Le transport et la commercialisation du sable dans la préfecture du Golfe( Télécharger le fichier original )par Yobé WORDJO Université de Lomé - Maà®trise es lettres et sciences humaines 2008 |
Source : Direction de la Météo. GRAPHIQUE N°1 : DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE DE LOME (1971 - 2002) J F M A M J J A S O N D Mois 100,0 75,0 25,0 0,0 200,0 175,0 150,0 125,0 P (mm) 100,0 75,0 50,0 25,0 0,0 T°C 50,0 Précipitations (mm) Températures (°C) Source : Direction de la Météo. Notons que la zone située entre Notsè et la mer connaît un déficit pluviométrique remarquable. Lomé-ville, la station la moins arrosée du Togo, ne reçoit que 811,3 mm de pluie par an. A partir de là, à mesure que l'on évolue vers l'Est et le Nord, les totaux augmentent, mais à Notsè, les 1 200 mm ne sont pas encore atteints. Cette situation remarquée sur les côtes togolaises s'explique par l'anomalie climatique du Sud Togo : - Les côtes togolaises sont parallèles aux flux de mousson ; ce qui n'est pas favorable aux précipitations. - L'influence du courant marin froid de Benguela qui atteint la côte togolaise en août. - La percée de l'harmattan qui atteint le littoral entre décembre et janvier. - Les déplacements du F.I.T. qui en juillet et août occupe sa position la plus septentrionale.
La région est dominée par les types de sols suivants : - Les sols ferrugineux tropicaux (lessivés), et en moindre importance, les sols ferrallitiques : ces sols sont rencontrés dans la pénéplaine précambrienne. Dans cette zone, les sols sont en général de texture moyenne plus ou moins concrétionnés. - Les sols rouges appelés terres de barre : ces sols se rencontrent au niveau du plateau Continental terminal. Ils ont une bonne structure et une grande perméabilité mais, ils sont cependant surexploités. - Les sols inondés des vallées alluviales sont composés de sols évolués hydromorphes. - Les sols du cordon littoral et lagunaire sont composés essentiellement de sable marin. Ces sols sont dans l'ensemble favorables à l'agriculture. Pour ce faire le mas, le manioc et les cultures secondaires demeurent les cultures dominantes de la région. Cependant la pénéplaine précambrienne (de densité de population faible) est relativement peu cultivée. La terre de barre quant à elle connaît une forte densité de population et, par conséquent, une surexploitation qui entraîne une dégradation des sols. Compte tenu du coût élevé de leur aménagement, les sols inondés des vallées alluviales sont peu cultivés. Enfin, le cordon littoral est le domaine où on y plante surtout les cocotiers. 6 - L'hydrographie On distingue trois cours d'eaux principaux : - Le Zio à l'Ouest, long de 175 Km avec un bassin hydrographique de 2.800 Km2 - Le Haho au centre, long de 139 Km et possédant deux affluents principaux : le Yoto et le Lili. Ces deux principales rivières côtières se jettent dans le lac Togo. - le Mono à l'Est, long de 500 Km et son bassin versant couvre une superficie de 25 400 Km2. Ce dernier se jette dans l'océan Atlantique. Cependant seul le Zio arrose les terres dans la Préfecture du Golfe. 7 - Impact du milieu sur l'accumulation des sablesCes conditions physiques notamment le climat et en particulier la végétation expliquent en grande partie l'accumulation du sable au niveau du Bassin sédimentaire côtier. Il s'agit plus précisément d'altération physique (éclatement ou fissuration de la roche mère sous l'effet des variations brutales de température, élargissement des diaclases par les racines), et d'altération chimique (impact de l'eau infiltrée) qui libèrent de nombreux cristaux dont les cristaux de quartz. Ces cristaux sont alors déplacés par les agents de transport (eau, vent) pour être déposés dans des zones dépressionnaires (vallées) où ils s'accumulent pour former de grandes étendues de dépôt de sable recouvertes parfois d'épaisses couches de sol couvert par la végétation. L'accumulation du sable sur le littoral est cependant déterminée par le régime de la houle. En effet la houle assure le transport des sédiments sur de grands espaces. La majeure partie des matériaux est charriée parallèlement à la côte dans la zone de déferlement d'Ouest en Est. Ces matériaux proviennent pour la grande partie des apports continentaux de la Volta au Ghana. Par la construction du Port Autonome de Lomé (mis en eau en 1968) dont la jetée principale coupe la zone de déferlement, le courant de déferlement produit par la houle et superposé par la marée et les courants littoraux est interrompu de façon que les matériaux charriés parallèlement à la côte se déposent dans la zone d'alluvionnement, c'est-à-dire à l'Ouest de la jetée du port. L'accumulation qui se produit est fonction de la taille des particules. Les matériaux grossiers s'arrêtent plutôt, loin de la jetée et les particules fines sont portées plus loin et s'immobilisent en quantité non loin de la jetée du port. Cela s'apparente sur le continent aux cônes de déjections. Cette situation explique le fait qu'il y ait deux types de sable exploités sur le littoral en fonction de la granulométrie : le sable fin et le sable gros grain. Carte N°4 : Réseau routier de la Préfecture du Golfe avec configuration du littoral sableux III / CADRE HUMAINA/ La populationPlusieurs opérations de collecte de données sur la population ont été réalisées depuis 1960 et le recensement général de la population a été effectué à trois reprises, en 1960, 1970, 1981 (date aujourd'hui très lointaine). A ces trois recensements, viennent s'ajouter certaines opérations, notamment l'Enquête Démographique et de Santé (E.D.S.T.) réalisées en 1988 et 1998 et d'autres opérations d'envergure nationale, telle que l'enquête budget-consommation de 1987-1990. De plus, deux enquêtes de ménage M.I.C.S. (Multiple Indicator Cluster Survey), portant sur des aspects plus spécifiques au sein de plus petits échantillons de population, ont été réalisées en 1997 et en 2000. Selon les estimations démographiques faites par la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, la population togolaise serait passée (à partir des données fournies par le recensement de 1981 et le recensement agricole de 1996) de 2 719 569 habitants en 1981 à quelques 4 406 000 habitants en 1998. Le taux brut de natalité en 1997 était de 45 %o contre un taux brut de mortalité de 13 %o. Ce qui implique un taux d'accroissement naturel de 3,2 % par an et par conséquent un doublement de la population tous les 22 ans. L'Indice Synthétique de Fécondité (I.S.F.) en 1988 était de 6,6 enfants par femme à l'échelle nationale. En outre, elle présente de fortes variations régionales avec un maximum dans la Région des Savanes où l'I.S.F. s'élève à 8,3 enfants par femme contre 7,5 dans la Région Centrale, 6,5 dans la Région de la Kara, 5,7 dans la Région des Plateaux et 5,6 dans la Région Maritime. Il ressort de ces chiffres qu'en milieu rural, les femmes ont deux fois plus d'enfants que celles qui résident en ville. D'après Population et Société 436, Juillet-Août 2007, le TOGO comptait à la mi- 2007, 6,6 millions d'habitants pour une natalité qui se situe à 38 %o et une mortalité de 10 %o soit un accroissement naturel de 2,8 %. Les projections donnent au TOGO, à l'horizon 2025, 9,9 millions d'habitants. L'I.S.F. à la mi-2007 était de 5,1 enfants par femme pour l'ensemble du pays. La Région Maritime s'individualise de cet ensemble par une forte croissance urbaine. Cette croissance est principalement due à celle de Lomé et à une surpopulation rurale surtout dans la partie sud. En 1970 (selon Etude du Développement régionale du TOGO), la ville de Lomé comptait 90 000 habitants, en 1981 (date du dernier recensement), 390 000 habitants et en 2005 d'après les estimations, elle comptait près de 921 000 habitants soit près du quart de la population nationale. La Préfecture du Golfe est donc passée de 1 030 000 habitants en 2000 à 1 137 000 en 2002 pour atteindre le chiffre de 1 315 000 habitants en 2005. TABLEAU N°4 : Evolution de la population de
Lomé-commune et de la
Source : Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale. Cette situation s'explique d'une part par l'expansion de la pauvreté dans les zones rurales qui engendre le phénomène d'exode rural dont les principaux flux migratoires sont dirigés vers Lomé et d'autre part par la croissance démographique galopante que connaît l'ensemble des pays de l'Afrique au sud du Sahara. L'une des conséquences majeures de cette situation demeure sans doute « ... l'importante croissance spatiale dans la mesure où la structure de l'habitat ne se modifie guère » (BUAKA A., 2005) car les maisons sont en général à rez-de-chaussée sans étage. Il en résulte d'intense consommation d'espaces bâtissables au fil des ans. Ainsi la ville de Lomé en 1959 ne dépassait pas 1 000 hectares bâtis, celle de 1969-1970 en représentait moins de 2 000 hectares. La ville de 1981 en comptait trois fois plus : 6 076 hectares bâtis (MARGUERAT Y., 1994). De nos jours, elle dépasse 20 000 hectares. A cette conséquence, on peut aussi ajouter l'expansion de la pauvreté à Lomé car l'insertion des nouveaux venus est souvent très difficile ; de plus le manque d'infrastructures de logement pour les contenir pose problème. Il faut aussi noter la rareté de l'emploi accentuant du coup le chômage par la même occasion. TRANCHES D'AGES 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 HOMMES GRAPHIQUE N°2 : PYRAMIDE DES AGES DU TOGO DE 1999 80ans ou plus EFFECTIFS DE POPULATION Moins d'un an 45-49ans 40-44ans 25-29ans 20-24ans 75-79ans 70-74ans 65-69ans 60-64ans 55-59ans 50-54ans 35-39ans 30-34ans 15-19ans 10-14ans 5-9ans 1-4ans FEMMES Source : Unité de Recherche Démographique. L'analyse de cette pyramide indique que les moins de 15 ans représentent près de la moitié (50 %) de la population et que les adultes n'occupent qu'une faible proportion. La principale conséquence qui découle de cette pyramide en forme de parasol est l'extrême jeunesse de la population d'où son poids sur la fragile économie du pays. On peut aussi ajouter les difficultés à scolariser les enfants, les difficultés de trouver un emploi à ces masses de jeunes dont certains vont grossir les rangs des délinquants. B/ La population active du secteur du sableLa population étudiée est à forte dominance togolaise puisque sur les 95 personnes enquêtées, 3 % sont de nationalité
Béninoise et 2 % de nationalité Ghanéenne. Les
adultes compris entre 15 et 25 ans représentent 37 % de la population étudiée, ceux de 26 à 45 ans représentent 55 % et ceux de 46 ans et plus 8 %. L'âge minimal est de 15 ans contre 60 ans pour le maximal d'âge ; il en résulte une moyenne d'âge de 37,5 soit 38 ans. L'âge médian est de 28 ans pour l'ensemble de la population étudiée. Les EWE dominent le secteur avec 89% de représentants, les KOTOKOLI suivent avec 4% et les autres se partagent les 7% restants. La domination du secteur par les EWE s'explique par le fait qu'on se trouve dans leur zone d'occupation. Pour ce qui est des KOTOKOLI, nul ne peut nier leur intense implication dans les transports au Togo. GRAPHIQUE N°3: REPARTITION PAR GROUPES ETHNIQUES DU SECTEUR DU SABLE 4% 7% 89% EWE KOTOKOLI AUTRES Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007. L'étude a révélé également que sur les 95 enquêtés, les hommes dominent dans l'activité avec 91 % d'actifs ne laissant plus que 9 % aux femmes. Les personnes instruites de cette population représentent 86 % contre 14 % pour les non instruites. Parmi les personnes instruites, se trouve un étudiant (ouvrier au littoral) ; ceux qui ont cessé les études au primaire représentent 49 % des instruits, 37 % ont atteint le secondaire et enfin 13 % le troisième degré. TABLEAU N°5 : Récapitulatif du genre et
de la situation matrimoniale des
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007. IV/ LE CADRE ECONOMIQUE1 - Les bases de l'économie de la Préfecture du GolfeL'économie de la Préfecture du Golfe repose sur l'agriculture (le maraîchage), sur la pêche (lagunaire et maritime) et sur la concentration des services administratifs sans oublier la présence d'un aéroport international de classe A (synonyme d'atout pour le tourisme) et d'un port franc en eau profonde. 2 - La situation économique globale du TOGOL'analyse du rythme de croissance de l'économie togolaise au cours des dix dernières années n'est compréhensible qu'en fonction de la forte crise socio-politique traversée par le pays de 1991 à 1993. Un assainissement macro-économique avait été enregistré au cours de la seconde moitié des années 1980 grâce à la mise en oeuvre, à partir de 1983, du premier Programme d'Ajustement Structurel (P.A.S.), vaste ensemble de réformes économiques associées à un début de désengagement de l'Etat des secteurs productifs. Mais cet assainissement fut interrompu par la crise socio-politique qui a profondément affecté l'activité économique du pays. On voit ainsi le PIB réel évoluer de manière erratique au début des années 90 (une baisse de 3,8 % entre 1991 et 1992, puis de 16,6 % en 1992 et 1993, notamment en raison d'une grève générale de sept mois), mais en fait sur l'ensemble de la décennie, le pays n'a pas pu retrouver un contexte de stabilité favorable à la croissance. En dépit de l'impulsion donnée par la dévaluation du F CFA en 1994, le niveau de PIB réel de 1989 (279,5 milliards de F CFA en 2000) n'a été rattrapé qu'en 1996 (PIB de 849,1 millions de F CFA). Après avoir atteint le taux de croissance moyen de 6,6 % sur la période 1994-1997, l'économie togolaise est demeurée fragile et vulnérable avec une totale stagnation du PIB, en termes réels, entre 1997 et 2000. (Le système éducatif togolais, 2004). Cette très faible croissance du PIB a par ailleurs correspondu à une forte stagnation de l'emploi dans le secteur moderne de l'économie, public aussi bien que privé, comme en attestent les données du tableau N°6. La conséquence de cette croissance erratique de l'activité économique en termes réels entre 1991 et 2000 fut que la progression annuelle du PIB sur la décennie ne dépasse pas 1,5 %. Si l'on rapporte le PIB à la population, on constate qu'en termes réels, le PIB par habitant est passé de 214 400 F CFA (de 2000) en 1991 à 192 600 F CFA de l'an 2000 à cette même date. Cette décroissance du PIB par tête (diminution globale moyenne de 1,2 % par an entre 1991 et 2000) tient bien entendu au fait que le rythme de croissance de la population a été plus élevé que celui du Produit Intérieur Brut (PIB) Au total, même en faisant des réserves sur la fiabilité des données démographiques (il est en fait possible que l'accroissement démographique réel ait été encore plus marqué), on peut estimer que cette diminution du PIB par habitant sur la période étudiée est le signe d'un environnement a priori peu favorable à la mobilisation d'un plus grand volume de ressources publiques pour la fonction de l'Etat5. 5 Rapport sur le système éducatif togolais, Banque Mondiale, 2004. TABLEAU N° 6 : Evolution de l'emploi dans le secteur moderne de l'économie.
Source : Banque Mondiale, «le système éducatif togolais», 2004. CHAPITRE III : LE TRANSPORT DU SABLE DANS
LA
|
Volume ou |
6 m3 |
8 m3 |
10 m3 |
12 m3 |
||||
Tarif au |
3 |
500 |
4 |
500 |
7 |
000 |
8 |
000 |
Part de |
1 |
500 |
2 |
000 |
3 |
000 |
3 |
000 |
Part des |
2 |
000 |
2 |
500 |
4 |
000 |
5 |
000 |
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Par rapport aux revenus des exploitants, le mètre cube est vendu à 250 ou 300 F. Cependant si nous prenons en compte la part des ouvriers, le mètre cube est alors vendu à environ (moyenne) 628,125 F soit 650 F CFA.
Comme on vient de le constater, le payement au chargement se fait en espèce. Cent
pour cent (100 %) des exploitants enquêtés (4 exploitants sur 4) dans ces sites ont affirmé ne
pas avoir de contrat ni avec les transporteurs, ni avec les ouvriers. Cette situation tourne à leur avantage car ils n'acceptent pas de règlement en nature et ne tolèrent pas non plus les crédits. Ceci est aussi valable pour les ouvriers.
L'organisation du travail sur le littoral sableux diffère des autres sites. Il y a au total 52 équipes (ou groupes) qui y travaillent et chaque groupe est dirigé par une femme.
Ces femmes responsables de groupe sont en fait les premières à charger le sable à l'ouverture de la carrière. Elles revendiquent le titre de pionnière et se chargent de la répartition de revenus en fin de journée puisque ce sont elles qui perçoivent les fonds et pointent les chargements opérés.
Elles sont aidées dans leurs tâches par des hommes qui sont en fait les délégués des chargeurs. Ils sont chargés de faire régner l'ordre et d'éviter des disputes 10 liées à la concurrence entre ouvriers. Rappelons que ces femmes ont le soutien des délégués. TABLEAU N°8 : Répartition des ouvriers du littoral en fonction de l'ancienneté
et du genre
Ancienneté Genre |
Moins |
1 à 5 ans |
6 à 15 ans |
16 à 25 |
26 ans et |
Total |
Masculin |
4 |
21 |
7 |
- |
- |
32 |
Féminin |
- |
5 |
1 |
- |
2 |
8 |
Total |
4 |
26 |
8 |
- |
2 |
40 |
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Ce tableau indique que seules les femmes ont plus de 26 ans d'ancienneté dans le métier ; ce
qui confirme de ce fait leur titre de pionnière.
Rappelons que sur le littoral, il y a des groupes de femmes qui chargent également les camions à l'aide des bassines. A ces groupes de femmes, viennent s'ajouter des hommes qui font aussi usage du même matériel faute de moyens pour s'acheter des pelles. Certes, le
10 En cas de disputes, les personnes concernées paient une amende de 5.000 F chacune et sont suspendues d'activité pendant une durée d'une semaine.
chargement est plus lent mais cette lenteur est comblée par le nombre de personnes qui s'active au chargement.
La semaine débute le mardi et prend fin le vendredi. Au cours des quatre jours de travail, deux jours sont décrétés pour le sable fin à savoir les mardis et les mercredis et les deux autres jours sont réservés au sable grossier (jeudis et vendredis). Cette situation explique le fait qu'il y ait plus de camions les deux derniers jours puisque la demande en sable grossier est plus forte.
Avec le phénomène de pionnière, s'est érigée une sorte d'injustice dans la mesure oül'argent perçu par un groupe pour le premier chargement de la journée revient à la femme
responsable du groupe. Le reste des sommes perçues est ensuite partagé proportionnellement au nombre des membres du groupe y compris la responsable. Ces femmes n'ont en fait pour rôle que d'encaisser les fonds et de pointer les chargements faits par le groupe.
Pour ce qui est des tarifs de chargement, ils sont les mêmes pour tous les groupes et sont également fonction du cubage du véhicule. On a alors pour 6 m3 un tarif de 1 500 F, pour 8 m3 un tarif de 2 000 F et enfin 3 000 F pour 12 m3.
TABLEAU N°9 : Récapitulatif des différents tarifs
Cubages |
6 m3 |
8 m3 |
12 m3 |
Tarif (en F CFA) |
1 500 |
2 000 |
3 000 |
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Le mètre cube coûte alors 250 F au chargement.
Aucun contrat ne lie les ouvriers aux transporteurs. De ce fait, comme ils sont tous des
journaliers, le payement est immédiat et en espèce sans aucune possibilité de contracter des crédits. Les payements en nature sont également prohibés.
Cependant, compte tenu de l'efficacité d'un groupe, le chauffeur peut (pour ses trois voyages) se faire charger par ce dernier. Alors dans ce cas, le payement ne se fait qu'après le dernier voyage.
L'organe chargé de réglementer l'exploitation est la Direction Générale des Mines et de la Géologie. Il s'agit d'une institution de l'Etat chargée d'octroyer des permis (ou autorisations) d'exploitation, de contrôler l'exploitation et de percevoir les redevances minières. Elle délivre deux types d'autorisation en fonction de la superficie des carrières. Le seuil est de 10 hectares. Ainsi en fonction de la superficie, on distingue l'autorisation d'exploitation artisanale lorsque la future carrière a une superficie inférieure ou égale à 10 hectares et un permis d'exploitation pour les matériaux de construction lorsqu'elle dépasse 10 hectares. Ces autorisations concernent les carrières de la périphérie.
Après les autorisations, la DGMG intervient en percevant des redevances minières sur l'exploitation. Compte tenu de la clandestinité de bon nombre de carrières à la périphérie, ces redevances sont prélevées auprès des chauffeurs au lieu des exploitants dans l'espoir que ceux-ci (chauffeurs) les leur imputeront au moment de l'achat du sable. Les redevances sont perçues par mètre cube de sable vendu et sont fixés à 100 F. En dehors des redevances minières, la DGMG à travers ses représentants, se charge de faire respecter les closes de l'autorisation par les exploitants. A cet effet, aucune carrière n'est autorisée d'exploiter du sable à moins de 20 mètres d'un édifice quel qu'il soit (habitations, routes, installations ferroviaires). La DGMG estime que cette distance est suffisante pour permettre au sol de se stabiliser et de se reconstituer après l'exploitation sans menacer les édifices à travers le phénomène d'érosion.
Pour ce qui est de la carrière du littoral, il s'agit d'une réserve de l'Etat relevant entièrement de la compétence de la DGMG. Faute de moyens pour assurer l'exploitation, la gestion est confiée à l'UTRANSAM. Ce dernier n'a donc pas eu besoin d'autorisation d'exploitation. Elle (UTRANSAM) s'occupe de l'exploitation et veille au bon fonctionnement des activités afin d'éviter le désordre. La DGMG intervient en percevant les
redevances et en veillant à ce que les règles de protection de l'environnement soient respectées, c'est-à-dire que les limites11 fixées ne soient pas dépassées.
Rappelons que cette exploitation est indispensable pour la survie du Port Autonome de Lomé dans la mesure où elle évite l'ensablement du port et épargne du coup au pays des sommes énormes pour les opérations de dragage.
II / Le transport du sable dans la Préfecture du Golfe
Il s'identifie à celui de la ville de Lomé. Il se compose en général de routes bitumées, de routes pavées et de routes secondaires en terre qu'on rencontre généralement dans les quartiers de la périphérie (faubourgs). A cet effet, Monsieur ATSOU Kodjovi Jean (Enseignant à l'EAMAU ; consultant indépendant) se prononçant sur l'état des routes togolaises affirme dans Focus Info du mois de Janvier 2008 N° 001 que : « Chemins, rues, boulevards ont pour finalité d'assurer la liaison entre les installations (bâtiments, établissements publics, sportifs, zones industrielles, etc...) dans les agglomérations ou les villes. C'est le cas par exemple du Boulevard du 13 janvier, de l'Avenue de la libération, de la rue de l'OCAM (...). Les voies radiales et les voies transversales, comme les voies d'Adidogomé-Lomé, Agouènyivé-Lomé, GTA-Kégué, Avenue de la Kara... permettent quant à elles de relier les faubourgs au centre ville ».
Le réseau routier de Lomé (Préfecture du Golfe) ainsi présenté doit supporter les conséquences de l'inégale répartition de la population et des activités économiques. En effet, Lomé qui est la capitale du Togo concentre 70 % des services administratifs. Le centre ville abrite seulement 35 % de sa population. Le reste c'est-à-dire 65 % vit dans les quartiers périphériques. Cette situation explique les innombrables déplacements domicile-travail et le drainage quotidien vers le centre ville d'un flux hétéroclite de véhicules de tous genres et de toutes catégories dont notamment les poids lourds du trafic transit et du domaine du sable.
11 Il s'agit surtout de ne pas trop se rapprocher de la jetée du port et de ne pas exagérer dans l'exploitation.
L'état de dégradation actuelle des routes à Lomé est due non seulement à l'insuffisance des investissements de capacité qui, malheureusement dans notre pays ne progressent pas au même rythme que celui de l'augmentation du trafic, mais aussi au site de Lomé qui présente un relief presque plat au même niveau que la mer et qui n'a ni de pente, ni de rampe devant permettre l'écoulement des eaux de pluie et des eaux usées. A cette situation vient s'ajouter la position de la nappe phréatique qui est à fleur de sol. La conséquence immédiate de cette situation est la noyade des voies urbaines (primaires, secondaires et tertiaires), des viabilités d'équipement, de conduites d'eau potable, d'eau usée, d'électricité et de téléphone ; alors que l'ennemi numéro un des rues et routes est l'eau d'infiltration qui atteint les couches de fondation et provoque inévitablement leurs dégradations, des trous, des affaissements, des glissements et des inondations dans les chaussées.
Il en résulte donc une mauvaise circulation de tous les usagers de la route. Cette situation d'autant plus accentuée au niveau des poids lourds crée d'énormes difficultés dans la livraison des marchandises, des encombrements de circulation, des nuisances pour les riverains, mais également gêne le fonctionnement des autres activités économiques.
Les camions chargeurs de sable sont en fait des camions bennes de différentes capacités (5 à 12 m3). Ces camions sont pour la majorité des véhicules d'occasion acquis par achat et dont les prix varient (en fonction du cubage) de 6 millions de francs CFA à 15 millions de francs. Ces prix sont aussi fonction de la marque des véhicules et de la puissance que les transporteurs appellent « pont » ; qui n'est autre que le nombre de roues motrices devant supportées la benne. Ainsi il faut noter que ce sont les camions de marque MAN (généralement à 2 ponts c'est-à-dire 8 roues à l'arrière) qui coûtent aux environs des 15 millions de francs. Le prix de 6 millions concerne les véhicules de marque BERLIET et RENAULT (généralement à 1 pont c'est-à-dire 4 roues à l'arrière). A ce facteur vient s'ajouter l'âge (depuis la mise en circulation du camion).
Cependant, l'âge dont nous aurons à faire cas concerne le nombre d'années ou de mois qu'a le camion depuis son acquisition par le nouveau propriétaire au Togo. A cet effet, notre étude a révélé que sur les 23 chauffeurs enquêtés, 52 % des camions avaient moins de 5 ans. Ainsi sur le littoral, ces camions représentent 30 % (le record de cette catégorie). La nécessité d'avoir des camions en bon état dans cette carrière s'explique par les difficultés que rencontrent les véhicules à quitter la carrière après chargement. Il faut donc des moteurs puissants et en bon état sur le littoral afin de ne pas s'embourber. Les vieux camions (10 ans et plus) ont plus de difficultés et ne s'aventurent pas dans certaines zones. Il faut noter que ces vieux camions sont rares sur le littoral.
TABLEAU N°10 : Récapitulatif de l'âge des camions par carrière de sable
Tranche d'âge |
Moins de 5 ans |
5 à 10 ans |
10 à 15 ans |
15 ans et plus |
Total |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
|
Littoral |
30 |
8,7 |
8,7 |
4,3 |
52 |
Adétikopé |
9 |
8,7 |
0 |
4,3 |
22 |
Mission tové |
13 |
8,7 |
4,3 |
0 |
26 |
Fréquences totales |
52 |
26 |
13 |
9 |
100 |
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
GRAPHIQUE N°4: HISTOGRAMME REPRESENTANT L'AGE DES CAMIONS PAR CARRIERE DU SECTEUR DU SABLE DE LA PREFECTURE DU GOLFE
120
100
40
20
0
Moins de 5 ans 5 à 10 ans 10 à 15 ans 15 ans et plus Total
Tranches d'âge
80
Effectifs
60
Littoral
Adétikopé
Mission tové Fréquences totales
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
De plus il faut ajouter que les véhicules de marque BERLIET dominent le secteur à 52 %. Cette domination s'explique d'une part par le fait que ces véhicules sont moins chers, et d'autre part par le fait que leurs pièces de rechange, en plus d'être moins chers, sont disponibles. Les véhicules de marque RENAULT suivent avec 26 % des camions.
26 %
4 %
GRAPHIQUE N°5: REPARTITION DES DIFFERENTES MARQUES DE VEHICULES DU SECTEUR DU
9 %
9 %
SABLE,
52 %
BERLIET RENAULT BENZ MAN
AUTRES
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Si nous nous intéressons à la carrosserie des camions, il faut noter que ces camions
sont pour la plupart de vraies carcasses surtout ceux qui fréquentent les carrières de la périphérie. Cependant les chauffeurs nous ont confiés de ne pas nous fier aux carrosseries mais plutôt aux moteurs.
Photo N°5 : Etat de carrosserie d'un camion à Mission Tové
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
S'agissant de la visite technique, tous les chauffeurs nous ont affirmé qu'ils le font régulièrement. Cette situation contraste avec l'état des véhicules qui laisse parfois à désirer ; traduisant de ce fait une défaillance à ce niveau.
Nous avons alors constaté que des camions sans phares, sans «feux stop» et autres, avec un système de freinage défaillant continuent de rouler malgré les nombreux risques qu'ils représentent pour le reste des usagers de la route. Il arrive même que ces camions aient des pneus complètement usés. Ils représentent alors un véritable danger pour les autres usagers de la route.
Ce syndicat opère sur le littoral. L'exploitation a, en fait commencé sur le littoral avec
les femmes. Les camions venaient s'approvisionner de façon désordonnée sans aucune règle. Il s'en suivait des pénuries de sable et une recrudescence des accidents car les chauffeurs dans leur course effrénée à la recherche de revenus substantiels ignoraient les règles élémentaires du code de la route. C'est dans ce contexte que l'UTRANSAM vit le jour avec pour objectif principal de défendre comme tout syndicat les droits des transporteurs.
Faute de moyens pour assurer l'exploitation, la DGMG confie la gestion de la carrière à cette dernière mais elle garde toujours l'autorité sur la carrière. Face donc à la recrudescence des accidents et à la pénurie de sable, une concertation fut organisée entre la DGMG, les forces de l'ordre (Police) et l'UTRANSAM. Elle permit de fixer des quotas sur le nombre de voyages à faire par jour. Ainsi chaque camion a droit à trois voyages par jour. Quand un camion viole le règlement, il paie une amende de 40 000 francs CFA à l'UTRANSAM suivie de deux semaines de suspension. Cette situation libère les chauffeurs qui prennent désormais leur temps pour les livraisons et contribue aussi à maintenir les camions en bon état.
Pour être alors compté parmi les membres de l'UTRANSAM, il faut non seulement s'inscrire mais aussi inscrire le camion. L'adhésion des chauffeurs nécessite une photo d'identité, une copie du permis de conduire (poids lourd) et une somme de 15 000 francs CFA. L'adhésion des camions est fonction du cubage. Ainsi pour les camions de 5 m3 (6 roues) les frais d'adhésion s'élève à 30 000 francs. Enfin pour les camions de 10 m3 (10 roues) les frais sont de 40 000 francs. Il faut également joindre au dossier les papiers d'assurance du véhicule. Sur cette base d'adhésion, l'UTRANSAM compte plus de 500 camions inscrits.
Pour ce qui est des cotisations, il faut noter qu'elles sont importantes pour le bon fonctionnement du syndicat. Elles s'élèvent à 1 000 francs par jour pour les adhérés et à 1 000 francs par voyage pour les non adhérés. Ces frais de cotisation servent entre autres à faire appel au bulldozer en cas d'embourbement de camions ou à déblayer le passage ou le sable inutile.
A l'issue de cette analyse, il ressort que la carrière du littoral n'a pas été privatisée contrairement aux rumeurs qui ont couru il y a un moment. Ce démenti venant de la DGMG et de nos observations faites sur le terrain confirme de ce fait la détention de la gestion de la carrière par l'UTRANSAM.
Ce syndicat installé à Toglékopé, s'occupe du transport et de la commercialisation du sable dans les carrières d'Adétikopé et de Mission Tové. Ce syndicat qui a reçu sa licence en 2006 a non seulement pour objectif de défendre les droits des transporteurs mais aussi d'organiser le transport du sable dans ces zones.
A la différence de l'UTRANSAM, l'UTGRAS intervient uniquement au niveau du transport et de la commercialisation du sable. L'exploitation est laissée à la charge des propriétaires de carrières. La zone d'influence de ce dernier s'étend de Vakpossito (et au-delà) à Fidoukpé en passant par Adidogomé et Agbalépédo.
L'adhésion à l'UTGRAS est subordonnée à l'apport de deux photos d'identité et d'un permis de conduire (poids lourd). Les frais d'adhésion s'élèvent à 15 000 francs pour les chauffeurs. Quant aux camions, ils sont de 20 000 francs pour les camions de 6 roues et 30 000 francs pour les camions 10 roues. Le syndicat compte environ 100 chauffeurs adhérés et près de 65 camions inscrits. Il faut noter que ces chiffres sont approximatifs et peuvent être supérieurs compte tenu des ententes qu'il y a entre le syndicat et les chauffeurs. Ici l'assurance des véhicules n'est pas exigée et le nombre de voyages par jour est fixé à 5.
Le syndicat roule sur les fonds issus des cotisations journalières. Elles s'élèvent à 500 francs pour les adhérés et 1 000 francs pour les non adhérés.
+ L'UTRANSAM du fait de son ancienneté et de sa grande zone d'influence, réclame le titre de syndicat mère et souhaiterait absorber les autres. Cette situation est source de tensions entre l'UTRANSAM et l'UTGRAS qui veut être autonome sur tous les plans.
CARTE N°5 : Carte des principales carrières périphériques desservant la Préfecture du Golfe et leurs tarifs respectifs
On dénote une multitude de syndicats qui opèrent à la périphérie. Il s'agit entre autre
de : SOGRAT, USYNGRAT et SYCOTO. Ces syndicats exploitent le sable de Zanguéra et de Kégué permettant d'alimenter respectivement Adidogomé et le secteur Togo 2000. Tous ces sables proviennent de la Préfecture de Zio.
Les camions du littoral utilisent plus les artères bitumées de Lomé. Cependant les
voies donnant accès à la carrière sont non bitumées. Il s'agit de la voie d'entrée et de la voie de sortie. Ces voies sont en terre et sont issues de plusieurs passages des camions. Elles sont praticables toute l'année surtout pour la voie d'entrée. La voie de sortie quant à elle est de mauvaise qualité en saison des pluies. Cela est dû au fait qu'elle soit élaborée dans les dépôts du plateau Continental et non dans les dépôts anciens de sable. Il en résulte donc des crevasses, des nids de poule le long de cette dernière, rendant ainsi difficile la sortie. Son état est également accentué par le poids des camions qu'elle doit supporter.
Les faubourgs de Lomé s'agrandissent très vite ces dernières années. Mais la
construction des infrastructures de transports et des viabilités ne suit pas ce rythme. La conséquence est que la majeure partie des routes est en terre. C'est le cas des routes de desserte à Adétikopé, tout comme à Mission Tové. Ces routes praticables en saison sèche sont cependant presqu'impraticables en saison des pluies. Les voies d'accès dans ces zones sont également celles de sortie. Il arrive qu'en saison des pluies, que des camions s'embourbent surtout quand ils sont chargés. Ce qui contribue davantage à accentuer le mauvais état des routes. Ces voies présentent des bossellements énormes relayés par d'immenses crevasses ; de quoi rendre le convoiement difficile et soumettre ainsi les camions à rude épreuve.
La construction de ces voies d'après le code minier du Togo, revient aux exploitants. Cependant tel n'est pas le cas compte tenu des moyens limités des exploitants et de l'existence clandestine d'un bon nombre de ces carrières.
Photo N°6 : Etat de la route de desserte dans un site du canton d'Adétikopé
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
Sur cette photo, on peut s'apercevoir que la route a été élaborée à l'issue de plusieurs passages des véhicules.
Photo N°7 : Bossellement de la voie de desserte
dans un site du canton
d'Adétikopé
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
Cette photo fait ressortir clairement le bossellement de la voie. On peut distinguer à l'avant de la route ce paysage de pénéplaine qui constitue un obstacle quand même franchissable par les véhicules.
Photo N°8 : Etat d'une voie de desserte pendant
la saison des pluies dans le
canton de Mission Tové
Source : travaux de terrain, WORDJO, juillet 2008.
D'après les résultats d'enquête, 87 % des chauffeurs ne sont pas satisfaits de l'état des routes en particulier les routes de desserte. 96 % de ces derniers sont unanimes sur le fait que le réseau routier affecterait les véhicules à travers la cassure des lames12 , les crevaisons et les pannes subites. La principale conséquence est le coût élevé des entretiens qui se situe entre 8 750 francs et 30 000 francs par semaine. Il faut ajouter des retards dans les livraisons.
Toutefois, il faut souligner que la circulation des poids lourds devant transporter du sable affecte non seulement les routes de desserte mais aussi les artères bitumées de la Préfecture.
En effet, le réseau de voirie doit supporter toutes sortes de trafics, même ceux qui ne lui sont théoriquement pas propres comme celui des camions de sable et les trafics entre quartiers périphériques. Il en résulte de ce fait une superposition de la circulation des camions de sable (qui ne jouissent rarement que d'itinéraires spéciaux) et des transports des personnes individuels et collectifs. La principale conséquence est la réduction de la durée de vie des
12 Une lame (amortisseur) coûte au moins 15.000 francs CFA.
artères bitumées qui se combine non seulement au poids mais aussi à d'autres facteurs (faible pente et profondeur de la nappe phréatique) pour provoquer sa destruction progressive (nids de poule sur la chaussée).
Photo N°9 : Camion en panne
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
Il s'agit essentiellement des redevances minières et de la taxe préfectorale.
Elles sont prélevées par la DGMG et versées au Trésor public. Cette taxe est fixée à
100 francs CFA le mètre cube. Cependant des discussions sont en cours en vue d'une éventuelle augmentation pour se conformer à celle de l'UEMOA.
Cette taxe est prélevée auprès des transporteurs des carrières de la périphérie. D'après
nos recherches, la Préfecture de Zio perçoit 500 francs par voyage à Adétikopé du fait de l'usage de son réseau. A Mission Tové, la Préfecture du Golfe perçoit également 500 francs par voyage compte tenu de l'usage de la voie Agoè-Mission Tové.
Cependant sur le littoral, aucune taxe préfectorale n'est prélevée puisque la plupart des voies existantes ne relèvent pas du financement de la Préfecture mais plutôt de l'Etat.
Il ressort donc de cette analyse que cette taxe est prélevée seulement dans les carrières périphériques.
En dehors des taxes syndicales chez les transporteurs (1 000 francs par jour pour les
adhérés sur le littoral et 500 francs par jour dans les carrières de la périphérie), les autres taxes n'ont aucun caractère légal. Il s'agit des taxes policières (1 000 francs par jour) qui ne sont que des raquettes opérées par les forces de l'ordre.
Il faut cependant noter qu'en dehors des frais inhérents à l'autorisation d'exploitation, aucune taxe n'est prélevée auprès des exploitants de la périphérie.
Un camion de sable chargé devient plus difficile à manier. A cette difficulté vient s'ajouter l'état des routes et celui du camion même. Il y a quelques années de cela, les camions de sable étaient impliqués dans bon nombre d'accidents de circulation. C'est l'une des raisons pour lesquelles les forces de sécurité en concertation avec la DGMG et les différents syndicats ont opté pour la fixation de quotas.
Il faut noter cependant que tous les chauffeurs sont unanimes sur le fait que la première cause des accidents de circulation impliquant les camions de sable est l'état des routes. La route supporte en réalité toutes sortes de trafics.
L'état même de ces camions constitue un risque pour les autres usagers de la route même si les chauffeurs rejettent le tort sur eux puisque la plupart des camions ont plus de 5 ans.
Cependant on constate que ces camions malgré leur âge, affichent une grande efficacité dans le transport du sable dans la Préfecture. Il serait donc intéressant de savoir comment se fait cette commercialisation ?
CHAPITRE IV : LA COMMERCIALISATION DU
|
1 - La demande du marchéLa demande de la Préfecture en sable est forte. DOE-BRUCE et KUEVI AKOE ont si bien montré à travers les tableaux suivants que la Préfecture du Golfe à travers son centre urbain Lomé est la zone de consommation privilégiée du sable.
TABLEAU N°11 : Besoins en logements du Togo, de
la Région Maritime, des
centres urbains et ruraux par rapport
à l'estimation de la population en 2000
Régions |
Population |
Accroissement |
Estimation par |
Estimation en |
||||
Maritime |
1 |
907 |
000 |
|||||
Golfe et Lomé |
1 |
130 |
000 |
6,4 |
72 |
320 |
12 |
053 |
Centres |
5 |
540 |
000 |
2,3 |
12 |
742 |
2 |
124 |
Centres ruraux |
2 |
945 |
000 |
7,6 |
76 |
570 |
12 |
762 |
Ensemble du |
4 |
629 |
000 |
- |
161 |
632 |
26 |
939 |
Source : KUEVI AKOE D. et DOE-BRUCE, avril 2002, page 14 ; repris par TCHAMBA T.T. (2006).
TABLEAU N°12 : Répartition des
concessions selon les matériaux utilisés pour la
construction
des murs
Observation |
Dur (béton, |
Semi dur |
Terre battue |
Autres |
Ensemble |
33 % |
11 % |
52 % |
4 % |
Population |
62 % |
16 % |
18 % |
4 % |
Source : KUEVI AKOE D. et DOE-BRUCE, avril 2002, page 12 ; repris par TCHAMBA T.T. (2006).
L'analyse de ces tableaux permet de se rendre compte que les centres urbains sont les principaux consommateurs des matériaux modernes de construction en dur. Cette analyse permet aussi de se rendre compte que la Région Maritime à elle seule concentre près de la moitié des besoins en logement avec 12.053 ménages (logements). Si les besoins en matériaux modernes sont importants dans les centres urbains dont Lomé (capitale du Togo),
cela implique automatiquement que la demande en sable de la ville (Préfecture du Golfe) soit forte.
Le phénomène de périurbanisation vient accroître davantage la demande. La distance n'étant plus en effet un obstacle, la population préfère de plus en plus les quartiers périphériques (Agoènyivé ; Adidogomé) au détriment du centre ville. Ce qui explique le fait que ces faubourgs abritent 65 % de la population de Lomé. La nécessité d'avoir un logement s'impose alors. Ceci explique l'émergence rapide de nouvelles constructions dans ces quartiers.
A ce phénomène, s'ajoute les besoins d'ordre public. Lomé est la capitale du pays et il se trouve dans la Préfecture du Golfe, d'où la nécessité de l'équiper en infrastructures modernes (routes, hôtels, écoles, services administratifs). Ce qui contribue également à accroître la demande en sable afin de réaliser tous ces chantiers d'Etat.
Pour satisfaire à cette demande sans cesse croissante, deux types de sable sont commercialisés dans la Préfecture. Il s'agit du sable de mer et du sable siliceux.
Le sable de mer pendant longtemps apprécié, a cependant perdu un peu de sa valeur en raison des tarifs élevés. A ce facteur s'ajoute dans une moindre importance les traces de présence du sel qu'il contient. Les maçons nous ont confiés que les cristaux de sel attaqueraient les barres de fer utilisées pour les constructions. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est conseillé de le dessalé13 avant tout usage car semblerait-il, que l'utilisation directe n'est pas bonne. Même si le sable de mer a perdu de sa valeur, il demeure toujours le plus exploité de la Préfecture.
Le sable siliceux quant à lui ne contient pas de sel mais présente cependant la particularité de consommer plus de ciment. Ce sable est de plus en plus apprécié par la clientèle en raison des prix abordables contrairement à ceux du sable de mer.
Ces deux types de sable satisfont ainsi la demande de la Préfecture.
13 Cette méthode a été utilisée par les Chinois lors de la construction du stade de football de Kégué.
Le commerce du sable est essentiellement assuré par les transporteurs. Ce sont eux le maillon fort de la chaîne. De ce fait, le sable avant sa commercialisation subit deux types de transaction commerciale dans les carrières de la périphérie.
En effet, dans ces carrières le sable est vendu aux transporteurs par les exploitants. Le prix est fonction du cubage. Ce sable après achat à la carrière est vendu à la clientèle. Les tarifs de cette livraison définitive sont fixés par les transporteurs et prennent en compte le prix au chargement, la distance et l'accessibilité des chantiers.
Sur le littoral, le sable ne subit qu'une seule vente et il s'agit de la livraison directe à la clientèle. Ceci est dû au fait qu'il s'agisse d'une réserve de l'Etat. Cependant la DGMG perçoit les redevances sur l'exploitation.
Il faut aussi noter que le négoce se fait directement entre la clientèle et les transporteurs. Il peut arriver que le client contacte un exploitant qui fera appel à un chauffeur de son choix.
Figure N°2 : Circuit commercial de l'activité du sable
Exploitants des
carrières
périphériques
Littoral
Transporteurs
Clientèle
Ménages
Etat (ce dernier ne
paie rien car le
sous
sol lui appartient).
Chargement conditionné par le payement de la redevance minière. |
|||
Différentes étapes de la vente de sable. Voie habituelle empruntée par la clientèle pour passer les commandes de sable. Seconde voie (peu fréquente) empruntée par la clientèle pour les commandes de |
|||
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Les tarifs de livraison du sable sont fixés par les syndicats de transporteurs. Ces tarifs prennent en compte plusieurs facteurs : l'accessibilité des chantiers, la distance et le cubage du véhicule.
De ces facteurs, la distance est le plus important. Elle détermine la cherté ou non du sable. Plus elle est grande, plus le prix est élevé. Il faut noter que les tarifs sont plus élevés pour le sable marin, surtout lorsqu'il s'agit de le livrer dans les faubourgs. Ainsi pour UTRANSAM, les tarifs sont de 20 000 francs CFA pour la zone portuaire, 22 000 francs CFA pour le secteur Nukafu et 25 000 francs pour les zones d'Adidogomé et Agoè. Ces tarifs concernent les camions de 5 à 8 m3. Pour ce qui est des camions de 9 m3 et plus qui doivent livrés le sable dans les secteurs Adidogomé et Agoè, les tarifs sont fixés à 40 000 francs. Rappelons que ces tarifs qui ont été fixés il y a longtemps, ne sont plus en vigueur avec la flambée du prix du baril de pétrole.
Pour ce qui est des carrières de la périphérie, à Mission Tové par exemple, les tarifs varient de 17 000 francs à 26 000 francs. Il s'agit comme pour UTRANSAM d'une grille élaborée par UTGRAS qui ne prend pas en compte le cubage du véhicule. Le dernier mot revient au chauffeur qui, en fonction de la capacité de son véhicule fixe le tarif. Ainsi le prix est fixé par consensus entre le transporteur et le client.
Quant à ce qui concerne l'accessibilité des chantiers, il faut noter que ce critère n'est pris en considération que pendant la saison des pluies où les routes de la Préfecture en général et celles de la périphérie (quartiers) en particulier sont de très mauvaise praticabilité.
Cette activité qui se veut informelle a pris des proportions considérables ces dernières années avec la création de nouveaux sites d'exploitation (pour la plupart clandestines à la périphérie). Ainsi pour les actifs du secteur, elle constitue une source de revenu leur permettant de vivre. Elle contribue aussi indirectement à la création d'autres activités dont nous allons vous parler dans cette dernière partie.
Les résultats de nos enquêtes nous permettent de classer les revenus des exploitants en
deux catégories à savoir ceux du littoral et ceux des carrières périphériques.
Les revenus journaliers des exploitants du littoral se situent entre 30 et 35 000 francs CFA. Il s'agit en fait de propriétaires de camion qui emploient des chauffeurs. Compte tenu du fonctionnement de l'exploitation sur le littoral, tous les chauffeurs sont des exploitants. Les revenus engrangés sont ensuite versés aux propriétaires des camions dans le cas où ce dernier (chauffeur) n'en n'est pas propriétaire.
Dans les carrières périphériques cependant, on note des revenus journaliers importants. Cela s'explique par le fait que le sable y est vendu aux chauffeurs. Ainsi dans la carrière du canton d'Adétikopé étudiée, les revenus se situent entre 50 et 90.000 francs CFA et dans celle du canton de Mission Tové, ils varient entre 80 et 100 000 francs CFA. En moyenne, dans ces carrières les exploitants gagnent quotidiennement 80 000 francs CFA.
Ces revenus servent pour la majeure partie à subvenir aux besoins fondamentaux de la famille dont notamment la nourriture. Ils servent aussi à payer les frais de scolarité des enfants surtout que tous les exploitants enquêtés sont mariés et responsables de famille. Il faut noter cependant que ces exploitants malgré leur niveau scolaire peu élevé, ont une vision prospective qui les amène à épargner de l'argent en vue de le réinvestir dans l'achat de nouvelles terres.
Les revenus des transporteurs sont aussi variables selon les carrières. En moyenne sur
le littoral, les transporteurs gagnent 45 000 francs CFA par mois (soit des revenus qui se situent entre 20 000 et 70.000 francs CFA). Ces revenus dépendent dans certains cas, du nombre de voyages dans le mois et de la capacité des véhicules.
Dans les carrières de la périphérie, les chauffeurs gagnent en moyenne 35 000 francs par mois. Il faut noter que les revenus dans les deux cas sont fixés par l'employeur et fait donc office de «salaire».
Du point de vue social, ces revenus servent à subvenir également aux besoins en nourriture des chauffeurs et de leurs familles. Ils servent aussi à payer le loyer pour certains et la scolarité des enfants ou des autres membres de la famille (frères, soeurs).
Les revenus de cette catégorie d'employés des carrières cachent d'énormes injustices. Nous avons pu nous rendre compte que les revenus des ouvriers du littoral sont les plus bas et sont de 2 200 francs CFA (en moyenne par jour) contre 2 825 francs pour Adétikopé et 3 925 francs pour Mission Tové. Les raisons de cette situation doivent être cherchées dans l'organisation des différents groupes opérant dans chacune des carrières.
TABLEAU N°13 : Revenus journaliers des ouvriers
en fonctions des différentes
carrières
Sites |
Maximum de |
Minimum de |
Moyenne (F/jour) |
|||
Littoral |
2 |
800 |
1 |
600 |
2 |
200 |
Adétikopé |
3 |
650 |
2 |
000 |
2 |
825 |
Mission Tové |
5 |
500 |
2 |
350 |
3 |
925 |
TOTAL |
11 |
950 |
5 |
950 |
8 |
950 |
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Ce tableau révèle que les journaliers (ouvriers) gagnent pratiquement les mêmes revenus que les transporteurs sauf qu'ils fournissent plus d'effort.
Sur le littoral, la faiblesse des revenus n'est que la
conséquence de l'injustice née du
phénomène de
pionnière. Il s'agit en fait d'une sorte d'exploitation instituée
et entretenue par
les anciens qui consiste à ce que les sommes des
premiers chargements reviennent aux
femmes pionnières (initiatrices
du chargement). Ensuite, les revenus des autres chargements
sont
répartis proportionnellement au nombre de personnes du groupe y compris
ces pionnières.
Pour ce qui est d'Adétikopé, comme nous
l'avons dit plus haut, les sous groupes (cinq
personnes au moins) sont
indépendants de l'ensemble du groupe des chargeurs. Ainsi, les
revenus engrangés dépendent de l'efficacité des personnes du groupe et ils sont répartis proportionnellement à leur nombre.
Les revenus élevés à Mission Tové sont non seulement la conséquence de l'efficacité du groupe, mais aussi de son organisation. Il s'agit en fait d'un bloc compact au sein duquel tous les membres sont solidaires. Dans ce cas ci, tous les membres du groupe programmé par UTGRAS pour une carrière donnée, reçoivent un revenu proportionnel à leur nombre. Personne ici ne perçoit plus que l'autre. Les revenus sont d'autant plus importants que le nombre de camions chargés est élevé.
S'agissant enfin des impacts sociaux, notons que les revenus outre l'achat de nourriture et le payement du loyer, servent également à se soigner.
A l'issue de cette analyse, il ressort que les personnes qui ont une charge familiale, ont une obligation morale de gagner plus d'argent afin de satisfaire aux besoins de la famille. Ce qui explique le fait que des familles entières se retrouvent dans les carrières. Plus il y a de bouches à nourrir, plus les responsables de famille s'investissent à fond afin de gagner plus de revenus. Il s'agit là de charger le plus de camions possibles pour les ouvriers, d'effectuer le plus de voyages pour les transporteurs et pour les exploitants (périphérie), d'attirer plus de chauffeurs dans la carrière. Il n'est pas rare dans ce dernier cas de figure de voir les exploitants demander aux ouvriers ou aux membres de leurs familles d'essayer de rendre praticables, pour quelque temps, les voies donnant accès aux carrières (surtout en saison des pluies).
+ L'activité du sable en dehors de son apport socio-économique, est créatrice d'emplois. C'est le cas des petits commerces qui s'organisent autour des carrières. Il s'agit entre autres de vente de nourriture, de produits pharmaceutiques (provenant du NIGERIA), de boissons («Sodabi», ou boisson locale «Tchoucoutou») servant de stimulants. Les photos suivantes font ressortir clairement ce phénomène. On peut y
trouver du «Gari», du sucre, des bouteilles d'alcool. Il en est de même pour la seconde où on voit une revendeuse de boisson locale.
Photo N°10 : Etalage de marchandises dans un site de Mission Tové
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
Cette photo présente un étalage de bonne femme où on distingue du « gari », du sucre, de l'arachide et des bouteilles contenant différentes sorte d'alcool ou « sodabi ».
Photo N°11 : Revendeuse de boisson locale à Mission Tové
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
Cette femme sur la photo est une revendeuse de boisson locale « tchoukoutou ».
L'exploitation du sable, indispensable à la croissance urbaine, laisse cependant des marques dans le paysage.
L'exploitation du sable dans les carrières de la périphérie laisse de nombreuses marques dans le paysage. Elle laisse un paysage chaotique avec par endroits des buttes isolées. La végétation y est complètement détruite. Le sol devient vulnérable au phénomène de ruissellement ; conséquence de la destruction des couches. Sur la photo 11, on peut constater l'effet du ruissellement qui menace de près les rails.
Photo N°12 : Effets du ruissellement dans une
carrière épuisée qui menace les
rails à
Adétikopé
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
Ces carrières, pour la plupart clandestines, restent comme telles après épuisement.
Aucun processus de remblaiement n'accompagne l'après exploitation. Il en résulte de grandes étendues comme l'indique la photo 13 (Prise à Mission Tové) qui servent de point d'accumulation des eaux de ruissellement. Elles constituent alors en saison des pluies des lieux d'incubation de larves de moustiques. Ce qui constitue une menace pour les riverains.
Photo N°13 : Vue d'ensemble d'une
carrière épuisée dans le canton de Mission
Tové
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
Cette photo laisse apparaître le paysage de désolation que laisse l'après exploitation dans les sites périphériques. On constate clairement que la végétation y est complètement détruite rendant ainsi le sol vulnérable aux effets du ruissellement.
Il faut noter que parmi les conditions posées par la DGMG avant d'octroyer une
autorisation d'exploitation, figure une clause qui tient compte de la protection de l'environnement. Cependant on constate sur le terrain que cette condition n'est pas respectée surtout que le remblaiement après exploitation revient normalement aux exploitants. C'est donc une faiblesse de la DGMG qui n'arrive pas à répertorier toutes les carrières opérationnelles et par conséquent n'a pas totalement la main mise sur l'exploitation dans les zones périphériques. La principale conséquence est qu'aucune poursuite pour atteinte à l'environnement n'est menée contre ces exploitants. Le remblaiement revient de façon indirecte (à la longue) à la DGMG.
Sur le littoral, l'exploitation est indispensable pour assurer l'efficacité du port. Elle a pour objectif d'éviter son ensablement. Cependant, elle accentue davantage le phénomène d'érosion côtière qui se poursuit à l'Est du Port Autonome. En fait, la houle dépose les éléments qu'elle transporte à l'Ouest du port. Elle devient plus violente après la digue et par des vagues déferlantes, elle procède au sapement de la côte dans les zones situées à l'Est du
port. Cette situation est la conséquence du déficit sédimentaire côtier (sable et gravier) lié aux travaux d'aménagement et des prélèvements de matériaux sur les fleuves (la Volta surtout)14 .
Les ouvriers sont les principaux acteurs du chargement du sable. Ils se caractérisent par leur efficacité au travail. 93 % de ces ouvriers sont des EWE. 82 % d'entre eux sont instruits. On peut même constater la présence d'un étudiant enquêté sur le littoral.
TABLEAU N°14 : Récapitulatif des
différents niveaux d'étude des ouvriers du
sable
Niveaux |
Premier |
Second |
Troisième |
Etudes |
Total |
Adétikopé |
7 |
5 |
- |
- |
13 |
Littoral |
14 |
14 |
4 |
1 |
33 |
Mission Tové |
6 |
4 |
1 |
- |
11 |
Total |
27 |
23 |
5 |
1 |
56 |
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Cependant, malgré leur niveau d'instruction respectif, on remarque qu'ils s'investissent à fond dans ce métier. La première raison est le manque de volonté des jeunes gens (surtout dans les zones périphériques) d'entrer en apprentissage lorsque les études ne marchent pas. Il n'est pas rare de constater que même certaines personnes ne voient pas l'intérêt d'étudier. Elles préfèrent alors charger le sable que de poursuivre les études ou d'apprendre un métier. A cela, s'ajoute les mariages précoces des jeunes qui deviennent alors très tôt responsables de famille ; d'où l'obligation de gagner de l'argent pour subvenir aux besoins de la famille. On peut donc constater que sur les 68 ouvriers enquêtés, 60 % sont mariés contre 38 % pour les célibataires et 2 % pour les divorcés. La situation économique du pays vient aggraver les conditions de vie déplorables des ouvriers ; car parmi eux, on distingue des personnes qui ont appris un métier mais faute de moyens pour l'exercer, ils s'adonnent au chargement du sable.
14 Article portant sur l'Etude de l'ensablement de l'accès au port de Lomé.
TABLEAU N°15 : Caractéristiques socio-professionnelles antérieures des acteurs ( exploitants et ouvriers) du sable
EXPLOITANTS |
OUVRIERS |
TOTAL |
||||||||||||
SITES |
SITES |
|||||||||||||
Littoral |
Adétikopé |
Mission Tové |
Littoral |
Adéticopé |
Mission Tové |
|||||||||
Eff. |
% |
Eff. |
% |
Eff. |
% |
Eff. |
% |
Eff. |
% |
Eff. |
% |
Eff. |
% |
|
Agriculture |
1 |
1,5 |
1 |
1,5 |
2 |
3 |
4 |
5,5 |
||||||
Chauffeur |
1 |
25 |
1 |
25 |
8 |
12 |
6 |
9 |
4 |
6 |
20 |
28 |
||
Commerçant |
5 |
7 |
5 |
7 |
||||||||||
Elève |
6 |
9 |
3 |
4 |
9 |
13 |
||||||||
Etudiant |
1 |
1,5 |
1 |
1,5 |
||||||||||
Mécanicien |
3 |
4 |
1 |
1,5 |
4 |
5,5 |
||||||||
Ménuisier |
2 |
3 |
2 |
3 |
2 |
3 |
6 |
8 |
||||||
Aucune formation |
4 |
6 |
4 |
5,5 |
||||||||||
Indéterminé |
2 |
3 |
2 |
3 |
1 |
1,5 |
5 |
7 |
||||||
Autres |
1 |
25 |
1 |
25 |
8 |
12 |
1 |
1,5 |
3 |
4 |
14 |
19 |
||
TOTAL |
2 |
50 |
1 |
25 |
1 |
25 |
40 |
59 |
13 |
19,5 |
15 |
21,5 |
72 |
100 |
Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Il s'agit d'une activité de reconversion pour les différents acteurs. De ce tableau, on s'aperçoit que sur 72 personnes (à qui la question a été posée), 87,5% ont auparavant appris ou exercé un métier avant de se reconvertir dans cette activité. Reprenant alors les propos de TCHAMBA T. T.,
« Elle est une véritable source d'emploi pour les moins scolarisés et les personnes pauvres. C'est également une activité qui offre de la formation » ; notamment à ceux qui n'ont aucune formation (5,5%).
TABLEAU N°16 : Répartition des revenus en fonction du nombre de personnes en charge et des besoins quotidiens
Acteurs |
Revenu moyen mensuel |
Nombre de pernonne en charge |
Besoins quotidiens par jour et par personne |
Exploitants |
56 250 |
8 |
7 031 |
Transporteurs |
2 600 |
6 |
433 |
Ouvriers |
3 000 |
7 |
429 |
Ce tableau fait ressortir les différentes charges qui pèsent sur chacun des acteurs du sable en fonction de leur revenu. On peut donc constater que les charges sont lourdes pour les ouvriers et les transporteurs surtout si ceux-ci doivent payer un loyer. Source: travaux de terrain, WORDJO, 2007.
Il faut cependant noter que ces derniers travaillent dans des conditions rudimentaires avec usage d'instruments archaïques (pelles, houes, bassines) et sans garantie de prise en charge en cas d'accident. Ils font usage de leur force musculaire pour ensuite gagner des revenus dérisoires. Ils gagnent en moyenne 3 000 francs par jour. Ces revenus servent à satisfaire aux besoins de première nécessité : nourriture, loyer, soins médicaux et pour les responsables de famille, la scolarité des enfants.
S'agissant des conditions sanitaires, il faut noter que sur tous les sites sillonnés, il y a manque d'infrastructures de commodité entre autres les toilettes, les abris aménagés pour se reposer, d'eau potable15 . Les abris de fortune sont pour la plupart en branchage de palmier à huile, mais à défaut de cela, ils se contentent de l'ombre des arbres (tout ceci concerne les sites de la périphérie). De plus, les ouvriers de ces sites sont exposés aux risques constants d'effondrements des terres (souvent mortels pour eux) lors des opérations d'extraction.
Photo N°14 : Branchage de palmier à
huile servant d'hapatame dans une carrière
du canton de Mission
Tové
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
15 Le manque d'eau potable est compensé par la vente d'eau en sachet communément appelé « Pure Water ».
Photo N°15 : Ouvriers au repos dans un champs
de maïs du canton de Mission
Tové
Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.
Ces conditions sont à l'origine de certaines maladies comme le paludisme, les troubles
gastriques, la malnutrition. L'hernie et les faiblesses sexuelles et physiques sont aussiprovoquées par les conditions de travail difficiles. Notons que chaque ouvrier est au moins victime de l'un des maux énumérés. Sur les 68 enquêtés, seulement 60% attestent avoir consulté un médecin mais cette consultation n'est pas souvent accompagnée de l'achat de médicaments prescrits faute de moyens.
A ces conditions viennent s'ajouter les différentes injustices sociales lors du partage des revenus ou de l'adhésion de nouveaux membres aux groupes. S'agissant de ce dernier cas, le phénomène a été rencontré à Adétikopé où les responsables d'ouvriers demandent aux nouveaux venus des curriculum vitae bien qu'ils sachent pertinemment que le niveau de ces nouveaux ne leur permet pas de rédiger un curriculum en bonne et due forme.
Nombreux sont les problèmes rencontrés dans le domaine du sable. On peut citer entre autres : - La non maîtrise de la vente des terres par l'Etat qui transforme de ce fait les terrains en véritables marchandises.
- Le manque d'infrastructures routières. La plupart des routes bitumées sont en état de dégradation avancé.
- Le manque de rigueur et de moyens de la part des institutions chargées de surveiller l'exploitation.
- La plupart des camions du secteur du sable sont des véhicules d'occasion ayant servi pendant longtemps dans leurs pays d'origine. Ils sont donc souvent en mauvais état et constituent un danger pour les usagers de la route.
- Le manque de financement devant permettre aux ouvriers qui ont appris un métier de pouvoir l'exercer au lieu de charger du sable.
- La menace de l'environnement à travers l'érosion côtière et les énormes trous que laisse l'après exploitation dans le paysage.
La multiplication des carrières clandestines dans les zones périphériques constitue un manque à gagner pour l'Etat. Il serait alors judicieux que l'Etat reprenne non seulement en main l'exploitation mais aussi la vente des terres. Cela suppose que l'Etat reprenne la vente des terres longtemps contrôlé par les collectivités lignagères au Togo. Ceci lui permettra de contrôler la vente des terrains et d'avoir une parfaite maîtrise de la répartition des différents sites d'exploitation dans le pays. A priori cette solution semble délicate et impossible mais si nous nous fions au modèle adopté par le Burkina Faso, cela est possible.
Au Burkina Faso, le système foncier a connu trois périodes historiques :
- La période exclusive des pratiques foncières basées sur les coutumes
locales
- La période coloniale pendant laquelle le colonisateur a introduit au
début du siècle un système nouveau d'organisation et de gestion de la terre tout en
tenant compte du droit coutumier ; ce système est repris par le législateur local à partir des indépendances.
- L'adoption des textes portant réorganisation agraire et foncière dont les
premiers datent de la période révolutionnaire avec la loi de 1984, sa relecture en 1991
avec le premier gouvernement de la transition et la dernière en date est celle de 1996.
La Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) de 1996 stipule que la terre appartient à l'Etat. En effet en son article 4, il est dit que le domaine foncier national est de plein droit propriété de l'Etat.
De plus, il faut noter que cette reprise en main permettra de mettre fin aux problèmes de double vente de terrains et permettra aussi à l'Etat d'adopter une politique franche de l'habitat.
Cet organisme spécialisé ne maîtrise pas tous les circuits de l'exploitation du sable. La cause est le manque de contrôle lié à l'insuffisance du personnel. A Adétikopé, on compte deux agents pour le bureau de la DGMG et trois pour le bureau du littoral. La principale conséquence qui découle de cette situation est la multiplication de carrières clandestines. Nous préconisons l'équipement de la DGMG en véhicules tout terrain afin d'opérer des descentes surprises et de sillonner toutes les zones d'exploitation. De plus, il faudrait résoudre le problème de manque de personnel que connaît tout le secteur de l'administration togolaise.
La solution préconisée à ce niveau est le recours à la rigueur lors des visites techniques des camions. Il s'agira d'élaborer une grille d'âge de véhicule qui permettra de déterminer les véhicules à mettre hors circuit. Cela suppose une fixation de l'âge de retraite des camions (au moins 5 ans d'activité).
Il serait aussi judicieux pour ce service d'informatiser ses fichiers afin d'avoir un meilleur suivi du transport routier. Cela permettra aussi de gérer avec transparence les fonds qui entrent quotidiennement dans les caisses.
Plus de la moitié des enquêtés attestent avoir appris un métier, cependant faute de
moyens financiers, ils se sont reconvertis au métier du sable. La plupart des banques togolaises octroient des prêts mais à des taux élevés (12 % ou 16% selon les établissements). Ce qui constitue un frein pour toute personne désireuse de démarrer après son apprentissage surtout dans un contexte ou le concept de l'Etat providentiel a disparu il y a très longtemps. Nous préconisons à cet effet que la notion de « micro crédit » soit effective comme elle l'est au Bengladesh à travers la réduction des taux d'intérêt et des seuils pour avoir les prêts.
Chargé de l'entretien du réseau routier depuis 1997, cette institution montre cependant
quelques lacunes. La présence des nids de poule en est la preuve. Ces nids de poule sont parfois remblayés par les riverains à l'aide de touffes d'herbes ou de tas d'immondices. De plus, il faut noter que les opérations d'entretien que mènent souvent le FER ne sont pas efficaces ; car il suffit d'une pluie ou de plusieurs passages de véhicules pour que ces parties se décapent à nouveau. La principale cause est la faible épaisseur du bitume au niveau de la plupart de nos routes.
Face à cette situation, on se demande si ce sont nos ingénieurs qui sont incompétents ou ce sont les financements qui sont insuffisants (ce qui est vraisemblablement faux) ?
Nous proposons alors une meilleure gestion des fonds par cette institution. De plus, il faut que les opérations de colmatage des nids de poule soient fréquentes et efficaces. Au lieu de quelques couches damées de latérite recouvertes du bitume, il faudrait adopter une méthode plus efficace que certainement nos ingénieurs connaissent et maîtrisent parfaitement.
La reprise en main de l'activité du sable par l'Etat suppose non seulement la mise en
place des infrastructures (aussi bien d'exploitations que de
commodités) mais aussi une
compression du personnel opérant
dans le domaine. Nous proposons à cet effet pour ces
personnes, qu'une cellule de prise en charge soit mise sur pied du moins, juste le temps que ces gens puissent se reconvertir à autre chose.
Toutes ces solutions préconisées doivent être accompagnées d'une volonté aussi bien politique qu'économique avant d'aboutir.
L'après exploitation constitue un problème dans les carrières de la périphérie, car il se pose le problème de remblayage. A ce niveau, nous exhortons le Ministère de l'Environnement et la DGMG à mener des opérations conjointes en vue de traquer les propriétaires de ces carrières clandestines afin qu'ils prennent leur responsabilité vis-à-vis des marques laissées dans le paysage.
S'agissant de l'érosion côtière qui se poursuit à l'Est du port de Lomé, nous proposons la construction d'une nouvelle digue afin de retenir le sable et de repousser l'érosion vers d'autres horizons.
L'activité d'exploitation du sable représente de nos jours un secteur important pour l'économie togolaise. Cette étude a permis de produire un document qui décrit et analyse le fonctionnement des principales carrières qui approvisionnent la Préfecture du Golfe. Elle a par ailleurs permis d'atteindre les objectifs fixés sauf la quantification des volumes prélevés (cet objectif n'a pu être atteint en raison du manque de moyens). Cependant on s'aperçoit que le commerce du sable ne peut se soustraire des facteurs comme la distance et l'accessibilité des chantiers qui influencent de ce fait la fixation des prix. Ainsi les rapports distance/coût et accessibilité/coût occupent une part importante dans cette activité. L'état défectueux du réseau routier constitue quelque peu un obstacle pour cette activité surtout qu'il soumet les camions à rude épreuve.
S'agissant du contrôle de l'exploitation, la DGMG a le monopole sur toutes les carrières mais l'organisation des activités et le fonctionnement de chacune d'elles dépendent des syndicats. Elle exerce à cet effet son autorité à travers le prélèvement des redevances minières. Il apparait donc clairement que le désengagement de l'Etat dans l'exploitation du sable marin permet un meilleur suivi des activités dans la mesure où UTRANSAM gère la carrière comme une entreprise.
Pour ce qui est des carrières périphériques, le désengagement à pour conséquence de provoquer la multiplication des carrières clandestines. Cette multiplication connait une évolution importante à cause de la détention du droit foncier par les collectivités lignagères.
L'exploitation du sable n'est cependant pas exempte de conséquences sur l'environnement. Les nombreuses marques de l'après exploitation dans les sites périphériques posent de nombreux problèmes aux riverains en se transformant indirectement en lacs artificiels pendant la saison des pluies. Il faut aussi noter que dans ces sites, les camions rencontrent davantage de difficultés quant à ce qui concerne le transport du sable. En effet dans ces zones, les routes de dessertes sont en terre et ne facilitent pas les déplacements de ces
poids lourds. Cette situation freine un temps soit peu les livraisons de sable et agit sur la fixation des prix.
Quant à l'exploitation du littoral sableux, il faut noter qu'elle est indispensable pour assurer l'efficacité du port. Cependant le principal problème qui se pose est celui de la fréquence d'exploitation. A ce sujet, aucune étude n'est encore entreprise en vue de déterminer avec précision les quantités prélevées annuellement et le seuil à prélever afin de ne pas menacer la stabilité des côtes à travers l'érosion côtière.
Avec le phénomène de périurbanisation, on assiste alors à l'augmentation de la demande en sable. Cette situation explique les fréquences d'exploitation élevée du sable de mer ces dernières années. Cela à pour conséquence d'accentuer l'agressivité de la mer vis-à-vis de nos côtes (Est du Port Autonome de Lomé).
Pour ce qui est des véhicules, il faut noter que les camions opérant dans la filière d'exploitation du sable sont des véhicules d'occasion dont plusieurs d'entre eux ne sont pas réguliers aux visites techniques. Ils constituent alors une menace pour les autres usagers de la route (surtout pour les motocyclistes). La majorité des accidents de circulation incluant les camions de sable et les motocyclistes, sont souvent mortels pour les motocyclistes car ces véhicules ont pour la plupart un système de freinage défectueux. A cette liste « noire » d'agents accidentogènes, s'ajoute l'état défectueux des infrastructures routières de la Préfecture du Golfe.
Pour pallier à ces problèmes, la solution réside dans une volonté politique des dirigeants du pays ; car Lomé à l'instar des autres capitales de la sous région ne reflète pas une bonne image en matière d'infrastructures routières. De plus s'agissant de la multiplication des carrières clandestines dans les sites périphériques, la solution efficace à adopter est la reprise en main de la vente des terrains par l'Etat comme cela se fait au Burkina Faso voisin.
I / OUVRAGES GENERAUX
- BOURRIERES P. (1964) : Economie des transports dans les programmes de développement, 2e édition, Paris : PUF, 199 pages.
- DEBBASCH C. (2004) : L'Etat du TOGO 1967-2004, JOUVE, Paris-France, 552 pages
- G. DUFOUR, R. FERRAS, M. CLARY, G. DUFAU (1993) : Faire de la
Géographie à l'école, Guides Belin de l'enseignement, BELIN, 208 pages.
- Géographie seconde (2nde), sous la direction d'Annie BADOWER, agrégée
d'histoire-géographie, lycée Janson-de-Sailly, coll. « Hatier », Paris, 288 pages.
- Géographie seconde (2nde), sous la direction de JEAN-LOUIS MATHIEU, agrégé de
géographie, professeur au lycée Fénelon à Paris, coll. « Bordas », 286 pages.
- MARGUERAT Y. (1989) : Les étapes de la croissance de Lomé, Lomé, ORSTOM,
26 pages.
- MARGUERAT Y. (1993) : Dynamique urbaine, jeunesse et histoire au Togo, Presses de l'UB Lomé, 230 pages.
- MARGUERAT Y. (1994) : Population, migrations, urbanisation au Togo et en Afrique Noire, articles et document (1981-1993) Lomé, PUB.
- RITTER J. (1971) : Géographie des transports QSJ ? N°1427, PUF, Paris, 125 pages.
- TAPIA C. (1995) : Les délocalisations internationales, Hatier, coll. « optiques ».
- WADE A. (2005) : Un destin pour l'Afrique, édition Michel LAFON, 261 pages.
II / MEMOIRES DE MAITRISE ET DE DEA
- ADJI O. (2003) : Problème de sous-équipement et d'aménagement dans les quartiers périphériques de Lomé : le cas d'Agbalépédogan. Mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Lomé, 135 Pages.
- AGBERE S. (2006) : Transport et commercialisation du charbon de bois dans la préfecture de Tchamba (région centrale - (TOGO). Mémoire de maîtrise département de géographie, Université de Lomé, 126 Pages.
- AKOUSSAN K. F. C. (1996) : contribution à la géographie des transports : Etude géoéconomique du Port de Lomé. Mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Lomé, 108 pages.
- ASSOTI K. (2000) : Transport et commercialisation du chardon de bois dans la préfecture du golfe : cas du canton d'Agoényivé. Mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Lomé, 105 pages
- BUAKA A. (2005) : La périurbanisation et les problèmes de l'habitat dans les villes africaines : le cas d'Adidogomé à Lomé. Mémoire de Maîtrise, département de Géographie, Université de Lomé, 134 pages.
- DA SILVA C.M. (1981) : Problèmes posés par la production et le transport du ciment en république du Bénin. Mémoire de maîtrise, Science économique, UB, Lomé, 56 Pages.
- DJOBO SEMA O.-K. (2002) : Transport et déplacements-loisirs pendant les vacances : "cas des élèves de différents établissements scolaires de la ville de Sokodécentre -Togo". Mémoire de Maîtrise, département de Géographie, Université de Lomé, 87 pages.
- GUEZERE A. (1999-2000) : Le rôle des taxi-motos dans le transport informel urbain et dans le développement socio-économique de Lomé. Mémoire pour le DEA, département de Géographie, Université de Lomé, 46 pages.
- HAMBIKE K.K. (1999) : Transport et distribution de bières et boissons gazeuses dans la région des savanes au Togo : le cas de la ville de Dapaong. Mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Lomé, 109 Pages.
- NANOINI D. (2006) : Transport, distribution et commercialisation des produits forestiers ligneux par l'ODEF au Togo : cas de la ville de Lomé. Mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Lomé, 102 Pages.
- POMGMA O. (2001) : Production et transport de coton dans la Préfecture de Sotouboua, Région Centrale-TOGO. Mémoire de Maîtrise, département de Géographie, Université de Lomé, 115 pages.
- SODOGAS A. F. S. V. (2003) : La gestion des ordures ménagères : le cas des quartiers Amoutivé-Bè de la ville de Lomé. Mémoire de Maîtrise, département de Géographie, Université de Lomé, 102 pages.
- SONOKPON K. N. (2003) : Le phénomène de Taxi-moto et le développement urbain à Atakpamé. Mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Lomé, 117 Pages.
- TCHAMBA T.T. (2006) : Le marché informel de sable et de gravier dans la région maritime et son impact : cas de la préfecture du golfe. Mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Lomé, 148 Pages.
III / ARTICLES ET RAPPORTS
- Afrique industrie, N°40, 1er juin 1977, pp. 60-99, CDT (CASEF).
- Bulletin de l'Afrique Noire, N°1300, 9 janvier 1986, pp. 14-16, CDT (CASEF).
- Etude de développement urbain de la ville de Lomé, volume I, rapport final de phase I :
Ministère de l'équipement et poste et télécommunications, Direction Générale de
l'Urbanisme et de l'Habitat, 1989, Banque Mondiale, 284 pages.
- Etude de l'ensablement de l'accès au port de Lomé, Prof. Dr. Lackner et Partner, Ingénieurs-conseils GmbH et Co. KG, Lindenstrabe 1A. 2820 Bremen 70. RFA, 126 pages, CDT (CASEF).
- Focus Info du mois de janvier 2008 N°001.
- La Recherche, l'actualité des sciences. Mensuel N°393, janvier 2006.
- Le système éducatif togolais : éléments d'analyse pour une revitalisation : série développement humain de la Région Afrique, Document de travail. Département du développement humain Région Afrique (2004), Banque Mondiale, 99 pages.
- Manuel d'urbanisme pour les pays en développement, vol. 4, les transports urbains. Coopération et Aménagement, Agence française pour l'aménagement et le développement à l'étranger, 344 pages, CDT (CASEF).
- Marché nouveaux - N°2 - janvier 1998 - TOGO.
- Marché tropicaux et Méditerranéens, N°1974, 9 septembre 1993, pp. 2149, CDT (CASEF).
- Marché tropicaux et Méditerranéens, N°SP. 1830, 5 décembre 1980, pp. 3194-3379, CDT (CASEF).
- Population et société N°436, juillet-août 2007.
- Population Référence Bureau (PRB), USAID du peuple AMERICAIN.
- SEGBOR K. P. (1998) : Quel transport urbain à Lomé en l'an 2000 ? CODATU VIII pages 827-830.
IV / Autres
- ATLAS du développement régional du Togo (1986)
LISTE DES CARTES, FIGURES, GRAPHIQUES, PHOTOS ET
TABLEAUX
CARTES
Carte N°1 : Présentation de la zone d'étude page 03
Carte N°2 : Relief de la Région Maritime ..page 25
Carte N°3 : Formations géologiques de la Région Maritime .page 26
Carte N°4 : Réseau routier de la
Préfecture du Golfe avec configuration de la côte.....page
34
Carte N°5 : Carte des principales carrières
périphériques desservant la Préfecture du Golfe
et
leurs tarifs respectifs page 60
FIGURES
Figure N°1 : Profil géologique du bassin sédimentaire côtier page 27
Figure N°2 : Circuit commercial de l'activité du sable ..page 70
GRAPHIQUES
Graphique N°1 : Diagramme ombrothermique de Lomé (1971-2002) page 30
Graphique N°2 : Pyramide des âges du Togo de 1999 ..page 37
Graphique N°3 : Répartition par groupes ethniques du secteur du sable ..page 38
Graphique N°4 : Histogramme
représentant l'âge des camions par carrière du secteur du
sable de la Préfecture du Golfe page 55
Graphique N°5 :
Répartition des différentes marques de véhicules
du secteur du
sable .page 56
PHOTOS
Photo N°1 : Pilier de béton servant de borne (limite) .page 44
Photo N°2 : Configuration d'une carrière dans le canton de Mission Tové page 46
Photo N° 3 : Extraction de sable dans une carrière du canton de Mission Tové page 46
Photo N°4 : Chargement d'un camion dans le canton de Mission Tové page 48
Photo N°5 : Etat de carrosserie d'un camion à Mission Tové page 57
Photo N°6 : Etat de la route de desserte dans un site du canton d'Adétikopé page 62
Photo N°7 : Bossellement de la voie de
desserte dans un site du canton d'Adétikopé page
62
Photo N°8 : Etat d'une voie de desserte pendant la
saison des pluies dans le canton de
Mission Tové page 63
Photo N°9 : Camion en panne page 64
Photo N°10 : Etalage de marchandise dans un site de Mission Tové page 75
Photo N°11 : Revendeuse de boisson locale à Mission Tové page 75
Photo N°12 : Vue d'ensemble d'une
carrière épuisée dans le canton de Mission Tové
page 76
Photo N°13 : Vue d'ensemble d'une
carrière épuisée dans le canton de Mission
Tové page 77
Photo N°14 :
Branchage de palmier à huile servant d'hapatame dans une
carrière du canton
de Mission Tové .page 80
Photo N°15 :
Ouvriers au repos dans un champ de maïs du canton de Mission
Tové page 81
TABLEAUX
Tableau N°1 : Récapitulatif des différents effectifs constituant notre échantillon page 14
Tableau N°2 : Récapitulatif des différents effectifs enquêtés de notre échantillon page 19
Tableau N°3 : Moyenne des températures mensuelles et pluviométriques de Lomé (1971- 2002) page 30
Tableau N°4 : Evolution de la population de Lomé-commune et de la Préfecture du Golfe de 2000 à 2005 page 36 Tableau N°5 : Récapitulatif du genre et de la situation matrimoniale des différents actifs du secteur du sable page 39
Tableau N°6 : Evolution de l'emploi dans le secteur moderne de l'économie ..page 41
Tableau N°7 : Récapitulatif des
tarifs, de la part des exploitants et des ouvriers en fonction du cubage .page
49
Tableau N°8 : Répartition des ouvriers du
littoral en fonction de l'ancienneté et du
genre page 50
Tableau N°9 : Récapitulatif des différents tarifs page 51
Tableau N°10 : Récapitulatif de l'âge des camions par carrière de sable ..page 55
Tableau N°11 : Besoins en logements du Togo, de la Région Maritime, des centres urbains et ruraux par rapport à l'estimation de la population en 2000 .page 67 Tableau N°12 : Répartition des concessions selon les matériaux utilisés pour la construction des murs page 67 Tableau N°13 : Revenus journaliers des ouvriers en fonctions des différentes
carrières page 73
Tableau N°14 : Récapitulatif des différents niveaux d'étude des ouvriers du sable page 78
Tableau N°15 : Caractéristiques socio-professionnelles antérieures des acteurs (exploitants et ouvriers) du sable page 79 Tableau N°16 : Répartition des revenus en fonction du nombre de personnes en charge et des besoins quotidiens page 79
Dédicace i
Remerciements ii
Sommaire .iii
Définition des sigles et abréviations iv
Résumé .v
Introduction ..01
Chapitre I : Cadre conceptuel et méthodologique 04
I / Approche conceptuelle 05
A - La problématique ..05
1 - Le choix du sujet 05
2 - Enoncé du problème ..05
B - Importance scientifique du sujet 07
C - Les objectifs de la recherche .07
1 - Objectif général .07
2 - Objectifs spécifiques ..07
D - Hypothèses de travail 08
E - La revue de la littérature 08
II / Approche méthodologique .11
A - La population cible 11
1 - La base de sondage 11
2 - Technique d'échantillonnage .12
B - Les variables de l'étude 14
1 - Les variables indépendantes ..14
2 - Les variables dépendantes .15
C - La collecte des données 15
1 - Les données existantes ...15
2 - Les données collectées 16
2.1. Le questionnaire 16
2.2. L'interview 16
3 - Le déroulement de l'enquête ..16
D - Les difficultés de terrain 17
E - Le dépouillement 19
Chapitre II : Présentation physique, humaine et économique ..20
I / Présentation générale 21
II / Conditions physiques .23
1 - Le relief ..23
2 - La géologie .23
3 - Le climat 28
4 - La végétation 31
5 - Les sols et leurs utilisations 31
6 - L'hydrographie ..32
7 - Impact du milieu sur l'accumulation des sables 33
III / Cadre humain 35
A - La population 35
B - La population active du secteur du sable ..37
IV / Le cadre économique 39
1 - Les bases de l'économie de la Préfecture du Golfe ..39
2 - La situation économique globale du TOGO .39
Chapitre III : Le transport du sable dans la Préfecture du Golfe 42
I - L'exploitation du sable dans la Préfecture du Golfe 43
1 - L'exploitation dans les sites périphériques 43
1.1. Le matériel de travail 45
1.2. Méthode d'extraction du sable .45
2 - L'exploitation sur le littoral 47
2.1. Le matériel de travail 47
2.2. Méthode d'exploitation 47
3 - Le chargement du sable .47
3.1. Les carrières de la périphérie 47
3.1.1. Les jours de travail et les différents tarifs au chargement .47
3.1.2. Modalités de payement .49
3.2. Le littoral ..50
3.2.1. Les jours de travail et les différents tarifs au chargement .51
3.2.2. Modalités de payement .51
4 - La réglementation de l'exploitation ..52
II - Le transport du sable dans la Préfecture du Golfe ..53
1 - Le réseau routier de la Préfecture du Golfe ...53
2 - Le parc automobile opérant dans le domaine du sable ..54
3 - Les institutions chargées de règlementer le transport du sable ..57
3.1. Les syndicats .57
3.1.1. L'Union des Transporteurs de Sable de Mer ( U.TRAN.SA.M.) 57
3.1.2. L'Union des Transporteurs de Gravier et de Sable (U.T.GRA.S.) 59
3.2. Les autres syndicats ..61
4 - Les routes de desserte 61
4.1. Le littoral 61
4.2. Les carrières de la périphérie 61
5 - Impact du réseau sur le transport du sable 63
6 - Les différentes taxes .64
6.1. Les redevances minières ..64
6.2. La taxe préfectorale .64
6.3. Les autres taxes ...65
7 - Les risques du transport du sable .65
Chapitre IV : La commercialisation du sable et les impacts socio-économiques et
environnementaux de cette activité 66
I / La commercialisation du sable dans la Préfecture du Golfe .67
A - Le marché informel du sable ...67
1 - La demande du marché 67
2 - L'offre du sable 68
B - Les différentes étapes de la commercialisation du sable 69
C - Les tarifs et les différents facteurs intervenants dans leur fixation ....71
II / Les impacts socio-économiques et environnementaux de l'activité du sable ....72
A - Les impacts socio-économiques 72
1 - Les exploitants 72
2 - Les transporteurs 72
3 - Les ouvriers 73
B - Impacts de cette exploitation sur l'environnement 76
III / Conditions des ouvriers 78
IV / Les principaux problèmes 82
V / Approches de solution 82
A - Au niveau de l'Etat .82
B - Au niveau de la DGMG ..83
C - Au niveau du Transport Routier 83
D - Au niveau des institutions financières de la place 84
E - Au niveau du FER (Fond d'Entretien Routier) 84
F - Au niveau des infrastructures de commodité et de la reconversion des personnes actives
du domaine du sable |
84 |
G - A propos du maintien de l'environnement |
...85 |
Conclusion |
86 |
Bibliographie |
88 |
Liste des cartes, figures, graphiques, photos et tableaux |
.92 |
Table des matières |
95 |
Annexes |
..100 |