1.3. PATTERN/PROCESS PARADIGM
1.3.1. Fonctionnement d'un écosystème
Au sein d'un écosystème, la dynamique de chaque
individu est fortement influencée par les interactions entre cet
individu et les autres éléments de l'écosystème
(Begon et al, 1990). Ainsi pour un peuplement forestier, la structure
spatiale joue un rôle clé dans sa dynamique. Elle décrit
les relations de voisinages entre les individus et prend en compte autant les
dimensions des individus que les relations spatiales entre les individus
(Bouchon, 1979). Elle détermine en particulier l'environnement local
autour de chaque arbre et donc ses conditions de croissance (Goreaud, 2000).
Cet environnement local modifie l'expression des processus naturels comme la
croissance, la mortalité et la régénération du
peuplement. Inversement, ces processus naturels modifient à leur tour la
structure spatiale, qui peut aussi être influencée par des actions
anthropiques (Barot et al, 1999 dans Ngo Bieng, 2004).
1.3.2. Processus et structure spatiale d'un paysage
L'importance de la structure spatiale des
écosystèmes paysagers pour éclairer les processus
écologiques est reconnue par la communauté écologique
(Fortin, 2002 in Bogaert & Mahamane, 2005).
Chaque système écologique est
caractérisé par une interdépendance de trois
éléments clés : sa configuration, sa composition et son
fonctionnement. Un changement d'un élément aura
des répercutions sur les deux autres. Si la structure spatiale d'une
composante paysagère change, par exemple suite à la
fragmentation d'une zone forestière, les processus de migration
des populations qui utilisent cette forêt comme habitat changeront
également. En plus, si l'écosystème
considéré est fragmenté, la composition du paysage
connaîtra une dynamique, 15
car les zones initialement couvertes par la forêt seront
remplacées par une autre classe d'occupation du sol (Bogaert &
Mahamane, 2005).
En analysant les structures du paysage et leur dynamique, des
déductions utiles au sujet des processus (écologiques)
fondamentaux peuvent être faites, et vice versa (Bogaert et al,
2004). Cela est connu sous le terme « pattern/process paradigm >> et
est une hypothèse centrale de l'écologie du paysage, aussi
souvent définie pour cette raison comme « une branche de la science
développée pour étudier les processus écologique
dans leur contexte spatial >>. (Antrop, 2001 ; Stine & Hunsaker, 2001
in Bogaert & Mahamane, 2005).
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