CHAPITRE SECOND
LES INSUFFISANCES DE LA MUAS ET LES
SUGGESTIONS POUR SON RENFORCEMENT
La force de maintien de la paix de l'Union Africaine (MUAS)
déployée au Darfour en application de l'Accord de cessez-le-feu
humanitaire signé le 08 Avril 2004 à N'djamena, ayant
principalement des tâches d'observation et de vérification du
respect de cessez-le-feu a des problèmes sérieux dans
l'application de son mandat. L'initiative de déploiement de cette
première mission de peacekeeping gérée par une institution
africaine a été saluée par toute la Communauté
Internationale. Malgré tous les efforts, la MUAS manque de ressources
humaines et financières à la taille de ses attributions,
lesquelles si elles ne sont pas comblées mettront à mal la
réussite de ce véritable exploit africain. Ces insuffisances
seront étudiées dans la première section de notre chapitre
avec un soin particulier.
Puisque cette mission rencontre plusieurs difficultés,
existe t-il des voies qui puissent accroître son efficacité ?
La réponse figurera dans les suggestions qui constitueront la trame de
notre seconde section.
SECTION PREMIERE : LES INSUFFISANCES DE LA
MUAS
Nous analyserons successivement dans cette section
première les insuffisances liées au moyen de fonctionnement de la
MUAS (Paragraphe I), et celles liées à ses efforts de
rétablissement de la paix au Darfour (Paragraphe II).
PARAGRAPHE I : LES INSUFFISANCES EN MOYENS DE
FONCTIONNEMENT
L'énoncé des insuffisances en moyens humains et
logistiques (A) précédera celui des insuffisances
financières (B).
A - LES INSUFFISANCES EN MOYENS HUMAINS ET
LOGISTIQUES
La MUAS présente une grande faiblesse parce qu'elle ne
possède pas les moyens requis pour prévenir d'urgence la mort et
le massacre de dizaines de milliers de Soudanais dans ce conflit qui dure
depuis trois ans. Cette inconsistance concerne beaucoup plus les moyens humains
et logistiques.
Concernant les moyens humains, remarquons que le nombre 7500
soldats, depuis le mois d'Avril 2005, ne peut couvrir toute l'étendue de
la région du Darfour (490 000 km2) et de pouvoir s'interposer
efficacement entre les milices Djandjawids et leurs victimes, ni de
protéger les civils et les interventions humanitaires vitales pour les
deux millions de réfugiés de Darfour. Notons que seule la branche
armée du Mouvement de Libération du Soudan (MLS), l'Armée
de Libération du Soudan dispose d'une armée estimée
à dix mille (10 000) hommes, soit approximativement la MUAS
représente les deux tiers (2/3) de l'ALS, et ce sans prendre en
considération les troupes des autres mouvements rebelles. Alors, rien
n'est aussi dubitatif que la possibilité de la MUAS de s'interposer ou
d'observer efficacement le cessez-le-feu et en cas d'urgence obliger la partie
provocatrice à respecter le cessez-le-feu.
En moyens logistiques, nous pensons que la MUAS n'a pas
beaucoup de problèmes depuis que le Gouvernement soudanais a levé
son opposition sur l'importation et l'utilisation par la MUAS de 105
véhicules armés de transport de troupes (APC) en 2005, offre de
l'OTAN et de l'Union Européenne. En plus de cette offre logistique, les
pays européens accordent des séances d'entraînement aux
forces de l'UA.
Les insuffisances présentées par la MUAS ne se
limitent pas seulement au plan humain et logistique, mais bien au contraire
elles s'étendent jusqu'au plan financier.
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