c) L'enquête par des interviews.
Ainsi, à l'occasion de pré enquête et
l'enquête sur le terrain à Kindu chef-lieu de la province du
Maniema, plusieurs entretiens ont été réalisés
à l'aide de l'interview structurée et directive sur les femmes
rencontrées dans les différents colloques, ateliers,
séminaires et meetings à l'intention des femmes. Le choix de la
ville de Kindu se justifie par le fait que Kindu est le chef-lieu de la
Province du Maniema. Cette dernière est l'une des entités de la
RDC qui ont connu la pénétration des Arabo-musulmans avant
l'arrivée des colonisateurs Belges. Ces Arabes ont laissé une
civilisation qui fait de la femme un être de seconde nature.
Ces entretiens visaient plus d'accéder au vécu
quotidien des femmes, leur situation au sein des ménages et dans les
espaces où les décisions politiques sont prises, les contraintes
sous-jacentes et la marge des libertés que leur offrent les textes
juridiques de la RDC.
Les entretiens ont été également
réalisés auprès des responsables des Associations
Féminines de la ville de Kindu, les Organisations Non-gouvernementales
et autres qui s'intéressent à la promotion et à
l'encadrement des femmes.
Au total 12 Associations Féminines, 4 confessions
religieuses disposant des structures d'encadrement des femmes, 5 partis
politiques et 12 ONG ont été sélectionnées à
partir de la méthode de sondage par choix raisonné ou la
méthode non probabiliste. Retenons que nous nous sommes
intéressés plus à la pré enquête qu'à
l'enquête proprement dite, car c'est la technique documentaire qui nous a
servi davantage et qui nous a permis de procéder par l'analyse
documentaire.
Les entretiens ont porté sur 50 femmes
considérées comme leaders féminins dans la ville de Kindu.
A cet effet, la technique d'échantillonnage non probabiliste en boule de
neige a été utilisée pour constituer l'échantillon.
Le choix de cette technique se justifie par l'absence d'une liste exhaustive
des femmes engagées dans les Associations Féminines et les ONG.
Ainsi, pour constituer notre échantillon, nous sommes
partis d'un petit groupe de femmes engagées dans les partis politiques.
Précisément celles du PPRD et MSR. C'est à partir de ces
deux groupes que nous avons pu atteindre les autres femmes qui évoluent
dans les structures féminines des confessions religieuses et celles qui
sont actives dans les ONG et ASBL.
Certes, cette technique nous a permis d'atteindre d'autres
femmes à interroger, grâce aux renseignements fournis par les
premières. C'est pour dire que les unités enquêtées
nous ont servi comme sources d'identification d'unités
d'échantillonnage additionnelles pour constituer notre
échantillon définitif.
La répartition par activité des femmes de Kindu
sélectionnées pour la constitution de notre échantillon se
présente comme suit :
Tableau N°1 répartition des femmes
enquêtées par structures
N°
|
Structures
|
Score
|
%
|
01
|
PARTIS POLITIQUES
|
20
|
40
|
02
|
CONFESSIONS RELIGIEUSES
|
15
|
30
|
02
|
ONG ET Asbl
|
15
|
30
|
|
TOTAL
|
50
|
100
|
Il ressort de cette représentation que 30 % ayant fait
partie de notre échantillon proviennent et évoluent dans les
partis politiques ; contre 15% des femmes qui sont très
engagées dans les structures des confessions religieuses et 15% enfin,
ce sont des femmes activistes des ONG et des Asbl féminines. Cette
situation peut s'expliquer non seulement par le sondage à choix
raisonné pour lequel nous avions opté, mais aussi par le fait que
la majorité des femmes ce dernier temps évoluent plus dans les
formations politiques.
La détermination de notre échantillon s'est
faite en respectant le « principe de zonage » en deux
temps. Au premier temps, il était question de choisir les sites
où les femmes se rencontrent pour débattre les problèmes
pouvant leur permettre d'exercer le pouvoir politique. Il s'agit des secteurs
ou unités d'analyses sur lesquelles porteraient l'étude au moyen
de l'enquête. C'est-à-dire le Zonage. Au second temps, il
était question de choisir les femmes à interroger. Pour avoir ces
femmes-enquêtées, nous avons fait deux tâches
successives : premièrement, il fallait faire une
pré-enquête sur la conception de phénomène Genre par
les femmes du Maniema dans les sites ciblés, se rendre aussi compte du
niveau d'organisation des femmes au sein de chaque site ainsi que le choix des
effectifs à interroger. Ici, nous avons interrogé un nombre
réduit de femmes, soit 5 pour les partis politiques et 2 pour les
structures des confessions religieuses et 3 pour les ONG et Asbl. C'est
à partir de 10 femmes que nous avons pu atteindre les autres qui ont
constituées un échantillon de 50 personnes enquêtées
oralement.
Les sujets enquêtés nous ont permis d'avoir non
seulement les informations sur le vécu et les causes de
l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques, mais
également d'entrer en possession des données statistiques et
administratives sur la question et d'explorer le champ conceptuel de cette
étude.
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