02. Problématique
Depuis plus d'une décennie les scientifiques se sont
penchés sur la recherche des énergies pouvant remplacer les
énergies fossiles qui ont beaucoup contribué à la
détérioration de notre environnement et à la destruction
de notre planète.
L'ère du recours aux énergies renouvelables a
déjà sonné et la technologie des biocarburants
s'érige comme le point culminant dans la recherche des énergies
propres.
Selon les scientifiques, les énergies nouvelles et
renouvelables présentent multiples impacts positifs par rapport aux
énergies classiques qui commencent à inquiéter
l'humanité toute entière.
Ces énergies renouvelables en l'occurrence les
biocarburants demandent d'énormes étendues de sols pour la
culture destinée à sa fabrication. Beaucoup des pays du monde se
sont investis dans la culture des plantes biocarburants aux mépris de
certaines cultures vivrières.
La demande, particulièrement forte des énergies
renouvelables dans le monde, a entraîné une baisse de la
production des cultures vivrières, conduisant à des
conséquences socioéconomiques et écologiques
néfastes. Cette tendance ne fait que s'accentuer avec l'implication des
pays producteurs de : maïs, manioc, riz, sorgho, sésame, betterave
à sucre, canne à sucre, huile de palme, colza, et autres.
Il est donc impératif d'adapter nos types de carburants
aux contraintes environnementales. L'essence provenant du pétrole a
été très longtemps le carburant le plus économique.
Mais depuis le choc pétrolier de 1973, certains pays ont voulu assurer
leur indépendance énergétique.
La R.D.Congo est classé parmi les pays à faible
revenu et à déficit vivrier (PFRDV) et pays les moins
avancés (PMA). Le rapport sur le développement humain 2007 du
PNUD classe la RDC au 168éme sur 177 pays. Le PIB par habitant
était de 199$ US en 2005 ; la proportion de la population vivant en
dessous du seuil de pauvreté est estimée à 70% (PNUD,
2008).
Selon le DSRP (2005), environ 70% de la population vit dans
une situation de pauvreté généralisée,
principalement causée par une longue période de guerre et les
conflits résiduels à l'est. La situation alimentaire se
caractérise par la chute de 30 à 40% des productions agricoles
vivrières, la baisse de la consommation alimentaire correspondant
désormais à 1,650 kcal/pers/jour contre minimum requis en RDC qui
est de 2,300 kcal/pers/jour et l'augmentation du taux de malnutrition des
enfants et des adultes.
La République Démocratique du Congo est parmi
les pays signataire du protocole de Kyoto et est confrontée à de
graves difficultés économiques et à une pauvreté
qui augmente. Grand nombre des populations rurales et périurbaines ont
encore recours de façon massive aux combustibles traditionnels pour le
reste de leur approvisionnement énergétique, et le pays est
durement touché par la hausse de prix du baril de pétrole.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Sa population est estimée à plus ou moins 60
millions d'habitants avec une densité de 25,6 habitants / Km2
et un taux de chaumage très élevé.
La majeure partie de la population congolaise doit faire face
à une facture croissante en énergie commerciale due à la
forte croissance démographique, au développement des
activités économiques et à l'augmentation des coOts
unitaires de l'énergie.
L'ensemble de ces facteurs rend prohibitif l'accès
à l'énergie d'une large majorité d'individus, ce qui
freine la croissance économique du pays.
Fabriquer des carburants à partir des plantes a
longtemps été considéré comme une solution
d'avenir. Mais la montée en puissance des biocarburants fragilise
l'alimentation mondiale (FAO, 2008).
En République Démocratique du Congo, le secteur de
l'énergie est caractérisé par :
- la faiblesse de l'utilisation des énergies modernes
(électricité et transport routier) et l'importance de la
valorisation des ressources ligneuses, qui représente la majeure partie
de la consommation nationale et la quasi-totalité de l'énergie
rurale.
- une consommation excessive de l'énergie bois,
estimé à 94,6% pour les besoins domestiques selon un rapport de
la PNUD (2004) et l'absence des énergies alternatives est due au mauvais
état des services d'électricité et des infrastructures
électriques et un faible développement du secteur industriel.
- un approvisionnement en électricité qui est
assuré en grande partie par les centrales hydroélectriques dont
le taux d'électrification totale estimé à 6% de toute la
république, et 94% des ménages Congolais dépendent
d'autres sources tels que les centrales thermiques fonctionnant au gasoil et
à l'essence qui alimente quelques villes de la République
Démocratique du Congo dont 2/3 de la population urbaine et
périurbaine sombre dans l'obscurité et ont recours aux ressources
ligneuses comme moyen d'approvisionnement énergétique.
- une forte dépendance vis-à-vis des importations
de produits pétroliers, qui, en raison de la flambée
récente du prix du baril, génèrent de fortes pressions sur
l'économie du pays,
- une faible utilisation d'importantes ressources solaires dont
le coOt d'investissement à grande échelle reste prohibitive par
rapport aux ressources traditionnelles.
Il y a plus d'un siècle l'économie mondiale
s'est appuyée sur les combustibles fossiles (charbon, pétrole,
gaz naturel). Abondants, stables chimiquement, donc aisés à
transporter, pas cher, faciles à produire, les carburants issus des
hydrocarbures représentent aujourd'hui 98% de l'énergie
utilisée dans les transports (routiers, ferroviaires, aériens).
« Mais le couple carburants fossiles/transports est
considéré à ce jour comme ayant deux grands
défauts.
Même si la disparition du pétrole est très
lointaine, il va se raréfier progressivement entraînant de
possibles tensions géopolitiques entre pays producteurs,
particulièrement au Moyen-Orient et consommateurs ; et sa combustion
dégage des quantités importantes de CO2, responsables en grande
partie du réchauffement climatique dont 84% des gaz à effet de
serre (GES) viennent des émissions de CO2 » (ADEME, 2000).
D'où la réactivation, il y a une vingtaine
d'années, d'une idée ancienne: fabriquer des carburants à
partir des plantes. «Réactivation» car on avait
déjà utilisé des biocarburants à la fin du XIXe
siècle et au début du XXe siècle. Rudolf Diesel affirmait
ainsi en 1912 que «les
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
huiles végétales pourraient devenir aussi
importantes que le pétrole aujourd'hui» (René-Eric Dagorn,
chercheur à l'université de Reine).
Ainsi, notre problématique tourne autour des questions
principales suivantes : - la R.D Congo peut-elle se lancer dans l'ère
des biocarburants ?
- quels sont les impacts des biocarburants sur l'environnement
socio-économiques de la R.D Congo?
- quelle serait la situation alimentaire de la R.D Congo à
l'ère du Biocarburant ?
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
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