Gouvernance et pérennisation des actions de développement villageois au Bénin: cas de la commune d'Adjarra( Télécharger le fichier original )par Coffi Fiacre F. NOUWADJRO Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en développement communautaire 2008 |
4.2. Vérification de l'hypothèseNous émettions l'hypothèse que les communautés villageoises ne disposent pas de compétences suffisantes pour assurer la pérennité des actions de développement. La compétence chez ces communautés devrait traduire d'une part leur aptitude à prendre des décisions qui engagent le développement de leur terroir et d'autre part, leur capacité avérée en matière de conduite du développement villageois. L'ensemble des résultats obtenus et des analyses précédentes qui révèlent d'une part : - une responsabilisation limitée des communautés dans les actions de développement qui traduisent de ce fait une faible implication et une participation passive de celles-ci ; - la non appropriation du processus de développement et notamment du cycle de vie d'une action de développement par les communautés, - la position d'attentisme observée au sein de ces communautés, et d'autre part : - la mise en application biaisée des principes de l'approche DCC, - la gouvernance villageoise encore tributaire de la gouvernance niveau communale, confirment notre hypothèse et traduisent de ce fait une nécessité de renforcement de capacités des communautés à faire face aux questions de développement. 4.3. Relations avec les études antérieuresAu regard de notre revue de littérature, on remarque bien que la gouvernance au niveau village telle qu'observée dans les villages étudiés intègre également un ensemble complexe d'acteurs et d'institutions qui n'appartiennent pas tous à la même sphère de décisions, mais dont le niveau et actions influencent fortement le développement villageois. Schématiquement, on peut voir cette interaction comme suit : Programmes et projets de l'ETAT Services déconcentrés ONG et autres partenaires Conseil de village (organe politique élu) Figure 10 - Action des structures d'appui sur les communautés villageoises Cette figure présente l'acharnement, sinon le ciblage des communautés villageoises par toutes les structures qui sont en interaction entre elles, sans que les communautés elles puissent exercer un rétrocontrôle sur ces structures. Il s'agit, comme l'ont montré nos résultats et selon l'approche de l'économiste Bernard Pecqueur, de mettre en compactibilité en vue du développement harmonieux du terroir, les différents modes de coordination et d'intervention entre les différents acteurs en vue de résoudre les problèmes productifs inédits posés aux territoires. C'est en effet une démarche qui exige la négociation des différents intérêts dans la société en vue de la pérennisation des acquis. La gouvernance niveau village implique naturellement la démocratisation des processus de prise de décisions pour la gestion d'un territoire. La finalité est donc la décentralisation et la gestion durable des ressources locales ; la ressource locale pouvant être vue comme tout existant dans le milieu local et que la communauté locale utilise pour son propre compte. La présente étude a donc révélé que dans un système qui vise la pérennisation des acquis, chacun des acteurs en présence connaît son rôle, ses responsabilités et les marges de manoeuvres dont il dispose ; d'où la nécessité de donner de l'importance aux communautés villageoises. Il s'agit de la promotion sociale et économique du terroir, défendue par l'ensemble des théories. BONFIGLOLI, A. (2003), nous rejoint dans nos résultats en réclamant plus de moyens d'actions pour les communautés. C'est en effet ce révèlent également les insuffisances relevées dans la mise en pratique des principes de l'approche DCC ; d'où la nécessité de donner plus de pouvoir aux populations. C'est là que la mise en réseau des différents acteurs telle que préconisé par Joseph Carlès prend tout son sens dans la perspective des actions de développement pérennes. Au-delà de la responsabilisation des communautés sur laquelle tout le monde s'accorde, personne ne se préoccupe de la qualité de cette responsabilisation ; c'est la muette. Cette étude, au-delà de l'acharnement observé sur les communautés, révèle d'énormes insuffisances et beaucoup d'efforts à fournir par les structures d'appui pour mettre véritablement en pratique les principes de l'approche DCC. Il faut réellement responsabiliser, décentraliser, impliquer les communautés, mais mettre toujours l'accent sur l'appropriation du processus par les communautés depuis l'identification de l'action jusqu'à son évaluation. Il faut investir dans le capital humain, s'évertuer à former des villageois capables de prendre en main le mécanisme de l'action succitée. Tel doit être le leitmotiv de tous les partenaires au développement. |
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