B - LE PROJET D'ACCORD GLOBAL DE L'UNION
AFRICAINE : L'ULTIME ESPOIR
L'Union Africaine joue aujourd'hui un rôle de premier
plan dans l'aboutissement des pourparlers de paix inter-soudanais qui se sont
déroulés depuis le 23 août 2004 à Abuja au Nigeria.
L'apport concret issu de ces négociations découle ou plutôt
se résume au projet d'accord global proposé par l'union africaine
le 26 avril 2006 aux parties soudanaises. Le texte de ce projet, du fait qu'il
rassemble les revendications multiformes des parties, bénéficie
du crédit de la Communauté Internationale qui donne un
délai au Gouvernement soudanais et aux rebelles pour signer ledit accord
afin de permettre le retour d'une paix véritable et durable.
Rappelons que les mouvements rebelles ont
réclamé une répartition équitable du pouvoir et des
richesses ainsi que le désarmement des milices Djandjawids. Quelques
jours après la présentation du Projet d'Accord global, les
rebelles expriment le 29 avril 2006 des réticences sur les dispositions
dudit accord alors que le Gouvernement se dit prêt à signer en
dépit des réserves.
La signature de cet accord n'interviendra que plus tard, le
5 mai 2006 entre le Gouvernement et la branche majoritaire du plus important
mouvement rebelle du Darfour, l'Armée de Libération du
Soudan(ALS), auxquels se sont joints le 8 juin 2006, une trentaine de
commandants et de représentants politiques des branches dissidentes de
la faction minoritaire du Mouvement /Armée de Libération du
Soudan(M/ALS) et du Mouvement pour la Justice et l'Egalité (MJE) qui ont
signé une « déclaration d'engagement en faveur de
l'accord de paix sur le Darfour ».
Cet accord représente un espoir pour la Mission de
l'Union Africaine au Soudan de voir l'aboutissement de ses efforts avant
l'expiration de son mandat prévue pour la fin de l'année 2006,
à condition d'une application effective de celui-ci par les parties. Et
la mise en oeuvre de cet accord « impliquera de renforcer
immédiatement la présence de la Mission de l'Union Africaine au
Soudan sur le terrain » comme le souligne M. Jan Egeland, mais
également de s'interroger sur les garanties qu'offre le Gouvernement
quant au désarmement des milices Djandjawids qui ouvrirai la voie
à un éventuel remplacement de la Mission de l'Union Africaine au
Soudan par une force onusienne jouissant d'un mandat à la taille des
exigences de la situation humanitaire plus que criante qui prévaut dans
la région du Darfour.
Au terme de cette réflexion sur les
résultats mitigés obtenus par la Mission de l'Union Africaine
déployée par le Conseil de Paix et de Sécurité, il
demeure plus de questionnements que lors de notre entrée dans le vif du
cadre de réflexion. Ces questionnements tiennent à relever les
insuffisances constatées dans le fonctionnement de la Mission de l'Union
Africaine au Soudan et les palliatifs qu'on pourrait apporter à cette
structure du Conseil de Paix et de Sécurité.
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