Déterminants des investissements extérieurs au maroc: approche analytique et empirique sur le secteur industriel( Télécharger le fichier original )par Mustapha MAGHRITI Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat-Agdal - Thèse de Doctorat en Economie Internationale 0000 |
PARTIE IIDETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS EXTERIEURS INDUSTRIELS AU MAROC :ANALYSE EMPIRIQUEINTRODUCTION DE LA PARTIE II L'émergence de la globalisation comme configuration prédominante de l'économie mondiale, a contribué à une réévaluation de la place et du rôle des investissements directs étrangers dans les économies mondiales119(*) . Pendant longtemps le comportement des états vis-à-vis des IDE a été changeant, tantôt attendus pour résoudre le problème d'emploi. Aujourd'hui, le changement d'attitude opéré par les gouvernements et les administrations des différents pays, tant du Nord que du Sud, s'est traduit par des politiques plus libérales à l'égard des IDE et des firmes multinationales. Dans ce sens, le renforcement de l'attractivité est devenu un objectif explicite de politique économique aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement120(*). En effet, les caractéristiques de la globalisation font que la recherche de l'attractivité maximale constitue pour les gouvernements un nouvel impératifs. Il vient s'ajouter à celui plus ancien de la compétitivité. Les deux notions sont proches dans la mesure où une économie compétitive est aussi attractive. La différence essentielle tient à la cible des politiques d'attractivité. Dans le cas de la compétitivité, il s'agit de conquérir par les exportations ou par l'implantation à l'étranger des entreprises nationales, des parts croissantes du marché mondial. Dans celui de l'attractivité, il s'agit, au contraire, d'attirer sur le territoire national l'investissement des firmes étrangères. Il est attendu de ces dernières qu'elles créent des emplois, qu'elles génèrent de nouvelles exportations, qu'elles transfèrent de la technologie et des modèles de gestion modernes. En un certain sens, les pays multiplient les politiques incitatives d'investissement, afin de pouvoir bénéficier le plus des retombées positives générées par les IDE. Sous cet angle, l'attractivité doit être conçue dans une perspective dynamique, car elle est finalement le résultat dialectique, d'une part, de la demande par les firmes d'avantages de localisation qui leur permettront de renforcer leur compétitivité sur le marché mondial et d'autre part, de l'offre partielle ou intégrale de ces avantages par les différents territoires. Ainsi, l'engouement actuel pour le marketing des pays traduit la recherche de la part des pays du Sud, d'une nouvelle définition de l'offre des avantages de localisation qui renfonce les préalables institutionnels économiques pour, d'une part, favoriser l'attrait des capitaux étrangers en répondant à la demande générée par la nouvelle stratégie des firmes, et d'autre part, engager des bénéfices en termes de Spillovers technologiques véhiculés par les IDE. En d'autres termes, l'apport de facteurs intangibles comme la technologie, la connaissance des marchés mondiaux et les modalités de la gestion efficiente des entreprises, est considérée, d'après Michalet, comme la contribution la plus importante des IDE qui explique le changement d'attitudes de nombreux pays en développement vis-à-vis des IDE. Dans le cas du Maroc, les principaux arguments qui ont poussé les pouvoirs publics à s'ouvrir à l'investissement extérieur sont : · L'investissement international permet de financer la croissance des capacités de production ; · Les IDE permettent une meilleure insertion des pays d'accueil dans l'économie mondiale121(*) ; · L'implantation des entreprises étrangères aiguillonne la concurrence et permet d'offrir aux consommateurs des produits de qualité meilleure et à moindre coût ; · Les IDE permettent l'acquisition de nouvelles technologies et la diffusion du savoir faire et une mentalité industrielle122(*). Dans cette partie, la principale interpellation à laquelle on va tenter d'apporter des éléments de réponse est : Quelles sont les déterminants et les raisons qui incitent les entreprises étrangères à localiser leur investissement au sein du tissu industriel marocain ? Mais avant d'y répondre, il nous semble opportun, d'un point de vue méthodologique, de s'interroger sur d'autres questions : Quel est, de prime abord, le dispositif incitatif à l'investissement édifié par le Maroc pour séduire ces entreprises étrangères ? Quelles sont les potentialités et les atouts dont dispose l'Economie Marocaine pour être une terre d'accueil et de prédilection pour les IDE ? Ce faisant, cette partie gravitera dans l'orbite de deux chapitres : · Le premier volet analysera l'expérience du Maroc en matière d'attractivité des IDE à travers, d'une part une description du système incitatif à l'investissement échafaudé par le Gouvernement Marocain afin de capter le capital étranger, et d'autre part, nous essaierons d'apporter des éléments de réponse à la question des déterminants des investissements extérieurs dans le secteur manufacturier au Maroc ; · Le second chapitre traitera, d'une part, des tendances des investissements étrangers industriels au Maroc où on tentera de répondre à un certain nombre de questions : Quelle est l'ossature du secteur industriel au Maroc en termes de production, de valeur ajoutée, d'exportations, d'emploi ? Quels sont les principaux pays émetteurs des investissements étrangers industriels au Maroc ? Comment s'oriente l'investissement étranger dans les différents secteurs de l'industrie marocaine ? La réponse à ces questionnements va nous permettre d'avoir une idée sur le potentiel attractif de l'économie marocaine où il nous sera aisé de poser si une faiblesse de l'attractivité du Maroc se révèle. A ce titre, nous nous interrogeons sur les principaux écueils qui seraient en filigrane de cette carence de l'afflux des investissements étrangers au Maroc ? A cet égard et afin de répondre à ces interrogations, nous allons procéder à une démarche empirique en s'étayant sur des enquêtes pilotées par des organismes nationaux (département du commerce et de l'industrie, direction des investissements extérieurs, chambres de commerce et d'industrie ou internationaux (FIAS, FACS, ICA). * 119 C.A.Michalet, la séduction des nations ou comment attirer les investissements, Economica 1999. * 120 Delapierre M et C.Milelli, les Firmes Multinationales, Vuibert, Paris 1995. * 121 Cependant, comme on le verra plus loin les IDE ne peuvent avoir de retombés positifs que sous certaines conditions. * 122 Idem. |
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