CONCLUSION
Aujourd'hui, la microfinance constitue un instrument non moins
négligeable dans la démarche de réduction de la
pauvreté dans les pays en développement. En fonction de ses
performances enregistrées dans les autres pays, nous avons
cherché à savoir si elle permet également aux
vulnérables couches sociales du Bénin d'améliorer un tant
soit peu leurs conditions de vie. Ainsi, après avoir parcouru les
publications scientifiques disponibles sur le sujet, la commune d'Adjarra
a-t-elle été retenue comme champ d'observation de l'impact de
cette microfinance sur la pauvreté communautaire au Bénin. Cette
observation s'est focalisée sur le recueil, l'analyse et la comparaison
des données relatives à la satisfaction des besoins fondamentaux
des populations concernées. Les résultats observés sont
largement distants et insignifiants par rapport aux attentes
énoncées par l'hypothèse de recherche. Cette
dernière, présentant la microfinance comme outil efficace de
réduction de la pauvreté en milieu rural béninois n'est
donc pas vérifiée. A l'issue des investigations, nous nous sommes
rendu à l'évidence que la microfinance ne participe que pour 20 %
seulement à
la réduction de la pauvreté dans la zone
d'étude. Ce grand écart observé est
düfondamentalement à l'insuffisance chronique voire la
rareté des micro-crédits
octroyés aux groupements de la zone (0,25
crédit par an).
Les nouvelles connaissances relatives à l'objet
d'analyse issues de la recherche gravitent autour de trois points essentiels
à savoir :
- Le maintien et le développement de la microfinance
informelle pratiquée par les groupements eux-mêmes malgré
les taux d'intérêt élevés et variables d'un
groupement à un autre.
- L'inexistence d'un marketing de proximité qui devrait
permettre aux groupements d'avoir une parfaite connaissance des institutions de
microfinance déjà disponibles et les mécanismes de
financement des activités génératrices de revenus.
Par ailleurs, les perspectives pratiques qui se
dégagent de cette recherche se résument globalement :
* A la multiplication et au renforcement de la capacité
financière des institutions de microfinance en activité sur le
terrain pour qu'elles puissent satisfaire la demande préoccupante et
croissante des populations
* A l'instauration d'un dialogue permanent entre les
pratiquants de la microfinance formelle comme informelle et les
bénéficiaires autour des grandes questions de formation en
gestion organisationnelle et financière des groupements
* Et enfin, à la création d'une synergie
d'échange endogène entre les institutions de
microfinance, les ONG, les structures étatiques et autres partenaires
qui s'investissent dans le développement à la base avec les
diverses organisations paysannes pour une coopération plus solide,
permanente et efficace dans les domaines de financement des
activités, de la production et de la commercialisation des
produits.
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