PARTIE I: CADRE GENERAL DE L'ETUDE
1.1. PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS
1.1.1. La problématique
Le choix de la décentralisation comme option
politique du développement local au Burkina Faso a eu pour effet de
transférer aux nouvelles autorités communales la
responsabilité de répondre désormais avec l'Etat aux
nombreuses sollicitations et attentes des populations. Au-delé de la
légitimité et du mandat électif obtenus des populations,
les élus locaux ont un mandat pour répondre aux besoins du
développement local.
Le développement local est basé sur les
orientations définies au niveau national qui a pour missions d'impulser,
de coordonner et d'assurer l'équilibrage harmonieux entre les
différents secteurs de développement.
Au niveau central, l'Etat, pour matérialiser
son attention au secteur social, a crée le Ministere de l'Action Sociale
et de la Solidarité Nationale (MASSN). La vocation de ce
département étant d'assurer l'assistance et la promotion des
groupes vulnérables ou défavorisés, afin de mieux les
intégrer dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, le
Ministere a élaboré un document de politique nationale d'action
sociale. Ce document fixe les fondements, les principes directeurs et les
objectifs qui doivent sous tendre toute intervention dans le domaine social,
que ce soit par l'administration centrale ou déconcentrée, les
collectivités territoriales, la société civile et les
partenaires techniques et financiers. Six domaines d'intervention y sont
identifiés et qui vont de la solidarité nationale aux questions
des groupes en détresse et a la protection de l'enfance. La
diversité des domaines d'intervention traduit bien la
multiplicité des problèmes sociaux qui s'amplifient avec
l'apparition et le développement de nouveaux fléaux tel que le
trafic des enfants.
Toutefois sur le plan financier la part moyenne du
budget que l'Etat a affecté les cinq (5) années (de 2002 a 2006)
au secteur social a travers le département qui en a la charge (le MASSN)
est de l'ordre de 0,52 %, ce qui somme toute, est relativement
faible.
assurent des appuis multiformes aux
collectivités pour leur permettre de répondre aux nombreuses et
diverses attentes des populations, soit par le canal de la coopération
décentralisée, soit par celui de projets et
programmes.
Cependant dans un contexte marqué par la
persistance de la pauvreté, le déficit en infrastructures socio
économiques, la raréfaction des ressources financieres et
l'ignorance des populations, la multiplicité des préoccupations
et des besoins du développement rend tr(s difficile le choix des
interventions entre les différents secteurs de la vie nationale et
notamment celui du social.
Au regard des urgences et de l'importance des besoins
et des attentes, les choix des investissements pour offrir des services aux
populations ont été orientés de préférence
vers les secteurs économiques parce que créateurs de richesses,
les infrastructures de type social ou économique, le
désenclavement ou certains aménagements pour améliorer la
production agricole. Les autres secteurs du social qui concerne l'appui aux
couches vulnérables ou en difficultés sont relégués
en second plan. Cela se voit aux réservations budgétaires des
cinq (5) communes urbaines de la région de l'est pour le secteur social
dont le taux moyen est de l'ordre de 0,4 % dans la majorité des budgets
communaux.
C'est pourquoi notre démarche se fondera sur le
constat d'une part que les problèmes relevant du secteur de l'assistance
sociale constitue un domaine marginal des pouvoirs publics (étatiques et
communaux) et continuent de ce fait de prendre une ampleur dans la
société. D'autre part en dépit des multiples besoins, les
collectivités ne semblent pas s'engager pour développer des
initiatives en vue d'une réponse satisfaisante.
En raison de l'expansion et la
généralisation de la pauvreté, l'augmentation du nombre de
personnes en besoin d'assistance et le développement de nouveaux
phénomenes, certains partenaires techniques et financiers interpellent
les communes, parfois en s'y investissant, sur la question de
l'intégration des groupes vulnérables et
défavorisés dans le processus de développement local. Il
faut relever toutefois que cet engagement des PTF provient du fait que le
secteur social qui fait l'objet des demandes de financement émanant des
collectivités ne couvre pas l'assistance ou la solidarité envers
des groupes spécifiques.

Aussi, au regard de ce qui précede, deux questions
se posent :
1.

l'insuffisance des ressources explique t-elle le
niveau de prise en charge du social relativement faible en depit des nombreuses
sollicitations qui sont la preuve de l'importance qui doit lui etre accorde
?
2. la mise en place d'un cadre d'intervention dans le
secteur social peut-elle etre une solution a l'amelioration du niveau de prise
en compte par les collectivites des groupes defavorises, vulnerables ou en
difficulte au regard des besoins exprimes par les populations ?
Pour tenter de repondre a ces interrogations nous partons
de l'hypothese suivante en guise de pistes d'investigations :
|