Déterminants des investissements extérieurs au maroc: approche analytique et empirique sur le secteur industriel( Télécharger le fichier original )par Mustapha MAGHRITI Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat-Agdal - Thèse de Doctorat en Economie Internationale 0000 |
3-2 Recommandations sur le système de suivi statistique des investissements extérieurs au Maroc:Les recommandations sur le suivi statistique des investissements extérieurs peuvent être résumées comme suit : La nécessité de revoir le système de suivi statistique relatif à l'évaluation des flux d'investissements étrangers au Maroc pour tenir compte des cas où les dons et les avances entre sociétés non affiliées et les prêts entre sociétés affiliées ne sont pas négligeables ; La possibilité d'accès et d'exploitation des fichiers centraux des entreprises détenues par la Direction des Impôts pour calculer les bénéfices réinvestis par le investisseurs étrangers (calculé en multipliants la quote-part détenue par l'investisseur direct dans la société investie par les bénéfices réinvestie de la société). Les fichiers centraux des entreprises nous permettront de calculer le stock des investissements étrangers en calculant la somme de toutes les parts étrangères dans les capitaux propres des sociétés implantées au Maroc ; La réalisation d'une manière régulière des enquêtes auprès des entreprises étrangères (Ministère du Commerce et de l'Industrie, Ministère de l'Agriculture, Département du Tourisme...) ; L'exploitation des données sur l'investissement étranger émises par les organismes internationaux (multiplier l'accès aux différentes sources et informations de FATS (Foreign Afiliate trade statistics)...) ; La nécessité d'intégrer dans les comptes-rendus adressés par les banques à l'Office des Changes, le nombre d'emplois crée par opération d'investissement et la région bénéficiaire. SECTION 2 : Les déterminants théoriques de l'Investissement direct étranger Cette section sera articulée en deux volets : - Le premier volet sera réservé aux théories traditionnelles où les déterminants de l'investissement direct étranger (IDE) doivent être recherchés non seulement au niveau de la firme, mais aussi parmi les attraits de type macroéconomique que peuvent présenter des localisations étrangères. Les tentatives de focalisation exclusive sur les facteurs macroéconomiques ont généralement engendré des théories insatisfaisantes et au mieux des explications partielles. En effet, l'utilité de recours aux facteurs macroéconomiques permet de considérer les IDE comme des mouvements de capitaux par les différences internationales de rentabilité du capital. Kojima les voit essentiellement comme des transferts de technologie et de savoir-faire et de gestion dont la combinaison avec les avantages propres à la localisation du pays hôte offre à la firme un rendement plus élevé que son marché domestique29(*). Quoique jaunie par le temps, la théorie des zones monétaires d'Aliber reste intéressante dans une perspective historique. Les pays à monnaie forte seraient la source des IDE et les pays à monnaie faible leurs hôte. Ces trois théories sont examinées sous le titre « approches macroéconomiques ». Les approches des déterminants des IDE par le biais de la théorie de la firme sont beaucoup plus convaincantes. La percée est due à Hymer30(*) . Pour la première fois, il est suggéré que les IDE sont motivés par l'avantage de contrôler des activités étrangères apparentées lorsque existent des imperfections de marché. Kindlerberger31(*)et caves32(*) développent plus avant les idées de Hymer, le second insistant sur le fait que l'oligopole différencié constitue une structure de marché particulièrement favorable à l'éclosion et au développement des FMN. Dans le même courant de pensée, Buckley et Cason insistent sur l'internalisation du savoir-faire, de la connaissance (Knwoledge) si l'on préfère, en tant que moteur de la multiplication des multinationales depuis la dernière guerre mondiale33(*). J. Dunning, tente d'intégrer l'approche par la théorie de la firme avec des éléments locationnels de type macroéconomique, tandis que Hirsh formalise le choix entre exportations et production à l'étranger et établit les conditions sous lesquelles l'une ou l'autre méthode de servir le marché étranger est plus profitable. L'analyse de Knickerbocker34(*) des réactions oligopolistiques des firmes essaie d'expliquer pourquoi les IDE sont concentrés à la fois dans le temps et dans l'espace. Bien que fournissant une explication trop partielle, la théorie de cycle de vie des produits conserve une certaine validité. Pour Vernon35(*), les firmes investiraient à l'étranger pour se défendre vis-à-vis de nouveaux concurrents locaux ; leur part de marché précédemment conquis au moyen d'exportations36(*). - Le deuxième volet sera consacré à la nouvelle théorie des FMN basée sur l'exogénéité et l'endogénéité de la multinationalisation des entreprises. Dans ce sens, la combinaison des avantages owenership-localisation-internalisation (OLI) de Dunning, nous permettra de considérer, d'une part l'investissement direct basé sur les différences dans les dotations factorielles ou dans les prix des facteurs et d'autre part, l'investissement direct basé sur la similarité de point de vue des tailles des marchés, des dotations factorielles relatives et de la technologie. De même, il sera question de l'analyse de l'endogénéité des choix (IDE, exportations et licence d'exploitation) qui introduit une dimension stratégique pour expliquer le cas d'une firme localisée dans un pays qui désire accéder à un marché d'un pays étranger. * 29 Kojima, K. « International trade and foreign direct investment : substitutes or complements », Hitotsubashi Academy, Tokyo, 1975, p 124-129. * 30 Hymer.S, the international operations of national firms : A study of direct foreign investment, Cambridge, Mas, Mit, 1976. * 31 Kindlberger .C.P, Americain Business abroad, New haven, Yale University Press. 1969, P: 15. * 32 Caves RE, international corporations : the industrial economics of foreign investments, Economica, 1971, P: 83. * 33 Buckley PJ, Casson M, the future of the multinational entreprise, Londre, Macmillan, Economica 1971, P: 19. * 34 Knickerbocker F.T, oligopolistic and multinational entreprise, Harvard univerity press, 1969, P: 200. * 35 Vernon. R, « International investment and international trade in the product cycle », in quartely journal of economics, vol 80, 1966, notamment P11-14. * 36 Lindert PH, Kindleberger CH 1983, Op cit. |
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