CHAPITRE II :
CADRE DE L'ETUDE
Chapitre II : Cadre de l'étude
2.1. Milieu d'étude : La commune
d'Adjarra
2.1.1. Présentation
La commune d'Adjarra, petit territoire du Sud-Est de la
République du Bénin constitue notre zone d'étude. Elle est
située dans le département de l'Ouémé. D'une
étendue de 112 km2, soit 0,09% du territoire national, elle
se trouve à environ 7 km de Porto-Novo (Chef lieu du Département
de l'Ouémé et Capitale politique du Bénin), à
environ 38 km de Cotonou (Capitale économique du Bénin) et
à la frontière Bénino-Nigérianne à l'Est.
Elle est limitée au Nord par la Commune d'Avrankou, au
Sud par la Commune de Sèmè-kpodji et à l'Ouest par la
Commune de Porto-Novo. De par sa position, la commune d'Adjarra est une zone de
transit entre la République Fédérale du Nigeria et la
ville de Porto-Novo, considérée comme l'une des zones de
concentration les plus importantes au Bénin des produits
nigérians.
La Commune d'Adjarra est subdivisée en six (06)
arrondissements : Adjarra I, Adjarra II, Honvié, Malanhoui,
Aglogbè et Médédjonou. Elle compte 48 villages et
quartiers de ville. Les arrondissements d'Adjarra I, d'Adjarra II et
Honvié forment la ville d'Adjarra.
Sur le plan démographique, de 1979 à 2002, la
population a augmenté de 76%, ceci s'explique essentiellement par la
croissance de la population observée dans la zone et dont le taux est
estimé à 2,50%.
La population de la commune d'Adjarra est une mosaïque de
peuples. Les premiers occupants connus de la région sont Nagot et ils
sont les fondateurs des localités d'Anagodomè, Adjina, Djavi,
Lindja, Drogbo, Do-Hongla, Vidjina. Ils ont accueilli les groupes adjatado,
majoritaires et plus organisés. Ce sont les Adjarranou, les Settonou,
les Tolinou, et les Alladanou. Ceux-ci ont été rejoints par les
diasporas Houéda, Houla Agonlin, et Wémè, de souche Adja
aussi. Les Yoruba, en provenance du Sud-ouest du Nigéria se sont
installés dans ou près des quartiers des devanciers, bouclant
ainsi le peuplement ancien d'Adjarra qui a duré du XVIe au XIXe
siècle. Il n'est pas aisé de distinguer tous ces peuples car du
fait de l'assimilation, les minorités ont perdu leur patrimoine
linguistique. Et l'on ne parle que les langues Adjara, Setto, Allada, Toli et
Yoruba aujourd'hui dans la commune qui enregistre l'installation des personnes
venues des autres régions du Bénin, voire des pays
limitrophes.
Les habitants d'Adjarra sont d'habiles artisans. Ils excellent
dans l'art de la vannerie, de la poterie en terre cuite, des instruments de
musique (tambours, castagnettes, gongs), des produits de la forge, des nattes
en jonc. Ils font également de la transformation alimentaire et
produisent le gari (farine de manioc), l'huile de palme, le sodabi (vin de
palme distillé). Au départ, l'art sous ses différentes
formes prit d'abord naissance dans les couvents et les bosquets avant de se
réfugier dans les palais royaux. Il s'agit essentiellement d'un
artisanat basé sur l'utilisation des matières premières
naturelles et locales (palme raphia, palmier à huile, rotins, joncs,
etc) dans la vannerie, la tresse de nattes, la sculpture, le tissage pour ne
citer que ceux-là. Le couvent était donc non seulement un creuset
de formation culturelle (vodoun), mais aussi et surtout un foyer artistique et
artisanal dont le génie créateur était au service des
préoccupations socio-culturelles (notamment religieuses),
économiques et politique de toute la collectivité. Les jeunes se
spécialisent dans l'artisanat moderne et apprennent la mécanique,
la soudure, la coiffure, la couture, etc.
Le transport est un grand atout pour l'économie locale.
Il fonctionne comme une chaîne dont les maillons sont les
différentes voies de communication lagunaire et routière. Le
transport par vélo (Taxi-Kannan) est une innovation d'Adjarra qui s'est
très vite répandue. Ce moyen a évolué en passant du
vélo aux motos (Taxi-moto) « zémidjan ». Le
zémidjan est aujourd'hui le moyen le plus accessible qui permet le
déplacement des personnes et des marchandises le plus rapidement
possible.
Il faut souligner que plus de la moitié (50,33%) de la
population d'Adjarra a entre]0-18 ans [jeune et active. Les jeunes (0 à
49 ans) représentent 85,08% alors que les vieux ne représentent
que 5,62% (INSAE, RPGH 2002). Les jeunes ayant entre 0 et 15 ans sont donc
majoritaires. Cette forte proportion de la jeunesse constitue un facteur de
dynamisme pour le développement et en même temps un
problème majeur de la société du fait de l'investissement
que nécessite sa scolarisation, son accès aux soins de
santé et à l'emploi.
La commune d'Adjarra compte 60 112 habitants (RPGH 2002)
est essentiellement rurale pour une densité avoisinant 700 habitants au
km2. La population est à dominance féminine.
2.1.2 Principaux indicateurs de la commune d'Adjarra
2.1.2.1. Population
Tableau 1 - Population d'Adjarra par sexe et par
arrondissement
Arrondissements
|
Populations
|
% Population
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Adjarra I
|
3564
|
4040
|
7604
|
12,65
|
Adjarra II
|
4044
|
4607
|
8651
|
14,39
|
Honvié
|
5611
|
6024
|
11635
|
19,36
|
Médédjonou
|
6702
|
7257
|
13959
|
23,22
|
Aglogbè
|
3128
|
3631
|
6759
|
11,24
|
Malanhoui
|
5542
|
5962
|
11504
|
19,14
|
Total de la commune
|
28591
|
31521
|
60112
|
|
Source : (INSAE, RGPH 2002)
Figure 1 - Evolution de la population
d'Adjarra
2.1.2.2. Dynamique de l'économie locale
2.1.2.2.1. Structuration de l'économie
locale
L'économie locale d'Adjarra repose sur les
activités agricoles, commerciales, artisanale et de transports. Ces
activités se mènent pour la plupart dans un cadre informel qui
échappe à tout contrôle. L'environnement s'y
prête : proximité du Nigeria, perméabilité des
frontières bénino - nigérianes, la nature des
activités menées. La répartition de la population par
secteur d'activités est présentée dans le tableau
ci-après :
Tableau 2 - Répartition des populations par
secteur
Secteurs d'activités
|
Composantes
|
Répartition des actifs (%)
|
Secteur primaire
|
Agriculture, chasse, pêche
|
13,33
|
Secteur secondaire
|
Industrie manufacturière
|
19,17
|
Secteur tertiaire
|
Entreprise BTP
|
4,08
|
Commerces, restaurants, hôtels
|
47, 61
|
Transports, communication
|
5,71
|
Autres services
|
|
10,20
|
Source : (Atlas
monographique, 2001)
Les Adjarranou s'investissent à 59 % dans le secteur
tertiaire. Ils pratiquent principalement le commerce profitant du grand voisin
qu'est le Nigeria. Le second secteur qui mobilise la population d'Adjarra est
bien l'industrie manufacturière (19,17%). Il n'existe pas d'entreprise
industrielle implantée et immatriculée sur le territoire de la
commune d'Adjarra. Par contre, l'artisanat est un élément majeur
de la spécificité d'Adjarra notamment en termes d'emploi et de
revenu. Quant au secteur primaire, il est pratiqué par 13,33 % de la
population, ce qui montre que la population d'Adjarra est de moins en moins
agricole.
2.1.2.2.2. Les principales activités de
l'économie locale
Le Commerce
Le commerce occupe une place de choix au sein des
activités économiques locales d'Adjarra. Il occupe 47,61% de la
population et touche une diversité de produits. Il s'agit des
hydrocarbures et produits manufacturés provenant surtout du Nigeria, des
produits agricoles, d'élevage, de l'artisanat, de transformation et de
la pharmacopée. Cette activité est majoritairement exercée
par les femmes qui se livrent activement au petit commerce. Mais il faut noter
que la Commune regorge aussi de quelques grands commerçants reconnus sur
le plan national. Beaucoup de facteurs ont favorisé le
développement de ce secteur :
- l'existence de deux importants marchés
périodiques (Kpétou et Gbangni) ;
- la proximité de grands pôles de consommateurs
tels que Porto-Novo, Cotonou et le Nigeria ;
- la diversité des produits
commercialisés ;
- l'intervention de quelques institutions dans la
micro-finance : CLCAM, CEC, CREP, Association Minonkpo et ONG ;
- l'existence de nombreux groupes de tontines.
La prise en charge des activités
communautaires (actions des ONG)
La prise en charge des activités communautaires
s'effectue de deux façons :
- de façon directe par les populations elle
mêmes, constituées en associations ou groupements ;
- de façon indirecte à travers l'appui financier
et technique des ONG et projets de développement communautaire.
Plusieurs ONG interviennent dans la Commune d'Adjarra et contribuent au
développement communautaire de la zone. Au nombre des ONG qui
interviennent comme structures d'appui technique dans la Commune d'Adjarra, on
peut citer : SECOURS POPULAIRE, ADIL, CIPCRE-BENIN, GARDIEN-ONG, ONPB, QUI
DIT MIEUX, APADIT, ACTION SOCIALE.
Toutes ces ONG jouent le rôle d'intermédiaire
pour les projets financés par le gouvernement comme PDRT, PADRO, PADSA,
AGeFIB, PPLS et autres. Les principales actions menées par les ONG
visent l'amélioration des conditions de vie des couches
vulnérables et défavorisées dont les femmes et les enfants
constituent les cibles dominantes. Ces actions convergent vers :
- la promotion des activités génératrices
de revenus ;
- la réalisation d'infrastructures socio-communautaires
et économiques ;
- l'alphabétisation ;
- le renforcement des capacités des organisations
paysannes
- la sensibilisation /IEC dans plusieurs domaines
- l'élaboration et la mise en oeuvre des plans
d'actions communautaires de lutte contre le VIH/SIDA.
- l'élaboration des plans de développement
villageois et des plans de renforcement des OP.
En plus de ces ONG qui interviennent dans le
développement communautaire, il existe d'autres structures de type
associatif comme MINONKPO ET JABE, qui interviennent dans la Commune par des
activités de micro-finance et la réalisation d'infrastructures
socio-communautaires.
v Les Projets et ONG
Plusieurs ONG interviennent dans la commune d'Adjarra dans les
domaines de l'agriculture, l'élevage, la formation, la santé, le
renforcement des capacités, etc. Les projets et les ONG ont
injecté d'énormes ressources ces dernières années
pour des réalisations diverses dans la commune.
La Commune d'Adjarra fait partie des communes qui n'ont pas de
partenaires étrangers. Des contacts sont entrain d'être pris par
les autorités de la Mairie pour des partenariats fructueux. Le tableau
suivant donne une synthèse non exhaustive des interventions des ONG et
projets dans la commune.
Tableau 3 - Synthèse de l'apport des ONG/projets
et de la population pour des réalisations dans la commune
Dénomination ONG/Projets
|
Coût des réalisations dans la commune pendant les
5 dernières années
|
Coût du programme d'investissement pour les 5 prochaines
années
|
Coût de la réalisation
|
Apport de la population
|
ACTION SOCIALE
|
37 222 400
|
1 610 434
|
161 000 000
|
GARDIEN-ONG
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
APADIT
|
Nd
|
-
|
15 000 000
|
PADSA
|
87 874 262
|
9 145 130
|
108 400 000
|
AGeFIB
|
59 718 690
|
Nd
|
45 675 000
|
QUI DIT MIEUX
|
22 300 000
|
Nd
|
11 000 000
|
CIPEN
|
11 506 300
|
Nd
|
Nd
|
CIPCRE-BENIN
|
71 999 007
|
5 691 563
|
Nd
|
Source : Enquête, Juin 2004
Nd : Non disponible
Les informations disponibles permettent d'estimer l'apport des
ONG/Projet et leurs partenaires à près de 200 000 000 FCFA dans
la commune. La population en a contribué à près de 20
000 000 FCFA. Ces chiffres sont largement en dessous des réalités
car toutes les informations pour apprécier objectivement cette
contribution ne sont pas disponibles. Il est cependant important de noter que
certaines ONG et projets ont déjà un programme important
d'investissement pour les cinq prochaines années qu'il faut soutenir
dans une perspective de développement harmonisé pour la
commune.
v La participation des communautés
Toutes les actions seront identifiées et
menées, de concert avec les communautés dans toutes leurs
composantes. Il est important qu'elles participent à toutes les
étapes en vue de bien les comprendre et de les approprier pour un
meilleur suivi et une bonne gestion.
2.1.3. Cadre d'étude
2.1.3.1. La démarche d'intervention du PNDCC
La mise sur pied du Projet National d'appui au
Développement Conduit par les Communautés (PNDCC), appuyé
par la Banque Mondiale, est une initiative du gouvernement du Bénin. Ce
projet en articulation avec la stratégie de réduction de la
pauvreté au Bénin, envisage d'appuyer les quatre axes
stratégiques du gouvernement en matière de : (i) renforcement du
cadre macro-économique ; (ii) développement du capital humain et
la gestion de l'environnement ; (iii) renforcement de la bonne gouvernance et
des capacités institutionnelles notamment ; (iv) promotion de l'emploi
durable et la participation des pauvres au processus de décision et de
production.
2.1.3.2. Les objectifs du PNDCC
L'objectif du PNDCC est de contribuer à la
réduction de la pauvreté et à la promotion d'un
développement durable en consolidant le cadre national de
développement communautaire dans le contexte de la
décentralisation /déconcentration. De manière
spécifique, le projet vise à :
(i) développer une stratégie nationale
basée sur l'approche DCC, sur la base du capital d'expérience du
pays, intégrée dans le processus de
décentralisation ;
(ii) appuyer la mise en oeuvre par les communautés de
micro - projets initiés par elles pour l'accès aux services
sociaux et les services de micro finance, le renforcement du capital social et
économique local; et
(iii) renforcer les capacités des communautés,
des communes et des services sectoriels déconcentrés pour la mise
en oeuvre réussie du développement communautaire dans le cadre du
processus de décentralisation/déconcentration, et notamment la
transition à terme pour le financement des communautés à
travers le budget dans le contexte de la décentralisation fiscale.
2.1.3.3. Les composantes du PNDCC
La mise en oeuvre de ce projet s'articule autour de quatre
composantes que sont :
Composante 1.
Elle porte sur l'appui au développement communautaire
pour l'accès aux services sociaux de base (50-60% du montant du Projet).
Cette composante finance des microprojets d'accès aux services sociaux
de base (éducation, santé, eau, pistes rurales, stockage
nourriture, etc.) Les microprojets pourraient soit viser la construction
d'infrastructures ou être plus orientés vers des activités
plus « soft », par exemple des projets pour la rétention des
élèves à l'école, l'alphabétisation, etc.
Les projets seraient initiés, soumis, et mis en oeuvre par les
communautés de base, qui seraient responsables de tout le processus, y
compris la gestion financière, l'aménagement environnemental et
la passation des marchés.
Le processus de préparation des microprojets
comporterait une phase d'évaluation participative de la pauvreté
permettant de fixer la situation de pauvreté de la communauté et
une phase de planification participative pour le choix du type de microprojet.
Les propositions de microprojets seraient évaluées par un
comité technique situé au niveau communal sur la base de
critères d'éligibilité prédéterminés
pour assurer notamment la conformité du microprojet avec : (i)
l'évaluation participative de la pauvreté dans le village ; (ii)
Document de référence : Etude environnementale du Projet National
de Développement Conduit par les Communautés (PNDCC) l'approche
participative de la planification ; (iii) le Plan de Développement
Communal ; (iv) les normes sectorielles applicables et (iv) les besoins de
renforcement des capacités de la communauté.
Composante 2.
Elle porte sur l'accès des plus pauvres aux services
d'appui aux activités génératrices de revenus incluant la
micro-finance. L'équilibre entre la génération des revenus
et les dépenses sociales reste un défi majeur des processus de
développement à la base. Cet équilibre fait face à
deux risques principaux : (i) le fait de demander une contribution
financière - même faible - des populations à la
réalisation des dépenses sociales demande souvent des efforts
considérables à ces populations pauvres, ce qui entraîne
parfois la réduction de leurs investissements productifs, pouvant aller
parfois jusqu'à la décapitalisation de leurs exploitation
agricoles ; (ii) toute infrastructure sociale entraîne des frais
récurrents (maintenance physique, appui partiel ou total au paiement des
enseignants, des soignants, frais induits par la scolarisation des enfants,
etc.). Pour compenser ces risques, il est indispensable d'aider à la
création de nouvelles ressources.
Composante 3.
Elle porte sur le renforcement des capacités des
acteurs à mettre en oeuvre le DCC (15% du montant du Projet). Le
renforcement des capacités pourrait être articulé autour
des axes suivants : niveau central, niveau sectoriel ; niveau communal, et
niveau communautaire. En ce qui concerne le niveau communautaire, le
renforcement des capacités des communautés à la mise en
oeuvre de l'approche DCC pourrait prendre la forme d'un programme de FGB
dirigé non seulement vers les responsables des villages (pour la
planification participative) et des comités des microprojets pour (i)
l'analyse de la pauvreté économique et sociale et ses
implications ; (ii) la gestion financière, la passation des
marchés, le marketing, et le suivi évaluation au niveau
communautaire ; et (iii) l'évaluation et l'aménagement des
impacts environnementaux et sociaux des microprojets et des investissements
collectifs productifs.
Composante 4.
Elle porte sur la gestion du projet (5-10% du montant du
projet). Il a été convenu que la gestion du projet soit
confiée à l'AGeFIB selon des modalités s'inspirant de
celles qui on été utilisées pour le projet de lutte contre
le VIH/SIDA.
2.1.4. Villages ciblés par le PNDCC dans la commune
d'Adjarra
La gouvernance rime avec la pauvreté. Pour ce faire,
la réalisation de nos travaux de recherche s'est déroulé
dans les neuf (09) villages les plus pauvres ciblés selon l'approche non
monétaire dans la commune d'Adjarra (RGPH3 de 2002) par le Programme
National d'appui au Développement Conduit par les Communautés
(PNDCC) qui vise la promotion du développement et la réduction de
la pauvreté au sein des communautés béninoises. Il s'agit
des villages que présente le tableau ci-dessous.
Tableau 4- Villages ciblés par le PNDCC
dans la commune d'Adjarra
COMMUNE D'ADJARRA
|
9
|
VILLAGES CIBLES
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
AGBOMEY - TAKPLIKPO
|
|
X
|
|
|
|
AGLOGBE
|
|
X
|
|
|
|
AYIHOUNZO
|
|
|
|
|
X
|
BOCOVI - TCHAKA
|
|
|
X
|
|
|
DO - HONGLA
|
|
X
|
|
|
|
HAHAME
|
X
|
|
|
|
|
SEDJE
|
|
|
|
X
|
|
TOKOME
|
|
|
X
|
|
|
VIDJINAN
|
|
|
|
X
|
|
TOTAL
|
1
|
3
|
2
|
2
|
1
|
Source : Echos des communes, Spécial PNDCC,
Mai 2006
2.2. Sujets et
échantillonnage
2.2.1. Sujets
Les sujets de notre étude sont constitués d'une
part des acteurs endogènes intervenant dans le processus de
développement des villages ciblés et d'autre part des acteurs
exogènes impliqués dans le développement et la gestion des
actions de développement communautaire dans la commune d'Adjarra.
2.2.1.1. Les acteurs endogènes
Dans le cadre de cette étude, nous désignons par
acteurs endogènes, les membres de la communauté villageoise
vivant dans le village et confrontés aux réalités de
gouvernance et de pérennisation des actions de développement
villageois.
2.2.1.2. Les acteurs exogènes
Les acteurs exogènes sont tous ceux qui vivent en
dehors du terroir villageois et qui influencent son développement d'une
manière ou d'une autre.
2.2.2. Echantillonnage
2.2.2.1. Méthode d'échantillonnage
La présente étude a procédé par la
méthode non probabiliste d'échantillonnage.
2.2.2.2. Technique d'échantillonnage
La technique d'échantillonnage par choix
raisonné a été utilisée pour conduire cette
étude.
Les acteurs endogènes sont donc répartis comme
suit :
Ø Les membres des bureaux des ADV (Président,
Secrétaire, Trésorier et leur adjoint),
Ø les membres du Comité Technique de Mise en
OEuvre (CTMO) composé de 3 à 4 personnes (choisis en fonction de
leurs compétences techniques et savoir - faire) mis en place par le
bureau de l'ADV dans le cadre des activités des sous - projets
communautaires ;
Ø les Agents Communautaires de Communication et
d'Animation (ACCA) nommés par le bureau de l'ADV et constitué de
trois à quatre personnes identifiées par la communauté
comme animateurs de base des groupes vulnérables.
Parlant des acteurs exogènes, il s'agit entre
autres:
Ø de la Mairie d'Adjarra en l'occurrence son Service en
charge de la Planification et de la Coopération (SPC) ;
Ø du PNDCC à travers ses animateurs sur le
terrain et sa cellule de suivi - évaluation des projets ;
Ø de l'Agence de Financement des Initiatives à
la Base (AGeFIB) à travers son Antenne Régional
Ouémé - Plateau ;
Ø des services déconcentrés les plus
proches des communautés en l'occurrence le service régional de
l'Hydraulique et le Centre Régional pour la Promotion Agricole.
2.2.2.3. Taille de l'échantillon
L'échantillon est de 78 sujets répartis comme
suit :
Tableau 5 - Répartition des acteurs
endogènes ciblés par la recherche
Identification
|
Nombre
|
Villages
|
Sujets
|
HAHAME
|
Bureau ADV
+
CTMO
+
ACCA
|
13
|
AGBOME - TAKPLIKPO
|
13
|
AGLOGBE
|
13
|
DO - HONGLA
|
13
|
BOCOVI -TCHAKA
|
13
|
TOKOME
|
13
|
TOTAL
|
78
|
Tableau 6 - Répartition des acteurs
exogènes ciblés par la recherche
Identification
|
Nombre
|
PNDCC
|
Responsable Suivi - Evaluation
|
01
|
Animateurs
|
02
|
AGeFIB
|
Responsable d'Agence
|
01
|
Mairie d'Adjarra
|
Chef Service de la Planification et de la Coopération
|
01
|
Service de l'hydraulique
|
Responsable du service du développement
communautaire
|
01
|
CeRPA Ouémé - Plateau
|
Directeur Général
|
01
|
Total
|
07
|
2.3. Instruments de la recherche et limites
2.3.1. Instruments de la recherche
2.3.1.1. L'exploitation documentaire
L'exploitation documentaire nous a permis d'évaluer les
théories et travaux connexes sur notre sujet de recherche.
2.2.3.1.2. Le groupe de discussion
Cet outil de Suivi- Evaluation nous a permis de recueillir des
réponses auprès des acteurs endogènes de la gouvernance
villageoise dans la commune d'Adjarra afin d'appréhender les
réalités que vivent au quotidien les communautés
villageoises en matière de gouvernance et de pérennisation des
actions de développement de leur village. En effet, la discussion en
groupe nous a permis de recueillir les opinions des membres des ADV de chaque
village sillonné sur notre questionnaire (annexe1).
Cette méthode a servi à dégager un
consensus - village. Cet état de chose a naturellement facilité
le traitement des résultats obtenus.
2.2.3.1.3. L'entretien semi - structuré
Le guide d'entretien prévu à cet effet a
été administré aux acteurs exogènes appuyant le
processus de développement dans la commune d'Adjarra. Ainsi, nous avons
obtenu des renseignements en face à face, individuellement sur la base
d'une série de questions (voir annexe2) pour guider les conversations.
Ces entretiens semi structurés ont été une aide pour
parvenir à une compréhension approfondie des questions
qualitatives. Ils ont également servi à évaluer, par
exemple, les répercutions (positives ou négatives) qui n'avaient
pas été prévues, les opinions concernant la pertinence et
la qualité des réalisations en matière d'actions de
développement villageois, etc.
2.2.3.2. Limites
Le groupe de discussion utilisé n'a pas
forcément révélé les aspirations
intrinsèques de chaque participant à ces assemblées ;
le groupe étant un élément inhibant les
préoccupations individuelles au profit de celles du groupe. Aussi, les
communautés rencontrés étant analphabètes, nous
avons dû traduire nos questionnements en goun. Il en a été
de même pour les réponses fournies par ces communautés.
Cette traduction pourrait entacher la qualité des résultats
transcrits.
2.2.3.3. Base de collecte des informations
Dans le cadre de notre étude, la gouvernance doit
être perçue comme un processus permettant aux communautés
villageoises en l'occurrence les ADV de gérer efficacement les actions
de développement villageois suivant les principes de l'approche
participative, du développement durable et de la bonne gouvernance avec
une certaine maîtrise.
En plus, cette bonne gouvernance en vue de la
pérennisation des actions de développement au niveau village
suppose que les gouvernements villageois doivent s'investir dans la promotion
de la légitimité et de la visibilité de leur village
à travers son développement social et économique.
Pour ce faire, nous avons retenu en nous basant sur les
principes de l'approche participative (selon le réseau africain sur les
approches participatives), ceux du développement durable (selon l'OCDE)
et ceux de la bonne gouvernance (selon le FENU), quinze grands axes ou facteurs
pour apprécier la relation gouvernance et pérennisation des
actions de développement villageois; il s'agit de :
· Responsabiliser les villageois :
Dans le processus de la participation, chaque villageois est
responsable de ses décisions et de ses actions. La démarche
participative incite chaque villageois à prendre ses
responsabilités. Plutôt que d'attendre une assistance
extérieure, les villageois doivent prendre des responsabilités
pour lancer les activités qu'ils ont eux-mêmes
préconisées.
· Respecter la diversité du village
Bien que le village soit une unité géographique
et administrative, il n'est pas obligatoirement homogène ; il peut
exister différents centres d'intérêts et perceptions qui
sont parfois conflictuels. Plutôt que de privilégier le travail
avec quelques personnes, les ADV doivent prendre en compte cette
diversité villageoise, travailler avec tous les groupes de villageois
qui représentent les diverses couches socioprofessionnelles et s'assurer
qu'ils ont tous un même poids dans la prise de décisions.
· Encourager la participation de tous
Pour des raisons socioculturelles, tous n'ont pas la
possibilité de s'exprimer facilement en réunion villageoise. La
participation implique que chaque villageois quelles que soient sa formation
et ses expériences antérieures, puisse exprimer ses opinions et
prendre part aux prises de décisions. C'est pourquoi il est important de
créer des conditions qui favorisent la participation effective de
certaines catégories sociales comme les femmes, les jeunes et les
groupes marginalisés. Une large participation peut aider à ouvrir
le débat en intégrant de nouvelles idées et sources
d'informations, mettre en évidence les questions qui doivent être
abordées, permettre aux problèmes, aux besoins et aux
préférences de s'exprimer, évaluer les capacités
nécessaires pour agir et dégager un consensus
autour des mesures qui doivent être prises pour faciliter le
processus de développement villageois.
· Concilier les différents intérêts
Certains problèmes nécessitent des
décisions collectives. Il faut donc instaurer au sein du village des
groupes de discussion qui permettent de trouver des solutions qui ont le moins
possible d'effets négatifs pour chacune des parties. Chercher le
consensus ne signifie pas favoriser l'expression d'une opinion unique, c'est
reconnaître qu'il y a des intérêts différents
à défendre et que le processus de décision doit respecter
les intérêts de chacun.
· Ecouter les villageois
Les agents de développement ne viennent pas avec des
recettes toutes faites ; ils sont à l'écoute des
villageois. En même temps, il cherche à stimuler
la réflexion entre les villageois car chacun peut, par ses connaissances
et ses idées, enrichir la réflexion et la recherche de
solutions.
· Une démarche centrée sur les besoins
humains
Une stratégie efficace de développement durable
doit s'appuyer sur une démarche centrée sur les besoins des
populations concernées, de façon à garantir qu'elle aura
des effets bénéfiques à long terme sur les groupes
désavantagés et marginalisés comme les communautés
villageoises.
· Une ambition à long terme largement
partagée
Les actions de développement villageois ont des chances
de réussir et de durer dans le temps si elles donnent corps à une
ambition à long terme inscrite dans un calendrier précis et
suscitant l'adhésion des parties prenantes. Parallèlement, les
villageois doivent prévoir des moyens permettant de faire face aux
contraintes et aux évolutions qui peuvent se manifester à court
et à moyen terme.
· Des dispositifs de suivi, de mise à profit de
l'expérience et d'évaluation
Le suivi et l'évaluation doivent s'effectuer au moyen
d'indicateurs définis et être
intégrés aux stratégies de façon à permettre
de conduire les processus, de mesurer les progrès, de tirer les
enseignements de l'expérience et de les faire partager en vue d'une
prise de conscience et d'un changement de comportement si cela s'impose.
· Un processus dirigé et pris en main par les
communautés
Il est essentiel que les villages prennent l'initiative et
maîtrisent le processus d'élaboration de leurs propres
stratégies si l'on veut que celles-ci s'inscrivent dans la
durée.
· Une volonté de construire sur l'existant
Le développement durable de nos villages ne doit pas
être envisagé comme un nouveau processus de planification, mais
comme une initiative destinée à bâtir sur ce qui existe
déjà dans le village, de façon à favoriser la
convergence, la complémentarité et la cohérence entre les
différentes actions entreprises.
· La participation d'individus
Cela permet aux individus organisés ou non (ou
d'acteurs locaux disposant de moyens d'actions) d'intervenir dans le processus
décisionnel local concernant le secteur public (cela inclut le
partenariat avec tous les acteurs locaux).
· La transparence ou partage de l'information
Elle implique un comportement ouvert des procédures de
décisions prises.
· L'efficacité des autorités locales
Elle est indispensable dans la réalisation des
objectifs (développement en faveur des pauvres) ou la gestion des
ressources publiques.
· L'équité
Elle est assimilable au traitement égal et impartial de
cas similaires de la part des autorités locales.
· L'obligation reditionnelle des gouvernements
villageois
Les gouvernements villageois se doivent de rendre compte aux
communautés et d'appliquer les priorités et plans de
développement conjointement élaborés avec elles. De
même, les communautés se doivent de demander des comptes à
leurs dirigeants.
2.4. Etapes méthodologiques
Elles se résument au schéma suivant :
Recherche
Bibliographique
Acquisition des données
Recherche dans les villages et structures d'appuis
Traitement des données
Analyse des données
Interprétation des résultats
Discussion des résultats
Conclusion
Figure 3: Organigramme méthodologique de la
présente recherche
2.5. Modes de prise et de traitement des
données
2.5.1. Mode de prise des données
La recherche comporte deux phases : le recueil de
données relatives à la mise en oeuvre de la gouvernance par les
communautés villageoises d'une part et d'autre part,
l'appréciation par les structures d'appui de la capacité de ces
communautés à gérer de façon durable les actions de
développement. Pour ce faire, on a utilisé de façon
complémentaire, trois méthodes de recueil de
données : la recherche documentaire, le groupe de discussion et
l'entretien semi-structuré.
2.5.1.1. L'analyse des documents existants
Pour étudier le contexte en vue de déterminer
les dimensions de la gouvernance à la base, les documents ont
été choisis en s'inspirant des dimensions retenues par Hubert de
MILLY (2003) et le rapport conjoint du MPREPE et du PNUD retraçant le
Programme - cadre national de développement communautaire
(février 1997). Nous avons cherché en particulier à
déterminer :
1/ les formes et conditions de mise en oeuvre de la
gouvernance à la base, surtout dans un contexte de
décentralisation ;
2/ les effets de l'approche participative sur la
pérennisation des actions de développement ;
3/ l'impact qu'une vision de développement durable a
sur la durabilité des investissements en milieu rural.
2.5.1.2. Le groupe de discussion
Afin d'atteindre facilement tous les membres des ADV
ciblés pour notre étude, nous avons opté pour cette
méthode. Elle nous a permis de dégager un consensus niveau
village. En effet, après avoir établi des contacts avec les deux
animateurs du PNDCC dans la commune, nous avons pu joindre les
Présidents des ADV qui ont organisé nos différentes
rencontres avec les membres de leur ADV aux jours, et heures convenables
à leur disponibilité ou coïncidant avec leurs
réunions périodiques au sein de l'ADV. En assemblée avec
chaque ADV, nous avons débattu autour du contenu de notre questionnaire
et dégager un point de vue retraçant l'appréciation ou
l'image du village. Quatre groupes de discussions ont été
organisés à travers les différents villages comme le
montre le tableau7.
Tableau 7: Villages objets de
l'étude
COMMUNE D'ADJARRA
|
9
|
VILLAGES CIBLES
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
AGBOMEY - TAKPLIKO
|
|
X
|
|
|
|
AGLOGBE
|
|
X
|
|
|
|
AYIHOUNZO
|
|
|
|
|
X
|
BOCOVI - TCHAKA
|
|
|
X
|
|
|
DO - HONGLA
|
|
X
|
|
|
|
HAHAME
|
X
|
|
|
|
|
SEDJE
|
|
|
|
X
|
|
TOKOME
|
|
|
X
|
|
|
VIDJINAN
|
|
|
|
X
|
|
TOTAL
|
1
|
3
|
2
|
2
|
1
|
Comme le montre le tableau, nos enquêtes se sont
déroulées du moins pour la phase quantitative dans les villages
de Hahamè, Aglogbè, Do-Hongla et Bocovi-Tchaka donc 4 villages
contrairement à 6 villages initialement prévus. Agbomey -
Takplikpo et Tokomè respectivement prévus pour démarrer en
2006 et 2007 n'ont pas fait l'objet de cette enquête compte tenu du
retard qu'ils ont accusé dans l'organisation et la mise en place
de leur association de développement.
2.5.1.3. L'entretien semi-structuré
Sept entretiens on été réalisés
dans le cadre de cette étude. Il s'agit d'une part de l'entretien avec
les acteurs les plus proches de ces communautés : les animateurs du
PNDCC. Ensuite nous avons respectivement été entretenu par le
Responsable d'Antenne Ouémé - Plateau de l'AGeFIB, le Chef
service Eau Plateau, le Chef Service de la Planification et de la
Coopération à la Mairie d'Adjarra, le Chargé du
Suivi-Evaluation au PNDCC et le Directeur Général du CeRPA
Ouémé - Plateau.
Ces entretiens, pour la plupart, ont eu lieu après les
groupes de discussion ; cela a favorisé l'approfondissement de
certaines questions avec les acteurs exogènes rencontrés. Le
guide d'entretien utilisé a permis de recueillir les
appréciations des acteurs au sujet :
1/ de la capacité des communautés villageoises
à gérer des actions de développement villageois;
2/ des méthodes et des moyens dont ils disposent (eux
et les autres acteurs comme les ONG) pour conduire les communautés
villageoises à l'autonomisation ;
3/ de la pérennisation des actions de
développement villageois.
2.5.2. Traitement des données
Nous avons procédé au prime abord au traitement
manuel des données recueillies à base du questionnaire. Les
résultats obtenus ont été traduits sous forme de tableau
dans le logiciel Excel. Ces tableaux ont ensuite servi à réaliser
des graphiques pour mieux illustrer les résultats. Nous avons ensuite
procédé à la retranscription ou à la mise au propre
de nos entretiens (selon qu'ils aient été enregistrés ou
sous forme de prise de note. Une analyse horizontale des données
obtenues a conduit à l'élaboration du compte-rendu fait dans la
présentation des résultats. L'interprétation qui
correspond à la troisième phase du traitement s'est
appuyée sur la mise en relief des évidences positives et
négatives issues des résultats et la vérification de notre
hypothèse de recherche.
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