CONCLUSION GENERALE & RECOMMANDATIONS
Nous voici au terme de ce travail sur les opportunités
d'utilisation des biocarburants en RDC et leur impact sur l'environnement
socio-économique de la R.D Congo.
Il ressort de cette étude que la plupart des impacts
évalués ont des incidences directes sur les différentes
composantes de l'environnement et constituent une menace sur la
sécurité alimentaire des populations autochtones en particulier
et ceux de la République Démocratique du Congo en
générale.
C'est pourquoi, des mesures d'atténuations et
d'éliminations des impacts proposées ne peuvent être
efficaces que si un cadre législatif et institutionnel est mis en place.
Ainsi, les besoins d'élaboration d'un projet des lois sur les
biocarburants s'avèrent nécessaire.
Malgré ces impacts, le besoin de recourir à ces
énergies alternatives s'avère indispensable pour réduire
la pollution atmosphérique, due aux émissions des gaz traces
émanant des combustibles fossiles. Ensuite, ralentir et stopper la
dégradation des forêts, réduire et limiter l'utilisation
des énergies bois en milieu rural et périurbain pour des fins
énergétiques.
Par conséquent, le contexte de la variabilité et
changement climatique se révèle une incitation
déterminante pour développer les cultures à biocarburants
et un moyen de développement économique pouvant
générer des revenus, créer des emplois temporaires et
permanents, promouvoir au bien-être de la population, réduire la
pauvreté et répondre au problème du changement climatique.
Ensuite les prélèvements sur l'environnement naturel comme source
énergétique pourraient être allégés par la
diversification des ressources énergétiques.
L'expansion de la production des biocarburants pourrait offrir
au Congo l'opportunité de se classer parmi les grands producteurs des
biocarburants dans le monde et, chaque année, créer des revenus
qui pourront développer l'économie nationale. En effet, plusieurs
études ont révélé que le développement des
filières de production d'huile végétale brute à
base du Jatropha serait prometteur, pour répondre aux besoins
énergétiques.
Les filières biodiesel à usage local sont certes
prometteuses en termes de création de revenus en zones rurales et
peuvent générer un développement local
(électrification, services sociaux, et transformation). Les technologies
de production d'huile végétale jusqu'alors exploitées sous
d'autres cieux sont assez simples et bon marché mais l'organisation des
acteurs locaux et les projets d'utilisation en milieu rural doivent être
bien pensés.
Eu égard à ce qui précède, nous
recommandons ce qui suit :
1) Que le Ministère en charge de l'Environnement,
conservation de la nature et tourisme, et celui de la justice et droits humains
puissent travailler en synergie pour réglementer ce secteur.
2) Les impacts qui touchent les droits humains et menacent
l'écosystème devront être traité avec beaucoup de
considération. Pour ce faire, avant d'entamer toute production du
biocarburant, que ce soit pour les plantes non alimentaires ou les
déchets, les études approfondies sur sa faisabilité et son
rendement par rapport aux ressources en terre et en eau doivent être
entreprises.
- Les recours aux techniques et procédés qui
respectent les principes et normes environnementaux doivent s'appliquées
sans faille.
- La République Démocratique du Congo, disposant
de 130 000 000 ha de terres arables, pourrait mettre à profit la
moitié de ces terres pour l'exploitation des biocarburants et l'autre
moitié pour la production alimentaire. Ceci amenuiserait l'empreinte sur
les ressources environnementales. Les paysans exploitant les bois à des
fins énergétiques seront embauchés dans les plantations,
cela pourrait être une solution pour réduire cette empreinte sur
les ressources environnementales.
L'utilisation des biocarburants dans le transport va
réduire les émissions des CO, et d'autres gaz traces. Elle va
ensuite constituer une alternative énergétique répondant
au besoin de transfert de technologie et à l'application du protocole de
Kyoto dont la R.D.C fait partie prenante.
- Concernant les critères sociaux, le Ministère des
affaires foncières et celui de
l'agriculture doivent faire appliquer la loi Congolaise en
matière du respect du droit à l'usage des terres, mais
également aux questions plus larges liées au développement
; par contre le Ministère du travail doit appliquer les conventions de
l'organisation internationale du travail (OIT). Enfin, le Ministère de
l'économie doit promouvoir la politique de maintenir les prix des
produits alimentaires assez bas en tenant compte du pouvoir d'achat de la
population.
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