3.3. Intégration du Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau à Togoudo
L'intégration du Genre est le processus
d'évaluer les implications, pour les hommes et les femmes, de toute
action planifiée y compris la législation, les politiques ou les
programmes dans tous les domaines et à tous les niveaux.
Cette partie est consacrée à la participation
des femmes dans les prises de décision dans toutes les questions
liées à l'eau dans l'arrondissement sans oublier les autres
acteurs que sont les riches et les pauvres de même que les vieux et les
jeunes.
3.3.1. Niveaux d'implication du Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau à Togoudo
On peut noter l'implication du Genre dans la GIRE à
plusieurs niveaux. Ici l'accent sera mis surtout sur les organisations
socio-professionnelles et la population en générale. Ainsi on
note l'implication au :
3.3.1.1. Niveau de la population en
générale
Selon nos enquêtes, plusieurs organisations et
associations interviennent dans le secteur de l'eau mais aucune de ces
dernières ne penchent sur la problématique du Genre. Leur
préoccupation est de poser le diagnostic de l'eau potable, allé
voir les hommes politiques de l'arrondissement lors des élections pour
avoir un peu d'argent. Dans toutes ces démarches, les femmes ne sont pas
prises en compte, d'abord les réunions se tiennent pour la plupart la
nuit et en ce moment les femmes doivent être à la cuisine ou au
puits. C'est le cas du village de Zoungbo à Govié ou le seul FPM
s'anime à partir de 17 heures 30 minutes (Photo 8). Ces réunions
se déroulent pour la plupart chez les riches et rarement chez le chef
quartier et sont dirigées par les riches encore, car elles se disent que
c'est celui qui a l'argent qui détient la vérité. De
même, quand les vieux parlent, les jeunes n'ont plus la parole et
l'assistance considère que ce sont des paroles d'évangile et de
sagesse donc sans recours. Là où on constate la présence
des femmes, ce sont les réunions matinales liées principalement
à la salubrité ou encore aménagement des voies
d'accès aux sources d'eau, surtout en période de pénurie
où certaines sources proches des concessions tarissent. Prenons
l'exemple des bureaux des gestionnaires des points d'eau (AUE et CPE). Partout
où nous sommes passés dans le cadre de notre enquête, les
bureaux d'au moins 13 personnes ne présentent qu'au plus 2 femmes et ne
jouent que des rôles de nettoyage et de vente de l'eau. Pire encore,
même au niveau des ménages, les points de vu des femmes ne sont
pas considérés ; ceci se justifie par le fait que la femme doit
s'occuper de toutes les corvées d'eau. Le riche ne veut même pas
entendre parler de coupure, pour lui il doit trouver de l'eau sous la douche
pour
se laver et ne veut donner aucune chance aux pauvres de
puiser un peu d'eau à la source commune et en disposer aussi pour leurs
besoins.
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Photo 8 : FPM à Zoungbo s'animant à partir
de 18h Cliché : SOHOUNOU ; décembre 2011
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