D / Hypothèses de travail
- Le prix d'un camion de sable est fonction de la distance et de
l'accessibilité de la zone de construction.
- L'exploitation et la commercialisation du sable ne sont
soumises à aucune restriction de la part de l'Etat.
- Le réseau routier défectueux et insuffisant ne
permet pas un meilleur convoiement du sable.
- Le désengagement de l'Etat dans l'exploitation du sable
de mer confiée à UTRANSAM3 permet un meilleur suivi
des activités sur le littoral par ce dernier.
E / La revue de la littérature
De tout temps considéré comme moteur de toute
intégration socio-économique, le domaine des transports n'est pas
un terrain nouveau pour la recherche. Nombreux sont les ouvrages aussi riches
et diversifiés selon les approches qui ont abordé le sujet des
transports. En vue de mieux nous fixer dans nos recherches, nous nous sommes
donc inspirés de ce qui a été déjà fait dans
le domaine.
Ainsi WOLKOWITSCH M. (1982), qualifie les transports d'«
activité
fondamentale » pour la survie des individus et des Etats
car, ils permettent d'assurer le déplacement des personnes et
l'acheminement des biens. Il relève en outre avec pertinence le
rôle primordial des transports dans l'implantation des industries et la
migration des biens de consommation tant en milieu rural qu'urbain.
3 La zone d'influence de ce syndicat se limite
uniquement au littoral. Il n'intervient pas dans l'exploitation des
carrières de la périphérie.
Pour RITTER J. (1971), les transports en plus d'être un
fait géographique puisqu'ils impliquent la notion d'espace
(préoccupation première du géographe) sont avant tout un
fait économique. Il affirme à cet effet que : << les
transports constituent un élément géographique de
première importance qui concrétise l'emprise de l'homme et des
systèmes économiques sur l'espace ». S'inscrivant dans cette
même logique, BOURRIERES P. (1964) précise que les transports sont
indispensables et présents même dans le domaine de l'informatique.
Il affirme à cet effet que : << il n'est pas jusqu'au commerce le
plus abstrait et le plus moderne tel que celui pratiqué dans les bourses
de finances où la marchandise n'est pas directement en cause, qui ne
suppose au moins un transport d'information ».
HAMBIKE K.K. (1999), a montré dans son mémoire
l'importance des transports dans toutes les activités économiques
notamment celles de la Brasserie du Bénin (B.B.). Celle-ci a mis en
place un circuit de distribution très performant qui lui permet de
répondre aux besoins sans cesse croissants dans presque toutes les
localités de la Région des Savanes. Il estime en fait dans le
même ouvrage à la page 57 que << si la bonne organisation de
l'offre du transport de bières et boissons gazeuses a pu permettre une
fluidité dans la distribution et une desserte de la ville de Dapaong et
l'ensemble de la région, il demeure qu'elle est très loin de se
soustraire au poids du mauvais état des rues qui freine, un tant soit
peu, son bon déroulement ».
ASSOTI K. (2000), a pour sa part montré dans son
mémoire : << Transport et commercialisation du charbon de bois
dans la Préfecture du Golfe : cas du canton d'Agoényivé
», comment le manque et le mauvais état des quelques routes de
desserte influencent négativement l'acheminement du charbon de bois des
zones de carbonisation (brousses) aux points de stockage (Blitta par exemple)
où attendent déjà les acheteurs venus des villes. Il fait
aussi cas de la concurrence qui existe entre la route et le rail, laquelle
concurrence est en faveur de la route. S'inscrivant dans la même logique,
AGBERE S. (2006) fait cas dans son mémoire du bien fondé du
bitumage de la route Sokodé-Kabolé qui a facilité
ainsi le transport et la commercialisation du charbon produit
à Bago, Koussountou et Tchamba. Il affirme de ce fait à la page
87 que << De nos jours avec le bitumage du tronçon Sokodé -
Kabolé, les transporteurs de Kabolé et Koussountou passent par
Tchamba - ville pour joindre la route nationale N° 1 à partir de
Sokodé ». Cette présente étude se propose de montrer
à cet effet que les routes de desserte sont indispensables au transport
et à la distribution du sable dans la Préfecture du Golfe surtout
que la périurbanisation a pris des proportions considérables, il
y a de cela plus de trois décennies.
TAPIA C. dans << Les délocalisations
internationales » explique clairement que la distance n'est plus un
obstacle dans le transport des marchandises et elle n'influence plus pour
autant la fixation des prix. Il affirme à cet effet qu'<<
actuellement, une tonne de céréales traverse l'Atlantique pour le
même prix qu'une course de taxi à Paris entre la gare Montparnasse
et la gare de Lyon. Un magnétoscope fabriqué en Asie est
transporté en France par bateau pour la somme de 40 francs, soit 2 % de
la valeur d'un bas de gamme ». En rapport avec notre thème, il est
à noter que malgré le mauvais état des routes de desserte
dont la plupart sont créées à l'issue de plusieurs
passages de véhicules dont les pneus laissent des traces qui finalement
deviennent des pistes automobiles, la distance n'est plus un obstacle au
convoiement du sable à l'échelle de la Préfecture du Golfe
; certes les prix sont fixés en fonction de cette dernière. Cette
situation facilite à cet effet la réalisation des projets de
construction de la population dont l'un des soucis majeur est de disposer d'un
<< chez » (de MARGUERAT Y., 1993).
Aussi DA SILVA C.M. (1981), déplore dans son
mémoire << Problèmes posés par la production et la
distribution du ciment au Bénin » le manque d'infrastructures
routières et ferroviaires dans l'acheminement du ciment au Bénin.
Il met en relief les difficultés de mobilité des personnes et des
biens dans certaines régions surtout du Nord. Cette situation est la
conséquence d'une absence de réseau de communication devant
faciliter les déplacements des personnes.
SONOKPON K. N'Vènofon (2003) montre dans son
mémoire comment le relief d'Atakpamé a influencé le
déplacement des personnes, notamment des taxi-moto. S'inscrivant dans la
même logique, notre étude se propose donc de voir si le relief est
obstacle au convoiement du sable.
Enfin TCHAMBA T.T. (2006) dans son mémoire : « Le
marché informel de sable et de gravier dans la Région Maritime et
son impact : cas de la Préfecture du Golfe » évoque les
difficultés de transport auxquels font face les transporteurs. Cette
situation étant la conséquence du mauvais état des routes
de desserte dans la Région Maritime exception faite de la
Préfecture du Golfe. La principale conséquence est la valeur
élevée du coût d'entretien évalué à 8
000 F CFA par semaine et une réduction de la durée de vie des
engins. Il faut noter qu'à une échelle plus réduite qu'est
la Préfecture du Golfe, l'exploitation et le convoiement du sable
cachent de nombreuses difficultés surtout face à cette
périurbanisation rapide.
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