Section 2 : les progrès réalisés
dans la poursuite des prescriptions de la convention sur la diversité
biologique
La mise en oeuvre de la SPNAB (Paragraphe 1) et la la
ratification des accords et traités important pour la conservation et
l'utilisation durable (Parafraphe 2) constitueront cette section.
Paragraphe 1 : la mise en oeuvre de la stratégie
nationale et du plan d'action pour la biodiversité
A/ Le rappel des éléments
contextuels
Elaborée en 1998, elle s'articule autour de quatre
objectifs28 :
· la conservation de la biodiversité dans les sites
de haute densité ;
· l'intégration de la conservation de la
Biodiversité dans les programmes et activités de production ;
· le partage équitable des rôles,
responsabilités et bénéfices dans la conservation de la
Biodiversité ;
· l'information, la sensibilisation de tous les acteurs sur
l'importance de la Biodiversité et la nécessité de sa
conservation.
Cette stratégie s'accompagne d'un plan d'action
composé d'actions prioritaires urgentes, réalisables en cinq ans,
et qu'on peut classer en deux catégories:
· les actions à caractère
général telles que la mise en place et le fonctionnement d'une
cellule de coordination et de suivi de la stratégie et du plan d'action,
ainsi que l'appui à l'élaboration des plans régionaux de
conservation de la diversité biologique ;
· les actions à caractère
spécifique dans les parcs nationaux, réserves et forêts
classées d'une part, dans les écosystèmes marins et
côtiers, fluviaux et lacustres d'autre part et enfin dans les
forêts classées et les forêts du terroir.
28 MEPN, 1998. Stratégie nationale et plan
d'action pour la conservation de la biodiversité. X pages.
B/ Les progrès dans la mise en oeuvre de la
stratégie et du plan d'action
L'annexe 2 fait une synthèse des progrès
enregistrés dans le quatrième rapport national du
Sénégal29.
Les commentaires suivants sur le détail de ces
progrès par domaines prioritaires. a) Les actions
prioritaires à caractère général
Aucun objectif de réalisation n'a été
entièrement atteint. Les progrès réalisés
concernent des actions qui ont partiellement atteint les objectifs fixes.
- Incitation aux initiatives (surtout les initiatives de
base) tendant à la conservation de la biodiversité
Les réalisations sont les suivantes :
· élaboration de conventions et de chartes locales
pour une gestion durable de la biodiversité ;
· aménagement de forêts villageoises ;
· création et organisation de comités de
protection ou de surveillance ;
· création et appui de corps d'éco gardes
constitués de jeunes issus des terroirs villageois;
· création de réserves naturelles
communautaires ;
· création et promotion d'activités
alternatives à la conservation (activités
génératrices de revenus) ;
· financement de microprojets.
- - Promotion de l'information,
l'éducation et de la communication sur la biodiversité et le
développement durable :
Il s'agit des résultats suivants :
· mise en place d'une cellule d'éducation et de
formation environnementales (CEFE) ;
· mise en oeuvre d'un programme national sur
l'éducation environnementale ;
· création de bois d'écoles (renforcement de
la conscience citoyenne des élèves et enseignants) ;
· émissions de sensibilisation (radio rurale, radio
communautaire, etc.) ;
· commémoration des Journées Mondiales de
l'Environnement et de la Biodiversité ;
· mise en oeuvre de programmes de sensibilisation et
d'information sur la biodiversité au niveau de certaines écoles
;
- - Inventaire initial de la
biodiversité en mettant l'accent sur les composantes les moins connues
(micro-organismes et ressources marines en particulier)
Des études scientifiques ont été
menées sur :
· les champignons par le département de biologie
végétale de la faculté des sciences et techniques de
l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ;
· les algues par le département de biologie
végétale de la faculté des sciences et techniques de
l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ;
· les lichens par le département de biologie
végétale de la faculté des sciences et techniques de
l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ;
29 Ministère de l'environnement et de la
protection de la nature, 2010. Quatrième rapport national sur la mise en
oeuvre de la convention sur la diversité biologique. 23 pages
· le phytoplancton par le département de
biologie végétale de la faculté des sciences et techniques
de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l'Institut des Sciences de
l'Environnement (ISE) de l'UCAD et le Centre de Recherche
Océanographique de Dakar Thiaroye (CRODT) ;
· les mammifères par l'Institut de Recherche et de
Développement (IRD), l'ISE, le département de biologie animale
de la faculté des sciences et techniques de l'UCAD ;
· les ressources marines par le CRODT, l'Institut
Fondamental d'Afrique Noire (IFAN), le département de biologie animale
de la faculté des sciences et techniques de l'UCAD et l'OCEANIUM de
Dakar.
- Mise en place d'un système d'information sur
l'évolution des stocks de ressources
génétiques
Deux actions ont été réalisées :
· mise en place d'un Système d'Information
Environnemental et Forestier (SIEF) ;
· existence d'un système d'information sur les
ressources phytogénétiques pour l'alimentation et
l'agriculture.
Deux actions prioritaires à caractère
général, ne sont pas encore réalisées : il s'agit
:
· mise en place d'une cellule de coordination et de suivi
fonctionnelle ;
· appui aux Conseils Régionaux pour
l'élaboration de stratégies et plans régionaux de
conservation de la biodiversité.
b) Actions prioritaires pour les Parcs
Nationaux et Réserves
Les objectifs ont été entièrement
atteints pour une seule action prioritaire : encourager dans la zone
périphérique des parcs, les activités économiques
alternatives au braconnage, comme l'élevage de pintades et l'apiculture
(Niokolo Koba), l'élevage de canards (Djoudj).
Pour cela les réalisations suivantes ont
été faites :
· mise en oeuvre de projets d'élevage de pintades
à la périphérie du Parc National du Niokolo Koba (PNNK) et
du Parc National des Oiseaux du Djoudj (PNOD) ;
· mise en oeuvre de projets d'apiculture à la
périphérie du PNNK ;
· mise en oeuvre de projets d'apiculture et
d'ostréiculture à la périphérie du Parc National du
Delta du Saloum (PNDS) ;
· mise en oeuvre de micro projets sur d'autres
activités génératrices de revenus à la
périphérie des parcs.
Quatre actions prioritaires ont été partiellement
atteintes :
i. contrôler les feux de brousse en associant les
populations riveraines à la gestion des
feux précoces. Les réalisations
effectuées sont les suivantes :
· mise en oeuvre de programmes et projets nationaux qui
intègrent des activités de lutte contre les feux de brousse ;
· création de comités de lutte contre les
feux de brousse ;
· redynamisation et équipement des comités de
lutte contre les feux de brousse ;
· ouverture de nouveaux pare feux et leur entretien
annuel par les populations appuyés par le Ministère de
l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN) et d'autres partenaires
parmi lesquels le Programme Alimentaire Mondial (PAM) ;
· organisation de séances d'information,
d'éducation et de sensibilisation sur les feux de brousse ;
· traitement annuel en feux précoces des axes
routiers ;
· études scientifiques sur l'aménagement et
la gestion des feux de brousse ;
· suivi spatio-temporel des feux de brousse (Centre de
Suivi Ecologique ou CSE, Laboratoire d'Enseignement et de Recherche en
Géomantique (LERG),...).
ii. Préciser les critères de
détermination de l'état de dessèchement des
herbacées :
Les résultats suivants ont été obtenus :
· évaluation de l'état de dessiccation de la
strate herbacée ;
· évaluation des conditions
météorologiques favorables à l'occurrence des feux.
iii. Etudier l'écologie des espèces
à domestiquer et à conserver ex situ pour une orientation
écologique des reboisements (sylviculture des espèces locales)
:
· études scientifiques sur certaines espèces
locales (Centre National de Recherche Forestière de l'Institut
Sénégalais de Recherche Agricole (CNRF/ISRA)) ;
· études scientifiques sur la productivité de
certaines espèces pour voir leur performance dans le reboisement
(ISE/UCAD).
iv. Procéder à l'identification et
à la préservation des espèces sauvages apparentées
aux espèces domestiques
· mise en oeuvre de projets de conservation in situ
d'espèces sauvages apparentées aux espèces domestiques
dans les forêts classées de Mahon-Bakor et dans les forêts
communautaires de Saré Gardi Bonconto et Thiéwal ;
· maintien de collections d'espèces
fourragères dans la vallée du fleuve Sénégal et
diffusion en milieu paysan.
c) Actions prioritaires pour les
Ecosystèmes marins et côtiers
Toutes les deux actions prioritaires planifiées ont
été entièrement atteintes. Il s'agit :
i. Identifier et protéger les zones de
reproduction des ressources halieutiques :
· mise en oeuvre du Projet de gestion
intégrée des ressources marines et côtières ;
· création de 5 Aires Marines
Protégées ;
· élaboration d'une stratégie
régionale pour les Aires Marines Protégées en Afrique de
l'Ouest
· mise en place d'un réseau ouest africain de la
biodiversité marine et côtière (BIOMAC) ;
· mise en oeuvre de programmes sectoriels de suivi et de
surveillance des tortues marines ;
· élaboration de plans d'aménagement et de
gestion des pêcheries ;
· valorisation des initiatives de cogestion locales ;
· amélioration de l'efficacité de la gestion
et des moyens techniques au PNDS et au PNOD ;
· création de récifs artificiels.
ii. Déterminer des zones et des périodes
de repos biologique : des zones de repos
biologiques ont été créées suivant
les dispositions prévues par le code de la pêche.
d) Actions prioritaires pour les
Ecosystèmes fluviaux et lacustres
Sur les deux actions prioritaires, une seule a
été entièrement atteinte : Identification et
protection des zones de reproduction des ressources halieutiques. Elle
a consiste en l'identification de zones de reproduction des crevettes dans les
fleuves Casamance et Saloum.
La deuxième action a été partiellement
atteinte. Il s'agit de la réalisation des études d'impact
d'aménagements hydro agricoles et de la pollution sur les ressources
halieutiques lors d'aménagements hydro agricoles.
e) Actions prioritaires pour les forêts
classées
Toutes les cinq (05) actions planifiées ont
été partiellement atteintes.
i. Le contrôle des feux de brousse en associant
les populations riveraines à la gestion des feux précoces
:
· Mise en oeuvre de programmes et projets nationaux qui
intègrent des activités de lutte contre les feux de brousse ;
· Création de comités de lutte contre les
feux de brousse ;
· Redynamisation et équipement des comités de
lutte contre les feux de brousse ;
· Ouverture de nouveaux pare feux et leur entretien annuel
par les populations appuyés par le MEPNBRLA et d'autres partenaires
(PAM, ...) ;
· Organisation de séances d'information,
d'éducation et de sensibilisation sur les feux d'aménagement et
les feux de brousse ;
· Traitement annuel en feux précoces des
forêts classées ;
· L'introduction de techniques améliorées
d'apiculture a permis de réduire de manière sensible les feux de
brousse ;
· Etudes scientifiques sur l'aménagement et la
gestion des feux de brousse ;
· Suivi spatio-temporel des feux de brousse (CSE, LERG,...)
;
· Nouvelle loi sur la lutte contre les feux de brousse
(criminalisation).
ii. Un inventaire et une réalisation des
études écologiques pour définir le statut le plus
approprié dans chaque cas pour une exploitation durable :
· Inventaire des ressources végétales des
forêts classées ;
· Etude de la dynamique de forêts classées
;
· Mise en place d'un Système d'Information
Ecologique Forestier et Pastoral (SIEFP) ;
· Formulation de plans d'aménagement et de gestion
de 60 foréts classées ;
· Elaboration et mise en oeuvre de plans de gestion simples
de plus de 20 Foréts Classées/ Réserves.
iii. La matérialisation des limites des
forêts classées :
Vingt (20) Foréts classées ont fait l'objet de
délimitation, de bornage, de pancartage, et cartographie. Or Il
existe au Sénégal quelque 198 Forêts Classées avec
des superficies très variables, dont un nombre limité est
déjà doté d'un plan d'aménagement30. La
réhabilitation des
30 CEPS-MEPN. CDSMT. PROGRAMME 1 : GESTION DU
POTENTIEL FORESTIER ET FAUNIQUE.
http://www.ceps.gouv.sn/nbrefcrehabilite.htm
forêts classées vise la sécurisation et
protection des forêts classées contre la dégradation et
l'avancement des aires d'agriculture.
La réhabilitation des forêts classées est
une priorité pour la gestion des ressources forestières et
fauniques. La réhabilitation englobe la délimitation des
forêts classées, le bornage, la cartographie et le pancartage,
ceci en collaboration avec les populations locales.
iv. Une étude de l'écologie des
espèces à domestiquer et à conserver ex situ pour une
orientation écologique des reboisements :
Des travaux de recherches sur des espèces
végétales locales (Adansonia digitata, Tamarindus indica,
Detarium senegalense, Anacardium occidentale, Balanites aegyptiaca, Saba
senegalensis, Parkia biglobosa, Ziziphus mauritiana, Vitellaria
paradoxa...).
v. Une identification et une préservation des
espèces sauvages apparentées aux espèces
domestiques
La mise en oeuvre de projets de conservation in situ
d'espèces sauvages apparentées aux espèces domestiques
dans les forêts classées de Mahon-Bakor est en cours.
f) Actions prioritaires pour les forêts du
domaine protégé et Terroirs Les quatre (04) actions
planifiées ont été atteinte en partie.
i. Contrôler les feux de brousse en associant les
populations riveraines à la gestion des feux précoces
:
· Mise en oeuvre de programmes et projets nationaux qui
intègrent des activités de lutte contre les feux de brousse ;
· Création de comités de lutte contre les
feux de brousse ;
· Redynamisation et équipement des comités de
lutte contre les feux de brousse ;
· Ouverture de nouveaux pare feux et leur entretien annuel
par les populations appuyés par le MEPNBRLA et d'autres partenaires
(PAM, ...) ;
· Organisation de séances d'information,
d'éducation et de sensibilisation sur les feux d'aménagement et
les feux de brousse ;
· Traitement annuel en feux précoces ;
· L'introduction de techniques améliorées
d'apiculture (ruche kenyane) a permis de réduire de manière
sensible les feux de brousse ;
· Etudes scientifiques sur l'aménagement et la
gestion des feux de brousse ;
· Suivi spatio-temporel des feux de brousse (CSE, LERG,...)
;
· Nouvelle loi sur la lutte contre les feux de brousse
(criminalisation).
ii. Evaluer l'impact de l'amodiation et promouvoir les
«jachères fauniques»
Deux rapports ont été produits :
· un rapport sur l'évaluation des zones
amodiées, en 2003 ;
· un rapport sur l'évaluation de la politique
d'amodiation, en 2007.
vi. Etudier l'écologie des espèces
à domestiquer et à conserver ex situ pour une orientation
écologique des reboisements
Des travaux de recherches sur des espèces
végétales locales (Adansonia digitata, Tamarindus indica,
Detarium senegalense, Anacardium occidentale, Balanites aegyptiaca, Saba
senegalensis, Parkia biglobosa, Ziziphus mauritiana, Vitellaria
paradoxa...) ont été effectués.
vii. Procéder à l'identification et
à la préservation des espèces sauvages apparentées
aux espèces domestiques
Deux actions ont été menées :
· La mise en oeuvre de projets de conservation in situ
d'espèces sauvages apparentées aux espèces domestiques
dans les forêts communautaires de Saré Gardi, Bonconto et
Thiéwal ;
· Le Maintien de collections d'espèces
fourragères dans la vallée du fleuve Sénégal et
diffusion en milieu paysan.
g) Actions prioritaires pour les
Niayes
Deux actions ont été planifiées :
i. Renforcer et consolider les programmes de fixation
des dunes : elle a été entièrement atteinte. Elle
a consiste en :
· La mise en oeuvre du Projet de reboisement du littoral
(PRL) Organisation de sessions de formation ;
· La création de pépinières,
production de plants et réalisation d'opérations de fixation des
dunes.
ii. Appliquer et faire respecter les
plans/schémas d'urbanisme : cette action a
étépartiellement atteinte a travers l'existence
:
· d'un plan directeur de l'urbanisme ;
· d'un code de l'urbanisme.
h) Actions prioritaires pour les mangroves
Deux actions prioritaires ont été
planifiées et entièrement atteintes.
i. Réaliser des systèmes de protection des
zones de reproduction et de repos biologique :
· Mise en oeuvre de Projets d'Appui à la Gestion
durable et à la restauration des Mangroves (Delta du Saloum, Casamance)
;
· Activités de repos biologique dans le Delta du
Saloum ;
· Création de cinq Aires marines
protégées (AMP).
ii. Mettre au point des techniques appropriées
d'exploitation :
· Mise au point de techniques de récolte durables
des huitres (Confection de guirlandes) ;
· Mise au point de techniques de récolte de miel.
i) Actions prioritaires pour les forêts et
bois sacrés
Deux actions sont planifiées :
i. Recenser tous les sites sacrés et
inventorier leurs potentiels biologiques : cette action a
été partiellement réalisée. Un inventaire des sites
sacres de la presqu'ile du Cap Vert a été effectue.
ii. Verser les sites dans le domaine classé
dès qu'ils sont menacés de dégradation : cette action n'a
pas été réalisée.
j) Actions prioritaires dans les sites de
Conservation ex situ :
Trois actions ont été planifiées. Elles ont
été partiellement réalisées :
i. Réhabiliter les jardins existants et en
créer de nouveaux : projets de réhabilitation de
certains Jardins Botaniques ont été mise en oeuvre ;
ii. Réfectionner et équiper les banques de
gènes existantes : un programme national de conservation et de
gestion des ressources phytogénétiques a été mis en
oeuvre ;
iii. Mettre en place des moyens et un système
de maintenance appropriés des parcs zoologiques : un projet de
réhabilitation du parc zoologique de Hann est en cours
d'exécution.
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