Abstract
After the review of empirical studies of several researchers
on endogenous development including decentralization system, this study
examined the local investment with respect to the decentralization process
implemented in Benin. Using data from the General Direction of Decentralization
and Local Governance with the use of panel data econometrics model we found
that the equipment requirements, materials, and savings have positive and
significant impact on the level of investment expenditure for a township. The
results found reveal that a prominent diagnosis of equipment requirements,
materials and mobilization of savings plays an accelerating role in the local
investment expenditure.
viii
Réalisé par : Bernadin
AKODE
Liste des sigles et acronymes
ANCB : Association Nationale des Communes du
Benin
CFA : Colonie Française de l'Afrique
DGTCP : Direction Générale du
Trésor et de la Comptabilité Publique
DTS : Diplôme de Technicien
Supérieur
FBCF : Formation Brute de Capital Fixe
INSAE : Institut National de la Statistique et
de l'Analyse Economique
IREEP : Institut de Recherche Empirique en
Economie Politique
MEPSA : Master en Economie Publique et
Statistique Appliquée
MDGLAAT : Ministère de la
Décentralisation de Gouvernance Locale de l'Administration
et de l'Aménagement du Territoire.
MCO : Moindres Carres Ordinaires
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PAI : Programme Annuel d'Investissement
PDC : Programme du Développement
Communal
PIB : Produit Intérieur Brut
UAC : Université d'Abomey-Calavi
Introduction
De nombreuses études et analyses ont été
effectuées sur la question de développement. De ces études
et analyses, il a été révélé que certains
pays et communautés adoptent désormais l'approche endogène
du développement. Ils se préoccupent maintenant du
développement de chaque territoire constituant le pays sachant bien que
lorsque les territoires seront tous développés, les pays le
seront également. Le territoire est le carrefour où doit passer
nécessairement tout processus de développement, le lieu de
rencontre de tous les processus critiques de développement et de
croissance. Pour tous les pays, l'élément majeur de tout
processus de développement est l'investissement. Il est sa composante
principale. La satisfaction des différents besoins d'une
collectivité passe par l'investissement.
L'investissement local que l'on veut à un niveau
très élevé, à tous les niveaux de décision
de la vie sociopolitique et économique, renforce l'idée que
l'investissement local est déterminant pour la croissance d'une
économie et la prospérité d'une population. Cependant, un
développement hasardeux même rapide mais
déséquilibré exerce souvent un effet de destruction des
formes existantes de ressources sans une nouvelle mobilisation. Une telle
dégradation de l'épargne menace la politique d'investissement
local freinant ainsi le processus du développement local voire celui de
tout le pays.
Dans cette perspective, les bailleurs de fonds internationaux
ont réveillé la conscience des Etats africains à une
recentralisation des missions de l'Etat et des Ministères qui
gèrent désormais des questions purement régaliennes et
réalisent les projets d'envergure nationale. Ils doivent
également laisser aux acteurs infra-étatiques la
responsabilité des activités de développement suite
à la crise de 1980. Ces bailleurs ont suggéré
principalement aux pays africains dont le Bénin, la
libéralisation économique et la décentralisation. La
première est sensée associer les acteurs du secteur privé
au secteur économique qui est jusqu'à ce niveau monopolisé
par l'Etat central. La deuxième est la prise en charge par les
populations elles mêmes, des principales tâches de service public
dans les domaines qui touchent directement à leur vie quotidienne. En
outre, la décentralisation devrait favoriser la mobilisation de
l'épargne pour l'investissement local, principale composante du
développement du territoire.
Cette suggestion des bailleurs rejoint l'une des
revendications populaires qui réclamait une répartition du
pouvoir dans l'Etat. Il s'agit d'une répartition qui fait la distinction
entre les compétences et les moyens entre l'Etat central et les
instances périphériques. C'est donc en fait le sens de la
décentralisation. Dans cette logique, les administrations des Etats
africains ont
1
Réalisé par : Bernadin
AKODE
connu d'énormes réformes dans les années
1990 avec la décentralisation comme point focal. Elle était venue
comme une voie de sortie de la double crise sociopolitique et économique
dans laquelle était plongé tout le continent. Les populations
quant à elles voyaient une nouvelle porte de sortie.
Par cette nouvelle politique publique, beaucoup de transferts
de compétences et de ressources ont été effectués
de l'instance centrale en direction des collectivités locales. Elles
bénéficient aussi d'une autonomie financière qui leur
permet de mobiliser des ressources pour faire face désormais aux
différentes questions de dépenses à leur niveau, en
particulier celles liées à l'investissement puisque l'un des
objectifs principaux de décentralisation est le développement
local dont l'investissement est la principale composante.
Le but de ces travaux n'est pas d'étudier la
décision d'investir au Bénin au niveau des collectivités
locales mais de présenter empiriquement la relation qui existe entre
l'investissement local et la décentralisation par ses nombreux
transferts de compétences et de ressources puis examiner le dynamisme de
cet investissement durant la période de 2003 à 2008 en
République du Bénin.
Problématique et question de recherche
Depuis plusieurs décennies, la question de
développement a toujours été préoccupante pour tous
les pays. Chaque Nation ou groupe de Nations essaient d'élaborer
différentes politiques pouvant l'amener à atteindre le
développement. Certaines d'entre elles, dans leurs différentes
stratégies ont pensé qu'il leur est utile de prendre la question
de développement par la base. D'où alors la notion du
développement local qui est la contribution qu'un territoire apporte au
mouvement général du développement, en termes de
plus-value économique, sociale, culturelle, spatiale.
Le développement d'un pays passe par le décollage
économique qui est
nécessairement précédé de la mise
en place d'institutions capables d'impulser le développement à la
base. La mise en place de ces institutions requiert une approche
particulière et la décentralisation apparaît comme l'une
des politiques publiques pouvant aider les Etats à atteindre ce
résultat. Cette nouvelle politique publique dont les enjeux principaux
constituent les transferts de compétences et de ressources permettra aux
pays d'asseoir le développement local et par surcroît celui du
pays. Pour Lemieux, les enjeux de la décentralisation constituent les
attributions de ressources.
En effet, la décentralisation offre l'avantage de
réduire l'influence et le contrôle permanent du processus
décisionnel par le pouvoir central. C'est donc un instrument de
réorganisation du processus décisionnel qui donne aux
collectivités locales les moyens de s'autogérer et de mettre en
oeuvre les actions les plus appropriées pour parvenir à leur
développement. Beaucoup de pays au monde se sont lancés dans
cette politique dont la plupart des pays africains.
La communalisation est devenue effective au Bénin en
mars 2003, donnant naissance à soixante-dix sept communes et ceci suite
à l'organisation des élections communales et municipales de
décembre 2002, et l'installation en février et mars 2003 des
différents conseils communaux /municipaux et leurs organes
exécutifs respectifs. Ces premières élections municipales
de Décembre 2002 ont permis au Bénin d'avoir un nouveau cadre de
gouvernance locale beaucoup plus formel avec la possibilité de valoriser
les initiatives locales par l'élaboration des plans de
développement au niveau des communes (PDC). Ce processus est soutenu par
un corpus juridique important fournissant ainsi aux communes des
prérogatives bien précisées par les lois de la
République.
1
Réalisé par : Bernadin
AKODE
Pour appuyer le développement local et promouvoir
l'économie locale, les communes bénéficient des transferts
1de compétences et de façon progressive de transferts
de ressources. On observe alors un accroissement de charge au niveau des
collectivités locales. Tout accroissement de charges résultant de
l'attribution de compétence2 nouvelles aux
collectivités territoriales donne lieu à compensation
financière, que cet accroissement de charges résulte d'un
transfert, d'une création ou d'une extension de compétences. Le
législateur béninois confère aux communes une autonomie
financière et budgétaire. Certaines communes
bénéficient également de l'appui des partenaires
techniques et financiers.
Dans cette sphère d'attribution de ressources, figurent
les subventions et dotations de l'Etat et la décentralisation
financière qui ont étendu leur champ sur toutes les communes. La
décentralisation financière est la répartition des
ressources publiques et l'organisation des rapports financiers entre l'Etat et
les collectivités locales. Elle montre l'importance des transferts de
compétences. De même la loi 97-008 du 15 Janvier 1999 et la loi
97-029 en son article 21 consacrent l'autonomie budgétaire de la
commune. Aussi l'analyse des composantes de la décentralisation
financière montre que ce sont les impôts locaux et les transferts
fiscaux qui procurent la plupart des ressources communales.
Au cours des années couvrant notre étude, il
apparait que la contribution des recettes fiscales aux recettes
mobilisées pour le fonctionnement des collectivités locales est
très variable (OCS, 2010). En effet en 2003, près de 50% des
recettes de fonctionnement étaient d'origine fiscales ; cette part
baisse en 2004 pour atteindre 47% avant de croitre jusqu'à 66% en 2008.
Cette augmentation pourrait se justifier par une pression fiscale plus accrue
motivée par les nouvelles administrations locales.
En complément à ces recettes fiscales, l'Etat
vient au secours des communes en leur attribuant des subventions. Les
transferts de ressources de l'Etat vers les collectivités locales ne
sont que de nature à promouvoir l'économie locale et à
favoriser l'investissement au niveau communal. Ces subventions aux communes ont
été également variables durant toute la période de
l'étude. En effet, la subvention de l'Etat aux communes ont cru
progressivement de 4% en 2003 à 13% en 2007 avant de baisser à
10% en 2008. La décentralisation financière et les
2 La compétence est l'aptitude d'une
autorité administrative ou judiciaire a procéder a certains actes
dans des conditions déterminées par les lois et
règlements, Lemieux dans décentralisation, politique publique et
relations du pouvoir
subventions et dotations ont permis aux communes de mobiliser
d'importantes ressources pour faire face aux différentes dépenses
inscrites dans leurs programmes de développement.
Des financements ont été alloués aux
communes en matière des subventions et dotations bien que le
système béninois de décentralisation n'applique pas le
principe de transfert3 concomitant des compétences et de
ressources. La loi laisse au gouvernement la latitude de décider de
l'allocation de dotation ou de subvention et des critères de
répartition.
Puisque le développement local est le but principal de
la décentralisation et dépend de l'investissement
réalisé, les communes, une fois les ressources mobilisées,
se lancent dans leurs différents programmes d'investissement. Ainsi
durant la période de 2003 à 2008, elles ont consacré en
moyenne 6 milliards de FCFA à l'investissement local.
La politique des investissements locaux apparaît surtout
comme un problème empirique et de politique économique. Ce
problème peut être traité par une investigation
précise des investissements locaux et des ressources disponibles des
communes. Mais une appréciation globale des dépenses
d'investissement des communes ne peut paraître suffisante pour amener les
décideurs à adopter des mesures correctives pour favoriser les
investissements locaux. Il y a lieu donc de se poser la question suivante :
quels sont les facteurs déterminants de l'investissement local du
transfert de ressource de l'Etat aux communes en matière
d'investissement et leur évolution durant la période de 2003
à 2008 ? Un tel exercice est malheureusement rare dans la plupart des
pays en voie de développement et n'a jamais été de cette
manière à notre connaissance au Bénin.
Objectifs de l'étude
La revue de littérature habituelle sur l'investissement
local s'est souvent appesantie sur la détection des facteurs
déterminants de l'investissement local (par exemple les besoins en
équipement, les besoins en matériel et l'épargne brute au
niveau de la collectivité locale), mais ces études ne
s'appesantissent que sur la description de ces facteurs. L'objectif principal
que vise notre étude est d'analyser et d'évaluer l'investissement
local au Benin dans le processus de la décentralisation afin d'en
dégager les principaux facteurs. De façon spécifique il
sera question dans cette étude :
3 Le transfert de compétence est la
transmission, la cession et la dévolution d'un pouvoir d'agir ou de
poser des actes a caractères administratif.IL s'agit pour l'Etat de
confier le soin de détenir et de gérer en lieux et place. Lemieux
(2001) dans décentralisation, politique publique et relation du
pouvoir.
3
Réalisé par : Bernadin
AKODE
- d'évaluer les facteurs déterminants de
l'investissement local ; - d'analyser son dynamisme durant la période de
l'étude. Hypothèses de l'étude
De par toutes les considérations
précédentes, les hypothèses principales qui ont
été diversement testées tout au long de notre étude
se présentent comme suit :
- les besoins prévus au niveau de la collectivité
ont un effet positif sur l'investissement local ;
- l'épargne brute au niveau de la commune a une influence
positive sur la dépense réalisée en investissement
local.
L'ossature de notre travail se présentera en trois
chapitres. D'abord nous présenterons le cadre théorique ensuite
les données et la méthodologie d'analyse puis enfin les
estimations et les analyses des résultats.
|