IIème Partie : La persistance des
difficultés dans l'application de la convention sur la diversité
biologique 20 ans après.
Malgré ses efforts de mise en oeuvre et ses
avancées dans l'application de la CBD, le Sénégal est
confronté jusqu'à présent à des difficultés
dans l'application de la CDB. Ces difficultés sont liées non
seulement au cadre juridique, institutionnel et des mécanismes de
financement (Chapitre 1) mais aussi au cadre politique et
socio-économique (Chapitre 2).
Chapitre 1 : les difficultés liées au
cadre juridique, institutionnel et des mécanismes de financement
Un certain nombre de contraintes législatives,
réglementaires et institutionnelles constituent des handicaps à
la mise en oeuvre des règles de préservation de la
biodiversité et des aires protégées
Section 1 : les difficultés liées au
cadre juridique et institutionnel
L'incohérence du cadre de mise en oeuvre de la CDB
(Paragraphe 1) et l'absence d'un système national de suivi de la
biodiversité (Paragraphe 2) constituent ces difficultés.
Paragraphe 1: l'incohérence du cadre de mise en
oeuvre de la convention biodiversité
A/ L'absence de coordination des cadres de mise en
oeuvre de la Convention
En plus du fait que le Ministère chargé de
l'environnement exerce pleinement ses attributions de gestion de la
biodiversité, cela en synergie avec le Ministère chargé de
la pêche pour ce qui concerne la biodiversité marine, il convient
de signaler les insuffisances manifestes da la coordination institutionnelle de
la biodiversité.
Le CNB détient en principe la plénitude des
compétences dans ce domaine de coordination. Malheureusement, on
constate beaucoup d'insuffisances dans la coordination des activités de
préservation de la biodiversité par le CNB. Cela est d'autant
plus déplorable que le CNB est appelée à être la
cheville ouvrière dans le cadre de la préparation de la loi sur
la biodiversité et les aires protégées.
Pour relancer les activités du Comite national sur la
biodiversité, un appui lui a été fourni par le GIRMAC,
dans le cadre de sa composante de renforcement du cadre de conservation de la
biodiversité. Mais cela n'a pas suffit.
Après avoir piloté entre 1995 et 1998
l'exercice participatif et décentralisé de l'élaboration
du Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE), qui est l'instrument par
lequel la prise en compte de la dimension environnementale de tous les secteurs
d'activités économiques et sociale a été
effectuée, le CONSERE est tombé dans un état de non
fonctionnalité dû à manque de capacités humaines et
matérielles. Le bailleur de fonds principal s'est retiré en
1998.
La CNDD ne disposait pas de moyens propres. Elle a longtemps
travaillé avec les moyens de la Direction de l'Environnement et des
Etablissements Classés. Elle est tombée dans une léthargie
à
la clôture du programme Capacité 21 du Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD), son principal bailleur
de fonds.
Pour complexifier les difficultés, une Direction des
Aires Communautaires (DAC)69 a été créée
au sein du ministère de l'Economie Maritime. Elle est chargée de
l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique de l'Etat en
matière d'aménagement, de gestion et de développement d'un
réseau national intégré et cohérent d'aires
communautaires, d'aires marines protégées et de récifs
artificiels.
Or ce mandat est à l'état actuel du cadre
institutionnel, confie à la Direction des Parcs Nationaux du
Sénégal.
Il faudra trouver des mécanismes de financement
durable qui puisse assurer le fonctionnement des différents
mécanismes intersectoriels de coordination de la mise en oeuvre de la
convention sur la diversité biologique.
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