1.2.2 Organisation administrative, sociale et groupes
ethniques
Depuis la mutation politique amorcée en 1990 et la mise
en place des institutions démocratiques, la ville de Porto-Novo prend un
statut particulier de Municipalité. Ainsi elle est administrée
par un conseil municipal dirigé par le maire.
La Commune de Porto-Novo regroupe cinq (5) arrondissements et
quatre vingt six (86) quartiers de ville. Ces arrondissements sont seulement
des
subdivisions du territoire de Porto-Novo mais n'ont pas de
personnalité juridique ni d'autonomie financière.
Porto-Novo a enregistré 141 Organisations Non
Gouvernementales (ONG) installées sur son territoire dont seulement 10%
sont véritablement opérationnelles, 2 associations de
développement, 1 comité de sages et notables, etc. Il a
été constaté pendant cette dernière décennie
le développement d'une dynamique associative qui a donné
naissance à au moins 40 groupements à vocation
coopérative, 172 associations de femmes, 1 fédération de
46 associations d'artisans dont 28 sont fonctionnelles, 1 association des
handicapés, les syndicats de travailleurs divers, les associations des
parents d'élèves dans toutes les écoles et
collèges. La vie à Porto-Novo est aussi animée par les
confessions religieuses et les institutions de défense des cultes et de
la culture.
Au plan religieux: 45,7% de la population est catholique;
25,1% pratiquent l'islam; 6,1% pratiquent le protestantisme; les adeptes du
christianisme céleste représentent 5,7%; les
évangélistes 4,8% et les religions traditionnelles 5,1%.
Plusieurs groupes ethniques cohabitent à Porto-Novo: il
s'agit des Goun et Fon (66%), Yoruba (25%), Adja, Mina, Wémè et
Toffin (7,9%), Haoussa et Bariba, Dendi, Yom-Lokpa, Otamari et Peulh (1,1%).
1.2.3 Activités économiques
Les activités économiques sont largement
dominées par les femmes qui dirigent plus de 56% des
établissements recensés notamment dans le commerce. La population
active est jeune et 54% des chefs d'entreprises commerciales et de services ont
moins de 30 ans. Le commerce demeure l'activité principale à
Porto-Novo. On distingue deux circuits d'activités économiques
caractérisés par une auto-organisation et une
auto-régulation dont le contrôle échappe
régulièrement aux autorités locales:
1) le circuit «moderne» dans lequel on rencontre en
majorité les Yoruba. Il s'est développé avec le boom
pétrolier du Nigeria en 1973. La proximité géographique de
ce pays et les liens ethniques favorisent des échanges plus ou
moins légaux entre les commerçants à travers
d'une part le développement d'un secteur qualifié d'informel
(30,6%) et d'autre part l'expansion de la zone urbaine.
2) le circuit traditionnel dont les acteurs sont
essentiellement des femmes et des enfants vendeurs ambulants dispersés
sur les trottoirs, les marchés et les lieux publics (les écoles,
les hôpitaux, etc).
Le marché vivrier de Ouando à cinq
kilomètre de centre-ville s'affirme de plus en plus comme étant
le plus important pôle commercial de Porto-Novo avec un caractère
régional. La population active est de 70.490 habitants répartie
pour 26% dans le secteur public et 74% dans le secteur privé. Le revenu
moyen mensuel des ménages en 1997 était d'environ 39.400 Fcfa.
Les occupations des actifs urbains sont présentées en chiffres
dans le tableau ci-dessous:
Tableau 2: Effectifs par activité
et nombre d'unités par secteur.
Désignation
|
Effectifs
|
Unités/ Etablissements
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Productions
|
10.367
|
20%
|
2.753
|
11%
|
Services
|
20.109
|
39%
|
7.946
|
32%
|
Commerces
|
21.525
|
41%
|
14.111
|
57%
|
Totaux
|
52.001
|
100%
|
24.810
|
100%
|
Source : PEESI, 1992.
D'après les données du recensement des
activités économiques des villes de Cotonou et Porto-Novo
réalisé dans le cadre du Programme d'Etudes et d'Enquêtes
sur le Secteur Informel (PEESI), l'économie de la ville de Porto-Novo
est largement dominée par le secteur informel qui regroupe à lui
seul plus de 93% des activités économiques du secteur
privé.
Sur les 24.810 établissements commerciaux recensés
en 1992, 10.955 soit 44,2% sont des activités ambulantes et 9.249 soit
37,5% sont des activités semi sédentaires. Les activités
sédentaires sont minoritaires et ne représentent que 18,5% de
l'ensemble des activités de la ville.
En effet, les activités économiques dans la
ville de Porto-Novo sont centrées sur trois secteurs principaux: le
textile, les services divers et le commerce de détail. On ne note pas
dans l'ensemble une spécialisation économique de la ville.
Pour assurer un rayonnement économique de la ville, des
axes stratégiques ont été proposés notamment dans
le plan pluriannuel de développement et d'investissement (PPDI, 1997)
disponible à la mairie de Porto-Novo.
Porto-Novo est la métropole des grands commerçants
béninois aux chiffres d'affaires relativement importants. On note ces
dernières années, le développement progressif
d'entreprises industrielles de taille moyenne dans la ville, surtout dans le
domaine de la transformation agro-alimentaire.
Les autres activités économiques regroupent entre
autre la pêche, l'artisanat, le transport, etc.
La mise en oeuvre de toutes ces activités nécessite
une disponibilité en eau suffisante et de qualité.
La municipalité de Porto-Novo dispose encore de
potentialités qu'il faudra revaloriser ou développer. Les plus en
vue sont:
V' Tourisme potentiellement existant mais pas du tout
développé
V' Porto-Novo comme centre international d'affaire
V' Porto-Novo, vivier des opérateurs économiques
béninois
V' Porto-Novo comme ville d'histoire et de culture
V' Porto-Novo comme capitale du Bénin avec des accords de
souveraineté 1.3 Situation de l'approvisionnement en eau de
la population
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