8.3 - Structuration sociale de la commune
La description de la structure sociale de la commune d'Adjarra
concerne ici la population et ses mouvements, les ethnies et les religions, le
pouvoir politique traditionnel, le pouvoir politique moderne et la place de la
femme dans la société.
8.3.1 - Peuplement et mouvements des populations
Historiquement, les premiers occupants d'Adjarra sont des
Nagots venus du Nigéria. Ils se sont installés dans la zone du
XVIe au XVIIIe siècle. Ils sont rejoints vers la première
moitié du XVIIIe siècle (période allant de 1746 à
1830), par les migrants Adja originaires de Tado (région située
au Togo), qui, en quête de sécurité, ont transité
par Pahou (Commune de Ouidah). Le peuplement d'Adjarra s'est poursuivi jusqu'au
XIXe siècle par l'arrivée des Yoruba en provenance du Sudouest de
la République du Nigeria.
L'histoire nous révèle aussi que le nom
d'origine de la localité était "Adja-la". Ce nom lui a
été donné par les Adja pour signifier qu'elle constitue un
détachement ou une branche d'Adja. "Adjarra" est une déformation
dans la transcription de "Adja-la" par les colons.
En matière d'évolution démographique, la
Commune d'Adjarra compte 60.112habitants (RGPH3 ; 2002). La population est
à dominance à la fois rurale et féminine. Sa
densité avoisine 536,7habitants au km2.
Du point de vu de la structuration de la population par
âge il faut souligner que la population d'Adjarra est jeune et active.
C'est sur cette frange active que repose l'essentiel du poids économique
de la commune. Les jeunes ayant moins de 15 ans sont donc majoritaires. Cette
forte proportion de la jeunesse constitue un facteur de dynamisme pour le
développement et en même temps un problème majeur de la
société du fait de l'investissement que nécessite sa
scolarisation, son accès aux soins de santé et à
l'emploi.
. La natalité de la population de la commune d'Adjarra est
estimée
à 5,2%. Cela signifie que 3.134 bébés (87%
des prévisions) naissent chaque année dans la perspective d'un
renouvellement de la population.
La mortalité infantile est faible (0,05% de l'ensemble
de la population). Par contre la mortalité au sein des personnes
âgées de plus de 15 ans est élevée.
8.3.2- Ethnies et religions
Aujourd'hui, il existe une mosaïque d'ethnies qui
cohabite dans la commune d'Adjarra. Les Goun et les Fon sont majoritaires
(83,4%), suivis des Yoruba (8,2%), et des Adja, Mina et Toffin (1,0%). Les
autres ethnies sont composées de Bariba, dendi, Yom-Lokpa, Otamari, et
Peulh etc (7,2%). Ce brassage ethnique est aussi à la base de la
diversité des activités économiques de la commune.
En effet, les commerçants Yorouba et une partie des
Goun ont développé le commerce transfrontalier alors que les Goun
et les Fon s'investissent beaucoup dans l'agriculture et le transport. Quant
aux autres ethnies, elles se retrouvent dans la fourniture des services, dans
les buvettes et restaurants et dans les divers.
Par ailleurs, la vie spirituelle de la commune d'Adjarra est
animée par plusieurs religions. Chacune d'elle prêche pour la
culture de la paix, de la tolérance mutuelle et de la cohésion
locale et nationale. Les religions sont de deux ordres :
La religion traditionnelle (52,3%) et les religions
révélées. Les religions traditionnelles sont
constituées autour des fétiches vodoun, thron, etc. Les exigences
de leurs rites et rituels sont liées à la protection des
forêts sacrées qui abritent leurs couvents. Ceci explique la
multiplicité des reliques forestières sur le terroir communal.
L'implantation du siège départemental de vodoun dans la commune
renforce la prédominance de cette religion.
Les religions révélées sont plus
variées. On les regroupe en deux catégories :
- le christianisme qui comprend le catholicisme (17,8%), le
christianisme céleste (5%) et le protestantisme (3,1%). La Commune
abrite en outre le siège mondial du christianisme céleste en
cours de construction à Tchakou ;
- et l'islam (8,3%).
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