1.4. CATEGORIES D'ELEMENTS DU PAYSAGE
1.4.1. Tache, corridor et matrice
Dans un des textes fondateurs de l'écologie du paysage,
Forman & Godron (1981) ont proposé une distinction entre les
différents éléments que l'on peut distinguer dans un
paysage (figure 3). La matrice est l'élément dominant, il est le
type ou classe (ensemble des tache ayant des caractéristiques similaires
pour le processus considéré, le plus répandu et le moins
fragmenté (Iorgulescu & Schalaepfer, 2002) englobant en son sein des
taches (bosquets, habitation) et des corridors, éléments
linéaires résultant généralement des
activités humaines. L'ensemble des taches constitue une mosaïque et
l'ensemble de corridors, un réseau. Au sein des taches (et des
corridors), on peut distinguer une lisière qui a de très fortes
interactions avec la matrice ou les taches voisines, et un milieu
intérieur dans lequel les interactions sont très faibles ou
nulles. Plus les taches sont allongées, plus le ratio
lisière/intérieur est élevé.
Fig 1.3 : Les catégories d'éléments
du paysage. La structure du paysage peut être représentée
comme un ensemble de tâches, éventuellement liées par des
corridors. La structure englobant ces deux catégories est appelée
la matrice, qui constitue « l'arrière-plan » du paysage.
D'après Forman & godron (1986).
Les habitats corridors peuvent dans leur forme, leur couvert
végétal, leur disposition dans l'espace, produire des conditions
du milieu hétérogène. Leur utilisation par les petits
mammifères dépendra donc des modalités et des
potentialités de réponses des différentes espèces
à cette hétérogénéité. En facilitant
les mouvements entre taches et en fournissant des habitats
supplémentaires, ils seraient donc des éléments essentiels
pour le maintien des populations à l'échelle des paysages
(Paillat & Butet, 1994).
Bennett (1990) distingue pour les petits mammifères trois
types de mouvements à travers les corridors (figure 4).
Fig 1.4 : Représentation schématique des
trois mécanismes par lesquels les corridors facilitent la
continuité entre population dans les habitats en tâches : a-
mouvement direct par un individu, b- mouvement d'un individu, ponctué
par des pousses, c- flux de gènes à travers une population
résidence reproductrice dans le corridor.D'après (Bennet,
1990).
1.4.2. Concepts d'écotone et types
Etymologiquement, le mot écotone est grec, il est
composé d'oikos, maison et tonos, tension. Un
écotone est une zone de transition écologique entre deux
écosystèmes. Par exemple, le passage de la savane à la
forêt. Selon les auteurs (Clements, 1905 ; Odum, 1971 ; Shelford dans Di
Castri, 1981 ; Wiens et al, 1985 ; Risser, 1989, Baudiere et
Gauquelin, 1990 ; Kolasa & Zalewski, 1995) on distingue trois principales
approches de l'écotone :
- L'approche descriptive de l'écotone
;
- L'approche fonctionnelle de l'écotone ;
et
- L'approche dynamique de l'écotone.
Se référant à Naiman & Decamps (1991)
dans Iyongo (2008), trois principaux types d'écotones se distinguent
:
> Les lisières : ce sont des limites
entre les formations forestières et les formations
herbacées ou les landes. Cas de notre étude dans
la Reserve Forestière de Masako ; > Les limites supra
forestières (tilberline) : ce sont des zones où l'arbre
peu à peu,
cède la place à une végétation
uniquement herbacée ;
> Les ripisylves : elles se
définissent comme étant des écotones terre-milieux
aquatiques.
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