L'armée dans la stabilisation politique d'un état: cas de la RDC( Télécharger le fichier original )par Anicet BOLONGI EKOTO NZOWU Université pédagogique nationale - Licence en sciences politiques 2009 |
3.3. Quelques nouveaux rôles de l'ArméeEn dehors de ce rôle maternel que l'Armée est appelée à jouer dans le développement de la République, la nouvelle Armée a aussi une mission morale à accomplir dans l'édification de la conscience nationale. - Elle constitue un tout très important pour l'unité nationale ; - Elle s'occupe de la formation de la jeunesse que la nation lui confie ; - Elle renferme en son sein tous les groupes ethniques qui constituent la nation sans exclusive. C'est en fonction de ces nouvelles fonctions, différentes des celles de l'Armée coloniale d'occupation que certaines reforment devraient être appliquées au niveau même du recrutement. De la sorte, le soldat de la nouvelle Armée ne devrait pas être cet illustré, recruté dans l'arrière pays marqué par la brutalité à l'endroit de ses concitoyens civils. Il devrait être par contre le « lettré » nationaliste, plein du sens civique que lui-même doit enseigner à la jeunesse (1(*)). L'argument ainsi avancée s'est justifie dans certains pays africains. Ce fut le cas du Mali, de la Guinée et de la Tanzanie où l'adhésion aux principes et aux objectifs du parti national était déterminante pour le recrutement voire même la promotion au sein de l'Armée Nationale.
Au Zaïre du Parti-Etat par exemple, tout le monde était membre du parti dès sa naissance. C'est au sein du parti que tout se faisait, y compris même ce qui concernait l'Armée. Le recrutement, la promotion et même les avantages de toutes sortes se réalisaient par la fidélité aux idéaux du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Dans la phase qui a suivi immédiatement l'indépendance en Afrique, la plupart des dirigeants se sont efforcés d'intégrer les militaires dans leur société, de les faire accepter par leur peuple. Cela était d'autant plus important que les militaires étaient accusés d'être en connivence avec le colonisateur. Ils étaient considérés comme des mercenaires à la solde des colonisateurs ne représentant qu'une force répressive. Ainsi, objectif peut-il être atteint, grâce à son instruction, à sa formation et à sa participation aux efforts de développement socio-économique que déploie l'ensemble de la nation, bref à son intégration dans son milieu social, le soldat de la nouvelle Armée est très important pour sa communauté. Non seulement qu'il doit assurer la protection des frontières nationales, mais il est aussi appelé à se sacrifier pour l'ensemble de la société en luttant contre « les abus et la corruption du pouvoir civil ». * 1 KABONGO MAKANDA, Armée et politique en Afrique au sud du Sahara, PUZ, Kinshasa, 1979, p.35. |
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