III.2. causes de la sous représentation des
femmes dans la sphère politique
Les contraintes qui agissent sur les femmes pour leur
représentation dans les instances de prise du pouvoir sont de deux
ordres :
III.2.1. Les contraintes directement liées à
la situation des femmes
A la question de savoir les différentes contraintes
à la base de la sous représentation des femmes, 89 sur 100 sujets
enquêtés, soit 89% disent que c'est le faible accès
à l'information, l'analphabétisme élevé et le poids
de la pauvreté. Par ailleurs, 11 sur 100 femmes enquêtées,
soit 11%, estiment que c'est le statut socio culturel des femmes et la
méconnaissance de leurs droits fondamentaux
Certes, la fréquence élevée ne prouve en
quoi les 11 autres femmes n'ont pas raison. Car, plus la majorité des
femmes congolaises sont analphabètes, moins elles seront
informées sur leurs droits. A cela s'ajoute aussi l'invisibilité
des femmes au sein des institutions politiques, car les femmes instruites ne
sont pas nombreuses.
La culture du Maniema aussi ne permet pas aux femmes d'exercer
le pouvoir politique, car elles n'ont pas droit de s'élever ni de parler
debout lorsque les hommes sont assis. Elles sont d'après les coutumes de
diverses tribus, subordonnées aux hommes.
III.2.2. Les contraintes indirectes, d'ordre institutionnel
et juridique
Le 82% de nos enquêtées disent qu'il existe en
RDC et au Maniema en particulier les Faibles capacités des institutions
en termes de coordination, de mise en oeuvre et de suivi, faibles
capacités de la société civile, effets environnementaux
sur les femmes, insuffisance et manque d'application de la législation
et culture politique discriminatoire.
D'après nous, il faut dire que la lutte et les efforts
des femmes du Maniema pendant le processus électoral sont restés
parsemés d'embuches d'ordre socioculturel, économique, politique
et légal auxquels elles ont dû faire face. Sur le plan
socioculturel, il s'agit du mythe, des préjugés et des
stéréotypes autour de l'activisme des femmes dans la vie
politique, de l'analphabétisme et de la sous-instruction des femmes et
d'autres limites culturelles qui confinent le rôle des femmes dans les
travaux champêtres en tant que nourricière et productrice et ceux
ménagers en tant qu'épouse.
Sur le plan économique, il s'agit de la pauvreté
des femmes liées à la perception des rapports de Genre (au
Maniema seuls les hommes sont propriétaires et détenteurs des
moyens de production dont la terre et le bétail dont ils sont
gestionnaires et contrôleurs au détriment des femmes qui
constituent la classe laborieuse en tant que productrices et main d'oeuvre pour
leurs familles et leurs communautés). Sur le plan politique, il faut
noter également l'immaturité et l'inexpérience politique
des femmes qui ont défavorisé amplement leur positionnement
politique, car le premier Gouverneur élu démocratiquement au
Maniema (Dr Didi MANARA LINGA) avait nommé dans son gouvernement deux
femmes parmi les dix postes ministériels de la province, mais toutes ces
femmes ont été révoquées dans quelques mois pour
des raisons liées à l'incompétence.
L'enquête de terrain a révélé un
certain nombre de problèmes auxquels les femmes ont été
confrontées pendant le processus électoral. Les plus remarquables
sont les suivants :
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