1.2. TYPES
D'INVESTIGATIONS
Il est possible de classer les différentes
investigations en deux catégories : soit les méthodes non
destructives, soit les méthodes destructives. Les principales
méthodes rencontrées lors de diagnostics sont
décrites dans la suite.
1.2.1. INVESTIGATIONS
NON DESTRUCTIVES
Le principe de ces méthodes de diagnostic réside
dans le fait que l'on analyse l'ouvrage ou une partie de l'ouvrage sans
porter atteinte à son intégrité.
Ceci est à privilégier dans
différents cas, par exemple les bâtiments classés
monuments historiques, pour lesquels il est difficile de faire accepter aux
architectes des bâtiments d'Algérie qu'il soit utile d'effectuer
des prélèvements de la structure pour pouvoir la
caractériser.
Ces méthodes sont à favoriser aussi dans le cas
d'ouvrage dont la structure est très atteinte et affaiblie.
Effectuer des prélèvements sur ce type de
structure risque de la fragiliser encore plus.
Pour les ouvrages en béton armé, il existe
différentes méthodes non destructives.
Figure 8 : Schéma des investigations non
destructives
1.2.1.1. RELEVÉ
VISUEL ;
Le diagnostic visuel consiste à aller sur site et
d'analyser chaque élément de la structure en détail.
Ainsi, cela permet dans un premier temps de connaitre les
caractéristiques géométriques de chaque
élément et aussi les matériaux constitutifs.
Cela permet d'évaluer le comportement global de
l'ouvrage, de connaitre les éléments porteurs ainsi que
l'acheminement des charges dans la structure.
Dans un second temps, il est nécessaire de
répertorier les différentes pathologies présentent sur la
structure.
Les principaux désordres rencontrés pour les
structures en béton armé sont les suivants :
o Les fissures, avec leur ouverture et leur longueur
o Les fractures, avec leur ouverture, décalage ou
rejet
o La présence de coulures de calcite
o Les zones d'altération superficielles et profondes
o Les zones humides
o Les zones de mousses ou de végétation
o Les zones de faïençage
o Les éclats de béton en formation ou
profonds
o Les aciers apparents
o Les zones de ségrégation
Il est nécessaire de répertorier tous ces
éléments sur des plans, soit existant soit à créer,
et de créer un dossier photographique des principaux désordres
afin de pouvoir les visualiser au mieux.
Dans tous les cas le diagnostic visuel doit permettre de
:
- Qualifier les désordres, car chaque type a une
origine et des conséquences particulières.
- Déterminer les caractéristiques d'une
pathologie permet de savoir quelle sorte de traitement sera nécessaire
afin de stopper le phénomène.
- Quantifier les désordres, car selon son ampleur, des
méthodes de réparation plus ou moins lourdes seront à
envisager.
- Localiser les désordres afin de pouvoir
déterminer son origine et ainsi agir à la source du
problème. S'il est seulement prévu de réparer
l'élément sans s'attaquer à ce qui engendre la pathologie,
la réparation risque de ne pas être pérenne et l'on verra
rapidement apparaitre de nouvelles pathologies similaires.
Les pathologies rencontrées lors du diagnostic visuel
sont généralement recensées dans un tableau
de type :
Localisation
|
Description du désordre
|
Photo n°
|
Poutre A1-2
|
Face Est : Décollement avec aciers
apparents ; hauteur 12 cm, largeur 20 cm, profondeur 0 à 4 cm.
|
1
|
Poteau C3
|
Face Ouest : Fissure transversale ; épaisseur 0,5
à 2 mm, longueur 50 cm
|
8
|
Il est possible de classer les éléments selon la
gravité de leur pathologie :
-Indice A : Pas de défauts
apparents.
-Indice B : Défauts sans
conséquence importante autres qu'esthétique.
-Indice C : Défauts qui indiquent
qu'une évolution risque de se faire anormalement. Ces défauts
doivent être surveillés.
-Indice D : Défauts
révélateurs de dégradation, ils sont rangés en deux
classes:
O DA : Défauts qui indiquent un
début d'évolution. Ils doivent être
surveillés régulièrement et des mesures doivent être
prises en cas d'évolution.
O DB : Défauts qui indiquent une
évolution avancée. Des mesures de renforcement ou de remplacement
doivent être prises.
-Indice E : Défauts qui traduisent de
façon très nette une modification du comportement de la structure
et qui mettent en cause la durée de vie de l'ouvrage. Des mesures
doivent être prises dans les plus brefs délais.
-Indice F : Défauts indiquant la
proximité d'un état limite et nécessitant soit une
restriction d'utilisation, soit la mise hors service de l'ouvrage.
De même, il est possible de classer le site dans sa
globalité afin de donner une vision d'ensemble de l'état de la
structure au maître d'ouvrage. Il peut être classé de la
manière suivante:
-Indice 1 : Site en état neuf ou quasi
neuf, aucun travaux n'est à prévoir à moyen termes.
-Indice 2 : Site en très bon
état général, quelques points à surveiller.
-Indice 3 : Site en bon état, quelques
travaux à prévoir à moyen ou long termes.
-Indice 4 : Site en état moyen,
travaux à prévoir à moyen termes et surveillance
conseillée.
-Indice 5 : Site dégradé,
travaux à court termes à prévoir.
-Indice 6 : Site très
dégradé, travaux d'urgences à prévoir, site
prioritaire.
Les outils indispensables pour mener à bien une
inspection visuelle sont les suivants :
-Un appareil photo
-Un mètre
-Un distancemètre
-Un pied à coulisse
-Un fissuromètre (réglette en plastique
transparente munie de traits de largeurs calibrées que l'on place
successivement sur la fissure à observer pour estimer sa largeur)
-Le nécessaire pour prendre des notes
Figure 9 : Fissuromètre
Cette première étape permet de définir la
gravité des pathologies, mais aussi de classer les différents
éléments en fonction de la priorité auxquels ils doivent
être réparés.
L'investigation visuelle permet aussi de prévoir quels
sont les autres moyens de diagnostic les plus adaptés à mettre en
oeuvre afin de répondre pleinement à la problématique.
Ces investigations complémentaires on pour but de
préciser les désordres observés lors du
relevé visuel, mais aussi de recueillir des informations
complémentaires concernant leur constitution ainsi que leur
état.
Figure 10 : Mesure d'une fissure
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