Chapitre I :
GENERALITE SUR LE MANAGEMENT DES RISQUES
I.1 HISTORIQUE
Le risque est inhérent à l'entreprise et
constitue même son essence. Historiquement,. Au XVII siècle les
philosophes et les moralistes englobaient le risque dans la notion de prudence.
La notion de risque a été introduite dès que les
probabilités ont été développées au XVIII
siècle .Le progrès scientifique et le développement
technologique ont accru les risques liés au développement
industriel et humain cette ère a vu la naissance de la notion de gestion
des risques. Les organisations ont développé des méthodes
et des moyens pour faire face à l'irréparable.
les années 1990 marquent le début d'un
rapprochement des aspects qualité, sécurité,
Santé et protection de l'environnement. Enfin
l'avènement de l'ère de la mondialisation
associé à l'émergence d'une
société d'information entraine l'entreprise dans un environnement
instable et mouvant source de risques nouveaux.
I.2 DEFINITION ET TYPOLOGIE
La notion de risque, couramment utilisé dans la vie
quotidienne se révèle complexe et a évolué au fil
du temps .elle est approchée différemment selon les domaines et
les spécialités .Ainsi le mot risque revêt une
signification différente pour l'épidémiologiste, le
spécialiste de l'environnement, l'assureur, l'ingénieur de la
sureté du fonctionnement, le soignant ou le cadre de direction .le
gestionnaire l'associe au terme de vulnérabilité.
Néanmoins, quelle que soit la définition la
notion du risque est toujours associée aux notions de
probabilités, dommages, événements indésirables
et/ou redoutés, gravité.
La définition retenue ici est celle du document de
L'ANAES : « situation non souhaitée ayant des
conséquences négatives résultant de la survenue d'un ou
plusieurs événements dont l'occurrence est
incertaine. »
Classification des risques
I.2.2.1 PAR ORIGINE
Les risques selon leur origine peuvent être
regroupés en deux catégories
Ø Le risque interne
Les risques internes peuvent être divisés comme
suit:
· risques stratégiques
· risques opérationnels
· risques financiers
1.3.1 Risques stratégiques Les
risques stratégiques réclament une attention particulière.
Les altérations d'une valeur d'entreprise, exprimées par le cours
de l'action, peuvent être attribuées à plus de 50% aux
risques stratégiques, selon le cabinet de conseil Oxford
Metrica.
En principe, on parle de risques stratégiques hors
risques financiers ou opérationnels. Ils comprennent non seulement des
erreurs de gestion classiques en rapport avec la palette de produits et le
positionnement de l'entreprise, mais aussi les coopérations et fusions
et acquisitions ainsi que la technologie.
Portefeuille de
produits Un portefeuille de produits optimal devrait être
organisé de telle sorte que le risque soit minimisé pour le gain
demandé, mieux, que les prévisions de bénéfice
soient maximisées pour une prise de risque déterminée. Le
but est d'orienter les ressources là où les perspectives de
marché sont particulièrement bonnes.
· Le risque principal consiste à investir dans les
mauvaises branches ou dans les mauvaises unités de l'entreprise. Les
problèmes surviennent également quand le potentiel de produits
individuels est mal estimé. Ainsi, des produits avec une forte
croissance de marché (stars) appellent également de grands
investissements quand la part de marché est déjà haute. Il
s'agit ici de défendre les parts de marché. À l'inverse,
les investissements devraient être réduits pour les produits
bénéficiant d'une forte part de marché (vaches à
lait) mais avec une faible croissance.
C'est notamment dans le domaine
de l'export que se pose la question de la gestion des produits prometteurs
(points d'interrogation) dans un marché. À ce stade, une analyse
minutieuse de chaque pays acheteur s'avère nécessaire.
· Risques opérationnels Les
risques opérationnels se réfèrent aux dangers
inhérents au fonctionnement de l'entreprise. Ils surgissent suite
à un développement de l'entreprise défectueux, à
des failles dans le système, des défaillances humaines ou
à la suite d'influences externes. Contrairement aux risques financiers,
les risques opérationnels sont difficilement mesurables. Par
conséquent, les entreprises ont plutôt tendance à
négliger cette catégorie de risque, alors qu'une estimation et
une analyse d'indicatifs précoces pourraient souvent prévenir des
incidents lourds de conséquence.
Procédures Les fautes dans les
procédures d'entreprise conduisent à des manquements dans la
production, à des lacunes dans les contrôles et, dans le pire des
cas, à des pertes massives. Un exemple: la contamination d'une
denrée alimentaire par une substance indésirable, comme des
restes d'arachide. Cela peut se produire quand différentes
denrées alimentaires sont fabriquées sur la même
chaîne de production et que le processus de nettoyage lors du changement
de produit n'est pas correctement respecté. Pour le secteur de services,
le cas du trader Jérôme Kerviel est exemplaire: en raison de
mécanismes de contrôle défaillants, Kerviel a fait perdre
des milliards à son employeur, la Société
Générale. Dans le domaine des exportations, le processus de
transport notamment doit être considéré comme un risque.
Dans tous les processus de risque, un système de reconnaissance
précoce, semblable au système Airproxes dans le domaine de
l'aviation, peut désamorcer des fautes potentiellement lourdes avec un
coût limité. C'est ainsi que des situations potentiellement
dangereuses pourront être repérées, avant qu'une
catastrophe ne se produise.
Risques financiers En ce qui concerne le
financement, les mêmes, classiques dangers menacent les entreprises
d'exportation comme celles du marché intérieur: les
problèmes de liquidité, les risques liés au crédit
et une rentabilité faible. Mais il nous faut aussi évoquer les
fluctuations monétaires et les prix des matières
premières.
Problèmes de liquidité
Même des carnets de commande pleins ne garantissent pas la
survie d'une entreprise. Si l'argent manque pour un minimum vital durable, la
faillite menace. Un budget aussi réaliste que possible ainsi qu'un flux
de trésorerie minutieux aident à prévenir les mauvaises
surprises. Le flux (amortissement + bénéfice net) doit au moins
couvrir l'amortissement, de façon à ce que la substance de
l'entreprise soit maintenue. Sans gains, une entreprise se retrouve dans
l'incapacité de rembourser un capital étranger ou d'effectuer des
investissements. Les problèmes de liquidité sont directement
liés aux risques liés au crédit.
Risques
liés au crédit Les banques, mais aussi les
entreprises de production ou les prestataires de services sont sujet aux
risques liés au crédit, dans la mesure où eux aussi
offrent à leur clientèle un crédit de fournisseur,
à l'exception des entreprises qui exigent un paiement anticipé.
La meilleure planification de liquidité s'avère inutile quand les
clients paient leurs factures trop tard - ou pas du tout.
Les
organisations de recouvrement avertissent du fait que des PME jeunes,
notamment, créditent souvent leurs clients de forts montants sans
vérification préalable. De plus, elles attendent trop longtemps
après la relance avant d'envisager des poursuites judiciaires. La
situation s'est envenimée avec la crise financière, et le profil
payeur est plus mauvais que jamais en Suisse.
Des entreprises actives
à l'étranger sont particulièrement menacées de
devenir les victimes de retards de paiement ou de pertes. Selon un sondage
réalisé par la compagnie d'assurance-crédit Astradius, les
pays émergents ainsi que les pays d'Asie en plein boom, mais aussi
l'Espagne, comptent parmi les plus mauvais payeurs.
Rentabilité faible Par rentabilité,
on entend le rapport entre le capital investi et les gains. Si le retour sur
l'ensemble des capitaux tombe trop bas, le danger court que le capital
étranger ne rapporte pas d'intérêts dans les délais
ni ne puisse être remboursé et que l'argent nécessaire
à l'investissement manque.
Ø Le risque externe
Risques du marché Par risques du
marché, on entend les dangers des marchés pertinents à
l'entreprise, essentiellement les débouchés. La dépendance
à des clients particuliers est ici particulièrement
problématique, soit le cumul de risques. Mais il existe d'autres
risques: le marché du travail, qui doit fournir un personnel
qualifié pour l'activité de l'entreprise, et le marché
d'approvisionnement, où, notamment, la dépendance aux
matières premières représente un danger pour l'entreprise.
Enfin, avec la crise financière, l'importance des marchés
financiers a augmenté. Le resserrement des crédits a
compliqué davantage l'obtention de capitaux étrangers par les
entreprises.
Les risques de régulation La
stabilité politique est cruciale pour le succès d'une entreprise,
que ce soit pour le marché d'approvisionnement ou le marché de
débouchés. En effet, dans le pire des cas, un embargo sur les
livraisons ou une baisse des commandes sont à craindre. De plus, les
restrictions à la concurrence en matière de règlementation
d'importation ou douanière sont à prendre en compte.
Risques économiques Dans le domaine
des exportations, la situation conjoncturelle des marchés
concernés est certes cruciale au succès de l'entreprise, mais la
situation de concurrence est tout aussi importante. Rappelons que des
problèmes tels qu'une capacité de production insuffisante ou
d'exportation. une clientèle de mauvais payeurs font partie des dangers
potentiels pour une entreprise
I.2.2.2 PAR NATURE
Il existe quatre types de risques selon la nature :
> Le risque inhérent : Pour OBERT (1995), c'est le
risque qu'une erreur significative se produise compte tenu des
particularités de l'entreprise révisée, de ses
activités, de son environnement, de la nature des comptes et de ses
opérations. Le risque inhérent d'une entreprise correspond dans
son ensemble à la probabilité selon laquelle ses résultats
se développent de manière imprévisible. C'est le risque
lié au secteur d'activité de l'entreprise ; ce risque ne
dépend pas du dispositif de contrôle mis en place par
l'entreprise.
> Le risque de non contrôle : Pour OBERT (1995), c'est
le risque que le système de contrôle interne de l'entreprise ne
prévienne pas ou ne détecte pas de telles erreurs. C'est le
risque lié aux insuffisances du dispositif de contrôle mis en
place au sein d'une entreprise.
> Le risque de non détection : C'est le risque
résiduel après le passage de l'audit interne. Ce risque est du
soit à une mauvaise interprétation des conclusions d'une mission
d'audit, soit à une insuffisance d'investigation lors des travaux
d'audit.
> Le risque résiduel : C'est le risque qui subsiste
après l'application des politiques de maîtrise des risques.
I.2.2.3 PAR NIVEAU
Selon le niveau du risque, on distingue trois types de risques
:
> Le risque potentiel : C'est un risque commun à toutes
entreprises qui est susceptible de se produire si aucun contrôle n'est
exercé pour l'empêcher ou le détecter et corriger les
erreurs qui pourraient en résulter. Ce risque est identifié
à partir des guides professionnels et de l'expérience de
l'auditeur.
> Le risque matériel : C'est un risque qui s'est
déjà matérialisé dans l'entreprise et son impact
doit être évalué afin de définir une politique
efficace pour sa maîtrise.
> Le risque possible : C'est le risque potentiel contre lequel
une entreprise donnée ne s'est pas dotée de moyens pour le
limiter ou le détecter et le corriger. Ce risque est identifié
à toutes les étapes de la mission par les diligences mises en
oeuvre par l'auditeur.
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