V-3-2 Que devenaient les ouvriers après la
construction ?
Après la construction des temples commémoratifs,
les ouvriers avaient été appelés pour d'autres
constructions. L'interdiction de construire en dure était levée
par Ranavalona II, en 1868. Depuis, les bâtiments en pierre ou brique se
multipliaient sur la haute ville et même dans l'enceinte de la vieille
cité. Selon Delahaigue-Peux1, les ouvriers qui ont
été formés par les missionnaires britanniques dans la
taille de la pierre avaient participé au revêtement en pierre du
palais de la reine. Cette construction (1869-1875) se déroulait en
même temps que celle de Faravohitra et Ampamarinana. Le temple du palais
était également construit en cette année. Ceci peut
expliquer l'accaparation des ouvriers corvéables par l'Etat.
Après ces constructions, de nouveaux édifices religieux et
d'autres communautés s'implantaient dans la ville. Les Anglicans
s'installaient aussi dans la capitale. En 1883, la première pierre
était posée. Les mêmes ouvriers que ceux des temples
commémoratifs y travaillait. Un passage dans les travaux de recherche
d'Andriambelosoa affirmait que « évidemment, les travailleurs
Malagasy ont été formés par les missionnaires de la L.M.S.
Ils avaient déjà 35 année d'expériences depuis la
construction d'Ambatonakanga ».
Ainsi, les corvéables Malagasy, après la
construction des temples commémoratifs, oeuvraient dans des travaux de
constructions que ce soit des bâtiments civils ou religieux. Concernant
les Masombika, un traité sous Ranavalona II les avait
libérés de l'esclavage. L'apprentissage de ces ouvriers au nombre
fort restreint était de lourdes tâches pour les missionnaires. Qui
étaient-ils ? Les identités des initiateurs de nouvelles
techniques de construction méritent amplement d'être connues.
1 DELAHAIGUE-PEUX op.cit. 1996
V-3-3 Qui étaient les initiateurs des techniques
?
Puisque l'idée de construction des « Memorial
Churches » était conçue par Ellis, un missionnaire
Britannique, ceux qui vont construire les temples les étaient
également. Nous allons en savoir d'avantage sur ces missionnaires
à la fois révérends, architectes et ingénieurs.
V-3-3-1 Cameron (J.)
Il figure parmi les principaux noms de missionnaires qui
avaient appris aux Malagasy les nouvelles techniques de construction. Il
remplaçait Brooks (T.), un autre missionnaire mort du paludisme, une
maladie tropicale. Dès son arrivée dans la capitale en 1826,
Ingahikama avait ouvert des ateliers pour y enseigner les techniques
de constructions. Il apprenait aux Malagasy la charpenterie (ouvrage bois) ; la
taille de la pierre et le façonnage de la brique1 en terre
battue. Dès 1827, Cameron initiait aux apprentis-ouvriers à
utiliser la pierre dans les fondations des maisons, en dehors de la
cité. Il découvrait pour la première fois la pierre
à chaux et apprenait son extraction. Cameron construisait le toit et la
tête du temple d'Ambatonakanga, avec Sibree. C'était lui qui avait
surveillé la construction du temple de Faravohitra avec le plan
dessiné par Robin en Angleterre. Toujours avec Sibree, il surveillait la
construction d'Ampamarinana. Le revêtement en pierre du palais de la
reine figure aussi parmi ses travaux.
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