CHAPITRE IV. ANALYSE D'OPPORTUNITES D'UTILISER LES
BIOCARBURANTS
Ce chapitre analyse les impacts économiques que
présentes les biocarburants et étude la faisabilité de sa
production au niveau locale. Présente en même temps un projet de
production du biodiesel à Mbankana.
IV.1. ETUDE ECONOMIQUE
Ce calcul économique sera fait sur la base des
données du projet de la production du biodiesel à Mbankana.
L'exploitation du biodiesel à base du pourghère (Jatropha
C.) et du Ricin. Le biocarburant est devenu depuis quelques temps une
spéculation courante en R.D.Congo et une question d'actualité.
Une analyse d'un point de vue micro et macroéconomique
sera faite pour évaluer l'apport de la plantation du pourghère et
du ricin.
IV.1.1. Analyse microéconomique
Les études antérieurs faites sur la
rentabilité des espèces de plants sélectionnées
dans le cadre notre projet ont révélé que l'huile de
pourghère et de ricin peuvent être produit à moindre
coût en milieu rural et concurrencer ainsi le carburant diesel. Un des
objectifs de notre projet est d'arriver à la vulgarisation et la
promotion du biocarburant (biodiesel) à base de plante non-alimentaire
pour que l'approvisionnement en milieu rural soit satisfaisant, du moins pour
les zones où les conditions édapho-climatique permettent leur
expansion.
En effet, en dehors même du coût du gazole dont le
prix augmente de 50 à 90% de la pompe aux zones rurales
éloignées, le problème le plus brûlant est justement
la disponibilité du carburant. C'est pourquoi la production locale d'un
carburant de substitution à partir de la biomasse est incontournable
pour remédier à ce problème.
Ainsi, partant des frais d'investissement dans les graines
(achat, transport et autres), ainsi que des frais d'amortissement des
installations (moteur, presse), des frais de main d'oeuvre et d'entretien, le
prix de revient du litre du pourghère et du ricin est de 1 350 FC
(francs Congolais) soit 1,5$ USD. Ce coût représente 40-65% du
prix du gazole de la pompe aux zones éloignées des grands axes
routiers. Il est à noter également que cette analyse ne tient
compte ni des effets écologiques de deux plante (inquantifiables), ni de
la valeur marchande du tourteau de pourghère et du ricin (le
résidu de pressage) utilisable comme engrais organique.
IV.1.1.1. Calcul du besoin en biodiesel pour le
transport dans la ville de Kinshasa
Se servant des données de la métropole de la
R.D.Congo de 2010, qui fixent à 500.000 le nombre des véhicules
circulant dans la ville de Kinshasa, soit au total une voiture pour 20
habitants. La plupart des véhicules qui circulent dans la ville de
Kinshasa proviennent de l'Europe, de l'Asie ou d'ailleurs.
Les statistiques faite par le Ministère de Transport et
voies de communication au cours de trois années sur la consommation
annuelles de véhicules dans la ville de Kinshasa se présente de
la manière suivante :
Tableau 4.1 : consommation annuelle du pétro-carburant
dans la ville de Kinshasa
Année
|
Type de combustible
|
Consommation annuelle/litre
|
Consommation annuelle/m3
|
2008
|
Essence
|
11 248 280
|
11 248,28
|
Gazole/Diesel
|
87 475 680
|
87 475,68
|
2009
|
Essence
|
11 451 240
|
11 451,24
|
Gazole/Diesel
|
67 122 000
|
67 122
|
2010
|
Essence
|
5 724 000
|
5 724
|
Gazole/Diesel
|
56 176 200
|
56 176, 2
|
Source : Ministère de Transport et Voies des
Communications, 2010
Tandis que la quantité des hydrocarbures distribuée
par COHYDRO en 2010 pour la ville de Kinshasa et l'intérieur du pays se
présente de la manière suivante :
Année
|
Gazole
|
Super (essence)
|
2010
|
1 685,31 m3
|
1 561 m3
|
Source : COHYDRO, 2011
Signalons que l'apport de la COHYDRO dans la part des
actionnariats de la SEP-CONGO est de 13,920, soit 36,60%. Les restes des
actions sont détenus par les entreprises Multinationales d'origine
étrangère.
Pour notre recherche, nous nous servi des données de
trois années pour étudier la faisabilité de produire du
biodiesel à Mbankana. Notons que Mbankana qui est le milieu
récepteur du projet, reste notre milieu d'étude et notre site
d'expérimentation. Tandis que les calcules du besoin en biodiesel pour
le transport couvrent toute la ville de Kinshasa et la R.D. Congo.
Etant donné que la quantité des hydrocarbures
importés pour toute la R.D.Congo s'élève à 700 000
m3 et la consommation moyenne annuelle du Pétrodiesel pour la
ville de Kinshasa s'élève à :
Signalons que jusqu'à ce jour avec l'expérience
du Brésil, le rendement du pourghère (Jatropha C.) est
de 500 à 1 500 Kg d'huile/ha/an soit 0,5 à 1,5
m3/ha/an(1).
Des valeurs des rendements allant de 3000 à 5000 kg
d'huile/ha/an sont communément annoncées. Il s'agit
généralement de rendement obtenu en laboratoire dans des
conditions optimums.
Tandis que pour le Ricin, il est de 500 à 800 kg
d'huile/ha/récolte soit 0,5 à 0,8 m3/ha/par
récolte et, la récolte est réalisée de 2 à 5
fois par an lorsque les capsules sont devenues dures et cassantes en prenant
une coloration brunâtre.
La surface de culture nécessaire permettant de couvrir le
besoin en biodiesel pour la ville de Kinshasa se présente de la
manière suivante :
- Pour le pourghère (Jatropha C.) : 10 984,8
ha/an
- Pour le ricin : 13 445,19 ha/an
Calcule des retombés financiers
Le biodiesel présente l'avantage par rapport au
Pétrodiesel dans ce sens qu'il est exempté de certains taxes
fiscales, tels que la douane. Ainsi, le retombé financier par culture se
présente de la manière suivante :
|
pour le Jatropha pour le Ricin
|
Pour les deux cultures, nous aurons :
|
La synthèse du besoin énergétique pour
couvrir toute la ville de Kinshasa en Biodiesel est présentée
dans le tableau ci-dessous :
Tableau 4.2 ; synthèse du besoin
énergétique pour la ville de Kinshasa
Huile végétale
|
Jatropha
|
Ricin
|
Total
|
Rendement en m3 d'huile/hectare
|
1,5
|
4
|
|
Hectare nécessaire pour substitué la
consommation en pétrodiesel dans la ville de Kinshasa
|
10 984,8
|
13 445,19
|
24429,99
|
La grande surface de terre affectée pour la culture du
ricin, se justifie par son rendement à l'hectare élevé par
rapport au Jatropha.
Signalons que seul l'étendue de terre du plateau de
Batéké, ne pourra combler le besoin en biocarburant pour la ville
de Kinshasa, néanmoins, pourrait amenuiser la quantité des
importations du pétrodiesel et couvrir cette dépense pour d'autre
fins, comme par exemple les infrastructures médicales et scolaires.
Compte tenu des paramètres écologiques à
considéré pendant la mise en terre, entre autre la Jachère
pour le ricin, il nous est impossible de couvrir toute la ville de Kinshasa en
biocarburant. Mais toutefois, on peut produire à une quantité
raisonnable, permettant de compenser les besoins en combustibles et
réduire la quantité des importations des hydrocarbures.
Signalons que le Jatropha avec une durée de vie moyenne de
30 à 35 pourrait continuer à nous produire la quantité
d'huile voulue et répondre aux fins énergétiques.
Avec la production locale, le coût de transport par rapport
aux hydrocarbures importé est presque nul.
Ceci montre à suffisance que les biocarburants ont un
impact économique très important, surtout pour la R.D.Congo
à cause de son potentiel naturel stratégique.
Le regard au biocarburant devait être envisagé
comme une source d'énergie alternative, surtout que c'est l'une des
énergies propre et renouvelables dont les ressources sont abondantes
dans la nature.
Le recours à ces énergies alternatives parait
comme une solution intermédiaire en vue de répondre aux exigences
environnementales, au problème de la pauvreté et enfin
réduire notre dépendance vis-à-vis des importations du
pétrodiesel.
N'oublions pas non plus que la production du biocarburant demande
des moyens conséquents, depuis sa mise en culture, de l'extraction
d'huile jusqu'à la phase finale.
Etant donné que la superficie de terre nécessaire
pour substitué la consommation du Pétrodiesel dans la ville de
Kinshasa s'élève 24429,99ha/an.
Pour déterminé la production mensuelle, nous aurons
:
Calcul de main d'oeuvre nécessaire pour
récolté 2035,8325 ha/mois : Si 1 ouvrier peut récolter 0,5
ha/jour
Pour 24 jours/mois de travail en raison de 8 heures de travail
par jour, aurons :
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