II.2.2. Améliorations méthodologiques
apportées aux indicateurs de développement humain : le nouvel
IDH
L'indice de développement humain (IDH) reste une mesure
globale du progrès dans trois dimensions : la santé,
l'éducation et le revenu. Cependant, en 2010, l'espérance de vie
à la naissance demeure mesure toujours l'aptitude d'un individu à
jouir d'une vie en bonne santé. Dans la dimension du savoir par contre,
la durée moyenne de scolarisation remplace le taux
d'alphabétisation, et le taux brut de scolarisation est reformulé
en durée attendue de scolarisation. La durée moyenne de
scolarisation fait l'objet d'estimations plus fréquentes pour un plus
grand nombre de pays et permet de faire une distinction entre les pays, tandis
que la durée attendue de scolarisation s'inscrit dans le recadrage de
cette dimension, en termes d'années. Pour mesurer le niveau de vie, le
revenu national brut (RNB) par habitant remplace le produit intérieur
brut (PIB) par habitant.
Concernant la méthode utilisée pour
agréger les trois dimensions, le RMDH 2010 a opéré un
changement essentiel : l'utilisation de la moyenne géométrique
(qui mesure la valeur typique d'un ensemble de nombres). De ce fait, l'IDH de
2010 représente la moyenne géométrique des indices des
trois dimensions. Une performance médiocre dans une dimension quelconque
est maintenant directement réfléchie dans l'IDH, et il n'y a plus
de substituabilité parfaite à travers les dimensions. La pratique
qui consiste à utiliser le logarithme népérien du revenu
est maintenue.
La première étape consiste à créer
des sous-indices pour chaque dimension. Il s'agit de définir des valeurs
minimales et maximales qui permettront de convertir les indicateurs en indices
compris entre 0 et 1(Tableau 2). Après avoir établi les valeurs
maximales et minimales, on calcule les sous-indices comme suit :
Indice dimensionnel = Valeur maximale -- valeur
minimale
Valeur utilisée -- valeur
minimale
|
. (1)
|
Problématique de la désagrégation des
indices de développement humain : méthodologie et application
au cas du Bénin
|
2011
|
|
|
Pour l'éducation, on utilise l'équation (1) pour
chacun des deux souscomposants, puis on calcule la moyenne
géométrique des indices résultants. Finalement on applique
de nouveau l'équation (1) à la moyenne géométrique
des indices, en utilisant 0 comme valeur minimale, et comme valeur maximale, la
valeur la plus élevée des moyennes géométriques des
indices obtenus pour la période à l'étude. Cette
méthode revient à appliquer directement l'équation (1)
à la moyenne géométrique des deux sous-composants. Chaque
indice dimensionnel servant d'indicateur des capabilités dans la
dimension correspondante, la fonction permettant de convertir le revenu en
capabilités est susceptible d'avoir une forme concave (Anand et Sen
2000c). Dans le cas du revenu, on utilise donc le logarithme
népérien des valeurs minimales et maximales utilisées.
IDH = (ILongévité 1/3.
Instruction 1/3. IRevenu 1/3)
Tableau 2 : Valeurs maximales et minimales pour l'IDH
2010
Dimension
|
Valeur maximale constatée
|
Valeurs minimales
|
Espérance de vie
|
83,2 (Japon, 2010)
|
20
|
Durée moyenne de scolarisation
|
13,2 (États-Unis, 2000)
|
0
|
Durée attendue de scolarisation
|
20,6 (Australie, 2002)
|
0
|
Indice de scolarisation combiné
|
0,951 (Nouvelle-Zélande, 2010)
|
0
|
Revenu par habitant (en PPA en $)
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108,211
(Émirats arabes unis, 1980)
|
163 (Zimbabwe,200 8)
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Sources : Rapport sur le développement humain
2010.
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