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L'armée dans la stabilisation politique d'un état: cas de la RDC

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par Anicet BOLONGI EKOTO NZOWU
Université pédagogique nationale - Licence en sciences politiques  2009
  

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3. A partir de 1982

La crise mondiale, consécutive à la baisse du dollar et à l'envolée des prix du pétrole, finit par précipiter l'économie Zaïroise dans la ruine, cette crise a été due par plusieurs facteurs dont : L'improvisation, l'absence d'une classe économique compétente et le manque d'encadrement de mesures de nationalisation du secteur économique ainsi que la mauvaise politique d'investissement des fonds empruntés.

Bref, l'euphorie du succès économique des années 1970 a été de très courte durée, à la suite des mauvais choix de politique économique et des dépenses non rentables et de prestige.

Sur le plan militaire, ma tournée d'inspection organisée, en 1984, à travers les garnisons de la République, permit au Commandant Suprême de se rendre compte de l'état réel de notre dispositif de défense, le quel affichait un déséquilibre dangereux par rapport au surarmement de certains de nos voisins.

C'est ainsi que, tenant compte de la situation géostratégique particulière de notre Sous-Région, où les menaces étaient tantôt larvées et latentes, tantôt précises mais toujours évidentes, le Président de la République sentit la nécessité pour le pays de jouer pleinement son rôle modérateur dans la région et décida d'engager un vaste plan de réforme, de modernisation et d'équipement des Forces Armées.

Le Ministère de la Défense Nationale, à partir de 1985, sera instruit d'adapter cette politique de défense aux configurations géopolitiques complexes et conflictuelles du moment, de façon à définir les zones de manoeuvre où les actions et le comportement de l'outil militaire de défense auraient eu le plus de chance d'être crédibles, efficients et sécurisants (1(*)).

Les partenaires traditionnels étaient également convaincus, pour des raisons évidentes de géopolitique et de stratégie, de la nécessité pour le Zaïre de disposer d'un outil efficace de dissuasion, pour la paix et la sécurité en Afrique Centrale. C'est ainsi qu'il n'ont pas hésité de nous aider dans la mise en oeuvre de ce projet en nous accordant une assistance fournie, notamment par des coopérants, experts et techniques militaires.

L'aide militaire a également consisté en la formation de nos hommes ici au pays ou à l'étranger ; la fourniture de matériels et équipements militaires, et des prestations de service diverses (transport militaire, remises en condition des matériels...).

C'est dans cet ordre là que la France va nous aider dans l'encadrement de la 31ème Brigade ainsi que dans la mise en oeuvre de la 32ème Brigade Parachutiste, prélude à la création de la Division parachutiste.

La Belgique va se distinguer dans la coopération en matière de formation, par l'envoi d'instructeurs au Groupement des Ecoles Supérieures Militaires ; et également dans l'assistance logistique et dans l'encadrement de la 21ème Brigade d'Infanterie.

La coopération militaire allemande s'attèlera dans le domaine de communications. La montée en puissance de la Division Spéciale Présidentielle (DSP), la redynamisation de la Division Kamanyola et la mise sur pied de la 22ème Brigade d'Infanterie Indépendante a été rendue possibles grâce à la coopération militaire avec Israël.

Dans le cadre des crédits FMS, les USA assuraient l'appui logistique aux unités de la Force Terrestre pour le maintien en état de nos aéronefs militaires.

La 41ème Brigade Commando de Choc a été levée grâce à l'assistance technique et l'encadrement des coopérants militaires chinois. La Chine et la France intervenaient, par ailleurs, dans la maintenance des engins de la 1ère brigade Blindée.

L'Allemagne et, plus tard, l'Egypte nous ont également aidés dans la mise sur pied de la Garde civile, qui était une force paramilitaire bénéficiant de la formation de police judiciaire, des techniques de migration et de contrôle douanier. Elle était destinée à protéger nos frontières, de faire face aux incursions de bandes armées et des s'opposer à toute forme de subversion et de terrorisme.

C'est également pour faite face à cette nouvelle menace qu'est le terrorisme qui prend de plus en plus de l'extension, que le Président de la République avait décidé de la création d'un Service d'Action et de Renseignements Militaires (SARMA), qui avait pour mission de prévenir et de détruire tout noyau de sabotage et de subversion à l'intérieur comme à l'extérieur du pays.

Fort de tous ces atouts, de cette coopération militaire nettement enrichissante et encadrée par des Officiers sortis des meilleures académies du monde, que les FAZ ont joué leur véritable rôle dans la politique de défense et d'influence du pays, en intervenant ici et là en faveur des pays frères africains en difficulté, conformément à la vocation africaine du Zaïre. Leur influence va se maintenir et s'étendre en Afrique grâce également à la coopération militaire Sud-Sud, lorsqu'elles vont ouvrir leurs centres d'instruction et de formation aux armées africaines ; celles-ci se sentaient jusqu'à ce jour solidaires de cette formation commune.

Cependant, pour des raisons économique, financières et mêmes politiques, cette volonté de développement inéluctable et exponentiel des moyens de défense n'a plus été suivie vers la fin de la décennie 80.

En effet, la doctrine militaire de la République a été mise à mal par les bouleversements géostratégiques issus de la fin de la guerre froide et de la chute du mur de berlin.

En effet, il fallut, quelques mois après l'ouverture démocratique, la confusion politique et la crise qui s'en était suivie pour que,subitement, l'on pris conscience de la fragilité des bases de notre politique de défense et pour que devint désormais urgente la nécessité d'un nouveau débat, d'essence critique, sur la réforme de l'armée, des services de renseignements et de notre politique de défense, de manière générale, face au nouvel environnement international caractérisé par la fin de la guerre froide.

Alors qu'elle est fréquemment sollicitée pour des tâches de maintien de l'ordre à la suite des revendications diverses consécutives au discours politique du 24 avril 1990, l'armée, l'armée elle-même est traversée par des problèmes internes graves liés à son statut, aux revendications sociales, à son unité, à sa neutralité et à ses devoirs institutionnels, auxquels le gouvernement ne prête pas suffisamment d'attention. Il s'en suivra pillages, criminalité de toute sortie, tentative de mutinerie...

Par ailleurs, les Forces Armées, la Gendarmerie et la Garde Civile (GACI) ainsi que les SARMA étaient minés par des frustrations diverses dues à une application maladroite et indélicate de leurs statuts, traversés par des clivages antagoniques internes, organiques, structurels ou fonctionnels à base ethnique, idéologique, corporatistes ou autres, rongés par une implosion mal retardée et difficilement étouffée, résultant de la précarité de leurs conditions sociales ; mal encadrés par un commandement préoccupé lui-même par des problèmes de survie, de positionnement, ou déstabilisé par la crainte de limogeage arbitraire, voire d'exactions ou de perte des privilèges acquis...

A tous les niveaux, les Officiers étaient démotivés et avaient perdu le sens du devoir et la volonté de servir la patrie en toute loyauté et abnégation. Le clientélisme, le tribalisme, l'affabulation, la trafic d'influence... autant de maux qui ont sapé la combativité, la bravoure, l'esprit de corps, la discipline, et favorisé la délation, la traîtrise, la désertion, la couardise au sein de l'Armée au crépuscule de la 2ème République... Et, c'est sur ces entrefaites que, le 17 mai 1997, va sonner le glas des FAZ par la prise du pouvoir par les forces de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, « AFDL »... (1(*)).

* 1 AMONDO, E., Op. cit., inédit.

* 1 LtCol DUKU, F.X. et Maj BOSSALE P.E., Op. cit., p.10.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery