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Entretien 1 :
Michel AYMERIC. Adjoint chargé du transport
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Entretien 2 :
Bertrand P. pilote
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Entretien 3 :
Philippe Tixier. ingénieur aéronautique
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Entretien 4 :
Mr Apollin, commandant de bord chez Air France
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Question 1
L'industrie aéronautique est-elle organisée pour
faire face à l'avènement d'un carburant hybride entre le Jet A
conventionnel et le Bio-Kérosène ?
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8 000 avions voleront d'ici 20 ans à l'aide du
bio-kérosène. En ce moment, nous sommes à 50 avions
prototypes.
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Avec la hausse du prix du pétrole, il y aura un choc qui
permettra à l'aéronautique de favoriser un nouveau carburant
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La création de bio-Kérosène est une
activité émergente. Les équipementiers
aéronautiques sont en train de s'organiser pour sa venue
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La technologie, nous l'avons ! Mais ce qui manque, c'est
l'encadrement de cette technologie par les lois. Il faut de nouvelles normes
qui régissent la fabrication du bio-kérosène
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Question 2
La place de plus en plus importante occupée par les
défis environnementaux, ne constitue-t-elle pas un défi
technologique pour les futurs appareils ?
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Le secteur aéronautique est un secteur qui a toujours
été empreint d'exigences drastiques en ce qui concerne les
innovations et les recherches technologiques. Ces exigences sont
répercutées par de nouvelles normes.
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les industries aéronautiques se tournent ver les hautes
technologies. C'est grâce à la R&D qu'on va pouvoir
développer des appareils toujours plus propres et économiques.
(exemple du catalyseur).
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Il ne s'agit pas d'un défi à proprement parler, car
cette révolution environnementale est déjà en cours depuis
une décennie. Il ya une rupture technologique, bien sur, mais on arrive
à la surmonter
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Je ne pense pas qu'il s'agisse ici d'un problème purement
technologique. Il commence à y avoir un réveil de conscience. A
partir de là, tout est joué ! En effet, on a réduit
de 5 la consommation de carburant en kg/km/passager.
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Question 3
Dans quelles proportions les moteurs d'avions sont-ils devenus
plus respectueux de l'environnement ?
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Le secteur aérien émet seulement 2% du CO2 (dioxyde
de carbone) diffusé à travers le monde. Du moins jusqu'à
aujourd'hui... Selon les prévisions des nations unis, il se pourrait
bien que ce pourcentage augmente vers 3 voire 3.5%.
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De nombreuses pistes sont exploitées afin de continuer
à réduire l'empreinte environnementale : il y a bien sur les
carburants alternatifs, mais il y a également des recherches en cours
sur une possibilité d'allégement des carlingues, sur
l'aérodynamique, et enfin sur la conception de nouveaux moteurs moins
énergivores
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Le secteur aérien est conscient de la pollution qu'il
crée. C'est pourquoi les gros équipementiers aéronautiques
dépensent 80 % de leurs moyens financements en Recherche &
Développement, afin de minimiser encore plus les impacts
environnementaux.
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La réponse est simple, de nos jours, les appareils sont
75 % plus performants sur le domaine énergétique, et
80 % plus silencieux qu'il y a quarante cinq ans, soit 20 % qu'il y a
dix ans !
Cette amélioration va continuer à s'accroitre
grâce au développement des bio-kérosènes
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Question 4
L`intégration des biocarburants dans les réacteurs
d'avions apparaît comme une piste de progrès. Qu'est-ce que cela
peut induire au niveau de la conception ?
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On a réussi à obtenir du biocarburant grâce
à la modification du mécanisme de photosynthèse. Cette
dernière n'est non plus réalisée par le soleil, mais est
faite à l'aide de bactéries. Les chercheurs ont réussi,
grâce à ces bactéries, à fabriquer de
l'hydrogène gazeux à partir de végétaux
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Les explications techniques que l'on fournit pour le moment sont
en faibles quantité car il s'agit d'une innovation en cours de
développement. On se contente juste de parler d'un carburant non
fossile, dit de seconde génération.
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Il faut avoir à l'esprit que lors la conception de
carburant alternatifs, il faut étudier plusieurs facteurs
importants : les facteurs écologiques, certes, mais aussi
énergétiques : il ne faut pas que le biocarburant supplante
les cultures destinées à la population.
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Au stade actuel des recherches, nous en sommes au même
niveau que dans le secteur de l'automobile : il faut incorporer une
quantité minime de bio-kérosène, la majeure partie
étant Jet-A classique. la flotte Air France a utilisé 3 milliards
de litres de kérosène conventionnel, soit environ 2,360 millions
de tonnes de biomasse aquatiques.
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Question 5 :
Quel est le taux de bio-kérosène maximum admissible
au sein d'un mélange de carburant pour avions ?
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Suite au roundtable on sustainable oil palm, il y a eu une
approbation finale en ce qui concerne l'utilisation commerciale du
bio-kérosène. Les moteurs doivent contenir un mélange
maximum de 50% carburant jet-A, et 50% de bio-kérosène. Ces
mélanges ne sont pas donnés par hasard, ils proviennent des
normes de certifications du corps ASTM International
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N/A
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plusieurs compagnies aériennes telles que KLM, ou
Singapore Airlines ont annoncé des prévisions de vols qui
utilisent 50% de bio-kérosène et 50% de jet-a.
Je pense que le régime mixte 50-50 est le maximum
admissible. Au-delà, il faudrait produire du biocarburant en trop grosse
quantité pour non seulement nourrir la planète, et faire voler
les avions.
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N/A
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Question 6
Faut-il augmenter massivement la production de biocarburant pour
permettre d'enrayer la consommation de pétrole dans les
transports ?
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On se heurte ici à un problème de ressources.
Si on augmente la production de biocarburant, on réduit
les terres de cultures destinées à l'alimentation de la
planète
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3% de la consommation mondiale de pétrole ont
utilisé 30 millions d'hectares de terres arables, soit 1.6% des terres
arables du monde entier. Il faut donc trouver un juste milieu entre
biocarburant et énergie conventionnelle
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Certes, il faut augmenter la production de biocarburant, tout en
veillant à ne pas mordre sur l'écosystème ni sur nos
besoins alimentaires, qui ne cessent d'augmenter avec la hausse de la
population.
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Nous sommes limités par une éthique mondiale. Ce
qu'il faut, c'est réduire nos besoins en énergie, et
d'améliorer l'allocation de nos ressources afin de produire de
l'énergie.
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Question 7
Il y a t-il assez de terres agricoles pour produire des
biocarburants et nourrir la planète ?
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Non, car Avec l'augmentation de la population mondiale et la
généralisation de régimes alimentaires plus riches en
viande dans les pays émergents, la production alimentaire va devoir
augmenter fortement.
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Aujourd'hui, la réponse est rapide : Non. Ce qu'il
faut faire, ce sont des cultures de biocarburant dans des bâtiments
à étages. C'est-à-dire, rendre vertical la production de
biocarburant pour ne pas prendre la place des terres arables
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Oui. La surface agricole n'a pas été
proportionnelle à la production alimentaire, grâce à
l'augmentation régulière des rendements à l'hectare. Mais
les années 2008-2010 ont étés marquées par des prix
exceptionnellement élevées
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Non. En effet, les terres agricoles représentent 16% de la
surface de notre planète. La production de biocarburant en prend 2%. Il
faut trouver un compromis entre les deux.
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