CONCLUSION DU CHAPITRE I
Au Maroc, l'attraction des investissements extérieurs
gravite dans l'orbite d'un climat d'investissement propice aux entreprises
étrangères. Le Maroc a obtenu des résultas favorables en
termes de bonne gouvernance, d'indicateurs macro-économiques, de
cotation de risque, de crédit à long- terme, de
régulations d'entrées et sorties de capitaux, de
procédures de création d'entreprises, de procédures de
recours en justice, en se positionnant au 8éme rang par
rapport à un échantillon de 20 pays émergents.
Aussi, le Maroc recèle des atouts
à travers un bon capital-image par le biais de
manifestations internationales organisées ces dernières
années , des garanties conventionnelles au service des investisseurs
à l'exemple des traités bilatéraux d'investissement
assurant la protection et l'encouragement des investisseurs étrangers,
une politique de libéralisation et de restructuration économique
via le désengagement de l'Etat des secteurs productifs, la
déréglementation de change, la modernisation du système
bancaire et du marché financier, l'ouverture commerciale, le voisinage
avec l'Europe, le développement de la sous-traitance
considéréE comme un facteur d'attrait des IDE et de dynamisation
du tissu industriel marocain.
En sus, des actions ont été
échafaudées en faveur de la promotion des IDE par le biais du
programme de privatisation, la reconversion de la dette en investissements, la
convertibilité du Dirham pour les opérations courantes en 1993,
la signature en Février 1996 d'un accord d'association avec l'union
européen, la promotion des zones franches, le fond Hassan II pour
le développement économique et social, la création des
Centres Régionaux des Investissements, la constitution de la Commission
des Investissements, la direction des investissements extérieurs qui,
à travers la division des secteurs industriels (objet de notre
quête) assure l'accueil, la gestion, le suivi et la promotion des
secteurs à fort potentiel ( composants automobiles,
électroniques, agroalimentaires).
Toutefois, nous avons noté que la DIE butent sur des
problèmes (manque de moyens financiers, inadéquation des
procédures intrinsèques à l'organisation administrative et
budgétaire aux besoins de la stratégie de promotion de l'IDE,
redondance des missions de la DIE avec d'autres organismes) qui la ligote
à mener à bien une meilleure promotion de l'image du Maroc
à l'étranger.
Aussi, la charte de l'investissement constitue une
composante des actions promotionnelles de l'IDE à travers un certain
nombre d'avantages cités plus haut. Cependant, nous avons relevé
que cette dernière se cantonnait et se confinait à énoncer
un certain nombre de règles sans application concrète à
l'instar des articles relatifs à la réduction du taux de l'IGR,
l'instauration d'un organe d'accueil et d'assistance aux investisseurs et la
fiscalité locale. Par ailleurs, nous avons relevé que la charte
doit être un adjuvant à des gisements attractifs essentiels sur
lesquels l'Etat doit s'atteler à l'instar de la formation du capital
humain, de la politique de soutien à la demande locale, du
développement du savoir-faire, de l'échafaudage d'un tissu
industriel, articulé, dense et performant à même de
générer une séquence vertueuse porteuse d'investissement,
de croissance et de création d'emploi.
La revue de littérature théorique des IDE nous a
interpellé dans une seconde section à nous atteler, à
l'appui d'un certain nombre d'enquêtes, à la vérification
empirique des déterminants des IEI et par quel type de stratégie
ces investisseurs étrangers s'implantent sur le tissu industriel
marocain.
· L'enquête FIAS qui, auprès d'un
échantillon d'une centaine de multinationales originaires d'Europe,
d'Amérique du Nord et du Japon et appartenant à sept secteurs
différents (chimie, électronique, matériel
électrique, télécommunications, textile, confection,
construction automobile, équipements automobile, hôtellerie), les
investisseurs étrangers étaient interrogés sur leurs
stratégies de localisation en utilisant le clivage horizontal
(stratégie de marché) / vertical (stratégie de
minimisation de coûts), la liste comportait 12 pays (Maroc, Tunisie,
Egypte, Turquie, Portugal, Malaisie, Indonésie, Pologne, Hongrie,
Ukraine, Slovaquie, Lituanie, fait ressortir que :
- En fonction de la nationalité des firmes, le Maroc,
semble relativement mieux placé pour les entreprises européennes
dans le cas de la stratégie verticale (minimisation des
coûts) ;
- En fonction de l'appartenance sectorielle, dans la chimie,
les Européennes classent à un niveau plus élevé que
leurs consoeurs américaines le Maroc dans une meilleure position que les
Européennes. Dans le secteur textile - habillement, les firmes
européennes qui privilégient la stratégie verticale, c'est
le Maroc, suivi de la Turquie, de l'Ukraine et de la Thaïlande qui
occupent les premiers rangs.
· L'enquête MCI, sous la forme d'entrevue avec les
responsables de 39 entreprises à contrôle étranger
opérant dans l'ensemble de l'industrie marocaine, révèle
que le Maroc semble mieux placé pour les entreprises
étrangères dans le cas de la stratégie verticale
(minimisation des coûts) où les réponses obtenues
confirment la position de leader du Maroc dans les industries du textile -
habillement et de l'électronique où le faible coût de la
main d'oeuvre est confirmé par la partie écrasante du panel
(82%) ;
· L'enquête FACS pour l'analyse de la
compétitivité des entreprises concernant le volet sur les
entreprises étrangères au Maroc (auprès de 170 de ces
entreprises étrangères), a permis de mettre en avant que le
déterminant majeur qui impulse ces investisseurs à s'implanter au
Maroc est la réduction des coûts cités par 59% du
panel ;
· l'enquête de la DIE a fait ressortir que le
facteur minimisation des coûts constitue le facteur prédominant,
puisque 89% des entreprises interrogées du panel le cite et le classe
parmi les premiers facteurs dont le Maroc peut se prévaloir.
· L'enquête sur le climat d'investissement au Maroc
concernant le volet sur les entreprises étrangères (20% de
l'échantillon), a permis de mettre en avant que le déterminant
majeur qui impulse ces investisseurs à s'implanter au Maroc est la
faiblesse des coûts de la main d'oeuvre cités par 62% du panel.
D'autres déterminants, en vertu des quatre
enquêtes, motivent les investisseurs étrangers à se
localiser dans le tissu industriel marocain, entre autres, la proximité
du grand marché Européen (56% du panel de l'enquête MCI et
48% de l'échantillon de l'enquête de la DIE).
Aussi, d'autres études empiriques (Thèse
empirique de B.Foguig) sont parvenues aux mêmes conclusions que les IEI
au Maroc sont davantage prédominés par la stratégie de
minimisation de coûts.
Sur le plan comparatif, d'autres déterminants incitent
les entreprises étrangères à s'implanter dans des pays
concurrents du Maroc ; il s'agit des pays d'Europe centrale et orientale
(ouverture à l'économie de marché et du dynamisme de leurs
politique de rattrapage), la Chine (taille du marché, abondance d'une
main d'oeuvre habile et à bas prix), Mexique (proximité du
marché américain, avantages fiscaux), Tunisie (facilités
administratives, douanières, infrastructures), Egypte (Zone offshore du
Caire), Turquie (marché intérieur, compétences des
fournisseurs, et compétences des fournisseurs et sous-traitants
locaux).
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