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Corrélation genre et participation politique: une analyse des causes et impacts de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la RDC, avec un regard particulier sur Kindu dans la province du Maniema (1960-2011)

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par Kalonge GASTON
Université de Kindu - Diplôme d'études supérieures en sciences politiques et administratives 2011
  

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CONCLUSION

La question de corrélation Genre et participation politique est une problématique qui préoccupe toutes les couches sociales ce dernier temps en RDC, comme thématique importante tant au niveau de tout le pays en général que dans toutes les provinces de la République Démocratique du Congo en particulier.

La visée de cette analyse qui, au-delà des inégalités sexuelles constatées dans la communauté politique congolaise, était de mettre en corrélation explicative les variables Genre et participation politique afin d'atteindre une explication sur les spécificités féminines qui influent sur la vie politique et vice versa. Au-delà de cette conception, s'accole également l'analyse systématique de causes et effets de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques congolaises.

Ce problème a soulevé en nous quelques questions notamment: Existe-il, en RDC des facteurs explicatifs du Genre, une fois mis en application, pourraient-ils contribuer à la participation politique inclusive ? Sinon, que faire pour que la matérialisation de l'approche Genre suscite la visibilité des femmes dans l'exercice du pouvoir politique au Congo? Quels sont, enfin, les indicateurs manifestes des inégalités Hommes-Femmes prouvant que l'invisibilité des femmes au sein des institutions politiques de la RDC est une réalité?

Trois hypothèses ont été ensuite avancées à cet effet à savoir:

Primo, nous avons estimé qu'il existerait en République Démocratique du Congo des conceptions explicatives sur le Genre, issu des connaissances empiriques et réflexives qui bloqueraient le processus de la participation politique inclusive.

Secundo, ces conceptions péjoratives et subjectives de la notion de Genre, la déconsidération des potentialités féminines, la primauté des pratiques traditionnelles face aux textes juridiques modernes sur la position de la femme, l'abandon forcé de scolarité des jeunes filles en faveur des enfants du sexe masculin seraient des faits générateurs de l'invisibilité des femmes dans l'espace où les décisions politiques sont prises en RDC.

Tercio, nous avons estimé que le nombre des femmes parlementaires congolaises par rapport à celui des hommes parlementaires, le nombre des femmes responsables des partis politiques, le nombre des femmes ministres tant au sein de gouvernement central que dans les gouvernements provinciaux, l'inexistence de leadership politique féminin dans les diverses structures politiques et sociales, seraient des indicateurs manifestes de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la République Démocratique du Congo.

La vérification de ces trois hypothèses a été rendue possible grâce à la méthode dialectique matérialiste.

Ainsi, il était question de privilégier le courant d'idées de matérialisme historique ; l'unique courant qui nous a permis de produire un schéma explicatif approprié afin d'atteindre l'explication de la causalité de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la République Démocratique du Congo d'une part, et de produire des explications relatives à la nature de combat politique opposant les hommes et les femmes ; les armes et stratégies utilisées par chaque camp dans ce combat pour le pouvoir politique.

Grâce à cette méthode, nous avons compris que les déterminants et les manifestations du Genre face à la participation politique subissent des mutations incessantes, car les textes juridiques garantissant les droits des femmes subissent aussi des mutations en fonction de l'évolution de la société congolaise elle-même.

Le choix de la démarche (méthode) dialectique matérialiste est fondé sur l'obligation de procéder par l'analyse et l'explication causale de phénomène « invisibilité des femmes au sein des institutions politiques tant au niveau national que provincial.

Pour collecter les données, les traiter et/ou les analyser, nous nous sommes servis des techniques suivantes : la recherche documentaire, l'observation directe et l'enquête par des interviews.

Ainsi, au terme de cette étude , il convient de relever que la question de l'invisibilité des femmes au sein des institutions politiques de la RDC a toujours été et demeure préoccupante, surtout dans les milieux où la majorité de la population est influencée par la culture arabo-musulmane, sans exclure d'autres faits corollaires tels que : la pauvreté, la crise de revenu et de l'emploi, l'insuffisance et la docilité des salaires ainsi que l'exode rural qui pèsent sur les conditions de vie des femmes congolaises en général et celles du Maniema en particulier.

En République Démocratique du Congo les conceptions explicatives sur le Genre sont issues des connaissances empiriques et réflexives, par conséquent elles bloquent le processus du développement politique inclusif. En outre, les facteurs à la base de la déconsidération du Genre selon la majorité de nos enquêtées sont : la déconsidération des potentialités féminines, la primauté des pratiques traditionnelles face aux textes juridiques modernes sur la position de la femme, l'abandon forcé de scolarité des jeunes filles en faveur des enfants du sexe masculin seraient des faits générateurs de l'invisibilité des femmes dans l'espace où les décisions politiques sont prises en RDC. Ces résultats justifient la confirmation de la première et la deuxième hypothèse de cette étude.

La question de participation politique des femmes en RDC, reste au centre des débats ayant trait au développement durable. Les femmes sont dans leur ensemble une ressource humaine potentielle et importante dans le contexte actuel de reconstruction nationale, de consolidation de la paix et de réformes dans plusieurs secteurs de la vie nationale.

Il sied toutefois de noter que les situations des femmes en RDC sont multiformes et contextuelles. Les femmes ne constituent pas un ensemble homogène dans un contexte multiculturel, et les politiques en direction d'elles devraient tenir compte de toutes les réalités auxquelles les femmes font face.

Il s'avère donc important de tenir compte du fonctionnement du Genre dans toutes les sphères de vie où se retrouvent les femmes et de mettre sur pied des stratégies adaptées à chaque situation des femmes pour que soient effectivement embarquées toutes les femmes vers un changement en ce qui concerne leur participation politique. Les facteurs économiques, socioculturels, politiques devront être identifiés, revisités par rapport à chaque contexte pour susciter le repositionnement des femmes.

A cet effet, les statistiques des femmes se trouvant dans les institutions où les grandes décisions politiques sont prises varient de manière continuelle ou progressiste et cela de façon spontanée et quotidienne, ce qui apporte dans le vieil ordre des choses dans de menus changements « quantitatifs ». Les divers tableaux visualisés dans cette étude, montrent que les femmes sont invisibles au sein des institutions politiques de la RDC depuis l'an 1960 jusqu'à 2011. A cet effet, notre troisième hypothèse est également confirmée.

Les enquêtes sur terrain relèvent les réalités selon lesquelles « l'empowerment », c'est-à-dire « attribution du pouvoir » doit briser les mythes de la condition féminine homogène et reconnaitre l'existence des différences de statuts, des rapports de force et même de la domination. L'empowerment doit correspondre, selon nos enquêtées, à un droit à la parole et à la reconnaissance sociale en ce sens qu'il peut être considéré comme un processus vers l'égalité entre l'homme et les femmes, et doit être défini dans chaque contexte culturel spécifique (social, économique et politique).

Les conclusions de nos enquêtes prouvent qu'il existe en République Démocratique du Congo en général et au Maniema en particulier les incompatibilités, les contradictions et les inégalités du Genre. L'égalité dont réclame la majorité de nos enquêtées ne signifie pas seulement l'inclusion des femmes dans les institutions politiques, mais le processus visant à faire participer les femmes comme les hommes à la préparation et à l'adoption des mécanismes de la pérennisation de la participation des femmes au sein des institutions politiques de la RDC.

Le processus d'inclusion et d'élargissement est la condition déterminante pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement politique au Congo - Kinshasa. L'égalité de Genre consiste à oeuvrer pour que les femmes aient un accès équitable aux responsabilités politiques du pays.

La visibilité politique des femmes au sein des institutions politiques congolaises a nécessité pour nous le concours de la théorie et de l'empirie, c'est que la théorie de GENDER couvre bien le débat et que l'empirie démontrée à partir de la réalité de la ville de Kindu donne les précisions de l'exploitation de l'analyse dialectique matérialiste. La réalité de Kindu nous permet de généraliser le phénomène de l'invisibilité des femmes dans toutes les institutions politiques du pays, même au niveau national.

Enfin, le résultat de ce travail, une fois exploité par le pouvoir, peut - on s'attendre incontestablement et inconditionnellement à un changement socio - politique et économique en faveur de l'égalité de sexe. Le quatrième chapitre a explicité certains mécanismes de la pérennisation de la participation politique des femmes au sein des institutions politiques congolaises. Non seulement il y aura un accroissement des effectifs des femmes exerçant le pouvoir politique mais aussi l'exécution de l'arsenal juridique qui existe sur les droits des femmes. Ce changement qui prend la forme révolutionnaire et la forme évolutive se confirme dans ce travail, à partir non seulement de la présentation des statistiques des femmes politiques d'une manière chronologique mais aussi de l'inverse des valeurs et des conceptions du Genre en RDC, d'autant plus que les femmes dans certaines entités commencent à exercer le pouvoir politique.

Au regard de cette conclusion, nous recommandons à tous les acteurs les dispositions ci-après :

- Une socialisation politique en direction des femmes

La famille, l'école, l'église, les médias, les milieux de travail et de vie, sont des espaces appropriés d'injections de nouvelles normes et conduites de genre. Ces canaux de socialisation devraient être exploités pour une redéfinition des rapports de genre, dans le sens d'une amélioration de la perception du rôle politique des femmes. Une redistribution des rôles politiques conforme au contexte actuel s'impose, pour réduire la passivité des femmes en rapport avec les activités politiques.

La cellule familiale est la base de l'action de révisitation des rapports de genre. L'école qui participe à la socialisation de la jeune fille, devra revoir son programme scolaire afin d'intégrer la dimension genre propice à l'émergence d'une génération des femmes prêtes à participer au même titre que les hommes aux activités politiques et aux sphères de prise des décisions.

Par leur diversité et leur importance au niveau de la communication de masse et de la rentabilité économique, les médias constituent un levier de la vie politique et de la démocratie participative. Or, le champ médiatique se caractérise par une double carence : l'image de la femme y est souvent négative et la présence des femmes dans les débats politiques est marginale, y compris quand ces débats sont animés par des femmes journalistes.

Pour remédier à cette double carence, il importe de réformer le système d'information de sorte à assurer une visibilité publique aux femmes pour qu'elles puissent s'exprimer autant que les hommes et diffuser une image active en rupture avec les stéréotypes véhiculés par la publicité et les feuilletons télévisés.

- Les structures politiques représentatives

La présence des femmes dans les structures politiques est à renforcer, car leur représentation reste très faible tant dans les partis politiques que dans les structures étatiques de prise des décisions. Ce qui constitue un frein à l'émergence d'une conscience collective de promotion de genre. Les acteurs politiques doivent travailler à une dynamique favorisant la présence des femmes dans différentes structures de représentation politique qui constituent, à vrai dire, une véritable « école de la citoyenneté ».

- L'action des organisations féminines et de la société civile

Ces organisations doivent revoir leurs approches en ce qui concerne la participation politique des femmes. Il s'avère important de se rapprocher davantage de la base pour impulser des changements significatifs en faveur de la participation politique des femmes. Tout au long de l'enquête, il a été constaté une déconnexion assez prononcée de la base féminine aux leaders de la société civile, surtout en milieu rural et semi rural. Un effort de rapprochement est indispensable.

- La connexion entre le local et le global

Aussi bien pour la société civile que pour les acteurs étatiques, il est important d'établir une interaction entre le local et le global. Ce qui implique une connaissance suffisante des réalités locales auxquelles les femmes font face et qui ont des implications sur leur participation politique.

1. Nécessité des palliatifs d'ordre institutionnel, législatif et associatif pour combler les retards des femmes.

2. Nécessité d'une synergie d'action entre l'Etat, la société civile, les femmes et les communautés locales.

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