CONCLUSION DU CHAPITRE II
Les IDE ont connu des évolutions et des
métamorphoses à l'échelle mondiale. Les Etats, partout
dans le monde, s'ouvrent aux capitaux étrangers. Les pays
continuent d'adopter de nouvelles dispositions législatives et
réglementaires afin de mettre en place un régime plus favorable
aux investisseurs. Sur les 271 modifications des dispositions régissant
l'IDE apportées en 2004, 235 soit (90%) allaient dans le sens de
l'ouverture de nouveaux domaines à l'IDE et comportaient des mesures de
promotion.
En outre plus de 20 pays ont abaissé l'impôt sur
les sociétés afin d'attirer davantage d'IDE. En Amérique
latine et en Afrique, certaines modifications ont néanmoins eu pour but
de rendre la réglementation moins favorable à l'investissement
étranger, en particulier dans le domaine des ressources naturelles.
Au niveau international, le nombre d'accords bilatéraux
d'investissement et de conventions de double imposition conclus en 2004 s'est
élevé à 2392 et à 2599 respectivement dans une
proportion croissante entre pays en développement.
Les IDE ont diminué de 17,5% entre 2001-2003 pour
atteindre le montant de 648,1 milliards de dollars en 2004, alors que le PIC
entre 1998-2003 était de 1300 milliards de dollars en 2000.
Dans les pays développés, les flux d'IDE ont
chuté de 21 %, soit 177 milliards de dollars entre 2001-2004.
A l'égard des pays en développement, les flux
d'IED ont augmenté de 40% soit 67 milliards de dollars en 2004 par
rapport à 2003, alors qu'ils ont diminué, tombant de 236
milliards de dollars en 2000 à 205 milliards de dollars en 2001.
Cependant, nous avons noté que malgré la
contraction des flux entrants dans les pays développés et leur
augmentation au sein des pays en développement, la cartographie de la
répartition des IDE à l'échelle mondiale nous a permis de
discerner que ces capitaux étrangers restent l'apanage des pays du Nord
(77%) sur la période 1999-2004. C'est la nouvelle division cognitive du
travail, semble-t-il, qui explique cette polarisation géographique des
IDE dans les zones développés intensives en R&D et riches en
capital humain.
Les flux d'IDE à destination de l'Afrique sont
restés quasiment stables avec 18 Milliards de dollars entre 2003-2004.
Toutefois cette part demeure minuscule et ne représente que 2% des flux
mondiaux
L'Angola, la Guinée équatoriale, le Nigeria
(tous dotés de ressources naturelles) et l'Egypte ont été
les premiers destinataires accueillant un peu mois de la moitié du total
des entrées d'IDE en Afrique.
A côté de cette polarisation géographique
des IDE dans les pays développés, l'évolution de l'IDE a
été aussi assortie d'une concentration sectorielle au profit du
secteur des services aux dépens des secteurs primaire et secondaire.
En termes de stocks mondiaux des IDE, le secteur tertiaire a
davantage participé dans les entrées d'IDE au niveau mondial
à la fin des années 90. Sa part s'élève à
60% en 2002. Cette évolution positive s'était fait au
préjudice du secteur primaire qui a vu sa part de participation dans le
stock des entrées de l'IDE mondial décliner à 6% en 2002.
Quant au secteur manufacturier, sa part de participation a connu un abaissement
à 34% en 2002.
En termes de flux mondiaux, la part du secteur tertiaire a
augmenté respectivement à 67% en 2001- 2002. Cette
évolution positive s'était fait au dépens du secteur
manufacturier qui a vu sa part de participation dans le flux des entrées
de l'IDE mondial décliner à 24% en 2001-2002.
Cet essor de l'IDE a été guidé par les
stratégies des acteurs principaux à savoir les Etats et les
FMN : Les Etats de leur côté agissent sur l'environnement de
l'IDE par le biais des politiques d'attractivité et des mesures
incitatives dans le dessein d'attirer et capter les FMN afin de
bénéficier du transfert de technologie, résorption du
chômage, financement de l'économie ...etc.
Les FMN par l'ampleur de leurs activités, leurs
caractéristiques et leurs stratégies d'envergure en
matière d'investissement à l'étranger, deviennent le
meneur de jeu à l'échelle internationale.
L'analyse économique et les enquêtes
auprès des firmes par questionnaires et par entretiens ont permis de
distinguer trois grandes types de stratégies qui impulsent et motivent
les FMN à s'implanter dans des pays étrangers ; il s'agit
de :
· La stratégie d'accès aux ressources
naturelles qui vise à exploiter les ressources naturelles inexistantes
sur le territoire d'origine des firmes ;
· La stratégie horizontale ou de marché
qui vise, d'une part, à produire pour le marché local
d'implantation et, d'autre part, qui sont effectuées dans des pays qui
ont un niveau de développement équivalent ;
· La stratégie verticale qui vise, d'une part, la
minimisation des coûts et que les flux d'investissement sont
orientés dans le sens Nord-Sud exclusivement ; Les investissements
directs sont déterminés par la différenciation des
dotations factorielles.
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