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Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur impact sur l'environnement socio-économique de la RDC, cas de Mbankana dans le plateau de Batéké

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par Timothée MBONGOMPASI MUZAMA
Institut supérieur de techniques appliquées - Ingénieur en génie environnement 2011
  

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II.5.2.2. Usages des biocarburants de deuxième génération

Les biocarburants de deuxième génération sont employés pour plusieurs usages (en électricité, dans le transport, etc.).

a. Application dans l'aviation

Selon la revue Air & Cosmos dans son article n°2155 stipule que les biocarburants dits de deuxième génération sont développés pour se substituer, au moins partiellement, au kérosène. Il a été suivi d'un autre le 7 janvier 2009 sur un Boeing 737-800 de Continental Airlines dont un des moteurs CFM56-7B a été alimenté par un mélange de moitié de kérosène traditionnel et pour moitié d'huiles de Jatropha et d'algues.

À chaque fois, les mélanges se sont comportés sans altérer le fonctionnement des moteurs, sinon une légère baisse de consommation de 1 à 2%. Un troisième essai a eu lieu le 30 janvier 2009 avec un Boeing 747-300 de Japan Airlines équipé de moteurs Pratt &Wittney JT9D, dont un alimenté avec un mélange de 50% de kérosène et 50% de cameline (« lin bâtard »), de Jatropha et d'algues. L'objectif est d'obtenir de biocarburants purs en 2013.

b. Application dans l'électricité

Les procédés de production de l'électricité sont également variés. Ceux qui utilisent la biomasse font généralement intervenir le cycle de la vapeur : la biomasse est brûlée dans une chaudière qui produit un flux de vapeur à haute pression activant des pales aérodynamiques qui mettent en rotation une turbine laquelle entraîne à son tour un alternateur produisant de l'électricité. La biomasse peut également être compactée, par exemple en briquettes de bois servant de combustible, et la biomasse peut également être brûlée avec du charbon dans la chaudière d'une centrale conventionnelle pour produire de la vapeur et de l'électricité.

À l'heure actuelle, cette dernière façon de combiner les technologies renouvelables avec la production conventionnelle d'électricité est la plus rentable parce que dans la plupart des cas il est possible d'utiliser l'infrastructure des centrales existantes sans grandes modifications (FAO, 2008).

II.5.2.3. Matières premières utilisées pour la production des biocarburants

La biomasse pouvant servir à la production d'énergie est très diverse, de même que sa distribution géographique. Aujourd'hui encore la plupart de l'énergie tirée de la biomasse et utilisée comme carburant provient de sous-produits ou de coproduits de la production de bois, de fourrage et de fibres. Ainsi, les principaux sous-produits des industries forestières servent à produire du bois de chauffe et du charbon de bois, et la liqueur noire (sous-produit des usines de pâte à papier) joue un grand rôle comme carburant dans la production de bioélectricité. Une quantité considérable de chaleur et d'électricité est produite à partir de

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biomasse ligneuse de récupération ou recyclée et la production d'énergie à partir de la biomasse fournie par les cultures (pailles et tiges de coton) et la sylviculture (copeaux et briquettes de bois) ne cesse de croître.

Dans les pays producteurs de sucre et de café, la bagasse et les parches de café sont utilisées en combustion directe et aussi pour produire de l'énergie thermique et de la vapeur. Les déchets industriels, résidu domestique, les boues de fosse septiques, les petits laits issue de la fabrication du fromage et les résidus des industries alimentaires et agropastorales peuvent servirent à produire du biocarburant. Les graines de soja, la patate douce, l'arachide, le blé, le maïs, le manioc, le ricin, le sorgho et le coprah sont aussi utilisés comme cultures énergétiques dans les pays africains. L'essentiel de la production a pris la forme d'éthanol à partir de cultures énergétiques à teneur élevée en sucre ou en amidon, ou de biodiesel à partir d'oléagineuses.

Parmi les autres matières premières importantes figurent le manioc, le riz, la betterave à sucre et le blé. Les cultures énergétiques les plus utilisées pour la production de biodiesel sont le colza, le Jojoba, le karajan, le Kusum, le mahua, le Nem, le Simarouba, Croban mégalo crapus, le croton sanderiams et craton lacciferus, marmeleiropreto, capriferalangsdorfü, pittosporumresiniferum, algues vertes, euphobes (Euphorbialathyris, E. tirircalli, E. characias), la jacinthe d'eau (EichorniaCrassipes), le soja, et les huiles de palme, de coprah et de ricin dans les pays tropicaux et sous-tropicaux, le Jatropha semblant devoir se joindre à ce groupe. (FAO, 2008)

Parmi les cultures énergétiques, nous pouvons citer : la canne à sucre, le sorgho sucrier, le maïs et le manioc sont cultivés à des fins alimentaires en Afrique, mais constituent aussi une matière première pour la production d'éthanol. Tandis que le palmier à huile, le soja, l'arachide et le Jatropha sont développés pour le biodiesel.

Canne à sucre (Saccharum officinarum L., Saccharum sinuense, Saccharum barberi) est traditionnellement cultivée dans plusieurs régions d'Afrique pour l'exportation, avec des installations industrielles importantes en Afrique du Sud, en RD Congo, au Mozambique et au Malawi (Romain H. R, 2001).

Originaire d'Asie, elle pousse bien en climat tropical et subtropical, là où les pluies abondent (60 cm/an). On la cultive dans des plantations et les champs sont brûlés avant la récolte, qui est souvent manuelle. Le Brésil, leader mondial de la culture de canne à sucre, a aussi pris la tête pour la transformation de canne à sucre en éthanol.

Karanj(Pongamia pinnata) est un arbre à croissance rapide, fixateur d'azote, très résistant à la sécheresse, qui pousse en plein soleil, sur des sols difficiles, même sur des sols salés, et producteur d'huile.

Sésame (Sesamum indicum L.) : est une plante originaire d'Afrique, qui parmi les autres oléagineuse, représente 90% de la production mondiale d'huile alimentaire et ces tourteaux sont utilisés pour l'aliment des bétails et ses tiges comme médicament traditionnel en Afrique, lorsqu'ils sont séché servent des bois de chauffage. Son aire de culture s'étend sur toutes les régions tropicales et subtropicales. Sa principale distribution se situe entre 25° de latitude nord et sud. Il exige 400 à 500 mm de précipitation, un pH compris entre 5,5 et 8,0 et sol modérément fertiles et bien

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drainés. Son rendement varie de 300 à 3000 kg/ha suivant le mode de culture et contient 45 à 55% d'huile par graine (Romain H. R, 2001).

Tournesol (Heliantus annus L) : est une plante oléagineuse originaire de l'Amérique du Nord, dont différentes espèces et sous espèces ont été cultivés comme plantes ornementales dans le jardin Botanique.

Ce genre appartient à la famille des Asteraceae (ou Compositae). Le tournesol est une plante annuelle dont la tige velue ramifiée ou non, peut être atteindre de 0,5 à plus de 4 m de hauteur et 2 à 10 cm de diamètre au collé dont les feuilles atteint environ 20 à 50cm de long avec de pétioles d'une longueurs de 20 à 30 cm. Classés 4ème après le soja et le palmier à huile et le colza. Elle exige 300 à 450 mm d'eau de précipitation pendant une période de 3 mois au cours de sa phase pépinière et 500 à 700 mm de précipitation suffisantes sont nécessaire pour sa croissance. Il pousse bien dans de nombreux types de sol.

En générale, les sols qui convient pour le maïs, peuvent également être utilisé pour sa production avec un pH compris de 6,0 à 7,5. Son besoins en engrais (N-P-K) varie de 6-18-12 contenant 8% des soufres et 0,1% de bore, 47 d'azote urée en raison de 100 à 150 kg/ha. Avec une production annuelle estimée à 1,5t/ha et 700 kg/ha d'huile avec une teneur en huile de 40% par graine.

Maïs (Zea mays L) est une plante originaire de l'Amérique, répandu en Afrique pour sa culture alimentaire et constitue en même temps la céréale de base au Congo (ANON, 1974).

Le grain sert à l'alimentation et il procure du fourrage. Le maïs est utilisé comme matière première pour l'éthanol aux États-Unis et en Amérique latine.

Ricin (Ricinus communis L): est une plante originaire d'Afrique de l'Est (Ethiopie), dont les graines contiennent 40 à 55% d'huile, protégée par une enveloppe toxique de ricine.

On le trouve dans toutes les régions tropicales. Son rendement moyen d'un peuplement varie de 500 kg à 2500 kg/ha. Son huile constitue un important composant des huiles hydrauliques et est utilisée traditionnellement comme purgatif pour l'éclairage. Grace à la réactivité de la structure chimique, l'huile de ricin entre dans la fabrication de 400 produits industriels.

Le tourteau est un engrais organique utilisée pour la fertilisation des champs.

A condition d'éliminer les toxines, il peut servir d'aliment pour les animaux. Les fibres des tiges sont utilisées pour fabriquer des cordes. Les feuilles constituent un aliment pour les vers à soie. Les variétés moins courantes à feuille rouges et fruits rouges sont cultivées comme plantes ornementales (ANON, 1974). Cette huile peut aussi être raffinée pour produire du biodiesel.

Soja (Glycine max (L.) Merrill : c'est une plante originaire de la Chine et de l'Union Soviétique, Taïwan, Japon et Corée ; cette plante compte 400 usages différents dans le monde. Il appartient au genre Gycine, sous tribu Glycininae de la tribu Phaseoleae, la famille Papillonaceae (ou Fobaceae) et l'ordre des léguminosales (ou Fabales). Il en existe deux genres G. Soja Sieb. Et Zucc et G. max (Li). Il exige 250-850 mm de précipitation dans la condition optimale et une température comprise entre 20° à 40°C. et tolère une grande variété de sols, allant des sables limoneux aux limons argileux. Le sol servant à la production du maïs lui convienne avec un pH compris de

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5,0 à 5,2 (CaCl2) pour une utilisation optimale des engrais et l'amélioration des sols. Par rapport aux autres légumineuses, le soja tolère relativement bien une saturation en eau.

Manioc (ManihotesculentaCrantz) originaire de l'Amérique du nord, sa culture est répandue dans le monde pour l'usage de son racine riche en féculents consommée en Afrique, en Asie et en Amérique latine, le manioc est l'aliment de base d'environ 600 millions de personnes (BERTRAM RB, 1990).

Il pousse bien même sur des sols pauvres, et sa teneur élevée en amidon le rend adapté à la production d'éthanol.

Palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) : proviennent d'Afrique de l'Ouest. Ils produisent des fruits et des graines qu'on peut broyer pour en extraire une huile comestible, convenant aussi pour le biodiesel. L'huile de palme est la plus utilisée dans le monde pour la cuisine. On la trouve dans une large gamme d'aliments industriels, dans des savons et dans la nourriture pour animaux (Romain H. R., 2001).

Pourghère (Jatropha curcas) : passe pour un végétal particulièrement adapté à la production des biocarburants car, à la différence d'autres matières premières, il n'est pas comestible. D'après ses promoteurs, il n'entre donc pas en concurrence avec la nourriture et ne contribue pas à créer de pénuries alimentaires.

Il s'agit d'une plante résistante à la sécheresse qui croît sur des terres appauvries et se contente de 300 à 1 000 mm de pluies par an. Elle s'adapte facilement au milieu ambiant, peut contribuer à la remise en valeur de terres érodées et sa croissance est rapide. Par ailleurs, cet arbuste produit des semences de deux à cinq ans après sa plantation. Il s'est toutefois avéré que les plantes de Jatropha réclament bel et bien de l'eau au début de leur croissance, et que les plantes cultivées sur des terres plus fertiles donnent de meilleurs rendements (Gibbs, H. et al, 2008).

Le Jatropha curcas L est une dont les fruits sont riches en huile et permet d'envisager des rendements de 500 à 1500 Litres à l'hectare. Son huile produite par les graines peut être utilisée comme biocarburants dans les moteurs ; machines, véhicules, lampes, etc. Sans aucun problème technique. Selon K. Henning (2002) cité par (Mbongomingi, 2009).

D'autres espèces oléifères cultivables en zone aride offrent également des perspectives intéressantes : Madhuca longifolia (Mahua), Moringa oleifera (Saijan), Cleome viscosa, etc.

En dehors des espèces oléagineuses, les amylacées et des espèces saccharifères pour les biocarburants de première génération, ceux de la deuxième génération recours aux espèces ligneuses pour tirer la matière première, les déchets municipaux, industriels, etc.

L'énergie totale accumulée par les végétaux est de l'ordre de 75000 Mtep (3 150 Exajoule) par an (Kapour, 2004) - soit six à sept fois le montant actuel de la demande énergétique mondiale.

En termes purement physiques, la collecte de l'énergie solaire par le biais de la biomasse est une méthode qui laisse à désirer, surtout si on la compare au rendement obtenu grâce aux panneaux solaires, toujours plus performants (FAO, 2006a).

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Figure II.8 : Schéma de conversion des matières première agricoles en biocarburants liquides

Canne à sucre Betterave à sucre

MaTs Blé Orge

Cultures sucrières

Plantes dont est extrait l'amidon
Sorgho doux

eg

Cultures oléagineuses

Colza

Huile de palme Soja

Fermentation

Saccarification, fermentation et distillation

Extraction et estérification

BIODIESEL

Source : (FAO, 2008)

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