3.3.1.2. Niveau des agriculteurs
La population de Togoudo est essentiellement agricole.
On compte en 2009, 622 ménages agricoles sur les 1245 disponibles soit
un pourcentage de 50 % environ. Chaque homme se fait aider par sa femme donc
elles ont leurs mots à placer dans les affaires de l'eau en tant que
principales utilisatrices. Pourquoi parlons-nous des agriculteurs ?
L'agriculture fait partie intégrante de la GIRE car la ressource «
eau » est concernée. Dans l'arrondissement de Togoudo,
l'agriculture est intensive ou culture sur brulis. La maîtrise de l'eau,
n'est pas du tout pensée (ou est restreinte aux périmètres
de cultures maraîchères qui joignent les bas-fonds) aussi bien au
niveau communal que local. De même, aucun agriculteur n'irrigue son
champs alors qu'il existe de l'eau en permanence et partout. C'est dans cette
atmosphère que les femmes travaillent dans les champs du matin
jusqu'à l'après midi puisqu'elles doivent aller chercher de l'eau
et s'occuper de la cuisine. Les femmes font les travaux champêtres en
même temps que les hommes et en plus vont puiser de l'eau. Ce qu'on
pourrait souhaiter est
que les hommes puissent prendre les bidons pour se rendre
à la source afin d'aider leurs femmes. Nos enquêtes ont
montré que rares sont les hommes qui aident leurs femmes pour prendre
l'eau. Quelques uns seulement acceptent aller aux sources si et seulement si
leurs femmes sont enceintes. Ils existent plusieurs regroupements ou
associations des agriculteurs au sein desquelles les femmes, malgré leur
présence, sont reléguées au second plan et donc, ne
jouissent d'aucune voix délibératrice. De même les jeunes
ne veulent pas prendre conseils auprès des vieux afin de propulser leurs
activités champêtres pour un meilleur rendement. En conclusion
nous ne notons aucune prise en compte du Genre dans l'agriculture et les
cultures sont strictement pluviales et sujettes aux conséquences des
poches de sécheresse et des excès de pluie.
3.3.1.3. Niveau des éleveurs
Le sous secteur de l'élevage dans l'arrondissement de
Togoudo est marqué par les pratiques traditionnelles d'élevage
des espèces ovines, caprines et des volailles qui ne garantissent pas
une couverture complète des besoins en protéines animales,
notamment la viande et les oeufs. Toujours est-il que, quand les hommes vont
les premiers aux champs, ce sont les femmes qui, après avoir fait la
corvée d'eau et les préparatifs pour le champ (préparation
de nourriture, apport d'eau à boire et autres), donnent à manger
aux animaux. Ce n'est qu'après le retour des champs que les hommes
amènent d'abord les bêtes au pâturage, puis ensuite,
à l'abreuvoir le plus proche (Photo 9). En matinée, on voit
encore les femmes donner des médicaments aux animaux pour traiter
d'éventuelles pathologies développées par les cheptels. Il
s'agit notamment de la pseudo peste aviaire, et la gale des petits ruminants et
les parasitoses gastro-intestinales. En ce qui concerne l'alimentation, seuls
les élevages améliorés font l'objet de compléments
alimentaires plus ou moins corrects, les élevages traditionnels sont
nourris le plus souvent avec les restes d'aliments consommés et les
résidus de récoltes, assurés par les femmes. Là
encore, aucune participation des femmes n'est notée aussi bien au niveau
du ménage que dans les organisations
professionnelles telles que l'union communale des aviculteurs,
etc. Une analyse des bureaux respectifs montre moins de 20 % de femmes par
bureau, ce qui ne favorise pas une approche Genre à ce niveau.
Photo 9 : Élevage traditionnel de brebis (pâturage
libre) Cliché: SOHOUNOU ; décembre 2011
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