Formation par la recherche
Mémoire de recherche
Sujet du mémoire : Quels sont les enjeux
stratégiques et de gestion de l'introduction du
bio-kérosène dans le secteur aéronautique ?
Auteur : Matthieu GOUDINEAU
Responsable du mémoire : Mme Rhita
Bouazzaoui
Année de réalisation : 2011
Document Intermédiaire de Recherche 4
Ecole de Management Léonard de Vinci
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Avant de dévoiler ce document intermédiaire de
recherche numéro quatre, j'aimerais adresser mes remerciements au corps
professoral qui m'a apporté son aide et a contribué à
l'élaboration de ce mémoire ainsi qu'à la réussite
de cette année universitaire. Je tiens à remercier
sincèrement Madame Rhita Bouazzaoui, mon tuteur de mémoire, qui
s'est toujours montrée à l'écoute et très
disponible tout au long de la réalisation de ce document
intermédiaire. Je la remercie pour l'aide et le temps qu'elle a bien
voulu me consacrer. Sans elle ce mémoire n'aurait jamais vu le jour.
SOMMAIRE
Liste des sigles et abréviations utilisés
................................................................5
Partie I : Synthèse et
hypothèse
I.1 Introduction
................................................................................................6
A) Constatation du problème :
..................................................................................6
B) Justification de ce choix :
...................................................................................7
C) Projet Professionnel :
...........................................................................................7
D) Axes de réflexion :
...........................................................................................8
I.2: Synthèse de littérature
..............................................................................9
I.2.1) La recherche de nouvelles
énergies
................................................................10
A) L'apparition des biocarburants au sein du marché
aéronautique : ..................................10
i) L'utilisation des Algues en tant que carburant
.................................................10
ii) Les perspectives de développement du
bio-kérosène: ...........................................13
B) La confrontation au réel : les biocarburants
soumis aux tests : ...........................................13
i) Airbus
.................................................................................................14
ii) Continental Airlines
...................................................................................15
iii) Air New Zealand, et Japan Airlines
..............................................................15
C) Fonctionnement de ces biocarburants :
..................................................................16
I.2.2) L'impact des bio-kérosènes sur le
choix des investissements des compagnies aériennes et la gestion
financière des aéroports.
...................................................................................18
A) L'utilisation du gamma-valérolactone (GVL)
.........................................................18
B) Une solution complémentaire au GVL : L'Ethanol.
....................................................19
C Les aspects de gestion :
......................................................................................22
i) L'utilisation du kérosène vert favorise la
création d'emplois: ..............................23
ii) Avantages économiques :
.........................................................................23
iii) Modèle de gestion aéroportuaire et
faisabilité : .............................................23
iv) Viabilité économique :
..........................................................................24
I.2.3) L'utilisation de l'énergie Solaire pour
remplacer le Kérosène.
.............................26
A) Solar Impulse, le premier Avion solaire
..............................................................26
B) Gestion économique de l'énergie
solaire...................................................................26
I.2.4) Hypothèses
d'études :
...............................................................................28
Plan de bataille méthodologique :
..........................................................................29
Démarche de résolution des
hypothèses :
................................................................29
La démarche méthodologique :
.............................................................................29
Partie II:
Méthodologie..............................................................31
II.1 Etude
qualitative..........................................................................................31
II.2 Matrice
SWOT.............................................................................................35
II.3 Etude
quantitative.........................................................................................36
Partie III : Résultats
d'hypothèses................................................37
Conclusion.............................................................................44
Annexes.................................................................................46
Fiche
d'entretien...............................................................................................47
Professionnels
rencontrés....................................................................................52
Glossaire :
......................................................................................................53
Bibliographie :
.................................................................................................54
Liste des sigles et abréviations
utilisés
ANZ: Air New Zealand
EADS: European Aeronautic Defence and Space
GTL: Gas to Liquid
GVL : Gamma-Valerolactone (Gaz)
JAL: Japan Airlines
PIB: Produit Intérieur brut
TEP: Tonne Equivalent Pétrole
UE : Union Européenne
I.1) Introduction
A) Constatation du problème :
Nous vivons dans un monde globalisé, toujours plus
ouvert culturellement, politiquement et économiquement. Il est important
aujourd'hui, au 21ème siècle, d'apprendre à
maîtriser ce monde. En effet, la vie défile de plus en plus vite
et les informations échangées sont de plus en plus complexes. Si
l'on regarde légèrement en arrière, on remarque
qu'à travers les époques le monde a changé à une
vitesse folle - modernisation, invention, création d'empires
économiques....
L'Homme a su exploiter la planète à son profit
afin de réaliser ces changements. Nous sommes passés du bois au
charbon, puis du charbon au pétrole. Mais aujourd'hui on se heurte
à certains problèmes : le pétrole qui est une
énergie fossile est en cours de raréfaction d'une part, et est
soumis à des règles draconiennes de stockage d'autre part. De
quoi vivrons-nous demain s'il n'y a plus de pétrole (coeur de
fonctionnement de l'industrie, mais également de l'économie et de
la finance) ?.
La conscience collective a, elle aussi,
évolué ; mais cette fois dans une volonté de
s'orienter vers l'économie durable. Il y a eu l'apparition du diesel,
des premières voitures électriques, puis de la bio essence.
Désormais est testée également une nouvelle source
d'énergie destinée à l'aviation civile : c'est le
bio-kérosène, appelé aussi agro carburant.
Or depuis fin 2007, le secteur de l'aéronautique est en
pleine effervescence suite à la découverte de ce type de
kérosène qui pollue beaucoup moins. Mais l'apparition d'un
nouveau produit sur les marchés entraîne des bouleversements au
sein des entreprises, et donc sur l'économie du secteur. Savoir qu'un
produit qui supplanterait le pétrole d'ici quelques années a
été découvert, risque d'engendrer d'importants impacts sur
les marchés financiers, et dans les sociétés liées
au domaine de l'énergie.
La question posée à laquelle j'aimerais chercher
une réponse est la suivante: « Comment les entreprises du
secteur aérien vont-elles organiser leur système de production et
d'exploitation afin de mener à bien la transition entre les
énergies fossiles et les nouvelles sources
d'énergie? ».
B) Justification de ce choix :
Je suis actuellement dans l'axe Finance parce que j'aime la
culture d'entreprise liée aux stratégies financières, et
m'intéresse aux façons dont le marché évolue en
fonction des innovations. Il faut aussi remarquer que la Finance ne favorise
pas toujours le développement durable : par exemple Greenpeace est
intervenue contre les investissements dans les sociétés qui
gèrent des plateformes off-shore. Avec l'introduction du bio carburant
sur le marché aéronautique, le domaine de la finance devra tenir
compte des enjeux du développement durable.
De plus, la raréfaction du pétrole est une
donnée économique majeure. S'il n'y en a plus, il risque d'y
avoir un bouleversement économique profond. Le monde entier se tournera
vers de nouvelles sources d'énergie. Le biocarburant, une de ces
innovations, permettra de substituer progressivement une nouvelle source
d'énergie au pétrole. Aujourd'hui, si l'on prend un petit peu de
hauteur, on remarque que l'atmosphère est dégradée, le
pétrole est de plus en plus cher, de plus en plus nuisible pour
l'environnement et pour l'homme... Les politiques des différents pays en
ont pris conscience, et cherchent à sensibiliser les populations au
développement durable.
En outre, nous le savons tous, le marché
énergétique est un marché à fort potentiel
financier. Que ce soit dans le pétrole, l'électricité,
l'énergie solaire, les entreprises se multiplient, et des milliards de
dollars circulent sur ce marché. Demain il est fort probable que le
biocarburant ait lui aussi un grand impact financier.
Enfin, je voudrais insister sur le caractère innovant
de cette nouvelle économie. Le fait qu'une essence à base de
plantes et d'algues puisse faire voler des avions, aurait paru il y a vingt
ans, de la pure science fiction.
Ce mémoire a pour but de contribuer à faire
comprendre les enjeux de ces mutations à ceux qui souhaitent s'investir
dans le secteur des biocarburants aéronautiques.
C) Projet Professionnel :
Ayant suivi le cursus du double diplôme franco-italien,
en finance - production industrielle, l'industrie aéronautique et
automobile principalement sont dans mes centres d'étude et je suis
diplômé du Politecnico di Torino. Par ailleurs mon domaine
d'activité souhaité est la finance : j'ai effectué
mon dernier stage dans le domaine financier de la société
Pathé UK, une entreprise cinématographique, et je me destine par
ailleurs à poursuivre ma fin d'étude dans l'axe audit - finance
de marché. Enfin, l'aéronautique est un domaine qui m'a toujours
fait rêver, et qui me tient beaucoup à coeur. Le thème de
ce mémoire s'inscrit parfaitement dans mes études suivies, et
dans mon projet professionnel : Pourquoi ne pas devenir financier du
secteur développement durable dans des sociétés
industrielles telles qu'Alitalia, ou Air France ?
J'ai toujours aimé l'industrie, et plus
particulièrement les innovations qui affectent le milieu du
transport.
D) Axes de réflexion :
Je réfléchirai à ce sujet en
étudiant dans un premier temps quels sont les nouveaux carburants, de
quoi ils sont constitués ? Je porterai mon regard sur leurs
utilisations dans le secteur de l'aviation. Je comparerai les
différentes sources d'énergies qu'il est possible d'utiliser.
J'étudierai bien entendu leurs coûts, mais également leurs
avantages ainsi que tous les aspects de gestion afférents à
l'utilisation de ces nouveaux carburants...
Nous nous intéresserons dans un second point à
leur introduction dans le secteur aérien. Les biocarburants
aéronautiques ne sont pas constitués de la même
façon que le kérosène. Cette essence doit passer à
travers plusieurs laboratoires avant de devenir « bio ».
Nous parlerons donc dans cette partie de la gestion des infrastructures
auxquelles les aéroports doivent faire face afin d'exploiter le mieux
possible et à moindre coût les nouvelles énergies. Je me
focaliserai sur les répercussions économiques de l'arrivée
du biocarburant dans le secteur aéronautique,
Enfin dans un troisième point j'étudierai
l'utilisation d'autres sources d'énergies potentielles telle que
l'énergie solaire.
I.2 : Synthèse de littérature
I.2.1) La recherche de nouvelles énergies
A) L'apparition des biocarburants au sein du marché
aéronautique :
Le secteur aéronautique a repris le modèle du
secteur automobile en ce qui concerne l'utilisation des énergies
propres. Une infime partie des combustibles fossiles consommés tous les
ans sur la planète - 3 à 4% - le sont dans les avions. Ils sont
ainsi responsables de 2% des rejets de CO2 dans l'atmosphère. Le trafic
aérien ne cesse d'augmenter année après année. On
estime que le taux de croissance du trafic atteindra environ 7% par an dans les
vingt prochaines années, ce qui entrainera une émission de CO2
d'environ 3% par an. A l'instar du biocarburant routier, les constructeurs
aéronautiques ont développé un nouveau concept de
combustible : le bio-kérosène1(*).
Semblables à ceux des automobiles, ces nouvelles
sources d'énergies possèdent des avantages et des
inconvénients. Il existe plusieurs atouts écologiques et
énergétiques qui permettent une bonne exploitation des
biocombustibles : Ils favorisent le développement durable. Ensuite
le rejet de gaz polluant est nettement diminué. Certes il existe
toujours, mais à une échelle nettement inférieure à
celle des énergies fossiles. Le dioxygène émis
est principalement celui contenu dans les végétaux durant leur
croissance, grâce au processus de photosynthèse. Mais ce taux
reste assez faible. Il existe déjà deux carburants
« bio » qui ont déjà été
testés, et qui sont un minimum rentables : on peut citer les
plantes de Jatropha et les algues de cultures; Le potentiel
énergétique des algues est 50 fois plus important que les
végétaux utilisés autrement, c'est-à-dire qu'elles
vont donner 50 fois plus d'huile que la biomasse2(*) utilisée actuellement.
Néanmoins ils présentent quelques aspects
négatifs: il faudrait produire plusieurs tonnes de biocarburant chaque
année afin de les exploiter au sein de tout le trafic aérien.
Mais il n'existe pas encore de sociétés
spécialisées dans ce type de production. L'utilisation à
grande ampleur est donc pour l'instant non exploitée.
Par ailleurs, au-delà du coût que cette
production représenterait, il y a des règles à respecter,
notamment au niveau de l'impact sur l'écosystème. Dévaster
des forêts ou des pans de cultures entières pour acquérir
quelques grammes de CO2 d'économie, paraissent des moyens bien lourds.
Si un jour les biocarburants doivent remplacer le kérosène, il y
aura comme conséquences une culture intensive de la terre afin de
produire des sources d'huile végétales. Ces cultures pourraient
entraîner des dysfonctionnements au sein de l'écosystème,
mais également une pollution due aux engrais et pesticides qui
pourraient être employés.
i) L'utilisation des Algues en tant que carburant
Le monde a besoin de ressources durables et de carburant de
remplacement, en particulier dans le secteur de l'aéronautique. Chaque
année, plus de six cents millions de barils de combustibles à
base de pétrole sont raffinés afin de créer du
kérosène pour le marché aéronautique. L'objectif
aujourd'hui est de s'assurer que l'utilisation d'énergie ne soit plus un
obstacle au développement durable.
La recherche des énergies durables est par ailleurs
favorisée par la capacité d'innovation des Etats, ce qui leur
permet de faire progresser les technologies adéquates sur les
marchés.
Aujourd'hui, de nombreuses entreprises se concentrent sur le
développement de souches d'algues conçues spécialement
pour créer du bio-kérosène destiné au secteur
aéronautique.
Ces entreprises arrivent à fournir environ 15 millions
de litres de biocarburants par an. Ainsi les constructeurs aéronautiques
et les petites entreprises de production de bio kérosène passent
régulièrement des accords commerciaux. Par exemple Heliae
Development a investit 3 millions de dollars chez Boeing pour permettre de
financer la recherche et la commercialisation de biocarburant à base
d'algues.
L'université des sciences de l'Arizona a conclu un
accord de collaboration avec plusieurs partenaires afin de développer,
produire, et vendre aux compagnies aériennes un combustible
dérivé des algues.
Un nouveau type de kérosène a été
créé grâce à des souches d'algues qui peuvent
convertir une grande partie de leurs masses cellulaires en un type d'acides
gras. Ces acides forment une huile qui, après
désoxygénation, recréent la structure moléculaire
du kérosène. C'est ce qu'on appelle le carburant de
deuxième génération
Avec cette désoxygénation, il n'y a plus besoin
d'avoir recours aux procédés de craquages thermiques3(*) qui sont très
coûteux. Avec la désoxygénation, on crée des acides
gras, à l'aide de graisses animales ou végétales (Algues,
biodiversité, plantes...). Cet objectif réalisé est le
fruit d'une grande recherche qui ne fait que commencer. Nous sommes au stade
où l'on n'arrive à produire du kérosène à un
faible coût que si celui-ci est créé à partir de
carburant de première génération (pétrole brut).
Dans cette optique, les algues permettent d'apporter un
rapport coût-efficacité équilibré, car nous sommes
dépendants du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, en ce qui
concerne les combustibles fossiles.
Les chercheurs sont ensuite passés du stade de
l'expérimentation en laboratoire au stade des tests.
Mais tout le monde ne s'accorde sur l'efficacité de ce
système de création de biocarburant. Ainsi le ministre de
l'environnement allemand, Karl-Hermann Steinberg jette un doute sur les vertus
et les avantages de la conversion de micro-algues en biocarburant.
Mr Steinberg teste les bioréacteurs depuis 12 ans en
utilisant les micro algues de la variété Chlorella
vulgaris : « ce procédé, écrit-il,
même en étant encore optimisé, conduirait à un prix
de 50 euros par litre de carburant. Les algues ont un rendement de 0,2 g de
matière sèche par litre. Vous devez donc filtrer 5.000 litres
d'eau pour obtenir 1 kg de matière sèche. Cela demande une
dépense énorme, qui nécessite toujours plus
d'énergie que ce qui est récolté ».
Mais il faut ajouter que les recherches sur le Chlorella
Vulgaris ne sont plus menées aux Etats-Unis depuis longtemps, au
profit de l'exploitation d'autres genres d'algues beaucoup plus
compétitives et productives. Un grand avenir s'ouvre à toutes les
autres variétés de plantes aquatique existantes.
Savoir utiliser correctement l'énergie est un facteur
principal de nos communautés. En effet, grâce à la
révolution industrielle, le pétrole a supplanté le
charbon, un peu avant 1914. Notre société a été
marquée par deux siècles de consommation d'énergies
fossiles. Les statistiques montrent que les citoyens américains ont
consommé huit tonnes d'équivalent pétrole (TEP) par an,
soit deux fois plus que les consommateurs européens à un niveau
de vie équivalent ; par ailleurs la consommation des
Américains serait cinq fois supérieure à la moyenne
mondiale et quatorze fois celle de la population indienne.
Il existe une relation entre le taux de croissance du
produit intérieur brut (PIB) et le taux de croissance de la consommation
d'énergie. Mais depuis quelques années, on constate une remise en
cause de cette relation. Celle-ci n'est plus viable : en effet l'impact
sur l'environnement, le développement de nouveaux pays très
consommateurs d'énergie, ainsi que la conjoncture économique
mènent à une reconsidération de la croissance du PIB.
Cette remise en question est aussi liée au fait que la
société humaine traverse depuis 2008 plusieurs grandes crises :
la crise financière et économique, la crise de l'énergie,
mais aussi la crise climatique...
C'est pourquoi, afin de diminuer les impacts de ces
dysfonctionnements économiques, il y a un grand engouement pour la
recherche des énergies de
substitution. Ces énergies de substitution
dites renouvelables ont donc pour vocation d'apporter une solution
aux principales crises évoquées.
Le rythme de consommation d'énergie peut varier selon
les saisons, ou la météorologie. On prendra donc soin de choisir
le moyen de transport adéquat du bio-kérosène pour le
maintenir à température constante. On appelle alors
ces énergies : bioénergies, ou énergies propres.
Néanmoins il n'existe aucune source d'énergie parfaite, exempte
de pollution de l'atmosphère, ou de l'eau, ou encore du paysage. Si l'on
souhaite obtenir de telles énergies renouvelables, il faut alors
recourir à une nouvelle technologie pour les produire. Ces nouvelles
technologies permettront en plus d'atteindre les objectifs du projet
« le paquet énergie climat », crée à
l'initiative du Grenelle de l'environnement d'automne 2007 à Paris, et
qui vise la réduction d'ici 2020 d'au moins 20% les émissions de
dioxyde de Carbonne.
En France, il y a donc une recherche afin de stimuler le
développement des éco-industries dans le cadre de ce projet
« éco-tech 2012 ».
ii) Les perspectives de développement du
bio-kérosène:
Tous les avions de ligne utilisent le kérosène,
ou Jet-A14(*). Ce
combustible possède beaucoup d'avantages. Le rapport
masse-énergie est excellent, l'incandescence en chambre de combustion
est facile et on la maîtrise très bien. Par ailleurs les
propriétés du kérosène restent constantes entre -30
et +50°C, ces deux valeurs bornes représentent les
températures extrêmes au sein desquelles les avions sont
amené à évoluer.
Mais on ne peut pas éviter certaines questions à
se poser. La principale concerne les réserves de pétrole.
Celui-ci est de plus en plus cher, car beaucoup plus difficile à
extraire - Il faut s'attendre à prévoir une augmentation deux
fois plus élevé du baril tous les cinq ans environ -. De plus la
quantité diminue, et entraînera la mise en place de quotas et/ ou
taxes supplémentaires.
B) La confrontation au réel : les biocarburants
soumis aux tests :
i ) Airbus
Après de nombreuses recherches réalisées
par Boeing, Airbus s'est mis dans les mêmes pas. L'A380 a
réalisé en début 2008 un vol d'essai d'une durée de
trois heures, premier vol d'un avion à quatre réacteurs
alimenté partiellement grâce un carburant alternatif au
kérosène.
Pour effectuer ce vol, l'un des quatre moteurs Rolls-Royce de
l'appareil était alimenté par un carburant de synthèse
dérivé du gaz, connu sous le nom de GTL (Gaz to
Liquids).
Ce vol marque le début d'une phase d'essais à
long terme pour Airbus. Cela permettra à l'entreprise
aéronautique de tester le potentiel de ces nouvelles énergies.
Elle pourra en outre tirer les avantages apportés par ces carburants de
synthèse. On remarque donc un engouement certain des
sociétés aéronautiques, afin de trouver un carburant de
substitution qui permettra de trouver le kérosène de demain. On
possède déjà quelques pistes de réflexion: Le GTL
dégage moins de souffre que le kérosène et présente
des avantages en termes de consommation de carburant par rapport aux avions
actuels.
ii) Continental Airlines
Par ailleurs, la compagnie américaine Continental
Airlines a effectué un vol entièrement alimenté par du
bio-kérosène. Le vol s'est effectué sur un Boeing 737 de
Nouvelle Génération équipé de turboréacteurs
de type Roye Royce.
Ces batteries de test ont pour but à la fois de
valoriser les essais au sol (performances des réacteurs), et en
laboratoire (quantité de rejet de matière toxique). Dans
l'utilisation des carburants nouvelles générations, il y a un
grand nombre de contraintes à respecter en ce qui concerne la
sécurité. Ces tests ont donc pour vocation d'assurer la
conformité aux très grandes exigences de sécurité
et de fonctionnement des carburants dans le domaine de
l'aéronautique.
Pour ce vol, Continental Airlines a utilisé un Boeing
737. Le biocarburant était composé cette fois d'algues (produit
par l'entreprise Sapphire Energy) et de jatropha5(*). L'huile de Jatropha est tirée de graines
de Jatropha Cursas, une plante du désert. Cette huile possède une
densité de 40% d'huile. Cet arbuste a la
grande particularité de pousser sur des sols quasiment
dépourvu d'eau, d'où son surnom « d'or vert du
désert ».
Pour la première fois, une compagnie a effectué
un test qui n'utilise plus comme carburant du kérosène à
base de pétrole ! Ceci est une révolution dans le monde
aéronautique, qui aura des répercussions dans le monde
économique. Si on peut se passer de pétrole pour
l'aéronautique, on pourrait également s'en passer pour
l'automobile, la chimie, et l'industrie en général, etc.
Selon l'évaluation du rapport Bio-Derived Synthetic
Paraffinic Kerosene :
le comportement des combustibles testé est le même,
voire a des performances supérieures à celui du
kérosène Jet-A, le kérosène crée
à partir de pétrole
conventionnel. Les tests ont
été effectués sur plusieurs
types de moteurs, et sur différents appareils. On a
utilisé des mélanges par demi. C'est-à-dire que
les ressources énergétiques de l'avion étaient
constitué de 50% de carburant de type Jet-A,
et 50% de biocarburants durables.
Les résultats des essais effectués donnent
entière satisfaction. Ils dépassent même les contraintes
appliquées au kérosène utilisé actuellement par
l'aéronautique civile. Les contraintes actuelles à respecter sont
portent surtout sur le point de cristallisation, ainsi que sur la
compacité et la viscosité du carburant.
Par ailleurs les essais ont permis de vérifier que
l'utilisation d'un mélange de plusieurs essences (kérosène
et biocarburant), n'avait aucun effet négatif sur les moteurs.
Enfin les tests ont démontré également
que ces nouveaux carburants ont un contenu énergétique
supérieur au kérosène classique, celui issu du
pétrole. Cela pourrait permettre de réduire la quantité de
carburant consommé par kilomètre parcouru.
iii) Air New Zealand, et Japan Airlines
Par la suite, de nombreux autres essais ont suivi. Nous
pouvons citer l'exemple de test effectués sur un Boeing
747-400 d'air New Zealand ainsi que sur un
appareil 737-800 équipé de turbopropulseurs.
Pour ces essais, la compagnie néo-zélandaise
à collaboré avec l'entreprise « Aquaflow Bionomic
Corporation » ainsi qu'avec Boeing pour la création d'une
essence à base d'algues créées par l'écume des
étangs. Ce processus développé par Aquaflow permet de
recueillir les algues directement dans les plans d'eau riches en nutriment. Les
résultats des tests communiqués par la compagnie
néo-zélandaise montrent que le mélange s'est
comporté comme prévu lors des tests en laboratoire, puis en
vol.
Par ailleurs, des essais ont également
étés effectués sur un avion de la compagnie
japonaise Japan Air Line (JAL) 747-300 équipé
de turbo réacteurs Pratt & Whitney. Le combustible
utilisé par la compagnie japonaise était composé de
biocarburant (80% de lin bâtard (une espèce de cameline) , au
moins 16% de jatropha et au moins 1% d'algues de culture). Le résultat a
été spectaculaire : parmi les quatre réacteurs, un
seul a été alimenté en bio kérosène. Or ce
dernier a enregistré exactement les mêmes performances que les
trois autres qui ont fonctionné au kérosène habituel (Jet
A).
Le résultat de tous ces tests a permis de
démontrer la résistance technique des biocarburants à
haute altitude.
C) Fonctionnement de ces biocarburants :
Les biocarburants issus de la biomasse représentent un
ensemble de solutions, qui sont constitués de plantes agricoles
(blé, sucre, maïs...). L'utilisation d'un carburant
créé grâce à la biomasse rejette exactement autant
de CO2 que ce que les plantes ont consommé pendant leur période
de croissance. Ce principe peut soulever quelques questions d'éthique.
Ainsi doit-on transformer des surfaces agricoles destinées à
l'alimentation pour la donner aux avions ?
C'est pourquoi la création de biocarburants dits de
seconde génération à eu lieu. Ces combustibles sont
réalisés en exploitant des plantes non cultivées sur des
surfaces agricoles, telles que certaines catégories d'algues, ou de
champignons ou encore de déchets végétaux comme nous
l'avons déjà vu. Bien sûr la meilleure solution serait de
créer une essence fabriquée à l'aide d'une
catégorie d'algues très consommatrice de CO2 mais qui en rejette
peu, dans le but non seulement d'absorber ce gaz à effet de serre, mais
aussi de limiter les rejets polluants.
Une fois l'eau de des étangs filtrée, il suffit
de faire la culture de l'algue. Cette technique a un atout
particulier : on a la possibilité d'alimenter les avions
à l'aide de plantes mélangées à du
kérosène, et en plus il y a peu d'impact écologiques, car
la culture de ces plantes s'est effectuée sur des terres non
cultivables, sans entraîner de déboisement ni d'impacts sur les
réserves en eau.
En revanche, les installations coûtent très cher.
Pour réaliser une quantité de culture d'algues suffisante pour
alimenter toute la flotte d'une compagnie 365 jours sur 365, il faudrait que
les usines de traitement se trouvent au sein même de l'aéroport,
et il faudrait y mettre une logistique d'apport, de transformation, de
mélange, et d'exploitation de ces algues. Cela risque de prendre
plusieurs années, et c'est extrêmement coûteux. Pourtant,
c'est ce qu' Air New Zealand (ANZ)a commencé à faire.
Suite aux résultats concluants menés sur le
B747, ANZ a augmenté les tests de compatibilité entre le
bio-kérosène et les moteurs. En ce qui concerne le 787
Dreamliner de cette compagnie, il faut noter que la structure de l'appareil est
constituée en polymère plus léger que les
précédents Boeing. Cela lui confère donc un moyen de
propulsion moins énergivore. ANZ travaille depuis quelques temps sur un
prototype d'avion long courrier à hélice afin d'allier
économie de coûts et baisse de son empreinte écologique. En
effet, les avions a hélices consomment moins de carburant qu'un avion
à réaction, car ils volent à plus basse altitude, donc
leur poids nécessite moins d'énergie pour favoriser leur maintien
en l'air. En revanche ils mettent deux fois plus de temps à parcourir un
trajet. Nous avons alors d'un côté une baisse des coûts et
des impacts écologiques, mais d'un autre côté, on peut se
poser la question de savoir si les voyageurs accepteront de mettre deux fois
plus temps pour un vol ? Nous développerons ce dernier point dans
la partie concernant les hypothèses de travail.
En conclusion, nous pouvons affirmer que, d'après les
informations délivrées par les compagnies aériennes et les
pilotes, les réacteurs approvisionnés par le mélange de
biocarburant et de kérosène ont enregistré les mêmes
performances que les réacteurs normaux, et mieux encore, ils ont
utilisé moins de carburant (3 600 livres au lieu de 3 700). Cela indique
que le nouveau combustible est plus puissant.
Quelle que soit la compagnie aérienne, tous les vols
d'essai ont étés effectués avec un mélange de
carburant particulier : un combustible dérivé du jatropha pour le
vol d'Air New Zealand ; un carburant à base de jatropha et d'algues pour
le vol de Continental Airlines, et un carburant mélangeant du jatropha,
des algues et de la cameline pour le vol de Japan Airlines. Le dosage entre
kérosène et biocarburant s'effectue toujours à hauteur de
50% chacun : 50% de Jet-A, et 50% de biocarburant.
Suite à ces tests, ces nouveaux types de carburants
propres, pourront être certifiés et utilisés dans
l'aviation commerciale d'ici quelques années. Cependant, ils ne sont pas
encore produits en assez grande quantité pour pouvoir réduire
significativement la proportion de kérosène utilisée par
les compagnies aériennes. La société américaine
Sustainable Oils estime que dans cinq ans elle pourra produire entre 150 et 180
millions de gallons annuels de biocarburant à base de cameline. Il
s'agit en réalité d'une quantité négligeable pour
un secteur qui en consomme plus de 60 milliards. Il faut alors se tourner vers
d'autres solutions mieux adaptées.
Bien sur, les constructeurs de réacteurs ont
procédé à des tests avec plusieurs autres huiles
végétales, telles que l'huile de noix de Babassu, ou encore
l'huile de noix de Coco. Mais le rendement de ces dernières n'est
efficace que pour les petits véhicules tels les outils agricoles.
L'idée d'utiliser ce genre d'huile a vite été
abandonnée dans le secteur aérien.
Donc l'huile de Jatropha couplée à l'huile
d'algue, est apparue être la solution la plus prometteuse. C'est celle
qui a été retenue par les politiques d'investissement des
différentes compagnies aériennes que nous venons
d'étudier.
I.2.2) L'impact des bio-kérosènes sur le
choix des investissements des compagnies aériennes et la gestion
financière des aéroports.
Comme nous l'avons étudié, on
peut arriver maintenant à créer du bio-kérosène
à partir de techniques qui n'ont pas d'impacts environnementaux. Ce
biocarburant récent est en effet produit à partir de
matières issues de la biomasse. Ce nouveau genre de
bio-kérosène est en outre très énergétique:
ses caractéristiques énergétiques sont très proches
de celles du kérosène actuellement utilisé.
A) L'utilisation du gamma-valérolactone
(GVL)
Les chercheurs de tous continents ont pu réaliser un
carburant propre à hauteur de 97%, et ce à partir de
l'utilisation de la biomasse. Cette nouvelle énergie propre utilise
très peu d'hydrogène, et réussit à capturer le CO2
à l'aide d'une pression très importante qui lui permet
d'être stockée.
Il y a une donc une innovation quant à la
matière première utilisée : Il ne s'agit pas
seulement de l'utilisation d'algues, il existe également une
exploitation de la biomasse, notamment le sucre contenu dans les
végétaux.
Mais cela ne va pas sans problèmes. En effet,
l'utilisation de cette biomasse nécessite des infrastructures
importantes, notamment des installations de catalyseurs métalliques,
afin de former un liquide organique, le GVL6(*). Ceci implique une modification de moteurs.
L'installation et l'exploitation de ces infrastructures possèdent des
coûts très élevés...
Malgré ce coût, l'usage de grandes installations
de laboratoire et de catalyseurs à prix raisonnable, ont favorisé
la production d'un important volume de carburant pur pour alimenter les
appareils.
Pour les chercheurs en quête de nouveau carburants
propres, le GVL est un bio-kérosène parfait dans son
efficacité. En outre il peut avoir un application dans le secteur de
l'automobile puisque il peut également être ajouté aux
carburants existant pour les voitures.
Le seul bémol de cette découverte est le
coût encore élevé du GVL.
B) Une solution complémentaire au GVL :
L'Ethanol.
Puisqu'il existe une forme de biocarburant déjà
utilisé pour les voitures, l'éthanol, nous pourrions penser le
réutiliser dans l'aviation. L'éthanol a déjà
été utilisé par le Brésil pour des vols tests, sous
forme de mélanges avec de l'essence, mais les tests ne furent pas
très concluant, car l'éthanol possède une trop faible
valeur énergétique. Il ne peut donc être utilisé
pour les moteurs d'avion sans être préalablement
mélangé à du kérosène normal. Pour pouvoir
utiliser ce carburant, il faut alors créer un combustible hybride.
Par ailleurs, s'ajoute à ces difficultés un
problème de compatibilité des matériaux du fait de
l'interaction entre l'éthanol et de l'aluminium, car l'éthanol
est un oxydant, et il ne faut pas que l'aluminium soit oxydé :
d'où la nécessité de modifier certaines parties des
moteurs.
Il existe également d'autres sources de biocarburant
possible :
La société Honeywell UOP, par exemple, a pour
rôle de créer du biocarburant à partir de biomasse,
d'algues, et huiles de cuisson usagées.
Le point positif est qu'il n'y a pas besoin de réaliser
de modifications sur les moteurs ou les cellules.
EADS7(*) et
sa filiale Eurocopter ont l'intention de créer des installations qui
permettraient de produire du biocarburant à base d'algues. Le
Brésil est pionnier en cette matière. Il s'agit ainsi d'un
changement révolutionnaire, non seulement pour les réductions
massives des émissions de CO2, mais aussi pour le système de
production qui le mettra en place.
Parce qu'il possède des caractéristiques
physiques et chimiques semblables à celles du diesel conventionnel, le
biodiesel est utilisable sans qu'il y ait de problèmes majeurs à
reporter. Il n'y a besoin de réaliser que quelques modifications de
moteur, (remplacement de membranes ou de joints ou durites en particulier)
parce que le biodiesel est un puissant solvant. Il arrive qu'il altère
certains joints en caoutchouc ou des mousses, ou encore les peintures de
protection.
L'éthanol, comme nous venons de le voir, n'est pas
totalement compatible avec le carburant habituel. Toutefois il serait possible
de l'utiliser en prenant quelques précautions.
L'éthanol possède des caractéristiques
corrosives et donc peut abîmer certains métaux constituant du
réacteur : Ce biocarburant peut faire fondre certains
élastomères. Il faudra alors s'assurer de l'adéquation des
éléments utilisés dans le fonctionnement d'alimentation et
distribution de carburant, avant d'exploiter ce type de
bio-kérosène.
Tous ces vérifications ont pour but d'une part
d'éviter les dommages qui peuvent être portés aux
équipements du moteur, et d'autre part de diminuer le risque de toute
contamination du carburant8(*) qui engendrerait un dysfonctionnement de ces moteurs
(obstruction des filtres).
Tout comme dans le secteur automobile, le secteur
aéronautique peut recourir à trois sortes d'éthanol afin
d'en faire un carburant pour avion : il y a l'éthanol
hydraté9(*), dans des
moteurs diesel modifiés, ou l'éthanol anhydre (0-25%)10(*), ou encore l'éthanol
anhydre sans additif (0-3%).
Avec ces trois types d'éthanol, une sonde calcule la
quantité d'oxygène contenue dans le carburant, et
transfère l'information au poste de commande qui ajuste en
conséquence les solutions relatives à l'équilibre
air/carburant (les points critiques sont notamment lors de l'injection, puis de
l'allumage, et lors de la détonation).
Pour comprendre le concept, il faut savoir que les
biocarburants sont soit exploités de façons pure, soit
utilisés avec du combustibles fossile comme le pétrole. En
portant un regard plus technique, les biocombustibles peuvent être
consommés avec du diesel ou de l'essence normale et être
compatibles avec des moteurs traditionnels sans qu'il soit besoin de les
modifier. Ce genre de bio-kérosène, bien que moins
énergétique, est beaucoup plus rentable.
Mais afin de mélanger le biocarburant et le
kérosène normal, les constructeurs aéronautiques et les
motoristes doivent réfléchir à un système
économique adéquat. Car les équipements nécessaires
pour la transformation (filtres, catalyseurs, joints) ne sont présents
qu'en quantité encore très limitée et leur utilisation
représente de ce fait l'une des principales difficultés pour
l'emploi des biocombustibles.
Il est très coûteux et difficile de modifier les
moteurs. Il y a de nombreuses contraintes à respecter. Il faut par
exemple que le nouveau carburant utilisé puisse conserver sa
fluidité à -47°C comme à 39°C, il faut aussi en
limiter les résidus de combustion, et le rendre compatible avec les
réservoirs et réacteurs existants. Il sera possible de modifier
ces réservoirs, mais pas d'en créer de nouveaux. Les
biocarburants de seconde génération sont destinés à
être mélangés à du JetA, jusqu'à ce que leur
production soit suffisante pour qu'ils soient utilisés seuls. Les
réacteurs doivent être fabriqués avec des matériaux
spéciaux qui peuvent supporter une combustion avoisinant les 1000°.
Si on change les caractéristiques des moteurs pour les rendre
compatibles avec du bio-kérosène, il faut vérifier
absolument que ces contraintes soient respectées.
Enfin, subsiste un autre problème : celui de du
rendement énergétique. Il faut savoir que des appareils de type
A380 comportent 500 à 600 fauteuils, et peuvent peser
jusqu'à près de 600 tonnes à leur maximum. La
poussée doit être équivalente à 1240
KN pour que l'avion puisse se propulser. Il faut donc veiller à ce que
les biocarburants susceptibles d'être utilisés aient un
rendement énergétique assez important.
C'est pourquoi plusieurs essais ont déjà eu
lieu en février 2008, dans le but d'évaluer leur viabilité
en exploitation commerciale.
De plus, il commence à y avoir de nombreuses directives
qui encadrent l'introduction et l'utilisation des biocarburants au sein de
l'UE11(*). Un carburant
doit répondre à certaines caractéristiques garantissant le
bon fonctionnement du moteur et les limites d'émissions prescrites par
la loi.
Dans cette sous partie, nous venons de voir que l'utilisation
de bio-kérosène n'est pas une chose facile. Il faut veiller
à la compatibilité des moteurs lorsque l'on souhaite changer de
combustible. Or changer la motorisation d'un Boeing 737 coûte en moyenne
à 7 millions de dollars, et celle d'un A330 équivaut à 15
millions de dollars.
C'est pourquoi, les compagnies aériennes, lorsqu'elles
décident d'utiliser le bio-kérosène à la place du
kérosène, doivent calculer la rentabilité de ces
investissements. Est-il plus facile de changer tous les réacteurs d'un
avion en même temps et voler pendant 200 000 h pour un
investissement allant de 7 à 15 millions de dollars, ou changer tous les
ans un réacteur afin de le faire fonctionner seulement au
bio-kérosène et conserver les trois autres avec du
kérosène normal ?
Ces politiques d'investissement se font en coopération
entre les compagnies et les constructeurs de motorisation, en tenant compte des
lois en vigueurs.
Le remplacement du kérosène reste à
l'évidence encore un problème épineux.
C Les aspects de gestion :
Outre les impacts directs sur la filière
énergétique, la production et l'utilisation des nouveaux
carburants impliquent des modifications profondes dans les investissements et
la gestion des compagnies et des constructeurs.
L'utilisation d'un nouveau carburant doit en outre engendrer
de profondes réflexions sur le management et la logistique
établie au sein des aéroports. Il faut que ces derniers mettent
en valeur les questions de transport et de conservation du
bio-kérosène tout en respectant les contraintes de ce dernier.
Comme chaque innovation, cela favorisera par ailleurs la
création d'emplois au sein des filières liées à
l'aéronautique.
i) L'utilisation du kérosène vert favorise la
création d'emploi :
Au Royaume-Uni, British Airways a prévu
d'utiliser 500 000 tonnes de déchets pour produire environ 16 millions
de gallons de carburant au sein d'une usine implantée dans l'Est de
Londres. L'objectif est de démarrer la production à partir
de 2014 ; ceci permettra de créer jusqu'à 1.200
emplois. L'usine produira le double du volume de carburant
nécessaire pour satisfaire tous les vols au départ de London City
Airport (mais cela ne représente que 2% des vols au départ de
Heathrow). L'usine utilisera la technologie de gazéification
au plasma de Solena Group (SPG), qui peut traiter plus de déchets
20-50% que les technologies de gazéification conventionnelle.
Nous pouvons imaginer que si l'Angleterre réalise ce
projet, beaucoup de pays la suivront.
ii) Avantages économiques :
Lorsqu'un avion consomme 60 litres de kérosène
à l'heure, cela coûte à la compagnie 86$. Les
évaluations actuelles montrent que l'utilisation de biocarburant
permettra non seulement d'avoir 30% de combustible en plus, mais aussi une
réduction de 57$. L'heure de vol sera ainsi facturée 28$. Avec
une moyenne de 200 000h pour des réacteurs, on peut espérer
une économie de 11.5 millions de $ !
iii) Modèle de gestion aéroportuaire et
faisabilité :
La dépendance du secteur du transport
aérien en ce qui concerne les combustibles
fossiles montre qu'il y a un lien direct entre la fluctuation du prix
du baril, et la demande. Récemment, avec la crise
financière, on a assisté à une nette baisse de la demande
d'approvisionnement : par exemple la politique menée par les
compagnies en ce qui concerne les restrictions de bagages afin d'alléger
les appareils, l'utilisation du yield management afin de remplir les avions au
maximum...
Le bio-kérosène est donc une
alternative attrayante, car sa production n'est pas
dépendante d'une ressource limitée comme le pétrole
conventionnel. Le biocarburant ne se trouve pas dans des nappes donc il n'y a
pas besoin d'extraction. Les énergies renouvelables ont des sources
d'approvisionnement géographiquement diversifiées. Comme nous
l'avons déjà abordé, les éléments
constituants les biocarburants peuvent être cultivés dans de
nombreux endroits à travers le monde, favorisant les lieux où
l'industrie aéronautique est présente.
Comme pour le pétrole, il commence
déjà à émerger de grands producteurs
de biocarburants. Un système de transport sera mis en place, de
l'endroit de production - mais rien n'empêchera un laboratoire
d'être situé à proximité des aéroports-,
jusqu'au lieu de son utilisation. Mais une échelle
locale d'approvisionnement sera également établie :
l'installation d'un circuit interne au sein de l'aéroport en ce qui
concerne la gestion des biocarburants - traçabilité, suivi,
approvisionnement, exploitation...-.
L'industrie aéronautique a connu une
croissance énorme depuis sa création.
Aujourd'hui, plus de deux milliards de
passagers bénéficient chaque année des
avantages sociaux
et économiques des vols. L'industrie à
travers le monde fournit des emplois à quelque 32 millions de
personnes, et participe à hauteur d'environ 7.5% du produit
intérieur brut mondial.
La distribution
de carburants pour l'aviation commerciale se
situe sur ??une échelle plus petite et moins
complexe que celle du secteur automobile. Pour
cette raison, il est plus facile de mettre en
oeuvre l'utilisation des biocarburants. A titre d'exemple, il y
a 161.768 stations d'essence aux États-Unis. En
comparaison, il n'y a que 1679 aéroports. Dans un même
souci de comparaison, il ya environ 580 millions de
véhicules sur la route aujourd'hui, comparés à
seulement 23.000 avions pour 2.000 compagnies
aériennes dans le monde.
L'intégration des biocarburants dans le
secteur aéronautique est donc beaucoup plus
facile qu'elle ne le serait dans un autre secteur.
iv) Viabilité économique :
Les combustibles fossiles vont devenir de plus en plus rares
et par conséquent deviendront plus chers.
On estime que 85% des coûts de production des
biocarburants reviennent au coût de la matière première.
Comme la technologie pour exploiter et transformer ces matières
premières progresse, les combustibles seront disponibles en grandes
quantités commerciales, ainsi le prix va baisser. En raison de leur
caractère renouvelable, ces matières premières peuvent
continuer à être produites, encore et encore.
Le prix du pétrole peut varier considérablement,
passant d'un maximum de 147 dollars le baril en Juin 2008, à 40 dollars
en décembre 2008. Il est donc difficile de prévoir dans quelle
période les biocarburants seront compétitifs, mais il ya de
fortes probabilités que les biocarburants deviennent disponibles
à des coûts comparables au carburant traditionnel, le Jet A-1, aux
alentours de 2020.
D'autant qu'il y a des coûts supplémentaires
liés à l'utilisation de combustibles fossiles. On peut citer par
exemple la loi adoptée par l'Union Européenne de 2008 qui
préconise d'inclure une taxe carbone pour le secteur
aéronautique, imposant aux compagnies aériennes de payer leurs
émissions de carbone dès 2012.
I.2.3) L'utilisation de l'énergie Solaire pour
remplacer le Kérosène.
A) Solar Impulse, le premier Avion solaire
Au début du moi de mai 2011, il y a eu un
évènement majeur dans l'histoire des énergies propres. Le
premier voyage international de Solar Impulse, un avion toute nouvel
génération, dont les moteurs sont alimentés à cent
pour cent grâce à l'énergie solaire. En effet, près
de 12 000 cellules photovoltaïques recouvrent les ailes.
Solar Impulse a été conçu par deux
anciens pilotes Bertrand Piccard et...
Il absorbe l'énergie solaire grâce aux 200 m2 de
panneaux solaires fixés sur ses ailes. Ils alimentent ensuite quatre
moteurs d'une puissance équivalente à celle d'une petite moto.
Solar Impulse a déjà réussi plusieurs
exploits, car il a déjà survolé la Suisse et la Belgique
pendant un voyage de 500 km parcouru à une vitesse moyenne de 70 km/h.
Un des objectifs de cette recherche est de montrer qu'il
existe encore beaucoup de techniques encore inexploitées dans le secteur
des énergies renouvelables Selon le concepteur du projet Bertrand
Piccard, ce vol à pour vocation d'encourager les l'adoption de
politiques énergétiques plus ambitieuses. En particulier dans un
contexte d'augmentation du prix des énergies fossiles, il est utile que
les chercheurs testent le plus grand nombre de projets afin de tirer parti des
énergies renouvelables.
Le prochain objectif de Solar Impulse est de construire un
deuxième appareil possédant de meilleures performances et avec
lequel il sera possible d'effectuer la traversée de l'Atlantique en
2013.
B) Gestion économique de l'énergie
solaire : L'énergie solaire aura du mal à supplanter le
pétrole
Certes nous arrivons maintenant à
transporter des personnes pendant 24 heures, grâce à un
appareil seulement propulsé par l'énergie solaire. Toutefois il
ne s'agit aujourd'hui que d'un nombre très limité de passagers
(deux pilotes).
Cette innovation et la réussite de l'exploitation de
cette source d'énergie va entraîner de nombreuses recherches dans
le secteur de l'économie d'énergie.
Ainsi on peut analyser la gestion de l'efficacité des
composants, ainsi que les coûts portés sur la recherche
continuelle d'un meilleur rendement des cellules solaires. On pourra en outre
résoudre les problèmes de gestion des stocks d'énergie.
Mais avant tout, il faut accepter de prendre encore quelques années pour
continuer à développer le savoir-faire et maîtriser ces
nouvelles technologies.
Toutefois l'énergie solaire utilisée seule n'est
pas suffisante. Dans le futur moyen terme, on peut penser que
l'approvisionnement idéal en énergie sera constitué d'une
grande diversité de sources: solaire, éolienne, hydraulique,
marémotrice, etc. Mais en ce moment, nous n'avons pas trouvé
de systèmes énergétiques qui réussissent à
exploiter toutes ces sources. Il restera donc une demande toujours importante
pour les énergies fossiles pétrole, le charbon et le
nucléaire.
I.3Hypothèses d'études :
Hypothèse 1 : Un
régime mixte combinant l'utilisation de carburants issus des recherches
en cours et l'utilisation des carburants traditionnels a-t-il un
intérêt technique et économique ?
Il s'agira d'étudier si les acteurs économiques
estiment viable de gérer la combinaison de l'innovation et de l'existant
ou s'ils ne préfèreront pas soit attendre l'aboutissement des
recherches pour passer à un système nouveau soit
développer des recherches pour essayer de sauvegarder le carburant
traditionnel.
Hypothèse 2 : Outre le
problème des terres arables, il y a des défis
technologiques.
Compte tenu de l'importance des changements à
opérer dans l'ensemble des systèmes d'exploitation et de
logistique, il s'agira d'étudier si le coût du litre du
bio-kérosène est un élément déclencheur du
changement.
Hypothèse 3 : Le concept d'un
carburant non polluant est un concept suffisamment attractif auprès du
voyageur pour emporter sa préférence. Voici une
hypothèse importante car elle permet de connaître les attentes des
voyageurs. Si ces derniers sont prêts à payer 5% de plus pour
soutenir le développement des énergies propres, alors il peut y
avoir un impact sur l'exploitation des biocarburants.
Plan de bataille méthodologique :
Démarche de résolution des
hypothèses :
Durant cette année, j'ai réalisé la phase
de questionnement, c'est-à-dire que j'ai rassemblé plusieurs
documents et informations sur la thématique choisie.
Afin de valider mes hypothèses, je consulterai les
chercheurs et gestionnaires des constructeurs, des compagnies aériennes
et des aéroports. J'ai déjà commencé à le
faire, et je continuerai : j'assisterai aux conférences touchant
de près ou de loin à mon domaine de recherche. Parce qu'à
ce stade-ci, il est bon de synthétiser les acquis.
J'ai prévu quatre rendez-vous avec des professionnels
du secteur : Un ingénieur aéronautique dans le carburant,
qui a longtemps travaillé pour airbus. J'interviewerai cet
ingénieur afin de mieux maîtriser les notions de rendement entre
les différents carburants. J'ai aussi pris un rendez-vous avec un pilote
de ligne chez air France. Je m'entretiendrai avec lui afin de connaitre plus
précisément comment s'effectue le choix de tel ou tel carburant,
ou encore quelle quantité prendre. Comme autre contact qui accepterait
de me recevoir, il y a Dominique Gallois, économiste au journal
« Le Monde », spécialisé dans les questions
aéronautiques. Il pourra me parler de l'avènement de nouveaux
moteurs, ce qui, selon lui, est une révolution car ils consomment quatre
fois moins de kérosène que les anciens. Comme quatrième
personne, il y a le concepteur du projet Solaris, que je compte voir dans les
salons aéronautiques (le Bourget fin Juin, Orly mi Octobre). Enfin
d'autres personnes m'ont confirmé qu'elles étaient prêtes
à être interviewées afin de répondre à toutes
mes questions.
La démarche
méthodologique
Je commencerai par identifier les différentes
étapes à réaliser pour en arriver à résoudre
ma problématique de recherche.
Cependant, je vais lier la méthodologie au cadre plus
restreint de la récolte d'informations (ou de la recherche proprement
dite). J'utiliserai donc les différentes pratiques de recueil
d'informations telles que l'enquête par questionnaires, l'entretien,
l'observation directe ou encore le recueil des données secondaires et
documentaires en les analysant.
Je mettrai en ligne des documents qui permettront aux
personnes ciblées par mes recherches, de pouvoir me faire part de leur
opinons et points de vue sur les domaines abordés : je mettrai un
questionnaire à réponses fermées et à choix
multiples. Par exemple : « Selon vous, êtes-vous
prêt à payer une place d'avion 5% plus cher et favoriser
activement le développement de carburants propres, ou payer 5% moins
cher et polluer plus ? »
Je pourrai ainsi procéder à la validation de mes
hypothèses.
Partie 2 : Méthodologie
1) Etude qualitative
Pour répondre à ma problématique, j'ai
formulé les trois hypothèses que j'ai présentées
juste précédemment.
Afin d'établir une confirmation, ou au contraire une
infirmation, j'ai employé deux méthodes méthodologiques.
Dans un premier temps, j'ai réalisé une étude
qualitative12(*).
C'est-à-dire que j'ai rencontré plusieurs professionnels du
secteur aéronautique et des transports en généraux. Je
suis allé les rencontrer, et j'ai réalisé un tableau
croisé dynamique en fonction du professionnel rencontré et des
questions posées. Au-delà de ce tableau, dont je
présenterai les grandes lignes, j'ai réalisé une matrice
strength weakness opportunity threat (SWOT), afin de confirmer ce que les
professionnels m'ont rapportés.
|
Entretien 1 :
Michel AYMERIC. Adjoint chargé du transport
|
Entretien 2 :
Bertrand P. pilote
|
Entretien 3 :
Philippe Tixier. ingénieur aéronautique
|
Entretien 4 :
Mr Apollin, commandant de bord chez Air France
|
Question 1
L'industrie aéronautique est-elle organisée pour
faire face à l'avènement d'un carburant hybride entre le Jet A
conventionnel et le Bio-Kérosène ?
|
8 000 avions voleront d'ici 20 ans à l'aide du
bio-kérosène. En ce moment, nous sommes à 50 avions
prototypes.
|
Avec la hausse du prix du pétrole, il y aura un choc qui
permettra à l'aéronautique de favoriser un nouveau carburant
|
La création de bio-Kérosène est une
activité émergente. Les équipementiers
aéronautiques sont en train de s'organiser pour sa venue
|
La technologie, nous l'avons ! Mais ce qui manque, c'est
l'encadrement de cette technologie par les lois. Il faut de nouvelles normes
qui régissent la fabrication du bio-kérosène
|
Question 2
La place de plus en plus importante occupée par les
défis environnementaux, ne constitue-t-elle pas un défi
technologique pour les futurs appareils ?
|
Le secteur aéronautique est un secteur qui a toujours
été empreint d'exigences drastiques en ce qui concerne les
innovations et les recherches technologiques. Ces exigences sont
répercutées par de nouvelles normes.
|
les industries aéronautiques se tournent ver les hautes
technologies. C'est grâce à la R&D qu'on va pouvoir
développer des appareils toujours plus propres et économiques.
(exemple du catalyseur).
|
Il ne s'agit pas d'un défi à proprement parler, car
cette révolution environnementale est déjà en cours depuis
une décennie. Il ya une rupture technologique, bien sur, mais on arrive
à la surmonter
|
Je ne pense pas qu'il s'agisse ici d'un problème purement
technologique. Il commence à y avoir un réveil de conscience. A
partir de là, tout est joué ! En effet, on a réduit
de 5 la consommation de carburant en kg/km/passager.
|
Question 3
Dans quelles proportions les moteurs d'avions sont-ils devenus
plus respectueux de l'environnement ?
|
Le secteur aérien émet seulement 2% du CO2 (dioxyde
de carbone) diffusé à travers le monde. Du moins jusqu'à
aujourd'hui... Selon les prévisions des nations unis, il se pourrait
bien que ce pourcentage augmente vers 3 voire 3.5%.
|
De nombreuses pistes sont exploitées afin de continuer
à réduire l'empreinte environnementale : il y a bien sur les
carburants alternatifs, mais il y a également des recherches en cours
sur une possibilité d'allégement des carlingues, sur
l'aérodynamique, et enfin sur la conception de nouveaux moteurs moins
énergivores
|
Le secteur aérien est conscient de la pollution qu'il
crée. C'est pourquoi les gros équipementiers aéronautiques
dépensent 80 % de leurs moyens financements en Recherche &
Développement, afin de minimiser encore plus les impacts
environnementaux.
|
La réponse est simple, de nos jours, les appareils sont
75 % plus performants sur le domaine énergétique, et
80 % plus silencieux qu'il y a quarante cinq ans, soit 20 % qu'il y a
dix ans !
Cette amélioration va continuer à s'accroitre
grâce au développement des bio-kérosènes
|
Question 4
L`intégration des biocarburants dans les réacteurs
d'avions apparaît comme une piste de progrès. Qu'est-ce que cela
peut induire au niveau de la conception ?
|
On a réussi à obtenir du biocarburant grâce
à la modification du mécanisme de photosynthèse. Cette
dernière n'est non plus réalisée par le soleil, mais est
faite à l'aide de bactéries. Les chercheurs ont réussi,
grâce à ces bactéries, à fabriquer de
l'hydrogène gazeux à partir de végétaux
|
Les explications techniques que l'on fournit pour le moment sont
en faibles quantité car il s'agit d'une innovation en cours de
développement. On se contente juste de parler d'un carburant non
fossile, dit de seconde génération.
|
Il faut avoir à l'esprit que lors la conception de
carburant alternatifs, il faut étudier plusieurs facteurs
importants : les facteurs écologiques, certes, mais aussi
énergétiques : il ne faut pas que le biocarburant supplante
les cultures destinées à la population.
|
Au stade actuel des recherches, nous en sommes au même
niveau que dans le secteur de l'automobile : il faut incorporer une
quantité minime de bio-kérosène, la majeure partie
étant Jet-A classique. la flotte Air France a utilisé 3 milliards
de litres de kérosène conventionnel, soit environ 2,360 millions
de tonnes de biomasse aquatiques.
|
Question 5 :
Quel est le taux de bio-kérosène maximum admissible
au sein d'un mélange de carburant pour avions ?
|
Suite au roundtable on sustainable oil palm, il y a eu une
approbation finale en ce qui concerne l'utilisation commerciale du
bio-kérosène. Les moteurs doivent contenir un mélange
maximum de 50% carburant jet-A, et 50% de bio-kérosène. Ces
mélanges ne sont pas donnés par hasard, ils proviennent des
normes de certifications du corps ASTM International
|
N/A
|
plusieurs compagnies aériennes telles que KLM, ou
Singapore Airlines ont annoncé des prévisions de vols qui
utilisent 50% de bio-kérosène et 50% de jet-a.
Je pense que le régime mixte 50-50 est le maximum
admissible. Au-delà, il faudrait produire du biocarburant en trop grosse
quantité pour non seulement nourrir la planète, et faire voler
les avions.
|
N/A
|
Question 6
Faut-il augmenter massivement la production de biocarburant pour
permettre d'enrayer la consommation de pétrole dans les
transports ?
|
On se heurte ici à un problème de ressources.
Si on augmente la production de biocarburant, on réduit
les terres de cultures destinées à l'alimentation de la
planète
|
3% de la consommation mondiale de pétrole ont
utilisé 30 millions d'hectares de terres arables, soit 1.6% des terres
arables du monde entier. Il faut donc trouver un juste milieu entre
biocarburant et énergie conventionnelle
|
Certes, il faut augmenter la production de biocarburant, tout en
veillant à ne pas mordre sur l'écosystème ni sur nos
besoins alimentaires, qui ne cessent d'augmenter avec la hausse de la
population.
|
Nous sommes limités par une éthique mondiale. Ce
qu'il faut, c'est réduire nos besoins en énergie, et
d'améliorer l'allocation de nos ressources afin de produire de
l'énergie.
|
Question 7
Il y a t-il assez de terres agricoles pour produire des
biocarburants et nourrir la planète ?
|
Non, car Avec l'augmentation de la population mondiale et la
généralisation de régimes alimentaires plus riches en
viande dans les pays émergents, la production alimentaire va devoir
augmenter fortement.
|
Aujourd'hui, la réponse est rapide : Non. Ce qu'il
faut faire, ce sont des cultures de biocarburant dans des bâtiments
à étages. C'est-à-dire, rendre vertical la production de
biocarburant pour ne pas prendre la place des terres arables
|
Oui. La surface agricole n'a pas été
proportionnelle à la production alimentaire, grâce à
l'augmentation régulière des rendements à l'hectare. Mais
les années 2008-2010 ont étés marquées par des prix
exceptionnellement élevées
|
Non. En effet, les terres agricoles représentent 16% de la
surface de notre planète. La production de biocarburant en prend 2%. Il
faut trouver un compromis entre les deux.
|
2) Matrice SWOT
L'analyse des quatre interviews effectuées, permet
d'établir la matrice SWOT suivante. Cette matrice est utile car elle
reprend les données recueillies et les classes en fonction de leurs
forces, faiblesse, menace, ou opportunité.
3) Etude quantitative :
Afin de répondre à ma troisième
hypothèse, j'ai effectué un sondage parmi un échantillon
représentatif de la population française. J'ai obtenu 155
réponses de questionnaires, que j'ai traités par la suite. Les
résultats obtenus conditionnent la validation de l'hypothèse
numéro trois. L'étude de ces réponses sont donnés
dans la grande partie trois : résultats d'hypothèses.
Ci-dessous, voici les questions issues du
questionnaire :
Question 1= Avez-vous déjà entendu parler de
biocarburant ? (oui/non)
Question 2= Quels types d'énergie renouvelables
connaissez-vous ? (Energie solaire, sable bitumeux, algues, éolien,
marée motrice, colza et huile, biomasse, géothermie).
Question 3= selon vous, qu'attendez-vous des énergies
renouvelables dans le secteur du transport ? (une réduction des
coûts pour le consommateur, une protection accrue de l'environnement,
favoriser l'investissement socialement responsable des entreprise, favoriser la
démarche éthique des sociétés de transports, la
disponibilité rapide sur le marché de ce type
d'énergie)
Question 4 = connaissez-vous l'existence de biocarburants
destinés au secteur aéronautique ? (oui/non).
Question 5= Si oui, lesquels ?
(bio-kérosène, alliage jet-A et jatropha, alliage sable
bitumineux et algues marines, hydrogène, méthane liquide)
Question6 = quels seraient selon vous les
inconvénients d'un carburant vert destiné à
l'aéronautique ?
Question 7 = le coût élevé du litre
de kérosène serait-il un élément
déclencheur du changement vers une nouvelle énergie verte ?
(oui/non/je ne sais pas)
Question 8 = sur une échelle de 1 à 10, un
carburant bon marché est : 1- de mauvaise qualité, à
10- bonne qualité
Question 9 = sur une échelle de 1 à 10,
selon vous, un carburant de qualité est : 1- non respectueux de
l'environnement, à 10- respectueux de l'environnement.
Question 10 = seriez-vous prêts à payer un
billet d'avion 2% plus cher et favoriser la protection de
l'environnement ? (oui/non)
Question 11 = vous êtes :
collégien/lycéen, étudiant, cadre, en recherche d'emploi,
profession libérale, agriculteur, ouvrier, ouvrier, autre actif.
Question 12 = ce sont les tranches d'âges
Question 13 = Vous êtes : un homme, une femme.
Partie 3 : Résultats
d'hypothèses :
Voici maintenant les résultats des hypothèses que
je me suis posées.
Hypothèse 1 : Un
régime mixte combinant l'utilisation de carburants issus des recherches
en cours et l'utilisation des carburants traditionnels a-t-il un
intérêt technique et économique ?
Le processus de développement de cette nouvelle
énergie s'effectue par phase successives. Il faut trouver des
fournisseurs, des matières premières durables et entreprendre
l'essai des moteurs. Les compagnies également se soumettre à des
procédures concernant les processus de validation.
Maintenant, l'objectif est que ces essais permettent de
réaliser des vols 50-50 avec du carburant alternatif et
conventionnel13(*). La
matrice SWOT effectuée dans la partie précédente nous
présente les intérêts économiques de l'utilisation
du bio-kérosène : Il n'y pas de concurrence avec d'autres
formes de technologies, et il n'y a pas d'effets sur les prix agricoles.
En ce qui concerne la constitution de carburant de seconde
génération, on a recours également aux matériaux
à base de bois tels que les plants de maïs ou de colza.
Les pieds de maïs sont constitués de feuilles et
des tiges qui sont laissés dans les champs après la
récolte des grains de maïs. Après de nombreuses
études, des chercheurs américains ont évalués que
la canne de maïs pourrait fournir jusqu'à 25% de la récolte
globale de biocarburant nécessaire en 2030.
Ces résidus organiques provenant de l'agriculture et
des activités forestières sont connues pour avoir d'excellentes
propriétés telles que la densité d'énergie
élevée et la miscibilité avec des carburants
conventionnels ; en plus les coûts de production très
compétitifs.
Par ailleurs, il y a eu aux Etats-Unis le
« roundtable on sustainable oil palm ».Lors de cette
rencontre entre les entreprises leader du secteur énergétique, il
y a eu des normes qui ont été adoptées afin de favoriser
l'utilisation de carburants mixtes. Les moteurs doivent contenir un
mélange maximum de 50% carburant jet-A, et 50% de
bio-kérosène. Ces mélanges ne sont pas donnés par
hasard, ils proviennent des normes de certifications du corps ASTM
International. D'un point de vue du rendement, ce mélange 50 :50
réduit jusqu'à 60% le gaz à effet de serre.
Donc suite aux interviews réalisées avec les
professionnels du secteur, et avec l'aide du tableau analytique et de la
matrice SWOT, on peut considérer que l'hypothèse est
validée. Les régimes mixtes ont un intérêt technique
et économique.
Hypothèse 2 : Outre le
problème des terres arables, il y a des défis
technologiques.
Fig a: Evaluation of Bio-Derived Synthetic Paraf?nic
Kerosenes, 2006
a) Lorsque les appareils utiliseront de l'éthanol,
voici les modifications à effectuer :
Modifications à effectuer sur les appareils actuels de
type Boeing 777 afin de les faires voler avec du bio-kérosène. En
fonction des différents types de carburants, on modifiera diverses
parties du fuselage des appareils.
Dans le cadre de l'utilisation de l'Ethanol en tant que
kérosène alternatif, il faut que les constructeurs
aéronautiques allongent les ailes de +25%, car l'éthanol est
moins énergétique que le carburant Jet-A classique14(*). L'allongement de ces ailes
permet de recevoir plus de carburant, et de compenser ainsi les 40%
d'énergie manquante par rapport au kérosène habituel.
Il y a un autre élément fondamental de
changement : les réacteurs. Ces derniers doivent être 50%
plus larges que ceux des Boeing 777 fonctionnant au Kérosène
conventionnel. Ces réacteurs doivent être très larges afin
de compenser l'augmentation de voilure des ailes.
Au final, les Boeing 777 qui volent avec du
bio-kérosène à base d'éthanol utilisent 15%
d'énergie supplémentaire par rapport aux Boeing 777 conventionnel
pour une distance de 500 miles nautiques, et 26% d'énergie
supplémentaire pour un trajet de 3 000 miles nautiques.
Donc si on utilise un biocarburant à base
d'éthanol, l'appareil sera beaucoup moins polluant qu'un appareil
alimenté par du pétrole. En revanche il consommera un peu plus
d'énergie.
b) Lorsque les appareils utiliseront de l'éthanol,
voici les modifications à effectuer :
Fig b: Evaluation of Bio-Derived Synthetic Paraf?nic
Kerosenes, 2006
Si l'on utilise un biocarburant à base
d'hydrogène il y aura aussi des modifications à effectuer au sein
de l'appareil. Tout d'abord, les réacteurs seront 25% plus petits que
ceux des Boeing 777 normaux. Ensuite, comme l'hydrogène est un gaz
très léger, l'appareil fonctionnant au biocarburant aura un poids
de 5% plus faible qu'un 777 habituel. Comme l'avion sera plus léger, les
ailes seront également plus courtes de 5%.
L'aspect sécurité intervient aussi au moment de
la transformation de l'appareil : comme l'hydrogène est un gaz
dangereux, il faut veiller à ce des règles de
sécurités soient respectées. Ainsi le cockpit des nouveaux
appareils sera élargi.
Enfin, les transformations effectuées aux nouveaux
appareils destinés à voler aux bio-kérosène,
permettent de gagner 28% d'énergie supplémentaire sur les
parcours de 500 miles nautiques, et 2.5% sur les parcours de 3 000 km.
Donc pour faire voler un avion avec du
bio-kérosène il faut préférer choisir un
biocarburant à base d'hydrogène plutôt qu'à base
d'éthanol. Le souci en revanche de l'hydrogène, c'est que la
production de ce gaz coûte cher.
Prenons un exemple : Pour un vol de Seattle à
Washington, chaque passager consomme environ 29 gallons de fuel. Il faut pour
chaque passager, ½ acre d'algues pour obtenir 100% de
bio-Kérosène pour un passager.
L'hypothèse deux est donc validée. Il faut
effectivement se trouver à la pointe de la technologie pour faire voler
un avion à l'aide de bio-kérosène : il faut
transformer le fuselage des appareils, et cela tout en respectant les lois de
la physique.
Hypothèse 3 : Le concept d'un carburant non
polluant est un concept suffisamment attractif auprès du voyageur pour
emporter sa préférence
a) Voici l'analyse des
réponses que j'ai pu obtenir :
- 94% des gens ont déjà entendu parler de
Biocarburant.
- 100% de ces personnes connaissent l'énergie solaire,
et 96% connaissent l'énergie éolienne. En troisième
position, l'énergie la plus connue selon les individus est
l'énergie géothermique15(*).
Pour la majorité des gens, les énergies
renouvelables ont pour vocation de protéger l'environnement. Cette prise
de conscience se trouve en corrélation avec la conjoncture
économique. C'est pourquoi la seconde priorité des sondés
est la réduction des coûts des consommateurs.
En ce qui concerne le biocarburant dans le secteur
aéronautique, 67.76% des sondés ne connaissent pas l'existence de
ces nouveaux biocarburants. Parmi les 32.24% des sondés qui connaissent
l'existence de biocarburant aéronautiques, la principale énergie
connue est le Bio-kérosène, et étonnement, la seconde
énergie est l'hydrogène.
Pour 71.71% des sondé, c'est le coût actuel du
kérosène jet-A qui est un élément
déclencheur de la recherche de nouveau carburants.
Pour 55.26% des sondés, ils seraient prêts
à payer un billet d'avion un peu plus cher et favoriser la protection de
l'environnement.
Les biocarburants dans le secteur aéronautique ont
d'avantage d'impacts sur les générations jeunes. En effet, 78%
des sondés ont entre 16 et 25 ans. Et les femmes sont d'avantage plus
sensible à la protection de l'environnement (57.39%) que les hommes
(42,61%).
b) Voici maintenant les graphiques du sondage.
Nombre de sondés: 153 responses
1) Avez-vous déjà entendu parler de
Biocarburant ?
|
|
Oui
14595%
Non
75%
|
2) Quels types d'énergie renouvelables connaissez-vous
?
|
|
Energie Solaire
151100%
Algues
4530%
Sable Bitumineux
96%
Eolien
14596%
Marée Motrice
6845%
Colza et Huiles
8758%
Biomasse
5234%
Géothermique
9664%
People may select more than one checkbox, so percentages may add
up to more than 100%.
|
3) Selon vous, qu'attendez-vous des énergies
renouvelables dans le secteur du transport ?
|
|
Une réduction des coûts pour le consommateur
3020%
Une protection accrue de l'environnement
8254%
Favoriser l'Investissement Socialement Responsable des
entreprises
75%
Favoriser la démarche Ethique des sociétés
de transport
107%
La disponibilité rapide sur le marché de ce type
d'énergie
2114%
|
4) Connaissez vous l'existence de biocarburant destiné
au secteur aéronautique ?
|
|
oui
4932%
non
10367%
|
5) Si oui, lesquels ?
|
|
Bio-Kérosène
3677%
Alliage Jet-A et Jatropha
49%
Alliage Sable Bitumeux et Algues marines
511%
Hydrogène
2043%
Méthane liquide
613%
People may select more than one checkbox, so percentages may add
up to more than 100%.
|
6) Non Applicable (N/A)
7) Le coût élevé du litre du
kérosène serai-t-il un élément déclencheur
du changement vers une nouvelle énergie « verte » ?
|
|
Oui
10971%
Non
117%
Je ne sais pas
3120%
|
8) Non Applicable (N/A)
|
|
|
9) Non Applicable (N/A)
|
10) Seriez-vous prêt à payer un billet
d'avion un peu plus cher et favoriser la protection de l'environnement
?
|
|
oui, j'aime ma planète
8455%
non, les billets sont déjà trop chers
6643%
|
Donc l'hypothèse trois est validée. On assiste
à un réveil des consciences. Les gens sont prêts à
payer pour protéger l'environnement, alors que ce n'étais pas
leur préoccupation principale il y a encore quelques années.
Conclusion :
Suite aux arguments développés dans les deux
premières parties de ce mémoire, et au vu des résultats
explicités dans la troisième partie, il ne fait plus de doute que
le bio-kérosène sera amené à supplanter le jet-A
conventionnel d'ici quelques années. A l'heure actuelle, les
constructeurs aériens fabriquent des moteurs hybrides, encouragés
par les nouvelles normes économiques et politiques. Nous sommes dans un
réel réveil des consciences en ce qui concerne la protection
environnementale.
De nouvelles énergies vertes sont découvertes
tous les ans. Qu'il s'agisse d'algues, d'éthanol, ou encore de
méthane, tous ces carburants finissent par se retrouver dans les
réacteurs d'avions. Du reste le prochain avion de ligne prévu est
en construction est un avion supersonique qui volera à base de
méthane liquide.
Néanmoins, il persiste des obstacles
technico-économiques que les entreprises doivent franchir. Les
biocarburants, c'est utile pour la protection de l'environnement, mais est-il
éthique de dédier les agros-carburants à
l'aéronautique plutôt qu'aux populations ?
En conclusion de ce mémoire, il est incontestable que
l'industrie aéronautique possède de nombreux avantages dans le
secteur des biocarburants de 2ème génération.
Elle peut donc établir une stratégie durable en ce qui concerne
la recherche d'énergie verte, dans un monde économiquement
difficile. Bien qu'elle soit conquérante de cette technologie,
l'aéronautique ne doit pas oublier ce qu'elle produit ! Pour cela
elle doit s'assurer pouvoir vendre ce qu'elle produit, donc vendre à la
fois ses avions, mais aussi son carburant, et non pas s'orienter seulement vers
le développement de carburant vert C'est pourquoi les constructeurs
veillent à travailler sur les modifications de voilure, et de fuselage
également.
Pour ce faire, elles savent innover et prendre des risques.
Enfin, il est très utile de jouer avec les différentes sources
d'énergie. Le bio-kérosène, ne pourra pas faire voler
à lui seul des appareils, ni satisfaire la demande
énergétique en croissance constante. Il faut donc
compléter cette technologie à l'aide d'autres énergies
renouvelables telles que le solaire ou l'éolien.
Ouverture :
Airbus vient de confirmer les premiers vols commerciaux à
l'aide de biocarburants se sont effectués avec succès.
Le Constructeur européen Airbus a confirmé que
JetBlue a été la première compagnie aérienne
à tester un mélange de biocarburant à bord d'un appareil
A320. Les essais précédents avaient étés concluants
à bord des gros appareils tels que les Boeings 747 ou 777. Maintenant
l'équipementier aéronautique équipe ses avions courts
courriers de moteurs adaptés au biocarburant.
Le géant européen estime que 30 pour cent des
besoins en carburant pourraient être satisfaits par des biocarburants
d'ici 2030.
.
ANNEXES
A) Fiche d'entretien :
Interview 1
Ci-dessous, voici le contenu des entretiens passé avec
les deux pilotes
1) L'industrie aéronautique est-elle
organisée pour faire face à l'avènement d'un carburant
hybride entre le Jet A conventionnel et le
Bio-Kérosène ?
Les analystes considèrent qu'environ 8 000 avions
commerciaux voleront sans kérosène conventionnel dans les vingt
prochaines années. A ce chiffre, s'ajoute une cinquantaine d'avion
prototypes. On peut penser aussi qu'une appréciation du prix du
pétrole accélèrera le processus de création d'un
nouveau carburant.
Cette activité est émergente. L'industrie
aéronautique et l'industrie du recyclage environnemental sont en train
de s'organiser pour traiter cette activité nouvelle selon des normes
bien précises.
2) La place de plus en plus importante occupée
par les défis environnementaux, ne constitue-t-elle pas un défis
technologique pour les futurs appareils ?
Les défis environnementaux, comme on le sait, prennent
une place de plus en plus importante dans la construction des moteurs.
Le secteur aéronautique est un secteur qui a toujours
été empreint d'exigences drastiques en ce qui concerne les
innovations et les recherches technologiques. La volonté de
réduire l'empreinte écologique du secteur aérien s'inscrit
bien sur dans une politique de défis environnementaux.
Pour créer de nouveaux appareils toujours plus propres,
moins bruyants et plus économique en consommation de carburant, les
industries aéronautiques se tournent ver les hautes technologies. Elles
préparent ainsi une rupture technologique grâce à de
nouvelles voies de recherches telles que l'aérodynamique avancée,
le domaine acoustique, les concepts de motorisation, etc.
Grâce à ces recherches, de nombreux efforts ont
été porté à la fois sur la motorisation des
appareils, et la masse et la forme des avions ; par ailleurs la gestion
des différentes phases de vol a été nettement
optimisée. Enfin la consommation de Carburant, exprimée en
kg/km/passager, a été réduite pratiquement de 5 depuis les
années quatre-vingt.
3) Dans quelles proportions les moteurs d'avions
sont-ils devenus plus respectueux de l'environnement ?
Il faut savoir tout d'abord que le secteur aéronautique
pollue beaucoup moins qu'on ne le pense. Il émet seulement 2% du CO2
(dioxyde de carbone) diffusé à travers le monde. Du moins
jusqu'à aujourd'hui... Selon les prévisions des nations unis, il
se pourrait bien que ce pourcentage augmente vers 3 voire 3.5%. Ces
données paraissent faibles comme ça, mais en
réalité c'est assez préoccupant et il faut y faire
attention. En plus le dioxyde de carbone n'est pas l'unique gaz à effet
de serre qui est émis par l'aviation. Il y a d'autres substances
toxiques telles que le Nox, ou les chemtrails.
Donc depuis une dizaine d'année les
sociétés aéronautiques doivent trouver des solutions afin
de répondre le mieux possible au défi environnemental. Ces
solutions commencent à émerger. De nombreuses pistes sont
exploitées : il y a bien sur les carburants alternatifs, mais il y
a également des recherches en cours sur une possibilité
d'allégement des fuselages, sur l'aérodynamique, et enfin sur la
conception de nouveaux moteurs moins énergivores. Les gros
équipementiers aéronautiques dépensent 80 % de leurs
moyens financements en Recherche & Développement, afin de minimiser
encore plus les impacts environnementaux. De nos jours, les appareils sont
75 % plus performants sur le domaine énergétique, et
80 % plus silencieux qu'il y a quarante cinq ans, soit 20 % qu'il y a
dix ans !
4) L`intégration des biocarburants dans les
réacteurs d'avions apparaît comme une piste de progrès.
Qu'est-ce que cela peut induire au niveau de la conception ?
On a réussi à obtenir du biocarburant
grâce à la modification du mécanisme de
photosynthèse. Cette dernière n'est non plus
réalisée par le soleil, mais est faite à l'aide de
bactéries. Les chercheurs ont réussi, grâce à ces
bactéries, à fabriquer de l'hydrogène gazeux à
partir de végétaux. Nous pouvons donc transformer ces
micro-organismes en usines qui permettent de créer du
bio-kérosène.
Les explications techniques que l'on fournit pour le moment
sont en faibles quantité car il s'agit d'une innovation en cours de
développement. On se contente juste de parler d'un carburant non
fossile, dit de seconde génération.
Mais maintenant, les équipementiers font attention
à chercher des sources de biocarburant de qualité. Ainsi chaque
plante ou algue n'est pas toujours bonne à utiliser. Par ailleurs, il
faut avoir à l'esprit que lors la conception de carburant alternatifs,
il faut étudier plusieurs facteurs importants : les facteurs
écologiques, certes, mais aussi énergétiques : il ne
faut pas que le biocarburant supplante les cultures destinées à
la population.
Je n'ose pas imaginer ce qui pourrait se passer si notre
système agricole devait produire du carburant à l'ensemble des
avions de ligne de la planète. Déjà rien que la flotte Air
France a utilisé 3 milliards de litres de kérosène
conventionnel, soit environ 2,360 millions de tonnes de biomasse aquatiques.
Disons qu'on atteigne en moyenne un rendement de 1 à 1,3 tonne tous les
10 km² cultivé en ce qui concerne les biomasses à base
d'huiles les surfaces agricoles nécessaires seraient
démesurées.
Au stade actuel des recherches, nous en sommes au même
niveau que dans le secteur de l'automobile : il faut incorporer une
quantité minime de bio-kérosène, la majeure partie
étant Jet-A classique.
5) Quel est le taux de bio-kérosène
maximum admissible au sein d'un mélange de carburant pour
avions ?
Certains avions de ligne commerciaux commencent
déjà à voler grâce aux biocarburants. D'ici quelques
mois, l'industrie aérienne se sera débarrassée de son
image de source majeure de pollution mondiale.
Ainsi, plusieurs compagnies aériennes telles que KLM,
ou Singapore Airlines ont annoncé des prévisions de vols qui
utilisent 50% de bio-kérosène et 50% de jet-a.
Je pense que le régime mixte 50-50 est le maximum
admissible. Au-delà, il faudrait produire du biocarburant en trop grosse
quantité pour non seulement nourrir la planète, et faire voler
les avions.
Suite au roundtable on sustainable oil palm, il y a eu une
approbation finale en ce qui concerne l'utilisation commerciale du
bio-kérosène. Les moteurs doivent contenir un mélange
maximum de 50% carburant jet-A, et 50% de bio-kérosène. Ces
mélanges ne sont pas donnés par hasard, ils proviennent des
normes de certifications du corps ASTM International. D'un point de vue du
rendement, ce mélange 50:50 réduit jusqu'à 60% le gaz
à effet de serre.
6) Faut-il augmenter massivement la production de
biocarburant pour permettre d'enrayer la consommation de pétrole dans
les transports ?
On se heurte ici à un problème de ressources.
Les biocarburants ne sont pas des énergies fossiles, mais ils consomment
des ressources limitées de notre planète : la production
agricole, ainsi que les terres et l'eau nécessaires pour cette
production. Ainsi, on estime que les 3% de la consommation mondiale de
pétrole représentés par la production de biocarburant en
2010 ont utilisé 30 millions d'hectares de terres arables, soit 1.6% des
terres arables du monde entier.
Si l'on veut augmenter la production de biocarburants, cela
passera nécessairement par une expansion des terres agricoles
nécessaires à cette production. Mais le potentiel de cette
expansion est limité, d'une part par nos besoins alimentaires, qui vont
augmenter avec la croissance démographique, d'autre part par les
surfaces disponibles sans mordre sur des écosystèmes naturels.
Dans tous les cas le potentiel en termes de volume avec les technologies
actuelles sont limités. Si l'on affectait l'intégralité de
la production mondiale d'huile végétale (130 millions de tonnes
par an) à la production de biodiesel, on obtiendrait seulement
l'équivalent de 7% de la consommation de pétrole dans le
transport.
Pour répondre à nos besoins
énergétiques, il faudra dans tous les cas utiliser des ressources
qui sont en quantité finie, que ce soit les énergies fossiles ou
les terres agricoles. La première priorité doit donc être
de réduire nos besoins en énergie, par le biais de politiques
d'efficacité énergétique par exemple. La deuxième
chose à examinera est la meilleure allocation que nous pouvons faire de
nos ressources pour la production d'énergie. Dans le cas des terres
arables, la production d'énergie peut se faire de différentes
manières : culture de biocarburant, voire installations de panneau
solaires. Des études tendent à montrer que c'est le
troisième usage qui produit la plus grande quantité
d'énergie à l'hectare.
7) Il n'y a pas assez de terres agricoles pour produire
des biocarburants et nourrir la planète.
Avec l'augmentation de la population mondiale et la
généralisation de régimes alimentaires plus riches en
viande dans les pays émergents, la production alimentaire va devoir
augmenter fortement.
Pour loger cette production supplémentaire, il faudra
des terres agricoles. Ces dernières représentent aujourd'hui
environ 1 600 million d'hectares, soit 16% de la surface de notre
planète. 2% de ces terres sont occupées pour la production de
biocarburants.
Que se passera-t-il alors lorsqu'il faudra étendre
cette surface ? Y aura-t-il la place à la fois pour répondre
à une demande alimentaire grandissante et pour produire des
biocarburants ?
Historiquement, la surface agricole n'a pas été
proportionnelle à la production alimentaire, grâce à
l'augmentation régulière des rendements à l'hectare. Mais
les années 2008-2010 ont étés marquées par des prix
exceptionnellement élevées
Interview 2 : Entretien passé avec un
ingénieur énergétique aéronautique
1) Que pensez-vous des idées fausses qui
circulent sur le bio-kérosène?
De nombreuses compagnies aériennes nous ont posé
ce genre de questions : «Que devons nous faire pour convertir nos
avions au bio-kérosène?".
Elles n'ont rien a faire ! Il faut juste que les
appareils soient en bon état ??de fonctionnement.
2) A votre avis, comment voyez-vous l'avenir du
bio-kérosène?
Je transformerai la question pour celle-ci :
«comment vois-je l'avenir des biocarburants?" Le
bio-kérosène est une excellente solution, mais pas la seule
solution. Les biocarburants en général, seraient une
véritable aubaine pour L'Europe. Avec toutes nos terres agricoles, nous
pourrions être auto-suffisants ! En ce moment, l'achat de
pétrole est très cher.
Nous avons besoin à long terme, de solutions
durables. Les biocarburants doivent être fabriqués à
partir de sous-produits agricoles. Nous payons les agriculteurs, pas les
fermes. Donc ils peuvent certainement faire pousser des matières
premières qui serviront aux biocarburants. Les gens disent que nous
ne pouvons pas continuer avec le soja, et c'est vrai - nous ne pouvons pas et
nous ne devrions pas. Mais grâce à des pratiques agricoles
appropriées, telles que la rotation des cultures, des sous-produits
agricoles, et en utilisant nos flux de déchets, nous pouvons
réduire considérablement notre dépendance au
pétrole étranger, nettoyer l'environnement, et permettre ainsi
d'enrichir notre économie.
3) Selon Vous le bilan énergétique de
l'éthanol de maïs est négatif, pourtant les données
montrent que ce bilan est positif. Pourquoi cette
différence?
Les chercheurs qui sont pro-éthanol font tout pour que
ce bilan soit positif. Malheureusement ils oublient de nombreuses
données qui entrent dans la production de maïs. Par exemple, ils
omettent le travail agricole - je ne parle pas de la ferme familiale, je veux
parler de la main-d'oeuvre agricole. Ils ne tiennent pas en compte tous
les déchets rejetés par les machines agricoles. Ils omettent
également l'énergie pour produire le maïs hybride. En
outre, Ils oublient l'irrigation. Je pourrais continuer encore et
encore. Quoi qu'il en soit, si je contourne toutes ces données
annexes, j'arrive à obtenir moi aussi un bilan positif.
Toutefois, ce n'est pas la façon dont ces
évaluations sont faites. Vous pouvez aller vérifier les
ouvrages des économistes spécialisés dans l'agriculture
qui ont examiné le maïs ainsi que d'autres céréales.
Ces derniers comprennent comment fonctionne le travaille agricole. ils
connaissent les machines, ils comprennent la consommation d'essence que
ça demande, le rejet effectué...et ainsi de suite.
4) Quand vous dites que la population
pro-éthanol oublie d'inclure l'utilisation des machines agricoles,
parlez-vous de l'énergie qui est nécessaire à la
fabrication d'un tracteur, par exemple?
C'est exact. Ou une voiture utilisée par
l'agriculteur.
5) D'après votre expérience, comment ces
chercheurs justifient ces oublis?
Ils n'en ont pas. Ils font justes exprès de les
oublier.
B) Professionnels rencontrés :
a) Monsieur Michel AYMERIC, secrétaire d'état
chargé du transport. Rencontré le lundi 14 novembre 2011.
b) Monsieur Piccard, pilote suisse et ingénieur.
Rencontré le mercredi 28 Septembre 2011.
c) Monsieur Tixier, ingénieur aéronautique.
Rencontré le Jeudi 13 octobre 2011.
d) Monsieur Apolin, commandant de bord chez Air France,
rencontré le 24 Juin 2011.
GLOSSAIRE
Bio-Kérosène :
Combustible utilisé dans l'aéronautique, fabriqué
grâce à la décomposition de la biomasse (Algues,
végétaux...)
Biomasse : c'est l'ensemble des
organismes vivants qui permettent de produire de l'énergie
réutilisable
Combustibles fossiles (ou énergie
fossiles): ce sont les combustibles formés par des
processus naturels suite à la mort d'organismes. Ces combustibles
contiennent un pourcentage élevé de
carbone,
de
pétrole et
de gaz
naturel.
Craquage thermique : Le fait de faire
chauffer du pétrole afin de le fractionner en une infinité de
petites molécules, et ainsi d'améliorer ses
propriétés.
Jatropha : Il s'agit d'une d'arbustes
qui poussent dans les zones arides. L'huile de Jatropha est l'huile
végétale produite à partir des graines
du Jatropha. On l'utilise comme biodiesel tant dans l'automobile que dans
l'aéronautique
Jet-A1 : Il s'agit du carburant
utilisé principalement dans l'aéronautique. C'est un synonyme du
Kérosène. Il est constitué à base de plomb
Bibliographie :
A) Ouvrages et Rapports:
1) Algae-based biofuels: A Review of
Challenges and Opportunities for Developing Countries, GBEP 2009
2) Alternate Fuelled
Aircraft, Dave Daggett, 2008
3) - CGI, « Energies fossiles.
Les hydrocarbures », Editions Technip, 1980
4) Cuisinier D, Energie et transport:
deux révolutions indispensables, L'Harmattan, 2005
5) Ariane de Dominicis, Les
Biocarburants, Idée reçues, 2011
6) Evaluation of Bio-Derived Synthetic
Paraf?nic Kerosenes, Juin 2009
7) - Galland Y., Roy G., Révolution
aéronautique, le défis de l'environnement Pearson Education,
2008
8) - Heinberg R, Pétrole : la Fête Est
Finie !, Paris, édition Demi-lune, 2008
9) - De Marignan AL, Des carburants plus verts pour
l'aéronautique, IFP Energies nouvelles, 2011
10) - Mathis P, Quel avenir pour les biocarburants ?,
Edition les petites pommes du savoir, 2007
11) - Wihbey PM, Le nouvel ordre du
pétrole, Academy & Finance, 2010.
12) - Rapport Xerfi-INSEE,
Aéronautique et Spatial, 2010
B) Sitographie:
http://www.caradisiac.com/A380-Airbus-succes-d-un-vol-test-effectue-par-un-avion-civil-utilisant-du-GTL-3088.htm
http://www.enerzine.com/6/7837/impression-breve.html
http://aviondufutur.e-monsite.com/rubrique,les-biocarburants,134324.html
http://www.heliogreen.net/content/view/220/17/lang,fr/:
http://energiesdelamer.blogspot.com/2008/09/production-de-bio-krosne-partir-dalgues.html:
Ce site explique la création et la culture des algues dans le but d'en
faire du carburant.
http://www.consoglobe.com/ac-transports-propres_3983_transport-bio-kerosene.html
: Cette page annonce l'introduction du bio
kérosène dans le milieu de l'aéronautique. Sur l'exemple
de la voiture biodiesel, on cerne mieux comment on peut pousser l'innovation
jusqu'au marché aérien.
http://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/environnement-securite-energie-thematique_191/un-biocarburant-pour-l-aviation-commerciale-article_4618/:
Ce site dédié surtout aux ingénieurs met
en scène la réutilisation d'un kérosène
déjà existant afin de lui apporter quelques modifications :
ajout d'huile à base de plantes et d'algues. Par ailleurs, on
découvre les potentielles utilisations de ces nouveaux
kérosènes.
http://www.greenetvert.fr/site/?p=3582: cette page nous
entraîne dans les secrets brésiliens : en effet le
bio-kérosène serait une invention brésilienne, repris
ensuite par la Nasa et Boeing.
http://www.nnfcc.co.uk/metadot/index.pl?id=0: Ce site
britannique traite des potentiels remplaçants du
kérosène.
C) Bases de données :
Factiva, Xerfi, Diane.
Ecole de Management Léonard de Vinci
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Mémoire de recherche
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Sujet du mémoire : La gestion Les
énergies renouvelables dans le secteur aéronautique : une
question stratégique et un enjeu de gestion aéronautique
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Auteur : Matthieu GOUDINEAU
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Responsable du mémoire : Mme Rhita
Bouazzaoui
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Année de réalisation :
4ème Année
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Document Intermédiaire de Recherche 3
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Résumé du mémoire :
Après des décennies de progrès, le secteur
aéronautique aborde une nouvelle ère : celle du
bio-kérosène. Depuis les années 2010, on assiste à
une introduction progressive de biocarburant au sein du marché
aéronautique civil.
Mais l'exploitation de ce biocombustible n'est pas si simple.
Elle doit être accompagnée de nombreuses modifications dans la
production et l'exploitation des appareils, mais aussi dans la gestion de la
logistique aéroportuaire.
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Mots clés :
Bio-kérosène, Aéronautique, gestion des
innovations, biocarburant, combustibles, sources d'énergie
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Je soussigné ______________, responsable du
mémoire, donne un avis :
favorable - défavorable à la mise à
disposition au public d'une copie de ce mémoire en salle de
documentation.
Signature : Date :
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Je soussigné Matthieu GOUDINEAU,
rédacteur du mémoire, autorise l'EMLV à conserver une
copie de ce mémoire accessible en salle de documentation et certifie
qu'il ne contient aucune donnée à caractère
confidentiel.
Signature : Date : 2 Janvier 2012
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* 1 Voir Glossaire page 31
* 2 Voir glossaire page 31
* 3 Voir glossaire page 31
* 4 Voir glossaire page 31
* 5 Voir glossaire page 31
* 6 Voir liste des
abréviations, page 4
* 7 Voir liste des
abréviations page 4
* 8 Notamment les gommes et les
particules.
* 9 Les moteurs doivent subir
quelques modifications, parfois même doivent être
créés dans le but de cet objectif. Il s'agit de la solution
exploité par le Brésil sur les appareils composés de
moteurs à éthanol
* 10
Actuellement, il est possible d'utiliser le
bioéthanol anhydre en le mélangeant avec du carburant normal,
à hauteur de 25%. Le Brésil se sert d'un mélange
équivalent à 20-25% de bioéthanol afin d'alimenter ses
appareils. Les Etats-Unis favorisent une solution hybride correspondant
à 5-10% d'éthanol, sans procéder à des
modifications du moteur.
* 11 Voir liste des sigles et
abréviations page 4
* 12 Vous trouverez
l'intégralité du questionnaire d'entretient à la fin du
mémoire, en annexes, partie A
* 13 (gas-to-liquid), BTL
(biomass-to-liquid)
* 14 L'éthanol
correspond à 60% de l'énergie contenu dans le Jet-A
conventionnel.
* 15 Les résultats
complets de l'enquête se trouvent en Annexe.
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