Introduction générale
Les équations aux dérivées partielles
permettent d'aborder d'un point de vue mathématique des
phénomènes observés, par exemple dans les domaines de la
physique et de la chimie. Les situations dépendant du temps se
traduisent plus particulièrement par des équations
d'évolution tenant compte d'éventuelles interactions entre objets
et événements.
L'équation de Schrodinger est l'équation de base
de la mécanique quantique décrivant l'évolution dans le
temps du vecteur d'état ( ) d'un système quantique arbitraire.
Elle est équivalente a un problème aux valeurs propres dans la
théorie des espaces de Hilbert comme Von Neumann l'a
démontré. On la rencontre lors de la description de
phénomènes assez variés, que ce soit dans l'optique
quantique (laser), la physique atomique (supraconductivité, condensation
de Bose-Einstein), la technologie électronique (semi-conducteurs,
transistors), la physique des plasmas, l'astrophysique, la microscopie
électronique, la chimie ou encore la biologie.
L'équation de Schrodinger a été
établie sous sa forme primitive en 1926 par Erwin Schrodinger et a
été généralisée par Paul Dirac quelques
années après. Initialement, elle reprenait les idées des
mathématiciens Hamilton et Félix Klein pour prolonger la
théorie des ondes de matière de De Broglie.
Tout d'abord, Schrodinger considéra le cas particulier
d'une onde harmonique de masse n-i, de quantité de mouvement p, de
pulsation w, nombre d'onde k, et d'énergie E, qui est associée a
une onde plane du type:
W (r, t) = W0ez(kr_u)t)
Puis, en utilisant les relations proposées par De Broglie
(E = h w, p = h k on h est la constante de Dirac), on a
W (r, t) = Woe (pr-Et)
i
Il remarqua alors qu'en dérivant l'onde par rapport au
temps, il vient :
@ at T (r' t)
|
-i h
|
EWoe
|
;:t(p r-E
h
|
ET (r, t)
|
De meme, le gradient de cette fonction d'onde donne :
i
VT (r, t) = pW (r, t)
Nous avons donc, pour toute onde W de cette forme, en tout point
et a tout instant :
i h a0
t =
~i hVT = pT
Pour une particule donnée, d'apres la mécanique
classique, l'énergie mécanique est donnée par :
E = E, Ep
1
=
2
m v2 + V (r)
p2
=2m #177; V (r)
Cette quantité apparait en fait plus naturellement dans
la formulation hamiltonienne de la mécanique classique: la somme de
l'énergie potentielle et de l'énergie cinétique est
appelée hamiltonien, qui s'identifie ici a l'énergie
mécanique totale. En multipliant par la fonction d'onde, il vient que
P2
2m
T+VT=ET
Enfin, en utilisant les résultats
précédents, nous obtenons
Donc on peut écrire l'équation de Schrodinger sous
l'une ou l'autre des deux formulations suivantes :
Pour toute fonction d'onde W
h2
2m
W (r, t) + V (r) W (r, t) = i haW (r, t)
at
ou bien
HW = EW
on la quantité H est appelée "opérateur
hamiltonien" ou plus souvent "hamiltonien".
Notre objectif est de donner quelques résultats
mathématiques de base concernant l'équation de Schrodinger issue
de la physique quantique et dont la solution est appelée fonction
d'onde. Elle se présente donc sous la forme suivante :
iatu (t, x) + LIu (t, x) + f (t, x, u (t, x)) = 0, u = u(t, x) :
I x RN , R
La fonction d'onde u décrit ici l'état d'une
particule quantique, atu est sa dérivée en temps, est
l'opérateur de Laplace. Le terme f(u) modélise l'ensemble des
influences subies par la particule.
Rappelons tout d'abord que l'équation de Schrodinger
est un postulat. Elle ne découle d'aucune démonstration formelle
ni d'aucun axiome. Schrodinger a postulé cette équation pour
représenter les états d'un système quantique. Elle a
été confrontée à l'expérience et celle-ci a
montré que, jusqu'à présent, on pouvait déduire
toutes les données expérimentales de l'équation.
Les physiciens font aussi un autre postulat : la fonction
d'onde d'un système, contient toute l'information que l'on peut
connaitre du système. Il n'existe pas d'autre moyen d'aborder les
propriétés de ce système.
Le mémoire est organisé de la manière
suivante :
Le premier chapitre est réservé a quelques
rappels d'analyse fonctionnelle et de calcul différentiel introduits
pour faciliter la compréhension des sections ultérieures (Points
critiques, multiplicateurs de Lagrange, fonctionnelles minorées, la
symétrisation de Schwarz, les variétés
différentielles).
Dans le chapitre 2, nous nous intéressons a la
résolution de l'équation de Schrodinger linéaire. La
propriété principale exposée est la dispersion. Celle-ci
est caractérisée par le fait que si l'on n'impose aucune
condition au bord, alors les solutions de l'équation ont tendance a
s'étaler dans le temps. Pour formaliser cette assertion, nous
considérons l'équation de Schrodinger linéaire
8
<
:
au
at
-- iAu = 0 dans D'(I x Rn) u0 = g
Grace a la transformation de Fourier, nous avons une forme
explicite de la solution
1
ut (x) = Ne
(47r ItI) 2
|
-iN 7isgn [F (ei x41: g)1 (2xt)
|
Alors ut(x) satisfait l'estimation de dispersion suivante
--N
lIutho 0 (RN) (47 ItI) 2
lIglILl(RN)
Pour l'équation de Schrodinger non-linéaire, nous
étudions dans le dernier chapitre quelques aspects de l'équation
stationnaire avec une non-linéarité compacte
iow +
Aw V (x)IwIp-1 w = 0, w = w(t, x) : I x
RN --p R, N > 2 (NLS)
ot
On p > 1, V : RN\101 --p R et I C R est un
intervalle. A désigne le Laplacien par rapport a la variable d'espace x
E RN.
Nous faisons diverses hypotheses sur la puissance p et sur le
coefficient V .
Pour assurer l'existence de solutions, nous supposons toujours
que p est borné supérieurement par une quantité qui
dépend de V .
On suppose de plus que V (x) --p 0 lorsque IxI --p oo, hypothese
justifiant le vocable "non linéarité compacte".
Nous nous intéressons spécialement a l'existence
et aux propriétés de solutions particulieres de (NLS) qui sont
des ondes stationnaires. Celles-ci sont des fonctions de la forme cp(t, x) =
eiAtu(x), ou u définie sur RN, est a valeurs
réelles.
Le probleme de l'existence de solutions stationnaires pour
l'équation (NLS) est ramené a celui de l'existence de solutions
d'une équation elliptique semi-linéaire
u - Au + V (x) u p1 u = 0, u : JN ! 1I, N ~
2 (EA)
Ainsi nous prouvons l'existence pour tout A > 0 d'un
état fondamental de (EA). Celui-ci est une solution faible qui minimise
la fonctionnelle dont (E) est l'équation d'EulerLagrange, sur la
variété de Nehari dans H1 (IRN). La
méthode de minimisation sous contrainte que nous employons est due a
Nehari.
Pour obtenir ce résultat d'existence en dimension N ~
2, nous formulons des hypothèses assez fortes sur le coefficient V .
Nous supposons que V 2 C2 (RN\ {0}) est une fonction radiale telle
que V (r) = V (x) > 0 est décroissante en r > 0 et qu'il existe k
2 (0, 2) tel que x 1 V (x) est borné sur 1N. En
particulier, V tend vers zéro a l'infini. Nous supposons
également que 1 < p < 1 + 42k
N2 . Nous obtenons alors des solutions
positives, radiales et radialement décroissantes.
La suite du chapitre est consacrée a l'étude de
certaines propriétés des états fondamentaux de (EA). Ces
solutions sont radiales et nous ferons donc largement recours a des
équations différentielles ordinaires. La section qui suit traite
de la régularité des états fondamentaux, sous les
mêmes hypothèses, le Théorème (3.2.2) résume
ces propriétés. Dans l'autre section, nous supposons que V 2
C1 (RN\ {0}) et nous faisons de plus l'hypothèse
(H4), qui stipule que rV 0(r)
V (r) < 0 est une fonction décroissante. Nous
prouvons alors, grace au théorème de Yanagida [23], un
résultat d'unicité des états fondamentaux de (EA), valable
en dimension N ~ 3. La dernière section est consacrée a
l'étude de la stabilité orbitale des ondes stationnaires de
(NLS).
Nous terminons notre travail par une conclusion
générale.
CHAPITRE1
|
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Notions de base
|
Dans ce chapitre, nous avons compilé un certain nombre
de définitions, notations, propositions, lemmes et énoncés
de théorèmes qui sont utilisés à un moment ou un
autre dans ce mémoire.
1.1 Résultats préliminaires
1.1.1 Inégalité de Holder
Soient un ouvert de RN muni de la mesure de Lebesgue
dx et 1 p +oc, on désigne par q l'exposant conjugué de p,
c-à-d: p 1+ q 1= 1.
Proposition 1.1.1 (Im~egalit~e de
Holder)
Soient f 2 L (~) et g 2 L (a), alors
8
<>
>:
f.g 2 L1 (~)
f
f.g dx MfMLp(c) MgMLq(~)
~
Remarque 1.1.1 Il convient de retenir une conséquence
trés utile de l'inégalité de Holder Soient fi, f2, ..., f,
des fonctions telles que
1 = +
p1
|
1
+ ... +
p2
|
1 < 1
pk
|
1
fi 2 Lpi (~) , 1 ~ i ~ k avec
p
Alors le produit f = f1f2...fk appartient a Li (~)
et
MfMLp(c) ~ kf1MLp1(f) kf2MLp2(c) ...
kfkMLpk(c)
En particulier si f 2 LP (a) n Lq (Q) avec
1 < p < q < oo, alors f 2 LT (a) pour tout p < r < q et
on a l'inégalité d'interpolation
1 0 --
I If (n) c I I I 110Lp (n) II f II L14) " r
= p 1 ~
q (0 < B < 1)
|