2- ETAT DES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES AU BENIN
Les infrastructures jouent un rôle stratégique
dans le processus de développement. Elles contribuent à relier
les agents aux marchés, à réduire les coûts des
facteurs, à améliorer la compétitivité de
l'économie et, à fournir ses services essentiels qui
déterminent la qualité de vie des populations. Elles ont un effet
d'entrainement sur tous les autres secteurs et donc un impact direct sur le
bien-être de l'ensemble de la population. Compte tenu de l'enjeu qu'elles
représentent pour la croissance, le Bénin en a fait un axe
stratégique de la SCRP2.D'après les données de notre
étude, l'investissement dans les infrastructures publiques
s'accroît d'année en
5 Article publié par AFRIQUE AVENIR en Novembre
2009 :La culture de coton délaissée au profit des
céréales au Benin
Analyse de l'impact des investissements en infrastructures
publiques sur la production agricole au Benin
année. Cela insinue que la dotation infrastructurelle du
Benin évolue en fonction des investissements consentis.
2-1- INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT AU BENIN.
Les infrastructures de transport concernent la
réhabilitation et l'entretien du réseau routier en passant par
les pistes rurales, le réseau ferroviaire, les infrastructures
aéroportuaires et portuaires (maritime).
· LE RESEAU ROUTIER :
Les investissements consentis depuis les années 70 ont
permis de construire une infrastructure de transit presque entièrement
bitumée. Les deux corridors nord - sud (entre Cotonou et le Niger d'une
part et le Burkina Faso d'autre part) jouent bien leur rôle
d'intégration régionale. L'axe côtier
Togo-Bénin-Nigeria est également bitumé. Malgré ces
efforts, le Bénin ne dispose pas d'infrastructures routières
suffisantes, qui sont pourtant essentielles au développement des
échanges. En 2007 et 2009, le réseau routier a été
légèrement amélioré. Le réseau routier
national comporte une linéarité totale de 6 076Km qui se
répartit comme suit :
· 7 routes classées Nationales Inter-Etats
totalisant une longueur de 2178 Km,
· 10 anciennes routes classées Nationales pour une
longueur de 1 247 Km et
· 29 nouvelles routes classées Nationales d'une
longueur de 2 651Km (MTPT/INSAE/ TBS, 2009). A ce réseau classé,
s'ajoutent les traversées urbaines de routes nationales d'une longueur
55 Km (villes de Cotonou et Porto-Novo). En 2009, ce réseau comporte 2
078 Km de routes bitumées et 3 866 Km de routes en terre dont 2 651 Km
de routes nouvellement classées. Le point faible du réseau
routier réside aussi dans son manque d'entretien et de l'incivisme de
certains usagers.Le tableau ci-dessous présente une comparaison de
quelques indicateurs routiers dans les régions du Bénin
(MTPT/INSAE/ TBS, 2009).
Analyse de l'impact des investissements en infrastructures
publiques sur la production agricole au Benin
TABLEAU4 : Indicateurs routiers au
Bénin en 2009
Indicateurs
routiers
Régions
|
Longueur
de route
(km)
|
Densité routière (km pour 10000 habitants)
|
Densité routière (km/km2)
|
Indice
d'état du
réseau routier(%)
|
Alibori-Borgou
|
1497,17
|
9,6
|
0,03
|
|
Atacora-Donga
|
1641,78
|
14,5
|
0,05
|
|
1378,97
|
7,5
|
0,42
|
|
470,40
|
4,2
|
0,12
|
|
529,36
|
3,7
|
0,12
|
|
426,93
|
3,0
|
0,02
|
|
5944,59
|
7,0
|
0,05
|
76
|
|
Source : MTPT/INSAE/ TBS, 2009
A la lecture du tableau, nous constatons que la région
de l'Atacora-Donga dotée de la densité routière par
habitants la plus élevée (14,5) a une faible densité
routière par superficie(0,05) alors que celle de L'Atlantique-Littorale
dotée d'une faible densité routière par habitants(7,5) a
la plus forte densité routière par superficie (0,42).Ce fait nous
montre que bien que l'Atlantique-Littoral soit doté d'importante
linéaires de routes bitumées et en terres, les habitants de cette
région sont toujours dans le besoin. L'indice d'état du
réseau routier montre que la qualité des routes au niveau
national est bonne.
· LES PISTES RURALES :
Elles constituent le principal réseau de collecte et
d'évacuation des produits agricoles. Le désenclavement des zones
rurales revêt donc une grande importance sur le plan économique,
social et politique. Cependant, le réseau des pistes rurales est encore
insuffisant. Sur un linéaire de plus de 25575 km de pistes
inventoriées, seul un réseau de 7827km de pistes a
été aménagé à ce jour dont 1075 km
effectivement entretenues (MTPT/INSAE/ TBS, 2009). Le linéaire de pistes
rurales aménagées ou réhabilitées dans le conte de
l'année 2009 s'est chiffré à
Analyse de l'impact des investissements en infrastructures
publiques sur la production agricole au Benin
1208,615Km pour un objectif de 2000Km. Cette faible
performance provient des difficultés de mobilisation des recettes
publiques liées à la crise économique et financière
internationale. (Rapport d'avancement SCRP 2).
· LE RESEAU FERROVIAIRE :
Le réseau ferroviaire comprend une voie
métrique unique entre Cotonou et Parakou (438 km).Cependant, la voie et
le matériel roulant sont en mauvais état au point que
l'exploitation de la ligne est partiellement paralysée. Depuis
l'achèvement de la route Cotonou-Parakou, les modes ferroviaire et
routier sont en forte concurrence dans ce corridor. D'ailleurs, la
quantité de marchandises transportées par voie ferroviaire a
énormément diminué en 2009 (36 553 tonnes) par rapport
à 2000 (155 597 tonnes) (INSAE/ TBS, 2009).La reforme globale qui s'est
faite a permis de donner un nouveau souffle au réseau ferroviaire. Elle
comprend la réhabilitation du réseau ferroviaire, l'acquisition
de nouveaux matériels (trois locomotives, un moteur neuf, un moteur
réhabilité, des wagons...) et la mise en concession de l'OCBN.
Cette reforme a permis un embranchement de 2,5Km jusqu'à PLM
Alédjo, une réhabilitation de la liaison Cotonou-Porto-Novo et
Cotonou-Parakou. (Rapport d'avancement SCRP 2).
· LE DOMAINE AEROPORTUAIRE:
Le Bénin dispose d'un seul aéroport de classe
internationale situé à Cotonou. Sa piste d'atterrissage et de
décollage d'une longueur de 2 400 m est insuffisante pour accueillir
aisément certains types d'avions gros-porteurs. Les possibilités
de son allongement sont limitées. Jusqu'en 2007, il n'existait que six
(06) pistes d'atterrissage et un (01) aérodrome secondaire (Parakou)
dans le pays. Le transport aérien domestique n'existe pas actuellement.
Les travaux réalisés dans le cadre de l'organisation du sommet de
la CEN-SAD en juin 2008 à Cotonou, ont permis de porter la
capacité d'accueil de l'Aéroport International Cardinal Bernardin
GANTIN de Cadjèhoun de 09 postes à 23 postes d'avions. Par
ailleurs, la
Analyse de l'impact des investissements en infrastructures
publiques sur la production agricole au Benin
construction d'un second aéroport de classe
internationale est en cours à Tourou dans le département du
Borgou. (INSAE/ TBS, 2009).
· LE DOMAINE PORTUAIRE ET FLUVIO-LAGUNAIRE
:
Le Port de Cotonou joue un rôle important dans
l'économie béninoise, mais sa capacité actuelle ne
répond pas à la demande car, le volume du trafic augmente de jour
en jour. Le trafic maritime en termes de trafic total des marchandises en
tonnes métriques est de 600 698 365 en 2009 contre 203 073 490 en 2000,
soit plus du double du trafic observé en 2000.Cependant, pour rendre le
port autonome de Cotonou compétitif, d'énormes reformes ont
été engagées dans ce sous secteur. Au vu de celles-ci, il
est à noter: le prolongement de l'épi d'arrêt de sable ; la
construction des deux quais sud sur financement du MCA, du terminal à
conteneurs par le Groupe Bolloré, de plusieurs voies d'accès
à l'intérieur du port. Le renforcement du réseau
d'éclairage et d'électricité, la mise en place d'un
système de vidéo surveillance, le contrôle des
accès, la radiocommunication et la lutte contre l'incendie. Ces
infrastructures vont augmenter la capacité d'accueil du Port de Cotonou
et contribueront non seulement à sécuriser l'enceinte portuaire
mais également à réduire les temps d'attente en rade et
à quai des navires. Quant au sous secteur fluvio-lagunaire, bien que des
potentialités existent pour désenclaver des zones pour la
promotion du tourisme et même peut être aussi pour
développer un système de transport public près de Cotonou,
le transport fluviolagunaire n'est pas développé au Bénin.
(Rapport d'avancement SCRP 2).
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