CONCLUSION GENERALE
L'objectif principal de cette étude est d'identifier
les contraintes à la participation des communautés dans le cadre
de la professionnalisation de l'exploitation et de la gestion des ouvrages
d'hydraulique rurale à travers le projet KfW8 à Kaouara et
N'déou, en vue de proposer des actions rectificatives. Pour atteindre
cet objectif, une hypothèse a été formulée et se
traduit en ces termes : « L'ineffectivité de la
participation attendue des communautés dont les indicateurs sont les
difficultés de recouvrement des quotes-parts, la participation
différenciée des genres et les conflits communautaires autours
des ouvrages est portée par les jeux de pouvoirs autour des ouvrages
excluant les acteurs moins dotés en ressources».
Pour tester cette hypothèse, nous avons opté
pour une étude à la fois qualitative (entretiens semi-directifs
et interviews) et quantitative (questionnaires). Cette collecte de
données s'est faite auprès des CLC, des associations de femmes et
de jeunes, d'infirmiers, des chefferies de village, de l'ensemble des
fontainiers et d'un échantillon de 200 ménages sur l'ensemble des
deux localités objet de cette étude.
Sur la base des résultats obtenus, nous pouvons
affirmer que l'hypothèse de départ est vérifiée. En
effet, au terme de cette étude, il s'avère effectivement qu'il
existe plusieurs contraintes liées à la participation
communautaire, notamment les difficultés de recouvrement de la
quote-part, la participation différentiée des genres, et
l'émergence de conflits communautaires autours des ouvrages.... Autant
de difficultés faisant craindre à un retour à la case
départ, c'est-à-dire une inefficacité des actions
menées en faveur de la participation des communautés.
Malgré ces contraintes sérieuses, l'espoir reste
permis, car comme l'indique l'Imam de la mosquée centrale de
N'déou : « Au départ, avec l'installation des moulins,
les femmes trouvaient inconcevable de payer pour faire piler leur maïs
dans ces endroits. Aujourd'hui, toutes les femmes font piler leur maïs
dans les moulins ». Cet exemple des moulins pour dire que le
changement de comportement favorable à une meilleur implication des
populations, certes n'est pas vécu immédiatement, mais
s'opérera progressivement, car comme le souligne monsieur TRAORE
Nayeregue (Cultivateur, N'déou) : « Le projet est
comme une femme que tous les hommes convoitent. Si vous avez la chance de
l'avoir en mariage, que feriez-vous ? Comment vous sentiriez-vous ?
Heureux bien sûr ! Seulement, il faut l'entretenir pour qu'elle
reste comme au premier jour ».
Il appartient donc aux populations -avec le concours de
l'ONEP- de s'impliquer davantage dans le projet et de veiller à
l'entretien de leur système afin qu'il reste comme au premier jour.
|