la
compétitivité à partir de l'amélioration de la
maîtrise des processus, est-il à mettre en oeuvre au CAM dans un
contexte où à ce jour, la validation officielle par les pouvoirs
publics des BPF/P et des BPH n'est pas encore acquise au MINEPIA.
CONCLUSION GENERALE
Aujourd'hui, un exploitant avicole devrait pouvoir
débuter son activité avec des poussins et des aliments exempts de
tout agent pathogène spécifique. Ensuite, il « suffit »
de les installer dans un environnement non contaminé par des agents et
d'empêcher leur introduction. Une tâche ardue mais
réalisable. Contrairement à ce qu'une analyse hâtive
pourrait laisser penser, la sécurité sanitaire des aliments ne
devrait pas être un facteur de différenciation pour les
entreprises du secteur avicole. Qu'il s'agisse des crises de grande ampleur qui
ont vu le jour ces dernières années ou des incidents locaux
rapidement portés sur la place publique par les médias, ces
événements entachent toujours la crédibilité de
toute la filière, bien au-delà des acteurs initialement
concernés. Les limites des dommages collatéraux sont
difficilement prévisibles. Dans ce contexte, mettre en place une
démarche d'essence individuelle et/ou bien se cantonner à une
prise en compte de la sécurité des aliments, sans vision de
l'ensemble de la chaîne à laquelle on appartient, est un
très mauvais calcul.
Même si elles sont parfois médiatiquement
amplifiées, les inquiétudes manifestées par le
consommateur sont naturelles, sinon toujours justifiées, et c'est sa
vigilance qui conduit les acteurs publics et privés à
l'amélioration de leurs performances qualitatives en matière de
production, de transformation, de distribution et de contrôle.
La récente crise majeure relative aux importations
massives de poulets congelés, la psychose de la Grippe Aviaire a eu pour
effet positif, d'une part de vérifier, éventuellement de
reconsidérer, les éléments du dispositif de garantie de
qualité, et d'autre part de montrer l'intérêt du principe
de l'autocontrôle responsabilisant l'industriel et le producteur, les
services de l'Etat étant chargés d'une mission de contrôle
de deuxième niveau et de conseil. C'est l'esprit de la nouvelle approche
communautaire en termes de respect de bonnes pratiques de production et de
bonnes pratiques d'hygiène. Mais, au-delà des garanties qu'ont su
mettre en place l'Etat et les acteurs économiques pour accompagner
l'évolution de notre système de production avicole, il faut
s'interroger sur notre modèle d'implémentation, qui porte en
lui-même les dérèglements observés sur l'ensemble de
la filière.
Au-delà, donc, des actions nécessaires et
immédiates mises en oeuvre pour sécuriser davantage les
filières alimentaires, il y a une véritable
nécessité à redéfinir les objectifs et les
stratégies de notre système alimentaire.
Dans ce mémoire, il était question de comprendre
comment la prise en compte de la norme participe-elle du processus de
production et de l'assurance-qualité dans les exploitations avicoles.
Autrement dit, comment envisager la qualité comme un
objet-frontière entre l'exploitation et le marché. Aussi,
l'objectif assigné à cette recherche était-il d'analyser
les enchaînements des activités et l'ensemble des mesures
préétablies et systématiques agissant comme construit dans
le contexte de multifonctionnalité d'une exploitation avicole
industrielle. Pour y parvenir, nous avons émis l'hypothèse selon
laquelle la conduite d'élevage avicole est tributaire de la prise en
compte des règles de production pour garantir la satisfaction des
exigences. Cette dépendance est relevée par les trois
hypothèses secondaires attenantes : l'amélioration des
connaissances sur la norme contribue à une prise en compte des processus
et du management du système dans une exploitation avicole par les
acteurs ; la promotion des pratiques des règles et
l'adhésion aux besoins des consommateurs dans les exploitations
avicoles, renforce la compétitivité des productions et la
qualité d'un poussin d'un jour et de l'aliment pour volaille garantit la
santé des consommateurs.
Pour donner corps à notre travail, l'approche
individualiste a permis de comprendre comment le personnel du CAM, en fonction
des enjeux, privilégie ses intérêts au détriment de
ceux de la structure qui l'emploie. L'approche holiste a facilité la
compréhension des décisions qui sont prises par l'administration
du CAM pour le bien (même déguisé des actionnaires) de
l'ensemble du personnel en l'occurrence les reformes qui y sont
engagées. Entre les deux, l'analyse stratégique, théorie
centrale en sociologie des organisations, développée par Michel
Crozier et Erhard Friedberg a été utilisée pour cerner les
stratégies des acteurs impliqués dans le processus de mise en
place des BPF/BPH. « Si nous ne changeons pas notre façon
de penser, nous ne serons pas capables de résoudre les problèmes
que nous créons avec nos modes actuel de pensée »,
disait Albert Einstein. Or, cette manière de penser a un nom :
l'approche systémique. Cette approche nous a permis de déceler ou
de décrypter l'enchaînement qui émane de ce système
et d'ouvrir de voies prometteuses à la recherche action.
Alors dans le contexte de la présente analyse, la
structure-objet de notre étude à savoir le Complexe Avicole de
Mvog-Betsi, des dysfonctionnements de plusieurs ordres sont enregistrés.
On a le processus de réalisation ; le processus de production
et ses sous-processus ; le processus d'approvisionnement en
matières premières et le processus de commercialisation. Le
décryptage des différentes sections à mis en exergue une
structure du CAM dont les résultats d'évaluation des BPF/BPH par
section sont insuffisants et le niveau de non-conformité est
inacceptable à savoir un score de 143 sur 173 points (minimum
requis) et 57,66% contre 70% (minimum requis) au classement de
conformité pour le couvoir. La provenderie quant à elle a
enregistré 90 points sur 168 et un pourcentage de 37,5% pour la
non-conformité inacceptable et enfin l'élevage avec un score de
245 sur 168 et 60,41% respectivement pour le score et le classement.
Les différentes méthodes d'analyse concourent au
fait que, sur le plan organisationnel, administratif et procédural, le
CAM présente l'image d'une structure qui cherche ses marques. Les
processus de productions sont empiriques. Ici, les responsabilités sont
partagées entre l'administration, le personnel. Les efforts doivent
être conjugués à la fois par le Complexe Avicole de
Mvog-Betsi à travers la mise en place d'un processus de démarche
qualité qui passe par l'adoption des BPF/BPH/HACCP, ce qui lui ouvrira
certainement les portes de la certification de son système et de ses
produits. Ces référentiels, ils existent mais ne sont
malheureusement pas suffisamment implémentés au CAM.
Enfin cette étude a contribué à mettre en
exergue la responsabilité des éleveurs dans le choix de
développer et adopter des BPF/BPH de reproducteurs de
volailles. Au sens de la réglementation, ces éleveurs deviennent
juridiquement responsables de la qualité sanitaire du produit qu'ils
mettent sur le marché. Ils doivent à cet égard être
en mesure de démontrer qu'un système de gestion des dangers
transmissibles par la viande est en place dans leur élevage.
Il s'agira aussi de créer la Charte des Bonnes Pratiques
d'Elevage avicole qui, vise à accompagner les éleveurs de
volailles dans l'amélioration de leurs pratiques, notamment de la
traçabilité et à faire connaître leur
professionnalisme au grand public.
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ANNEXES
XVIII.
Annexe1 : Guide d'entretien à l'attention du Complexe avicole de
Mvog Betsi
A- Identification de l'enquêté :
- formation - âge - emploi précédant
- motivations pour cet emploi
- ancienneté au poste -
B- Compréhension de la norme dans le processus
de production d'aliment, OAC et poussin d'un jour
a) Qu'entendez-vous par normes (Bonnes Pratiques de
Production/Bonnes Pratiques d'Hygiène)?
b) Que représentent-elles pour votre
structure ?
c) Existent-elles dans votre structure ?
d) Comment la qualité est mise en exergue au CAM ?
e) à travers le produit
f) à travers les processus de production
g) ou à travers le système de management
h) Quelle importance accordez-vous au BPF ?
C- Mécanisme de mise en oeuvre du processus de
production
1. Avez-vous élaboré un plan de collaboration et
défini les rôles et les responsabilités pour sa mise en
oeuvre, en accord avec les actionnaires et votre direction?
2. Le staff a-t-il été consulté sur le
cahier des charges de la norme? Et quelle a été leurs
réaction ?
3. Avez-vous discuté et vous êtes-vous mis
d'accord avec vos clients et d'autres usagers prévus pour sa mise en
oeuvre?
4. Existe-il un cahier des charges ? si oui comprend-il
un examen du fonctionnement du processus de production sur la gestion
quotidienne, en relation avec les normes, pour de futures extensions?
5. Comment évaluer le processus de production au
CAM ? et quel est le niveau de conformité ou de
non-conformité ?
6. Combien coute la mise en oeuvre des BPP/BPH ?
D- Mécanisme de mise en oeuvre de l'assurance
qualité
1. Comment mesurez-vous la satisfaction ou l'insatisfaction de
vos clients ?
2. Le cahier des charges montre-t-il clairement comment que la
conception de l'assurance qualité contribuera à la prise de
décision ? la qualité du programme, à l'apprentissage
et à la prise de décisions?
a. Avez-vous prévu des réunions pour une
réflexion critique et un apprentissage avec votre staff d'une part, vos
clients et vos actionnaires d'autre part?
b. Avez-vous prévu de rencontrer les clients dans le
cadre des réflexions critiques et du feedback?
c. Les réflexions critiques permettent-elles de revoir
rapidement vos mécanismes pour assurer la qualité ? Et de prendre
à temps des décisions programmatiques sur le CAM?
d. L'assurance qualité du CAM fournit-elle suffisamment
d'informations pour identifier les progrès et les difficultés
dans vos produits ?;
3. Le cahier des charges de l'assurance qualité
mentionne-t-il que l'expert doit se baser sur les principes directeurs de
l'Agence de la Normalisation et de la Qualité au Cameroun?
4. L'assurance qualité de votre exploitation
montre-t-elle clairement qui seront les principaux utilisateurs des
constatations?
5. Les employés ont-ils l'occasion d'entendre les
constatations provisoires et de donner leur avis? Si oui, a-t-on suffisamment
pris en considération leurs opinions sur la démarche?
6. Avez-vous un manuel qualité dans votre
structure ?
7. Le coût de la mise en oeuvre de l'assurance
qualité
8. Quelles sont les entraves à sa mise en
oeuvre ?
9. Avez-vous introduit la demande pour l'acquisition de normes
ou la certification de vos produits ou services ?
Annexe 2 : Guide d'entretien
à l'attention de l'Agence de la Normalisation et de la Qualité au
Cameroun (ANOR)
A- Identification de l'enquêté :
- formation - âge - emploi précédant
- motivations pour cet emploi
- ancienneté au poste -
B- Connaissance de l'ANOR :
a. Loi de 2009 portantes créations et fonctionnement de
l'ANOR...
b. Organigramme fonctionnel
c. Les missions actuelles de l'ANOR
Les activités de normalisation de l'ANOR
Ø Commissions techniques : il
sera question de savoir s'il existe parmi les commissions une orientée
vers l'élevage.
Ø Normes formalisées il sera
question de savoir s'il existe des normes orientées vers
l'élevage.
Ø Suivi de l'application il sera
question de savoir comment /quelles dispositions pour l'application de ces
normes et particulièrement pour l'élevage.
C- Processus de certification des produits:
Comment est-ce que l'ANOR procède pour certifier les
produits.
Ø Produits locaux
Ø Produits importés
D- Processus de certification :
Il sera question de voir si l'ANOR s'intéresse aux
processus d'entreprise (au lieu de se limiter au produit final comme c'est le
cas actuellement)
Des Systèmes d'élevage
Des Systèmes De Production Des Produits
manufacturés.
Des personnes.
E- Relation entre l'agence et les exploitants avicoles
1. Comment définissez-vous le processus de production
dans l'exploitation avicole?
2. Comment définissez-vous l'assurance qualité
dans l'exploitation avicole?
3. Quel rapport existe-t-il entre l'Agence et les exploitants
avicoles ?
4. Font-ils appellent à vous ou vous sollicitent-ils
dans le cadre de leurs activités ?
5. Est-ce qu'il existe des références ou des
normes homologuées en matière d'exploitations avicoles au
Cameroun ?
F- Promotion des BPP/H
6. Quelles les normes d'exploitation avicole ?
7. Comment apprécier la qualité de
l'exploitation avicole au Cameroun?
G- Place du consommateur dans l'assurance
qualité
H- Mesures coercitives en cas de non respect des
règles
Annexe 3 : Guide
d'évaluation du système de BPF/BPH
a) Elevage
Critères d'appréciation
|
Appréciations
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Documents associés
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SA
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AC
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NA
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AB
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SO
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I. PRODUCTION PRIMAIRE
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1.1. Hygiène de l'environnement
|
|
|
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|
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1.2. Hygiène des zones de production OAC
|
|
|
|
|
|
|
1.3. Manutention, entreposage et
transport
|
|
|
|
|
|
|
1.4. Opérations de nettoyage et d'entretien et
hygiène corporelle au niveau de la production primaire
|
|
|
|
|
|
|
II. ÉTABLISSEMENT: CONCEPTION ET
INSTALLATIONS
|
|
|
|
|
|
|
2.1 Emplacement
|
|
|
|
|
|
|
2.1.1. Etablissement
|
|
|
|
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|
|
2.1.2. Matériel
|
|
|
|
|
|
|
2.2 Locaux et salles
|
|
|
|
|
|
|
1.2.1. Conception et aménagement
|
|
|
|
|
|
|
1.2.2. Structure et accessoires internes
|
|
|
|
|
|
|
1.2.3. Locaux temporaires/mobile et distributeur
automatiques
|
|
|
|
|
|
|
2.3 Matériel
|
|
|
|
|
|
|
2.1.1. Considérations générales
|
|
|
|
|
|
|
2.1.2. Equipement de contrôle et de surveillance des
OAC
|
|
|
|
|
|
|
2.4 Installations
|
|
|
|
|
|
|
2.4.1. Approvisionnement en eau
|
|
|
|
|
|
|
2.4.2. Drainage et évacuation des déchets
|
|
|
|
|
|
|
2.4.3. Nettoyage
|
|
|
|
|
|
|
2.4.4. Installation sanitaires et toilettes
|
|
|
|
|
|
|
2.4.5. Contrôle de la température
|
|
|
|
|
|
|
2.4.6. Qualité de l'air et ventilation
|
|
|
|
|
|
|
2.4.7. Eclairage
|
|
|
|
|
|
|
2.4.8. Entreposage
|
|
|
|
|
|
|
III. CONTRÔLE DES OPÉRATIONS
|
|
|
|
|
|
|
3.1. Maîtrise des dangers lies aux aliments
|
|
|
|
|
|
|
3.2. Aspects-clé des systèmes de contrôle
|
|
|
|
|
|
|
3.2.1. Réglage de la température et de la
durée
|
|
|
|
|
|
|
3.2.2. Etapes spécifiques de la ponte
|
|
|
|
|
|
|
3.2.3. Critère microbiologiques et autres
spécification
|
|
|
|
|
|
|
3.2.4. Contamination microbiologique croisée
|
|
|
|
|
|
|
3.2.5. Contamination physique et chimique
|
|
|
|
|
|
|
3.3 Exigences concernant les matières premières
|
|
|
|
|
|
|
3.4 Conditionnement
|
|
|
|
|
|
|
3.5 Eau
|
|
|
|
|
|
|
3.5.1.En contact avec les OAC
|
|
|
|
|
|
|
3.5.2. Comme ingrédient
|
|
|
|
|
|
|
3.5.3. Glace et vapeur
|
|
|
|
|
|
|
3.6 Gestion et supervision
|
|
|
|
|
|
|
3.7 Documentation et archives
|
|
|
|
|
|
|
3.8 Procédures de saisie
|
|
|
|
|
|
|
IV. ÉTABLISSEMENT: ENTRETIEN ET
ASSAINISSEMENT
|
|
|
|
|
|
|
4.1. Entretien et nettoyage
|
|
|
|
|
|
|
4.1.1. Généralités
|
|
|
|
|
|
|
4.1.2. Procédure et méthodes de
nettoyage
|
|
|
|
|
|
|
4.2. Programmes de nettoyage
|
|
|
|
|
|
|
4.3 Systèmes de lutte contre les ravageurs.
|
|
|
|
|
|
|
4.3.1. Généralités
|
|
|
|
|
|
|
4.3.2. Eviter l'accès des ravageurs
|
|
|
|
|
|
|
4.3.3. Installation des rageurs
|
|
|
|
|
|
|
4.3.4. Suivi et détection
|
|
|
|
|
|
|
4.3.5. Eradication
|
|
|
|
|
|
|
4.4 Traitement des déchets
|
|
|
|
|
|
|
4.5. Surveillance de l'efficacité
|
|
|
|
|
|
|
V. ETABLISSEMENT: HYGIÈNE CORPORELLE
|
|
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|
|
5.1 Etat de santé
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|
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|
|
|
5.2 Maladies et blessures
|
|
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|
|
5.3 propreté corporelle
|
|
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|
|
5.4 Comportement personnel
|
|
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|
|
5.5 Visiteurs
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|
|
VI. TRANSPORT
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|
|
|
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|
|
6.1 Généralités
|
|
|
|
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|
|
6.2 Spécifications
|
|
|
|
|
|
|
6.3 Utilisation et entretien
|
|
|
|
|
|
|
VII. INFORMATIONS SUR LES PRODUITS ET VIGILANCE DES
CONSOMMATEURS
|
|
|
|
|
|
|
7.1 Identification des lots
|
|
|
|
|
|
|
7.2 Renseignements sur les produits
|
|
|
|
|
|
|
7.3 Etiquetage
|
|
|
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|
|
7.4 Éducation du consommateur
|
|
|
|
|
|
|
VIII. FORMATION
|
|
|
|
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|
|
8.1 Prise de conscience et responsabilités
|
|
|
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|
|
8.2 Programmes de formation
|
|
|
|
|
|
|
8.3 Instruction et supervision
|
|
|
|
|
|
|
8.4 Recyclage
|
|
|
|
|
|
|
Légende : sa :
satisfaisant ; ac : acceptable ; ns : non satisfait ;
ab : absent ; so : sans objet
b) Couvoir
Critères d'appréciation
|
Appréciations
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Documents associés
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SA
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AC
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NA
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AB
|
SO
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I. PRODUCTION PRIMAIRE
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1.1. Hygiène de l'environnement
|
|
|
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|
1.2. Hygiène des zones de production poussin d'une jour
|
|
|
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|
|
|
1.3. Manutention, entreposage et transport
|
|
|
|
|
|
|
1.4. Opérations de nettoyage et d'entretien et
hygiène corporelle au niveau de la production primaire
|
|
|
|
|
|
|
II. ÉTABLISSEMENT: CONCEPTION ET
INSTALLATIONS
|
|
|
|
|
|
|
2.1 Emplacement
|
|
|
|
|
|
|
2.1.1. Etablissement
|
|
|
|
|
|
|
2.1.2. Matériel
|
|
|
|
|
|
|
2.2 Locaux et salles
|
|
|
|
|
|
|
1.2.4. Conception et aménagement
|
|
|
|
|
|
|
1.2.5. Structure et accessoires internes
|
|
|
|
|
|
|
1.2.6. Locaux temporaires/mobile et distributeur
automatiques
|
|
|
|
|
|
|
2.3 Matériel
|
|
|
|
|
|
|
2.1.3. Considérations générales
|
|
|
|
|
|
|
2.1.4. Equipement de contrôle et de surveillance des
OAC
|
|
|
|
|
|
|
2.4 Installations
|
|
|
|
|
|
|
2.4.1. Approvisionnement en eau
|
|
|
|
|
|
|
2.4.2. Drainage et évacuation des déchets
|
|
|
|
|
|
|
2.4.3. Nettoyage
|
|
|
|
|
|
|
2.4.4. Installation sanitaires et toilettes
|
|
|
|
|
|
|
2.4.5. Contrôle de la température
|
|
|
|
|
|
|
2.4.6. Qualité de l'air et ventilation
|
|
|
|
|
|
|
2.4.7. Eclairage
|
|
|
|
|
|
|
2.4.8. Entreposage
|
|
|
|
|
|
|
III. CONTRÔLE DES OPÉRATIONS
|
|
|
|
|
|
|
3.1. Maîtrise des dangers lies aux aliments
|
|
|
|
|
|
|
3.2. Aspects-clé des systèmes de contrôle
|
|
|
|
|
|
|
3.2.1. Réglage de la température et de la
durée
|
|
|
|
|
|
|
3.2.2. Etapes spécifiques de la ponte
|
|
|
|
|
|
|
3.2.3. Critère microbiologiques et autres
spécification
|
|
|
|
|
|
|
3.2.4. Contamination microbiologique croisée
|
|
|
|
|
|
|
3.2.5. Contamination physique et chimique
|
|
|
|
|
|
|
3.3 Exigences concernant les matières premières
|
|
|
|
|
|
|
3.4 Conditionnement
|
|
|
|
|
|
|
3.5 Eau
|
|
|
|
|
|
|
3.5.1.En contact avec les OAC
|
|
|
|
|
|
|
3.5.2. Comme ingrédient
|
|
|
|
|
|
|
3.5.3. Glace et vapeur
|
|
|
|
|
|
|
3.6 Gestion et supervision
|
|
|
|
|
|
|
3.7 Documentation et archives
|
|
|
|
|
|
|
3.8 Procédures de saisie
|
|
|
|
|
|
|
IV. ÉTABLISSEMENT: ENTRETIEN ET
ASSAINISSEMENT
|
|
|
|
|
|
|
4.1. Entretien et nettoyage
|
|
|
|
|
|
|
4.1.1. Généralités
|
|
|
|
|
|
|
4.1.2. Procédure et méthodes de
nettoyage
|
|
|
|
|
|
|
4.2. Programmes de nettoyage
|
|
|
|
|
|
|
4.3 Systèmes de lutte contre les ravageurs.
|
|
|
|
|
|
|
4.3.1. Généralités
|
|
|
|
|
|
|
4.3.2. Eviter l'accès des ravageurs
|
|
|
|
|
|
|
4.3.3. Installation des rageurs
|
|
|
|
|
|
|
4.3.4. Suivi et détection
|
|
|
|
|
|
|
4.3.5. Eradication
|
|
|
|
|
|
|
4.4 Traitement des déchets
|
|
|
|
|
|
|
4.5. Surveillance de l'efficacité
|
|
|
|
|
|
|
V. ETABLISSEMENT: HYGIÈNE CORPORELLE
|
|
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|
5.1 Etat de santé
|
|
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|
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|
5.2 Maladies et blessures
|
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5.3 propreté corporelle
|
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5.4 Comportement personnel
|
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|
|
5.5 Visiteurs
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VI. TRANSPORT
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6.1 Généralités
|
|
|
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|
6.2 Spécifications
|
|
|
|
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|
|
6.3 Utilisation et entretien
|
|
|
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|
|
|
VII. INFORMATIONS SUR LES PRODUITS ET VIGILANCE DES
CONSOMMATEURS
|
|
|
|
|
|
|
7.1 Identification des lots
|
|
|
|
|
|
|
7.2 Renseignements sur les produits
|
|
|
|
|
|
|
7.3 Etiquetage
|
|
|
|
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|
|
7.4 Éducation du consommateur
|
|
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|
VIII. FORMATION
|
|
|
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|
8.1 Prise de conscience et responsabilités
|
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|
8.2 Programmes de formation
|
|
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|
8.3 Instruction et supervision
|
|
|
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|
|
8.4 Recyclage
|
|
|
|
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|
|
Légende : sa :
satisfaisant ; ac : acceptable ; ns : non satisfait ;
ab : absent ; so : sans objet
c) Provenderie
Critères d'appréciation
|
Appréciations
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Documents associés
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SA
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AC
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NA
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AB
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SO
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I. PRODUCTION PRIMAIRE
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1.1. Hygiène de l'environnement
|
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|
1.2. Hygiène des zones de production des aliments
|
|
|
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|
|
1.3. Manutention, entreposage et transport
|
|
|
|
|
|
|
1.4. Opérations de nettoyage et d'entretien et
hygiène corporelle au niveau de la production primaire
|
|
|
|
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|
|
II. ÉTABLISSEMENT: CONCEPTION ET
INSTALLATIONS
|
|
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|
2.1 Emplacement
|
|
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|
2.1.1. Etablissement
|
|
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|
2.1.2. Matériel
|
|
|
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|
|
|
2.2 Locaux et salles
|
|
|
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|
|
|
1.2.7. Conception et aménagement
|
|
|
|
|
|
|
1.2.8. Structure et accessoires internes
|
|
|
|
|
|
|
1.2.9. Locaux temporaires/mobile et distributeur
automatiques
|
|
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2.3 Matériel
|
|
|
|
|
|
|
2.1.5. Considérations générales
|
|
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|
2.1.6. Equipement de contrôle et de surveillance des
OAC
|
|
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2.4 Installations
|
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|
2.4.1. Approvisionnement en eau
|
|
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|
2.4.2. Drainage et évacuation des déchets
|
|
|
|
|
|
|
2.4.3. Nettoyage
|
|
|
|
|
|
|
2.4.4. Installation sanitaires et toilettes
|
|
|
|
|
|
|
2.4.5. Contrôle de la température
|
|
|
|
|
|
|
2.4.6. Qualité de l'air et ventilation
|
|
|
|
|
|
|
2.4.7. Eclairage
|
|
|
|
|
|
|
2.4.8. Entreposage
|
|
|
|
|
|
|
III. CONTRÔLE DES OPÉRATIONS
|
|
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|
3.1. Maîtrise des dangers lies aux aliments
|
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|
3.2. Aspects-clé des systèmes de contrôle
|
|
|
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|
|
|
3.2.1. Réglage de la température et de la
durée
|
|
|
|
|
|
|
3.2.2. Etapes spécifiques de la ponte
|
|
|
|
|
|
|
3.2.3. Critère microbiologiques et autres
spécification
|
|
|
|
|
|
|
3.2.4. Contamination microbiologique croisée
|
|
|
|
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|
3.2.5. Contamination physique et chimique
|
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|
3.3 Exigences concernant les matières premières
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3.4 Conditionnement
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3.5 Eau
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3.5.1.En contact avec les aliments
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3.5.2. Comme ingrédient
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3.5.3. Glace et vapeur
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3.6 Gestion et supervision
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3.7 Documentation et archives
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|
3.8 Procédures de saisie
|
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|
IV. ÉTABLISSEMENT: ENTRETIEN ET
ASSAINISSEMENT
|
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4.1. Entretien et nettoyage
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|
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|
4.1.1. Généralités
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|
4.1.2. Procédure et méthodes de
nettoyage
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4.2. Programmes de nettoyage
|
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4.3 Systèmes de lutte contre les ravageurs.
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4.3.1. Généralités
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4.3.2. Eviter l'accès des ravageurs
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4.3.3. Installation des rageurs
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4.3.4. Suivi et détection
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4.3.5. Eradication
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4.4 Traitement des déchets
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4.5. Surveillance de l'efficacité
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V. ETABLISSEMENT: HYGIÈNE CORPORELLE
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5.1 Etat de santé
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5.2 Maladies et blessures
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5.3 propreté corporelle
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5.4 Comportement personnel
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5.5 Visiteurs
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VI. TRANSPORT
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6.1 Généralités
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6.2 Spécifications
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6.3 Utilisation et entretien
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VII. INFORMATIONS SUR LES PRODUITS ET VIGILANCE DES
CONSOMMATEURS
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7.1 Identification des lots
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7.2 Renseignements sur les produits
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7.3 Etiquetage
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7.4 Éducation du consommateur
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VIII. FORMATION
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8.1 Prise de conscience et responsabilités
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8.2 Programmes de formation
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8.3 Instruction et supervision
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8.4 Recyclage
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Légende : sa :
satisfaisant ; ac : acceptable ; ns : non satisfait ;
ab : absent ; so : sans objet
Annexe 4 : Avis des clients
consommateurs des produits du CAM/éleveurs
Madame, Monsieur,
Dans le cadre de notre démarche qualité, et
à la suite de votre achat, nous vous prions de nous aider à
améliorer la qualité de nos produits et prestations, en prenant
quelques instants pour exprimer votre niveau de satisfaction : nous vous
en remercions par avance.
Votre Nom : Adresse e-mail :
Votre entreprise :
Indiquez votre niveau de satisfaction relatif aux points suivants
:
Relation commerciale
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Très Satisfait
|
Satisfait
|
Insatisfait
|
Très Insatisfait
|
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Qualité de l'accueil téléphonique
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Compréhension de la demande
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Qualité du conseil
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Réactivité commerciale
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Clarté des propositions et devis
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Performance de la solution
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Très Satisfait
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Satisfait
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Insatisfait
|
Très Insatisfait
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Fiabilité du produit
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Ergonomie (conditionnement) du produit
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Fonctionnalités du produit
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Activité technique et service
après-vente
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Très Satisfait
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Satisfait
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Insatisfait
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Très Insatisfait
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Délais de livraison / Mise en place
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Délais d'intervention / Diagnostic
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Votre relation avec les techniciens
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Appréciation de la solution après diagnostic
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|
Appréciation globale
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Très Satisfait
|
Satisfait
|
Insatisfait
|
Très Insatisfait
|
|
|
|
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|
Votre appréciation globale
|
|
|
|
|
Nous recommanderiez-vous, à vos relations
professionnelles ? Oui Non Peut-être
Comptez-vous faire appel à nouveau à nous dans
l'année à venir ? Oui Non Peut-être
Observations / Suggestions d'amélioration
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Annexe 5 : Liste des
personnes186(*)
rencontrées
NOM & PRENOM
|
Administration
|
Poste de Responsabilité
|
Adresse
|
Monsieur MINDJOS MOMEY
|
MINIMIDT
|
Chef de Division de la Normalisation
|
22 00 43 23
|
Dr DAALOUME Théophile
|
MINEPIA
|
Directeur du Développement des Productions et des
Industries Animales
|
22 31 14 32
|
Madame BOOTO A NGON Colette
|
MINEPIA
|
Sous-Directeur de l'Alimentation Animale
|
22 00 43 23
|
Madame NTOUMBA
|
MINIMIDT
|
Cadre
|
|
Dr IDRISSOU
|
MINEPIA
|
Sous-Directeur de la Production Animale
|
77 61 76 92
|
Dr MANI
|
ANOR
|
DAC
|
|
NEUTEL Marcel
|
Opérateur économique
|
Directeur Général CAM
|
|
Éleveurs
|
Opérateurs économiques (30)
|
|
|
Table des matières
SOMMAIRE
1
REMERCIEMENTS
4
LISTE DES TABLEAUX
5
LISTE DES FIGURES
5
SIGLES ET ABREVIATIONS
6
RESUME
7
ABSTRACT
8
INTRODUCTION GENERALE
9
I. CONTEXTE DE L'ETUDE
11
II. OBJET DE L'ÉTUDE
14
III. DELIMITATION DU SUJET
15
A.Délimitation spatiale
15
B.Délimitation temporelle
15
C.Délimitation matérielle
16
IV. INTERET DE L'ETUDE
17
A. Intérêt scientifique
17
B. Intérêt social
17
C. Intérêt personnel
18
V. DEFINITION DES CONCEPTS
19
A. La Norme
19
B. LaQualité
21
C. L'Assurance qualité
23
D. Le Processus de production
24
E. L'Exploitation avicole
25
VI. REVUE DE LITTERATURE
25
VII. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
32
VIII. PROBLEMATIQUE
33
IX. HYPOTHESES
33
X. PROCESSUS METHOLOGIQUE
34
A. Grille d'analyse des données
34
B. Présentation du terrain
d'étude
36
C. Technique de collecte des données
36
D. Technique d'analyse
37
E. Présentation de l'échantillon
37
XI. DIFFICULTES RENCONTREES
37
CHAPITRE I :
PRESENTATION DU COMPLEXE AVICOLE DE MVOG-BETSI (CAM)
38
INTRODUCTION
39
A.HISTORIQUE
39
B. Vision- Objectifs - Missions
40
C. Stratégie - Perspectives
43
D. ORGANISATION DU CAM
44
CONCLUSION PARTIELLE
52
CHAPITRE II : ETAT DES
LIEUX DES NORMES AU CAMEROUN : LES BPF/BPH ET L'ASSURANCE QUALITE
53
INTRODUCTION
54
2.1. CADRE JURIDIQUE
54
A. Les Accords internationaux
54
B. Les Accords sous-régionaux
59
C. Lois et règlements
59
2.2. LES INSTITUTIONS IMPLIQUEES
61
A.Le Ministère de l'Industrie, des Mines et
du Développement Technologique (MINIMIDT)
61
B.Le Ministère du Commerce (MINCOMMERCE)
63
C.Le Ministère de l'Elevage, des
Pêches et des Industries animales (MINEPIA)
64
2.3. LES BPF/BPH ET L'ASSURANCE QUALITE DANS
LA FILIERE AVICOLE
65
CONCLUSION PARTIELLE
67
CHAPITRE III : BPF/BPH
COMME VECTEURS DE LA QUALITE
68
INTRODUCTION
69
3.1 ETAT DES LIEUX (EVALUATION) DES BONNES
PRATIQUES DE PRODUCTION ET D'HYGIENE AU CAM
69
A. Evaluation du système de BPH/BPP au
couvoir : Processus de production de poussins d'un jour et assurance
qualité
70
B. Evaluation du système de
BPH/BPP à la provenderie : Processus de production d'aliments
et assurance qualité
71
C. Evaluation du système de
BPH/BPP à l'élevage : Processus de production d'oeufs
à couver (OAC) et assurance qualité
73
3.2. EXAMEN DES BONNES PRATIQUES AU COMPLEXE
AVICOLE DE MVOG-BETSI
74
A. Mise au point/Etat des lieux
74
B. Le processus de production des poussins :
le couvoir
76
C. Le processus de production des aliments :
la provenderie
79
D.Le processus de production des oeufs à
couver (OAC) : l'élevage de reproducteurs
80
3.3. PRATIQUES DE GESTION POUR ASSURER UN
NIVEAU SATISFAISANT ET ACCEPTABLE DES BPF/BPH
86
Au MINEPIA et autres Administrations et organismes
concernées
86
A la Société Civile et Organisations
Interprofessionnelles
86
Au Complexe Avicole de MVOG-BETSI
87
1.Elevage de reproducteurs
87
2.Au couvoir
88
3.A la provenderie
89
CONCLUSION PARTIELLE
91
CONCLUSION GENERALE
92
BIBLIOGRAPHIE
96
ANNEXES
101
Annexe1 : Guide d'entretien à
l'attention du Complexe avicole de Mvog Betsi
102
Annexe 2 : Guide d'entretien à
l'attention de l'Agence de la Normalisation et de la Qualité au Cameroun
(ANOR)
104
Annexe 3 : Guide d'évaluation du
système de BPF/BPH
106
Annexe 4 : Avis des clients consommateurs des
produits du CAM/éleveurs
112
Annexe 5 : Liste des personnes
rencontrées
113
* 1 Claude Béranger,
« Qualité et développement agricole »,
in, Etud. Rech. Agraire Dév., 1994, 28 :289-291
* 2 Yvon Collin, « Le
défi alimentaire à l'horizon 2050 », juin 5,
2012, site web :
http://meridianes.org/2012/06/05/le-defi-alimentaire-a-lhorizon-2050/
consulté le 02/08/2012 à 6h00
* 3 Ibid.
* 4 Hazard Analysis of
Critical Control Point - HACCP: système qui définit,
évalue et maîtrise les dangers qui menacent la salubrité
des aliments.
* 5 Henri Isaac,
« Les normes de qualité dans les services professionnels : une
lecture des pratiques à travers la théorie des
conventions », in, Finance Contrôle
Stratégie - Volume 1, N° 2, juin 1998, p. 90.
* 6 ISO 22000 : est une
norme internationale relative à la sécurité des produits
alimentaires.
* 7 La catastrophe de
Tchernobyl est un grave accident nucléaire qui s'est produit le 26 avril
1986 dans la centrale Lénine, située en Ukraine, qui faisait
partie à l'époque de l'URSS. [En ligne],
http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_nucl%C3%A9aire_de_Tchernobyl
consulté le 07/08/2012 à 20h30
* 8 Réf.
décision n°008/UDEAC du 14 déc. 2000, du Conseil des
Ministres relative à la « maladie de la vache
folle » pour sauvegarder les cheptels de la sous-région et la
santé humaine. Et la lettre circulaire n°0015/MINEPIA/DSV, du 02
fév. 2001, sur l'extension des mesures de refoulement à
l'importation aux conserves, farines de viande et os.
* 9 L'arrêté
n° 0007/MINEPIA du 16 mars 2006 portant déclaration de l'infection
de l'influenza aviaire hautement pathogène (grippe aviaire) dans la
province de l'Extrême-Nord du Cameroun et l'Arrêté n°
00013/MINEPIA du 20 juillet 2006 portant délimitation des zones
infectées par l'Influenza Aviaire Hautement Pathogène.
* 10 François-Xavier
Dudouet et al, « Politiques internationales de normalisation :
quelques jalons pour la recherche empirique », in, Les analyses de
l'Opes n°6, Mai, 2006, p.2.
* 11 Ibid.
* 12 Rob Steele,
« le point sur des leviers de puissance », in, ISO Focus+,
vol.1 n°1, janvier, 2010, pp.1-3.
* 13 Il est à noter que
ce document n'a pas l'objet d'une publication officielle.
* 14 Bertil SYLVANDER,
« Normalisation et concurrence internationale : la politique de
qualité alimentaire en Europe », in,
Économie Rurale, vol.231 /Janvier-Février 1996 n°
231 ; p.57.
* 15 Estelle BROSSET et al,
p.17.
* 16 Cf. Décret
n° 2009/29 6 du 17 Septembre 2009 portant création
de l'ANOR.
* 17DIGITIP/SQUALPI,
« Fonctions et enjeux de la normalisation », [En ligne],
2004, URL :
www.industrie.gouv.fr/pratique/certification/fonctionsnormal.htm
consulté le 02/08/2011 à 19h35
* 18 MINIMIDT,
« Stratégie camerounaise de la normalisation »,
Cameroun-MINMIDT, 2008, pp.1-5
* 19 Ibid.
* 20 Barry S. et Valeschini
Egizio, «Quality in Agrofood Markets: results and Research for the Future,
in, GDR Economie & Sociologie « les Marchés Agroalimentaires
», Montpellier, 23 & 24 Mars, 2006, [En ligne], URL :
www.symposciences.org
consulté le 11/12/2010 à 5h15
* 21 MINIMIDT,
Stratégie camerounaise de la normalisation, Cameroun-MINIMIDT (document
non publié), 2008, p.6.
* 22 Dubuisson-Quellier,
« Confiance et qualité des produits alimentaires : une
approche par la sociologie des relations marchandes », in,
Sociologie du travail, Éditions scientifiques et
médicales Elsevier SAS, n° 45, 2003, p.100-111.
* 23 Le chapitre II
reviendra plus en détaille sur l'état des lieux de la
normalisation et de la qualité au Cameroun.
* 24 Ibid.
* 25 ANOR, site web :
http://www.anorcamroon.org/fr/lois-et-decrets/15.html
consulté le 01/07/11 à 16h33
* 26 Hamadou S.,
« Un nouveau cadre de l'exercice des activités de santé
animale au Cameroun ». Afrique Agriculture, n°294,
2001, pp.30-31
* 27 Mulumba Kamuanga,
« Rôle de l'animal et de l'élevage dans les espaces et
les systèmes agraires des savanes
soudano-sahéliennes », Jamin J.Y., Seiny Boukar L., Floret C.
(éditeurs scientifiques), 2003. Savanes africaines : des espaces en
mutation, des acteurs face à de nouveaux défis. Actes du
colloque, mai 2002, Garoua, Cameroun. Prasac, N'Djamena, Tchad -Cirad,
Montpellier, France, pp. 1-7
* 28 Les désignations
sont multiples : viandes, abats, non découpés, parties, et
dans certains, accompagnées de la mention
« comestible ».
* 29 Denis Gileta,
« la descente aux enfers du poulet camerounais »,
in, Afrique Agriculture n°329, Octobre, 2004, p.6.
* 30 L'arrêté
n° 0007/MINEPIA du 16 mars 2006 portant déclaration de l'infection
de l'Influenza Aviaire Hautement Pathogène (grippe aviaire) dans la
province de l'Extrême-Nord.
* 31 François COULOMB,
Management des entreprises, histoire, théories et outils de gestion,
Ellipses, Paris cedex 15, pp.11-103 et 324-351. 2007.
* 32 Emile Durkheim, De la
division du travail social, Paris, PUF, 1960, p.14.
* 33 Yves ALPE, et al,
Lexique de sociologie, éd. DALLOZ, Paris, 2007, p.204
* 34 Emile Durkheim, De
la division du travail social, (Source secondaire: Norme
Juridiques/Normes Sociales,
http://webetab.ac-bordeaux.fr/Etablissement/SudMedoc/ses/1998/nj_ns.htm)
Consulté le 05/05/2011 à 22h 3mn
* 35 Yves ALPE, op.cit.,
p.204.
* 36 Emile Durkheim, les
règles de la méthode sociologique, PUF, Paris, 2007, p.14
* 37 Yves Wolmark, Op.cit.
p.27.
* 38
http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites
Consulté le 05/05/2011 à 23h38mn
* 39 World Wide Web
Consortium, site web :
www.w3.org consulté le 27/07/2011
à 7h20
* 40 Bertil
Sylander, op.cit. p.56
* 41 La Commission
Electronique Internationale. C'est une organisation internationale
créée en 1947 et composée de représentants des
organismes nationaux de plus de 150 pays.
* 42 Définition
normes ISO International Organization for Standardization Source :
www.anorcameroon.org
consulté en janvier 2011.
* 43 Joseph Moser Juran,
Quality Control Handbook, McGraw-Hill, 4e edition, 1988, p.180
* 44 Hersan, Vade-mecum
assurance qualité, Lavoisier Tec & Doc, 3e édition,
1999, p.124.
* 45 Ibid.
* 46 Mathieu, Del Cerro C.,
Notis M-H., « Gérer et assurer la
qualité », AFNOR, 6e édition, 1996,
p.70.
* 47 Ibid.
* 48 Jean-Louis Multon ,
Davenas J., « Qu'est-ce que la qualité d'un produit
alimentaire et quels en sont les opérateurs ? », in
Multon J-L, Arthaud J-F, Soroste A., La qualité des produits
alimentaires, Tec & Doc, 2e édition, 1994, 753 p.
* 49 Op.cit., p.87.
* 50 François
Coulomb, op.cit., p.336.
* 51 Alpha Arlène,
Cécile Broutin, Gret, « Normes de qualité pour les
produits agroalimentaires en Afrique de l'Ouest », in,
AFD, 2009, p.16.
* 52 Définit en pp.21-22
du présent travail de recherche.
* 53 Faits récurrent
dans le cas des livraisons des poussins d'un jour chez les accouveurs au
Cameroun.
* 54
http://www.agrojob.com/dictionnaire/definition-assurance-de-la-qualite-2558.html
consulté le le19/04/2012 à 18h22
* 55 Sciences et
Technologies Bio industrielles,
http://membres.multimania.fr/btsbioac/file/qualite.pdf
consulté le le19/04/2012 à18h15
* 56 Comité OMS
d'experts des Spécifications relatives aux préparations
pharmaceutiques. Bonnes pratiques de fabrication des produits pharmaceutiques.
OMS, Série de rapports techniques, N° 823, annexe 1, Genève,
1992.p.20.
* 57 OMS, Guide OMS des
normes relatives aux bonnes pratiques de fabrication (BPF). Partie 1 : Modes
opératoires normalisés et formules originales de fabrication.
Genève, 1997, p.2.
* 58 AFNOR, norme
européenne, norme française, Système de
management de la qualité : Principe essentiels et vocabulaire, NF
en ISO 9000, octobre, 2005, p.9.
* 59 Ibid.
* 60 Workflow
Management Coalition (WfMC) Workflow Reference Model
(1995) ,The Workflow Management Coalition Specification : WfXML
(janvier 2000)
http://www.wfmc.org/ consulté
le 19/04/2012 à 18h42
* 61 Bernard Branger,
« Amélioration de la qualité en hygiène
hospitalière », C.CLINOuest, Service Epidémiologie et
Hygiène Hospitalière C.CLIN-Ouest. CHRU Pontchaillou, 1999,
p.10.
* 62 Ministère de la
Coopération, Mémento de l'Agronome, collection
« Techniques rurales en Afrique »,
4ième édition, 1993, p.1345.
* 63 Programme du
recensement mondial de l'agriculture 2000, Collection FAO:
Développement statistique n°5, FAO, Rome, 1995, p.28.
* 64 Bertil Sylvander,
op.cit, p.56.
* 65 François-Xavier
Dudouet, et al, op.cit., p.2.
* 66 Ibid.
* 67 Bertil Sylvander,
Op.cit. p.58.
* 68 Steigler,
« Top Down/Bottom Up », 19 janvier 2009,
conférence à l'UTC.
* 69 Jean-William Lapierre,
Vivre sans Etat ? Essai sur le pouvoir politique et l'innovation
sociale, éd. Seuil, 1977, p.16
* 70 Emile Durkheim, De
la division du travail social, éd. PUF, 2004, Paris, 1893,
p.87.
* 71 Emile Durkheim,
Les règles de la méthode sociologique,
13ième éd. Quadrige/PUF, Paris, 2007, pp.5-15.
* 72 Les fondements de la
sociologie Wébérienne, 1999, [En ligne], site :
http://ancien.reynier.com/Anthro/Politique/WeberB.html
et
http://axiomcafe.fr/book/export/html/60
consulté le 26/07/2011 à 15 h 32
* 73 François-Xavier
Dudouet, et al, op.cit. , p.3.
* 74 François-Xavier
Dudouet, et al, op.cit. , p.5.
* 75 Ibid.
* 76 Catherine
Dhérent,
« La normalisation dans les
Archives », Archives, Vol.31, n° 3, 1999-2000,
p. 21.
* 77 Emile Durkheim, De
la division du travail social, PUF, Paris, 1973.
* 78 François
Coulomb, op.cit. p.336
* 79 1euro= 656 F CFA soit
environ 65 600 000 F CFA
* 80 François
Coulomb, Op. Cit. p.343
* 81 Tancrède
Voituriez, « L'inclusion des normes sociales à l'OMC :
vrai leurre, fausse panacée ? », in, Iddri -
Idées pour le débat N° 08, 2007, p.4.
* 82 Arlène Alpha,
Cécile Broutin, Gret, op.cit., p.9.
* 83 Barrey Sandrine et
Valceschini Egizio, 2006, « Quality in Agrofood Markets: results and
Research for the Future », in, GDR Economie & Sociologie «
les Marchés Agroalimentaires ». Montpellier. 23 et 24 Mars
2006, [en ligne] URL :
www.symposciences.org.
Consulté le 11/12/2010 à 5h15 p.23.
* 84 Lucien Karpik,
« L'économie de la qualité »,
in, Revue Française de Sociologie, Vol. 30, No. 2,
April-Jun, 1989, pp.187-210.
* 85 Louis Lagrange et
Egizio Valceschini, « L'économie de la qualité :
enjeux, acquis et perspectives », in,
Économie rurale, n° 300 Juillet-août, 2007, p.99.
* 86 Louis Lagrange et
Egizio Valceschini, op.cit., p.97.
* 87 Barrey Sandrine et
Valceschini Egizio, op.cit., p.26.
* 88 De Sainte Marie C.,
Prost J.-A., Casabianca F., Casalta E., « La construction sociale de
la qualité. Enjeux autour de l'Appellation d'Origine
Contrôlée « Brocciu Corse » », in,
Nicolas F., Valceschini E., Agro-alimentaire : une économie de
la qualité. Paris, Inra-Economica, 1995, pp.185-197.
* 89 Sur ce marché,
la main d'oeuvre n'est pas homogène, les travailleurs se
différenciant par leur(s) qualification(s).
* 90 Stanziani A. (Dir.),
« La qualité des produits en France
(XVIIIeè-XXeè siècles) » Paris, Belin,
2003, p.34.
* 91 Christine Musselin,
Paradeise Catherine, « Le concept de qualité : où en
sommes-nous ? », Sociologie du travail, vol. 44, (2), 2002,
p. 58.
* 92 Bérard Laurence
et Marchenay Philippe, 2004. Les produits de terroirs. Entre cultures et
règlements. Paris, CNRS Éditions, p.29.
* 93 Il s'agit des
activités et fonctions sociales, économiques et
financières de l'exploitation.
* 94 Yves POISSON, «
L'approche qualitative et l'approche quantitative dans les recherches en
éducation », in, Revue des sciences de
l'éducation, vol. 9, n° 3, 1983, pp.369-378.
* 95 Par opposition à
celle basée sur le risque.
* 96 Michel Crozier, Erhard.
Friedberg, l'acteur et le système, Edition du Seuil, Paris,
1997, p.50.
* 97 Op.cit., p.286.
* 98 Madeleine Grawitz,
Méthode des sciences sociales, Edition Dalloz, Paris, 2001,
11è édition, p.772
* 99 Ibid.
* 100 Didier FASSIN,
L'anthropologie entre engagement et distanciation, Essai de sociologie des
recherches en sciences sociales sur le sida en Afrique. Site web:
http://www.codesria.org/IMG/pdf/02LFASSIN_.pdf
p. 41.
* 101 Organisme parapublic
créé le 09septembre 1981 avec pour mission remplacer les services
du MINEPIA et appliquer la nouvelle politique du Gouvernement en matière
de productions animales. Les activités de cette dernière ont
effectivement commencée en mars 1986, avec la sortie du premier lot de
poussin et la fabrication d'aliment.
* 102 Extrait de la note de
présentation du Budget au titre de l'exercice 2010, janvier 2010. 19p
* 103 Peter DRUCKER,
Management: Tasks, Responsibilities and Practices, Harper & Row,
New York, 1973, p 120.
* 104 Nous voulons faire
allusion aux intérêts mercantiles des actionnaires en occultant la
responsabilité sociale de l'entreprise.
* 105 Nous faisons ici
référence aux travaux de restructuration en cours dans cette
entreprise.
* 106 La fameuse pyramide.
Selon Maslow, les motivations d'une personne résultent de
l'insatisfaction de certains de ses besoins. Les travaux de Maslow
permettent de classer les besoins en 5 niveaux : besoin
physiologique ; besoin de sécurité, besoins sociaux, besoin
d'estime et besoin d'auto accomplissement.
* 107 Qui a
démontré que le premier facteur de motivation des employés
est la réalisation de soi-même.
* 108 Campbell Andrew Yeung
Shing, «Creating a sense of mission», Long Range Planning,
vol. 24, no 4, 1991, p. 10-20.
* 109 Michel Tremblay,
Denis Chênevert, Gilles Simard, Marie-Ève Lapalme et Olivier
Douce, « Agir sur les leviers organisationnels pour
mobiliser le personnel » : le rôle de la vision, du
leadership, des pratiques de GRH et de l'organisation du travail, in,
Gestion, volume 30, numéro 2, été 2005, pp. 69-78.
* 110 Extrait de la note de
présentation du Budget au titre de l'exercice 2010, janvier 2010.
19p.
* 111 Maria Elisa
Brandão Bernardes, et al, « La perspective constructiviste de
la stratégie en contexte de PME : une voie de
renouvellement », in,
L'internationalisation des PME et ses conséquences sur les
stratégies entrepreneuriales 25, 26,
27 octobre 2006, Haute école de gestion (HEG) Fribourg, Suisse,
p.1.
* 112 Ibid.
* 113 Op.cit., p.8.
* 114 Nous y reviendrons en
détail dans la partie « organisation » du
présent chapitre.
* 115 Production d'oeufs
à couver (OAC)
* 116 Production de poussins
de chair et ponte d'un jour
* 117 Production des aliments
pour le bétail
* 118 Une seule est
opérationnelle
* 119 Henry MINTZBERG,
structure et dynamique des organisations, Nouveaux Horizons, les Editions
d'organisation, Paris, 1982, p.18.
* 120 Alain Desreumaux,
Structures d'entreprise, Vuibert, Paris, 1992, p.58.
* 121 François
COULOMB, citant Pierre MORIN, Management des entreprises, histoire,
théories et outils de gestion, Ellipses, Paris cedex 15,
2007, p.42.
* 122 Salima
Benhamou, « Améliorer la gouvernance
d'entreprise et la participation des salariés », in,
Centre d'analyse stratégique, 2010, 154 p.
* 123 Ibid.
* 124 A moins de payer de
ses propres frais sans être remboursé, ni revalorisé
(reclassement en fonction de nouvelles acquisitions.
* 125 Car il n'en n'existe
pas au CAM.
* 126 Ce dernier devrait
inciter la Direction à inscrire le système de management de la
qualité et aux bonnes pratiques d'élevage conformément aux
exigences d'ISO 9001 :2000.
* 127 Décision
n°008/UEAC-119-CEBEVIRHA-CM 03 du 14 décembre 2000, relative
à l'encéphalopathie spongiforme des bovidés (ESB) ou
« maladie de la vache folle ».
* 128 Le texte est
disponible à l'adresse : http :
www.wto.org/french/docs_f/15-sps.doc
consulté le 22/09/2012 à 23h06
* 129 Mai-Anh NGO,
« l'article 5§7 de l'Accord SPS : outil de protectionnisme
ou protection ? », in, Document de travail G.R.E.D.E.G.
n°2005-3, avril 2005, p.3.
* 130 Ibid.
* 131 OMC/OMS/OIE,
« Accord sur l'application des mesures sanitaires et
phytosanitaires »...pp.77-100.
* 132 L'article 2§1 de
l'Accord SPS dispose que : « Les Membres ont le droit
de prendre les mesures sanitaires et phytosanitaires qui sont
nécessaires à la protection de la santé et de la vie des
personnes et des animaux ou à la préservation des
végétaux à condition que ces mesures ne soient pas
incompatibles avec les dispositions du présent
accord ».
* 133 Les Carpocapses (du
latin : ver du fruit) sont des chenilles de lépidoptère qui
s'attaquent aux fruits, dans lesquels ils se logent, devenant ainsi des ennemis
les plus gênants pour la production castanéicole.
* 134 FAO/OMS, Commission
du Codex Alimentarius, manuel de procédure, dix-neuvième
édition, Rome, 2010, p.4. Et texte disponible sur le site :
ftp://ftp.fao.org/codex/publications/ProcManuals/manual_15f.pdf
consulté le 06/10/2012 à 10h11.
* 135 Ibid.
* 136 Valdir Welte,
« Présentation de l'Office international des épizooties
(OIE) », in, Les Négociations Commerciales
Multilatérales sur l'Agriculture, FAO, 2003, sur site :
http://www.fao.org/docrep/003/X7354F/x7354f06.htm#TopOfPage
consulté le 06/10/2012 à 19h23
* 137 FAO/OMC, 2012,
« Accord sur les obstacles techniques au commerce »,
p.129-162 et texte disponible sur le site :
http://www.wto.org/french/tratop_f/tbt_f/tbt_info_f.htm
et
http://www.oecd.org/fr/tad/mesuresnontarifaires/obstaclestechniquesaucommerce.htm
consulté le 07/10/2012 à 8h33
* 138 CEMAC, Charte des
Investissements, Règlement n°17/99/CEMAC-20-CM-03 du 17
décembre 1999, pp.1-5.
* 139 Cette loi est en
cours de révision. Donnée de terrain, 2012.
* 140 Décret
n°2009/296 du 17 septembre 2009, portant création, organisation et
fonctionnement de l'Agence des Normes et de Qualité (ANOR). P.1.
* 141 Décret
n°2012/382 du 12 septembre 2012, portant organisation du Ministère
de l'Elevage, des pêches et des industries animales, Titre I : Des
dispositions Générales, article 1er (2). p.1.
* 142 Cameroon Tribune du
vendredi, 05 octobre 2012, pp.10-14.
* 143 Décret
n° 2009/296 du 17 Septembre 2009, portant création, organisation et
fonctionnement de l'Agence des normes et de la qualité.
* 144 Décret
n°2011/408 du 09 décembre 2011, portant organisation du
Gouvernement.
* 145 FAO and OIE, Guide
des bonnes pratiques d'élevage visant à assurer la
sécurité sanitaire des denrées d'origine, Rome, 2009,
p.39.
* 146 Propos recueillis
lors de l'entretien avec l'un des responsables de la Direction de la Norme et
de la Réglementation à l'ANOR, le 30/10/2012
* 147 Nous faisons
référence aux cas de la Grippe Aviaire, du poulet à la
dioxine et la maîtrise de la traçabilité des OGM
(Organismes Génétiquement Modifiés) etc.
* 148 Nous faisons
référence à l'applicabilité de la méthode
HALAL.
* 149 Au sens de la
présente étude et définit en partie
« définition des concepts »
* 150 Idem.
* 151 Propos recueillis
lors de l'entretien avec l'un des responsables des Ressources du CAM, le 05
septembre 2012.
* 152 Idem.
* 153 Op cit.
* 154 Op cit.
* 155 Action de couver ou
encore c'est le temps (ici 21 jours) qui s'écoule entre l'introduction
des oeufs fécondés dans l'incubateur et l'apparition du
poussin.
* 156 A noter qu'au moment
où nous achevions notre étude, le couvoir était en
chantier afin de répondre aux exigences de la modernité et faire
face à la concurrence.
* 157 Le consommateur au
sens de ce travail de recherche est l'éleveur qui achète le
poussin d'un jour et le producteur de poulet de chair ou d'oeufs de table
* 158 Il s'agit des
poussins issus de cette section
* 159 Il s'agit des aliments
produits dans cette unité
* 160 On appelle
« poussin d'un jour » de jeunes poussins
de l'espèce Gallus Gallus domesticus de 24 heures à
quelques jours, livrés en masse par un accouveur à des
éleveurs qui en feront des poules pondeuses ou plus souvent des poulets
de chair
* 161 Il s'agit ici des oeufs
à couver (OAC)
* 162 Jean-Pierre OLIVIER
DE SARDAN, Anthropologie et développement, essai en
socio-anthropologie du changement social, KARTHAN, Paris, 1995, p.174.
* 163 LE MOËNNE
Christian. « Communication "by smiling around" et crise
managériale», In, Réseaux, mars-avril 1994,
n°64, p.35.
* 164 CROZIER Michel,
Friedberg Erhard, L'acteur et le système, Editions du Seuil,
Points Essais, Paris, 1992 [1977], p50.
* 165 Ibid.
* 166 Op.cit., p.30.
* 167 Op.cit., p.23.
* 168 Propos recueillis au
près d'un ouvrier avicole en août 2012.
* 169 Enquête
terrain, septembre, 2012.
* 170 Points inscrits (cf.
annexe 4 Avis des clients)
* 171 ASSONTIA Gaston,
activités commerciales du Complexe Avicole de Mvog-Betsi :
enjeux et perspectives, rapport 2010, p.9.
* 172 B. SANDRIN-BERTHON,
LESTAGE A, BAUDIER F, MONNOT A, éducation pour la santé en
milieu scolaire, Vanves, CFES Éditions, 1994, p. 17,
* 173 Georges VIGARELLO,
le propre et le sale : l'hygiène du corps depuis le
Moyen Âge, Ed. du Seuil, Paris, 1987, p.28.
* 174 Gaston ASSONTIA
DJOUDJI, Mise en place du dispositif de biosécurité au Complexe
Avicole de Mvog-Betsi, in, rapport de stage académique
effectué du 1er juin au 30 septembre au Complexe Avicole de
Mvog-Betsi, 2012, chapitre 2. p13-25.
* 175 La
« Compétence » au sens de la
présente étude est celle construite à travers une
formation diplômant ou non. Ce concept est à usage
transversal : même considération que nous soyons au couvoir,
à la provenderie ou à l'élevage.
* 176 Philippe CARRE et
Pierre CASPAR, Traité des sciences et techniques de la formation, Dunod,
Paris, 1999, p123.
* 177 SAMURÇAY et
PASTRE Pierre, Outiller les acteurs de la formation pour le
développement des compétences, in Education permanente
N° 123, 1995, pp.13-31.
* 178 Au sens de la
présente étude « ouvriers avicole »
désigne celui ou celle qui est communément appelé
« volailler ».
* 179 Jean-Pierre OLIVIER
DE SARDAN, « les trois approches en anthropologie du
développement », in, Revue Tiers Monde, t. XLII,
n°168, octobre-décembre 2001, p.736.
* 180 Ibid. p.742
* 181 M. Crozier et E.
Friedberg. L'acteur et le système. Sociologie politique, Seuil, 1977,
p.5.
* 182 Raymond Boudon,
François Bourricaud, Dictionnaire critique de la sociologie,
PUF/QUADRIGE, Paris, 1982/2004, pp.301-308.
* 183Patricia Vendramin,
« individualisme et engagement collectif, Quelle
réconciliation ? », in, Notes éducation
permanente, n°25-octobre 2005, pp1-4.
* 184 Conçues
à partir (documents de base sur lesquels nous nous sommes inspirer
pour proposer):
CAC/RCP 15 - 1976 ;
CAC/GL 61 - 2007 ;
CAC/RCP 1-1969 ;
FAO/OMS, Codex alimentarius Hygiène alimentaire
textes de base, Troisième Edition, Rome, 2005, pp. 1-70
FAO/OMS, Guide des bonnes pratiques d'élevage visant
à assurer la sécurité sanitaire des denrées
d'origine animale, Rome, 2009, pp.36-57.
* 185 Il s'agit là
d'une recommandation de recourir à la méthode HACCP en tant que
moyen d'améliorer la salubrité des aliments
* 186 Il s'agit uniquement
de ceux qui ont acceptés que leurs noms figurent dans le présent
mémoire.