CONCLUSION GENERALE
Ce parcours probablement non exhaustif sur la
question du financement du secteur social nous a permis de jeter un regard sur
un domaine relativement en marge des réflexions et des actions du
développement local.
Nous retenons principalement que la jeunesse de nos
collectivités les prédisposant a des contraintes de plusieurs
ordres, l'insuffisance des ressources financieres constitue l'argument courant
voire permanent face aux sollicitations. Cependant, quoique déterminant
dans toutes les initiatives, le role primordial du facteur financier ne se
révèle pas pour autant si évident que tendent a le montrer
les autorités communales. C'est ainsi que l'hypothese selon laquelle les
difficultés financieres expliquent la faible prise en charge de
l'assistance sociale s'est trouvée peu fondée. Une meilleure
implication des différents acteurs locaux accompagnée d'une
articulation de leurs actions permettrait aux collectivités de lever
certains goulots d'étranglement et même a installer un dispositif
de gestion du secteur de l'assistance sociale.
L'assistance sociale se pose comme un problème
bénéficiant d'une attention en dege des attentes de la part des
pouvoirs publics pour plusieurs raisons :
n Le contexte sociologique africain était
structuré d'antan avec un système de solidarité
opérationnelle a tous les niveaux de la société et de la
naissance a la vieillesse. Progressivement et inexorablement ce système
s'effrite pendant que les alternatives modernes de substitution ne suffisent
pas ;
n L'Etat africain a son départ suite aux
indépendances assurait d'abord des services gratuits qui, par la suite,
sont devenus payant. Les problemes auxquels doit faire face l'Etat se sont
multipliés avec des dimensions largement au-dele de ses
capacités.
n Le contexte de décentralisation transfert
une partie de l'assistance sociale aux nouvelles collectivités peu
outillées et déjà confrontées elles aussi a des
multiples attentes et urgences des populations.
Pendant que ces facteurs sus relevés se
développent les phénomenes sociaux s'amplifient, de nouveaux
fléaux plus aigus apparaissent pour agrandir davantage la demande
d'assistance sociale.
For heureusement, les avis sont partagés sur les
raisons expliquant la place du secteur social par rapport autres domaines
d'intervention. Il apparait qu'une amélioration peut
etre apportée dans la gestion des cas sociaux pour
peu que les autorités publiques en aient la volonté et qu'elles
bénéficient des appuis requis.
L'adhésion quasi unanime de tous les acteurs au
principe d'une stratégie communale d'assistance sociale est un
enseignement assez significatif. Elle releve d'une part le niveau de
sensibilité et de conscience aux problemes sociaux. D'autre part elle
pose la question de l'initiative, de l'impulsion a donner a la question. De
notre avis, comme pour la majorité des acteurs, cela releve simplement
du pouvoir public, donc de l'autorité communale.
Le probleme de l'assistance sociale ne peut cependant
pas etre traité séparément des différentes
questions de la vie communale. Il s'integre plutôt dans la dynamique
globale du développement local. Au même titre que les autres
secteurs, il doit bénéficier de sa part de réflexions qui
impliquent a terme une prise charge a sa dimension par les
collectivités.
Dans cette optique, nous espérons que ce
travail puisse etre utile comme base de réflexion pour
l'amélioration de la prise en compte de l'assistance sociale dans les
options de développement de nos communes. La gestion quotidienne des
urgences ne doit aucunement occulter certaines questions qui, en plus de leur
actualité, prendront certainement de l'ampleur dans un avenir
proche.
Un des reproches récurrents a nos Etats
Africains est l'insuffisance d'approche prospective ou même parfois de
planification. La décentralisation se présente comme une
opportunité a travers les collectivités qui pourraient y apporter
des alternatives. Pour cela l'assistance sociale fait partie des champs
d'investigation propice a l'engagement des conseils communaux.
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