1.4. Situation de l'assainissement, des eaux
usées et des déchets urbains
L'assainissement du cadre de vie est une chose essentielle
à un épanouissement. L'environnement physique dans lequel vivent
les habitants de Porto-Novo présente un faible potentiel attractif
caractérisé par toutes les formes de pollution,
l'insalubrité, l'occupation anarchique des voies et espaces publiques
par des vendeurs d'essence frelatée ou autres, la divagation des
animaux, érosion et absence d'entretien des voies et des habitats.
La pollution de l'air par les gaz d'échappement, les
nombreux dépôts de ciment, les eaux stagnantes et la morgue dont
les rejets se font directement dans la nature.
La pollution sonore par les nombreuses buvettes et points de
vente des cassettes, les cérémonies, les machines diverses et
autres.
La pollution du sol et des eaux à cause des
déversements du carburant et les sachets plastiques.
La pollution visuelle qui se matérialise par la
présence des eaux souillées stagnantes et verdâtres,
étincelles des soudures, dépôts sauvages. Les
déchets commerciaux sont entassés ou éliminés aux
abords des maisons.
L'occupation anarchique des voies et espaces publics est
surtout causée par les artisans, les taxis moto et les
commerçants informels qui y installent
anarchiquement des ateliers, des étalages ou des
panneaux publicitaires. Il faut également mentionner une pratique
récurrente qui consiste à la construction des maisons dans les
bas-fonds et sur les exutoires naturels qui sont pourtant reconnus comme des
zones publiques interdites pour ériger des habitations et ce selon la
réglementation.
L'insalubrité trouve une place importante dans le cadre
de vie de Porto-Novo et prend des proportions inquiétantes. Les
localités les plus insalubres de Porto-Novo sont identifiées dans
les arrondissements 1 (vieux Porto-Novo) et 3 et dans les quartiers comme
Zèbou, Djassin tokpa, Foun-Foun Tokpa, Ouando et Maria Tokpa. A ces
endroits, l'insalubrité a atteint son seuil de tolérance avec des
dépôts d'ordures et des tas d'immondice qui dégagent en
permanence des odeurs nuisibles à la santé de la population
résidante.
Photo1: Caniveau à ciel ouvert à
Foun-foun Photo2: Ordures au sein des habitations à
Ouando
Source: cliché AZONNAKPO,
2007 Source: cliché AZONNAKPO, 2007
La ville de Porto-Novo est essentiellement confrontée
aux problèmes de gestion des ordures ménagères et
d'évacuation des eaux pluviales. La gestion des déchets solides
urbains constitue un problème à toutes les autorités
à tous les niveaux. La ville court le risque d'une catastrophe
écologique si des mesures hardies ne sont pas prises pour
maîtriser la filière. Les ordures ménagères bouchent
les exutoires et les dépressions. Aujourd'hui des inondations sont
vécues dans des quartiers où le phénomène n'avait
jamais été enregistré auparavant: C'est le cas de Tokpota
et de Dowa.
A ce jour des efforts sont faits par la mairie et le
résultat présente toujours une visibilité faible.
Aussi, il existe un plan Directeur d'Urbanisme
élaboré en mars 2001 et ayant pour horizon l'an 2009 mais qui ne
répond pas aux enjeux actuels.
L'absence de latrines dans les écoles publiques, les
institutions et parfois dans les maisons crée les conditions de
défécation sur les tas d'immondices ou sur des places ou voies
publiques.
Photo3: Le bac à ordure
déposé à Houinmè Ganto.
Source: PDC 2005
Aujourd'hui la ville dispose pour l'évacuation des eaux
pluviales de 60.000 mètres linéaires de caniveaux
latéraux, 25.000 mètres linéaires de collecteurs et un
bassin de retenu d'eau à houinmè château19.
Au nombre des contraintes majeures à l'assainissement de
la ville de Porto-Novo, on retrouve:
+ L'inopérationnalité d'un Schéma Directeur
d'Urbanisme (SDU)
+ La faiblesse des réseaux et des équipements de
collecte et de transport des déchets.
+ La prolifération des décharges et
dépotoirs sauvages
+ L'obstruction des exutoires naturels
+ L'absence des réseaux de drainage ou l'obstruction de
réseaux existants. Dans les établissements scolaires la situation
est critique; les latrines sont mal entretenues. Les ordures sont
regroupées un peu partout sans l'identification
19 PDC, 2005
d'un réel dépotoir. Il faut remarquer que
certains établissements manquent d'ouvrages adéquats d'aisance
(WC). Les établissements qui disposent de latrines ne prévoient
pas les installations nécessaires pour le lavage des mains après
les toilettes.
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